Les COMBATS DE XON

 

 

 

Le Xon culmine à 356 m soit un peu moins que ses voisins, Mousson et Froidmont, respectivement 394 et 382 mètres. C’est un point culminant, d’où la vue s’étend sur des dizaines de kilomètres.

Tout proche du sommet on trouve le village de Lesménils, composé à l'origine de 3 hameaux, Norroy, Héminville et Xon.

 

 

Passage de l’historique du 277e RI

 

…..Dans la nuit du 13 au 14 février, à 3 heures, le 6ème Bataillon (Commandant Willemet) reçoit l'ordre de se porter de Millery à Loisy, pour être de là, envoyé dans l'après-midi, à la lisière nord-ouest du bois de Jure.

Il doit y maintenir deux Compagnies en réserve, et envoyer une Compagnie et demie occuper le sommet et la pente nord-est du Signal de Xon, sous les ordres du Commandant Doumerc, du 325ème d'Infanterie.

Le deuxième peloton de la 23ème, sous les ordres du Lieutenant Chaumont, commandant la Compagnie, doit aller à Héminville se mettre à la disposition du Lieutenant Lamotte, commandant une Compagnie du 325ème d'Infanterie.

 

Le 14 février, le 5ème Bataillon reçoit directement de la Division l'ordre de quitter Custines, à huit heures, pour se diriger sur Atton.

A 19 heures, le Commandant du 6ème Bataillon reçoit l'ordre de tenter, avec deux Compagnies, une attaque vers Norroy, par le versant Est du Xon. Cette attaque fut menée dans l'obscurité la plus complète, dans un terrain inconnu et extrêmement difficile ; néanmoins, le Commandant Willemet réussit à faire progresser légèrement ses unités sur la pente Est du Xon.

 

Dans la nuit du 14 au 15 février, le Lieutenant (sic) commandant le Régiment reçoit l'ordre d'attaquer, le lendemain, à 5h30, le hameau de Norroy avec objectif ultérieur, le bois et la ferme de Voivrotte.

A six heures, le Bataillon Willemet commence son mouvement d'attaque sur Norroy. Ce mouvement est soutenu, sur la droite, par le Bataillon Vincent qui descend de Héminville-sur-Xon et attaque Norroy par le Sud et l'Est.

L’opération, ralentie par des fils de fer et le tir très violent des mitrailleuses installées dans le bourg de Norroy et de l'artillerie ennemie de Cheminot, amène nos Compagnies à quelques centaines de mètres du village. Les Compagnies de gauche arrivent jusqu'à l'entrée Ouest du village, mais, ne pouvant y pénétrer faute d'une préparation suffisante par l'artillerie, subissent de grandes pertes.

Toute la matinée, les Compagnies de droite s'infiltrent lentement, homme par homme, ou par petits groupes, vers Norroy, et s'établissent dans des tranchées, à moins de cent mètres du cimetière.

 

Le 16 février, à 2 h 30 du matin, le Lieutenant-Colonel commandant le 277ème reçoit l'ordre suivant :

« Une attaque sera exécutée demain, 16 février, à 12 heures, dans les conditions suivantes :

Le 277ème tout entier, moins une Compagnie et demie, à la disposition du Commandant Doumerc, attaquera Norroy. Heure H :12 heures, l'attaque sera appuyée par toute l'artillerie qui fera, à partir de 11 h 15, une préparation violente. L’ensemble des troupes d'attaque sera sous les ordres du Colonel Prax. « L'attaque devra déboucher par surprise. »

 

En exécution de l'ordre général, le Bataillon Vincent a pour mission de s'emparer d u cimetière et des tranchées ennemies, et d'aborder le village par l'Est. Les deux demi Compagnies restant du Bataillon Willemet doivent attaquer Norroy par le Sud.

 

A l'heure indiquée, le feu de l'artillerie commence avec une grande violence, mais mal ajusté, faute d'observateurs pouvant communiquer avec le Commandant de l'Artillerie ; il ne peut faire, dans la lisière du village, qu'une seule brèche étroite, par laquelle certains éléments, épargnés par le feu, ne peuvent passer qu'homme par homme. La plupart des hommes ne peuvent entrer et restent plaqués contre les murs de la lisière Sud de Norroy, où ils tombent un à un sous le feu des mitrailleuses ennemies; ceux qui pénètrent dans le village (17ème et 21ème Compagnies) sont tués les uns après les autres par le feu précis des défenseurs. Les Compagnies de droite parviennent à, s'emparer du cimetière de Norroy et de 300 mètres de tranchées allemandes, entre ce cimetière et le village.

 

Les deux Compagnies du 232ème d'Infanterie (Capitaine de Taradel, qui doivent appuyer sur la gauche l'attaque du 277ème, ne progressent pas dans la direction de Norroy.

Vers 14 heures, les Allemands tentèrent, sur les pentes Est de Xon, entre le sommet du Signal et Norroy, une contre-attaque qui fut enrayée immédiatement par le feu de nos mitrailleuses établies dans une maison à la sortie Nord de Xon.

Le soir, le Régiment s'organise sur ses positions.

 

Le 17 février, il est relevé, à partir de 18 heures, par un Bataillon du 232ème d'Infanterie.

 

Les pertes subies par le Régiment aux attaques de Norroy et du Signal de Xon, les 14, 15 et 16 février 1915, sont de : 104 tués, dont 3 officiers, 413 blessés, 145 disparus.

 

 

 

 

Passage de l’historique du 36ème colonial

 

….Le 18 février, le 36ème colonial se porte par Dieulouard dans la forêt de Facq pour prendre part à l'attaque de la position ; Signal-Xon-Norroy, dont l'ennemi vient de s'emparer par un audacieux coup de main.

C'est le 4ème bataillon qui est désigné pour attaquer le signal de Xon. Encadré à droite par le 222ème RI attaquant Norroy, à gauche par un groupe de couverture du 18ème chasseurs, le bataillon BARVET se porte à l'attaque dans un ordre parfait et enlève l'objectif de haute lutte.

L'artillerie ennemie a fait subir au bataillon des pertes sérieuses mais sans affecter l'élan ni l'ordre des troupes.

C'est un succès brillant au cours duquel le service médical s'est distingué et a été particulièrement éprouvé.

 

Une citation à l'ordre du 2ème groupe de divisions est accordée au bataillon :

Par ordre n° 33 du 27 février 1915, le général JOPPE, commandant le 2ème GD., cite à l'ordre du groupe :

Le 4ème bataillon du 36ème colonial et son chef, le commandant BARVET  Le 18 février a gravi sous une rafale d'artillerie des plus violentes, les pentes d'une colline sur laquelle se trouvaient les tranchées allemandes. Vivement enlevé par son chef, le bataillon, faisant l'admiration de tous ceux qui ont vu sa marche impeccable, comme à la manœuvre, a bousculé l'ennemi et emporté d'un seul élan la position ennemie. Malgré des pertes sensibles et une tentative de contre-attaque a maintenu et organisé la position sous une pluie d'obus jusqu'au moment où il a été relevé par des troupes fraîches.

 

 ”De nombreuses récompenses sont en outre accordées aux officiers et hommes qui se sont distingués.

 

 

Environ mille hommes sont morts pour la France dans ces combats de février 1915.

 

 

 

 

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