Merci à Jacques qui -a sué sang et eau- pour tout
saisir et vérifier
35e Division
69e Brigade
6e R.I.
Campagne
contre l’Allemagne
1914-1918
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du
6e Régiment d’Infanterie
Saintes
1920
PREFACE
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C'est sous l'égide de ce glorieux passé que le 6e Régiment d'Armagnac est, le 2 AOUT
1914, entré dans la Grande
Guerre. Quels noms prestigieux
vont s'inscrire maintenant sur notre
drapeau ? Car nous avons été dignes de nos aînés,
dignes de la grande tâche qui nous était confiée par la Patrie en danger. Après cinquante et un mois
d'efforts inlassables, de souffrances, de privations de toutes sortes, de
sacrifices noblement consentis, nous avons le droit de regarder en arrière avec fierté. Nous allons retrouver
dans ce passé si proche encore, le témoignage des qualités d'endurance, de
ténacité, de bravoure, de dévouement, de discipline, d'habileté dans les combats,
qui sont
l'apanage de l'armée française : petite fraction de cette grande famille, le 6e n'a point failli à cette tradition ; il a été
fidèle à la devise de son drapeau : « Honneur-Patrie »
En
lisant ces pages du passé, ceux qui l'ont vécu éprouveront la satisfaction du devoir
accompli, récompense dernière des nobles coeurs; ceux qui viendront, dans l'avenir servir la
France dans les rangs du 6e, mesureront la grandeur
de l'effort accompli par leurs aînés, effort à qui
ils devront d'étre des Français libres dans une France libre, et dans ces
exemples d'abnégation et de dévouement, ils puiseront la force d'âme et
l'énergie nécessaires
à un soldat
dans la paix comme dans la guerre.
Et
puis tous, anciens et jeunes, en parcourant cet historique du 6e dans la Grande Guerre, nous honorerons
la mémoire de ceux qui sont tombés au Champ d'Honneur ;'c'est
surtout de leur sacrifice que la Victoire
a été faite : Gloire à eux ! Paix à leurs âmes ! Et puisse leur souvenir rester impérissable !
CAMPAGNE CONTRE L’Allemagne (1914-1918)
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HISTORIQUE
du 6e RÉGIMENT D'INFANTERIE
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LES
PREMIERS COMBATS
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CONCENTRATION - Le 6ème
Régiment d'Infanterie (18° C. A, 35°
D. I., 69° B. I.), sous le commandement du Colonel Doé de Maindreville, quitte Saintes le 6 Août 1914. Ses
trois Bataillons sont respectivement
commandés par les Chefs de Bataillon Poggi (l'r Bataillon), Godfrin (2° Bataillon), de Lasteyrie
du Saillant (3°Bataillon)
Le trajet en chemin de fer s'accomplit presque joyeusement,
car l'enthousiasme est grand; la
vision de mort cède le pas aux rêves
de gloire. Il semble que chacun ait déjà fait le sacrifice de sa personnalité
et de sa vie. L'accueil des populations est du reste des plus encourageants,
ceux qui restent et ceux qui vont se battre vibrent à l'unisson et sont tout à
l'espoir.
Les trois trains qui emportent le 6ème vers ses nouvelles destinées traversent la
France sans encombre, et le 8 Août au soir, le Régiment tout entier est
cantonné dans la région de Barisey-la-Cote, non loin de Toul.
Du 9 au 17 Août, le Régiment exécute des marches et
des contre-marches autour de Toul. La
chaleur est intense, les réservistes ne sont pas entraînés, les brodequins sont
neufs, toutes ces causes occasionnent de grandes fatigues, mais cette période
permet aux Chefs et aux Soldats de se connaître, l'endurance vient avec
l'habitude. C'est l'apprentissage. Et puis on entend le canon de
Pont-à-Mousson !
BELGIQUE (21-25 Août 1914).
- Le 18 Août, le Régiment est
embarqué à Sorcy. La menace allemande se dessine sur la Belgique et le 18°
C.A., jusqu'alors en réserve, passe à la Vème Armée. Le 19, les Bataillons
débarquent à Anor, Hirson et Fourmies.
Combats de SOMZÉE
(23 Août)
et WALCOURT (24 Août). Le 21 Août, le 6e entre en Belgique et
cantonne à Beaumont; le 22 au soir ; la 69e Brigade est mise à
la disposition du 3e Corps d'Armée (6e D.I.) ; enfin, le
23, dans l'après-midi, le régiment prend pour la première fois contact avec
l'ennemi ; il s'engage dans les combats d'arrière-garde près de Somzée (1er
Bataillon) puis le 24 à Walcourt où le feu de l'artillerie ennemie
est très intense. Mais cette résistance n'a pour but que de faciliter le
décrochage de la Division : par ordre le 6ème se replie, et le 25
Août, le Régiment commence la retraite qui devait l'amener près de Provins.
LA RETRAITE (25Août, 5Septembre 1914): La
retraite! Marcher le jour, marcher la
nuit, suivre des routes encombrées de pauvres gens qui fuient devant l'invasion,
traverser de riches contrées, des villages où règne l'abondance, en songeant
que le lendemain Ies Allemands prendront tout cela, marcher en tournant le dos
à l'ennemi sans rien savoir de ce qui se passe : est-il pour des soldats, une
épreuve plus grande? Cette épreuve, le 6e l'a subie, sans
défaillances, malgré la soif, malgré la faim souvent, car les vivres n'arrivent qu'irrégulièrement, le moral reste
solide. « Il n'est pas possible que tout soit fini ». Après tout, si
le 6e a reculé, il n'a pas été battu ! La manoeuvre
reste incompréhensible, car l'horizon d'un régiment est bien petit, mais la
confiance persiste ; cette manoeuvre nous mène, à coup sûr, à un rétablissement
de la situation ! ».
Le 26 Août,
le Régiment est en France, il repasse
à Anor, et atteint Vervins le 28. Le29 au matin, après une marche de nuit des
plus pénibles, il se trouve à Courjumelles (Aisne), prêt au combat. C'est la
bataille de Guise qui s'engage, et cette fois c'est vers le Nord qu'on marche.
ORIGNY (29-30 Août1914). - Les
10èmeet11ème Compagnies,
(Capitaine Perrin), d'abord soutien d'artillerie, reçoivent, à 7 heures,
l'ordre d'attaquer la Ferme de Jonqueuse Elles parviennent à 300 nètres de la
position ennemie, mais l'artillerie n'ayant pu leur continuer son appui, elles doivent s'arrêter et même se
replier de 500 m; elles restent sur
leurs nouveaux emplacements jusqu'à ce qu'elles aient été relevées par deux
Bataillons appartenant à d'autres régiments.
A 9 h. 30, le Régiment traverse Origny et passe sur
la rive droite de l'Oise. Mais à 17 h. arrive l'ordre de repli qui s'exécute
sur Viflers-le-Sec au prix de sérieuses difficultés. L'artillerie
allemande fait rage, l'infanterie ennemie pénètre dans Origny avant la fin de
l'évacuation : les 6e, lle et 12e ylivrent en particulier un dur
combat de rues. Le Colonel Doé de Maindreville épuisé par la maladie, quitte
son commandement au début du combat, il meurt dans la maison où il a été déposé
après avoir donné le grand exemple du devoir accompli jusqu'au bout. Le Lieutenant-Colonel
Courtois prend le commandement du Régiment.
Le 30 Août, des fractions des 4e,
6e, 9e,11ème et 12e Cie
qui se sont groupées autour du Capitaine Perrin livrent un combat sérieux aux avant-gardes allemandes qu'elles
obligent à reculer sur La Chapelle
Sainte-Benoite. Le détachement se replie à 13 h. 30, ayant éprouvé des pertes sérieuses; il est
encerclé par un groupe important d'Allemands qui le somme de se rendre; le
Capitaine Perrin répond : Me rendre ? Feu à volonté ! », puis il charge
vigoureusement à la tête de ses hommes et parvient à rejoindre le régiment.
La retraite continue. Le 31 Août, la 69° Brigade
revient au 18° C. A. Le 3 Septembre, la Marne est franchie à
Dormans tandis que le canon gronde vers
Château-Thierry, déjà atteint par la cavalerie allemande. Malgré la fatigue et
l'incertitude qui étreint les coeurs, la confiance n'est pas perdue.
REPRISE DE L'OFFENSIVE (6
Septembre1914). Aussi,
quand à Voulton, le 6 Septembre au matin, parvient l'ordre qui prescrit la
reprise de l'offensive, c'est plein d'entrain et d'allant que le Régiment prend
la direction du Nord. Le 3e Bataillon est éprouvé près de
Villers-Saint-Georges par le feu violent de l'artillerie allemande qui cherche
à retarder la progression de nos avant-gardes. Le Commandant Du Saillant (3e
Bataillon), les Capitaines Perrin (11 Cie) et Geist (12°
Cie) sont blessés.
Mais à partir du 7, l'ennemi bat en retraite à
toute vitesse, c'est la joyeuse
poursuite ! On ne sent plus la fatigue ! Ln vue des maisons pillées et saccagées, le contact avec les
populations terrorisées par les Allemands et qui ont subi des violences de
toutes sortes, sont des stimulants
puissants. Les régions parcourues sont celles qu'on évacuait tristement
quelques jours auparavant; combien
leur aspect parait soudain changé ! Le 10 Septembre la Marne est franchie à Château-Thierry. Le 13,
l'Aisne est atteinte à Pontavert, le Régiment cantonne à la Ville-aux-Bois.
Les Allemands font tête et leur artillerie lourde
entre en action. Le 6e va faire connaissance avec les gros
projectiles qu'il ne connait guère
encore et qui ne
laissent pas que produire des effets sérieux, tant moraux que matériels. Ils
vont obliger les fantassins à se terrer, à se cramponner au sol, non plus
pendant quelques heures, mais pendant des jours. De ce fait,
les.jonrnées des 15, 16 et 17 Septembre vont présenter un aspect tout
différent de ceux des combats
de Walcourt, Grigny, Villers-Saint-Georges.
COMBATS DE
GERNIGOURT (15, 16, 17 Septembre 1914). Le 15
Septembre, vers 8 heures, le Général de Maud'huy commandant le 18e C. A., confie aux 1er
et 3ème Bataillons
la mission d'empêcher tout débouché des Allemands sur la rive gauche de l'Aisne
par les ponts de Gernicourt ; la consigne est de tenir jusqu'au dernier
homme. Cette consigne
est comprise ; Les 2ème et 12ème Cies avec la 3ème section
de mitrailleuses tiennent Gernicourt et le pont ; les autres compagnies
s'organisent dans le bois de Gernicourt face à Berry-au-Bac. Les Allemands, qui
veulent passer, bombardent très violemment mais rien ne cède. A l'acharnement
de l'attaque répond l'acharnement de la défense dont un exemple le montrera avec quel mordant elle est
conduite ; le sergent Desgeorges, de la 1ère Cie, aperçoit
un mouvement de l'ennemi sur sa droite ; il prend avec lui le soldat Giraud,
volontaire, et part en reconnaissance; il se trouve en présence d'un groupe
important d'Allemands qui tentent de s'infiltrer. Sans songer qu'il combat un
contre dix, Desgeorges épaule et tue
un Allemand il épaule une deuxième fois, quand il
est mortellement atteint. Dès le 16, les Compagnies disposent de tranchées et même de petits abris de
fortune qui préservent des éclats. La garnison de Gernicourt arrête net
toutes les tentatives de l'ennemi.et
le 17, dans la soirée, quand les éléments du 1er C.A. se présentent
pour la relève, la position est intacte ; au prix de lourdes pertes, le 6e a rempli la mission qui lui avait été confiée.
BOIS DE BEAUMARAIS-.CRAONNE (19
Septembre - 17 Octobre 1914. Depuis
le 17 Septembre, le 2e Bataillon est au bois de Beaumarais, les 1er
et 3eBataillons le rejoignent le 19. A partir de cette date, le
régiment tient de concert avec le 123e R. I et des éléments de la 70e
Brigade, la ferme du Temple et les lisières du Bois de Beaumarais; face à
Chevreux et à Craonne.
Le 20, une
vigoureuse attaque allemande appuyée par un feu violent d'artillerie est
repoussée.
Le 23, une attaque sur le Parc de Craonne est menée
par le Régiment, mais la position, naturellement puissante, est abondamment garnie de mitrailleuses; malgré toute
l'énergie déployée elle ne peut être
abordée. Le1er Bataillon, eu particulier, subit de lourdes pertes,
cloué au sol, il ne peut regagner le bois qu'à la
nuit pour s'y reformer. Cet assaut malheureux a été fertile en actes de
dévouement et de courage.
La 1ère Cie a deux sections
qui sous le commandement du sous-Lieutenant Davezant sont parvenues à 1.500 mètres
du mur du Parc de Craonne; le sous-Lieutenant Davezant, gravement blessé,
passe le commandement à l'adjudant
Albrand qui est tué presque aussitôt, le sergent-major Coutbure, lui-même
sérieusement, atteint, prend la direction du groupe; le caporal de Fursac
s'offre pour aller rendre compte au Chef de Bataillon ; il est tué au retour.
La nuit venue, les soldats Soubie et Benoist, la capote de ce dernier
trouée de cinq balles, retournent volontairement sur le terrain pour secourir
les blessés, et sous le feu de l'ennemi qui fait bonne garde, ils
réussissent à rapporter le corps d'un de leurs camarades.
Le
26, les Allemands attaquent à fond, à la cote 53, la lisière du bois tenue par le 123ème et parviennent à y prendre pied au
troisième assaut, le 2e Bataillon, aidé par deux compagnies du 144ème
les contre-attaque aussitôt et reprend tout le terrain perdu.
Le même jour, les Allemands attaquent en masses
compactes la ferme du Temple, tenue par la 12ème Cie (lieutenant
Clerc) et une section de mitrailleuses (sergent Riflade); c'est
en vain que les vagues d'assaut des Saxons, à la bravoure desquels il faut
rendre hommage, se succèdent avec ténacité ; les cadavres s'entassent devant
la ferme, dont les défenseurs repoussent toutes les attaques avec une énergie
farouche, non sans payer de lourdes pertes leur
résistance héroïque.
Jusqu'au 11 Octobre, le Régiment continue sa garde
vigilante, alternant, en première ligne, avec le 123e R. I.
Les 12,13et14 Octobre, le 6e prend part
à de nouvelles tentatives pour enlever Craonne. Le 12, en particulier, le 3e
Bataillon parvient à pousser des éléments jusqu'au mur du Parc de Craonne mais
il reçoit l'ordre de se retirer après avoir subi de fortes pertes du fait de l'infanterie et des mitrailleuses allemandes qui prennent l'attaque de face et des deux
flancs.
Celle période d'un mois devant Craonne a été la
transition entre le mouvement et la
stabilisation. Tour à tour les deux adversaires ont pris l'offensive, tels deux
lutteurs d'égale force, arc-boutés solidement sur leurs jambes et s'efforçant
en vain de se déraciner mutuellement, L'équilibre s'est établi peu à peu, et
pour vivre sous les obus.qui ne connaissent pas de trêves, pour
vivre invisibles, car si l'on reste sur place, les fusils sont toujours prêts
à faire feu, on a creusé des éléments de tranchées, des bouts de boyaux, dans
les endroits dangereux (tels au Mont
Hermel) des abris rudimentaires.
Au moral, le 6e a pris conscience de sa
force. Tout en se courbant sous les rafales des marmites,
il a constaté que tenir
c'est vouloir tenir, il
sait que la puissance de son feu,
déclanché au bon moment, a toujours
brisé les attaques d'un ennemi à la bravoure duquel cependant il rend hommage ;
il a confiance en soi. Et puis il éprouve cette intime et si profonde
satisfaction du devoir accompli: le 5 Septembre le Général Commandant en Chef a
prescrit de se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Il faut avoir tenu sur place, immobiles sous les
bombardements et la menace continuelle
des attaques, pour comprendre quelle grandeur d'âme, quelle abnégation et aussi quelle maîtrise
de ses nerfs, obéir à une pareille consigne, suppose chez
l'exécutant. Et pourtant cette consigne a été strictement observée; c'est
plein de confiance en l'avenir que le
6e va aborder la guerre de tranchées.
II
LES SECTEURS
VANDRESSE ( 18 au 30 Octobre
1914). ---
Le 17 Octobre, après relève par le 73° R.I, le 6ème quitte le Bois de Beaumarais.
Dans la nuit du 17 au 18, le Régiment prend les tranchées
au nord de Vendresse, entre Troyon et Chivy. Les trois Bataillons sont en
ligne. L'artillerie allemande est très active, surtout à partir du 25 Octobre, alors que la nôtre est à peu
près silencieuse. La position a été occupée par les Anglais et heureusement
certaines portions des lignes sont
protégées par un épais réseau de fil de fer. Le 26, à plusieurs reprises, les
Allemands font des tentatives d'attaque, en particulier sur le 3e
Bataillon et la droite du 1er , à la tombée de la nuit. A chaque fois
les assaillants sont repoussés avant
d'avoir pu aborder nos tranchées.
PAISSY (30
Octobre 1914 - 12 Juin 1915). -- Dans la nuit du 29 au 30 Octobre, le Régiment quitte le secteur de Vendresse et le 30 Octobre au soir, les 1er et 3eme
Bataillons prennent les tranchées au nord de Paissy (Chemin des Dames), tandis
que le 9ème Bataillon,
en raison des attaques allemandes sur Paissy, reste vers Courtonne et ne
rejoint que vers le 4 Novembre.
C'est alors
que commence vraiment la vie de tranchées, avec toutes ses privations, ses veilles, ses alertes, ses bombardements, ses travaux. La grasse terre de l'Aisne, si
fertile et si riche, est une ennemie terrible quand il pleut et l'hiver
1914-1915 est particulièrement pluvieux. Les tranchées et boyaux se remplissent
d'eau, dans laquelle les parois s'éboulent, la terre se délaie, formant un
cloaque épouvantable, un mortier gluant, dans lequel on enfonce jusqu'aux
genoux ; il faut même, parfois, dégager avec des pelles des hommes enlisés si
profondément qu'ils sont incapables de
tout mouvement. Et pourtant il faut vivre; il faut veiller, il faut lutter sans
cesse ; les énergies se tendent, les tempéraments s'endurcissent et on tient.
L'hiver passe et aussitôt commence l'organisation défensive du secteur ; la
pelle et la pioche deviennent les
armes du combattant. Les alertes, cependant, viennent de temps à autre faire sauter les travailleurs sur leurs fusils;
ainsi le 16 Janvier, la 7e Ce (Capitaine Bonamy) contribue
à repousser une contre-attaque allemande sur le 123ème à notre
gauche. Là se distinguent les soldats Bauchet et Bonaut qui s'élancent à la
tête d'une patrouille, escaladent le parapet et prennent de flanc un groupe
d'Allemands qui ont pénétré dans une tranchée française, les obligeant ainsi à
se retirer. Le 25 Janvier, la 36° Division, à notre droite, est attaquée
violemment vers la Creute; le Régiment est alerté, mais ne peut prendre aucune
part à l'action. Toutefois le
fait suivant relaté par l'ordre
du Régiment N°11 met en lumière l'état
d'esprit du 6ème à cette
époque: « Lors de l'attaque de
l'ennemi sur une Division voisine, tous les malades soignés à
l'infirmerie, provisoire du Corps ont pris les armes
sans ordres et ont rejoint leur poste
de combat…. ».
Les minenwerfer allemands de tous calibres ont fait
leur apparition; l'artillerie allemande bombarde non seulement les tranchées,
mais encore très fréquemment le village de Paissy où tour à tour les Bataillons
viennent prendre un peu de repos. C'est la vie sous un perpétuel
danger !
L'anecdote suivante (qui s'est passée en avril 1915 permettra de juger comment ce danger est méprisé. Au cours d'un
violent bombardement par torpilles, le soldat Maire Léon, de
la 9ème Cie, reste dans la tranchée avancée,
cependant évacuée par ordre. Imperturbable,
il tire au fusil sur les torpilles qui, peu de secondes après, viennent éclater autour de lui. A une observation
de son Officier qui lui reproche de risquer inutilement sa vie, quand n'étant
pas de faction, il devrait étre dans
l'abri avec ses camarades, il répond:
« Je serai plus prés du créneau pour l'arrivée des boches ! »
Malgré toutes les difficultés et grâce au soutien
de notre artillerie, l'ardeur au travail ne diminue pas ; on fait des abris,
on creuse des tranchées et des boyaux, on pose des réseaux de fil de fer, c'est
une position bien organisée qui existe lorsque le 12 juin 1915 le Régiment est
relevé par deux Bataillons du 2ème Etranger et un Bataillon
du 123ème e.
SILLERY (14 Juin-20 Août1915). - Le 6ème transporté le 13 Juin de Fismes à La Neuville en camions
automobiles, est affecté à la 123e D. I., nouvellement créée ; il forme, avec le 12e R. I. la 245ème
Brigade. La 123e D.I.est rattachée au 38e C. A.
Le Régiment prend, le 14 Juin, le secteur de Sillery
(Marne). C'est la Champagne vinicole, riche
et fertile contrée, qui tente les Allemands, et qu'ils semblent ménager,
peut-être dans l'espoir de s'en emparer ; leur rage est concentrée sur Reims ; et
le secteur qui s'étend de la Ferme d'Alger au Bois des Zouaves est
relativement tranquille.
Il existe des abris presque confortables, les
ravitaillements sont faciles, les repos se prennent dans des villages non
bombardés et en pleine activité agricole; c'est une période de détente.
Les 20 et 21 Août, le 6ème est relevé
par le 58e R. I. La 123ème D. I. est désormais affectée au 15ème C. A.
qui complète sa nouvelle composition avec la 126ème D. 1. (Ordre
Général n° 378/0. G.-23 Août 1915).
Du 26 Août au 11 Septembre, le 6ème fait des travaux dans la région
du Bois de Beaumarais : grands boyaux
et parallèles en vue d'une attaque.
MONT DOYEN - BOIS DES BUTTES.
(12 Septembre au 16 Novembre 1915). Le 12
Septembre, le Régiment prend le secteur Mont-Doyen, Bois de la Mine, Bois
Franco-Allemand, près Pontavert (Aisne). Les travaux en vue d'une attaque sont
activement poussés, car cette attaque doit être prochaine. Les Allemands
réagissent vigoureusement par leur artillerie, en particulier sur le
Mont-Doyen, petite butte de terre qui porte le nom d'un Colonel tué en cet
endroit. Dans le Bois de la Mine qui a été, avant l'arrivée du 6ème
le théâtre de luttes acharnées, les tranchées s'enchevêtrent;
quelques mètres, parfois .un simple barrage en sacs de terre,
séparent les deux adversaires : aussi les combats à la grenade y sont-ils
journaliers et l'activité des engins de tranchée demeurent-elles continuelle. Malgré tout, les préparatifs se
poursuivent activement et
minutieusement ; le 25 Septembre, le bombardement préparatoire commence ; le 6ème est prêt à l'attaque, ses 3 Bataillons
accolés : le 1er au Mont-Doyen, le 2e au Bois de
la Mine et le 3e au Bois Franco-Allemand. L'objectif, le Bois
des Boches, que l'on sait abondamment pourvu de mitrailleuses sera dur à
enlever: d'autant plus que malgré la violence du feu de notre artillerie, les
réseaux ennemis sont très incomplètement détruits Mais l'entrain est grand, la confiance
intacte ; l'annonce, le 26 au soir de grands
succès français en Champagne,
contribue aussi à surrexiter l'ardeur de tous et chacun compte que l'attaque aura
lieu le 27 matin. Mais aucun ordre
d'exécution ne vient. C'est une déception
!
La
vie de secteur reprend. Le 10 Octobre, le Régiment passe le Mont-Doyen au 12ème R.I
par contre il s'étend à sa gauche dans
le Bois des Buttes, devant la Ville-aux-Bois. Un mois s'écoule
marqué seulement par des luttes à la
grenade au Bois de la Mine et une tentative
de coup de main sur la 11ème Cie (Bois des Buttes) qui repousse l'attaque.
Le 17 Novembre, le Régiment est relevé par le 8ème RI (ler C.A.)
Et va au repos à Champlat
(Aisne). C'est le premier repos du Régiment depuis le début de la campagne.
CHAMPAGNE - BUTTE DU MESNIL:(19
Décembre 1915 – 30 Avril 1916)
Il quitte Champlat le 14 Décembre et le 9 entre en secteur
au sud de la Butte du Mesnil. Le
terrain a été gagné lors de l’attaque du 25 Septembre 1915. Il est bouleversé,
chaotique,encore inorganisé. La craie de la
Champagne Pouilleuse est plus hospitalière que la terre argileuse du Chemin des Dames. Durant
cet hiver1915-1916, c'est l'eau, bien plus que la boue qui est l'ennemie.
Les travaux s'organisent' etsont poussés très
activement.Le Régiment en Janvier appuie a droite et tient1e secteur entre Maison de Champagne et la
Butte du Mesnil; ayant comme emplacement de ses réserves, le fortin de Beauséjour a jamais célèbre. Notre artillerie, très active, soutient
énergiquement nos travailleurs que l'artillerie
allemande prend à partie très fréquemment. Mais le 6ème ne prend
part a aucune action d'infanterie
pendant cette période de quatre mois consacrée à l'organisation sérieuse d'une
position où tout est à faire ; c'est le travail obscur,
sans gloire; où la seule récompense est celle de faire son devoir, et
aussi de constater qu'on laisse beaucoup de choses là où l'on n'a à peu près
rien trouvé.
Cette
ingrate besogne s'est accomplie dans
des conditions de vie extrêmement
pénibles car le pays est désolé, sans villages rapprochés et tous les
ravitaillements y sont des plus difficiles. Il faut noter cependant la grande
satisfaction éprouvée par tous en voyant de loin tomber en flammes, le 21 février au soir, le zeppelin de
Brabant-le-Roi, tandis qu'un autre zeppelin, volant à basse altitude au dessus
de Maison de Champagne et de Beauséjour, tentait vainement de forcer le
barrage de nos autos canons.
Du 26 au
29 Avril, le Régiment est relevé par le 9e R. I, enlevé en autos, et
il est mis au repos à Vitry-en-Perthois et St-Quentin-les-Marais.
III
VERDUN
20 Mai
1916 - 25
Août 1917
COTE 304. (20 Mai-29 Octobrc 1916. - Les
trois semaines de séjour à Vitry-en-Perthois ont été une préparation plutôt
qu'un repos à proprement parler; si la tentative formidable des Allemands pour
enlever Verdun n'a pas eu tout le résultat cherché par eux, cependant une lutte
de géants continue de se livrer là depuis trois mois, à laquelle, chacun le
sait, le 6e est appelé à prendre part. On s'entralne physiquement;
surtout les coeurs se trempent, les énergies se tendent pour le sacrifice dont
personne n'ignore la grandeur, et que
chacun consent avec toute sa volonté.
Cette préparation morale, toute intérieure, porte ses fruits, et c'est
résolument que dans la nuit du 20 au 21 Mai le Régiment entre dans la
fournaise.
Les 1et et 3e Bataillons sont
engagés vers la côte 287, à l'ouest de la côte
304 (rive gauche de la Meuse). La bataille bat son plein, car les Allemands, malgré notre résistance
acharnée, n'ont pas renoncé à l'espoir de s'emparer de cette position, sur
laquelle leur artillerie lourde prodigue ses tirs de destruction formidables et
presque constants et contre laquelle ils dirigent .des attaques
puissantes.
Les 1er
et 3ème Bataillons tiennent
là pendant dix jours, se cramponnant aux tranchées à peine creusées, prêtant
leur concours aux attaques partielles menées par le 3e bis de
zouaves, mais ne prenant part directement à aucune action d'infanterie.
Au 2e Bataillon, resté
le 20 Mai soir en réserve de Division au Bois de Bethelainville, est réservée une autre mission. Le 21 Mai matin,
les Allemands ont attaqué avec succès sur les pentes est de la côte 304 e.t la situation est
compromise. Le 2e Bataillon reçoit, à 16h, la mission de reprendre
le terrain conquis. Il exécute une marche d'approche des plus difficiles, mais
maneuvrant habilement, il parvient à franchir sans trop de pertes un dense barrage
de 150 et de 210 que les Allemands, voyant le mouvement, ont déclanché sur les
pentes Nord de la côte 310. Le
Capitaine Mazeaud qui commande provisoirement le 2" Bataillon, charge tes
5ème et 6ème C'es
aux ordres du Lieutenant Lacoste, de
la contre attaque proprement dite; tandis que lui-même avec les 7ème
et 8ème Cies va s'efforcer de boucher l'intervalle entre la côte 304 et le Mort-Homme en rétablissant la liaison avec la Division de
droite. Les 7e et 8°
tombent sous un feu infernal d'artillerie (ouvrage du confluent), elles parviennent cependant à remplir leur mission. Quant
aux 5ème et 6ème, elles se lancent en avant
en pleine nuit, mettant un tenps considérable à traverser le marécageux
« ravin; de la Mort », mais à force d'énergie, elles
s'engagent, le 22 au petit: jour, sur les pentes sud-est de la côte 304. Il n'est que temps ! les
Allemands qui ont fait de l'infiltration sont là.
Un combat
ardent à la grenade s'engage dans le
boyau, dans les trous d'obus; les Allemands, un peu surpris de cette brusque
attaque, reculent ; une Compagnie se déploie rapidement, les baïonnettes
surgissent au bout des canons, et dans un élan irrésistible les 5ème
et 6ème rejettent l'ennemi jusqu'au delà de l'arête qui descend
de 304 vers l'Est ; là, elles sont prises de flanc par de nombreuses mitrailleuses
et contraintes de s'arrêter. Une seconde tentative ne réussit pas mieux ; sous
les rafales terriblement précises des mitrailleuses allemandes, il faut
s'écraser au sol ; certains hommes sont contraints de faire les morts toute la
journée étendus dans un trou d'obus, à quelques dizaines de mètres de la
tranchée allemande, pour éviter le massacre. La position tenue est à 100 mètres
de celle perdue le 21 matin ; le Lieutenant
Lacoste reçoit l'ordre de s’y organiser. Le beau fait d'armes a été récompensé
par une citation à la Division des 5e et 6e
Compagnies.
Extrait de l'Ordre Général N" 24‑
Le Général Commandant la 123e D. 1.cite à l'Ordre de la D. I.
Les 5ème et 6ème Compagnies du 6, Régiment
d'Infanterie
Chargées d'exécuter une contre-attaque,
se sont portées en avant sous un violent tir de barrage et à
travers un terrain difficile, ont pris, toujours sous le bombardement, leur
formation d'attaque
et ont reconquis
sur les Allemands, d'un seul
bond, 200 métres de terrain, dégageant deux
Compagnies qui étaient sur le point d’ être cernées et empêchant la chute d'une
position importante.
Arrêtées dans leur progression par des mitrailleuses qui les prenaient de flanc, se sont retranchées solidement, repoussant toutes les tentatives de retour offensif des allemands et, le surlendemain, ont participé brillamment à une nouvelle attaque.
Q. G., le 7 Juin 1916,'
Le Général Commandant la 123ème Division,
CORVISART.
En outre, le Capitaine Mazeaud
et le Lieutenant Lacoste ont été faits Chevaliers de la Légion d'honneur.
Il convient de citer la mort héroïque du Sous-Lieutenant Gergouil qui, mortellement atteint au cours de l'attaque, tombe
en disant: « En avant, mes braves, je meurs, mais vengez-moi ! nous les aurons!
vive la France! »
Après quelques jours de repos à Jubécourt, le 6ème dont le
Lieutenant-Colonel MEULE DESJARDINS a pris le commandement le 23 Mai, rentre en
ligne. A partir du 12 Juin il
est engage à la côte 304 même. Les bombardements ont encore augmenté d'intensité,
150, 210, torpilles s'abattent chaque jour en une véritable pluie de fer sur les
Bataillons en ligne, faisant des ravages terribles dans les rangs des
défenseurs, comblant les tranchées et mettant à une rude épreuve le système
nerveux de ceux qui n’ont d’autre abri
qu’une tranchée éboulée, au fond de
laquelle, ils se couchent immobiles, comptant les heures avec, comme seul réconfort
dans leur angoisse celui d'entendre
au-dessus de leur tête le siflement continu d'innombrables 75. De temps à autre,
le tir de l'ennemi se lève pour se fixer à 2 ou 300 mètres au sud et une
reconnaissance allemande s'avance vers notre tranchée considérant sans doute
que tous les défenseurs sont tués ou anéantis. Reçus rageusement à coups de
grenades, de mitrailleuses et de fusils, elle rentre dans ses lignes et l'enfer
recommence. C'est cependant en de tels moments qu'on voit des soldats comme
Faucher et Labattu de la 9ème C°, refuser d'être relevés de leur
poste de sentinelle et rester debout au.parapet, pendant tout le
bombardement,« pour être sûrs que les boches ne sortent pas »
Au prix de pertes cruelles, avec toute l'énergie et
la volonté dont ils sont capables, les Bataillons se maintiennent, strictement
en place, ils se cramponnent au sol, refont, la nuit, les tranchées détruites
le jour, et ne perdent pas un pouce de terrain.
Les
1eret 3ème
Bataillons, relevés, ont quitté la position et le 2ème
Bataillon (Commandant Perrin) reste seul du 68, en ligne, quand 1er
Juillet, à 3 heures, une violente attaque allemande se
produit sur son front. Elle débute par
des jets de liquides enflammés qui atteignent la tranchée même (6e Cie)
et obligent les défenseurs à reculer. Protégés par la fumée, les
Allemands prennent pied et cherchent
aussitôt à élargir leur conquête, mais leur progression est arrêtée dans un combat très vif à la grenade, mené
par la section de soutien de la 6e Cie et par des éléments des 5ème
et 8ème Cies attaquant
de flanc. Le Commandant Perrin, par l'appareil de signalisation optique, demande
du renfort et des munitions; une compagnie et demie du 4e
Zouaves franchit le barrage d'artillerie allemand et apporte des grenades; La 8ème
Cie, suivie des Zouaves, contre-attaque alors et refoule l'ennemi, mais une
deuxième vague allemande débouche, baïonnette au canon, et cherche à organiser
le terrain conquis. Le Conmandant Perrin organise alors rapidement une
contre-attaque d'ensemble : progression à la grenade dans les boyaux et
tranchées, terrain battu par la fusillade et parcouru par des groupes avançant
par bonds. L'entrain est intense : c'est la ruée en avant, à corps perdu. Le
Lieutenant Sklenard, commandant la 7° Cr' et le Capitaine Hélas
commandant la 8ème Cie,
debouts sur le terrain, entraînent leurs sections en chantant La Marseillaise : tous
deux sont tués. Le sergent Simon, commandant les grenadiers d'élite du
Bataillon, part en tête de ses hommes,
met successivement hors de combat quatre allemands qui résistent, s'empare
d'une mitrailleuse et la retourne immédiatement contre l'ennemi. Devant cette
charge lancée à fond, l'ennemi fait tête d'abord, puis il flotte, hésite, et
enfin s'enfuit vers ses tranchées, poursuivi par une fusillade des plus
meurtrières ; tout le terrain perdu est reconquis, deux mitrailleuses
allemandes restent entre nos mains. 400 cadavres ennemis qui jonchent le
terrain attestent l'âpreté de la lutte.et la valeur d'un succès que
le 2ème Bataillon paie de 3 officiers tués et 2 blessés, 59 hommes tués et 100 blessés.
Une citation à l’Ordre de l'Armée vient récompenser
les vaillants du 2èmeBataillon.
Extrait de l'Ordre Général Ne 327.
Le Général Commandant la IIe Armée, cite
à l'Ordre de l'Armée
Le 2e Bataillon du 6ème Régiment d'Infanterie.
« Du 23 Juin au 2
Juillet, sous les ordres du Commandant Perrin,
a subi sept bombardements sérieux, faisant
preuve, malgré des pertes sérieuses,
du plus grand calme et de la plus obstinée ténacité. Le 1er
Juillet, attaqué par un ennemi supérieur en nombre, a brillamment maintenu ou repris intégralement ses positions et enlevé deux mitrailleuses â l'ennemi.
Au G. Q. G., le 6 Août
1916,
Le Général Commandant
la IIème Armée
NIVELLE
Le 3 Juillet, le 6ème bien diminué, (il
a perdu 28 officiers et 92 hommes de troupe) mais fier de la tache accomplie,
est tout entier au repos dans la région de Robert-Espagne.
A partir du 24 Juillet, le Régiment,
alternant avec le 12e R.I, reprend les tranchées à la Côte 304. Mais
la période des grandes attaques est passée, et à ceux qui ont vécu les heures
terribles de Mai et de Juin, le secteur parait presque calme. Les efforts se
portent sur l'organisation de la position.
Relevé le 29 Octobre, le 6ème
est transporté à Pretz-en-Argonne (Meuse) et est mis pendant près d'un mois à
l'instruction.
COTE DU POIVRE. (28 Novembre - 14 Décembre 1910) - Le 28 Novembre, le
Régiment est ramené en ligne, toujours dans la région de Verdun. Mais cette
fois-ci sur la rive droite ; la Côte du Poivre, dont les Allemands tiennent la
crête, mais dont ils n'ont jamais pu nous chasser complètement, va être le
point de départ d'une attaque destinée à compléter le dégagement de Verdun. La
mission du 6ème, dont les Bataillons, avant de gagner leurs
positions, traversent la ville, devenue le symbole du courage, est de préparer
cette attaque. Parallèles de départ, boyaux, P. C., P. S., dépôts de munitions,
de vivres, de matériel ; la tâche est lourde et elle doit être menée très
rapidement. Les 1er en première ligne et 2ème Bataillons
s'attellent à la besogne avec une
ardeur que ni le mauvais temps, ni la réaction
très énergique de l'artillerie allemande ne peuvent ralentir.
Le travail du 1er Bataillon, très
éprouvé du reste, est particulièrement méritoire, car les bombardements
détruisent presque chaque jour le travail exécuté la veille, et, c'est par un
véritable tour de force qu'il passe le 14 Décembre aux troupes d'attaque (173ème
et 255ème de la 126e
D. I.) une organisation aussi complète que possible.
L'attaque a lieu le 15 Décembre à 10 heures. Le 6ème
est arrivé le matin même à Verdun, où il est en réserve. La préparation d'artillerie,
à laquelle le Régiment a assisté a été
formidable, et fait bien augurer de l'opération. (dans la soirée, en effet, la nouvelle
parvient que l'attaque a parfaitement
réussi, et la joie est grande au 6ème qui n'a pas eu la satisfaction
d'y participer, mais qui sait si son labeur acharné, sous le feu, durant 15
jours, est une des causes du succès.
Dès le 15au soir, du reste, les Bataillons
commencent à être employés en ligne, soit comme travailleurs, soit pour tenir
les avant-postes.
LOUVEMONT - COTE DU POIVRE.
(29 Novembre 1916 - 6 Janvier1917).
Le 29
Décembre, le Régiment entre en secteur et relève les 167e et 168e
R. 1. ; les 3 Bataillons sont en ligne
et tiennent Louvemont et la Côte du Poivre. Les journées que le 6ème
a passées là, du 29 Décembre I916 au 6 Janvier 1917, comptent
certainement malgré leur
briéveté,
parmi les plus dures de toute la campagne.
Un océan de boue ; nulle expression ne
saurait mieux donner une idée de ce
qu'est le terrain nouvellement conquis. Sur les pentes de
la
Côte du Poivre, la boue ruisselle lentement de trous d'obus en trous d'obus; il
faut cheminer avec mille précautions quand il fait jour et quand, la nuit venue,
et une nuit d'hiver opaque et noire à ne pas voir à deux mètres de soi, les
corvées de ravitaillement et les brancardiers se mettent en marche, ce n'est
que par un miracle d'énergie qu'ils parviennent à destination. Les organisations
défensives sont entièrement à créer. Nos premières lignes sont au nord de la Crête, en pleine vue de l'ennemi
par conséquent, et d'un ennemi qui,
malgré sa défaite, est resté très vigilant et très actif; tout mouvement,
fut-ce d'un isolé,.déclanche le tir de l'artillerie et des mitrailleuses, les
agents de liaison sont constamment sous les rafales de 77 et de 88 : il faut
se terrer ; chaque homme creuse un trou, puis on réunit ces trous individuels
le mieux possible, quelques fils de fer en avant et voilà la position qui s'ébauche.
Mais
la boue, la terrible boue, glacée et à moitié liquide, envahit ces refuges,
malgré tous les efforts. Les obus éclatent, les balles claquent: il faut rester
immobile, les pieds dans la boue, c'est un véritable martyre qu'endurent tous
ceux qui sont en ligne. Malgré tout, les énergies ne faiblissent pas, car
chacun à la volonté de garder intacte la position conquise quinze jours
auparavant. Ce n'est qu'épuisés, vaincus par la souffrance, que les
plus atteints consentent à aller se présenter aux postes de secours ; en sept jours, 248 gradés et soldats ont été évacués avec la mention : « Pieds de tranchées. » L'un d'eux, pour venir se
présenter au Médecin, ne voulant demander l'aide de personne, fait deux
kilomètres sur les genoux, dans
la nuit, sous la pluie et les obus, se
traînant dans la boue ; encore à son arrivée au Poste de
secours, il ne se plaint de rien, et il faut lui poser des questions pour
savoir ce qui s'est passé.
Le 6 Janvier, le Régiment est retiré
de la 1ère ligne; du 11 au 15,
il est transporté par chemin de fer à Ancerville (près de Saint Dizier). La
gare où les Bataillons s'embarquent est celle de Verdun et c'est une réelle
satisfaction que cette constatation du recul allemand.
BEZONVAUX - LES
- CAURIERES. (Juin
1917). - Après un mois de repos, le Régiment revient de nouveau à
Verdun. 11 prend le front de Bezonvaux - Bois des Caurières et,
alternant avec le 12° R. I., il va
tenir là pendant cinq mois avec un seul intermède d'un mois (Mai) dans la région Fort de Vaux, Village de
Vaux-Hardaumont.C'est la vie de secteur, mais de secteur actif, où les
attaques locales sont fréquentes, où, au début, tout est à créer:
tranchées, boyaux, réseaux, abris.. Au nord du ravin du Bazil il n'existe plus
trace de route ni de chemin ; de Souville à Bezonvaux, les profonds ravins, les croupes
aux pentes abruptes, sont nus, dépouillés de leurs forêts, dont seuls
subsistent quelques troncs noircis ; inlassablement, avec une désespérante
monotonie, les trous d'obus succèdent aux trous d'obus. La bataille pour Verdun
est terminée; il faut maintenant s'organiser. Mais les Allemands, là comme à
Louvemont, entendent bien paralyser
nos travaux.Leur artillerie s'emploie énergiquement, leurs minenwerfer légers
lancent à profusion des projectiles meurtriers dont nos travailleurs souffrent
beaucoup. Leur infanterie, très mordante, multiplie les coups de main, toujours
préparés par de violents bombardements. C'est d'abord sur la
région de
Bezonvaux que cette activité se manifeste. Le 23 Février un petit poste est attaqué en plein jour, les guetteurs se
replient sur leur soutient et une contre-attaque immédiate menée par une demi
section de la 7e Ce, reprend le petit poste.
Puis, les 24, 25 et 26, des reconnaissances
allemandes tentent, en vain, de pénétrer durant la nuit dans le village de
Bezonvaux; la 5e Cie en interdit énergiquement l'accès.
Le mois de
Mars est un peu plus calme ; des batteries de 58 de tranchée ripostent aux
minenwerfer allemands et notre artillerie se maintient très active. Aussi les
travaux sont-ils vigoureusement poussés: les lignes avancées, les tranchées de
résistance, les réseaux s'organisent, les boyaux commencent à permettre la
circulation à couvert.
En Avril, l'activité de l'ennemi s'accroit de
nouveau ; le 6, le 1er Bataillon repousse au
bois des Cauriéres un coup de main, cependant bien
préparé par un tir violent de torpilles et de bombes à ailettes. Le 15, au
cours d'une relève, des fractions du 3e Bataillon contribuent avec
le 12e RI. à repousser une nouvelle tentative.
Le 3 Juin, dans la région d'Hardaumont, le 2e Bataillon
arrête net par ses feux, un parti allemand qui tente d'aborder nos lignes après
une préparation d'une heure par obus de tous calibres, et qui laisse deux
cadavres sur le terrain. A partir du 12 Juin, les Bataillons occupent le
nouveau le bois des Caurières et s'étendent jusqu'à la ferme des Chambrettes. Les bombardements
sont fréquents et violents, souvent ils comprennent des projectiles à gaz
asphyxiants.
Dans la nuit du 20 au 21 Juin, des
patrouilles du 3e Bataillon, qui protègent des travailleurs, livrent
un combat acharné, qui va jusqu'au corps à corps; à des groupes d'Allemands
très supérieurs en nombre; elles subissent des pertes, mais parviennent à se
décrocher, leur mission de protection remplie, sans laisser un seul homme aux
mains de l'ennemi.
Le 25 juin, après cinq mois d'efforts et
d'endurance, le régiment, relevé par le 41le, quitte le
bois des Caurières. Il a conscience
de n'avoir pas cédé un pouce de terrain, de n'avoir pas perdu un seul
prisonnier, malgré toutes les tentatives allemandes et de laisser une organisation solide là où il n'avait
trouvé que des trous d'obus.
Le mois de Juillet est consacré, à Thionville
(Meuse) où tout le Régiment a été transporté, à la préparation d'une attaque
qui doit avoir lieu en Août sur les deux rives de la Meuse.
OFFENSIVE DU 20 AOUT 1917.
--- Le 7 Août, le 6ème est ramené à Verdun et le 13 il relève le 2e R.I sur la Côte du Poivre.
Il fournit un gros effort pour entretenir les organisations existantes et
constituer les dépôts de munitions et de matériel nécessaires. Ces travaux se
font sous des bombardements violents et des tirs particulièrement intenses à
obus toxiques. Les Allemands emploient là un gaz nouveau, l'hypérite, et ils
en font un usage abondant. Chaque nuit, les obus passent en un sifflement
presque ininterrompu, les vallées disparaissent dans les nappes de gaz, et les
corvées diverses circulent, les hommes à demi asphyxiés, aveuglés, toussant et
invectivant le Boche qui a su ajouter un nouveau raffinement aux misères et aux
souffrances supportées depuis trois ans: 300 hommes sont évacués pour intoxication à la
veille de l'attaque, mais rien ne peut diminuer l'ardeur.
Le 20 Août à 4 h 40, après avoir subi un tir d'anéantissement
des plus violents, le Régiment attaque ayant comme objectifs : la Ferme de
Mormont, d'abord, puis l'ouvrage du Buffle (Côte 326) et les tranchées Jutland et de Trèves, à l'ouest du
Buffle. L'entrain est merveilleux et
les tirs de barrage allemands ne réussissent pas à ralentir l'élan ; chacun
sait où il va et est bien décidé à y aller.
A 5 h. 25, le 1er Bataillon qui est
parti en tête, atteint son objectif, la Ferme de Mormont, après avoir réduit
les derniers défenseurs de l'ouvrage du Chevalet, qui menace le flanc droit du
Bataillon. A 6 h. 25, les 2e et 3e Bataillons le dépassent et partent à l'assaut
de l'objectif final.
L'ouvrage du Buffle est enlevé d'un seul élan par
le 3e Bataillon
qui repousse trois contre-attaques et s'installe sur la position conquise
malgré les pertes qu'il subit du fait du tir des mitrailleuses et de l'artillerie allemandes.
Le 2e Bataillon, dont la gauche est
arrêtée par des fils de fer intacts ne prend tout d'abord qu'une partie de la
tranchée de Jutland. Un groupe d'une
quinzaine d'hommes de la 5e Compagnie,
entraîné par le sous-lieutenant Caillaud, parvient bien dans la tranchée de
Trèves, mais, pris de flanc et isolé, il est obligé de lâcher prise, après
avoir perdu la presque totalité de son effectif; le sous-lieutenant Caillaud,
blessé à la tête, sera, quelques jours plus tard, décoré de la Légion
d'honneur; avec lui, se,sont distingués : l'aspirant de Tournaire,
les sergents Doux et Rumeau, le caporal Fourre, les soldats
Le Flem, Champ et Aubert, pour ne citer que ceux
dont les noms ont pu être retrouvés.
Le 2ème Bataillon,
cependant, complète le 21 matin la conquête de la tranchée de Jutland par une
attaque à la grenade vivement menée. Seule, une portion de la tranchée de Trèves
que notre artillerie ne peut battre, résiste encore. Une centaine de
prisonniers ont été faits.
Les actes individuels de courage accomplis durant la
journée du 20 Août ont été nombreux; beaucoup sont restés ignorés. Cependant
quelques-uns de ces traits permettront de juger dans quel esprit le 6ème
avait abordé l'assaut. L'aspirant Denayrou, de la 3ème Compagnie, blessé à la tète en franchissant le
barrage ennemi, tombe évanoui ; revenu à lui, il repart tout seul, rejoint sa
section, l'installe sur la position et alors, seulement, va se faire panser.
C'est encore le soldat grenadier Garribet, de la 1le
Compagnie, qui, en arrivant dans la tranchée Jutland, est frappé d'une balle à
la cuisse; à son officier qui lui dit d'aller se faire
panser, il fait cette réponse: Pas
encore, mon lieutenant, je veux aller avec vous jusque chez les artilleurs du
ravin d'Anglemont que je ramènerai en allant au poste de secours. » Ce sont le
sergent St-Magne et le soldat lthury, de la même Compagnie, qui, leur section
étant arrêtée par le feu d'une mitrailleuse, se portent d'eux-mêmes en avant en
rampant, attaquent l'ennemi à la grenade et s'emparent de la mitrailleuse et
de 15 allemands. C'est l'aspirant Lambert, 1ère Compagnie, qui,
blessé à la tête et trois fois enseveli par des obus, refuse de quitter le
commandement de sa section. C'est le.caporal Gilbert, 1ère
Compagnie, qui, blessé au début de l'action, continue la progression à la tête de son
escouade et ne consentira à quitter le
terrain que le 21 après avoir été blessé une seconde fois.
Pendant les 4 jours qui suivent l'attaque, le
Régiment, soumis journellement à de très violents tirs de l'ennemi, se
cramponne au terrain, en commence l'organisation et repousse, bien appuyé du
reste par une artillerie particulièrement vigilante et active, toutes les
tentatives de contre-attaques.
Le 25 matin, relevé par le 35e R.I, il
quitte la position, ayant perdu depuis le 13 Août: 29 Officiers et 1.100 hommes
de troupe tués ou blessés.
Les récompenses suivantes ont été accordées sur le
Champ de Bataille :
Chevaliers
de la Légion d'Honneur:
Capitaine Roux, commandant 11èmeCie,
Sous-Lieutenant. Carlon, 9ème Cie
Médailles Militaires :
Adjudant MUSSET, 5ème Cie
Sergent MARY, 6ème Cie
Caporal MAURER, 11e Cie,
Soldat 1ère
classe ROUGIER, 2ème Cie
Soldat RENAUDIN, 3ème Cie
Citations
à l'Armée :
Capitaine LACAZE,
Adjudant-Major ler Bataillon,
Lieutenant. GILBERT, 1ère Cie
Sous-Lieutenant POIVERT, 5ème Cie ,
Sous-Lieutenant NOEL, 6ème Cie
Sous-Lieutenant GROSSIN, 11ème Cie
Adjudant CHEVALIER, 1ère Cie
Caporal GRELEAU 3e Cie Mses
Soldat
RAMADOU, 7ème Cie
La belle tenue du Régiment pendant l'offensive du
20 Août lui vaut la citation à l'Ordre de l'Armée suivante qui vient en même
temps consacrer les titres que le 6ème s'est acquis au cours des
trois années de campagne :
Extrait de
l'Ordre Général Na 900
Le Général Commandant la IIe
Armée, cite à l'Ordre de l'Armée:
Le 6ème
Régiment d'Infanterie :
Sous le commandement du
Lieutenant-Colonel MEULLE-DESJARDINS,
s'est élancé avec
impétuosité à l’attaque du 20 Août 1917.
Malgré la violence des tirs de barrage allemands
les pertes subies et l'arrêt momentané de sa gauche devant des obstaeles
incomplètement détruits, a marché droit au but, enlevant successivement deux
fortes positions, s'installant en fin
d'attaque sur la Côte 326 (Ouvrage du Buffle).
« Violemment contre-attaqué à plusieurs reprises et sévèrement bombardé, a résisté pendant 5
jours, impassible et stoique, à toutes les contre-attaques..»
Q. G. le 20 Septembre 1917,
Le Général Commandant la IIème Armée,
GUILLAUMAT
IV
LORRAINE
Le Régiment jouit d'un repos d'un mois près de
Ramerupt (Aube) ; il s'y reconstitue et reçoit, entre autres renforts : 19
officiers et 836 hommes de troupe du 2°76e R. 1., dissous.
SECTEUR d'ERBEVILLER (Lorraine), (10 Octobre 1917 - 2 Juin 1918). - Le 29 Septembre il quitte la zone de repos et
le 10 Octobre entre en secteur à
Erbeviller (Lorraine; Est de Nancy). Les avant-postes tiennent Sorneville,
Moncel et Mazerolles. La Loutre et La Seille séparent nos positions de celles
de l'ennemi ; le secteur est, en général, peu actif ; la ligne de résistance n'est pas continue, elle est
jalonnée par des points d'appui organisés et tenus, les intervalles sont barrés
par de nombreux réseaux.
L'hiver l917-1918 se passe dans des conditions bien meilleures que celles
des hivers précédents ; il faut cependant travailler énergiquement pour
maintenir les organisations
existantes,
en particulier le boyau d'accès à
Moncel, position en pointe et complètement dominée par les tranchées
allemandes. A partir du mois de Mars, de grands travaux sont entrepris et
poussés très activement pour améliorer la
défense du secteur.
Le 23 décembre; le
Lieutenant Colonel Boud’hors prend le commandement du Régiment, le
Lieutenant-Colonel Meulle-Desjardins ayant été appelé à prendre le
commandement d'un groupe de Bataillons de Chasseurs.
Affaire
du 20 Février 1918.
- ROZEB0IS - LES - ERVANTES. ----Durant
les huit mois passés par le 6ème en Lorraine, une seule action sérieuse d'infanterie a lieu. Le 20 Février,
le 411e est chargé
d'un coup de main profond sur les fermes de Rozebois. Le1er Bataillon du 6e, sous les ordres du
Commandant Péan, prend part à cette
attaque. Les Compagnies du Génie Divisionnaire, secondées par des éléments du 3e Bataillon du 6e,
mettent des passerelles sur La
Loutre, en plein jour, sous le
couvert d'un bombardement violent et malgré le feu des mitrailleuses
allemandes, à 15 h. 30, le ler Bataillon part en tête de l'attaque;
il doit prendre pied à droite et à gauche de la zone d'attaque et flanc-garder
le 411e pendant que ce dernier pénétrera profondément dans les
lignes allemandes. La 3e Compagnie et une section de mitrailleuses
sont chargées de cette mission à droite, les Ire et
2e Compagnies avec trois sections de mitrailleuses à gauche.
La 3e Compagnie gagne rapidement son
objectif, en passant sous un barrage de mitrailleuses; elle fait une vingtaine
de prisonniers dans les premières lignes allemandes.
La flanc-garde de gauche rencontre une résistance
plus sérieuse; dès son débouché, elle est en butte aux tirs des mitrailleuses
de flanquement. Elle manoeuvre et aborde à la grenade son premier objectif. Le
soldat Delzaur, grenadier (1ère Cie), saute le
premier dans la tranchée et entraîne ses camarades ; les sergents Tardy-Panit
et Darmaillac (le Cie), s'emparent de deux
lance-bombes allemands et les retournent immédiatement contre l'ennemi.
Le lieutenant Duchilliez et l'aspirant
Pauvil sont tués. La 2ème Compagnie
continue la progression. Le sous-lieutenant Coupeaud, voyant son commandant de Compagnie blessé et ses
hommes hésiter, saute en terrain découvert et est mortellement atteint au
moment où il crie : « En avant la 2e Compagnie ! » L'élan est donné;
l'aspirant Cholin force un barrage de grenadiers et a une main emportée; enfin
l'objectif est atteint et la liaison prise avec l'unité du 411e qui
s'est rabattue sur la ferme Rozebois.
A 18 h. 30, le 411e ayant complètement
réussi son opération, rentre dans les lignes. Le 1er Bataillon part
le dernier, ayant rempli intégralement sa mission; il a perdu 5 Officiers et 69
hommes tués et blessés.
Le Général
commandant le 15ème C. A. le cite à l'ordre du Corps d'Armée :
Extrait de l'Ordre Général Ne 328.
Le Général Commandant le 15ème Corps d'Armée, cite à l'Ordre du Corps
d'Année:
Le 1er
Bataillon du 6ème Régiment
d’Infanterie.
Sous l'impulsion vigoureuse du Chef
de Bataillon Pean, le 1er Bataillon du 6e
RI. a participé, le 20 Février 1918, à un important coup de main. Bravant le
tir de mitrailleuses non détruites et manœuvrant â découvert sous le feu
malgré ses pertes, a accompli intégralement sa mission, contribuant largement
au succès de l'opération qui nous a valu
3241 prisonniers, dont
7 Officiers, du matériel et des documents importants.
Au Q. G. C. A., le 13 Avril 1918,
Le Général Commandant le
XV' Corps
d'Année,
De FONCLARE.
Le 3 Juin, le Régiment est relevé par le 81e
Régiment d'Infanterie.
V
DU MATZ A
CHIMAY
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- PRÉAMBULE -
Avec le mois de Juin s'ouvre une période d'un
caractère nouveau, période de lutte ardente en rase campagne le plus souvent,
dont le couronnement sera la Victoire finale.
L'arrêt
de la ruée boche devant Compiègne, l'offensive victorieuse à travers le massif
de Thiescourt, la dure poursuite de Saint-Quentin
aux frontières de Belgique en sont les trois phases.
C'est
dans un état moral splendide que le 6ème entrera dans la lutte. Pendant huit mois de
calme relatif, il a réparé ses forces tout en les maintenant par
un entraînement sévère, il a amalgamé, dans un esprit de corps de bon aloi,
tous les éléments nouveaux. Chacun,
du Colonel au soldat, a eu le temps de
se connaître et de s'apprécier.
Bref,
c'est une troupe homogène, entraînée, bien dans la main de son chef, justement
fière de son passé, ou chacun a confiance en les autres comme en soi-même.
Au
début de Juin, la 123ème D. 1 doit s'embarquer en chemin de fer à
destination inconnue. Le 3 Juin, le Régiment est relevé par le 81e
R. 1. Il se rend, en une étape, dans la région de Bayon, s'y embarque le 5 et
le 6 en quatre trains. Les Bataillons débarquent les uns à Verberie, les
autres à Pont-Sainte-Maxence et vont cantonner, le 7, dans les environs de
Senlis, l'Etat-Major avec le 1er Bataillon.
L'ARRET DE LA RUÉE ALLEMANDE SUR COMPIEGNE (1èrePhase)
Le Commandement prévoit, la troupe pressent une
nouvelle attaque contre le Cœur de
la France. Elle se produit le 9
Juin, de Montdidier à Noyon.
Alertés le 9 au matin, les Bataillons sont enlevés
en camions automobiles vers 17 heures.
Direction : région d'Estrées-St-Denis.
Mais le danger s'est précisé ; en cours de route les Bataillons sont aiguillés
sur Villers-sur-Coudun, en longeant Compiègne. Dans la nuit, successivement ils
débarquent à Coudun et sont mis à la disposition de la 126e D. 1.
La Situation.- Le Piémont a été submergé; à travers les bois de
Thiescourt, par la vallée supérieure du Matz, les Allemands se précipitent sur
Compiègne, bousculant les régiments jetés en hâte à leur rencontre et qui ne
peuvent coordonner leurs efforts. Ils franchissent le Matz. Dans ce terrain
moyennement accidenté, nais où les grands bois alternent avec les vergers et
les hautes cultures, les unités en retraite tournoient, désorientées, cherchant
un appui. Les courriers se perdent; les compte-rendus, les ordres arrivent en
retard, à contre-temps. L'ennemi s'infiltre, il n'a plus qu'à pousser dans
cette barrière disloquée, déjà à notre gauche il atteint l'Aronde.
Le rôle et l'action du 6e. - Le 6e arrive, ses Bataillons sont
poussés séparément, sans liaison, sur les points les plus menacés. Ne va-t-il
pas être entraîné par le remous? Les hommes, sûrs d'eux, prêts au sacrifice,
regardent passer sans se troubler, les groupes
en retraite. Colonel et Officiers de tout grade n'ont qu'une pensée : tenir et réunir les Bataillons en une
ligne continue que l'ennemi ne saurait
rompre, ni tourner. Les Bataillons se déploient à l'extrême, sans réserves. Le Colonel, bien que deux de ses Bataillons échappent
à ses ordres directs, ne les perd pas de vue, porte dans les intervalles des
éléments ralliés d'autres Corps, ou des unités mises à sa disposition, organise
les liaisons, les ravitaillements.
A l'abri de cette barrière, les éléments désunis se
reforment ; devant elle l'ennemi s'arrête, hésite.
Et quand, les jours suivants, il reprendra ses
assauts, ils se briseront avec des pertes sanglantes.
L'exposé sommaire des faits ne peut rendre les
péripéties de la journée et encore moins les impressions de chacun.
Journée du 10. La barrière s'établit. - Les 2ème et 3ème Bataillons débarqués vers minuit à Coudun,
traversent Villers aux lueurs de l'incendie d'un immense dépôt du génie. Selon les ordres demandés au
passage, ils prennent position. : le 2ème à la lisière N du
Bois de Fosse, sa droite à cheval sur la
route Vendelicourt-Villers ; le 3ème le prolongeant à droite sur les lisières N.
et O. du bois de la Montagne, jusqu'à hauteur de Marest.
En avant d'eux, à Vendelicourt, un
Bataillon du 55e tient les passages du Matz.
Le
1er Bataillon, débarqué vers 2h30, d'abord en réserve,
reçoit à 11 heures, la mission de tenir Vignemont. Mais le repli s'est
accentué ; Vignemont est aux mains des Allemands. Le Commandant de Vésian
arrête son Bataillon entre Autheuil et le bois de Fosse et forme barrage.
Le 2e Bataillon est dirigé sur Vignemont
en vue d'effectuer une contre-attaque. Le Commandant Perrin le porte d'abord en
position d'attente à la lisière N. O. du Bois des Sablons. Une patrouille
(lieutenant Coste, sergent Chaveroche) pénètre dans Vignemont déjà occupé par
les Allemands, tente de délivrer un groupe de prisonniers, et s'ouvre, de vive
force, le chemin du retour. Avisé de l'ordre de retraite donné aux troupes de
la 126e D. I dont aucune n'est plus en vue, le Bataillon se replie;
mais l'ordre a été rapporté. Il s'accroche à 500 m plus loin, dans le bois, le
dos à la lisière Sud, arrêtant ou refoulant les éclaireurs ennemis.
- Par suite du mouvement du 2e Bataillon,
le 3e est découvert sur sa gauche; devant lui le bataillon du 55e a évacué Vandelicourt.
Etiré à l'extrême déjà, le 3e Bataillon ne peut que placer une S. M. à la
Ferme Zoët pour surveiller et barrer la route, une autre, 300m. en arrière sur un
ressaut de terrain jalonnant la ligne de résistance choisie. Il jette son
unique peloton de réserve (10e)
pour surveiller les mouvements du 2e Bataillon.
L'ennemi n'a pas tardé à marcher sur les traces du
55e. Arrivé à la Ferme Zoé,
celui-ci fait tête et ses feux combinés, avec ceux de la gauche du III/6 font
stopper l'attaque. Mais, peu après, débordé par les flammenwerfer, il se replie
de l'autre côté du bois. La gauche du III/6, un peloton de la 10e
(sous-lieutenant Lheur) se contente de refuser rapidement l'épaule pour éviter
l'enfilade. Mais, entre ce peloton et la route, défendue sur la ligne de
résistance par la S. M. et le peloton de réserve qui est venu s'y fixer, se
trouve en plein bois un intervalle de 400 mètres.
Une Compagnie du 41le (Capitaine Bois) appelée et envoyée en hâte, y est jetée et établit une liaison précaire.
En arrière, le Bataillon Hoove du 411e,
aux ordres du Colonel du 6e R.I, établit un barrage à la sortie des bois.
Désormais la chaîne est tendue. Elle est mince,
mais de bon métal, aucun chaînon n'en rompra.
Du 11 au 15. - Les assauts Allemands. - Le 11, au petit jour, les détachements ennemis tentent de s'infiltrer
par l'intervalle encore mal fermé. Ils sont chassés par la section de réserve
de la 11e (sergent Belle) et une section nouvelle du 411e.
De 8 à 10 heures, la droite du 3e
Bataillon (9ème et 11eme) repousse plusieurs tentatives.
A Il h. 30, la gauche cloue sur place, aux abords de la route,
une attaque de flammenwerfer.
Une
patrouille attaque par surprise le poste de droite du 2ème Bataillon. Le caporal
Gélineau (5e Cie) abat le premier
assaillant; la patrouille s'enfuit laissant trois morts et
un
blessé.
Arrêté et rejeté vers le Tricot par notre
contre-offensive, l'ennemi va produire un
nouvel effort dans notre zone:
Le 12, vers 11 heures, il déclenche un très
violent bombardement sur la droite du III/6 et
sur les arrières, notamment sur le
carrefour N. de Villers, où, depuis le matin, le
Colonel a
établi son P. C. dans une cave. Les liaisons sont coupées.
Attaque
à fond contre la droite et le centre du3e
Bataillon.
Notre
artillerie, actionnée par notre T.S.F fait un tir efficace,
A cinq reprises, les feux des 9e et
11e clouent au sol les vagues ennemies. Dans le bois,
elles sont décimées par nos mitrailleuses.
Des
groupes, utilisant les boyaux d'une ancienne position ébauchée, se rapprochent. Le
caporal Fleurançeau et le soldat Léglise (11eCie)
bondissent de leur tranchée et les repoussent à coups de grenades. Devant
le peloton Lheur ils sont reçus de même et.le soldat Etienne (cl.
99) rejette sur l'assaillant la grenade
ennemie tombée au milieu de son groupe.
L'effectif de ce peloton est diminué de moitié ;
dans la nuit du 12 au 13, il est attaqué pour la deuxième fois. Le caporal
David, paysan tenace et sans peur, se fait tuer au barrage, mais on ne recule
pas d'une semelle.
Dans les journées des 13 et 14, de fréquents
bombardements sont dirigés sur les 1er et 2e Bataillons; pendant la
nuit ils se reportent sur les arrières. Nos corvées, nos équipages, éprouvent
des pertes.
Le 14, au matin, la violence du tir augmente. Une
attaque se produit contre le 1er Bataillon et les troupes à sa
gauche. Bien appuyé par l'artillerie de la 126e D. I., le Bataillon
la repousse victorieusement. Grâce à la rapidité qu'il a mis à s'organiser, ses
pertes sont presque nulles.
La
période des attaques allemandes est close.
Le
Régiment n'a pas cédé un pouce de terrain à la pression de l'ennemi ; rien n'a
pu troubler son sang froid, ni l'incertitude d'une position aventurée dans les
bois, ni le reflux des troupes en retraite, ni les rumeurs vraies ou fausses
d'encerclement.
Relativement aux résultats obtenus, les pertes
ne sont pas très lourdes: 40 tués, 165 blessés. Dans ce nombre, figurent 5
Officiers hors de combat dont deux tués ou bléssés mortellement.
La citation suivante à l'ordre de la Division
venait attester son rôle glorieux et ses Chefs voulaient bien lui dire que seul
le fait de n'avoir pu combattre réuni officiellement sous les ordres de son Colonel avait empêché l'attribution d'une plus
haute distinction.
Extrait
de l'Ordre Général N° 168
Le Général Commandant la 123e Division
cite à l'Ordre de la Division:
Le 6ème Régiment d'Infanterie
:
Le 9 Juin 1918, jetté en pleine nuit dans la
bataille, après une journée de transport très fatigante, s'est déployé rapidement et a, dès le
premier choc, arrété la poussée d'un adversaire se croyant déjà sûr du succès.
Sous la conduite du Lieutenant-Colonel Boud’hors et
des Commandants VÊSIAN,
PERRIN et DUTHEIL de la ROCHERE a
opposé, pendant 4 jours, une résistance inébranlable a tous
les efforts tentés par l'ennemi pour continuer à progresser et l'a finalement
rejeté en lui infligeant des pertes sanglantes. »
P. C, le 21 juillet 1919,
Le Général de Saint Just, Commandant
la 123ème D.I
De Saint-Just.
Le Commandant PERRIN (2e B°n)
reçoit la Rosette. Sont faits Chevaliers de 1a Légion d'Honneur : Les
sous-lieutenants: Grosin (lle), LHEUR (10e). Reçoivent la médaille militaire: Sergent CHAVEROCHE ( 5e
), Adjudant DUBAR (11e),
Sergent BELLE (11e).
Occupation et organisation du
Secteur du Bois de la Montagne. - La première phase va s'achever par
l'organisation de la position conservée. Deux ou trois jours pour regrouper les
divers Corps, puis, dans son secteur, le Régiment échelonne ses trois
Bataillons.
Le Bataillon de 1ère ligne tiendra,
non sans quelques variantes, la ligne sur laquelle le 3ème Bataillon s'est battu (route Vandelicourt,
Villers excepté). Un Bataillon s'établira sur la position de résistance à
Villers-sur-Coudun, poussant des compagnies vers le sommet du Bois de la
Montagne. Le Bataillon de réserve sera à Giraumont.
On se met au travail avec une joyeuse ardeur; c'est
son terrain qu'on organise. Le temps est beau; dans les sentiers de la forêt
que n'ont pas encore complètement ravagé les obus, on circule sans boyaux.
En quelques semaines, le front se couvre de réseaux
; la tranchée de première ligne est creusée ou améliorée. En arrière, une
parallèle avancée de résistance est établie, couverte en partie par une zone
passive d'abatis et de fils de fer.
Autour de Villers on organise la position de
résistance. De Giraumont, un immense
boyau est poussé par Villers jusqu'au Bois de la Montagne.
Cependant Ies patrouilles sont actives;
l'observation incessante. Si l'infanterie ennemie se contente d'ètre vigilante,
son artillerie exécute fréquemment des tirs de surprise dans le Bois, des tirs
de harcèlement sur les villages et les routes de ravitaillement. Giraumont, au
centre de nos batteries, n'est pas épargné.
Au total, nous perdons, du 16 Juin au 8 Août : 14
tués, dont 2 Officiers, 79 blessés.
Coups de main et
Patrouilles. - Bientôt des bruits
d'attaque allemande circulent, répandus par les prisonniers. Il s'agit pour
l'ennemi qui prépare son offensive
pour la paix de nous tenir dans
l'incertitude sur la région d'attaque. Notre commandement a besoin de préciser
ses renseignements.
Le 30 Juin, dans la soirée, l'ordre arrive de
faire, sans tarder, au moins un prisonnier;le lendemain à 5 heures, une section
de la 7e Cie, (sous lieutenant Villard) se glisse à la
tranchée adverse, y bondit, blesse ou tue 25 ennemis et ramène 12 prisonniers
valides (23e Bavarois) et une mitrailleuse.
Ce
succès n'était pas dû seulement à l'audace des exécutants, encore moins au
hasard. En quelques minutes, la veille, grâce à sa connaissance parfaite des
habitudes de l'ennemi, et du terrain, le Commandant Perrin avait
dressé un plan très simple, modèle du genre.
Les
patrouilles se multiplient de concert avec le 411e, nous
faisons pression sur l'ennemi ; il recule ses postes avancés. Un coup de main
sans résultat de la 10ème Cie (nuit du 29 Juillet) le confirme. Le
lendemain, 30, en plein jour, les officiers de la 2ème Cie
(Capitaine Alet) et quelques hommes poussent jusqu'à la ferme Zoet qu'ils
trouvent inoccupée.
Nous
nous y établissons et repérons les nouveaux postes ennemis. Le 8 Août, à 13
heures, après une préparation d'artillerie, cinq escouades de la 5e
C;e, encadrées du lieutenant Coste et du sergent Charrier, capturent le poste de la route
de Vandelicourt (9 prisonniers).
Désormais,
la période d'expectative est terminée sur notre front. L'offensive va s'ouvrir.
L'OFFENSIVE DE THIESCOURT (2e Phase)
Situation Générale. - Le 8 Août s'est déclenchée, avec un plein
succès, dans la région d'Amiens, l'offensive menée d'abord par l'Armée
Rawlinson et la gauche de l'Armée Debeney
elle va s'étendre de proche en proche.
Prise de
Vandelicourt - Le 10 Août, au
matin, le 15ème C. A. exécute une opération d'ensemble à objectif
limité: la conquête du massif de Vignemont. Pour sa part, le 6ème s'empare de Vandelicourt sans difficultés,
capturant 2 ou 3 postes, seuls éléments laissés sur la rive droite du Matz. Le
3e Bataillon, appuyé par le ler, a mené
l'attaque. Dans la nuit précédente, les allemands pressentant l'attaque, ont
inondé d'obus à gaz les bois servant de positions d'attente. Le 411ème, à notre
gauche, en sera mis hors de combat presque en entier ; le 3e
bataillon en éprouve quelques pertes.
Passage du Matz et prise d'Elincourt. - Vers midi arrive l'ordre de poursuivre l'ennemi signalé en retraite vers le Nord.
Le 6ème avant-garde de la D.I franchit le Matz et marchera sur Lassigny par Elincourt
Le Matz, malgré la destruction des passerelles, n'est pas infranchissable, mais la végétation de ses rives tend un écran entre nous et les mitrailleuses boches que l'on devine aux aguets. Au delà, le terrain s'élève en croupes dénudées jusqu'au village d'Elincourt. Puis, c'est la zône des pentes abruptes et des grands bois.
Le 3e Bataillon est en tête. Pendant que ses Compagnies, en position depuis le matin, se rapprochent du point choisi, la liaison du Chef de Bataillon en répare la passerelle (chemin Vandelicourt-Elincourt) ; Le Capitaine Paret dispose ses S. M. en surveillance. L'agent de liaison Picard traverse la passerelle ; il tombe frappé de deux balles. Mais le capitaine Paret a vu le nid de mitrailleuses ; il le désigne à ses hommes, ouvre lui-même le feu avec une pièce. En même temps, la section de tète (10e Cie, adjudant Pelletier) a traversé. Sous cette double menace, l'ennemi met bas les armes.
L'élan
est donné. Selon les ordres du Chef de Bataillon, la 10ème pousse droit
devant elle refoulant non sans peine, les postes qui tiennent les pentes, puis
se rabat à droite par la route du Plessier et pénètre par le N. O. dans
Elincourt qu'elle nettoie. La 9ème
d'abord détachée au Plessier
pour nous lier à la 74e D.I, l'appuie à la fin de ce mouvement. La 11ème capture ou met en fuite les groupes de
mitrailleurs qui défendent les passages du Matz en aval. Elle attaque Elincourt
par le sud, mais, arrêtée devant la Briqueterie, ne pourra y pénétrer qu'après
l'entrée en action de la 3e Cie
qui s'engage entre elle et la 10e.
L'opération, dure en elle-même, a été ralentie
encore par les méprises d'une artillerie voisine.
Les bois, au-delà d'Elincourt sont occupés; à notre
droite, le 12e n'apparaît pas; les. reconnaissances du Régiment
à notre gauche ont été dispersées
devant la Ferme St-Claude. Les avant-postes sont pris par les deux Bataillons (1er et 3e),
réunis sous les ordres du
Commandant du 3° Bataillon.
Sur l'ensemble du front, l'ennemi a battu en
retraite, pivotant sur sa gauche, accroché vers Elincourt et Chevincourt. Mais
surpris par le débouché rapide du Régiment, il a laissé entre nos mains presque
tout l'effectif des compagnies de couverture (220 prisonniers valides, 14
mitrailleuses).
Nos pertes se montent à 10 tués, 35 blessés, 45
intoxiqués.
Parmi les tués, citons l'infirmier Bigaud, de la 11ème
Cie que les boches abattent froidement à courte distance, malgré son
insigne apparent, alors qu'il soignait les blessés en première ligne selon son
habitude.
La traversée des Bois de Thiescourt. (11-21 Août). En raison du mouvement de conversion de
l'ennemi, un changement de direction est prescrit pour le lendemain. La 123ème’
D.I marchera sur Noyon, à travers le massif boisé de Thiescourt; 6e
à gauche,12ème à droite.
Ces
bois sont un formidable traquenard ; hautes futaies, parsemées de
taillis impénétrables, percées d'un dédale de chemins merveilleusement connus de l'ennemi, coupées de réseaux et tranchées
(une de nos anciennes positions de deuxième ligne).
Plus au nord, l'ennemi s'appuie aux organisations
du plateau Saint-Claude et sa résistance y attirera toutes les forces de la D.
I. voisine.
Le 6ème devra, dès le 12, prendre à son
compte une partie de son secteur,
engageant, en première ligne, ses trois Bataillons, dont l'un, déjà, fatigué par quarante-huit heures
de lutte sans répit, éprouvé par les
intoxications, va subir encore des pertes sensibles.
Le 11, au matin, les 1er et 3e
Bataillons doivent progresser dans les bois. Le 3e Bataillon, privé
d'appui à gauche, fortement canonné vers le Chàteau de Bellinglise, est arrêté
par les mitrailleuses de la lisière. A sa droite, selon l'ordre reçu, le 1er
Bataillon arrive au prix de grands efforts, à prendre pied dans le bois.
C'est là que tombe le sous-lieutenant Gauthier, de la cavalerie, que son âge et
sa santé avaient fait désigner pour un service de l'arrière. Le 1er Bataillon
progresse, puis se stabilise en liaison avec le 12e.
Le 3e Bataillon, ainsi dégagé, prend
pied à son tour. La 10e Compagnie se lance à la poursuite et,
perdant la liaison, arrive en contact avec l'ennemi, établi très loin dans le
bois près de la transversale
St-Claude-Ecouvillon; objectif indiqué. Dans la soirée, la 11e est poussée pour la soutenir,
mais le 1er Bataillon ne peut arriver à sa hauteur. Très tard, dans
la nuit, car les courriers s'égarent, l'ordre de se replier à l'alignement
général est donné. Le mouvement est en cours d'exécution au petit jour. Mais
l'ennemi s'est aperçu de cette situation avanturée. Il revient en force et
encercle la 10e Compagnie. La 11e a passé presque en
entier. Un combat confus s'engage. Les sections chargent. Le commandant de
compagnie, le lieutenant sont tués les armes à la main. Le sous-lieutenant Roy le
sergent Grelaud, mettent leurs mitrailleuses en batterie et s'ouvrent un
passage avec leur groupe. Privés de leurs chefs, les hommes luttent mais sans
cohésion. Plusieurs se fraient un chemin. Beaucoup tombent aux mains de
l'ennemi, la plupart blessés.
En fin de journée, par suite du désaxement de la D. I
voisine, les trois Bataillons sont en ligne; de la droite à la gauche : 3e,
1 er 2e.
Le 13 est marqué par une dure progression, pied à
pied. Le 2e Bataillon (5e Cie ) réduit deux
mitrailleuses, habilement défilées, et permet ainsi au régiment voisin
d'avancer. Le 1er Bataillon
conquiert l'étoile du Bois de Facq, garnie de mitrailleuses, par une
série de combats de groupes, dont chacun devrait être cité ; le sergent Noir,
de la 2e, met en fuite une Compagnie ennemie et lui fait des prisonniers
; l'adjudant Chevalier (1er)se distingue avec sa section ; le soldat Coste lui
sauve la vie.
A droite, le 3e Bataillon a suivi
le mouvement, aidant, ainsi que le
canon de 37, une Compagnie du 12e à réduire un fort blockhaus. A la
nuit, les trois Bataillons se trouvaient à l'objectif (tr. de Bourg)
en contact avec l'ennemi qui se dérobera les jours suivants.
Du 14 au 18, pas de combats ; une série de
mouvements porte la ligne plus avant,
le centre (1er B°) à la carrière du Chauffour; le 2e
Bataillon à droite, le 3ème à gauche, en liaison vers le Marais avec
le 44ème B.C.P.
L'infanterie ennemie est peu active, mais les tirs
à obus toxiques sont fréquents. Le 17, la C. M. 3, abat un avion allemand. Des
reconnaissances sont poussées vers la Maison de l'Espion vers la tranchée de
Picardie, principalement en vue de l'aide que doit apporter la droite du 6ème à l'attaque des carrières et de la Chapelle
St-Aubin par le 12ème .
Le 17, à 5 heures, la 6ème Compagnie, qui couvre le 12ème,
attaque la tranchée de Parme. Une section y pénètre, contre-attaquée de trois
côtés, elle est détruite. Le reste de la compagnie s'accroche à 100 mètres de
là. Le capitaine Lacoste, son
lieutenant, sont blessés. L'attaque principale n'a pas réussi davantage.
Le 20, l'attaque est reprise sans plus de succès.
Mais le 6ème n'a pas à
intervenir, on s'apprête à recommencer, quand le 21, sur tout le front, on
signale que l'ennemi a évacué ses positions.
Le Colonel règle et active le mouvement en avant. Un premier bond portera les Bataillons dans les tranchées à l'Est de Thiescourt, puis le 1er Bataillon poussera de l'avant surveillant par ses postes avancés les passages de « La Divette «
Au cours de cette marche, le Régiment doit
traverser les fonds de la rue Mélique, que
l'ennemi inonde de ses gaz. Dans ces fonds boisés, la nappe se concentre,
séjourne, aussi de nombreux cas d'intoxication s'ajoutent bientôt à ceux des
jours précédents.
Dans la nuit, le Régiment est relevé par un
Bataillon du 6ème Tirailleurs.
Il redescend dans la région de Bienville et
Venette, où il goûtera, jusqu'au 4
Septembre, un repos bien mérité. La période a été des plus dures. L'exposé
précédent l'a fait ressortir. Chaleur torride, gaz, lutte sans merci, pertes.
Le Régiment a tout subi sans que son ardeur ait faibli un instant.
Au total, il a perdu 655 hommes hors de combat ;
186 tués ou disparus, 241 blessés, 238 intoxiqués, dont : 3 Officiers tués, 5
blessés, 3 intoxiqués.
Le 3 octobre, la citation suivante, à l'Ordre de
l'Armée, rendait justice aux efforts et aux succès du Régiment, lui donnait le droit au port de la fourragère.
Le 15 Juin 1919, seulement, cette fourragère lui
sera solennellement remise par le Général Gouraud à la revue de St-Louis (près
Bâle).
Extrait de l'Ordre Général No 538
Le Général Commandantla llleArmée,
cite à l'Ordre de l'Armée:
Le 6ème Régiment
d'Infanterie.
« Régiment d'élite. Du 10 au
21 Août 1918
inclus, sous le commandemant du Lieutenant
- Colonel SDILON, puis du Colonel Boud’hors, a combattu sans interruption en première ligne avec un mordant et une
tenacité au-dessus de tout éloge, exécutant une progression de 10 kilomètres à
travers un massif boisé très
difficile, reprenant deux villages, faisant 263 prisonniers; enlevant 10
canons, 9 minenwerfer, 49 mitrailleuses et un matériel considérable. »
Au Q. G. A., le 3 Octobre 1918,
Le Général Commandant la 111ème Armée,
Signé: HUMBERT
Sont faits Chevaliers de la Légion
d'Honneur:
Le Capitaine POLONY ( 1ère Cie )
Lieutenant PARET (C. M. 3)
Lieutenant COSTE (5e Cie
)
Reçoivent la
Médaille militaire:
Sergents JULLIEN (11èmeCie),
PINLONG (5e), ESCUDER,
GRELAUD (C.M.3.), Caporal GUILLET (2eC.M.)
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LA POURSUITE FINALE (3e Phase)
Période d'attente sur l'Oise.
- Il ne s'agit pas de poursuivre des fuyards en déroute, mais un ennemi habile,
décidé à faire payer cher la défaite qu'il prévoit. La poursuite, précédée d'une
période d'attente ou le Régiment reprendra contact avec l'Allemand dans la
région de l'Oise, près de la Fère. Dépassant ensuite à St-Quentin les
Bataillons de Chasseurs qui y ont forcé la ligne Hindenburg, il repoussera
l'ennemi jusqu'en Belgique. Un très court repos coupera cette phase en deux
parties : le Bois de Boukincamp caractérise la première; le passage du canal de la Sambre illustre la deuxième.
La route de l'Oise à St-Quentin. - Le 5 Septembre, la 123e D.I. se reporte en avant. Le
Régiment retraverse Elincourt, les bois de Thiescourt, séjourne deux ou trois
jours dans les environs de Noyon saccagé et arrive le 9 a Abrecourt et Chauny.
Il y reçoit des renforts dont le principal (7
Officiers, 323 hommes de troupe) provient du 289ème. Ce Régiment
est de ceux qui, en Mars, retardèrent la ruée boche dans la même région de Chauny. Avant sa dissolution, il vient
d'attaquer vaillamment du côté de Moulin-sous-Touvent.
Le 13 au soir, le Régiment relève la 36ème
D. I. ; son Bataillon de Ire ligne dans la zône Travecy-Fort de Liez
; celui de 2ème ligne au canal Crozat ; le 3e, avec le
Colonel à Villequier-Aumont, provisoirement. On découvre dans ce village des
dispositifs de mine. Aucun incident notable; plus au Nord, les Régiments
voisins viennent peu à peu border l'Oise vers Vendeuil.
Les 26 et 27, le 6e est relevé par la
58e D. I. et s'achemine vers St-Quentin à travers la région qu'en Mars 1917 les Boches, froidement,
ont rasée. Dans leur nouveau recul, ils ont incendié tous les camps. Aussi le
bivouac est-il la règle générale.
Le
Régiment passe 4 jours à Quesny et environs autant à Flavy-le-Martel. Les 5 et 6 Octobre il bivouaque à
Douilly, le 7 à Etreillers et Savy. Il y reçoit l'ordre de se mettre à la
disposition de la 46e D.I et se met en route dans la nuit du 7 au 8,
au cours de laquelle l'aviation ennemie jalonne de ses bombes l'itinéraire
suivi.
Placé
derrière la 46° D. I., dans la région d'Ominy, le Régiment suit l'attaque sans avoir à intervenir.
Les combats autour de Boukincamp. (9-19 Octobre).
- Le
9, au matin, la 123èmeD. 1. dépasse la 46ème; le 6ème
est à droite, le 12ème à gauche,
le 411ème en réserve. Le Régiment marche vers le N., 3e. Bataillon
à l'A.G. Fortement canonné dans sa marche, ce Bataillon s'arrête en même temps
que les Régiments voisins devant les mitrailleuses placées au Nord de Fonsomme.
(4 Officiers ont été blessés).
Le
lendemain, l'ennemi a décampé avant le
point du jour; le Régiment reprend sa marche en direction de Petit Verly. Son
axe de marche suit le fond d'un vallon dénudé, qui s'épanouit en forme de
cirque à hauteur du village de Boukincamp ; ce cirque est dominé et barré par
un bois organisé, enfilé du Château de Bernoville et de la Côte 153. L'ennemi
tient solidement ces trois points d'appui.
Le poste que le 3ème Bataillon a pu jeter le 10 au soir dans le
bois en est chassé. Le 11, le 2ème Bataillon attaque à deux reprises
sans succès. Le 13, nouvel effort. A
midi, dans une brume épaisse, deux
Bataillons attaquent:3ème à droite, 1er à gauche. Tous
deux sont bientôt cloués au sol par les mitrailleuses et par un double barrage
d'artillerie.
Mais, audacieusement à droite, deux sections de la
Compagnie de réserve (Sergents Léger et Lacroix de la 11ème, que
seconde le grenadier Kergoet) et une section de mitrailleuses (sous-lieutenant
Wetztein) se glissent par un fossé de route et font tomber la résistance.
A gauche, un peloton de la 2ème, réduit
à 17 hommes, opère de même ; le caporal Mandon abat successivement trois
mitrailleurs ennemis à trois pièces différentes ; le soldat Besse, restant seul
valide de sa section, se rallie au groupe voisin.
Nous
sommes maîtres du bois; le 12ème
a enlevé la Côte 153, mais à droite, Bernonville n'a pu être pris;
aussi l'ordre est de ne pas poursuivre.
Le 13 et le 14, on s'organise et on tâte l'ennemi.
Le 15, attaque générale; menée au 6ème par les 1er et 2ème
Bataillons, elle échoue sur tout le front.
Le 17, elle sera reprise dans notre zône par un
Bataillon du 411ème, couverte par le 1/6, appuyée par une Compagnie
de chars légers.
L'attaque, déclanchée par surprise à 15 h. 3.0, réussit;
mais on stoppe devant Petit Thiolet,
car la D. I. de droite n'a pu avancer
et il faut échelonner deux Bataillons du 6e et deux du 411e pour souder les deux D. 1.
Le 1er Bataillon a pris des pièces
d'artillerie. Une patrouille (Sergent Dezert, 2ème Cie ), attaque au
F. M. deux canons en action et s'en empare.
L'attaque continuera le lendemain; dans la matinée,
elle échoue, les Bataillons, enchevêtrés la veille, n'ont pu dans la nuit
obscure prendre leur place à temps. Mais elle reprend à 13 h. Le 3° Bataillon
enlève Petit-Thiolet.
A ce moment, ou on croit la journée finie; il faut
un nouvel effort. Les trois Bataillons repartent pour arriver tard dans la nuit
à leurs objectifs : Turpigny et la Ferme Demi-Lieue
Dans la journée du 19, ils seront relevés par
dépassement et le Régiment se rassemble à Petit Verly.
Pendant ces neuf jours, le Régiment n'a pas pris un
instant de repos, soumis en plein champ à de violents bombardements. Les nuits
sont déjà glaciales et c'est, tout engourdis de froid, qu'il faut s'avancer sur
un terrain uni comme un glacis de forteresse, malgré les pertes, soumis aux
feux des mitrailleuses, au tir de l'ennemi qui tire d'écharpe, placé en sùreté
de l'autre côté de l'Oise.
C'est le triomphe de l'opiniâtreté et
de l'esprit de sacrifice. Le Régiment a perdu le tiers de l'effectif engagé 75
tués, 280 blessés. 15 Officiers hors de combat, dont 6 tués ou morts de leurs
blessures.
De Petit Verly, le Régiment redescend à Remaucourt
où le Général de Saint-Just, Commandant la D. 1. Vient remettre les décorations
du Champ de Bataille:
Chevalier de la Légion d'Honneur :
Sous-Lieutenant
WETZTEIN (C. M. 3).
Médailles Militaires :
Adjudant CHEVALIER, (1ère Cie ) :
Sergent LEGER 11ème Cie )
Caporal SOULIER
(9ème Cie) ;
Caporal Brancardier LE DOLEDEC (3ème B°n)
Le passage du Canal de la Sambre. --- Mais le repos est court.
Le 24, le Régiment repart, cantonne à
Etaves-et-Bocquiaux et dans la nuit du 25, relève à Venerolles, sur les bords
du canal de la Sambre à l'Oise, une partie de la 46ème D.I. Le 2ème Bataillon tient la ligne entre le 125ème
à droite, le 411ème à gauche.
L'ordre arrive de préparer le passage par surprise
du canal. Les reconnaissances se font de concert avec la Compagnie 8/7 du Génie
(Capitaine Sorel). L'opération ajournée une première fois, est fixée au 4.
Les allemands, inquiets, sont très vigilants et exécutent
de nombreux tirs, surtout au lever du jour. Le canal est un obstacle sérieux;
le fond en est vaseux, couvert d'eau par endroits, les bords escarpés; sur les
quelques planches, jetées à la minute de l'assaut, il faudra passer un par un
sous le feu des mitrailleuses. Malgré tout, on est confiant, le colonel a
communiqué sa foi dans le succès.
L'attaque
sera menée par les 2ème et 3ème bataillons ; ce dernier
arrive en place le 2; le 3, le colonel transporte son P. C. de la Ferme Sanière
à la carrière de la Côte d'où le regard plonge sur le terrain à l'est du canal. Le colonel du Granrut, commandant l'I.D./123 viendra l'y rejoindre.
Le
4 à l’heure H (5h43) le Génie jette les passerelles. D'un seul élan,
les compagnies franchissent le canal. Seul, un peloton de la 5e est
arrêté, mais dédaignant de profiter du passage voisin, il recommence son
assaut, aidé par le tir des J. D., et emporte le morceau.
Venerolles
est fouillé et l'on y fait de nombreux prisonniers. Il faut maintenant, pour
atteindre l'objectif, Neuville-les-Dorengt, traverser deux kilomètres de
terrain dénudé, où, dans des trous invisibles, se tapissent les mitrailleuses.
A gauche, le bataillon voisin n'a pu forcer le passage. Aussi le 3e bataillon est bientôt arrêté;
il perd, coup sur coup, trois officiers de sa S. M., qui repèrent les nids de
résistance.
Notre artillerie, dont le tir est dirigé du P. C. du colonel intervient
alors efficacement. La progression reprend très lente, le flanc gauche toujours
exposé. Le 1er bataillon va appuyer le 2e.
Enfin,
à la nuit tombante, on atteint les lisières ouest de Neuville-les-Dorengt. Les
hommes sont exténués. Mais l'ordre porte qu'on doit occuper Dorengt; des unités
des trois bataillons entrent dans le village et la lutte se poursuit toute la
nuit. A 8 heures, seulement, les deux villages étaient à nous.
Cette journée nous coûtait 6
officiers tués ou morts de leurs blessures, 1 blessé.
26 hommes de troupe tués, 127 blessés.
Quant
aux gains, ils sont énumérés dans la citation à l'Ordre du Corps d'Armée (N°
375 du 2 Février 1919) qui vient
attester la brillante conduite du Régiment.
Extrait de l'Ordre
du Régiment! No 375
Le Général Commandant la XVe
Corps d'Armée, cite à l'Ordre de l'Armée :
Le 6ème
Régiment d'Infanterie.
- Arrivé au canal de la Sambre à l'Oise, aprés une série de durs combats, sous les ordres du colonel Boud’hors, a forcé, le 4 Novembre,
l |
e passage du canal et soutenu victorieusement,
malgré les pertes en cadres et en hommes, un combat acharné d’une durée de 24 heures au cours duquel il a progressé de 4 kilomètres, conquérant 2 villages, délivrant
510 habitants français, faisant 468 prisonniers dont 10 officiers et enlevant 4
canons, 33 mitrailleuses et 9 minenwerfer. »
Au Q. G. C. le 2 Février 1919,
Le Général commandant le XV. Corps d'Armée,
Signé: MONROE.
Reçoivent la Croix de la Légion
d'Honneur :
Sous-lieutenant
DUBAR (11èmeCi).
Reçoivent la Médaille Militaire :
Sergent CAMBUCCO (7e Cie)
Sergent SCHEFFER
(7e Cie )
Soldat SOUGY
(5e Cie ).
Les derniers jours allaient porter le Régiment dans
la région où, coïncidence curieuse, il avait pour ainsi dire reçu le baptême du
feu: Comme en Août 1914, on voit reparaître dans le journal de marche les noms
de Trelon, Bailièvre, Robechies.
Dans la journée du 6, le 1er bataillon
appuyait le 12e, passé à l'avant-garde et subissait quelques tirs
d'obus toxiques. La Division est dépassée dans la soirée et le 7, on apprend
le passage dans notre voisinage des parlementaires ennemis demandant
l'armistice.
Le ll, le Régiment arrive à
Wallers-Trellon, après avoir cantonné à Buisson-Barbet, puis à Glageon.
Les le et
2e bataillons relèvent deux bataillons du 411e au contact
avec l'ennemi dans les bois de Heumont. A 7 heures, les radios annoncent la
signature de l'armistice. A 8 heures, l'ennemi a disparu, on pousse en avant et
à 11 heures, heure de la suspension des hostilités, le Régiment a franchi la
frontière de Belgique et s'arrête à Bailièvre.
CONCLUSION
Désormais la lutte est finie; le Régiment en
accueille la nouvelle avec joie sans doute, mais avec une joie mêlée du regret
de ne pas fouler en vainqueur le sol ennemi qui restera indemne des horreurs de
la guerre. Sa pensée se reporte aussi sur les nombreux camarades tombés au
Champ d'honneur.
De cette longue suite de combats, de souffrances,
que de leçons se dégagent, que
d'exemples à méditer et à suivre.
Le 6ème peut être pris comme le type de
nos régiments d'infanterie
française, cette reine des Batailles de tous les temps dont la gloire se grandit
en cette guerre de tout son sang versé, de tous ses labeurs, de toutes ses
souffrances autant que de ses succès.
Comme dans la Nation, tous les corps de métiers,
toutes les classes de la société y sont représentés et, comme dans la
Nation, le fond en est notre admirable race de paysans si durs à la peine.
Conscient de sa valeur et des mérites acquis, il va
droit son chemin, sans bruyante réclame, aussi ardent à la bataille
et à la poursuite qu'innébranlable
aux assauts de l'ennemi. Aussi patient
dans la souffrance, qu'infatigable dans les travaux, aussi inaccessible
aux suggestions d'une perfide campagne de démoralisation qu'aux bruits de
déroute dans les plaines de Belgique et dans les bois de Compiègne.
Parfois arrêté devant l'obstacle, il
ne s'est jamais rebuté, il n'a pas
connu la défaite, il n'a point connu surtout le sentiment de la défaite.
Régiment d'élite, deux fois il eut
l'honneur au point le plus sensible de
la bataille, à la côte 304 comme sur les bords du Matz d'être celui qui a pu
dire aux Barbares: « Tu n'iras pas
plus loin.»
Jeunes soldats du 6ème, soyez fiers du Régiment que vous ont
fait vos aînés.
Aucun n'est plus beau.
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APPENDICE
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Après l'armistice, le Régiment
cantonne quelques jours à Bailièvre (Belgique), séjourne ensuite dans la région
de Laon, puis, vers le milieu de Décembre se rend, par étapes, jusqu'aux
environs de Mulhouse, passant par Châlons, Reims, Luxeuil, Belfort. Du mois de Janvier
au milieu de Juin, il occupe divers
cantonnements dans la région de Mulhouse, tantôt assurant la garde du Rhin à
Chalampe, tantôt aidant à la réfection des voies ferrées et à la reconstruction du sol près de Dannemarie. Partout son
empressement à aider les habitants, sa bonne tenue et sa discipline
lui acquièrent la sympathie des populations et l'estime de tous.
Arrivé à Mulhouse même le 8 Juin, il
en repart le 22 pour Colmar ou il
arrive le 24 pour y apprendre l'acceptation de la paix par l'ennemi.
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Liste des Officiers et hommes de
troupe tués à l’ennemi ou morts des suites de leurs blessures.
6ème REGIMENT
D'INFANTERIE Liste des Officiers et hommes de troupe tués à l'ennemi ou morts des suites de leurs blessures. officiers Officiers supérieurs (Colonel) Doé de Maindreville, Charles-Maxime. Officiers subalternes (Capitaines)
|
LIEUTENANTS Bonnin,
Amédée-Pierre. Carteau,
Raphaël-Félix. Decourt,
Alexandre-Adrien, Duchilliez, Paul
Antoine. Foix, Auguste. Harlé,
Pierre-Gaëtan. Lallemand,
Albert-Gaston. SOUS LIEUTENANTS Autant, Louis
François. Berger, Alfred Bréchon,
Robert-Lucien. Bruneau,
Anselme-Fernand-Ernest Carlon,
Placide-Honoré-Pierre. Chopis,
Georges-René-Bernard. Corbefin,
Raymond-Emile. Coupeau,
France-Irain-Léon Eug. Chassaing,
Camille. Clapier,
Emile-Louis. Delagneau, Elie-Nicolas-Anatole. Dor, Josué
Emmanuel-Joseph. Duverger,
Jean-Paul. Faure, Georges-Philémon-Raoul.
Gergouil,
Louis-Alexis. Jossant,
Paul-Eugène. Lheur,
Jules-Octave. Marchapt,
François-Charles. Mercier,
Louis-Pierre. SOUS OFFICIERS Abad, Antoine, sergent. Aubrière,
Camille-Marcel, adj. Anneau,
Auguste, adjudant-chef. Audrouin,
René, sergent. Auguste,
Ferdinand-François serg Albrand,
Achille, adjudant. Biais,
René-Charles, adjudant.
Bourguignon, Edouard-Victor
Auguste, Adjudant Bouin,
René-Joseph, aspirant Béchu,
Jean-Baptiste-François asp. Biernais, Joseph - Maurice – René sergent. Bontemps, Paul-Aimé,serg.- four Briffault Camille-Pierre
serg.
Basset -Villéon, Yves - Yacinthe sergent. Benoist Emile Jules
Xavier sergent Bernn, Georges-Gaston, sergent. Bonnard, Jean-Baptiste,
sergent Bossuet,
René-Arsène, sergent. Bourguignon,
Armand, sergent. Briaud, Gustave-Jules, sergent. Brung Rémy, sergent. Cailleteau,
Marius, sergent. Cardessus, Laurent-Henri, caporal-fourrier. Carrique, Ignace,
sergent. Carty,
Etienne, sergent. Cattin,
Henri, sergent. Cauquil, René,
sergent. Clotou, Emile-Lucien-Eugène,caporal-fourrier. Col,
Louis-Lucien-René, sergent. Delpit,
Elie, adjudant. De
Tournadre, Jean-Joseph-Antoine, aspirant. Dadiès,
Jean Gaudorique. Aspirant Dumas,
Paul, adjudant.
De la Crompe de la Boissière, Jacques-Marie,sergent. Delanis,
Léopold, sergent. Dénéchaud, Gustave-Armand,serg. Déromas,
Frédéric-Pierre, serg. Desgeorges,
Emile-Emmanuel, sg. Dugraud,
Jean, sergent. Duverneuil,
René, sergent. Delacroix,
Jean-Marie-Alfred, sgt.
De Lambert, Paul-Marie-Albain, sergent. De
St-Légier, Marie-Joseph-Henri, sergent fourrier Deyres,
Raymond- Ildevert, sergent. Dubois,
Pierre-Camille-Marius, sg. Dupin,
Gabriel, caporal-fourrier. Egreteau,
Léonce, sergent. Etelain,
Edgard, sergent. Eyhéralt,
Marc, maréchal-des-logis. Faure,
Stéphane-Léon-Marcel, sgt. Ferrié,
Jean, sergent. Fleury,
Edouard-Yvon, sergent. Fragniaud,
Charles-Camille, sergt. Fragnaud,
Charles-Camille, sergt. Fritsch,
Joseph-Jean-Jacques, serg. Faure,
Eugène, sergent.
Garancher, Léonce-Victor-Maurice, adjudant. Gelé,
Georges-Léon-Gustave asp. Goulard,
Ferdinand-Emile, adj. Gléneau,
Raymond-Jacques, serg. Gorse,
Jean-Baptiste, sergent. Guichemerre,
Bertrand, sergent. Galland,
Jean, sergent. Gervais,
Aumarieux-Henri, sergt. Guibert,
Jean-Maurice, sergent. Guillaume,Roger-Gaston-Jean,
sergent-fourrier. Hodeau,
Marcel-Henri, sergent. Hourtal,
Joseph, sergent. Humblot,
Louis Marcel, aspirant Jambon,
René, sergent. Joyau,
Ernestin-Pierre, sergent. Labiche,
Louis-Alexandre, sergent. CAPORAUX ET
SOLDATS A Aviron,
Henri-Paul, caporal. Allary, Pierre, caporal. André, Gustave-Benjamin, caporal. Audureau,
Marcel, caporal. Autrusseau,
Gabriel-Jean-Adolphe, caporal Achalme,
Pierre-Vincent-Léon, caporal. Alleau,
Fernand-Léopold, caporal. Ardurat, Bernard,
caporal. Aubin,
François-Anatole, caporal. Airis,
Raoul-Gabriel-Raymond. Amouroux,
Raymond. Abadia,
Manuel-Marie-Robert. Âbonneau,
Alfred-Albert. Agner, Pierre Aigron,
Toussaint-Maximin. Aimé,
Emile-Maurice. Alanord, Gabriel. Âlbourquèques,
Léopold. Alexandre,
Claude. Allain, Béloni Clément Marie, clairon. Allary, François. Allègre,
Abel-Paul. Allier, André. Allier, Emile
André. B Babin,
Marius-Adrien, caporal Bellocq,
Joseph. Belloteau,
Emile. Bély,
Clovis-Auguste-Firmin. Benoist,
Jules-Léon. Benoit,
Jules-Adrien. Béraud,
Edouard. Berbudeau
, Amédée. Bérenger,
Félix-Marius. Berjonnau,
Henri Ferdinand. Berjus,
Ferdinand-Jean. Berlureau,
Pierre-Roland. Bernadet,
Joseph. Bernard, Louis-Joseph. Bernard,
Pierre-Charles, clairon. Bernard, Louis Georges. Bernard, Martial. Bernard,
Antonin. Bernard,
Eugène-Albert. Berthelot,
Jean-Marie. Bertholet,
Charles. Berthonneau,
Daniel-Jean. Bertin,
Alexandre. Bertrand,
Marcel-René-Eugène. Besse,
François. Besse,
Gaston. Besset,
Joseph-Noël. Beauvais,
Henri. Bellineau,
Antonin. Bérard,
Henri. Berger,
Marcel-Edmond. Bérisset,
Jean-Baptiste. Bernadet,
Pierre-Paul. Bernard,
Paul-Clément. Berthon,
Maurice Philibert. Bertran,
François-Adolphe. Besson,
André. Bernard, Adrien-Louis-Anatole. Besson, Maurice. Besson,
Alfred-Victorin. Bétard,
Emile-François-Louis. Beudin, Raphaël-Gabriel. Bilbaud, Georges-Maxime. Billard,
Etienne-Ernest. Billeaud,
Théobald-Gémaud. Biné,
Jean-Maximin. Biron,
Baptiste-Eugène. Blanchard,
Abel-Maurice. Bluteau,
Samuel-Michel. Boche,
Camille-Auguste. Bodin,
Alcide-Omar. Bodin,
Léon-Emile-Frédéric. Barrère,
Germain. Barré,
Alexandre. Barrio,
Marius-Pierre-Hilaire-Emilien. Batard,
Georges-Louis. Baudin,
Edouard. Blanc,
Marcel-Albert. Blanc,
Marius-François. Blanchet,
Louis-Edouard. Blondy,
Pierre. Bodin,
Auguste-Jules. Bois,
Eugène. Boisseau,
Gaston Henri. Boizeaud,
Xavier. Bonnehon,
Jean. Bonnet,
René-Fernand. Bonnet,
Armand-Léon. Bonpain,
Edouard. Bonnin,
Alexis-Adrien. Bordas,
Pierre. Botton, Eutrope. Bouchard, Joseph-Emile. Boudier,
Auguste-Léon. Bouquet,
Emile. Bourseau,-
Pierre-Théophile. Bourrabier,
François-Eugène. Bousseau,
Alphonse-Henri. Boyer, Jean-Louis. Brain,
Gaston. Bricourt,
Joseph. Brimbœuf,
Gabriel-Edmond. Brisset,
Léon. Brulé,
Jean-Charles. Brunet,
Henri-Marie. Bruxelles,
Edmond-Henri-Paul. Bruyant.
Henri-Alphonse. Bourrassin,
Etienne Florimond. Bourdiol,
Elie-Louis. Bourneuf,
Eugène. Brague,
Armand-Louis. Brossier, Octave-Victor-Henri.
Barberon, Maurice-Henri. Bardolle, François. C Clin,
Eugène-Emile. Coignoux,
Léonard. Colax,
Louis-Jean-Marie. Collardeau,
Henri-Thimotin. Colette,
Gustave-Constant. Collet,
Jean-Claude-Marie. Commaret,
Félix, clairon. Compte, Fernand. Comte,
Fernand-Camille. Contamin, Lucien, caporal. Caudéran, Antoine-Gautier,
caporal. Chagnaud, Edouard-Octave, cap. Chaillé- Dénéré, Yvan-J unior-Ed.caporal. Chalat, Eugène, caporal. Couteau, Georges - Gaston - René, caporal. Cerutti, Henry, caporal. Cain, Léon. Castan, Jean-Louis. Cotté, Maurice Alexandre. Condal-Juliard, Jean-Jules D Dagède, Marcelin, caporal. Danet,
Pierre-André. Daniaud,
Onésime-Louis. Dardillac,
Octave. Darrieutort,
Joannès-Augustin. Dauvergne,
Marcelin. David, Eugène. Daunas, André-Auguste. Dausseing, Bertrand. David, Maurice-Georges, clairon. David, Edgard-Camille. David Emile. David Jérôme. Décombe, Maurice. Décombe, Amédée. Décory, Antonin-Charles. Decran, Albert-Louis-Derneu. Dedeban, Henri-Félix. Degrange, Ernest. Deguilhem, Jean-Baptiste-Jean. Delage, Jean. Delage, Emmanuel. Delage, Pierre-Stanislas. Delaire, Henri-Aimé-Auguste. Delamotte, Paul-Léon-Auguste. Delavois, Augustin. Deleaune, Dominique. Delmas, Jean-Baptiste. Delnondedieu, Joseph-Etienne. Delorme, Albert. Delpy, Pierre. Demaria, Cyrille Lucien. Demonsay, Célestin. Denis, Henri. Denis, Léon. Dénoue, Georges-Joseph. Denys. Robert-François. Desbands, Victor, tambour. Deschamps, André. Desmeries, Jean. Desmontagnes, Gabriel. Despis, Joseph-Jean-Pascal. Devaure, Ernest. Devis, Joseph-Antoine. Deyris, Bertrand. Dieumegard, Patrice-Deherre. Dindinaud, Alphonse. Domenger, Noël. Dourthe, Auguste. Drillaud, Arsène. Drouaud, Célestin-Vincent. Dubayle, Gabriel-Pascal. Dubernet, Pierre. Dubernet, Henri. Dubet, Félicien. Dubois, Joseph. Dubois, Pierre-René-Paul. Dubois, Alexis. Dubourg, François. Dubourg, Jean-Adolphe.
E Elliès, Fernand-Pierre, caporal. Estella, Pierre-Joseph. Edme, Jacques-Daniel. Egreteau, Gaston-Achille. Elouard, Camille-Placide. Emery, Pierre. Encelin, Fernand. Ermann, Michel, infirmier. Espinousse, Clovis. F Fricard,
Jean-Louis. Falgalde, Jean
Baptiste. Falquier,
Jean-Raymond. Faré, Jérôme,
tambour. Farrouilh,
Charles-Marcel. Fauconnet, Henri.
Favreaud,
Léon-Joseph. Faveau, Maxime. Favier,
Jean-Auguste François. Favre-Bonnin,
Joseph. Favreau,
Henri-Joseph. Ferdinand, Maxime, tambour. Ferrand, Georges. Ferrandon,
Alfred. Feyrit,
Jean-Marcel. Fillaudeau,
Pierre-Auguste. Fillatre,
Aimé-Stanislas. Fléau,
Célestin-René-Louis. Fleurance,
Paul-Joseph-Marie, cap. Fleuret,
Edmond-Alcide. Fligny,
Eugène-Alphonse. Fonteneau,
Cléophas-Pierre. Forest, Lucien. Forgeron,
Auguste, caporal. Forlacroix,
Arsène-Maurice. Fort,
Jules-Ernest-Louis, caporal. Forton, Ulysse,
caporal. Forventeuil,
Jean, caporal. Foucaud, Emmanuel-Honoré. G Gabel, Henri-Joseph. Gabillard, Michel-Fernand-Raoul, caporal. Gabin, François. Gaborieau, Auguste-Eugène. Gaborieau, Léon-Pierre-Auguste. Gaborit, Clément. Gaborit, Ernest-Louis-Joseph. Gachinard, Camille-Eugène. Gadal, Charles-Louis. Gagueux, Fernand. Gaillard. Victor-Edmond. Gaillot,
Philippe. Galabrun, Marius-Albert. Gourbeuil, Jules. Gueydon, Charles Guibert, Théodore-Alexandre Guiberteau, Marcel-Jules. Guicheteau, François. Guignard, Camille-Alphonse. Guilbon, François. Guibot, Gustave. Guilchet, Yves-François. Guilhamelon, Jean-Baptiste. Guillaume, Jean-. Guillebot, Jean-Ernest-Pierre. Guillemet, Alfred-Emile. Guillet, Camille. Guillon, Maurice. Guilloteau, André-Ernest. Guimaron, Constant-Louis. Guiteau, Fernand. Guy, Jean. Garrier, Louis Edmond. Gauthier, Maurice. Girardin, Lucien-Albert. Gasnié, Désiré. Gaspard, Marcel. Gau, Sébastien-François. Gaubert, Raymond-Louis. Gaucher, Lucien. Gauchon, Jean. Gaudichon, Maurice-Marcel. Galy, Joséphin-Jean-Baptiste. Gandouet, Félix, caporal. Garaud, Léon. Garnier, Clément-Victor-Henri. H Hamard, Charles. Harcaut, Jules. Hargous, Pierre. Hélis, René-Théophile, caporal. Hénaff, Joseph-Marie Henin, Pierre Jean-Paul. Henneuze, Gaston. Hubert, Etienne. Hude, Raymond-Adrien. Huillio, Jean-Joseph, caporal. Hurtaud, Anaïs-Eugène. Hattinguais, Eugène-Joseph. Harvength, Maurice. Heygnaert, Henri-Désiré. Hillairet, Pierre-Moïse. Houbé, Albert-Ernest. Hurbault, Jacques-Augustin. I
Ichas, Jean-Louis. Iharrassary, Jean-Pierre. Ingrand, Raymond. Iribarren, Joseph. Iribarren, Benjamin.
J Jalabert, Séraphin-Marius. Jamain, André, caporal. Jamoneau, Armand-Xavier, cap. Jampy, Paul, caporal. Jarno, Jean-Pierre. Jarzat, Léonce. Jaudeau, Louis. Javerzac, Edmond, caporal. Jean, Aris. Jean, Henri. Jean, Armand. Jégou, Jean-Marie. Joguet, Emile. Jollet, André-Alexis. Jolly, Louis. Jolly, Jean. Jonas, Léopold-Aimé. Jonchère, Joseph-Camille. Joseph, Albert. L Laccassagne, Jean-Baptiste, cap. Lacoste, René. Lafargue, Pierre. Lacoste, Jean-Baptiste. Laborde, Jean-Pierre Laborde, Jean. Laffitte, Osmin-Henri-Jean, cap. Lagneau, Abdou-Charles. Logoutte, Henri-Edouard. Lamy,
Roger-Arthur. Lamy, Maurice. Landrieux, Léon. Landtshéere, Henri Joseph, cap. Lapébie, Vincent. Lapeyre, Jean-Auguste. Laporte, Georges. Laporte, Gabriel. Lardeux, Julien. Largeteau, Pierre-Georges, caporal. Larré, Jean-Vincent. Larrey, Jean-Louis. Larrouy, Edouard. Lartigue, Maurice-Aimé, caporal. Laugeay, Lucien-Joseph. Launet, Joseph. Laur, Ismaël. Lauraine, Albert-Daniel, caporal. Laurent, Isidore-Sylvain. Laurier, Eugène. Lavaud, Ferdinand-Henri. Laversenne, Victor. Léaud, François-Alexandre, cap. Leblanc, Jean. Le Bloas, Michel. Le Bloas, Pierre. Le Bot, Robert-Marie. Lebrat-Estaque, Pierre-Camille. Le Breck, Pierre-Marie. Leclerc, Albert. Lécaille, Richard-François. Leclerc, Gabriel-Henri. Le Cor, Louis-François-Joseph. Lecreux, Elie-Louis. Lefèvre, Rogé-Eugène, caporal. Le Floch, Pierre-Jean. Lefort, Aristide-Sully. Legent, Marcel-Vital. Lemoine, Maurice. Le Nevez, Charles. Lepitre, Jules-Emile-Arcade, cap. Lerin, Joinville. Lerouge, Louis. Lescarret, François. Leseur, Emile-Clovis, Louis. Lespinasse, Adrien. Levêque, Pierre. Levêque, Pierre-François. Lemoine, Pierre-Marie-Jean. Levêque, Pierre. Leyeuras, Antoine. Leydet, Martial-Raoul. Lhommeau, Emmanuel-Valentin. Lhoste, Colomb, caporal. Lhuilier, Pierre-Marcel. Liège, Théodore-Gustave, caporal. Limousin, Jules-Henri-Emile. Lions, Armand Julien. Locteau, Clément-Julien. Lohier, Louis. Lohier, François. Loizeau, Auguste-Jules. Lossot, Philibert. Loustau, Peyres-André. Loustaunau, Jean-Baptiste. . . Lucazeau, Emile-Fernand. Lucazeau Meinain Georges. M Marquette, Simon-Louis, caporal. Marsan,
Joséphin-Adrien, caporal. Martin,
Jean-François-Marie. Martin, Henri,
caporal Martin, Armand. Martin,
Ferdinand-Joseph. Martin,
Etienne-Félix Martin, Emile. Martineau,
Jean-Ernest. Martineau,
Floriste-Louis. Martinière,
Clovis. Mazet, André. Massat,
Hubert-Alfred. Massias, Georges.
Massies,
Jacques-Marcel. Masson,
Théodore-Daniel. Mathias,
Michel-André. Maudet.
Jules-Ernest. Mauduit, Arthur. Mauffred,
Jean-Lucien. Maumelat, Louis, clairon. Maunay, Gustave-Florent-Henri.
Maurice, Antoine-Ismaël. Maurin,
Jean. Maurin, Maurice. Maury, Jean-René. Mazelpeux, Auguste. Mazurier, Marcel-Maurice. Méar, Henri. Méaux, Camille. Méchain, Léon, caporal-tambour. Méchain, Emile. Meinard, Edgard-André, caporal. Mélet, Jean-Marie. Mélin, Auguste, caporal. Mélix, Guillaume. Mémain, Georges Pierre. Menant, Valentin. Ménard, Gabriel-Clément. Ménard, Alcide. Ménien, Désirée-Pierre. Ménudier, Jean. Méraud, Pierre. Mercereau, Roger-Gabriel. Mercier, Félix. Mercier, Pierre Henri. Mérigout, Martin. Mesnard, Edmond-Alexis. Mesplede, Jean:Baptiste. Métivier, Armand-Edmond, caporal. Métreau, Pierre. Mével, Pierre-Marie. Mevel, Thomas-Marie. Meynard, Pierre-Anatole. Meynard, Jean-Albert. Meynieu, Etienne. Michaud, Pierre. Michaud, Jean. Michaud, Gustave, tambour. Michel, Edmond-Albert, musicien. Michel, Fernand. Michenaud, Clovis. Micots, Louis. Migand, Pierre Paul, caporal. Mignot, Jean-Joseph. Mignot, Emile-Léon. Milan, Pierre-Alcide. Milhac, Gaston-Gabriel, caporal. Milhas, René-Léonce. Millac, Jean, caporal. Millepied, Jean-Georges. Mothu, Georges-Alexandre. Moine, Aristide-Célestin, caporal. Moine, Aristide-Célestin-Louis. Moiroux, Edouard. Montassier, Charles-Henri. Mautaudoin, Eugène-Alphonse. Montaut, Henri-Joseph. Mora, Jean. Moreau, Guillaume-Emile, caporal Moreau, Raoul-Ludovic. Morillon, Ernest. Moze, Maurice, musicien. Mulot, Jacques-Louis, caporal. Mouliéras, Camille. Moulinjeune, Albert-Léon. Moulon, Raymond, tambour. Mounic, Désiré Mureau, Jean-Baptiste, caporal. Morère, Jean-Marie-Jacques. Morin, Raoul. Morinaud, Maurice. Morinaud, Abel. Morisset, Pierre-Roger. Mortieux, Henri. Mosnier, Jules-Jean. Mothes, Pierre.
N Nieuvalle, Jean. Nion,
Désiré-Albert. Niort,
Fernand-Victor. Nisse, Albert-Jules-Achille. Noailles,
Marie-Joseph-François. Noël,
François-Alfred. Nonque,
Emile-François. Normand, Marcel. Normandin,
Adhémard. Norrigeon, Elie. Noyon,
Bernard-Hippolyte. Nadeau, Edouard
Maximin. Nau, Albert. Nau, Alcide. Naud, Abel, caporal. Naudon, Edmond-Henri. Naury. Edouard,
caporal. Néraudeau,
Célestin-Altidor, cap. Névoux.
Louis-Marie-Constant. Nouziès, Joseph. O Obissier, Albert. Octavien, Eugène,
tambour. Ogereau, Jules. Ojéda, Valentin. Ollié,
Paul-Ernest-Elie. Ollivier,
Maurice. P Pacaille, Eugène. Paché,
François-Jean. Pacraud, Louis. Page,
Louis-Gaston. Paillé, Alcée. Pain, Louis. Pallard,
Pierre-Roger-Raoul. Pallas,
Etienne-Louis Panama, Louis. Parenteau , Ludovic, tambour. Parenteau, Eugène
Alfred. Paret,
Jean-Gaston. Paris,
Louis-Auguste, caporal. Paris, François-Benjamin. Parpaix, Georges-Victor. Parret, Salomon-Gaston. Parsat, Jean-Adrien. Parseaud, Pierre Pascard, Edouard-Roger. Pasquet, Marius-Joseph. Pasquier, Alcide, clairon. Patoizeau, Justissien-André. Paulay, Léon-Joseph-Marie, cap. Pécastaing, Jean-Raymond. Pistouley, Louis, tambour. Piteux, Pierre-François, caporal. Plagenet, Jean, caporal. Planeau, Pierre-Gaston. Plénaud, Honoré-Léopold Ploquin, Marcelin-Clément. Poclielu, Pierre. Pouy, Horace. Pogut, Célestin-Pierre. Poirier, Alphonse-Emmanuel. Poiron, Lucien-René-Pierre, caporal. Poissonnier, Henri Joseph, caporal. Poli, Pierre, caporal. Polinien, Raymond. Pons, Elïe. Pons, Marcel. Popineau, Alexis-Désiré, caporal. Porterie, Maurice-Alexandre. Portier, Joseph. Posteau, Edouard. Pouchet, Jean-Maurice. Poulette, Joseph-Claudius, caporal. Pourquey, Manuel-André. Poussard, Edmond. Prat, Jean-André. Prépoint, Emile-Alfred, tambour. Préveau, Paul. Prévost. Gaston-René. Prévôt,Jacques-Alcide, clairon. Prost, Marcel. Provost, Gaston-Louis. Prunier, Marcel-Alphonse. Pubereau, Jean-Louis. Pujade, François Raoul. Pujos, Léon-Joseph. Puyau, Mathieu-Joseph. Puygrenier, Louis. Puysalinet, André. Pélissier, Henri. Peynaud, Louis. Pichon, Rémy-Simon. Point, Henri. Pouquerville, Edmond. Pujo, Joseph. Purzeau, Alcide. Q Quentin, Froigneau-Jules. Querquis, Abel-Henri. Queyroi, Justin. Queyroi, Pierre. Quinaud, Charles-Achille. R Rabanier, Jules-Georges-René. Rabiller, Constant-Emile. Rabit, Alexis-Louis. Rablade, Laurent-Martin.
Rabouin, Alphonse-André. Rabreau, Louis-lrénée. Radoux, Roger-Elie. Raffin, Léon-Joseph Clément. Raffin, Auguste-Adrien. Raffîn, Célestin-Emmanuel. Ragonnaud, Félix-Léon-Eugène. Ragonnaud, Henri. Robin,
Emile-André. Robin, Sylvain-Ernest. Roche,
Marius-Antoine. Rocheron,
Gabriel-Louis. Roger, Gaston-Gabrielle.
Rolland, Alfred Léon-Jules. Rogues
de Fursac, Henri - Marie-Pierre, caporal. Rolland,
Honoré-Jean. Rolland,
Louis-Léo. Rossignol,
Pierre-Aramis, caporal. Rossipon,
Camille-André. Rothonnet,
Eugène-François. Rouaut,
Henri. Rouché,
Elie-Abel. Roudier,
Henri-Athanase. Rouffignac,
Julien. Régis, Antonîn, Reigner, Clovis. Renaudeau, Jean. Renaudie, Valentin-Henri. Renou, Arsène, caporal. Riffaud, François-Maurice. Rinquet, Joseph. Rivet, André. Rivière, Fernand. Robert, Pierre-Marcel. Robinaud, Achille-Léonce. Rocher, Alcide-Alexandre. Rodes, Jean-Georges. Rodier, Gaston-Auguste. Rolland, Jean-Germain. Romand, Désiré. Rombaut, Augustin. Rouau, Pierre-François. Rougier, Louis. Rousseau, Laurent-Roger, caporal. Roux, Henri-Jean-Emile. Roux, François-Julien, caporal. Roux, René. Roy, Edouard-Henri. Roy, Louis-Eugène. Roy, Edmond-Henri. Roy, Georges, tambour. Roy, Alexandre. Ruckert, Charles-Henri-Léon. Roche, Joseph-Pierre-Henri. Roger, Emile. Rognon, Charles-Henri. Ruffy, Louis-Alexis. Rougier, Jean. Rougier, Auguste. Rouhaud, Florimond. Rouillard, Pierre, caporal. Roullain, Théophile-Marius. Royer, Léon Albert. Ruas, Marius-Auguste. Roumagnac, Julien-Lucien Michel. Roumegous, Jean. Roumilhac, Franck.
S Sagot, Jules-Eugène-Prosper, cap. Sainjean, Jean. Salem, Romain. Salle,
François-Maurice. Sarraute,
Pierre. Sarthe,
Pierre-Ernest. Saux, Félicie. Sarceau, Edmond-Henri, tambour. Sauvaget,
Honoré. Sauvaget,
Ernest. Scheur,
Charles-Adolphe. Seguin, Edouard. Seguin, Aimé. Seguin, Charles-Valentin. Seguin, Armand-Roger. Seguin, Gustave. Seguin,
Guillaume. Seguinard,
Emile. Sellié,
Jacques-Auguste. Sérou,
Joseph-Charles-Ernest, cap. Serrier,
Eugène, caporal. Servant,
Jean. T Tabeau, Elisé. Tabouret, Robert-Marcel. Tallou, Léon-Louis Tabuteau, Joseph-Constant. Tafan, Jean-Prosper. Tallou, Jules-Martial. Tannay, Raoul. Tardy, Etienne-Théodore. Tessier, Herbert. Teurlay, Augustin. Texier, Victor. Testard, Louis-André. Texier, Fernand. Théau, Léon-Augustin, caporal. Théaudière, Auguste-Michel. Thénon, François. Thénot, Emile. Théotine, Toussaint, caporal. Thibault, Alexis. U Ursault, Clément. V Vachaumard, Jean-Elie. Valentin, Ernest. Vanderbhosse, Jean-Maurice-Jos. Vacher, Auguste. Vacherie, Gaston. Valère, Amel-Emilien. Vallée, Adrien. Vallet, René-Marcel. Vallet, Julien. Valmalle, Lucien-Bernard. Vandehéere, Rodolphe-Georges. Vaulin, Jean-Clément. Vareilles, Auguste-Noël. Vannières, Joseph-Gustave. Vedère, Germain, caporal. Veillet, Henri-Jules-Lucien. Verdeau, Marcel-Léopold. Verdon, Raymond-Louis. Verrier, Gustave-Louis-Paul, cap. Vey, Elie-Victor. |
LIEUTENANTS Manciet,
Fernand-Augustin. Massé,
Edmond-Jules-Valentin. Poivert,
Henri-Maurice-Daniel. Priam,
Pierre. Richard,
Louis-Alcide. Sklénard, Charles-Albert.
SOUS LIEUTENANTS Merlet,
Abel-Guillaume. Mothu, Henri-Joseph. Maréchal, Georges. Paris de
Mondonville, Jos, Emile. Patron,
Paul. Peuchot,
César-Henri-Gabriel. Plumet,
Alfred-Charles. Renaudeau,
Firmin-Olivier, Roch, Vincent-Prosper. Roy, Anatole-Georges. Roi,
Georges. Roumain
de la Touche, Georges-Arsène-Jean. Soyer, Julien. St-Marc,
François. Toussard,
Paul. Valade,
Jean-Christophe. Vergniol
, Henri. Wetzstein,
Louis-Henri. SOUS OFFICIERS Langlet, Paul-Louis-Charles,
sgt. Larré,
Albert-Jean-Henri, sergent. Laville, Alphonse, adjudant. Lejeune,
René-Théophile, sergent. Lemonnier,
Auguste, sergent. Lespès, Etienne - Jean - Raymond, sergent. Libault,
Marcel-René-Octave, sgt Leduc, Joseph-Louis-Marie,
sergt. Lestieu,
Thomas, sergent-major Lacoste, Marcel, sergent-major. Maurer,
Alphonse-Joseph, sergent. Méchain, Lucien - Justin - Roger, sergent. Mercier,
Jules-Louis, sergent. Mespoulet,
Elie-Baptiste, sergent. Missonnié,
Gaston, sergent. Montigaud,
Elie-Gabriel, sergent. Moreau,
Louis, sergent- Maréneau,
Pierre, sergent. Millac,
Jean, sergent. Moizeau,
René, sergent. Marquizaud,
Léon- Mauzel sergent Marraud
des Grottes, André-Joseph, sergent Massat,
Jean-Baptiste, sergent. Mulac,
Moïse, sergent-major Musset, Jules, adjudant. Némoze, Edouard, adjudant. Nicard,
Camille-Adrien, sergent. Nicot,
Emmanuel-Barthélémy, sgt. O'Langer, Michel -Joseph-Marie, caporal-fourrier. Olivier,
Jean, sergent Pascouau,
Antonin-Julien, sergent, Pauvif,
Jean, sergent. Penhouët, Ange-Marie, adj.-chef. Potier, Emile-Arthur Gaston, adj. Pradeau,
Barthélémy-Arthur, adj. Perpézat,
Georges-Pierre, sergent, Pinier,
Georges-Pierre, sergent. Pizon,
Louis-Henri, sergent. Piqué,
Marcel-Adolphe, sergent. Piogez,
Eugène-Lucien, sergent. Poloce,
Antoine-Paul-Henri, sergt. Pouyau,
Jean-Maurice, sergent. Prignaud,
Emile-Pierre, sergent. Queyroi,
Marie-Joseph, sergent. Redeuil,
Pierre, sergent.
Roman, Louis-François-Justin, adjudant-chef.
Roy, Anatole-Georges-Marie, adjudant-chef. Roy,
Jean, sergent major. Roy,
Théodule, sergent. Rondeau,
Lucien-Paul, sergt-four. Saintourens,
Pierre, sergent. Sarrazin,
Fernand-René, sergent. Sauboua,
Jean-Gabriel, adjudant Savariau,
Paul-André, sergent. Sébille,
Alexis-Bernard, sergt.-four. Seguin,
Pierre-Gabriel, sergt-four. Suire, Henri-Edmond, sergt-four. Sureau,
Maurice, sergent-fourrier. Tarut,
Gustave-Alexandre, serg.major Thomasset, Eugène-Marie-Mathurin, sergent-fourrier.
Tiffreau, Ferdinand-Firmin-Léon,
adjudant. Tournat,
Albert-Léon, caporal-four. Varache,
Ernest, sergent, Vancoillie,
Victor-Emile, sergent. CAPORAUX ET
SOLDATS A Anger, Emilien Louis. Angibeau, Louis
Marie. Antier,
Gilbert-Auguste. Ard, Adolphe. Arfeuille,
Pardoux-Louis. Arnaud, Pierre. Arnaud,
Armand-André. Arnaud, Justin César. Arrivé, Norbert
Georges. Arrivé, Théodule-
Jules-Théophile. Auché, Lodoïs
Léopold. Aude, Henri. A Auditeau, Georges Auguste Maxime. Auger, Jules-Paul. Augeron,
Raymond-Adelman. Aujard, Marcel
Fernand. Auvinet, René
Lucien. Avrilleau, Ferdinand-Ulysse. Azéma, Jean
Marius. Aldabe, Edouard. Amblard, Jean. Amier, Justin-Louis. Anjard, Jean-Marcel. Ardouin, Henri-Jean Clément. Audet,
Lucien-Roger. Audouin, Pierre
Roger. B Banos,
Gaston, caporal. Bergeron,
Jean-Abel, caporal. Berthouin,
Charles, caporal. Bissey,
François-Emile, caporal. Bourdoncle,
Henri, caporal. Ballanger,
René-Paul, caporal. Barbat,
Maurice, caporal. Batard,
Marcel-Emile, caporal. Bauviel,
Albert, caporal. Béis,
Pierre, caporal. Bernard,
François Aristide, capor. Besse,
Jean-Robert-Guillaume,cap. Beutis,
Albert-Armand, caporal. Binon, Alexis Jean, caporal. Bonneville, Emile, caporal. Bourrigeon,
Pierre, caporal. Bouteillon, Gaston, caporal. Boyer,
Edouard, caporal. Briand,
Paul-Julien, caporal. Babin,
René. Babin,
Siméon Désiré. Babin,
Roger-Gaston. Barbreau,
Antonin. Barcat, Marcel-Emile-Auguste. Bargain,
Jacques-Marie. Barré,
Jules-Edouard. Barré François. Barreau,
Georges-Joseph-Pierre. Barrère,
Jean-Baptiste. Barreyre,
Arnaud. Barrière, Gaston-Gustave. Barthe, René. Barthère, Maxime-Paul Louis. Bassat, Léon-Joseph. Basset, Eugène-Pierre. Batagne, Armand-Marc. Batime, Amédé. Baud, Marcel. Baudet, André. Baudinet, Paul. Baudoin, Emile-Georges-Edgard. Baurès, Emile-Eugène-Denis. Bayle, Nicolas. Baylin, Guy-Paul Eloi. Beauvoit, Marcel-Louis. Beau voit. Adrien. Bégay, Jean-Julien. Béguerie, Pierre-Emile. Béguin, Eugène. Belard , Alphonse Gustave. Bellecave, Baptiste Gustave. Bellicam, Lucien André Albert Boi, Armand. Boineau, Emile. Boisseau,
Léon-Joseph. Boisson,
Jean-Paul. Bompain, Edouard.
Bon, Abel. Bonabeau, Jules-René. Bonfils,
Louis-Georges. Bonhomme,
Etienne-Pierre. Bonnaud,
Edouard-Jean-Baptiste. Bonneau, Henri-Jules. Bonnet, Henri. Bonnin, Jacques-Adrien. Bonnin, Georges. Boonaert,
Albert-Henri. Bordier, Moïse. Boré, Pierre-Maurice. Boriès, Marcel Jules. Bossebœuf, Jean-Albéric. Bottreau, Théodore. Boucard, Alfred. Bouchet, Maurice. Bouchet, Alexandre-Augustin. Bouchet, Georges-Théophile. Boufton, Pierre-Marcel. Bougreau, Joseph-Arsène. Bouillon, Ernest-Augustin. Boulay, Edouard. Bourdet, Pierre-Maximilien. Bourgoin, Olivier-Narcisse. Boursaud, Henri. Boursaud, Eutrope. Boursiquot, Célestin. Boussillon, Jean-Gilbert. Boutemaille, Camille-Eugène. Bouttet, Julien-Alfred. Boyer,
Germain-Pierre-Jean. Boyer, Edouard-Daniel, tambour. Brandeho, Eugène-Marie. Brassac, Albert-Louis-Marcel. Braud, Casimir-Elysée. Bréand, Charles:Auguste. Bret, Louis-Marie. Bretin, Jean-Joseph. Brillouet, Alexandre-Louis. Brin, Paul-Eugène-Louis. Brissault, Marcel-François. Brisson, Gabriel. Briule, Jean Charles. Brochard, Henri-Armand Germain Brossier, Ernest. Brouin, Marie-Adrien, clairon. Broussaud, Gabriel René. Brunel, Jean-Camille. Brunet, Ulysse-Orvide. Brunie, Jean-Jules. Brussac, Jean-Oscar. Bujeon, Louis-Joseph. Bui Duy, Thank. Buisson,
Henri. Bureau, Ulysse. C Capbal, Jean Jules-François, cap. Clarteau, Samuel
-Sylvain-Ernest, caporal. Cognac, René-Gaston, caporal. Couturon, Louis.
Castan, Elie. Cadenaule,
Albert. Caillé, Auguste,
clairon. Camus,
Edouard-Henri, clairon. Capdeville,
Pierre, tambour. Caplong,
François. Casquel, Edouard.
Cayrefour,
Roger-Félix-Alfred. Cazenabe,
Teley-Louis. Chaillol, Marcel.
Chaldu,
Jean-Baptiste. Chaliel, Eutrope. Chambaud,
Robert-Alexis-Alexandre. Chandeau,
Pierre-Emile-Ernest. Chapacou,
Ludois. Chardon, Maurice-Jacques-Emile. Charrassier,
Anatole-Hippolyte. Chassaing,
Louis-Ernest. Chastre,
Léger-Jean-Marie. Chaulange,
Joseph. Chazeau, Guillaume-Ernest. Cherhal,
François-Marie. Chollet, Alcide-Camille.
Choyé,
René-André. Conche,
Marcel. Constin, Ernest-Eugène. Constantin, Jean-Paul. Counil,
Albert-Jean-Louis. Coutures,
Bernard-Léopold. Cadillon, Jean. Caille, Eugène. Caillebault, Théophile-Aristide. Calviac, François-Marius. Caprais,
Emile-Jean. Carré,
Alexandre-Adrien. Cartron,
Henri-Maurice-Charles. Cassagneau,
Joseph. Castaignède,
Jean. Castaignos,
Pierre-Emile. Castaing,
Amédée. Chèvres,
François-Maurice. Chollet,
Raymond-Henri. Chouillou, Siméon André. Chouquel,
Pierre-Albert. Clabe, Luc. Cléenewerck,
Henri-Théophile. D Dayre, Marcelin-Edouard. Delaire, Julien-Eugène. Delépine, François-Ernest. Descos, Jean. Desquines, Maximilien , Léon Gabriel Desrues, Henri-Eugène. Dessis, Jean-Maurice. Dessogne, Raymond. Détrieux, Henri. Devanteau,. Léonard. Dieumegard, Louis-Charles. Domus, Marie-Eutrope Doussin, Elisée. Doux, Jean. Dubrana, Pierre. Dubraud, Pierre-Roger. Ducaule, Pierre-Robert. Duclau, Jean-Maurice. Duhart,Pierre-Adrien. Dumagné, Valentin-Louis. Dumond, Pierre-Jean-Louis. Dupon, Jean-Joseph. Duporge, Jean-Ferdinand. Duport, Jean-Jules. Dupouy, Jean-Baptiste-Joseph. Dupuy, Jean-Marcel. Duranton, Félix-Georges. Dusseau, Victor. Duthil, Jean. Duverger, Maurice. Dupuy, Pierre-Gilbert. Durand, Marcel. Durand, Martial. Duret, Hilaire. Duret, Louis-Auguste. Dutauzia, Pierre-Raymond. Dauriac, Raoul-Etienne. Dechelette, Auguste-Paul. Delacroix, Adrien-François. Desputiers. Louis. Dezaire, Louis. Dachary, Jean-Baptiste. Dagès, Jean. Dagneau, Jean-Ismaël. Daguerre, Jean. Danet, Jean. Daniel,
Eugène-Guillaume. Darguence,
Michel-Pierre. Darnaudguilhem,
Maurice. Darracq, Laurent.
Darricau, Adrien.
Dassie, Joseph. Daugey, Bertrand.
Dauly,
Henri-Marie. Daunas,
Emile-Henri. Daunas, Victor. Ducla, Jean. Ducos, Jean. Ducourneau, Alphonse. Ducout, Auguste. Ducuinq, Paul. Dufau, François. Dufieux, Jean. Dufour, Jean. Duflour, Antoine-Antonin. Duflour, Emile-Gaston. Dulugat, Jean-Abel. Dumains, Robert. Dumons, Jean. Dumontel, Claude-Marie. Dumora, François. Dupeux, Cyrille. Duplant, Basile-Ernest. Dupont, Léon-Roger. Dupouy, Michel-Marcel. Dupouy, Henri. Duportets, Jean. Duprat, Edouard. Dupuy,
Henri. Dubreuil, Paul. Ducamp , François-Pierre. E Espiot, Onésime. Essard, Maximilien-Hippolyte. Estrade, Pierre-Oscar. Etchegaray, Pierre. Eymerie, Pierre-René-Gaston. Eyreau, Jean-Georges. Eyraud, Jean-Emilien, caporal. Eyriaud, Jean-Marcel, caporal. F Fougerat, Emile. Fourcade,
Gaston-Mathieu-François Fourchaud,
Adolphe-Octave, cap. Fourchaud,
Roger-Gaston cap. Fournat,
Alphonse. Fournie,
Honoré-Jules Fournier,
Jean-Baptiste. Fournie, Elie. Foussat,
Fernand-Pierre. Fradon,
Charles-René. François,
Robert-Videau. Faradèche, Jacques-Joseph. Faure, Pierre-Marie-Léonce, cap. Faure, Adrien. Faure, Auguste. Faure,
François-Victor. Ferrand, Ferdinand-Marius. Ferrandier, Michel-Gaston, caporal. Ferrary, Roger. Ferrier, Gabriel. Feydel, Gaston. Fiat, Marcel-Pierre. Fillodeau, Ernest-Louis. Fisca, Julien. Fliniaux, Gustave. Floissac, Jean-Arthur. Fonteneau, Oscar, caporal. Fortin,
Eutrope. Fradé, Adrien. François
Victor. G Garnier, Robert-Emile. Garnier, Aristide-Jean. Garreau, Gaston. Garrie, Jean-Paul. Gauriat, Raymond-Louis. Gauron, Ernest , Georges, caporal. Gauthier,
Jean-Gabriel -Marcellin, tambour Gauthier,
Eugène-Léandre. Gautron,
Camille-Maxime. Gautron,
Berroni Ernest. Gauvin,
Anselme-Honoré. Gay,
Gaston. Gay,
Charles. Gay,
Pierre. Gazeau,
Michel. Genaud,
Marcel. Genauzeau,
Albert-Léonce. Gendre,
Gustave-Henri-Etienne. Généreau,
Auguste. Giant, Isidore-Louis-Gustave. Gibaud, Victor-Théophile. Gicquel, Yves. Gilbert,
Ernest-Maurice. Gilbert,
Jean-Alphonse. Gillet, Joseph. Girard, Fernand. Girard, Jean. Girard, Jean, caporal. Giraud, Ulysse. Giraud, Jules, Giraudeau, André. Giresse, Gaston. Giresse, Pierre. Glandier,
Etienne. Glipa,
Ismaël-Georges. Godin, Amédée,
caporal. Goguet,
Jean-Marcellin. Gonable,
François-Jules. Gontier,
Roger-Marcel. Gorce, Paul. Goutard,
Honoré-Marius. Goudet,
Henri-Etienne. Goufiraud, Jean-Augustin.
Gougeon, Paul-Louis-Alfred, cap, Goulpier, Marcel. H Héraudeau, Gabriel-Augustin. Herbert, Louis-Daniel. Hervé, Christophe-Yves, caporal. Hervé, Edmond. Hervé, Léopold. d'Hervilié, François-Joseph. Heulet, Joseph. Hirigoyen, Baptiste. Hocq, Auguste. Holbart, Maurice-Louis, caporal. Hontarrède,Paul. Hordoulet, Julien-Pierre Horeau, Amédée. Houzé, Georges-Ernest. Houzet, Henri-Alphonse.
I Irrigoyen, Pierre. Izambard, Hippolyte-Abel. Izoré, Lucien-Pierre, caporal. Izard Jean, caporal. J Jouillié, Maurice - Albert - Gaston, caporal Jourdy,
Adrien. Jubiac,
Roger. Jude,
Pierre. Julion,
Alfred-Armand. Jollet, Isidore, caporal. Jautard,
Pierre-Fernand, tambour. Jean,
Edmond-Louis. Jean,
Edouard-Henri. Jouan,
Louis-Marie. Jouannet,
Maurice, caporal. Jouannot,
Léonce, caporal. Joumier,
René. Jules,
Edmond. Jouanne,
Louis, caporal. Joudiou,
Gabriel-Lucien. K Kane Abdoulaye. Korn, Charles-Lucien. Kervarec, Corentin-Joseph. L Lagrange, Maurice. Lahary, Abel. Lahore, Jean-Luc. Lalet, Félix. Lambert, Camille-René. Lambert, Paul. Lançon, Charles-Pierre. Landois, Jean-Marie. Landry,
Alfred-Joseph. Lanson,
Emile-Marcel. Lansonneur, Jean-François-Marie. Laporte, Pierre. Lauzioux, Louis. Lavignole, Jean. Lazerne, Marcel-Raymond, caporal. Le Bihan, Adolphe-Marie. Leclerc, Ernest. Lecomte, Alexis-Jean. Le Coq, Ambroise Marie. Lécullier, Lucien-Delphin. Legalland, Antoine. Lemore, Maxime-Léon-Auguste. Le Nouvel, Emilien. Lepit, Jules-Joseph. Lhermite, Lucien-Camille-Louis. Liaigre, Jules-Alexandre. Leysat, Jean-Baptiste. Loustaunau, Jean-Louis. Lussac, Bernard. Labadie, Jean-François-Xavier. Labattut, France-Chéri. Labatut, Joannès. Laborde, Henri. Laborde, Jean. Laborde, Jean-Pierre Laborde, Lucien-Dominique. Labroquerie, Polydore-Jean. Labroucherie, Martin. Labrousse, Pierre. Lacombe, Jacques-Alexandre. Lacorne, Henri. Lacour, Lucien. Lacroix, Louis Gabriel. Ladeilh, Jean-Gabriel. Lados, Julien, caporal. Ladoire Edouard. Lafitte, Jean Baptiste. Lafitte, Jean-Marcel Lafitte, Henri-Marcel. Lafleur, Marcel. Lafourcade, Jean, caporal. Lagoffun, Emile. Lagord, Paul-Emmanuel. Lague, Raymond. Lahargou, Baptiste. Lalanne, Jean. Lalanne, Jean-Elie. Lalanne, Aimé-Louis. Lailaouret, Pierre-Yves. Lally, Elie-Joseph. Lamargot, Paul-Aimable. Lamarque, Séverin Lambert, Jules-Paulin. Lamotte, Gustave-Albert. Lamoureux, Jean. Lamoureux, Emile. Lamouroux, Abel. Lamoureux, Georges. Louisia,
Lucien. Luceau, Pierre, caporal. Lys, Henri-Léopold. Laget, Victor-Lucien. Laurent, Ernest-Jean-Marie. Leclaud, Ernest-Edouard.
M Malmoustier, Alfred. Manem, Joseph-Gemaud. Magné, René. Maillebuau, Henri-Joseph. Malherbe, Adrien-Joseph-Jules. Mallet, Joinville-Paul. Marc, Roger-Lucien, caporal. Marchais, Pierre. Marchais, René-Georges. Maréchal, André-Henri, caporal. Marguel, Gaston. Marmin, Henri-Marie. Marot, Raphaël-Jean. Martin, Eugène-Léon, clairon. Martin, Edouard-Maxime, clairon. Martin, Léo-Jules. Massé, Alfred. Mathieu, André-René. Mauret, Georges. Maurice, Gabriel. Merceron, Eugène-Maurice. Merlet, Maurin. Mesnard, Jules. Messal, François. Métreau, Antonin. Muguet,
Pierre. Meynié, François-Marcel. Michaud, Georges-Léon. Micheleau, Pierre. Miquerol, Firmin-Pierre-Jean, cap. Manicacci, Jean-Baptiste. Mari, Antoine Martin, Lucien-Georges, caporal. Massoni, Virgile. Mattei, Alexandre-Eugène. Ménard, Alfred-Eugène. Mullard. Pierre. Martin,
Georges-Joseph. Moulin,
Charles-Augustin. Machefert, Victor. Machefert, Alexandre-Fernand. Madier, Constant. Maesen, Ernest-Henri, caporal. Magné, Bertrand. Maillot, Jean-Marie. Major, Volny. Malabre, Henri. Malardeau, Alphonse. Malignot, Alphonse. Malivert, Louis-Antoine. Mallefond, François-Henri. Mallet, Fernand. Mamadou, Wade. Mangin, Georges-Albert. Manière, Edouard-Georges. Marbot, Paul-Joseph. Marchais, Edouard, clairon. Marchais, Fernand. Marchand, Edmond-Maurice, tambour. Marchand, Alexandre. Marchesseau, Firmin. Marcoux, Eugène-Auguste. Margouty, Jean, clairon. Marguerita, Edmond-Octave. Marchant, Gaston-Henri. Maringue, Philibert. Mariou, Jacques-Théodore, caporal. Marlot, Léon. Marousquet,
Georges. Millié, Elie-Jules. Milin, François-Marie. Mimet, Maxime-Edmond. Minet, Jules, caporal. Mirande, Jean-Henri-Adrien. Mittou, Jean. Mochon, Jules-Gustave. Mohrien, Henri-Achille. Moizant, Alfred. Motinier, Cyprien. Moncot, Basile. Moncoucut, Landry. Monier, Albert-Edmond. Monjanel, Raymond, caporal. Monnerie, Antoine. Monrouzeau, Gémaud-Jean. Montagoudio, Lucien. Montamat, Jean:Albert. Montauzier, Gustave. Montet, Pierre-Raymond. Montigny, Julien-Germain. Montorier, Antoine. Montrichard, Pierre-Henri. Mora, Pierre-Georges. Moreau, Pierre-Georges. Moreau, Louis Paul. Moreau, François-Julien. Moreau, Emile, caporal. Moreau, Aristide. Moreau, Albert. Musotte, Bertrand-Fernand. N Nicolas, Jean-Guillaume. Nicolas, Victor-Eugène. Ney, Léon-Ernest. Nadal, Edmond. Nadourvex, Césortis Samuel. Naud, Théodore, caporal. Naudin, Alcide. Nay, Jean. Neuviale, Jean. Nicet, Martial. Nicolas, Martial. Nicolon, Jean. Nias,
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Jean-Maurice. Niquet,
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Pierre-Edouard. Normandin,
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caporal. O Ouvrard, Jean. Ouvrard, Anatole.
Oyhambourn,
Pierre. Olivier, Maurice. Ornon,
Jean-Charles. Ouvrard, Marcel-Maurice. P Péchambert, Raoul-Jean. Péchambert, Jean-René. Pédegails, Alfred-Léon, caporal. Pégot, Ismaël-Louis, caporal Peigne, Paul. Peletan, Pierre-Xavier. Pelle, Alphonse. Pelletier, Georges-Théophile. Pelon, Raymond-Jean. Penard, Elie. Peneaud, Fernand-Charles-Léon. Penin,
Joseph-Eugène-Honoré, caporal. Penot, Georges-Henri. Pennuen, Joseph-Onésime. Percheron, Socrate-Léonidas. Perdrigeat, Adrien-Roger. Pérot, Eugène. Péroteau, Emile-Léopold, caporal. Perrier, Pierre. Perrier, Joseph-Jean. Perrin, Auguste. Perrot, Roger-Albert-Georges, cap. Pesché, Etienne-Victor-Alexandre, caporal Petit, François. Petit, Jean, caporal. Peyrat, Jean. Peyron, Pierre-Léopold. Peyronnet, Gustave-Raoul. Pages, Paul-Pierre. Pallardy, Henri. Papin, Moïse-Marcel-Camille. Pardoux, François-Adrien. Parizot, Emile. Pasquier, Georges Louis. Pautard, Paul-Emile. Pédelaborde, Jacques-Gabriel. Peissonnier, Jean. Pères, René-Pierre. Périllaud, Louis-André. Perrotin, Médéric-Daniel, Pessonnier, Jean. Peratout, Armand. Peyriguey, Jean. Peyrolle, Antoine-Anatole. Peythieu, Lucien-Constant. Philipot, Anselme-Léon. Plutus, Noël. Portets, Elie. Poumeyreau, Pierre-Lucien. Poupelin, Isidore. Puech, Joseph-François. Puyol, Gabriel. Pérouze. Lucien. Poirier, Narcisse. Peys, Jean. Peyteaud, Jean-Albert. Philippe, René-Marcel. Picaud, Armand. Pichardie, Jean-Octave-Marcel. Picoulet, Saül. Picoulet, François-Ernest. Pierre, Armand-Emile, caporal. Pierre, Germain-Edgard. Piet, Pierre, caporal. Pineaud, Auguste-Fernand. Pineau, Jean-Georges. Pintiau. Robert-Henri. Piochaud, Albert, caporal. Pion, Thomas. Pion, Jacques Abel. Pipe, Bernard-Marcel.
R Ragot, Albert. Ragu, Antoine. Ragues, Jean-René, caporal. Raimbault, Adrien-Ernest. Raine, Arice. Rambeau, Joseph-Jean. Rambeaud, Etienne-Laurent. Rambeaud, Jean. Ramier, Eugène-Victor. Ramon, Justin-François, caporal. Ranchou, Ferdinand. Rancinan, Jean-Léonce. Rateau, Louis. Ratier, Aristide-Maurice, caporal. Raymond, Jean. Raymond, Laurent. Raynal, Antoine. Raballand, Louis-Raphaël. Rabier, Maurice. Raymond, Augustin-Marie. Rambeau, Maurice-François. Ramette, Emile. Raspe, Pierre. Raucoule, Georges-Charles. Ravaud, Pierre-Marie-Gustave,cap. Rebeyrotte,
Pierre-Edmond, cap. Réchain,
Alfred. Redon,
Georges Louis. Redon,
Jean-Emmanuel. Reimbert,
François-Marie. Rembert,
René-Maurice. Renaud,
Eugène. Renaud,
Alfred. Renaud,
Ernestin. Renaudin,
Alfred. Rénouil, Ignace-Julien. Renouil,
Jean-Maxime. Reuillon,
Paul. Revillé,
Jean-Baptiste. Rey,
Roger, clairon. Rey, Emmanuel, Edgard. Rey, Jean Georges Reyna, Raoul. Reynaud, Maxime. Ricard. Marcel. Richard, Henri-Paul. Richard, Maxime-Bertrand. Richard, Gustave. Richard, Jules. Richez,
Eugène-Albert, caporal. Rideau,
Gaston-Eugène, caporal. Ridoret,
Julien-Jean-Baptiste. Rieu,
Prosper, tambour. Riffaud,
Jocelin- Camille. Riffaud, Hippolyte-Eutrope, cap. Riffaud, Gustave-Edmond. Riot, Pierre-Joseph. Ripaud,
Auguste-Désiré. Rivereau.
Samuel. Rivasseau,
Léon-Charles, tambour. Robert,
Lucien. Robert,
Camille-Lucien. Roberteau,
Pierre. Robin,
Clément. Rouquette, Germain-Victorin. Rousseau, Emmanuel. Rousseau, Georges-Gabriel, cap. Rousseau, François. Rousselot, Emile-Edouard. Roussel, René. Roux, Jean-Louis-Alphonse. Roux, Pierre-Gaston. Roux, Pierre. Roy, Jules-Gabriel, caporal. Roy, Henri-Félix. Roy, Paul. S Seurin,
Pierre. Seurin,
Jean. Seuve, Jean. Seyrat, Louis-Albert.
Sicard,
Jean. Simon,
André, clairon. Simon,
Joseph-Ernest, caporal. Simonnet,
Abel. Siret,
Pierre. Soisson,
Léon. Sore,
Jean-Fernand. Sorillon, Pierre. Sorton,
Marcellin-Camille-Louis. Soubeyraix,
Roger-Isidore. Soubrane,
Léonard-Damien. Soulard,
Joseph-Louis-Alexis. Soulié,
Elie Pierre, caporal. Soumagne,
Henri. Soyris,
Louis-Albert. Schwartz,
Edmond. Sévie,
Isaac Roger, caporal. Simon, Louis. Smets,
Alphonse Henri, caporal Soulard, Abraham-Henri. Souquet, Pierre-Hector. Sourbé, Maurice, caporal. Spriet, Jérôme René. Stosse, Emile-Joseph. Sulias,
Charles-Marcel. Suire, Louis-Etienne. Surat, Louis. Sureau, Renié-Pierre. T Thibeaudeau, Jean-Baptiste. Thouras,
François. Thomas,
Armand-Victor. Thomazeau,
Alexandre. Thoral, Joseph. Thoreaud,
Léopold. Thouraud, Henri. Tillier, François-Maurice. Tournier, Alexis. Touzé, Emmanuel. Tranquart, Maurice. Tréché, François-Marie, caporal. Tremblais, Jean-Marie. Trépié, Arsène-Julien-Jean, cap. Tribol, Ludois. Tricard, André-Julien. Trigeau, Amédée. caporal. Trochut, Abel. Trouvé, Achille. Trusseau, André-Léon. Truchon, Marcel-André. V Vermorel, Marius-Jacques. Verrier, Eugène-Louis-Paul. Vialiard, Maurice-Léon, caporal. Videau, Arde. Videau, Eugène, tambour. Vigier, Lucien-André. Vignaud, Ismaël. Villeneuve, Augustin-Bertrand Vincent, Vidal-Théophile. Vignaud, Marcel. Vigneau, Armand. Villeneuve, François, Vincent, Jean-Philippe. Vollet, Louis-Arthur. Voynaud, Adrien-Pierre-Marius. Viet, Narcisse Edouard. W Weille, Camille. Y Yvon, Emmanuel, caporal. Z ///////////////////////////////////////////////////// |