Publication :
octobre 2008
Mise
à jour : Juillet 2024
Émile GUYON avec l’uniforme du 171ème
régiment d’infanterie
Prologue
Monique Sancey
nous dit en 2008 :
« Je veux bien vous
envoyer le petit carnet de mon grand-père afin que vous le transcriviez, il est
encore assez lisible, mais l'écriture passe et c'est écrit bien petit.
Les premières pages
constituent son journal, pour les dernières à l'envers du carnet ce sont des
listes de noms et ses petits comptes personnels.
Je vous laisse juge
pour en faire bon usage.
Je n'ai
malheureusement pas de photos de groupes, mais si jamais il m'en passait entre
les mains, j'essaierais qu'elles vous soient confiées, car c'est aussi un
sauvetage de pièces qui risquent de disparaître avec nous. Continuez votre
œuvre. »
Contacts
avec des internautes depuis la mise en ligne (en 2008) :
Yannick J.. ; contact en 2008 :
« Bonjour, tout
d'abord, je vous adresse toutes mes félicitations pour votre site. Une vraie
mine d'informations pour la première guerre mondiale.
En parcourant votre
site, j'ai découvert deux choses importantes concernant mon arrière-grand-père.
La première est le carnet du soldat Guyon,
qui comme le régiment de mon grand-père a été sur le front d'Orient et à
Salonique. La deuxième est une photographie du 235e régiment d'infanterie (la
deuxième). Mon arrière-grand-père (nommé Pierre Joubert) faisait partie du 235e
régiment d'infanterie. »
Robert M. ; contact en 2020 :
« Bonjour, merci
d’avoir diffuser ce témoignage, le nom de mon
grand-père est cité dans ce carnet. Malheureusement le mail de Monique ne répond
plus en 2020. Elle a certainement changé son adresse. Dommage ! »
Remerciements
Merci à Monique S. pour le
carnet de son grand-père.
Merci à Patricia Guinard pour la recopie du carnet sur
un fichier word.
Merci à Philippe S. pour
les corrections éventuelles et certaines recherches.
Nous avons ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes
et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit. Pour
une meilleure lecture, j’ai volontairement ajouté des chapitres, sinon le reste
est exactement conforme à l’original.
Introduction
Émile Lucien Joseph GUYON est né en février 1880 à
Pompierre (Doubs). A son incorporation en 1901, il déclare être cultivateur et
intègre le 109ème régiment d’infanterie de Chaumont. Il sort caporal de son
service militaire en 1904. En août 1914, il est affecté (administrativement ?)
au 171ème régiment d’infanterie.
171ème régiment d’infanterie
Grace à la lecture des lieux qu’il va citer, on peut penser
qu’il a dû rester au dépôt du 171e RI jusqu’au 23 février 1915, date où il dit
partir au front.
Résumé des passages depuis l’arrivée du début de la campagne.
Parti le 1er août à
Restez 3 jours à Béchaud. Parti à Valdoie le 4 août et restés jusqu’au 22 août.
Parti de Valdoire pour Offemont le 22 jusqu’au 29 août.
Rentrez à Belfort le 29 jusqu’au 1er octobre à la caserne Oudine (?)
Parti en Alsace Montreux-Vieux.
Le 1e octobre restés jusqu’au 10 octobre.
Parti le 10 à Lepuy Gy puis à Dannemarie jusqu’au 11, puis reparti le 11 au 12 à Gommersdorf.
Reparti à Belfort dans la journée du 12 à la caserne Friederichs.
Resté jusqu’au 16 décembre. Parti à Valdoie du 16 au 17 et restés jusqu’au 7 février 1915.
Repartit le 7 février pour Belfort à la caserne jusqu’au 23 février.
Départ pour le front le 23 février à 2 h de l’après-midi arrivé le 24 à la garde de Sorcy.
Parti le 27 pour St Martin jusqu’au 28 février.
Parti le 28 pour Void jusqu’au 3 mars entre à la 3è Cie ce dit jour.
Parti de Void pour Thiaucourt le 3 jusqu’au 5.
Parti de Thiaucourt parle train jusqu’à Baccarat dans la journée du 5 au 6 du matin.
Parti de Baccarat à Azerailles du 5 au 6. rester 16 jours.
Parti d’Azerailles du 16 mars à Neuve-Maison jusqu’au 20.
Parti le 20 de Neufmaisons pour Badonviller ; la ferme du Chamois.
Combat engagé le 22 mars à Badonviller (*).
On a resté du 20 au 29 dans la ferme du Chamois à faire des tranchées.
Parti du Chamois le 29 mars au soir jusqu’à Bertrichamps.
Parti de Bertrichamps le 30 mars jusqu’à Moyen le 31.
Parti de Moyen le 31 jusqu’à Blainville-sur-L’Eau le 1e avril.
(*) : L’attaque de Badonviller le 22 mars 1915 a été conduite
par la 141e brigade plus le 171e RI (de la brigade active de Belfort) qui avait
été mis à sa disposition. L’analyse des JMO correspondants montre que seul le
parcours du 171e RI à partir de fin février correspond bien au carnet.
Passé tout le mois d’avril et 14 jours du mois de mai.
Parti le 14 mai pour la Croix St Jean au Bois d’Ailly rester 24 jours sous obus et balles.
Parti au repos à Koeur-la-Petite le 8.
Parti de Koeur le 8 au 9 jusqu’à Grimaucourt.
Parti de Grimoncourt le 9 jusqu’au 10 juin. Passé la nuit en gare de Sorcy.
Embarqué à Duand à 3 h du matin.
Parti pour Dugny jusqu’à Ambly.
Remonte aux tranchées au bois Chevalier du 16 juin au 24 juin.
Parti en repos à Ranzières le 24 juin jusqu’au 30 juin.
Remonte aux tranchées du Montotot du 30 juin au 20 juillet.
Parti en repos le 4 à 10 h ½ du soir arrivés pour coucher le 5 au matin après 18 kilomètres à Récourt.
Parti de Récourt le 5 au matin, arrivé à Nicey à 11 h du matin.
Avons passés du 5 au 27 en repos complet, mais exercice tous les jours et revues des généraux et décorations.
Parti le 2 septembre de Nicey à 5 h du soir marcher jusqu’ à 7 h du matin le 3 septembre ; 5 kilom.
Couchés à Remicourt (51) du 3 au 4 septembre.
Parti de Remicourt le 4.
Arrivés à Villers-le-Sec le 5 à 7 h du matin marche de 30 kilomètres.
Reparti le 5 de Villers-le-Sec à 11 h du soir ----- jusqu'à Couvrot marche de 28 kilom.
Parti de Couvrot le 6 à minuit marche de 22 kilom. Arrivés à Fontaine-sur-Cooles.
Reparti le 7 marche de 6 kilo.
Toucher la nouvelle coiffure (casque) le 13 septembre.
Parti de Cooles le 20 septembre en auto pour Châlon à l’hôpital d’évacuation. (*)
Le régiment et parti le même jour pour l’offensive.
Donc quitter le régiment le 20 septembre à 7 h du soir.
Passé la nuit à l’hôpital de Chalon.
Embarqué à 3 h 20 de l’après-midi du 21 septembre.
Passé en chemin de fer du 21 Au 23 jusqu’ à 5 heures du matin.
(*) : Il est malade (FM)
Parti de l’hôpital de Larressore (65) le 6 octobre 1915.
Passé du 6 au 8 octobre au train jusqu’à Pompierre.
Restés 8 jours. En permission chez nous.
Reparti le 16 au soir arriver à Belfort, couché à Belfort du 16 au 17 oct.
Reparti à Valbonne à la 39e compagnie. (*)
Le départ de garde du 30 octobre au 6 novembre. Restez jusqu’au 7 novembre à Valbonne.
Parti à Besançon pour le renfort de Serbie le 7 novembre.
Coucher la nuit du 7 au 8 à la caserne Charmont. (**)
Parti à Pirey le 8 novembre. (Il passé dans la réserve au 235e RI le 7 décembre 1915)
Parti de Pirey le 20 janvier 1916 pour Pouilley-les-Vignes.
(*) : La Valbonne était un camp d’entrainement pour les
réservistes situé entre Lyon et Ambérieux. C’est donc juste après qu’il est
passé dans la réserve au 235e RI.
Les compagnies numérotées supérieur à 30, sont des compagnies en
formation et en attente d’une affectation.
(**) : La caserne Charmont était à Besançon, à proximité de
Pirey et Pouilley-les-Vignes où il se rendra les jours suivants.
Parti de Pouilley-les-Vignes le 27 janvier pour Palente (*) jusqu’au 2 février. (*)
Embarquez pour Salonique le 3 février à 2 heures du matin.
(*) : « Palente » est probablement le
quartier ouest de Besançon où se trouvait un préventorium (peut-être que des
soins ou vaccinations lui étaient encore nécessaires avant de partir en Orient ?)
Arrivés à Toulon à 7 heures du matin le 4.
Embarquez sur le bateau Lutétia à 9 heures du matin parti du port de Toulon à 4 h du soir.
(*) : Le 235e RI entier est déjà parti en Orient le 18/10/15.
Lui, embarquant à Toulon le 3 février 1916, il devait donc faire partie d’un
renfort (Pas trouvé d’info au JMO. Nous avons recherché les missions faites par
le bateau Lutétia mais pas trouvé d’info sur un
départ de Toulon le 4 ou 5 février).
Arrivée en face de l’ile de Malte le 6 février à 1 h de l’après-midi.
Arrivée au port de Salonique le 8 à 5 h du soir débarquez à 5 h ½ en ville avons fait 5 kilom pour venir au camp Zeitenlik.
Avons monté nos tentes à 9 h du soir couchés deux nuits dessous.
le 10, au soir nous avons occupés les baraquements.
Aujourd’hui 11 février grande pluie d’averse l’après-midi.
Aujourd’hui 18 février journée de vent et de pluie épouvantable. Envoi d’un porte-billet le 21 février.
J’ai visité Salonique le 21 en compagnie de 3 caporaux. Avons vu les ?
Le 1er et le 2 mars un temps épouvantable pluie et vent.
Envoyez 16 lettres et cartes à Pompierre, 5 à Gustave, 6 à Louis et 1 à Joseph, 7 à Cubrial et 2 à Soyes, et à l’hôpital 3 --- pour le mois de février 1916.
Aujourd’hui 5 mars suis été me promener à Salonique belle journée.
Envoyez le 7 lettres à Gorgine, une à Léon, 3 à Cubrial. Reçu le 10 une lettre de Pompierre, reçu 2 lettres de Ferdinand, 1 de Gustave, 1 de Bouchutienne.
Le 27 de mars, escadrille d’avions boches ont fait beaucoup de dégât sur la ville surtout beaucoup de civil tués et du matériel du génie français et une 20 de tués.
Envoyez 10 francs à Gustave le 18 avril. Envoyez 120 francs à Gorgine le 22 avril.
Nous avons eu la visite d’un zeppelin le vendredi 5 mai à 2 heures du matin. Il a été abattu ½ h après par les artilleries de Karaburun il est tombé à 12 kilomètres de Salonique dans les marais toute sa -------- a été asphyxié.
Envoyez ce jour 2 paires de souliers à ma fille.
Avons passez un beau 14 juillet On a été se promené à Salonique On était tous brindezinc.
Envoyez 3 paires de souliers le 9 août 1916. Reçu la lettre du 25 août m’annonçant réception des souliers du 9 août.
Depuis le 9 février on est resté au camp de Zeitenlik jusqu'au 5 sept.
Parti le 5 pour Karaburun. Suis restez 5 jours aux écuries des chevaux puis est repris mon service à la compagnie 12. Restez un petit Cons----- (?) jusqu’au 20. Rentrez au camp de Zeitenlik.
Le 21 au matin au 22 et montez en train pour Ekshisou. Couchez devant ce village et repartit à Kait à la disposition du génie pour réparation des routes le 23 jusqu’au 13 octobre 1916.
Ai envoyez le 27 sept. 130 francs à Georgine Et 20 francs à Gustave. Suis été admis à la solde mensuelle le 1er octobre 1916 dont j’ai donné 10 francs à l’occasion de la solde.
Parti de Kait le 14 octobre au matin avons fait 15 kilomètre avons campé à Banica et reparti le 15 à 4 h du matin.
Avons fait 18 kilomètres et campé à Florina reparti le 16 à 1 h de l’après-midi jusqu’à Dragos qui nous ont fait 20 kilo dans les jambes. Avons couché et mangé à Dragos.
La nuit du 15 au 17 et avons rejoint nos compagnies nouvelles du 371e à 9 h de l’après-midi du 17. (*)
Affecté à la 22 compagnie où j’ai retrouvé Larette sergent-major et le sous-lieutenant Joigneau qui avait été avec moi au début de la campagne. À l’heure actuelle nous sommes en réserve aux avant-postes du 21 au 26 bien tranquille.
Pris les avants poste du 26 au 7 novembre.
Entrée au bureau provisoirement à l’occasion de l’évacuation du chef. Restez 4 jours au village de Dragos.
Reçu le 9, 12 lettres à la fois du 30 octobre au 16 novembre.
J’ai envoyez 100 f à Georgine le 1er octobre 1916.
Descendu des tranchées le 9 novembre à Dragos ou j’ai vu Alexandre la 1ère fois. Et le 19 dont j’ai appris la blessure peut être la mort de Gustave Lomont et j’ai reçu une lettre d’Émile Abry étant à l’hôpital 91ème chambre 2, Salonique
Parti de Dragos jusqu’ au 13
fait 16 kilomètres couché à Urbeni.
Repartit le 4 au matin pour Négocani
23 kilomètres.
Nous avons couché 2 nuits dans le pays et repartit croyant
aller au repos long.
Les Bulgares avaient déménagé et il a fallu poursuivre.
Le fait qu’on est entré dans Monastir le 19 au matin,
avons couché aux avant-postes la nuit devant la ville et le lendemain nous
sommes venus à 3 kil en avant prendre position car il n’y avait aucune troupe
devant les Bulgares.
Voici 4 jours déjà fait dans un bombardement furieux
d’artillerie le 2 nous avons 2 tués, 5 blessés. Aujourd’hui 3. Nous sommes
assez tranquille il est 4 h du soir.
Aujourd’hui 1er ait envoyez 170 f à Georgine et a Gustave
et 20 à Marthe pour leur Noël.
Nous restons aux avants postes du 20 nov. au 9 décembre et
du en réserve jusqu’ au 12.
Est eu la fièvre.
Cela m’a tenu 8 jours. Mis a
l’infirmerie du régiment du 13 au 20 au matin rentrez à la compagnie le dit
jour, La Cie était au repos à Monastir.
Travail de nuit et repos de jour. Remontez aux avant-postes la nuit du 25 au 26 secteur assez tranquille.
(*) : Le 235ème régiment d’infanterie est dissous le 1er
novembre 1916. Les hommes sont répartis aux 242e, 260e et 371e régiments d’infanterie.
Envoyez à Georgine 120 f le 2 janvier 1917. Envoyez de
l’argent d’Orient en France 710 f.
Relevez des avants postes du Piton Perras.
Après 15 jours de séjour tout le temps assez tranquille et
sans aucun blessé.
Le 9 janvier 1917 ait reçu un colis de Marthe ce même
jour. Avons restez 10 jours au repos à Monastir.
Remonté aux avant-postes du 19 au 20 au Piton Martin
redescendu au repos le 31 au soir à Monastir.
Touché la payes le 1er février et j’ai expédiez 100 f à Georgine le dit jour…
Une série de patronymes est inscrite sur 3 pages :
Contrôle de la 4ème section à Coole.
Sous-lieutenant Maistre
- Sergent Tournier,
classe, 1901, 7ème escouade
Robardet caporal
1913
Brustloin 2ème
1912
Chardon 1ère
classe 1903
Rochet 2ème
classe 1901
Sadonet idem
1900
Léger idem 1912
Chartel idem
1910
Ally 1ère classe 1915
Sergent Guyon
1900
Ferrier caporal
1912
Lorat 2ème
classe 1912
Robert idem 1907
Bouchu idem 1914
Chatillon idem
1913
Viullemin 2ème
classe 1902
Boffil 1ère
classe 1911
Balnet conduct. 1900
Gubert cycliste
1912
Duvet 2ème
classe 1914
Renoult tambour 1902
Contrôle de la 29ème Comp.
Le capitaine Genoud
- Le sergent Focrier
Jeambon
- Le caporal-fourrier Bégeot - L’adjudant
Desivaux
1ère section 1ère chambre :
Guyon sergent - Lenoir caporal - Auperout caporal – Parrot – Gerbat – Brachotte – Pernot – Girauton - Chambatz – Fugier – Monnet – Budin – Chaverot - Avise – Ameyer – Maitrejean – Chantemps – Lapoire – Chapenay – Petot - Senften - Guy Delorme – Galimiche.
La suite : Émile GUYON est évacué le 28 juin 1917 pour maladie à l’hôpital d’Holeven, près de Monastir. Évacué vers Salonique en août 1917, puis vers la France en septembre 1917, il rejoint son dépôt d’origine (Besançon) et y reste jusqu’en février 1919.
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