Correspondance de Maurice DROUIN

144e puis 57e régiment d’infanterie

 

 

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DROUIN, Maurice, Albert, classe 1914

57e régiment d‘infanterie,

1 blessure, 1 citation, croix de guerre, 6 brisques

 

 

 

Ø Incorporé au 9ème génie, compagnie de dépôt, le 31 août 1914 aux Ponts-de-Cé (Maine et Loire) jusqu’au 15 septembre 1914. Puis changement de corps.

Ø Affecté au 144ème régiment d’infanterie à Bordeaux, 32ème compagnie de dépôt stationnée au Camp de Souges (Gironde) pour la période des classes jusqu’au 5 janvier 1915.

Ø Affecté définitivement au 57ème régiment d’infanterie à Libourne (Gironde), compagnie de dépôt jusqu’au 15 janvier 1915.

Ø Rejoint la 4ème section de la 1ère compagnie du 1er bataillon du régiment, qui est au front dans le secteur de Verneuil (Aisne), le 22 janvier 1915.

 

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Le carnet de guerre de Maurice Drouin a été

Ø transcris par Charles, son fils

Ø retravaillé par Dominique, son petit fils

Ø remis à Patrick, son arrière petit fils

D.Drouin. Juin 2009

 

 

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Correspondance du 18.10.14

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Les Ponts-de-Cé le 18 octobre 14

Mes chers parents

« Je vous envoie encore aujourd'hui

Nous ne sommes pas encore partis et nous ne savons pas encore où nous allons. Il en est partit à 2 heures et demi du matin pour Brives et moi ce n'est pas là que je vais. Je crois que ce sera pour Bordeaux.

Sur 25 de l'escouade il en part 15, vous voyez il n'en resta pas beaucoup. Tous les hommes de métier s'en vont. Quand je serai arrivé à destination je vous enverrai des détails. En attendant le plaisir de vos nouvelles je vous embrasse tous, donnez le bonjour à toute la famille.

Votre fils qui pense à vous »

Drouin Maurice, 9e Génie, Les Ponts-de-Cé

 

 

 

Correspondance du ?.12.14

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« Il faut voir le quai si vous saviez les marchandises qu'il y a sur les quais, c'est effarant de voir les ballots de toute sorte. J'ai vu des balles de tabac qui arrivaient des colonies et il y en avait des centaines des centaines des tonneaux de vin et de toute sorte.

Le port est rempli de navires de commerces de tous les pays.

Or des Allemands il y en a, mais ils sont retenus prisonniers.

J'ai visité un navire anglais de 3 mats, je vous assure qu'il y a de la place dedans si vous voyez les machines, c'est monstrueux. Pour embarquer les marchandises sur ces navires il y a d’énormes grues.

Dans le port ce n'est que grincements de poulies et le sifflement des petits bateaux de promeneurs. J'ai été mardi à la corvée dans une caserne.

Là il y a au moins 300 prisonniers Allemands si vous voyez…. »

 

 

Correspondance du ?.12.14

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« …Les sales têtes qu'ils ont, ils étaient presque tous blessés, ils y en a qui ont la culotte rouge.

Jeudi nous sommes venus ici au camp de Souches (*) à 15 kms de Bordeaux nous avons partis à 11 heures, et sommes arrives à 3 heures du soir, J'avais emporté tous dans mon sac et il était lourd avec le treillis, le pantalon car ici nous avons touchés tout neuf. Il y a une grande différence de la ville à un camp.

Nous couchons sous les tentes comme vous voyez de l’autre carte. Mais ce n'est pas le même camp, car celui qui est représenté est le camp de St Médard et le notre est le camp de Souches. (*)

On n'est pas si mal que vous croyez sous les tentes. On y est même mieux couchés qu'ailleurs, on a une paillasse et 2 couvertures et ici il ne fait pas froid ici a part qu'il ...... »

 

(*) : Il s’agit du camp de Souges, Maurice a fait une erreur d’orthographe.

 

 

Correspondance du ?.12.14

 

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« …pleut tous les jours car on n'est pas loin de la mer et la pluie viens toujours de la. Je vous écris sur mon sac car dans les tentes il n’y a pas de place pour une table. Comme vous voyez une tente, il y a douze hommes dessous.

Je termine en vous priant de m'envoyer un peu plus souvent de vos nouvelles et en vous embrassant bien fort et donnez bien le bonjour à tous les parents donnez leur de mes nouvelles car ce n' est pas la peine de leur envoyer une carte car je ne pourrais pas leur donnez tous ces détails et il vaut mieux que vous fassiez voir ma lettre.

Votre fils qui vous aime pour la vie. »

Drouin Maurice, soldat au 144e d’infanterie, 32e compagnie, Camp de Souches (*) par St Médard-en-Jalles

 

(*) : Il s’agit du camp de Souges, Maurice a fait une erreur d’orthographe.

 

 

 

Correspondance du 08.11.14

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Mes chers parents

« Je suis bien étonné de ne pas toujours recevoir de vos nouvelles et je ne sais pas pour quelles raisons je suis sans.

Pourtant les communications marchent puisque j'ai reçu hier une carte de Léon Chevalier qui est à Verdun.

Je suis maintenant dans un camp à 20 kms de Bordeaux, c'est en plein dans les Landes et ce n'est pas si gai que d'être dans une ville. Je vous envoie une photographie de notre tente ce n'est pas très bien tiré mais enfin vous me reconnaîtrez quand même. Vous voyez que je n'ai pas beaucoup maigri je ne me fais pas beaucoup de bile et je croyais que je m'ennuierais plus au régiment et surtout si loin de vous.

Ici c'est toujours la même vie, toujours la même chose. Il fait bon ici, il fait aussi beau qu'au mois d’août chez nous et il fait aussi chaud qu'au mois de mai, il ne gèle même pas la nuit du tout.

Il doit faire plus froid chez nous. Je pense que c'est toujours la même chose aussi à Nixéville. Je vais être vacciné demain ou après, contre la fièvre typhoïde.

La semaine prochaine il en part beaucoup pour le front et je crois que nous ne serons plus longtemps ici mais il parait que ce ne serait pas avant un mois que nous partirions.

Je vous quitte en vous embrassant bien fort et en attendant avec plaisir de vos nouvelles.

Votre fils pour la vie »

Drouin Maurice, soldat au 144e d'infanterie, 32 cie, au camp de Souches (*) par St Médard-en-Jalles (Gironde)

 

(*) : Souges

 

 

 

Correspondancedu 12.12.14

 

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Le camp de Souches (*) le 12.12.14

Mes chers parents

« Je vous réponds aujourd'hui samedi car j'ai le temps

.Aujourd'hui on ne fait pas tant de travail que les autres jours. J'ai reçu votre lettre avant hier. Je n'ai pas pu vous répondre tout de suite car nous avons fait la marche hier. Nous avons fait 35 km (je n'ai plus d'encre) avec chargement complet,

On fait une marche tous les vendredis.

Pour moi, je n'en ai pas peur et je n'ai jamais calé. J'ai reçu le paquet que vous me disiez m'avoir envoyé je vous remercie de tout cœur car je l’attendais avec impatience. Je n'avais plus de chaussettes du tout, il y avait un copain qui n'en avait donné une paire il y a trois semaines et je l'avais toujours aux pieds et vous pensez si elles étaient en lambeaux. Mais maintenant je suis heureux si vous saviez que j'étais content de mettre ce que vous m'aviez envoyé dans mon sac, car quand on n'a plus rien on n'est pas heureux »

 

(*) : Souges

 

 

 

Correspondance du 19.01.15

 

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Libourne le 19.1.15

Mes chers parents

« Vous avez du recevoir ma lettre que je vous avais envoyé en arrivant ici. Nous commençons à être un peu habitués, mais je crois que nous ne resterons pas longtemps ici.

Aujourd'hui nous avons tout touchés. Nous avons des capotes bleu horizon et le képi la même chose, puis nous avons touchés chacun une salopette bleue aussi pour mettre sur le pantalon bleu.

Vous ne pouvez vous doutez ce que nous touchons, j'ai touché deux chemises et des bonnes, 2 caleçons dont un de laine un jersey une ceinture en laine pour le .....  un bon cache nez, un paquet de pansements et enfin un peu de .... 2 paires de chaussettes »

 

 

 

1er secteur. Janvier 1915 - mars 1916

 

Guerre de tranchées. Secteurs de Verneuil et Beaulne (Aisne)

Premier contact avec l’ennemi le 25 janvier - Le 1er bataillon assure en permanence la garde du plateau de Verneuil avec deux compagnies en ligne et deux en soutien à Verneuil.

Le régiment est commandé par le colonel Bussy. A la suite de réorganisations importantes du régiment, un peloton de sapeurs régimentaires est créé à la CHR (compagnie hors rang). Je suis affecté à cette section de pionniers.

En plus de la surveillance de l’ennemi, il y a la vie dans les tranchées ; Au prix de labeur continu et énergique, les travaux de défense du secteur deviennent de plus en plus solides : les tranchées et boyaux sont creusés suivant des trajets plus efficaces pour la défense avec montage de chevaux de frises et réseaux de barbelés. Création de boyaux à double sens de circulation, clayonnage des parois et caillebotis sur le sol, rigoles et puisards drainent les eaux.

 

Le 14 avril 1916, le régiment est relevé de ce secteur.

Grand repos à Villette-Boursault (Marne) du 18 au 28 avril 1916.

 

Le 28, embarquement à Oiry (Marne), par voie ferrée le régiment est transporté à Villers-Daucourt (Marne) et va cantonner à Sivry-sur-Ante jusqu’au 2 mai.

Ce jour là, la 35ème DI est mise à la disposition de la 2ème armée qui défend Verdun, dont le Général Pétain vient de remettre le commandement au Général Nivelle.

 

 

Correspondance du 26.09.15

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Mais sachez, chers parents, que je ne faiblirai pas et que j'irai avec confiance et dieu fera le reste.

Chère mère n'oubliez pas de dire une petite prière pour moi afin que le bon dieu me soutienne et si je tombe se sera pour la patrie car il faut faire le sacrifice de sa vie.

A bientôt chers parents de vos nouvelles et je vous quitte en vous embrasant bien fort et en vous souhaitant une bonne santé.

Votre fils qui vous dit au revoir et vous embrasse bien fort.

Maurice Drouin, 57eme d'infanterie, 1er compagnie, 2eme section, SP 193

 

 

Les tranchées de Verneuil Janvier 1915

2eme rang a droite

1er Bataillon

1ere compagnie

4eme Section

 

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Pour connaître la suite du carnet et de la correspondance, veuillez contacter le propriétaire

 

 

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