Correspondance de guerre de GAUDIN Léon du 157e régiment d'infanterie, 1917-1919

Correspondance 1919 de Gaudin Léon, 157e RI

Campagne d' Orient. 1919.

 

 

Merci à Michel pour tous les document de son grand-père

Merci à pour la recopie à  Catherine, Marie-Thérèse, Christophe et Patrick.

Annie pour le "déchiffrage" difficile de quelques mots

 

 

 

Le 16 Janvier 1919

 

"Chers parents

Enfin voici terminé ce long et fatiguant voyage. Nous somme arrivés avant-hier soir ici à Neusatz où il y a la division. Nous sommes affectés depuis hier au 227e, le 157 n’ayant pas besoin de renfort. J’aimré autant resté ici que d’avoir retourné au 157 qui est encore à 140 kilomètres près de Budapest à Baja. Ici c’est une ville de 45.000 habitants.

Envoyez moi de suite 50F en mandat carte, c’est pour me faire un peu d’argent pour quand je partirai en perme, ce qui sera probablement dans le courant de Mars.

Inutile d’envoyez de colis, on est bien nourri, et on trouve à peu près ce qu’on veut.

La ville est assez bien le Danube en traverse une partie, le Français y est bien vu on est en Hongrie. Je vous écrirai plus longuement ces jours ci. J’ai du travail pour quelques jours, a tout nettoyer.

Donc au revoir chers parents. J’espère que ma carte vous trouvera en aussi bonne santé qu’elle me quitte.

Bon baisers de votre fils Léon. "

 

Sur la face imagée de la carte postale :

Le voyage des permissionnaires de l’Armée d’Orient. Je vous enverrai la collection.

 

Gaudin Léon 227e d’Infie   17e Cie    Secteur postal 516

 

 

 

Le 31 Janvier 1919

 

"Mes chers parents

Ainsi que je vous l’avais laissé prévoir, mon voyage a duré huit jours, je ne suis rentré que hier soir, après m’être promené un peu partout. Je suis revenu par Belgrade, là j'ai pris le bateau sur le Danube.

De Belgrade à Neusatz il faut 7 heures. Il ne m’est encore pas revenu de lettres du dépôt. Je n’attends guère de nouvelles fraîches avant le 20 février. Je souhaite que vous soyez tous en bonne santé.

Pour moi tout va bien, rien de nouveau par ici. Il y a un peu de neige, il fait froid c’est l’hiver.

Vivement quelques mois plus vieux pour sortir définitivement de ce maudit métier. Au revoir chers parents. Recevez les meilleurs baisers de votre fils.

Léon

Bien le bonjour aux parents et amis."

 

 

 

Le 10 février 1919

 

Bien chers parents,

" Deux mots pour vous dire que j’ai reçu ce matin quelques vieilles lettres du mois de Décembre venant du dépôt. Je n’en ai eu qu’une m’apportant des nouvelles fraîches, elle vient d’Henri et datée du 29 Janv.

Ils avaient déjà mon adresse. Ces jours ci j’en attends donc des vôtres. Ils me disent que vous allez tous bien et qu’Emile était parmi vous. J’attendrai donc avec patience un mot me racontant un peu tout ce qui se passe par là. Ici tout va bien.

En attendant de vous lire, je termine en vous embrassant bien affectueusement.

Votre fils. Léon. "

 

 

 

Le 26 Février 1919

 

Bien cher frère,

"Je m’empresse de venir répondre à ta lettre du 14 et à ta carte du 16 en ma possession depuis hier et me racontant la visite de l’ami Laboureau, il ne me verra pas, il sera revenu par ici avant que je parte. Je suis heureux de vous savoir tous en bonne santé, quand à moi tout va bien également. Blanche m’envoie un mot du 14.

Vous devez avoir commencé les avoines, ici il fait très doux. Rien de nouveau depuis ma dernière carte. Ne voyant rien de plus a raconter, je termine en t’envoyant ainsi qu’à tous de bons et affectueux baisers."

Ton frère.

Léon.

 

 

Neusatz le 9 Mars 1919

 

Bien cher frère

"Quelques mots aujourd’hui dimanche pour passer un petit moment avec vous. Je n’ai rien depuis ta dernière lettre du 24, j’espère que vous allez tous bien, s’il fait beau tu ne dois guère avoir le temps d’écrire vous êtes tous les jours à la charrue.

Ici il fait toujours assez beau. Je n’ai rien de nouveau à te raconter pour nous c’est toujours la même vie, on s’em… et c’est tout quand nous ne sommes pas occupés on ne sait pas quoi faire de notre corps.

L’attente d’avoir de vos nouvelles. Je te quitte en t’embrassant pour tous bien des fois."

Ton frère.

Léon.

 

 

 

Le 17 Mars 1919

 

Mes chers parents

"Je m’empresse de faire réponse à la lettre de Georges du 8 en ma possession depuis hier elle m’a fait plaisir d’avoir de vos bonnes nouvelles. Merci bien également pour le billet de 5F. Oui Emile n’a qu’a repiquer au truc, ça ne coûte rien d’essayer s’il pouvait encore en avoir 15 sa serait intéressant.

Je vois que le pays va se repeupler, maintenant que voici la démobilisation.

Si le beau temps a continué les avoines doivent s’avancer.

Ici il pleut depuis quelques jours. Rien de nouveau les classes 05 et 06 sont parties d’hier matin, vivement mon tour. La santé est excellente. Espérant que ces lignes vous trouveront de même je vous quitte en vous embrassant bien tous.

Léon."

Bien le bonjour aux parents et amis.

 

 

 

Szeged le 29 Mars 1919

 

Mes chers parents,

" Je n’ai pas pu vous écrire tous ces jours car il y a bien eu du changement depuis ma dernière carte.

Nous avons quitté Neusatz le 25 et actuellement nous sommes depuis 3 jours près de Szeged grande ville hongroise entre Budapest et Témessvar. Ca ne va bien fort, la révolution gronde, une bande de bolchéviks ont essayé d’attaquer le 210 à Szeged pour désarmer tous les soldats français et ensuite se jeter sur les Serbes mais ils n’ont pas réussi, 45  civils ont été tués par les mitrailleuses françaises, 8 soldats français ont été blessés.

Maintenant le calme est rétabli, mais dans tous les pays et gares entre Budapest, Témessvar, Szeged et Neusatz tout est occupé par nous. L’artillerie est dans les patelins aux alentours de Szeged prête à bombarder la ville au cas d’une révolte.

Le 210e fait la police de Szeged, tout rassemblement est dispersé à coups de fusils.

Le 227e est à Oroszlamos, ma Cie occupe la gare nous sommes environ à 25 kilomètres de Szeged prêts à intervenir au cas de quelque chose, le patelin ou nous sommes est bien calme, d’ailleurs c’est tous des cultivateurs, ils ont autre chose à penser qu’a se révolter."

 

 

Suite sur une 2e carte postale :

 

"Nous sommes tout a fait bien installés. Je ne demande qu’une chose c’est de rester la jusqu'à ce que je parte en perme. Les œufs ne sont pas chers 4 couronnes la douzaine sa fait 20 sous.

La santé est excellente. Je désire la même chose pour vous. Je ne sais pas quand cette lettre partira. Jusqu’à présent il n’y a encore pas de service postal d’organisé. Je vous tiendrai au courant de ce qui va se passer mais je ne croit pas que rien ne se produise d’ailleurs ils ne réussiraient pas. Ils ne nous en veulent pas, seulement ils voudraient que nous partions pour se jeter sur les Serbes et comme on ne veut pas les laisser faire, alors il y a des bagarres.

J’écrit à Henri en même temps qu’a vous.

Au revoir donc chers parents.

De tout cœur je vous embrasse

Léon

Amical bonjour aux parents et amis"

 

Agram (?) 12-1-19 2h soir

 

"Tout va bien

Direction Budapest

Bons baisers à tous

Léon Gaudin"

 

 

 

Dimanche 19 Janvier 1919

 

Chers parents,

"Je viens causer un peu avec vous, et vous tenir au courant de ce qui se passe.

Je n’ai pas à me plaindre d’être tombé au 227e, on est tout a fait bien nourri, on ne fait pas grand-chose, on prend juste la garde des ponts et en ville on fait des patrouilles mais la population est bien calme, elle n’a guère envie de broncher. C’est la meilleure vie qu’à Florina. On ne s’aperçoit pas que ces gens ont été vaincus, les cinémas, théâtres, bals et réjouissances publiques marchent comme si rien n’était.

Ils n’ont jamais crevé la faim comme on l’a dit, les boulangeries, boucheries et pâtisseries sont peut-être mieux approvisionnés qu’en France. On voit que personne ne souffre.

Notre billet de 5F vaut 18 – 100F valent 380.

On consomme c’est un avantage pour nous. La santé est bonne et je souhaite la même chose pour vous tous. J’ai écrit au D.I. pour avoir les lettres qui m’y étaient adressées.

Donnez de mes nouvelles à Emile je ne lui écrit plus, pensant bien qu’il n’est plus à Cosme.

Je termine en vous embrassant de tout cœur.

Votre fils Léon Gaudin

227e Infie 17e Cie 

S. P. 516

 

Bien le bonjour aux parents et amis

 

 

Sur la face imagée de la carte postale :

Cette vue représente le Danube et la citadelle ou est internée l’escorte au fameux maréchal Mackensen, lui est seul dans un château à 12 km d’ici.

C’est le Danube. Nous sommes catonnés à 200 m de ce pont dans des baraquements. A bientôt, Léon

 

 

 

 

Le 23 Janvier 1919 7h soir

 

"Mes chers parents

Quelques lignes pour vous dire qu’à l’instant on vient de me prévenir que part demain matin pour convoyer un train je croit que c’est à Uri-Palanka, ça doit être en Serbie.

Alors attendez –vous a être quelques jours sans nouvelles. Je ne serai peut-être pas de retour avant 8 jours. Rien de nouveau à part ça, la santé est bonne et je désire la même chose pour vous tous.

Bons baisers de votre fils Léon"

227e d’Infie 17e Cie S.P. 516

 

 

 

 

Neusatz 24 Février 1919

 

Bien cher frère

"Quelques lignes aujourd’hui pour entretenir la correspondance et vous dire que sa va toujours bien

 Hier j’ai eu une brassée de vieilles lettres venant de Florina, elles étaient du commencement de Janvier. J’en attends des plus fraîches ces jours-ci votre dernière est du 9.

Ici il fait très doux s’il fait ce temps la chez nous, vous allez commencer les avoines. Encore un mois qui se tire, vivement que Mars fasse pareil. Je ne serai pas loin du départ. J’en ai bien marre de cette vie la.

Ce n’est qu’une bande de salauds de ne pas nous faire partir, ils n’ont qu’à envoyer des jeunes classes pour nous remplacer, sa fait 17 mois que je ne vous ai pas vu.

Dans l’espoir que cette carte vous trouvera tous en bonne santé.

Je te quitte en t’embrassant bien des fois pour tous.

Léon"

 

 

 

Le 3 Mars 1919

 

"Mes chers parents

Seulement quelques lignes en attendant de vos nouvelles. Je n’ai rien reçu depuis la carte de Georges du 16.

Vous ne devez guère avoir le temps d’écrire s’il fait le même temps qu’ici, il fait beau temps. Si c’est la même température chez nous, les avoines ne doivent pas avoir bon temps.

Rien de nouveau par ici. Tout va bien pour moi. Je souhaite la même chose pour vous.

A bientôt de vous lire.

Je vous embrasse tous bien des fois. Votre fils qui vous aime."

Léon.

 

 

 

Le 4 Mars 1919

 

Mes chers parents

"Sans plus tarder je m’empresse de venir répondre a la longue lettre de Georges du 24 et dont je vous remercie beaucoup pour toutes les nouvelles qu’elle m’apporte. Je voit que la jeunesse du pays et des environs s’émancipe question mariages. Ils ne perdent pas de temps, il ne faut pas s’en faire la dessus il y en aura pour tout le monde.

Quand à moi je n’ai aucune idée d’arrêtée a ce sujet, c’est le moindre de mes soucis. Je suis heureux de vous savoir tous en bonne santé pour moi sa va tout a fait bien également. D’après ce que vous me dites il ne fait pas bien bon au pays. Ici c’est le contraire, on se croirait au printemps il fait un temps superbe, il doit faire plus chaud qu’en France.

Il ferait bon faire les avoines

 

Sur la face imagée de la carte postale :

Oui l’oncle Georges ferait pas mal de me faire faire la noce en rentrant il commence d’être temps pour lui. Ma grand-mère doit bien reluquer les jeunes filles en allant à la messe.

 

 

Oroszlamos le 30 Mars 1919

 

Mes chers parents

"Quelques instants après vous avoir écrit mes deux cartes d’hier, j’ai reçu deux lettres, une de Georges du 16 et celle d’Emile du 20 m’annonçant que vous étiez tous en excellente santé ainsi que l’arrivée d’Henri et de Blanche. Je vois avec satisfaction que malgré que le temps ne soit pas bien favorable, les travaux s’effectuent assez bien

 Ici aussi il tombe d’assez fortes giboulées. Tout va bien pour moi. On coule une existence tranquille dans la grande plaine de Hongrie, ces pays sont très riches comme agriculture, ce n’est que des plaines immenses, c’est très bien cultivé, comme instruments agricoles ils sont mieux outillés que chez nous.

Rien de plus a vous signaler.

Souhaitant que ces lignes vous trouvent tous bien portants.

Je termine en vous envoyant toute mon affection et de bons baisers.

Votre fils Léon"

 

 

Oroszlamos le 3 Avril 1919

 

Mes chers parents

"Ne sachant guère quoi faire aujourd’hui j’en profite pour venir tenir conversation avec vous. Je m’empresse de vous dire que rien de particulier ne s’est produit depuis notre arrivée dans ce patelin, nous vivons dans le calme le plus absolu et je pense bien que rien de fâcheux ne se produira avant mon départ qui sera j’espère a la fin du mois. Je n’ai pas reçu d’autres nouvelles depuis celles du 20.

On ignore tout ce qui se passe ne recevant ni lettres ni journaux.

A part ça tout va bien et de tout cœur je souhaite que cette carte vous trouve en excellente santé.

En attendant l’heureux plaisir de vous lire je termine en vous envoyant mes bons et affectueux baisers."

Votre fils

Léon

 

 

 

Marseille le 30-10-14

 

Mon bien cher frère

"Je t’envoie ce petit souvenir qui te fera connaitre le Père Supérieur et les bonnes Dames et infirmières qui nous soignent. Je suis assis sur le banc au milieu de 4 artilleurs, je dresse un peu la tête mais je ne suis pas trop mal.

Je vais tout a fait je suis convalescent ma jambe tire encore un peu je compte rester ici jusqu’aux environs du 15 11bre tu pourras m’écrire encore ici si ma lettre ne met pas longtemps à te parvenir.

Le plus long temps que je pourrais rester ici sera le meilleur, les convalos sont supprimés, je tacherais tout de même d’aller au pays en passant. J’ai eu de tes nouvelles avant-hier du 20 oct par Blanche.

Je vois que tu n’es pas malheureux vers la vieille  et son café au lait ce Méault, malheureusement ça ne durera pas. J’espère et te souhaite que tu puisses toujours te garer et trouver de bons coins pour le jour et la nuit.

D’ici que je sois rentré à Orléans et reparti sur le front l’année ne sera pas loin d’être finie si seulement la guerre y était, je crois qu’elle sera longue. Ne perdons pas courage avec Dieu ns en reviendrons, je fais faire une bonne Ste Communion dans ces jours de fête pour qu’il nous protège tous.

 

Ton frère qui t’aime et t’embrasse bien fort

H. Gaudin

 

    

 

Son carnet de campagne : Cliquez ici

Sa correspondances 1917 en Orient : Cliquez ici

Sa correspondances 1918 en Orient : Cliquez ici

Sa correspondances 1919 en Orient : Cliquez ici

Son carnet de Chansons : Cliquez ici

 

Contacter le propriétaire des documents de Léon GAUDIN

Vers d'autres carnets ou témoignages de guerre 14/18

Retour accueil