Carnets d’Auguste BASTET, soldat au 111e régiment territorial

 

Mise à jour : novembre 2014

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Michel m’écrit fin 2014 :

 

« En faisant des travaux chez lui, mon gendre Fabien a trouvé, par hasard, ces deux carnets dans le double couvercle d'une vieille caisse à outils en bois. Ces carnets avaient dû être mis dans ce couvercle par son père ou son grand-père.

Louis Auguste BASTET était l'arrière-grand-père de mon gendre Fabien.

Fabien étant très pris professionnellement, a envie de faire vivre ces documents et comme je suis en retraite, passionné de généalogie, je m'occupe de la transmission de ces archives.

Cordialement. »

 

Merci à Patrick, François et Jean-Rémy pour la recopie.

 

 

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Préambule

 

Auguste BASTET, cultivateur, est né à Aouste (Drôme) le 31 juillet 1877.

 

Citation au régiment, N° 55, le 27 août 1915 :

« Le 5 mars 1915, s’est porté sous souci du danger, au secours de ses camarades ensevelis sous les décombres d’une cave effondrée.

A travaillé pendant 2 heures, sous le bombardement, pour les dégager, donnant ainsi un bel exemple de courageuse abnégation et de solidarité militaire »

 

Passé au 326e RIT le 22 juillet 1917.

 

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Octobre 1914

6 octobre 1915

Départ de Montluel pour une destination inconnue, arrêt à Bourc après un voyage en wagons à bestiaux de 1ere classe.

Nous reprenons notre tango, nous nous dirigeons vers Le Bourget où nous arrivons le 7 octobre.

Le 7 octobre

8 h1/2 du matin, 2 h de station et nous repartons pour Villers-Cotterêts où nous arrivons à 5 h du soir.

De là nous repartons, 1ere étape pour Dempleux Aisne. Tout le long de la route on entend le canon, ce qui nous produit une certaine impression.

Départ lendemain matin à 6 h pour une destination inconnue.

Arrivons à Noyant (et-Aconin) à midi, on y fait le café et on repart à 2 h.

Arrivons à Septmont à 4h ½ du matin le 8.

Le 8

Nous devons cantonner quelques jours là.

Les boutiques et les cafés sont à sec, on ne trouve rien à acheter.

Nous couchons dans les greniers, à tous les courants d’air, on y grelotte toute la nuit.

Le 9

Repos

Le 10

Exercice pour faire des tranchées.

Le 11

Repos jusqu'à midi, et le reste de journée continuation des tranchées.

Le 12 et le 13

Exercice après-midi.

Le 14

Départ à 4 h du matin pour Soissons, pluie jusqu'à l'arrivée. Certaine impression la ville est en partie démolie.

Le soir, nous prenons la garde route de Villers-Cotterêts, c'est là que les obus ont commencé de nous passer sur la tête avec leur sifflements lugubres.

Le 15

Au soir, départ pour la 1ere fois occuper des tranchées, nous sommes éclairés par les fusées allemandes.

Nous repartons à 4 h du matin, transis de froid, nous rentrons à la caserne.

Le 16

Nous prenons la garde à la carrière l’Évêque, les obus nous passent sur la tête.

La nuit se passe assez bien, on a le pont de chemin de fer pour s'abriter de la pluie.

Le 17

5H du matin, nous sommes relevés de garde pour aller à Braine, tout est occupé.

Nous continuons notre route, on arrive à Courcelles (sur-Vesles) à 5 h du soir. Comme à Braine on fait que passer, de là on se dirige sur la ferme de Mont-Hussard, harassé de fatigue, si bien que le cheval du capitaine Long s'abat et son cavalier a le bras cassé. On arrive enfin dans cette vaste ferme, une partie de ma compagnie est cantonnées dans l'entrepôt des engrais, on arrange un peu les sacs, quelques bottes de paille nous font un lit.

Nous avions fait 30 km avec une sardine dans le ventre, les cuisiniers n'étant pas installés, n'ont rien fait pour manger. La fatigue nous suffisait, bien ou mal on a quand même dormi.

Le 18

Réveil à 5 h pour nous remettre de notre fatigue.

Nous partons armés de pelles et pioches creuser des tranchées toute la journée.

Le 19

Même travail, les cuisiniers apportent le repas au chantier, grosse canonnade du côté de Soissons.

Le 20

Même travail.

Le 21

Départ à 3h matin avec un temps obscur à travers les champs de betteraves ou autres de la boue jusqu’au genou et la pluie sur le dos, on arrive à Vailly à 6h, les maisons sont en partie démolies, les habitants logent dans les caves.

Nous faisons une route pour l’artillerie, quelques obus éclatent aux alentours, personne n’est blessé, un camarade a sa capote déchirée par un éclat c’est tout. Nous assistons au bombardement du pont, sur lequel nous avions passé, par les Allemands. Les obus tombant dans l’Aisne produisent des colonnes d’eau gigantesques, résultat le pont est démoli.

 

On attend la nuit pour nous défiler nous traversons les uns après les autres une passerelle improvisée sur l’Aisne pour reprendre sa course, les Allemands ayant incendié des meules pour éclairer la route, après avoir traversé ce parcours dangereux nous reprenons notre marche à travers les chemins boueux et les champs détrempés, nous arrivons à Monthussard entre 9 et 10h éreintés, rendus pour manger la soupe.

Nous avions eu pour passer notre journée un morceau de viande froide.

Le 22

Matin repos.

Après-midi, continuation des tranchées, quelques obus éclatent à 100m environs de nous.

Le 23

Continuation des tranchées quelques obus éclatent à la même distance. Le temps s’éclairci nous sommes repérés et les obus tombent près de notre chantier, les éclats sifflent aux oreilles.

C’est l’épouvante générale, tout le monde se sauve dans le bois qui est à notre droite, pendant que les obus sifflent et éclatent autours de nous, c’est un hasard personne n’est blessé.

Le 24

Continuation des tranchées, après-midi le brouillard s’élève les obus Allemands ne tardent pas à tomber près des tranchées, même épouvante que la veille, on se met à l’abri derrière la bois.

Nous assistons à une bataille aérienne, un avion français qui poursuit un avion allemand à coups de mitrailleuse et le fait fuir.

Le 25

Continuation des tranchées.

Le 26

Repos après-midi.

Le 27

Tranchées tout le jour.

Le 28

À 3h après diner les obus nous ont fait fuir.

Le 29

Travaux aux tranchées.

Le 30

Nous partons au travail, chemin faisant du côté de Vailly la bataille est engagée, le canon, les mitrailleuses, les fusils font rage, à 10h nous partons pour manger la soupe, en arrivant au lieu de diner on nous donne l’ordre de faire nos sacs et partir immédiatement occuper les tranchées que nous avions faites.

 

Les Allemands ayant forcé la 1ère ligne de défense, le 306 ayant été pris de panique avait battu en retraite, 53 hommes de la 2e compagnie se trouvant à Vailly pour une corvée se sont trouvés dans la mêlée, 11 seulement sont rentrés, nous sommes restés dans nos tranchées jusqu’à minuit attendant une attaque des Allemands aucun évènement ne s’est produit, nous sommes rentrés au cantonnement nous reposer jusqu’à 4h du matin.

Le 31

Nous repartons à 5h pour récupérer nos tranchées, tout est calme.

Novembre 1914

1er novembre

De nouveau dans les tranchées à 10h matin rentrons au cantonnement.

Le 2

Repos jusqu’à 8h du soir où nous repartons finir les tranchées.

Le 3

Nous sommes rentrés à 5h matin, nous repartons à la nuit continuer.

Le 4

Nous rentrons à 3h du matin.

Le 5

Nous rentrons à 1h du matin.

Le 6

Le combat est violent du coté de Soupir.

Nous étions au repos.

Le 7

Nous repartons au travail, au moment de partir nous avions perdu Cornu, on l’a cherché le reste de la nuit sans le trouver, il est rentré le lendemain.

Le 8

Repos jusqu’à 7h du soir où nous repartons faire des tranchées du côté de Brenelle.

Le 9

Repos.

Le 10

Départ à 6h matin du côté de Chassemy, repas froid.

Nous rentrons à 5h du soir.

Le 11

Départ à 3h matin occuper les tranchées à Chassemy.

Le 12

Rentrons à 9h matin, repos le reste du jour.

Le 13

Partons à 6h prendre la garde à Courcelles.

Le 14

Rentrons à Monthussard à 8h, repos le reste de la journée.

Le 15

Départ pour le travail avec la pluie nous quittons à 2h après-midi.

Le 16

Départ à midi pour Limé.

Mardi 17

Départ pour le travail retour à 4h.

Mercredi 18

Exercices.

Le 19

Départ pour occuper les tranchées de Chassemy, il a fait un froid terrible, nous étions gelés.

Le 20

Rentrons et repos le reste du jour.

Le 21

Tranchées travail jusqu’à 6h soir.

Le 22

Repos matin, le soir revue par le Ct Nilon.

Le 23, le 24

Travail de cantonnier sur la route de Braine à Brenelle.

Le 25

Occupation des tranchées de Chasseny.

Neige.

Le 26

Rentrons à Limé, repos.

Le 27

Départ pour travailler sur la route au-dessus de Brenelle, repas à la carrière, rentrons à 5h du soir.

Le 28

Travail à la côte 164, repas froid.

Le 29

Repos.

Le 30

Travail sur la route de Brenelle à Presles, en rentrant ordre de tenir les sacs prêts. On passe la nuit sur le qui-vive.

Décembre 1914

1er décembre

Repos.

Le 2

Départ pour Brenelle.

Le 3

Repos jusqu’à 6h du soir. Départ pour les tranchées de Presles au bord du canal, nous y restons jusqu’au 8 avec la pluie et la boue.

On passe 5 nuits dehors, c’est terrible.

Le 8

Au soir, on repart pour Brenelle.

Le 9

Vaccinage à Braine.

Le 10 et le 11

Repos.

Le 12

On repart à Presles arrivés à 7h soir, toute la nuit nous transportons des clées et rondins.

Le 13

Repos le jour, à la nuit prêts à partir au 1er signal, rien est arrivé on est restés couchés équipés.

Le 14

À la nuit de garde sur la route de Presles à Vailly. Le 15 relevés à 8h soir nous repartons à Brenelle.

Le 16

Repos jusqu’à midi, nous repartons à Braine pour être vaccinés 2e fois. Le 17 repos.

Le 18

Repos le matin, après-midi confection des clées.

Le 19

Continuation.

Le 20

Repos.

Le 21

Repos jusqu’à 5h où nous repartons à Presles.

A 8h 1/2, nous partons en patrouille pour emmener quelques boches par les oreilles, nous avons été reçus par une vive fusillade et c’était à celui qui courait le plus. Un miracle personne de touché dans un parcours de 1000 mètres.

Le 22

Départ à la nuit, transport des rondins jusqu’à 4h du matin.

Le 23

À 8h soir, patrouille jusqu’à minuit, tout s’est bien passé.

Les 24

Veille de Noël, matin prépare les sacs en vue d’une alerte.

A 5h, soir prenons la garde sur la route de Vailly.

Le 25

Noël relevés à 5h repos toute la nuit.

Le 26

Au soir, départ Brenelles.

Le 27

Repos.

Le 28 et 29

Repos jusqu’au soir où nous partons à Presles.

Le 30

Travail aux tranchées jusqu’à 10 matin, les obus nous ont fait sauver.

Le soir, patrouille départ 5h, à 7h arrivés au bord du canal, manque une patrouille, je suis désigné avec un camarade pour aller à sa recherche, chemin faisant les balles sifflent nous arrivons en rampant au petit poste de la 2e Cie qui nous apprend qu’un de nos camarades est resté sur le terrain et le sergent blessé.

Les infirmiers après un moment de calme vont chercher le blessé qui meurt une heure après.

Le 31

À 6h du matin enterrement avant le jour de Guillermint.

Le soir, réseaux de fils de fer au bord du canal jusqu’à minuit.

 

1915

Janvier 1915

1er janvier

Repos jusqu’à la nuit où nous partons en patrouille, nous rentrons sans accident. 

2 janvier

Départ à la nuit pour Brenelle.

Le 3

Repos.

Le 4

Douches à Braine.

Le 5

À midi de garde de poste central.

Le 6

Relevés à midi.

Le soir départ à Presles.

Le 7

Au soir, travail aux tranchées jusqu’au matin.

Le 8

Au soir patrouille, nous sommes de réserve au canal.

Le sergent Reynaud est tué.

Ses hommes pris de panique se sauvent et 2 sont grièvement blessés par les sentinelles du 306.

Le 9

À 3h du soir, funérailles du sergent Reynaud.

À 1h matin, départ en patrouille lumineuse.

Le 10

Au soir départ pour Brenelle.

Le 11

Départ à 7h matin pour les douches à Braine.

Le 12

Corvée de lavage à Vesles.

Le 13

Départ, travail aux tranchées, transport des rondins, la nuit étant très obscure nous nous étions égarés.

Le 14

Corvée de bois pour les cuisines.

Le 15

Repos.

Le 16

Au soir descente à Presles, travail toute la nuit aux tranchées.

Le 17

Travail

18, 19, 20

Travail de nuit aux tranchées.

Le 21

Repos toute la nuit.

Le 22

Repos.

Le 23

Patrouille sans accident à 1h du matin.

Le 23

Au soir départ pour Brenelle.

Le 24

Repos.

Le 25

Travail aux clées dans le bois.

Le 26

À midi, de garde sur le plateau.

Le 27

Relevés à midi.

Le soir, départ au travail des tranchées jusqu’à 10h soir.

Le 28 et 29

Marche manœuvre du côté de Limé.

Le 30

Départ à 6h du soir pour Presles.

Le 31

Travail de nuit aux tranchées.

Février 1915

Le 1er février, 2, 3, 4, 5

Travail de nuit dans les tranchées.

Le 6

Départ à 7h pour la patrouille nous rentrons à 10h sans accident.

Le 7

Départ à la nuit pour Brenelle par un temps abominable.

Le 8

Repos.

Le 9

Marche manœuvres du côté de Mont-Notre-Dame avec la pluie.

Le 10

Repos.

Le 11

Matin douches, le soir travail aux clées.

Le 12

De garde au poste sud.

Le 13

Relève à midi.

Le 14

Travail aux tranchées de 6h du soir à 12h.

Le 15

Repos, départ à 11h soir pour Presles.

Le 16

Au soir reconnaissance, rentrons sans accident.

Le 17

Travail aux fils de fer jusqu’à 2h matin.

Jeudi 18 et 19

Même travail.

Le 20

Nous avons déchargé une charrette de galoches des bateaux mouche.

Le 21

De garde sur la route de Presles-Sise.

Le 22

Relevés à 6h du soir, travail de nuit aux fils de fer.

Le 23

Départ pour Brenelle. 

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Pas d’écrits entre ces dates. Repos ou retrait du front ?

 

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Avril 1915

Partis de Presles-et-Boves le 13 avril. Arrivés à la briqueterie de Champigny le 15, cantonnés jusqu'au 20.

Du 20 au 24

Occupation des tranchées de la verrerie de La Neuvillette.

Le 20

Le deuxième bataillon que nous venions relever, a eu 2 morts et 4 blessés.

Du 20 au 24

Occupations des tranchées de L.A.J.

Le 22

Bombardement de nos tranchées, pas d'accident.

Le 24

À 9 heures du soir, départ des tranchées avec la pluie, arrivée à minuit à la briqueterie.

Le 25 et 26

Repos.

Le 27

Revue par le commandant Milon.

Le 28

À midi nous prenons la garde au poste central de la briqueterie.

Nous sommes relevés le lendemain à 9 heures du matin pour aller rejoindre la Cie qui était en réserve à la ferme du Tartres.

Le 29, le 30

Repos

Mai 1915

Le 1er mai

Exercice dans le parc.

Le 2 mai

Au matin exercice dans le parc.

A 11 heures du matin, départ pour St Brice prendre la garde.

Le 3

Balayage des rues de St Brice.

Le 4

Tir à Châlons-sur-Vesle.

L'après-midi, revue par le commandant MILON.

Le 5

Douches

Le 6 mai.

Occupation des tranchées du Cavalier. (*)

A minuit patrouille à travers les balles, pas d’accident.

 

(*) : Il s’agit des Cavaliers de Courcy, au nord de Reims

Le 7

Occupation des tranchées avec la pluie.

Le 8 mai samedi

Jusqu’à minuit poste d écoute et occupation des tranchées.

Le 9

Occupation des tranchées jusqu'au minuit. Tous les matins à 3 heures aux créneaux jusqu'au jour.

Partis du Cavalier le premier à 9 h ½.

Le 11

St Brice, revue.

Le 12

Au matin marche et exercice du coté de Bézannes.

Après midi astiquage des cuirs et revue.

Le 13 Ascension

Le matin à 5 heures, marche du coté de Thillois.

Le soir repos.

Le 14

Matin 6 heures, marche.

Le soir, revue en tenue de campagne, pour le commandant.

Départ pour la verrerie à la tombée de la nuit. Transport de rondins à l'Arbre Isolé. Nous venons nous coucher à 1 heure du matin.

Le 15

De service on prend la garde à l'extrémité des boyaux.

Le 16

La pluie, on prend des bains de pieds à volonté. Le boyau est transformé en ruisseau.

Dans la nuit transport des tôles et matériaux à l'Arbre Isolé.

Le 17

Repos.

Le 18

À 9 h 1/2 le soir, départ pour St Brice.

Les 19-20-21-22

Séjours à St Brice. Tous les matins marche et exercice, quelques revues.

Le 22

À 8 h du soir départ pour les tranchées de L.A.J, en arrivant on occupe les créneaux.

Le 23 Pentecôte

Dans la journée on a tour de rôle, on prend 2 h de faction aux créneaux, à la nuit comme d'habitude en prévision d'une attaque tout le monde aux créneaux.

Jusqu'à 9 heures tout est calme, nous laissons la 6eme escouade qui est de garde jusqu'à minuit, pour venir nous reposer.

Il était environ 10 heures, nous sommes réveillés en sursaut par un bruit infernal de canon et de coup de feu. On se précipite sur les fusils et chacun occupe sa place aux créneaux. La fusillade et les 75 continuent, les fusées éclairent le terrain en avant, mais on ne découvre rien.

 

Au bout d'une heure le calme se fait sensiblement, puis l’on n’entend plus rien.

On est quitte pour avoir eu un moment d’émotion.

Personne n'est blessé, et l'on passe le reste de la nuit à faire le guet, tout est calme.

Le 24 lundi

Journée calme.

La nuit, le 284, qui est à notre droite, échange des conversations avec les Boches, ces derniers répondent par des coups de feu.

Le 25

Journée et nuit calme

Le 26

Quelques obus de gros calibres boche tombent sur nos tranchées, personne n'est atteint.

La nuit est calme.

Le 27

Dans la nuit on coupe l'herbe en avant des créneaux.

Le 28

Au soir, départ pour St Brice, où nous couchons.

Le 29

À 5 heures du soir, changement de cantonnement, pour venir à Courcelles, en arrivant nous prenons la garde.

Le 30

Repos et corvées.

Le 31

De piquet.

Juin 1915

Le 1er

Marche exercice à Thillois.

Le 2

Matin, exercice.

Après-midi, revue.

Le 3

Matin, exercice à Courcelles.

Après-midi, revue en tenue de campagne.

Le soir, départ de Courcelles pour St Thierry où nous occupons des tranchées de 2eme ligne au bord d'un bois.

Les créneaux sont dans un mur de clôture. Nous couchons dans des abris creusés dans la terre.

Le 4

De garde aux créneaux.

Le 5

Travail pour creuser une tranchée, on part à 7 h 1/2 du soir, pour rentrer à 1 h 1/2 du matin.

Le 6

De garde.

Le 7

Travail pour creuser une tranchée près de Merfy.

Le 8

De garde.

Le 9

Repos

Le 10

Matin départ à 5 h.

Continuer la tranchée, sans pioches.

L'après-midi, repos.

A 9 h du soir, départ de St Thierry pour coucher à la bergerie des Maretz.

Le 11

Départ à 5 heures du soir pour une destination inconnue.

Nous traversons St Brice, maniement d'armes, nous arrivons à Muizon, on prend le train à environ minuit, ni banc ni paille dans les wagons, pour arriver le lendemain.

Le 12 juin

À 9 heures du matin à St Hilaire, on fait halte, le café. Nous partons avec une chaleur accablante à 11 heures pour Verzy.

La fatigue de la nuit et la chaleur et la soif sont causes que beaucoup restent en route. Nous traversons le village de Bouy.

Là, nous sommes touchés par l'empressement que prennent les habitants et les artilleurs pour nous offrir à boire.

 

Nous faisons une 4eme pause avant d'arriver à Livry-sur-Vesle. Les médecins-majors jugent impossible de continuer la route, nous couchons à Livry pour repartir le lendemain de bon matin.

Le 13 juin

4 heures du matin.

Nous passons à Villers-Marmery bordés d'immenses vignobles, nous arrivons à Verzy, pays pittoresque et d'aspect riche, beaucoup de vignes.

Nous regagnons nos cantonnements, des maisons en bois faites pour les vendangeurs. Repos le restant du jour.

Le 14

Matin, exercice dans les bois.

Après-midi revue d'armes.

Le 15 juin

Le matin, grands préparatifs pour la revue du général de corps d'armée BOELLE, dans le cantonnement.

Après midi, revue d'armes

Le 16 juin

Matin, marche du coté de Louvois dans la forêt de Reims.

Après midi, revue des vivres de réserves

Le 17

Marche du coté de Louvois, départ à 5 heures du matin.

Exercice dans la forêt de Reims. On prend le repas froid à 1 kilomètre de Louvois.

Nous repartons à midi avec une chaleur accablante, pour se préparer à prendre la garde à Verzy, au poste sur la route de Villers-Marmery à 1,2 km de Verzy. Garder l'emplacement des batteries.

Le 18

Relève de la garde à 5 heures du soir.

Le 19

Exercice dans la forêt.

Le 20 dimanche

Exercice le matin, l'après-midi, repos.

Le 21

Matin, marche exercice dans la forêt.

L'après-midi, revue du général de division d'Infreville.

Le 22

Marche, départ à 5 heures du matin du coté de Louvois dans la forêt de Reims. On passe aux villages de La Neuville et de Ville-en-Selve, et o, fait la grande halte à Germaine ou on y mange la soupe. On repart à 1 heure pour rentrer à Verzy avec plus de 30 km dans les jambes.

Le 23

Matin, repos, après-midi revue. Les Allemands ont fait sauter une mine

Le 24

Exercice à Sept-Saulx pour lancer des bombes.

Le 25

De garde au poste N°2 à 5 heures du soir, sur la route de Villers-Marmery. 1H1/2 après, à 6 heures nous sommes relevés par le 138 et nous regagnons notre cantonnement où l'on passe la nuit.

Le 26

À 6 h du matin nous partons pour prendre les autos sur la route de Louvois.

Après 3 heures de route, nous descendons à Somme-Suippes.

Après 1h1/2 de marche nous arrivons aux cantonnements ou bivouacs, cabane puit, des baraques faites en terre. Nettoyage des baraques. Le ravitaillement n'est pas encore arrivé, l'eau est rare, on mange quelques boites de singe, un quart de bouillon fait avec le potage salé, un peu de café et on se couche.

Le 27

Repos.

Le 28

Revue d'armes.

Le soir après la soupe, nous partons 40 pour faire des travaux dans les tranchées.

 

Après 2 h 1/2 de marche à travers des terrains maigres et dénudés, nous arrivons près du village du Mesnil, qui ne présente qu'un amas de ruines. On s'engage dans un boyau interminable qui nous conduit à notre chantier tout près des tranchées occupées par le 42e régiment d'infanterie coloniale. Pendant le parcourt du boyau, les balles sifflent de toutes parts.

Notre travail consiste à faire des pares éclats pour garantir le boyau qui est pris en enfilade par les mitrailleuses ennemies. Nous sommes éclairés par les fusées multicolores qui sillonnent l'air, et assourdis par les détonations des grenades ou bombes de toutes sortes que s'échange Français et Boches, il est environ 11 h ou minuit.

Les Boches attaquent à coup de bombes notre tranchée de 1ere ligne, les nôtres répondent, le sol tremble, c'est un crépitement de coup de feu et d'explosions épouvantables. Nos 75 se mettent de la partie, nous sommes blottis au fond du boyau abasourdis par ce vacarme épouvantable. Les débris de fer et de pierre tombent, mais personne n'est blessé. Petit à petit le calme se rétablit en partie, nous reprenons notre travail jusqu'au jour, pour partir à 5 heures et regagner notre bivouac 

Le 29

Départ pour le même travail à 2 h 1/2 du matin, pendant la journée nous sommes repérés, les Boches nous envoient des torpilles aériennes et des crapouillots, nous sommes blottis au fond de la tranchée en attendant le calme, tout en observant la direction des torpilles, personnes n'est atteint,

Nous sommes quittes pour avoir 3 fusils cassés par l'explosion d'une torpille

Juillet 1915

Le 1er

Départ pour le travail à 10 h 1/2 du matin. Dans l'après-midi nous sommes repérés les « taulies », les torpilles et les bombes pleuvent de tous cotés, personne n'est atteint. La relève se fait à 9 h du soir, ils ont moins de chance que nous, le caporal Morel est tué par une torpille. Nous rentrons à minuit pour manger la soupe

Le 2 juillet

Départ à 6 h du soir, nous travaillons toute la nuit éclairés par les fusées et abasourdis par les bombes. Nous sommes relevés à 5 h du matin sans accident. Continuation des travaux jusqu'au 9 août à Perthes-lès-Hurlus et Le Mesnil, quelques morts et blessés.

Départ de Cabane.

Août 1915

Le 9 août

Nous bivouaquons entre Somme-Tourbe et Somme-Suippes.

Le 10

Départ du bivouac près de la ferme de Piémont.

Le 11

Départ à 1 h30 du matin. Nous traversons Cupperly, Bouy, Vitry-sur-Vesle et Mourmelon-le-Petit, l'étape est de 22 à 25 km. Nous bivouaquons dans un bois de pins, quelques branches nous font des abris.

Le 12

À 1hdu matin la pluie nous réveille, à 4 h on se met en route pour Sept-Saulx.

Ma compagnie est divisée en deux, on fait un moment de pose et mon peloton s'achemine vers Thuisy ou nous sommes cantonnés dans les maisons abandonnées.

Le 13

5 h du matin, nous partons au travail, après avoir cherché tout le jour, nous trouvons le chantier et quelques mauvais outils.

Avant la nuit nous commençons le travail, faire des emplacements pour des batteries.

 

 

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Septembre 1915

Le 18

Nous avons cessé le travail à Beaumont.

Le 19

Repos.

Le 20

À 6 heures du soir, départ de Thuizy ; après 2 heures de marche, nous arrivons dans un bois où l’on passe la nuit et le 21 à 7 h du soir, nous partons pour occuper des tranchées de 1ère ligne près de Prosnes.

La 1ère nuit est assez calme, mais le 22 matin, nos batteries de tous calibres bombardent avec intensité les tranchées et les positions ennemies. De temps à autre, les Allemands répondent avec des obus de gros calibre.

À 4 h du soir, nos batteries continuent leurs feux.

Toute la nuit, le bombardement continue.

Le 23

Au point du jour, le bombardement continue avec beaucoup plus d’intensité que la veille. Des lance-bombes envoient sans relâche des torpilles aériennes qui éclatent avec un fracas épouvantable et font voler les cagnas et tranchées allemandes.

En avant de nos tranchées, on aperçoit un nuage de fumée noire.

5 h du soir, le bombardement continue, 11 aéros français planent au-dessus des lignes.

Dans la matinée, les batteries allemandes ont tiré quelques obus sur nos tranchées, notre compagnie a eu 2 blessés légèrement. Nous nous sommes réfugiés dans les abris à plusieurs mètres sous terre.

Dans la nuit du 23 au 24

Le bombardement continue, les torpilles, dans la nuit, éclatent avec fracas et lancent des gerbes de flammes et d’étincelles gigantesques.

Le 24

Toute la journée nos batteries continuent leur tir, à 2 reprises les batteries allemandes répondent surtout à 3 et 4 heures du soir, ils bombardent nos tranchées. Parmi les obus quelques uns dégagent des gaz asphyxiants, les éclats volent de toute part, nous nous réfugions dans les abris.

Dans la nuit du 24 au 25, assez calme par intervalles, nos batteries arrosent les positions ennemies.

Les Allemands répondent par quelques obus.

Le 25

Matin, nos batteries continuent, à 9 h le bombardement redouble, les 75 font rage, de nos créneaux nous apercevons les signaux de l’ennemi qui appelle l’artillerie à son secours.

C’est le 124ème qui est à notre droite qui fait l’attaque, l’artillerie allemande répond avec intensité et arrose nos tranchées, c’est un fracas épouvantable. Parmi leurs obus beaucoup contiennent des gaz asphyxiants.

La position devient intenable malgré les tampons masque et les lunettes, il faut fuir. Déjà nous voyons passer un de nos camarades blessés épouvantés, chacun se réfugie dans les abris, les plus près, à moitié asphyxiés.

3 de nos camarades blessés viennent nous rejoindre à bout d’haleine, nous leur faisons un premier pansement, une fois remis, en deux mots, nous disent que plusieurs d’entre eux ont été tués.

 

À midi, le calme se rétablit petit à petit. Nos tranchées sont en partie démolies. Près du poste de la mitrailleuse, 6 de nos camarades sont en partie affreusement mutilés.

 

À 3 h du soir, nos batteries attaquent les tranchées ennemies. Le tapage infernal recommence. Il faut de nouveau quitter en hâte les créneaux, les gaz nous suffoquent.

À la tombée de la nuit, le calme se rétablit un peu et nous passons la nuit aux créneaux avec la pluie.

La nuit a été assez calme. Notre compagnie a eu 6 morts, 12 blessés et un disparu. (*)

 

(*) : Le JMO (Journal des Marches et Opérations du régiment) signale la perte de 5 morts et 12 blessés.

Le 26

Matin, nos batteries arrosent les tranchées ennemies.

 

À 9 heures, les batteries répondent sur nos tranchées qu’il faut abandonner.

Avec 3 camarades, nous nous réfugions dans un abri. Les obus tombent, un d’eux tombe devant la porte, nous ressentons une terrible commotion, nous en sommes quitte pour n’avoir reçut que de la terre.

Avec nos couvre-pieds, nous chassons les gaz. Ne nous sentant pas en sureté dans cet abri, nous fuyons plus loin jusqu’à ce que le calme soir revenu.

Nous n’avons eu qu’un blessé à la Cie.

 

Dans l’après-midi, mon caporal et moi sommes désignés pour être en liaison avec le 124ème.

À peine étions nous arrivés à un petit abri que les batteries allemandes attaquent nos tranchées, pour nous c’est l’enfer, nous sommes au centre du bombardement, nous sommes blottis au fond de l’abri à trois reprises nous sommes dans la ferme ( ?) recouverts de poussière, heureusement point de blessure.

 

Le calme se rétablit et à 5 h du soir, on vient nous relever et pas trop tôt. Les tranchées à cet endroit n’existent presque plus. Dans la nuit nous prenons la garde aux créneaux et au poste d’écoute.

Il tombe une pluie fine.

A notre droite, le canon fait rage. Notre secteur est calme.

Le 27

Matin, nos batteries bombardent les tranchées ennemies. Les Allemands répondent avec des obus de gros calibres et effondrent nos tranchées.

Le calme se rétablit en partie jusqu’à 3 h du soir où ils recommencent à nous envoyer de gros obus.

 

A la nuit, la 4ème Cie prend notre place, nous occupons à sa droite, la partie des tranchées qui sont démolies. L’odeur des gaz nous incommode encore mais c’est supportable. La nuit est assez calme, à part les mitrailleuses allemandes qui par intervalles tirent dans notre direction.

Le 28

La journée est assez calme, nos batteries bombardent par intervalles les tranchées ennemies. Les batteries allemandes sont assez calmes.

À 9 h du soir, nous sommes relevés par la 5ème Cie du 111ème qui est reçue par 2 ou 3 obus, c’est avec plaisir que nous nous engageons dans le boyau de descente après 8 jours et 8 nuits dans ce vacarme épouvantable. Nous avons besoin de repos. Nous marchons à travers des bois de pins pendant près de 2 heures avec la pluie.

Nous finissons par trouver les abris qui nous sont désignés, là on respire et le restant de la nuit se passe dans un bon sommeil.

Le 29

À 6 h du matin, nous sommes divisés en poste pour garder des fortins en arrière de nos batteries.

 

À 7 h du soir, nous sommes relevés.

Le 30

À 6 h du soir, nous retournons à notre poste pour y passer la nuit. Nous sommes relevés à 5 h du matin.

Nous assurons ce service jusqu’au 4 octobre.

Octobre 1915

Le 4

Nous partons de notre bois pour venir relever aux tranchées de 1ères lignes du bois des Ecoules, la 5ème Cie du 111ème. Nous prenons la garde dans une nouvelle tranchée en avant des fils de fer.

 

De 7 h à minuit, 4 obus tombent près de nous, personne n’est atteint.

Le 5

À 6 h du matin, nous reprenons la garde jusqu’à midi.

 

Après-midi, repos jusqu’à minuit où nous revenons à notre poste. Le génie travaille à notre tranchée avec leurs outils, ils éveillent l’ennemi qui de temps en temps nous envoie des obus.

Nous sommes tapis au fond de la tranchée jusqu’à l’aube. Nous n’avons qu’un blessé.

Le 6

À 5 h 30, notre artillerie attaque. Nous avons l’ordre de rentrer. Il était temps, les batteries allemandes répondent. Le sol tremble, les éclats sifflent de toute part, pendant une heure.

Petit à petit le calme revient.

 

À 6 h du soir, de garde au poste d’écoute jusqu’à minuit.

De temps en temps, nous recevons quelques obus.

Le 7

Dans la journée, 4 h de garde aux créneaux.

 

À minuit, on prend la garde au poste d’écoute jusqu’à 6 h du matin. Comme la nuit précédente quelques obus éclatent près de nous.

Le 8

À 6 h du soir, nous travaillons jusqu’à minuit pour creuser un abri caverne.

Le 9

4 h de garde aux créneaux, à minuit nous prenons la garde au poste d’écoute jusqu’à 6 h du matin.

Le 10

Nous réparons des créneaux de 6 h du soir à minuit et à plusieurs reprises nous sommes obligés de nous mettre à l’abri. Les obus nous font sauver.

 

Matin, 4 h de garde aux créneaux.

À 7 h nous sommes relevés des tranchées. Nous venons cantonner à Baconnes.

Le 12

Corvée de lavage au canal... [illisible]

Le 13

Départ à 4 h du matin, faire des tranchées au Vallon, rentrés au cantonnement à 6 h du soir.

Le 14

Même travail.

Le 15

De garde à Baconnes.

Le 16

Relevés à 8 h du matin.

Le 17

Départ pour les tranchées à 4 h du soir.

De minuit à 6 h du matin, au poste d’écoute.

Le 18

À 6 h du soir, de garde au poste d’écoute jusqu’à minuit.

Le 19

À 6 heures, de garde aux créneaux. De part et d’autre l’artillerie tire, nous recevons des gaz.

À notre gauche, le bombardement est plus intense, nous sommes alertés. Tout le monde aux créneaux. L’attaque est du côté des Marquises.

Les Allemands bombardent le village de Baconnes, les cuisiniers ne peuvent apporter la soupe du matin. Ce n’est qu’après le bombardement à 5 h du soir qu’ils arrivent.

Les gaz ont fatigué plusieurs hommes qui sont évacués.

La nuit se passe assez calme.

Le 20

De part et d’autre, l’artillerie s échange des projectiles.

 

À 5 h du soir, garde au poste d’écoute jusqu’à minuit.

Dans la journée, 2 h de travail et 2 h aux créneaux.

Le 21

Matin, 2 h aux créneaux et 2 h, travail, creuser des abris caverne.

22, 23

Même service.

Nous sommes relevés, le 23 à 8 h du soir par la 5ème Cie, nous venons cantonner dans des abris en terre dissimulés sous un bois de pins appelé village Gascon.

Pendant ces 7 jours nous faisons des corvées jour et nuit, transporter des matériaux en 1ère ligne.

Le 30 au soir

Nous relevons aux tranchées de 1ere compagnie ou l'on passe 3 jours et 3 nuits. Nous avons la pluie et presque pas de repos, notre secteur est calme.

Novembre 1915

Le 3 novembre

Nous venons en 2eme lignes, pendant le jour on fait quelques corvées.

 

De 7 heures du soir à minuit, nous faisons des travaux en 1ere ligne.

Le reste de la nuit, repos.

Entre les réseaux de fil de fer on aperçoit les corps des malheureux tombés dans l'attaque du 29 septembre. Les corbeaux et les rats en font leurs proies.

Du 6 au 11

Nous sommes dans le bois du Vallon à la disposition du génie pour faire des corvées.

Du 11 au 14

Occupation des tranchées de 1ere ligne, on passe les nuits complètes aux créneaux.

Pendant ces 3 jours nous avons la pluie ou la neige. La première nuit nous sommes bombardés. Une équipe du 3ème Cuirassier qui travaillait aux fils de fer a 1 officier tué, 1 homme et un troisième blessé.

Du 14 au 17

Nous sommes en 3eme ligne, transport de matériaux en première ligne. Nous profitons d'une matinée de brouillard pour faire un tour de promenade entre nos 1ere et 2eme lignes, ça et là sont étendus de cadavres allemands dévorés par les rats et les corbeaux.

Le 17 au soir

Nous sommes relevés pour aller au fortin.

Le 22

Nous revenons aux tranchées de premières lignes.

Le 26

Notre régiment est disloqué, on prélève les classes 1898-99 et 1900 pour être versées au 202. Et sont remplacées par des classes plus anciennes. (*)

Nous descendons au village Gascon avec la pluie. Les boyaux sont inondés, nous rentrons tout mouillés et couverts de boue.

De plus dans notre cagna, il pleut.

 

(*) : Fin nov. 277 hommes, des classes 1898 et postérieur (37 ans et moins), passent au 202e RI et 148 hommes, des mêmes classes au 336e RI. Le régiment reçoit, en échange, du 202e RI, 277 hommes et du 336e RI, 152 hommes des classes 1894 et antérieures (41 ans et plus). (JMO)

 

 

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Fin des carnets

 

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Complément du carnet, sur une page, il y a des adresses :

 

Mr Emile Viguier, Laboratoire scientifique, 11 boulevard du jeu de ballon, Grasse, Alpes/Mmes.

(Emplâtre souverain) Prix 1,50 et 0,75.

                                                                                                                                             

St Brice 2 mai. Une bouteille Ge v. M Théophile Sarazin.

Carte Blanche, Reims. 2,75

Bastet Louis, 67 rue Madier de Montjau, Valence, Drôme.

Jacmin Raymond à Presle-et-Boves, par Cys-la-Commune, Aisne.

 

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