Mise à jour :
juin 2019
Pierre nous dit en février 2006 :
« Je tiens à votre disposition le carnet de guerre du grand-père de mon épouse, sous-lieutenant de réserve au 51ème régiment d'artillerie, que j'ai recopié avec une photo de lui en uniforme. Nous sommes d'accord pour que ce carnet (qui s'arrête 1 an avant le décès de l'auteur, sans que l'on sache pourquoi) soit publié en ligne. »
Jules DURAND est né le 1 juin 1886 à Nantes. Il est dessinateur. Il effectue son service militaire au 28e régiment d’artillerie en octobre 1917. Il gravi les grades pour finir sous-lieutenant de réserve en 1909.
Il est donc logiquement sous-lieutenant en août 1914. Il est à la 3e SMI (section des munitions d’infanterie) du 51e régiment d’artillerie de Nantes.
Cette 3e SMI comprend 3 officiers (dont Jules), 11 sous-officiers, 7 brigadiers et 136 hommes de troupe. 218 chevaux, 1 chariot forge, 1 chariot fourragère, 3 fourgons et 28 caissons de munitions complètent la section.
Les noms de villages ont été corrigés – Du texte en bleu a été ajouté pour la compréhension de certains termes et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit. Lire sa fiche matriculaire ici.
Merci à Catherine et Pierre pour la recopie du carnet
Départ de Paris à 21 heures pour Saint-Nazaire - Foule à la gare d’Orsay.
Arrivée le matin à Saint-Nazaire. Départ pour Nantes à 14 heures.
A 16 h ½, mobilisation officielle.
Le soir visite pour les adieux.
Départ à 6 heures pour Vannes.
Arrivée au camp de Meucon à 13 h ½.
Passé l’après-midi dans les bois n’ayant rien à faire.
Arrivée d’officiers et des voitures de réquisition.
Arrivé des premiers hommes. Habillement de ces hommes.
Arrivée des hommes et des chevaux.
Mobilisation, corvées.
Le 9 au matin, tout est prêt, exercice de marche, quelques difficultés avec les chevaux pour le démarrage mais ensemble satisfaisant.
Le 10 même exercice.
Départ de Meucon à 19 heures pour l’embarquement à l’arsenal.
1 heures ½, départ du train emportant la 2/3 de la section.
6 heures départ du train emportant le reliquat sous mon commandement.
Pris un fourgon à l’arsenal. Passage à Nantes à midi. Très grosse chaleur.
Passé à Reims à 17 heures. Arrivée à Challerange à 21 heures. Débarquement.
Nota : pendant tout le trajet, il y a eu une très forte chaleur. À tous les arrêts distribution de boissons, de gâteaux et de fleurs, notamment à Champigny où une magnifique gerbe est offerte avec drapeaux.
A Meaux souvenir donné par Mgr l’Evêque.
Après débarquement à Challerange, je passe la nuit sur un banc de la salle d’attente des 3ème classes.
Départ à 5 heures de Challerange, passé à St-Morel, Savigny, La Croix au Bois, Toges.
Arrivée à Quatre Champs à 14 heures. Très grande chaleur. Couché dans une grange.
Ordre de partir à midi.
visite le matin du premier « Taube ». Orage, grande pluie.
Le départ est retardé par suite du mauvais temps. Couché dans la grange.
Départ du Quatre Champs à 6 heures. Passé au Chesne, arrivé à La Cassine à midi. Étant de jour l’abreuvoir est marqué par un incident : 4 chevaux montés tombent dans une bourbière. Beaucoup de peines pour les retirer.
Nous sommes logés au château construit par Mazarin mais à 16 heures l’ordre de départ est donné.
Nous partons à 16 h1/2 et nous arrivons de nuit à 21 h1/2 à Chêmery. Couché dans un lit.
Départ de Chêmery à 10 h. arrivée à Cheveuges à 13 h ½.
Couché dans un lit.
Stationnement à Cheveuges.
Le matin nous faisons une promenade des chevaux.
Le soir ordre de départ à 19 h. passé à Bulson, arrivée à Haraucourt à 22 h.
La route est très accidentée et les chevaux fatiguent. Je suis logé chez le commandant RAVECOURT. très bien reçu et confortablement installé.
Stationnement à Haraucourt.
Départ à 17 h ½ passé à Angecourt, arrivé à Remilly à 20 h, couché dans une ferme. Le canon tonne fort du côté de Bouillon
Départ de Remilly à 14 h.
Passé la Meuse sur un pont de chevalets construit par le Génie. Nous traversons Bazeilles où les jeunes filles nous donnent des fleurs, puis Givonne et nous arrivons à La Chapelle à 19 h. nous sommes à 3 kilom. de la frontière belge.
Passé la nuit dans un lit.
Départ de La Chapelle à 5 h ½.
Nous reprenons la même route que la veille. Au passage à niveau de Bazeilles vu un train de blessés, le canon tonne toujours. Nous passons la Meuse sur le pont de chevalets et nous fermons la gare à Remilly, mais aussitôt nous recevons l’ordre d’atteler pour retourner à Harancourt.
Nous apprenons la fuite du 17ème corps. On parle de grandes pertes au 116ème et au 118ème et nous sommes tous consternés de revenir en arrière.
A 17h nous recevons l’ordre d’aller ravitailler à 1km au nord de Bouillon.
Nous allons passer la frontière, quelle joie ! Les hommes ne mangent même pas leur soupe pour partir plus vite.
A 17h20, nous partons par Angecourt, Remilly, le pont de chevalets sur la Meuse, La Moncelle, Givonne et la Chapelle où nous arrivons à 23h. Il y a beaucoup d’ambulances et un chef d’état-major nous donne l’ordre d’arrêter le ravitaillement étant fait.
A l’horizon vers le nord il y a des lueurs d’incendie. Nous couchons à trois dans un fourgon.
A 3 heures, ordre de revenir en arrière sans perdre de temps.
A 3 h1/2, nous partons au trot pour Givonne, Sedan, Frémois, Chauvray et nous arrivons à 10 h à Vendresse (étape de plus de 30 km ; chaleur)
Nous sommes logés chez Mr Gérardin brasseur et j’y occupe une des chambres habitées par De MOLTKE en 1870. Nous sommes reçus royalement et nous nous étonnons d’être seuls à Vendresse mais à 15 h les autres sections arrivent.
Nous stationnons à Vendresse.
Le soir des troupes arrivent ainsi qu’une partie de l’état-major. On nous fait changer de chambre 2 fois, finalement on fait un lit dans le salon.
Femmes et enfants fuyant la frontière, beaucoup de belges ; quel spectacle navrant ! Les hommes partagent leurs repas avec les réfugiés, beaucoup cèdent leur lit et les granges.
On fait sauter les ponts sur la Meuse pour retarder la marche des Allemands qui arrivent à Sedan.
Départ de Vendresse à 10h 45, passé à La Cassine arrivé à Sauville à 13h ½, formé le parc. (*)
Je vais dans une ferme où je suis logé et pendant ce temps l’ordre de partir est arrivé. Je suis prévenu après et je rejoins la colonne.
u dans la direction de Sedan de gros nuages de fumée.
Nous passons à Louvergny, Marquigny et nous arrivons à La Sabotterie à 16h ½. Là était très accidentée, abreuvoir à 2km.
Temps orageux. Forte pluie pendant la nuit. Lit formé avec de la paille et des draps.
(*) : Le parc d'artillerie de
corps d'armée se compose de sections de munitions d'infanterie (SMI), de
sections de munitions d'artillerie (SMA), de sections de parc, de compagnies
d'ouvriers de parc, de détachements d'artificiers, des unités du train
d'artillerie. Il assure l'approvisionnement et le complément de munitions
(infanterie, artillerie), les réparations d'un certain niveau car très peu
d'opérations de réparations sont effectuées au niveau des unités compte-tenu de
la complexité des matériels d'artillerie.
Départ de la Sabotterie à 11 heures, passé à Sauville près du Chesne, à La Cassine, à Malmy ; arrivé à Chêmery à 18h.
Ordre de se tenir prêt à ravitailler. Des troupes viennent se reposer, vu beaucoup de blessés et les premiers prisonniers. La moitié de la section reste attelée, je couche sur les fourragères.
A 6 heures, je pars en reconnaissance avec 3 brigadiers.
Dans les bois je trouve le 64ème et le 65ème, à Bulson le 28ème artillerie puis le 116ème, le 51ème artillerie, le 137ème et le 93ème. Assuré les liaisons, assisté aux félicitations d’un soldat du 137ème ayant pris un drapeau et un commencement de la bataille.
Le 17ème corps a encore lâché, on tire vers Haraucourt. Vu les ambulances et les premiers blessés de la journée. Rentré à Chêmery à 8h ½ - 9 h.
Trouvé un revolver d’officier. Nous allons à 1500 m en arrière de Chêmery notre position précédente étant dangereuse.
Défilé ininterrompu de blessés, arrivée de renforts la bataille se poursuit, on voit sur la crête les éclatements allemands.
A 19 h départ pour Vendresse, 3 convois dans le même sens. Accident au chariot à pétards (peu grave) arrivée à Vendresse à 23 h seulement.
Couché sous la fourragère.
Parti de Vendresse à 5 h ½.
Passé à Omont, Chagny, La Sabotterie, Tourteron, arrivé à Ecordal à 13 h. Jusqu’à Chagny la route était encombrée par des troupes se repliant (64°- 65°-116°- 93° et 137°) il y avait aussi beaucoup de canons. Des troupes du 2° corps allaient vers l’ennemi. Vu mon ancien ordonnance du 51ème à La Sabotterie. Grande chaleur. Il y avait jusqu’à 10 fantassins de montés sur nos coffres.
A 19 h, nous recevons l’ordre de quitter Ecordal. Au même instant des coups de feu dans le bois voisin. Des uhlans sont paraît-il signalés.
Nous partons à 19 h ¼ par Charbogne où nous voyons des troupes noires puis nous arrivons à Attigny seulement le 30 à 1 h du matin.
Cette étape d’une vingtaine de kilomètres est longue comme durée car la marche est à chaque instant retardée par des convois de munitions et de réfugiés qui encombrent la route.
A Attigny c’est la panique.
Couché sur la terre à 1 h ½, ordre de départ à 7 h pour Ste Vaubourg.
Nous faisons ½ tour près de la chapelle située au sud-est du village et nous prenons la route de Saulces Champenoise.
Nous arrivons à Pauvres à 13 h en ayant souffert de la chaleur et de la poussière.
On dit que le général PAU arrive avec 3 corps d’armée, les gens reprennent confiance.
A 18 heures, nous quittons Pauvres. nous passons à Bignicourt et nous arrivons à La Neuville en Tourne à Fuy à 23 heures. (Marche de nuit merveilleuse et agréable).
Couché dans le fourgon.
Départ de la Neuville à 6 h ½, passé à Bethenville, à St Hilaire-le-Petit, arrivé à Dontrien à 11 heures.
Ruisseau où beaucoup se baignent.
L’après midi, je suis un peu indisposé.
Le soir bon lit. le canon diminue mais des émigrés arrivent toujours.
On nous annonce un grand succès près de St Quentin. Le 50ème qui est avec nous reçoit l’ordre de se porter 25 km en avant. Grande joie au parc.
A 10h 45 nous partons pour St Hilaire-le-Grand où paraît-il les 11ème et 17ème corps doivent se reformer au camp de Chalons.
Nous arrivons à St Hilaire-le-Grand à 13 h ¼ mais peu après nous recevons l’ordre de partir à 20 h pour Thuisy.
Très belle marche de nuit mais le froid se fait un peu sentir à partir de minuit.
Signaux lumineux.
Arrivé à Thuisy à 3 h ½ , couché dans un fourgon.
A 6 heures, nous partons pour les Grandes Loges en passant par Sept-Saulx et les Petites Loges.
Nous arrivons aux Grandes Loges à 12h ½.
Couché dans le fourgon.
Départ des Grandes Loges à 3 heures.
Passé à Juvigny-sur-Marne, Matougues, arrivé à St Pierre aux Oies à 11h.
Départ à 17 h 45 pour St Mard-les-Rouffy en passant par Thibie. Nous arrivons à St Mard vers 20 h.
Couché dans le fourgon. Toute la nuit défilé de troupes et de blessés.
Départ à 6 h ½, passé à Vouzy – Trécon.
Arrivé à Clamanges à 12 h.
A 20 h, départ par Normée, arrivée à Connantray à 23 heures (hôtel : le fourgon).
Départ de Connantray à 6 h pour Arcis-sur-Aube en passant par Semoine, Herbiser.
Arrivé à Arcis-sur-Aube à 14 heures (étape de plus de 30 km). Nous sommes très bien reçus et le soir nous couchons dans un lit confortable.
Départ à 5 h ½, passé à Allibaudières, Champfleury, arrivé à Salvy à 10 h ½. En cours de route vu des prisonniers.
A 2 km de Salon on signale une patrouille de uhlans, nous prenons nos dispositions de combat mais c’étaient des gendarmes français qui étaient signalés comme uhlans (rire général).
Départ de Salon à 20 h pour Gourgançon où nous arrivons à 22 h. En route nous rencontrons beaucoup de blessés.
Départ à 7h ½ pour Euvy où nous arrivons à 8 h ½ . Ordre de ravitaillement ; 8 caissons partent avec le Lt Bernard pour Connantray et La Fère Champenoise. La canonnade est très violente, il fait très chaud.
Le 33ème d’artillerie et des troupes venant de Lorraine passent.
Défilé ininterrompu de blessés. Couché sous le fourgon.
A 3 heures, nous sommes réveillés par une forte canonnade. Lueurs des projecteurs, bombes éclairantes, crépitements des mitrailleuses.
A 16 heures, des troupes se replient ; des avant-trains du 35 arrivent au galop en annonçant qu’un groupe de 3 batteries vient d’être surpris et se trouve prisonnier.
Le Lt BERNARD arrive avec 5 caissons vides et 3 pleins, un cheval a été blessé ; un gendarme qui courait avec lui a été tué.
Les batteries prennent position près de nous aussi nous rétrogradons sur Gourgançon. Un avion nous lance des bombes qui ne font aucun mal. Les éclatements des obus arrivent à 500 m en avant de nous. Nous suivons d’une crête la bataille où nous voyons sur un front de 25 à 30 km les éclatements des canons français et allemands.
Nous pensons ensuite bivouaquer à Champfleury, les chevaux restant garnis.
A 10h, nous recevons l’ordre de nous reporter sur Plancy.
nous continuerons sur Viapres-le-Grand et nous arrivons à Premier-Fait vers 13 h ½ .
Lit en paille.
Départ à 16 h ½ pour Plancy-sur-Aube où nous arrivons à 18h ½.
Les Allemand reculent ; nous dînons dans un hôtel et le soir j’ai un lit et lumière électrique dans ma chambre.
Départ à 10 h pour Mailly en passant par Champfleury, Salon, Gourgançon et Semoines.
A Salon nous voyons les premières tranchées et la 1ère tombe française. A Gourgançon il n’y a plus que des ruines, à Semoines quelques maisons sont encore intactes.
Nous arrivons à Mailly vers 16h ; ce bourg a été occupé 3 heures par les allemands beaucoup de maisons sont démolis, les décombres fument encore. Pluie torrentielle.
Nombreux cadavres de bouteilles. La victoire de la Marne se confirme.
Défilé des blessés allemands. Visite de l’église à moitié démolie par les obus.
Départ de Mailly à 12 heures ; passé à Poivres Ste Suzanne, à Soudé Ste Croix qui était occupé le matin même par les boches, à Vatry, à Nuisement sur Coole et nous arrivons en nuit noire sous une pluie violente à 20 h à Ecury sur Coole.
Après une nuit passée chez des gens qui semblaient regretter le départ des allemands, nous quittons Ecury à 11 heures ; nous traversons Chalons sur Marne qui n’a pas souffert mais où ne reste qu’un petit nombre d’habitants ; nous prenons la route de Sedan ; nous passons à St Etienne au Temple et nous allons cantonner à la Ferme de Cuperly ; il pleut et il n’y a presque pas de paille.
A 3 h canonnade intense ; à 4h ordre de se tenir prêt à partir. Nous restons jusqu’à 16 h sous la pluie et à ce moment nous rétrogradons pour St Etienne au Temple et à la ferme de la Chauviserie près de l’Epine où nous arrivons à 18h1/2.
Nous avons passé la nuit sur la paille entouré d’odeurs provenant de viande en décomposition. A 7h nous allons cantonner à 1km au nord de St Etienne au Temple, le village étant presque complètement détruit. La pluie commence à 11h et ne s’arrête pas un instant. Nous couchons dans le fourgon et les hommes sous les voitures.
A 23h1/2 coups de canon, fusées, projecteurs etc…jusqu’à 2 h du matin.
Resté à la même position jusqu’à 16h où nous nous décidons à aller dans St Etienne du Temple. Nous sommes dans une maison abandonnée : pendant notre dîner les propriétaires reviennent sans pain sans rien ; une des filles va voir la maison mais il ne reste que les murs.
Resté à St Etienne du Temple ; toujours de la pluie.
Départ à 6h pour Chalons sur Marne ; passé ensuite à Juvigny, à Condé sur Marne, à Tours sur Marne, Bisseul et Avenay où nous arrivons à 15h. Nous sommes au moulin. Bon lit.
Nous restons à Avenay ; le Capitaine Simon quitte la 3ème S.M.I. pour passer à la 8ème batterie.
A 17h30 départ de 12 attelages pour Chalons où nous allons chercher 4 canons et 2 caissons.
Nous sommes toujours à Avenay. Nous apprenons que les boches bombardent Reims. On entend les gros canons. Défilé des gendarmes assurant la sécurité du Général JOFFRE.
Nous restons à Avenay.
A 19h ordre de départ pour Vandières sous Chatillon en passant par Ay, Dizy-Magenta, Cumières, Damery, Reuil sur Marne.
La nuit est très noire et je souffre beaucoup du sommeil ; nous arrivons à Vandières à 3 h ½ et bien qu’il y ait un lit à 500m je reste sur la paille.
Départ à 11h ½ pour Mont St Père en passant par Verneuil, Vincelle, Passy, Jaulgorne. Arrivée à Mont St Père à 16h ½ . Route très agréable panorama intéressant. Vestiges des combats livrés sur la route.
Le pont en fer de Mont St Père a sauté par les mines, il est remplacé par une passerelle. A côté tombes de 20 soldats, 2 femmes belges et 2 enfants tués par les balles.
Après une très bonne nuit dans un bon lit départ à 9h 20 pour Epieds, Bézu, Grisolles, Neuilly St Front, Chouy et les Vallées du Nadon où nous arrivons à la nuit à 17 h..
Rencontré en route beaucoup d’anglais.
On entend le canon très distinctement.
Nous sommes reçus chez de très braves gens ayant 12 enfants. Nous quittons les Vallées du Nadon à 12h15.
nous passons à Louâtre et nous arrivons à Villers Hélon (ou Villers Ellon) à 14h ½.
La nuit on entend assez près le canon et la fusillade.
Départ à 6h, passé à Louâtre-Corcy ; Villers-Cotterêts, Vez (beau château), Fresnoy, Gilocourt, arrivé à Béthisy-St-Pierre à 16 h ½.
Route merveilleuse, partie en forêt.
Nous sommes très bien reçus chez un fabricant de sièges.
Départ à 7 h, passé à Pont Ste Maxence (où le pont de pierre a été miné et se trouve en ruines), pont de bateaux sur l’Oise.
Passé à Blincourt, arrivé à Bailleul-le-Soc à 16 h ¼.
Départ à 6 h ½, passé à St Just en Chaussée, à Crevecoeur le Petit, à Royaucourt, à Mesnil St Georges, à Framicourt, à Bouilloncourt, arrivé à Hargicourt à 18 h ½.
Départ à 8 h 15 pour Moreuil (où nous voyons des canons pris aux Allemands), à Thennes, à Cachy, arrivé à Gentelle à 14 h ¼.
Départ à 12 h 45 de Gentelle, passé à Cachy, à Fouilloy, à Corbie, arrivé à Bonnay à 15 h ; vu des blessés venant d’Albert.
Passé la journée à Bonnay.
Resté à Bonnay.
Départ à 6 h, passé à Franvillers, arrivé à Contay à 9 heures.
- ---Contay---
Départ à 3 h pour Varenne, ravitaillement à Bouzincourt, Martinsart, Albert, Dernancourt, Senlis ; rentré à 18 h à Varennes.
A minuit nouvelle reconnaissance et ravitaillement. Pendant la nuit je vais à Hédauville, à Englebelmer, , Mesnil, ,Martinsart et Autheville ;
Quelques balles sifflent à nos oreilles ; aussitôt ravitaillement retour à Varennes à midi.
Départ à 15 h pour Bouzincourt, passé à Senlis, à Warloy Baillon ; retour à Contay à 22 heures.
Contay------
Ravitaillement à Pont-Noyelles
Voyage à Amiens
Promenade le matin à Albert ; photographié près d’une batterie.
Les…….passent l’après-midi ; promenade à Albert.
Voyage à Amiens.
-……….Contay…….
Ravitaillement à Warloy et à Mailly-Mallet.
Retour du capitaine Simon.
Ravitaillement à Pont Noyelles.
Contay.
Ma nomination de lieutenant me parvient.
Corvée à Amiens.
Retour d’Amiens à 10h.
Ravitaillement à Louvencourt.
Contay.
A 20 h banquet de la Ste Barbe au château de Vadencourt.
Ravitaillement à Louvencourt.
Ravitaillement à Warloy-Baillon.
Ravitaillement à Martinsart, Albert, Méaulte ; passé la nuit à Bouzincourt.
Contay ; ravitaillement à Louvincourt ; départ du capitaine Simon.
Messe de minuit en musique suivie du réveillon.
Ravitaillement à Louvencourt.
Réception le matin.
Ravitaillement à Louvencourt.
Départ à 9 h pour Amiens
Retour à Contay avec Alice
Ravitaillement à Bouzincourt
Contay.
Départ d’Alice. Allé à Amiens.
Ravitaillement par neige à Albert (Somme).
Fin
des écrits
Le 27 mai 1915 le lieutenant DURAND passe à le 7e SMA (section de munition d’artillerie) du 3e R.A.lourde (Voir le JMO), qui devient la 1e batterie de canons de 58 mm le 18 juin, et la 110e batterie du 58e RAC le 1e août 1915.
Il est mort pour la France suite blessures de guerre à Bouy (51), le 2 mars 1916.
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