242e REGIMENT D'INFANTERIE

HISTORIQUE SOMMAIRE

 

Mobilisé à Belfort, le 2 Août 1914 et dissous en

Orient, le 1er octobre 1917

 

 

FORMATION

Le 242e a été constitué à Belfort dans la période du 2 au 5 août, avec des hommes appartenant à la réserve de l'armée active, ayant pour la plupart fait leur service au 42e et provenant du recrutement de Vesoul, de Lons-le-Saunier et de Lyon. Il comprenait 2 bataillons à 4 Cies numérotées de 17 à 24 et une section de mitrailleuses par Bataillon.

ENCADREMENT

Les Officiers supérieurs et Capitaines étaient du cadre actif (cadre complémentaire du 42e)

Les chevaux et voitures, provenaient de la réquisition.

COMMENCEMENT DES OPERATIONS

Le 6 août, le régiment qui a à sa tête le Lieutenant-Colonel de Poumayrac est détaché à la 114e brigade, pour coopérer à l'action de la 14e Division, qui s'est dirigée sur Mulhouse.

Le 7 août, il opère comme réserve spéciale du 7e Corps, il arrive à Galfingen.

COMBAT DE REININGEN du 10 AOUT 1914

Le 10 août, il se porte sur Heimsbrunn avec 2 Cies avancées à Reiningen, pour chercher la liaison avec la 41e Division, qui devait opérer dans la direction de Cernay.

L'Armée française en Alsace était à ce moment dans une situation périlleuse. Le 7e Corps qui entré à Mulhouse, dut refluer sur Belfort, sous la pression des 13e et 14e Corps d'armée allemands tout entiers, accompagnés de leur artillerie lourde et renforcés par des unités de réserve avec de nombreuses mitrailleuses.

Les 2 Cies de Reiningen, canonnées pendant plus d'une heure, n'abandonnèrent la Doller qu'après avoir combattu et infligé des pertes à l'infanterie ennemie qui manœuvrait pour les encercler.

Le repli du 7e Corps rejoint par son artillerie, laissait le 242e isolé, en avant et à gauche. Le régiment après avoir recueilli les 2 Cies de Reiningen et maintenu quelques temps l'ennemi devant Heimsbrunn, revint en bon ordre à la frontière, pour reprendre le contact avec la 14e Division.

Le 13 Août, vers Montreux-Château, chargé de contre attaquer un ennemi engagé contre le 235e, le 242e ne peut réussir à atteindre les allemands, qui se sont dérobés à travers bois, à la faveur de la nuit. Après le départ du 7e Corps pour le Nord, la 57e Division (113e et 114e brigades), avec une brigade active d'infanterie et quelques escadrons de cavalerie, fut chargée de couvrir Belfort et de fermer la trouée sur la ligne générale Thann, Dannemarle et la vallée de la Largue.

Au cours d'une reconnaissance, les 9 et 10 septembre 1914, le 242e est violemment canonné. Grâce aux dispositions prises, à sa discipline et à ses facultés manœuvrières, les pertes sont insignifiantes.

L'ennemi dans ses contacts avec la Division, soit dans les reconnaissances ou aux avant-postes, avait senti que les troupes qui lui étaient opposées étaient vigilantes, hardies et braves et ce sentiment devait lui enlever toute velléité de reprendre les territoires qu'il avait perdu dès les premiers jours de la mobilisation.

Jusqu'au 1er décembre, le régiment est occupé à la mise  en état de défense de positions. Tantôt à la frontière Suisse, ou à la voie ferrée de Mulhouse, ou dans les bois plus au Nord, il maintenait son entraînement par des marches, des exercices, des alertes et des reconnaissances

COMBAT du 1er DECEMBRE 1914

A la fin Novembre, les partis adverses s'étaient retranchés. Dans le secteur du 242e, les Allemands, au pont d'Aspach, avaient des postes jusqu'à la lisière N.-E. du bois de Langelittenhaag.

Le 1er décembre, le 5e Bataillon reçoit l'ordre de s'emparer de la lisière du bois et de la gare de Burnhaupt. Après une courte préparation d'artillerie, le 18e Cie s'empare à 10 heures de la gare où elle fait des prisonniers. Jusqu'à la tombée de la nuit l'artillerie ennemie masquée dans le Kalberg à 1800 m. de la gare, ne cesse de canonner les 18e et 19e Cies qui ont mené l'opération, et les force à se terrer. Le 6e Bataillon qui a progressé en même temps dans le bois du Brickenwald, dépasse le lendemain la voie ferrée et conserve des postes avancés dans les bois à l'E. de cette voie.

Dans les combats de ces 2 journées, le gain des nouvelles positions n'a été payé qu'au prix de 3 tués et 18 blessés. Les allemands ont réagi surtout par leur canon de 77, dont l'obus était loin de posséder les qualités de notre 75.

COMBAT des 25 et 26 DECEMBRE 1914

Le 25 décembre, le 242e reçoit l'ordre d'attaquer le Kalberg (une première attaque faite le 12 décembre avait échoué)

Le 5e Bataillon avait pour objectif la côte 223; le 6e Bataillon, les tranchées plus au nord. Les colonnes d'attaque ne firent que peu de progrès; Elles se trouvèrent arrêtées devant des abatis fortement consolidés, dissimulés dans un bas taillis et furent prises à partie par les feux croisés de tranchées, coffrées et étayées. Notre artillerie n'avait pu réduire les obstacles invisibles et le peu de terrain gagné pendant ces 2 journées ne put être conservé en raison de la topographie désavantageuse. L'ennemi était resté presque invisible derrière ses boucliers; son feu violent et ajusté n'avait pu être neutralisé, aussi, les pertes du régiment furent importantes.

Les braves tombés glorieusement au cours de ces 2 journées, ont été inhumés aux cimetières de Guevenheim et de Michelbach. Le Capitaine Pierre Touvet, mortellement blessé, commandait le 5e Bataillon.

 

PERIODE de 1915, jusqu’au départ pour L'ORIENT

  Au cours de cette période, aucun évènement militaire important n'est à signaler. En Alsace, notre ligne est maintenue sans modifications de part et d'autre.

Le 242e déploya la plus grande activité dans son secteur. Les patrouilles étaient multipliées, les ravitaillements allemands étaient ou canonnés ou gênés par des tirs indirects de mitrailleuses. Pendant la période d'été surtout, l'ennemi fut harcelé sans répit par l'artillerie de tranchée.

CAMPAGNE D'ORIENT d'octobre 1915 à octobre 1917

Le 7 octobre 1915, la 57e Division est retirée du front.

Le 9 octobre, le 242e débarque à Ambérieu et à Meximieux. Commandé par le Lieutenant-Colonel Borie, il conserve son organisation. Le 5e Bataillon a à sa tête le Commandant Geist, le 6e Bataillon le Commandant Schmitt; les hommes sont habillés à neuf. Les fourgons et voitures sont remplacés par des arabas.

Le 15 octobre, le régiment au complet arrive à Toulon et s'embarque sur le Burdigala.

Le voyage se fait sans incident; le débarquement à Salonique a lieu le 21 Octobre, et le régiment va bivouaquer à 4 kilom. au nord de la Ville.

Dans la nuit du 2 au 3 novembre le 242e s'embarque pour Krivolak, (140 kilom. N.-O. de Salonique) qui est déjà tenu par le 244e d'infanterie. La voie ferrée longe le Vardar.

 

OPERATIONS sur la CERNA (Nov 1915)

               Le 4 novembre, le régiment reçoit l'ordre de se porter sur la rive gauche de la Cerna, affluent de droite du Vardar. Le 6, il franchit la rivière au pont de Vosarzi et va occuper les villages de Debrista, Kamendol et Merzen. Lez terrain est montagneux, rocailleux, profondément raviné, sans arbre ni verdure; les liaisons sont difficiles.

Les voitures sont remplacées par des ânes et des mulets.

COMBAT DE MERZEN

Le 7 novembre, la 23e Cie assaillie à Faris par 2 bataillons bulgares, se replie sur les gorges du Rajec; le lendemain, au cours d'escarmouches, la 19e Cie a quelques blessés à Merzen. Le 10 novembre, sur la même position qu'elles conservent, les 19e et 20e Cies ont 4 tués et 10 blessés. L'ennemi reçoit des renforts et domine la position de Merzen qui est en flèche par rapport à la ligne française; Il l'attaque le 13 novembre avec 2 bataillons. Son offensive précédée par un bombardement, est courte et violente. Notre artillerie tenue éloignée en raison des difficultés du terrain, ne peut intervenir dans la défense.

Les 2 Compagnies cédant sous le nombre, évacuent Merzen et s'organisant à 400 m. du village contiennent l'ennemi.

Le 148e d'infanterie, relève le 242e après le combat.

PREPARATION DE LA RETRAITE

Le 14 novembre, le régiment quitte la région de la Cerna pour aller sur la rive gauche du Vardar, à hauteur de Demir Kapou, avec la mission de tenir les batteries bulgares aussi éloignées que possible de la voie ferrée qui est journellement canonnée. Le passage du fleuve sur des ponts volants est terminé le 19.

Les Serbes ayant été rejetés en Albanie, l'armée Bulgare se jette sur les 3 divisions françaises déployées sur un grand front.

L'ordre d'évacuer la Serbie est arrivé.

RETRAITE DE SERBIE (DECEMBRE 1916)

Le 242e prend position au Kérès-Tepé, par un froid de 23° au-dessous de zéros et s'y maintient jusqu'à ce que les derniers convois aient franchi le défilé de Demir Kapou.

Le 6 décembre, il donne  son appui au 371e qui est talonné par les Bulgares et le décrochage de la Division s'opère dans la nuit du 6 au 7, pour regagner la frontière grecque.

Le 10 décembre, le régiment reçoit l'ordre d'aller couvrir le flanc droit de la 156e Division, au N.O. du lac Doiran, découvert par le repli des Anglais; il est dirigé le 11 décembre sur Furka où existe un trou entre les 2 brigades de la 156e Division.

Le 5e Bataillon y est attaqué par des forces importantes.

COMBAT DE FURKA, 11 DECEMBRE 1915

5 sections de mitrailleuses ennemies appuyées par 2 batteries de montagne entrent en action. La position de Furka est tournée par l'occupation par les bulgares de Bogdami, seule route pour la retraite.

Il ne restait plus qu'à se dérober dans la direction de l'Est, seul côté libre, par une mauvaise piste qui se perdait dans les parages de Volovec. Le mouvement s'exécute rapidement, à la tombée de la nuit l'ennemi perd le contact.

RETOUR EN GRECE

 Après des étapes journalières le régiment arrive à 20 kilom. De Salonique et se retranche sur la rive gauche du Galiko.

Les travaux de défense sont entrepris sans relâche jusqu'au 28 Mars.

REPRISE DE LA MARCHE EN AVANT, MARS 1916

Le 29 Mars, la Division quitte le camp retranché et se porte au N. dans la direction de Krusa-Balkans. L'ennemi n'a pas franchi la frontière grecque en arrière de laquelle il organise des positions.

Jusqu'au 20 Août, le régiment progresse en prolongeant ses stationnements aux endroits nécessitant des travaux pour l'amélioration des voies de communication.

DEMONSTRATION A LA FRONTIERE BULGARE, AOUT 1916

Le 20 Août, le 5e Bataillon est détaché avec mission de manifester une tentative d'escalade du Belès (monts d'une altitude moyenne de 1500 m., formant la frontière Sud de la Bulgarie).

Après voir tenu pendant 5 jours sur des replis, situés à une altitude de 300 à 400 mètres au-dessus des villages de Petka, Palmis, Sugovo et Matnica, sous le canon bulgare et sur un front de 10 kilom., ce bataillon est relevé par des unités du 371e et du 372e.

ENVOI DU 242e DANS LA REGION DE MONASTIR

Le 1er septembre, le régiment est transporté dans la région opposée de la Serbie, vers l'Albanie et livre les combats préparatoires à la prise de Monastir. Il progresse dans la région de Pisoderi et au Nord de Florina.

Le 19 novembre, après avoir progressé et combattu journellement,

la Division force les Bulgares à battre en retraite.

PRISE DE MONASTIR, NOVEMBRE 1916

Le 242e les talonne, et entre à Monastir à 9 h. du matin. Après être sorti de la Ville, il se lance à la poursuite de l'ennemi avec lequel il prend le contact au Sud de Snégovo. Epuisé par 8 heures de marche sans arrêt, aveuglé par une bourrasque de vent et de pluie, il se retranche à la tombée de la nuit.

COMBATS AU NORD DE MONASTIR

L'ennemi occupe une forte position sur les crêtes au N. de Monastir, principalement celle de 1248; les tentatives faites pour le déloger, coûtent au 242e depuis la prise de Monastir jusqu'au 15 décembre, 28 tués, dont 3 officiers et 110 blessés. Le régiment déplore la perte du Commandant Schmitt, Officier supérieur de haute valeur.

 

La guerre de tranchée dure tout l'hiver sur un sol aride, rocailleux, découvert.

 

Le 18 mars, la 57e Division attaque 1248. Quelques positions ont été enlevées la veille. Le 7e Bataillon, constitué à la suite de la dissolution du 235e depuis le 1er novembre, prend part à l'action et s'empare du mamelon 1067. Le 6e Bataillon, progresse par Snégovo et le 5e entre 1248 et 1067, dans un ouragan de fer.

L'artillerie ennemie est nombreuse et puissante (obus de 105)

Les tirs de barrage nous occasionnent de graves pertes, à la fin de  la journée les 5e et 7e Bataillons ne comptent plus ensemble que 12 officiers et 230 hommes !

Le lendemain 20, la lutte continue acharnée et en certains points est menée jusqu'au corps à corps; l'artillerie ennemie et les grenades, font des ravages terribles sur les débris du 242e; les contre-attaques sont faites par des allemands, des chasseurs, les meilleurs éléments de nos adversaires.

Le régiment a perdu dans ces 2 journées : tués ou blessés 27 officiers et 579 hommes. Il s'est laissé écraser plutôt que de céder.

DISSOLUTION DU 242e, 1er OCTOBRE 1917

Aucun fait de guerre n'est à signaler après les combats de mars jusqu'au 1er Octobre 1917, jour où le 242e a été dissous et réparti

dans d'autres régiments, une décision Ministérielle ayant modifié

la constitution de Divisions en supprimant les brigades et un régiment.

Le 242e s'est, en toutes circonstances, montré à la hauteur de la tache et digne du glorieux 42e, dont il était issu.

 

Parmi des centaines et des centaines de citations décernées aux militaires du 242e, il est fait mention ci-après, dans l'ordre chronologique de quelques-unes d'entre elles, obtenues par des officiers, sous-officiers, caporaux et soldats, de toutes les Cies. Elles peuvent servir à compléter par les détails contenus dans leur texte, ce qui n'a pu être mentionné dans cet historique sommaire.

 

Vers les citations et la liste nominative des pertes du 242e RI

                                                                                                                                                           

      

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