Notes de Pierre BOURGAULT
du 31e régiment d’artillerie
Recouvert de toile cirée noire, de la taille d'un petit smartphone [1], ce carnet tient bien en main grâce à ses bords arrondis. Glissé dans une poche de la veste d'artilleur, il accompagne Pierre durant toute sa guerre et aurait pu disparaître dans l'explosion du canon, sous les bombardements. Pierre y note au crayon de bois, à l'aniline [2] violette ou à l'encre noire le nombre d'obus envoyés, les positions, les itinéraires, ses impressions personnelles. D'un côté le journal, de l'autre des noms et affectations des amis.
Certains sont barrés suite à un déplacement, à un décès.
Aucune mention de Paris ni de la vie
en permission.
Ce carnet relate le quotidien de
la 24e batterie du second groupe du 31e régiment d'artillerie de campagne, du
11 février 1915 au 28 juin 1917. Les JMO corroborent les lieux, les noms ou
aident à restituer telle orthographe indécise [3].
Merci à Pierrick pour l’accord de mise en
ligne du carnet de son grand-père.
Parti du Mans le jeudi 11 février
(1915), arrivée à Ancemont
[4] le
dimanche matin 14.
De là, nous sommes partis pour Mont [5] à 15 km d'Ancemont.
Le lundi 15 sur les positions dans la Forêt Noire [6].
Grande attaque chaque pièce plus de 300 obus chacune en
93 m [7].
C'est là que les fantassins [8] ont fait des prisonniers et pris la butte des Éparges [9].
Toujours dans le bois.
Id.
Id.
Id.
Toute la semaine pareil.
Partis pour Haudainville
[10] à 7 heures du soir, on est arrivés à 10 heures [11].
Nettoyage du matériel.
Idem. Il ne fait pas chaud.
Dans la grange on démonte.
Id.
Promenade sur le bord du canal [12].
Pêche au collet [13].
Partis à 3 heures du matin dans le bois.
Grande attaque sur Combres [14].
Messe dans le bois.
Aux cuisines des avant-trains.
Visite de GILLARD. Il nous dit que Jules LAUNAY [15] est
blessé.
On fait une courte...
26 prisonniers boches passent sur la route.
Tous les derniers jours il y a ravitaillement ou corvée
de douilles toutes les nuits.
On trouve une ambulance de fantassins restée dans un trou
d'obus. On leur aide à se tirer et ils nous payent un bon coup de rhum après.
Le soir grande représentation devant la cahute au logis [16].
Séance de lutte.
[17].
Les boches bombardent nos anciennes positions que le 46 [18] occupe.
Ils se sont fait repérer pour avoir étendu du linge.
Heureusement pour eux que nous avions fait des abris
de combat. Il n'y a aucun blessé.
Mais toutes les cahutes sont démolies. Ils sont obligés
de changer de position.
Le petit bourg du Mesnil [19] est bombardé. Il tombe quelques obus sur Mont [20].
Toute la semaine grande attaque nuit et jour on
ravitaille. Et faut faire vite.
Les obus boches radinent de tous les côtés.
Une pièce éclate et tue le chargeur [21].
2 pièces éclatent. Il y a 2 blessés.
Les boches ne font qu'attaquer toute la journée, le 37e est obligé d'abandonner des pièces.
Mais on les reprend le soir même. Il y a de la grosse
pièce de prise aussi. Les boches ont tapé dessus avec des pics et ont cassé
toutes les culasses.
Il y a plusieurs prisonniers.
Pas grand changement.
Je tire mon premier coup de canon.
On assiste à la messe dite par un soldat prêtre du 44 [22].
Revue d'habillement par le capitaine d'artillerie.
Calot... laver... un turbin pas ordinaire. Et il n'a
encore pas trouvé ça bien.
Les fantassins jouent la Marseillaise en l'honneur de
l'intervention de l'Italie.
Pas de changement.
On change de position. On part à 8 h pour arriver à 6 h
dans un grand champ où l'on fait le jus. Nous repartons aussitôt et le général
nous passe la revue.
Enfin on arrive à Nicey [23] à 9 h du matin.
Là on boit un bon coup. Je tiens ma petite cuite le soir.
Je fais la.... Le plus embêtant c'est qu'il faut repartir le soir à 10 heures
prendre position.
Nous sommes tous légèrement [24]...
CORDELET tombe dessous la flèche du canon. La roue lui
passe sur le corps.
Nous n'arrivons pas le matin sur les positions. On est
tous esquintés. On nous fait encore ranger les pièces et les caissons dans les
abris. On n'en peut plus du tout. Cela fait trois nuits que l'on passe toutes
blanches car la veille de partir on était de garde. Toute la journée du
vendredi on est encore debout.
On fait un tir de barrage.
Enfin le soir arrive tout de même et toute la nuit on est
tranquilles.
Les servants de l'échelon viennent nous relever à cheval.
Un mur s'écroule et blesse notre chef de logis [25].
Promenade à la ferme de Vaux-Marie [26].
On va chercher 4 canons et 6 caissons à Rambluzin
[27].
On laisse les nôtres au 18e d'artillerie.
On nettoie le matériel, il est dégoûtant.
À 6 heures du matin, départ de Nicey,
on arrive à Nancois [28] à 11 heures du matin et on embarque pour partir à 4
heures du soir.
On est passés par Tronville [29], Vensière, Menarseaut, Forges St Gasière,
Audeloncourt, Gondreaut,
Dainville, Epinal.
On est débarqués à Laveline
[30] à 4 heures du matin.
On est passés par Bruyères [31] et arrivés à 9 heures dans un petit patelin Brouvelieures [32] où nous sommes cantonnés.
Nettoyage du matériel.
On fait des batteries attelées.
Départ à 4 heures ½ et on est arrivés à 8 h.
De 8 à 11, nettoyage du matériel.
Batteries attelées.
On fait une mise en batterie. On met plus d'une heure à
placer la pièce, à la situer, on a du mal on est obligés de mettre les chevaux
sur la flèche...
A 10 heures du soir, alerte, on doit partir à 11 h.
On devait avoir une revue d'habillement le lundi matin alors
on avait tous lavé nos vestes, on est obligés de les mettre toutes mouillées [33].
On passe par St Dié [34] à 9
h du matin.
On prend position sur une montagne de plus de 840
d'altitude. On a eu du mal comme tout pour monter les pièces. On finit à trois
heures de l'après-midi.
Aussitôt prêts on tire un coup toutes les deux minutes.
Mais les boches nous répondent. Il tombe une marmite [35] sur la première pièce. On a de la veine il n'y a
personne de blessé que le sous-lieutenant [36] qui
reçoit une pierre dans les reins.
Un avant-train [37] qui
nous amène notre ravitaillement tombe dans un ravin. Tombereaux et chevaux,
tout est dans le même tas, par bonheur il n'y a personne de blessé...
Le cheval du caporal de la 2e pièce tombe dans un ravin
et se tue.
Le soir on descend des positions et que l'on ...tous ces
hauts rochers la pointe du Paradis, le Sapin Sec [38], etc...
Il y a aussi une croix au bas d'un rocher. C'est dit-on
la tombe d'une jeune fille qui en se promenant sur les rochers est tombée et
s'est tuée.
Le petit patelin s'appelle Dijon [39] et la montagne d'Ormont.
Il y a aussi la roche des Fées.
Maintenant le ravitaillement se fait avec des mulets.
Pas de changement.
On remonte sur les positions.
À 6 heures du soir on commence l'attaque.
On envoie 110 obus, on tire une partie de la nuit.
Le soir, on voit le feu dans deux patelins, les boches
bombardent St Dié.
On doit se tenir toujours auprès des pièces. On fait
quelques tirs de barrage.
Pendant le tir, en ouvrant la culasse il n'y a que le
bout de la douille à sortir. Alors on veut mettre un autre obus mais il ne
coule pas. On le fait ressortir avec l'écouvillon, c'est l'autre bout de la
douille qui était resté dedans et que l'on croyait sorti.
Prise de la Fontenelle [40].
On descend les pièces à 4 h du soir et on
part à 10 heures de Dijon on repasse par St Dié...
On casse la croûte tout près du col du
Bonhomme vers 11 h le lendemain.
Départ à 6 h pour prendre position on passe
par des chemins impraticables et il fait noir.
Enfin on arrive à 3 h le matin. Il tombe
toujours de l'eau.
Le lendemain on est forcés de nous monter
une tente on turbine comme des nègres. Dans la nuit le ravitaillement arrive à
minuit, on met plus de deux heures à ranger les obus.
Toute la journée on porte des rondins à dos
pour finir la casemate.
Tous les jours suivants jusqu'au 20, même
travail.
la journée terrible [41].
On commence l'attaque à 4 h du matin, à 9 h on apprend
qu'il vient de sauter une pièce au 33e d'artillerie. Alors je m'écarte pour
tirer.
Jusqu'à 11 h, rien à signaler.
Les boches se mettent à nous bombarder, il tombe des obus
de toute part, il en tombe un sur le caisson de la première pièce, plusieurs
obus prennent feu alors les hommes de la pièce sont effrayés et veulent sortir
de l'abri.
Au même moment une marmite arrive en plein sur le
sous-chef et il est mis en miettes et on ne trouve qu'une main et un pied sur
le moment.
Mais le lendemain, on trouve des morceaux de tous
côtés...
Veillard a
l'œil arraché. Il n'est mort qu'en arrivant au poste de secours.
Harduin
reçoit un éclat dans un bras, Durand
dans la cuisse.
Auvray reçoit un éclat en pleine poitrine, il est mort sur le
coup.
Il tombe un sapin devant la bouche de notre canon, alors
nous sortons pour couper les branches. Au même moment il tombe un obus qui
blesse Bellanger dans les reins.
Je reçois un petit éclat dans le dos.
À la première pièce le pointeur est blessé à un œil. Il y
a en tout avec la 25e batterie 5 morts et 15 blessés.
Toutes nos toiles de tente sont esquintées. Ma musette et
ma capote sont trouées par des éclats.
AUVRAY Henri
Vital, canonnier au 31e RAC, mort pour la
France ua Lingekoft,
Alsace, tué à l’ennemi, le 20 juillet 1915. Il était né à St Cormier-des-Landes
(Ornes), le 31 juillet 1894.
Les boches tirent un peu plus loin.
On attaque encore. On tire 280 obus par pièce.
On change de position dans la nuit.
On commence à tirer à 4 h du matin, tous les abris
s'écroulent sous les obus.
Il tombe 2 obus sur les cuisines. Lépinay mon copain et Bouvier
sont tués sur le coup.
Il y a 23 blessés. Jusqu'à 1 h on tire 3 coups toutes les
20 minutes à 1 ¼ on commence l'attaque.
A 1 h ½, notre pièce éclate. On a
une veine, on est que 2 blessés, Lyon
et moi. Nous attendons jusqu'au soir pour aller voir le Major. Il nous envoie à
l'échelon au Grand-Valtin [42].
Je suis de service.
Je remonte aux positions.
On touche une nouvelle pièce.
On nous dit qu'il y a...
On est sur la crête du Linge.
Jusqu'au 17, pas de changement.
On fait une attaque, on a reçu l'ordre de tirer assis sur
le siège.
On recommence l'attaque. On manque d'obus, on va en
chercher au 33e d'artillerie. C'est des obus qui partent une seconde après que
le marteau est tombé.
Je suis bien en peine. Qu'est-ce que ça veut dire.
On tire 3 coups toutes les 1/2 heures.
Le 20, 21
Graslaud le
nouveau... va chercher des sapins, il est blessé par des éclats et évacué.
L'après-midi, il tombe une marmite à 3 mètres de notre
abri.
On attaque depuis 1 h jusqu'à 7 h on tire 200 obus par
pièce.
On recommence à 3 h jusqu'à 7 h on en tire 180 obus. Nos
cuisines sont toujours bombardées.
On quitte la position et on s'en va au Grand-Valtin.
Le lundi matin départ, on arrive à 11 h à Corcieux
[43] où on couche dans la caserne des chasseurs.
Le lendemain on fiche le camp, il tombe de la flotte. On
arrive à notre cantonnement à Gugnécourt. On y
est 4 jours et on devrait y passer un mois au repos.
On repart le samedi au matin et on arrive à St Bouingt [44].
Le lendemain, on repart 6 h et on arrive à Lunéville
à 11 h.
On passe la nuit dans la caserne.
Le lendemain, on fiche le camp à 3 km à Deuxville.
Les revues commencent.
Je prends la garde.
Le lendemain, je me sens mal dans un pied et le soir il
est enflé.
Je vais à la visite.
RAVÉ rentre de permission.
Départ de Deuxville pour
arriver le lendemain soir à Saint-Hilaire [45] dans la Marne où l'on... .
Le soir, on couche près du camp de Chalons
[46].
À 1 h on a une fausse alerte. On n'a plus que des
biscuits à manger.
On va prendre position dans la plaine.
Le soir bombardement intense.
On change de position, les marmites tombent de tous
côtés.
Dans la nuit du 2 au 3 les boches bombardent. Les
fantassins passent près de notre tranchée pour faire la.... Il tombe une
marmite à 20 m de notre tranchée.
Il y a 7 tués et au moins une vingtaine de blessés. On
les entend pousser des cris de notre tranchée.
Le soir, on change encore de position. Il nous faut
retirer des cadavres boches des tranchées pour faire nos abris.
Nuit et jour nous tirons [47].
On fait une attaque. C'est le 117e d'infanterie qui est dans les tranchées devant nous.
Il y a beaucoup de blessés.
Idem.
Les marmites tombent tout autour de nous. Il en tombe une
sur l'abri de la 3e
pièce de la 25e. Il
n'y a personne de blessé du 1er groupe
d'active tous les jours il y a des blessés.
Dans l'après-midi on voit un duel d'avions. Il y en a un
qui est forcé d'atterrir.
Un autre avion est en feu [48]. On le voit descendre.
On quitte la position.
On est cantonnés à 6 km de Saint-Hilaire-au-Temple [49].
Au soir on embarque à 11 h pour ne débarquer que le
surlendemain à 9 h le soir. On couche à Jeuxey [50].
Le lendemain on se rend à Bruyères. On arrive à 10 h au
quartier Barbazan.
Jusqu'au 4 (nov. 1915) toujours la même chose.
Le dimanche 6
Le matin je reçois une lettre qui m'annonce la mort de
Joseph Robin.
Après je vais à la Messe. Le Curé nous fait rire avec son
petit discours au sujet des... Il dit aux dames et aux demoiselles de plus …
d'art à prier St Antoine de Padoue pour chasser ces boutons [52].
Je vais à Lépanges [53] mener du matériel en réparation.
Je balaie la neige sur le hec.
Je pars en permission le mercredi 29 (décembre 1915).
Je reprends le train de 10 heures le samedi 8 (janvier
1916) pour n'arriver à Bruyères
[54] que
le lundi soir [55]. La batterie est partie, nous couchons et nous repartons
le lendemain à 10 h.
Direction en... On descend à Bussang
[56].
De Bussang on repart à pied pour Wesserling [57]. À 10 km de Bussang, on trouve un patelin on y
couche. On arrive à Wesserling que le
lendemain à 10 h.
L'état-major de la 95 nous dit que notre batterie est
partie du matin à 7 h alors on revient à Bruyères et de là à Laval [58].
Samedi on embarque les pièces dans des tracteurs
[59].
Départ de Laval à 10 h.
Le Général vient nous faire un petit discours avant que
de partir.
On fait peut-être 15 km. On débarque les pièces et à 4 h
c'est des chevaux qui nous emmènent, on arrive sur les positions à 8 h.
Nous allons coucher dans un petit patelin au bas de la vallée à Coinelis. C'est un secteur où les boches ne sont pas
méchants. Le poste d'observation est dans le jardin du curé.
Devant nous deux patelins qui sont encore habités par des
civils.
Le jour de l'attaque il y a une bonne-femme qui laboure
dans le champ à côté de nous. On y est quatre jours et on revient coucher à La
Bolle [60].
Le lendemain les tracteurs nous ramènent à Laval.
Départ de Laval le 23 février (1916) on passe à Rambervilliers et de là à St
Maurice.
De St Maurice [61] on
revient à Blainville [62] dans
la Meurthe et Moselle.
On y arrive le dimanche on en repart le samedi d'après.
Le dimanche, on part prendre position, on remplace la 8e d'artillerie, c'est une position tranquille une casemate
où couchait toute une section. On a même 2 chats avec nous.
Je marche au poste d'observation. On a eu 6 réseaux de
fil de fer à passer, il fait noir, on se fiche dedans à chaque instant. Enfin
nous arrivons tout de même au poste. Il se trouve à ... à 30 mètres de la
rivière la Seille, les boches sont de l'autre côté.
à chaque fois que nous faisons un tir les marmites
radinent aussitôt après. Il faut faire vite et se ramasser sous l'abri. Il en
tombe tout autour des pièces. Nous sommes dans le bois de Champenoux.
Dans le 1er d'artillerie...
Dans les … je descend
à Dommartin à travers la …
Départ de Dommartin le
dimanche. Nous embarquons le lundi à Chaligny...
débarqué à... de matin.
De là on s'envient
à Nancoy-le-Grand.
Départ de … Le dimanche à 3 h du matin on fait une étape
de 40 km jusqu'à Marat-la-Grande [63].
Télégraphe Morse
Départ de Marat-la-Grande le matin à 4 h on fait
une étape jusqu'à 9 h. Il tombe toujours de l'eau.
Départ à Dix...
Je pars à 4 h du matin là on cantonne dans un camp, on
commence à entendre le bombardement.
Le lendemain matin on part pour faire des positions. On y
travaille pendant 5 jours et on remplace le 28e [64] qui est à côté.
Nous mangeons la soupe à la porte de la cabane il tombe
une marmite à 2 mètres de nous. Il n'y a personne de blessé. Le soir violent
bombardement par les gaz asphyxiants.
On leur en renvoie tout ce qu'on a sur la position.
Au soir je vais à la soupe avec Rigault. Il n'y a pas 2
minutes que nous sommes partis des cuisines qu'il tombe un obus dans le pignon
de la maison. Il y a un blessé.
Tout le long du chemin nous sommes arrosés par des
fusants. Le poste est en feu.
Déret
reçoit un éclat dans la lèvre.
Bombardement intense.
Le 121 de chasseurs... fait prisonnier.
Nous repartons.
Bombardement. Nous tirons de 1 000 obus rien qu'à
nos pièces. Il tombe un obus sous la 3e pièce, il n'y a qu'un blessé. La pièce est hors service.
Le matin, on voit un avion de chez nous descendre tout en
flammes juste en face des pièces.
Le matin à 3 h la pièce qui a été... éclate.
On a un tué et deux blessés.
Départ des positions dans la nuit.
On passe un jour dans le bois près du Fort du Regret [65]. On voit le 31e d'active et le 130e d'inf.
Le lendemain départ... Dieulouard [66]… 2 mois et demi passés
par Fontenoy [67], Allain [68].
Parti d'Allain le 19 septembre (1916), embarqué à Barisey [69] et
débarqué à Crèvecoeur-le-Grand (Oise).
Le soir on cantonne à Fleury (Somme)
C'est là que je me fiche dans la fosse à purin en allant
à la soupe.
On cantonne à Castes puis à la Motte-sans-Terre
et de là à Cappy [70].
Parti en perm le 26 rentré le lundi 8 janvier (1917).
Parti de Cappy le 11
janvier, on cantonne 2 jours à Villers [71].
De là on embarque à Longueau [72] pour
débarquer à Laveline [73] dans les Vosges et on s'en va cantonner à Granvilliers Grainvilliers.
De là à St Blaise (St Blois) et de St Blois,
je passe 10 jours à St Dié et je reviens
quatre ou cinq jours à l'échelon puis je monte aux positions.
Petite attaque.
Un avion de chez nous descend une saucisse [74] boche juste en face de nous.
Nous allons au repos à Saint Benoît [75] et de là je pars en permission.
A mon retour, ils n'y sont plus, ils sont à Docelles [76] près du camp d'Arches [77]. De Docelles à Gorhey [78] on embarque à Girancourt
[79] pour débarquer à la Ferté-Gaucher [80].
De là à St Barthélemy (77) et Armentières
[81],
Braine [82].
Nous prenons position le 15 juin.
Parti du Moulin Gilot près de Verneuil [83] le 21 juin.
Ce furent les derniers mots écrits par Pierre de sa main droite sur son
carnet.
François RONNÉ
E. Moulé
Robert Guilmard,
maître ouvrier, équipe mobile de réparation
Marcel Dutertre
Albert Girault
Victor Bergue
Léon Quelier
Léon Barbot
Georges Moulé
Paul Guilmard
Gérard Guilmard
Edouard Moulé
Jules Hiron,
téléphoniste
Auguste RONNÉ
Maurice Hervé
Berson Victor,
Edouard MOULE,
Léon Blanchet,
infirmier
Louis Rocher
Puis de sa main gauche
Edouard Moulé
Jules Hiron
Paul Guilmard
Mlle Hélène H...
Louis Rocher
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Vers d’autres carnets ou
témoignages de guerre 14/18
[1] Ce carnet de 40 pages quadrillées
mesure 66 mm x 104 mm.
[2] Aniline : colorant indigo
utilisé pour écrire. On mouillait du bout de la langue la pointe du bâtonnet
pour tracer un trait bleu. Aujourd'hui interdit pour toxicité.
[3] Sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr Le JMO du 231e
RAC 26 N 1042/1 et 26 N 1042/3 (2e groupe), le JMO du 2e
groupe de renforcement du 31e RAC 26 N 962/10, le JMO du 4e
groupe de renforcement du 31e RAC 26 N 962/11, le JMO de la 24e
batterie du 31e RAC 26 N 962/15 et 26 N 962/16.
[4] Ancemont
(55).
[5] Mont-Sous-les-Côtes (55) commune
disparue et intégrée à Bonzée-en-Woëvre.
[6] Forêt Noire a été barré ;
sans doute une erreur d'interprétation du jeune soldat désorienté.
[7] Soit un obus toutes les 18
secondes pour un seul canon.
[8] Dont les fantassins du 106e
régiment d'infanterie. Maurice Genevoix raconte cette attaque du 17 janvier
dans Les éparges :
« Des vols d'obus lointains, des tonnerres lourds, et tout près, rasant
nos têtes, la voûte forcenée des 75 ».
[9] JMO : « Au cours des
violents combats qui se déroulèrent du 17 au 20 février, nos troupes
s'emparèrent du bastion ouest des éparges... »
[10] Haudainville
(55) à 5 km de Verdun.
[11] Soit 3 heures pour 9 km.
[12] Le canal latéral à la Meuse.
[13] Avec par exemple un collet de crin.
Cette pêche se pratique pour les gros poissons tel le brochet.
[14] Combres-sous-les-Côtes
(55).
[15] Jules Launay, disparu à Perthes-lès-Hurlus, 28 février 1915, décès fixé par jugement déclaratif
par le tribunal de Mayenne. Le village également disparu fut rattaché à la
commune voisine.
[16] Le Maréchal des Logis, commandant de
la pièce.
[17] Pierre note des dates erronées.
Lire : Vendredi 16 (avril 1915). Samedi 17. Dimanche 18. Lundi 19.
[18] Le 46e régiment
d'artillerie.
[19] Mesnil-sous-les-Côtes a été intégrée à
la commune de Bonzée (55).
[20] Mont-sous-les-Côtes appartient également
à la commune de Bonzée (55).
[21] Le maître-pointeur Rochelle, selon le
JMO de la 24e batterie.
[22] Mazenod y était. Les étapes du sacrifice, p. 47 :
« Seule une petite clochette tinte au bord de la forêt, :
c'est l'abbé Esnault qui dit sa messe... »
[23] Nicey-sur-Aire
(55).
[24] Amis ou ivres.
[25] Le maréchal des logis est le
chef de la pièce (le canon).
[26] Sur le site de la bataille de
Vaux-Marie, du 7 au 10 septembre 1914.
[27] Rambluzin-et-Benoite-Vaux
(55).
[28] Nançois-le-Grand ou Nançois-sur-Ornain
(55).
[29] Tronville-en-Barrois (55).
[30] Laveline-devant-Bruyères
(88).
[31] Bruyères (88).
[32] Brouvelieures
(88).
[33] À l'arrière, la discipline est plus
stricte que dans la tranchée. Les officiers supérieurs viennent souvent
inspecter les canons.
[34] Saint-Dié-des-Vosges (88).
[35] La marmite est un obus de gros
calibre.
[36] Il s'agit du sous-lieutenant Salmon
(JMO 24e batterie).
[37] Il s'agit de la tête du train de
combat. Le train de combat est l'ensemble des moyens pour permettre au
régiment un combat de quelques jours. Munitions, nourritures, véhicules
médicaux... Il était hippomobile et comprenait de 30 à 40 voitures (note
du Chtimiste).
[38] La Roche du Sapin-sec, observatoire
sur la montagne d'Ormont. Le Paradis est un lieu-dit.
[39] Dijon (88).
[40] La Fontenelle (88).
[41] Carnet de Hubert de Richemont,
transcrits par son petit-fils Guillaume de Jerphanion :
« La journée a été terrible ; 6 morts pour les 3 batteries. [...] À la 24e
et la 25e les cimes de sapin s'écroulent les unes après les
autres. […] Houtte à la 24e a deux pièces hors service, trois morts, des blessés.
La 26e tire toujours, très arrosée bien que moins que les 24e et
25e . »
[42] Le Grand-Valtin
(88).
[43] Corcieux (88).
[44] Saint-Boingt
(54).
[45] Saint-Hilaire-au-Temple (51).
[46] Chalons-en-Champagne
(51).
[47] Mazenod : « Toute
l'artillerie, comme une mer déchaînée, gronde depuis ce matin. »
[48] Mazenod : « Sous l'ombre du
rapace, nous nous sentons toujours une inquiétude enfiévrée de moineaux. »
[49] Saint-Hilaire-au-Temple (51).
[50] Jeuxey (88).
[51] Erreur de notation : le 6
novembre 1915 fut un samedi, le 6 décembre un lundi...
[52] Saint Antoine le Grand était réputé
pour guérir les maladies de peau et les boutons.
[53] Lépanges-sur-Vologne
(88).
[54] Bruyères (88).
[55] Ce trajet de trois jours dure plus
longtemps que les 8 h indiquées par les horaires de train de l'époque.
Source : Centre d'archives historiques de la
SNCF, 2 avenue de Bretagne, 72100 Le Mans.
[56] Bussang (88).
[57] Wesserling
(68).
[58] Laval-sur-Vologne (88).
[59] Probablement les Caterpilar
américains photographiés par Mazenod ou des autochenilles.
[60] La Bolle
(88).
[61] Saint-Maurice-sur-Moselle (88).
[62] Blainville-sur-l'eau
(54).
[63] Marat-la-Grande a été regroupée avec
d'autres communes sous le nom de Hauts-de-Chée. Célèbre contre-attaque en 1914.
Mazenod, « Nom qui sonne pour nous comme un coup de clairon. », p.
189.
[64] Le 2e groupe du 28e
d'artillerie (Mazenod, p.195).
[65] Le Fort du Regret est une
fortification près de Verdun.
[66] Dieulouard (54).
[67] Fontenoy-sur-Moselle (54).
[68] Allain (54).
[69] Barisey
(54).
[70] Cappy (80).
[71] Villers-Bretonneux (80).
[72] Longueau (80).
[73] Laveline-devant-Bruyères
(88).
[74] La saucisse est un ballon
dirigeable d'observation.
[75] Saint-Benoit-La-Chipotte
(88)
[76] Docelles
(88).
[77] Arches (88), JMO du 8 mai.
[78] Gorhey (88)
[79] Girancourt
(88).
[80] Ferté-Gaucher (77).
[81] Armentières-sur-Ourcq (02).
[82] Braines
(02).
[83] Verneuil-Courtonne 02 (sur le JMO).