Historique du

317e régiment d’infanterie  1914 –1918

Librairie Chapelot Paris

retour accueil

Merci à Alain et Michel..

 

 

Préface.

Les quelques pages qui vont suivre relatent d’une façon succincte les hauts faits accomplis durant la Grande Guerre par le 317e régiment d’infanterie.

Elles sont trop courtes pour pouvoir rapporter tous les actes individuels de bravoures accomplies, trop courtes même pour mentionner les noms de tous les braves, de tous les blessés, de tous les morts.

C’est vers ceux-ci cependant que doit s’élever la pensée. La lecture de ces lignes rappellera les principaux épisodes de la longue tragédie, qui fur aussi une glorieuse épopée, au cours de laquelle ils sont tombés et ils ont vaincu.

Puisse le souvenir fidèle de tous les Français honorer toujours avec reconnaissance la mémoire des héros qui, par le sacrifice de leur sang et de leur vie, ont généreusement donné à la France la plus belle victoire que le monde ait connu.


Chapitre premier : 1914

Le 317e de réserve fut constitué à deux bataillons, le 3 août, au Mans, sous le commandement du lieutenant colonel Prévost. Embarqué le 9 août, il débarque à Verdun. Le 16 août il se porte en avant, entre en Belgique le 21 et prend part à la bataille de

Virton (22 août)

 

Après cette bataille, le régiment doit obéir à l’ordre de retraite générale. Nous les retrouvons sous le haut commandement du général Gallieni, opérant avec le reste du 4e corps d’armée sur le flanc droit de l’armée Von Kluck pendant la

Bataille de l’ourcq

 

Débarqué le 7 septembre à Pantin, il est dès le lendemain matin transporté vers le Nord ert livre à l’extrême gauche de l’armée française les combats meurtriers de

Boissy fresnois et droiselles

 

L’ordre du général Joffre est de se faire tuer. Le 317e obéit, il ne cède pas un pouce de terrain, il fait des pertes cruelles, mais, dès le lendemain du combat, il a la joie de pouvoir se porter en avant, participant à la course vers la mer.

Le 13 septembre, le 317e livre le violent combat de

Morenval

 

Force l’ennemi à reprendre la retraite et occupe ses premières tranchées à

Amy puis à roye

 

Où il perd son chef, le lieutenant colonel Prévost, tué par un obus.

Le chef de bataillon Robin prend le commandement du régiment. Peu après, celui-ci reçoit l’ordre de se porter dans la région de

Guerbigny, andechy, erches

 

Où il prend part aux vifs engagements de

La cambue, armancourt, damery

 

Puis s’installe dans son premier secteur à Guerbigny. Il y reste jusqu’au 27 octobre, prend part, le 29, à l’attaque de

Quesnoy en santerre (30 octobre)

 

Qu’il contribue à enlever par une brillante charge à la baïonnette et à mettre rapidement en état de défense. Le lendemain, les plus puissantes contre attaques ennemies viennent se briser sur ses tranchées, qui sont le théâtre de corps à corps furieux.

Le 7 décembre, le lieutenant colonel Henry prend le commandement.

 

 

 

 

Chapitre deux : 1915

Pendant la première moitié de cette année, le 317e s’occupe de travaux de secteur, en Picardie d’abord, puis à Prosnes, en Champagne.

Le 26 juin, son 4e bataillon prend part avec le 130e à de brillants assauts, et ses 5e et 6e bataillons, mis à la disposition de la brigade de zouaves et de tirailleurs, participent à la prise de

Bois raquette

 

Le 29 juin, le régiment relève le 130e près de la route

Saint hilaire – saint soupley

 

De ce nouveau secteur, qu’il organise hâtivement, le 317e subit de lourdes pertes. Il travaille sans relâche sous la mitraille, jaloux de soutenir la réputation déjà acquise, fournissant pendant 19 jours le plus bel effort physique et moral.

Le 317e entre à ce moment dans une période de repos interrompue du 3 au 13 novembre par l’exécution de travaux près de

Tahure

 

Jusqu’aux derniers jours de 1915, le régiment perfectionne ensuite son instruction et se met à hauteur de la tâche qui l’attend.

 


Chapitre trois : 1916

Dès le 2 janvier, le 317e se trouve réuni dans le secteur à peine organisé de

 

Maisons de champagne

 

Il y subit, le 9, une terrible attaque pour laquelle les Allemands emploient des armes nouvelles et barbares. Les hommes surpris plient un instant, mais grâce à leur moral élevé et à leur conception de l’idée de Patrie, ils se reprennent et opposent bientôt à l’ennemi une barrière infranchissable.

Dans ce secteur très dur, le 317e subit encore, le 6 mars, une nouvelle attaque que supporte vaillamment le 4e bataillon. Seule une compagnie privée de ses chefs a dû céder un peu de terrain ; le chef de bataillon demande à ce que son unité ne soit pas relevée et à ce qu’il lui soit permis de reprendre elle même le terrain perdu. En effet, un groupe de volontaires s’élance et reprend les tranchées, faisant 69 prisonniers, dont 3 officiers.

Si le 317e sait tenir, il sait aussi attaquer.

Le 3 mai, il exécute un brillant coup de main. Les Allemands reviennent rageusement à la charge dans leurs attaques des 2 et 22 juin ; mais ils ne profitent plus de l’effet de surprise et se heurtent maintenant à un secteur que le 317e a fini d’organiser. Ils sont arrêtés net, cloués à leurs fils de fer et, découragés, ils ne font plus aucune nouvelle tentative.

Après six mois de travaux et de combats dans ce secteur, le régiment part avec la 8e division pour

Verdun

 

Où il arrive le 9 juillet et prend position sur la

Cote de froideterre

 

Face à Fleury, devant Douaumont.

Avec un mordant admirable, il s’empare bientôt de l’ouvrage dit :

P.C. 119

 

Relevé le 2 août, le régiment revient prendre un secteur en Champagne à

La butte du mesnil

 

Jusqu’à fin octobre, il passe ensuite en réserve, à l’instruction, au repos et les derniers jours de l’année le trouvent rattaché à la Xe Armée dans le secteur de Lihons.

 

Chapitre quatre : 1917

Le 317e tient le secteur de Lihons jusqu’au 23 janvier puis celui de

Chilly

 

Il est ensuite ramené vers l’arrière et rattaché le 21 février à la Xie Armée. Le 2 mars, il va occuper le

Secteur du bois d’ailly (Région de saint Mihiel)

 

Dont il fait un secteur modèle où les coups de main de l’ennemi échouent tous avec pertes. Retiré de ce secteur, le 23 avril, le 317e est rattaché à la Ive Armée, et, le 2 mai prend le secteur du

Mont sans nom

 

Secteur de fin de combat sans boyaux, presque sans tranchées où il fournit un effort merveilleux, travaillant sous un bombardement incessant, résistant à toutes les attaques ennemies. Le 20 mai, il enlève un blockhaus et une batterie ennemie (14e compagnie et première section de la 13e compagnie) faisant 120 prisonniers dont 4 officiers et prenant plusieurs mitrailleuses.

Le 317e qui a fait de brosses pertes va au repos jusqu’au 25 juin, date où il prend un secteur près de Mont Cornillet.

Le 2 juillet, il occupe dans la même région le sous secteur du

Mont haut

 

Où la 22e compagnie exécute un brillant coup de main qui lui vaut cette belle citation

 

A l’ordre de la division :

 

Le 6 juillet 1917, chargé d’une opération difficile et renforcée du groupe de grenadiers d’élite du 6e bataillon. La 22e compagnie, électrisée par son chef, le capitaine Buresi, se jette sur son objectif en franchissant les réseaux ennemis, fait de nombreux prisonniers, prend une mitrailleuse. Soumise à un bombardement d’une violence inouïe, défend toute la journée jusqu’au corps à corps le terrain conquis, et, par trois fois, brise les plus furieuses contre attaques.

(Ordre de la 8e division n°64 du 10 août 1917)

 

Cependant le commandement a été averti de la préparation d’une attaque ennemie sur les Monts et veut prévenir cette attaque. Le 14 juillet, le 4e bataillon du 317e, aidé d’un bataillon du 115e, enlève d’un seul assaut la position indiquée, faisant plus de 400 prisonniers, dont onze officiers.

Le 15, il brise une puissante contre attaque et inflige de lourdes pertes à l’ennemi. Dans ces deux journées, la 15e compagnie se distingue particulièrement.

 

Pour ces magnifiques combats, le 4e bataillon est l’objet de la citation suivante à

 

L’ordre de l’armée :

 

Sous les ordres du capitaine Lardier, a fait preuve dans les journées des 14 et 15 juillet 1917, du plus bel esprit de combat. Le 14 juillet, en liaison avec le 1er bataillon du 115e d’infanterie, a enlevé de haute lutte une position essentielle âprement disputée par l’ennemi et a fait 180 prisonniers. A provoqué l’admiration de tous par le superbe élan de son offensive. Pris à partie le lendemain par une concentration d’artillerie écrasante, a repoussé trois fois l’ennemi des positions nouvellement conquises. A permis, grâce à l’énergie de sa résistance, d’assurer le maintien de tous les objectifs assignés.

(Ordre de la Ive Armée n° 981 du 18 août 1917)

 

le 317e tout entier, dont plusieurs unités se sont ainsi distinguées, obtient à son tour une citation à

 

l’ordre du corps d’armée :

 

placé dans la période du 1er au 16 juillet dans un secteur difficile où les combats n’ont cessé, le 317e d’infanterie sous le commandement de son chef, le lieutenant colonel Henry, a fait preuve d’une ardeur à l’attaque et d’une fermeté dans la défense également dignes d’admiration.

Engageant la lutte dès son arrivée avec un ennemi tenace et collé à nos lignes, le dominant dans la journée du 6 par son audace au combat, l’a complètement maîtrisé au soir du 14 juillet, en lui enlevant d’un élan irrésistible, avec le concours d’un bataillon du 115e, une position essentielle qui a été conservée malgré les plus violents bombardements et les plus rudes contre attaques.

(ordre du Ive C.A. n° 86, 18 août 1917)

 

A la suite de cette citation, le drapeau du 317e reçoit, le 13 août 1917, la croix de guerre avec étoile vermeil, des mains du général Gouraud, commandant le Ive Armée.

Après ce superbe fait d’armes, le régiment va au repos. Nous le retrouvons bientôt de nouveau en secteur dans la région du Mont Cornillet. Le 27 septembre il repousse une attaque ennemie et exécute, le 29, un coup de main heureux qui vaut aux grenadiers d’élite du 5e bataillon une citation à l’ordre de la brigade, dont voici les termes :

 

Sous les ordres du lieutenant Gourdeau, les grenadiers d’élite du 5e bataillon, commandés pour un coup de main, se sont portés avec le plus grand calme à leurs emplacements de départ dans des conditions très difficiles et, sous un bombardement violent, sont sortis à l’heure fixée d’un seul élan, ont pénétré dans les tranchées ennemies, comme il avait été prescrit, se sont repliés dans le plus grand calme ; ont marché mieux qu’à la manœuvre, donnant un très bel exemple de dévouement, d’entrain, de camaraderie, de discipline.

 

Le 317e reste en secteur jusqu’à fin novembre, soumis à de fréquents bombardements parmi les coups de main réciproques. En novembre il est mis au repos jusqu’au 15 décembre, date où il va exécuter des travaux sous la direction du service du Génie.

 


Chapitre cinq : 1918

Au début de l’année 1918, le 317e prend de nouveau le secteur du

Mont blond – mont cornillet

 

Dénommé désormais sous secteur Col et comprenant le fameux tunnel du Cornillet. Le 14 mars un coup de main heureux permet de ramener des prisonniers sans faire aucune perte.

Le 26 avril, la 13e exécute à son tour un brillant coup de main et ramène des prisonniers.

Le 28 mai un coup de main ennemi est repoussé.

Le 1er juin, le régiment quitte le secteur du Col et est transporté sur

La marne

 

Pour s’y opposer à l’avance allemande. IL est en réserve d’armée à l’ouest d’Epernay.

Le 2 juin la situation s’est précisée, l’ennemi na pas pu forcer le passage de la Marne.

Le 6 juin, le régiment est mis à la disposition du 1er corps de Cavalerie au nord de la Marne, dans le secteur de la Ve Armée.

Au dernier jour de l’effort décisif allemand, nous trouvons le 317e en couverture de la 8e division, en avant d’Epernay, sur la croupe qui sépare La Marne de la Semoigne et de la Brandouille. Il tient les points d’appui constitués par les bois de Novarre Pareuil, de Trotte, et de Tarrey ; sa position est difficile car il a derrière lui la Marne dépourvue de ponts ; la résistance manque de profondeur et ne permet pas le jeu des réserves.

Au milieu de la nuit, l’ennemi entame une violente préparation avec obus toxiques. A 3 heures, l’attaque d’infanterie se déclenche. Le 317e, sur le large front qu’il a mission de défendre, résiste énergiquement, clouant au sol les premières vagues allemandes.

Mais les munitions s’épuisent, les réserves ne peuvent venir combler les vides ; après plusieurs heures de lutte la défense se trouve submergée ayant usé jusqu’au bout tous les moyens dont elle dispose.

Le château de Vandières, formant point d’appui et défendu par une garnison de fortune armée de mousquetons 74 et de pistolets, résiste jusqu’à 18 heures et repousse 14 assauts avec quelques poignées d’hommes encadrés par des officiers d’Artillerie de tranchée et les officiers de l’état major du régiment. Dans le corps à corps, le colonel a le bras cassé.

Le château tombe enfin après avoir épuisé tout moyen de défense et après avoir fait subir des pertes effroyables à un ennemi quinze fois supérieur en nombre, qui pendant 6 heures s’est acharné contre lui avec les moyens d’attaque les plus puissants.

Par son énergique résistance, le 317e a contribué à arrêter la dernière offensive allemande et à ouvrir la voie à la glorieuse contre offensive qui, déclenchée à ce jour même, devait d’un seul élan balayer l’ennemi hors du sol de France.

 

Annexe I

Chefs de corps ayant commandé le 317e régiment d’infanterie

Le lieutenant colonel Prévost, de la mobilisation à septembre 1914 (tué à l’ennemi)

Commandant Robin (par intérim), de septembre 1914 à 7 décembre 1914.

Lieutenant colonel Henry, du 7 décembre 1914 à la dissolution.

 

 

Annexe II

Citations obtenues par le régiment

Lieutenant colonel Henry, citation à l’ordre du corps d’armée (Ordre du 4e corps n°86, 18 août 1917)

 

Annexe III

Citations obtenues par des Unités du régiment

Capitaine Lardier, 4e bataillon, citation à l’ordre de l’armée (Ordre de la Ive armée, n°64, 18 août 1917)

Capitaine Buresi, 22e compagnie, citation à l’ordre de la division (Ordre de la 8e division, n°64, 18 août 1917)

 

 

retour accueil                retour page précédente