Merci
à Jean-Claude, pour le carnet de son grand-père
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Début 1916 : Le service militaire, le départ
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Fin 1916 : Je suis passé coiffeur
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Aisne, 1917 : Première permission, dépôt divisionnaire
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Avril-août 1917 : Aisne, les tranchées, le baptême
du feu
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Sept. 1917 : Région parisienne, la grève des
métallurgistes
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Oct.-déc 1917 : Aisne, Chassemy, fort de la Malmaison
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janv.-mars 1918 : Aisne, carrières de
Montparnasse, les gaz
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Mars-juin 1918 : Aisne, secteur de Soissons, avancée
des Allemands
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juin-sept. 1918 : Oise, Vosges, secteur de
Baccarat, la blessure, la permission
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Sept-nov. 1918 :
Marne, secteur de Suippes, l’armistice
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Avril-juin 1919 : Paris, la grève et l’enterrement
du Général
Mes passages pendant la
grande Guerre et pendant mon service militaire
A partir du 9 janvier 1916
au 24 Août 1917
Mon retour dans le civil
Lorsque je suis parti pour
mon service militaire le dimanche 9
janvier 1916, de Bessines-sur-Gartempe
(Haute–Vienne), j’ai rejoins le 78ieme Régiment
d’Infanterie à Guéret
(Creuse).
Là dès mon arrivée, on
nous a habillé et quatre jours après, on nous a fait
prendre le train pour aller à Limoges.
On nous a fait cantonner
au Maloubier
dans l’usine même.
Dès le lendemain, l’on a
commencé à nous faire faire des
exercices là-haut au Masdelage
et ensuite des marches vers Couzeix, Le Palais et beaucoup d’autres endroits
aux environs de Limoges.
Puis nous sommes partis à la fin avril pour aller à Lavaufranche dans
la Creuse.
Là nous étions en
cantonnement ainsi qu’à Saint-Martial
et aux Mines de Mont-bras (Montebras).
Là nous avons toujours
continué l’exercice et les marches. Nous allions faire des marches du côté de Soument (Soumans) et de Boussac ainsi que du côté de La Nouailles (?)
dans l’Allier.
Là nous l’avons quitté le lundi 6 octobre pour venir à Guéret nous faire habiller.
Là on y est resté quinze
jours, nous ne sommes partis que le dimanche 22 octobre 1916 pour rejoindre le 63ième Régiment d’Infanterie
à Saint- Sulpice -Laurière car nous venions d’être
versés au 63ieme d’Inf. pour former le bataillon de marche faisant parti du secteur
188.
Nous sommes venus le
former dans l’Oise.
Nous sommes descendus du
train à Chaumont-en-Vexin dans l’Oise
le lundi 23 octobre. Mais nos
cantonnements n’étaient pas là, nous avions encore quinze kilomètres à faire à
pied avec nos sacs complets, alors on s’est mis en route.
Nous sommes passés à Bouconvilliers et
nous sommes arrivés à notre cantonnement à Bachaumont (?).
Là nous étions toute la
compagnie dans la même ferme.
Je suis passé coiffeur de
la compagnie, j’étais un des plus tranquilles de la compagnie.
Mais de là nous sommes
partis le mercredi 15 novembre 1916,
nous sommes allés prendre les autos à Bouconvilliers puis nous avons pris la direction du front.
Nous sommes venus à Jaulzy dans l’Aisne.
Là on nous faisait faire
des tranchées de soutien en cas
d’attaque. J’étais toujours coiffeur de la Cie et comme je n’avais rien à
faire, lorsque tous les copains étaient au travail, j’allais me promener vers les lignes de chemin de fer, voir les
villages aux alentours.
Un jour je suis allé au
plateau de Quennevières (*), les carrières Navret (?), Bitry, Attichy, Croutoie
(Croutoy), La Maison Blanche.
De là nous avons repris
les autos pour venir au repos à Moussy-le-Neuf
dans la Seine-et-Marne où nous arrivés le mardi 5 décembre 1916.
Là nous y avons passé
plusieurs jours bien tranquilles.
Ensuite nous avons repris
les autos encore une fois le vendredi 15
décembre pour aller travailler dans la forêt de L’Aigle (Laigue)
à Choisy-aux-Bacs (au bac) dans
l’Oise.
De là je suis allé visiter
les patelins aux alentours.
Je suis allé à Compiègne, au château de Cheielle (?),
à Cuvilly, Ressons-sur-Matz, Laneuville (La Neuville-sur-Ressons), Riquebourg (Ricquebourg).
De là nous sommes partis le
lundi 25 décembre à pied pour aller
au Mesnil-Amelot
dans la Seine-et-Marne.
(*) Le plateau de Quennevières fut l’objet de nombreux combats
sanglants, notamment en 1914 et 1915.
De là, je suis parti en
perme pour dix jours.
Je suis allé prendre le
train à la gare de Mitry-Clet (Mitry-Claye) pour venir chez moi à Bessines.
Puis lorsque j’ai été de
retour de perme, j’ai retrouvé les copains à Saint-Marc (Saint Mard),
là on prenait la garde à la gare de Damartin (Dammartin-en-Goële).
De là, je suis parti le jeudi 8 février 1917 pour aller en
renfort au 265ieme d’Infanterie au dépôt divisionnaire (*)
qui se trouvait à Arsy
dans l’Oise. On y faisait des stages en attendant son tour pour monter aux
tranchées.
Moi j’ai fait un stage de
grenadier, j’ai été reçu dans les premiers c’est à dire grenadier d’élite, me
donnant droit à l’insigne dorée. Et comme tout les dimanches, on avait repos,
on allait se promener dans les villages aux environs. Je suis allé à Frenoix-la-Rivière (?),
au Grand-Fresnoy.
Puis le dépôt
divisionnaire c’est déplacé pour aller à Chevincourt
le lundi 9 avril 1917, puis j’ai
quitté le dépôt divisionnaire le mardi
10 avril pour partir renforcer le régiment.
Nous sommes passés à Margnit (Margny- sur-Matz), Noyon. Nous avons
couché à Grangru
(Grandrû) dans l’Oise. Nous sommes
partis le lendemain matin mercredi 11
avril et nous sommes passés à Baboeuf, Chauny, Ternier (Tergnier) et
Moël (Moÿ-de l’Aisne) dans l’Aisne.
(*) : Il s’agit du dépôt divisionnaire de la 61e division d’infanterie, appelé DD61, dans les textes officiels
Extrait du Journal de Marches du
265e RI
On est passé par le bois d’Hynacourt (Hinacourt), à Séricie (Cerizy), La Jolie (?) et
on allait à la côte 116.
Carte du Journal de Marches du 265e
RI, on y distingue la cote 116
Ensuite nous sommes
remontés le mercredi 30 avril à Ly-Fontaine et à Moy.
De là nous sommes
redescendus le mardi 26 juin au
repos à Hesmery-Hallon (Esmery-Hallon) dans la Somme.
Là on ne faisait rien, on allait se promener à Ham.
Puis le mercredi 13 au soir, nous avons eu l’ordre de remonter en ligne
le vendredi 14 juillet au matin.
Nous avons quitté Hesmery-Hallon pour passer à Ham et à Douchy où nous
avons deux nuits et deux jours dans des petites baraques en planche.
Alors on est reparti
toujours à pied le samedi 16 au
matin pour passer à Etréllier
(Etrelliers) et nous sommes venus
cantonner à Savy.
Le mercredi 18 juillet, nous sommes montés en ligne à l’octroi de Saint Quentin.
Le vendredi 27, nous sommes
venus en réserve à Roupir (Roupy) et le lundi 30 juillet, il a fallu remonter
au bois d’Olnon (Holnon) pour renforcer le 5ieme Bataillon et nous sommes redescendus
le mercredi 8 août à Vaux (Vaux-en
Vermandois) dans des baraquements en
planche et nous sommes montés en réserve le samedi 18 à l’Epine d’Allons (Dallont) et à Fayet.
Nous sommes montés en
ligne le lundi 27 août.
Nous sommes descendus en
réserve à Savy et nous en sommes
partis le mardi 4 septembre pour
aller cantonner à Marc l’église (Marqueglise) et le mercredi
5 septembre, nous avons pris les autos pour nous conduire à Villeron (Seine
et Oise) (Val d’Oise)
Nous y sommes arrivés le jeudi 6 septembre dans la journée. De
là on pouvait venir se promener à Paris,
l’on est allé aussi au Louvres, à Chenevrière (Chennevrières-lès-Louvre), à Saint Vémarc ( ?)
Le samedi 22 septembre, il a fallu partir pour Saint Denis pour la grève des métallurgistes. Nous étions logés
dans la caserne du 1er Zouaves. Nous y sommes restés six jours.
Nous étions à Paris tous
les soirs. (*)
Nulle part dans le journal du 265e RI, il est écrit que des soldats
sont partis sur Paris pour cette grève.
Par contre, le 5 octobre on y lit : « ...Les unités détachées dans les forts de Paris
sont relevées »
Le samedi 29 septembre, nous avons eu les autos qui sont venues nous
prendre à la caserne pour nous ramener à Villeron et nous sommes repartis
le jeudi 25 octobre.
Nous avons pris le train à
Louvres et nous sommes descendus à Lompont dans l’Aisne (Longpont) le 26.
On est parti à Piev ( ?), à
Surviller
( ?), Poterit
( ?) où nous avons passés la nuit et le
27, on est passé à Saint-Pierre ( ?), à Ponpoint (Pontpoint) où nous avons passés la nuit et le 28, on
est passés à Pally
( ?), à Mortefontaine, à Pont-Sainte-Maxence et Vailly-sur-Aisne.
On est venu cantonner dans
les carrières de Chasmy
(Chassemy) dans
l’Aisne.
On en est parti le mercredi
7 novembre pour aller à Aizy (Aizy-Jouy) dans
la carrière du projecteur. Là on
était en pleine attaque, puis nous avons été prendre position à Chavignon le jeudi 8 et à Pargny-Filain.
Le samedi 10, nous sommes venus en réserve au Fort de Malmaison et le jeudi 15 novembre, on s’est déplacé
pour aller en réserve du bataillon de gauche aux carrières de Montparnasse.
Le 19 nous sommes allés au petit repos à Sancy-les-Cheminots encore dans une carrière.
Le mercredi 28 novembre, on est parti pour monter aux Bruyères, le fameux village à coup de main (*).
Le mercredi 5 décembre, nous sommes allés à la carrière de la
Kommandantur, et le 14, nous sommes
allés au petit repos dans la carrière de
L’Hirondelle et le 23, on est
parti pour le bois d’Erlye (?).
(*) : C’est exact : Une reconnaissance (23 hommes) est
envoyée, le 21 nov., dans les ruines du Port, pour nettoyer
la rive sud du canal et ramener des prisonniers. Il n’y aura pas de pertes, ni
de prisonniers.
Le mercredi 2 janvier 1918, on est venu en réserve à la carrière de Montparnasse et le 11, on
venu à Pinon.
Le 20 janvier, le régiment est allé dans la caserne de Soissons et de là, je suis parti en
perme de dix jours.
J’ai pris le train à Siry-Vermoise (?).
Je suis rentré de perme le
lundi 4 février et j’ai retrouvé
tous mes copains, toujours à Soissons.
De là, nous sommes partis le 7 pour passer à Celle-sur-Aisne et on est venu cantonner à la carrière de Sancy-les-Cheminots et le dimanche
17 février, on est remontés aux Bruyères.
Le 25, on est venu en
réserve à la carrière de Montparnasse.
Le mardi 12 Mars, on est monté en ligne au
bois d’Erlye
(?) et c’est ici que le dimanche 17 Mars,
à six heures du soir, on a eu un bombardement par obus au gaz jusqu’à dix
heures du soir. On se demandait si ce n’était une attaque que les boches
voulaient nous faire.
Mais malgré cela, nous
avons eu assez de mal, on a évacué environ cinquante par compagnie. (*)
Le 20 au matin, nous avons eu un coup de main des boches et un
bombardement bien nourri qui a duré plus d’une heure. Mais malgré tout ça,
Ils ne sont pas arrivés à
nos tranchées mais nous avons eu plusieurs blessés.
Le 21, les boches étaient en colère de ne pas avoir ramené de
prisonnier. Ils nous ont fait un violent bombardement toute la journée et toute
la nuit.
Le 22, la même chose mais beaucoup d’obus au gaz. (**)
Le soir à onze heures à la
relève, ils nous ont bombardé tout le long du chemin des lignes jusqu’à la carrière Montparnasse. Il a fallu
marcher avec les masques et nous sommes allés au petit repos à la carrière de Sancy.
Le samedi 23 mars au matin
jusqu’au dimanche 31 mars. Nous
sommes partis pour changer de secteur pour aller plus à gauche dans les
carrières de Sorny car on avait peur
d’une attaque.
(*) :
Le journal de régiment indique que l’artillerie allemande « ...bombarde du 16 mars 18h18 au 17 mars à
1h25, par obus toxiques. Odeur du gaz : ail, oignon brûlé, moutarde.
Accidents provoqués : conjonctivites très douloureuse, vomissements
alimentaires et bileux. Evacués 94 hommes... »
(**) :
Le journal de régiment indique que l’artillerie allemande tire
environ 1000 obus toxiques à la cadence de 30-40 obus à la minute.
Puis le jeudi 7 mars, à onze heures du soir, on vient nous avertir qu’on
partait pour aller prendre position sur la route de Vauxaillon à Neuville-sur-Margival.
Là nous sommes restés deux jours jusqu’au 9, puis le 9 au soir, nous avons été
alertés pour prendre position devant une pièce de 155 au dépôt du Génie et le 12 au soir, nous sommes partis pour
monter en 1ère ligne sur le canal de l’Oise à l’Aisne, en face de Anizy-le-Château.
Dans la nuit du 24 au 25, nous avons fait la relève pour aller au
petit repos dans les carrières de Neuville.
Dans la nuit du 3 au 4 avril, nous sommes remontés en
ligne en avant de la ferme de la Turée (?) et le 9, nous sommes venus en réserve à la ferme Antioche.
Le 12, nous sommes remontés en ligne à la carrière 129.
De là, le lundi 22, nous sommes redescendus au petit repos à la
carrière de Neuville/Margival.
Le jeudi 2 Mai, nous sommes montés en ligne au Mont des Singes.
Le 15 au soir, on est venu en réserve à Vauxaillon.
Le 21 nous sommes revenus dans les carrières de Neuville/Margival au petit repos.
Le dimanche 26 mai au soir, on reçoit l’ordre que les boches
devaient attaquer le lendemain matin à cinq heures sur tout le secteur. Alors
il a fallu que nous allions renforcer le 93ieme d’Infanterie qui se trouvait
sur notre droite.
Nous sommes allés à la carrière de Sancy où nous avons passé la
nuit, un peu tranquille malgré le fort bombardement que les boches nous
faisaient.
Le matin, dès la pointe du
jour, le bombardement a relâché un peu car les boches avançaient et à huit
heures du matin, ils nous avaient ramassé presque toutes les pièces
d’artillerie.
Alors là, nous avons reçus
le premier choc ; ça a été un corps à corps terrible et le combat à la
grenade car c’est tout ce que l’on avait. Les boches étaient en plus grand
nombre que nous, on comptait dix boches pour un français ; d’ailleurs on
ne pouvait pas résister. (*)
A neuf heures,
c’est-à-dire une heure plus tard, nous étions arrivés à Celle-sur-Aisne et malgré toutes nos demandes de renfort, on a pu
apercevoir quelques poilus du 79e Chasseur à pied.
Ils nous ont relevés le 28 au soir, on était content de s’être
sorti de la fournaise.
On se croyait sauvé, mais pas du tout, il nous a fallu aller renforcer la division qui se trouvait à
Neuville/Margival et nous avons pris
position le 29 à quatre heures du
matin.
Aussitôt arrivé, les
boches nous tombent dessus et nous avons été obligés de reculer jusqu’à Crouy.
Là nous avons tenu
jusqu’au 29 et ils ont remis ça.
On a encore été obligé de reculer jusqu’à nos
anciennes positions en avant de Soissons.
On a pris position à Pommiers sur les
bords de l’Aisne car on ne pouvait pas aller plus loin car tous les ponts
avaient sauté.
(*) :
Le régiment perdit près de 300 hommes dans cette affaire.
Nous avons été relevés le samedi 1er juin à onze
heures du soir par le 10ieme Chasseur à pied et là, le génie nous a construit
un pont dans la nuit et nous sommes parti vers
l’arrière. On nous a fait cantonner dans une ferme à Soucy et le mardi 4 juin au matin,
nous sommes partis à côté de Villers-Cotterêts.
On était là en réserve des troupes qui attaquaient à Faverolles et le 6, on
est parti pour cantonner à Betz dans
l’Oise.
Nous y sommes restés qu’un
jour et le 7, nous sommes partis
pour Brégy où sommes restés quatre
jours.
Le mardi onze juin, dans la journée, nous sommes repartis à Betz pour embarquer pour aller dans une
direction inconnue. Nous sommes venus débarquer à Ainvin dans les Vosges ( ?)
le 14 juin à six heures du matin pour
nous faire faire 25 Km à pied jusqu’à Fontenoy-la-Joûte dans la Meurthe-et-Moselle où nous sommes restés
deux jours. Comme le lendemain de notre arrivée, on avait repos, avec deux
autres copains, nous sommes allés visiter Baccarat
où j’ai retrouvé Paul Trompillon.
Le 17 au matin, nous sommes partis à La Chapelle et le 18, nous sommes partis pour Pexonne.
Le 19, les boches nous ont bombardés toute la journée et le soir à
huit heures, j’ai été blessé par un obus de 105, j’étais devant une porte de maison
avec un sergent et nous avons été blessé tout les
deux. On nous a ramassés, on nous a fait
un pansement et les brancardiers nous ont emmenés au poste de secours. Une auto
est venue nous chercher et nous a conduit à Baccarat à l’hôpital.
Le 20 à 10 heures du matin, on m’a opéré et le samedi 6 juillet, je suis parti en convalescence pour vingt jours
chez moi à Bessines.
Je suis reparti de chez moi le jeudi 1er
août et le 2 au soir, j’arrivais à Paris, à la gare d’Orléans.
Alors on m’a fait faire
demi-tour et on m’a dirigé vers Juvisy-sur-Orge
et de là à Noisy-le-Sec. Je me suis
endormi dans le train et je me suis réveillé à Vesoul. De là, j’ai pris la direction de Langres et j’ai changé pour aller à Neuchâteau.
J’y suis resté deux jours
pour me faire équiper à neuf et ensuite, je suis parti en direction de Nancy où j’ai passé quelques heures et
j’ai repris le train pour aller à Lunéville
où j’y ai passé une demi-journée.
Je suis arrivé à Ménil-Flin dans la Meurthe-et-Moselle, j’y ai passé une nuit et le 8 au matin, on s’est rendu à Flin
où se trouvait le centre d’instruction divisionnaire.
J’y suis resté jusqu’au jeudi 29 août 1918. Nous avons quitté Flin le 29 au soir pour aller à pied à Xaffévillers où nous avons dormi et le 30 dans la journée, on est allé à Sainte-Hélène.
De là nous sommes partis
en auto le jeudi 5 septembre en auto
et le 6, dans la nuit, nous avons
débarqué à Pars-lès-Chavanges dans
l’Aube et le 11, j’ai pris le train à Chavanges
pour partir en perme à Bessines.
Le 27, je suis rentré de perme et comme le régiment était parti
lorsque je suis arrivé, je me suis rendu
au centre de ralliement qui se trouvait à Chavanges.
J’en suis parti le 30 et j’ai pris
la direction de Vitry-le-François où
j’ai passé la journée.
Le soir reparti pour aller
coucher à Arcis-sur-Aube et le mardi
1er Octobre,
Je suis reparti pour me
rendre au camp de Sainte Tanche près de Lhuître dans
la Marne. (Lhuître se
trouve réellement dans l’Aube, limite Marne)
Le 6,
j’ai quitté le dépôt divisionnaire pour partir en renfort au 264ieme d’infanterie. J’y suis resté
que deux jours et on n’a plus voulu de moi et ils m’ont fait revenir au 265ieme
où j’ai été versé à la 17ieme Compagnie.
Le 9,
je suis monté les rejoindre à Saint-Pierre-à-Arnes
dans les Ardennes.
Là je suis bien arrivé,
les boches ne voulaient pas abandonner leurs positions et il fallait que l’on
avance.
Alors tous les jours, deux
ou trois attaques et il était impossible d’avancer. On est resté comme ça
jusqu’au 12 et dans la journée, nous avons pu avancer. On a fait une avance de
sept kilomètres en profondeur, alors on a fait un bon travail.
Le soir, nous avons été
relevés pour aller nous reposer dans un bois à Sainte-Marie-à-Py dans la Champagne.
Le 13, nous avons pris la direction de l’arrière et nous sommes
venus cantonner dans les tranchés à Souain-Perthes-lès-Hurlus.
Le lundi 14, on est parti dans les casernes de Mourmelon-le-Grand. On était au repos et
le 18 au soir, on a quitté Mourmelon
pour cantonner à Saint-Pierre-à-Arnes dans
les Ardennes.
Le 19 au matin, on est reparti pour cantonner à Saint-Clément-à-Arnes
dans un bois et le 20 au matin, nous sommes partis pour coucher à Mont-Saint-Rémy dans un bois. Le soir,
on est parti et passé à Pauvres, à Attigny
et à Fleury (Ambly-Fleury) où
nous sommes arrivés en face des boches sur le bord du canal de L’Aisne, les
boches étaient de l’autre côté.
Le 22, nous avons été relevé pour nous
amener dans un bois entre Pauvres et Attigny.
Le mercredi 6 novembre, nous avons passé le canal de l’Aisne dans une
petite barque pour attaquer les boches et ça a très bien réussi.
On a avancé sur Amagne et le 7 au matin, on a remis ça et on pris
les villages de Sausseuil,
d’Ecordal, du Petit Ban et de La
Cour-des-Rois et nous sommes arrêtés à Mazerny.
Le 8
au matin, on est reparti pour Poix, Yvernaumont où
nous avons passé la nuit.
Le 9
au matin, on est reparti pour Guignicourt-sur-Vence,
Boulzicourt et Villers -sur-Meuse (Villers-Semeuse) dans la Meuse.
Là nous avons pris
position sur les bords de la Meuse derrière le talus de la voie ferrée.
Le 11 novembre à trois heures du matin, on a été relevé par le
12 ieme Cuirassier à pied et nous avons pris la
direction du fort des Ayvelles,
A Saint-Marceau, à Boulzicourt
et à Yvernaumont.
Là on nous a dit que
l’armistice serait signé à onze heures, personne ne voulait le croire.
On est venu cantonner à Villers-Semeuse sur le mont et là on
attendait onze heures avec impatience pour voir si les canons allaient finir de
tonner. Lorsque l’on a plus rien entendu, tout le monde était en fête.
Je crois que s’il y avait
eu du pinard, chacun en aurait cassé une vieille bouteille, mais nous n’avions
que de l’eau.
Le 13 nous sommes parti pour venir occuper les bords de la Meuse et
nous sommes repassés à Yvernaumont,
à Boulzicourt et on est venu
cantonner à
Flize et à Dom-le-Mesnil,
on prenait la gade sur la rive gauche de la Meuse et
les boches de l’autre côté, on ne se cachait plus, c’était déjà plus agréable
car on entendait plus les canons.
Le 17 au matin, nous sommes partis pour suivre les boches dans leur
retraite.
Nous sommes passés à Donchery, à Sedan et là, c’est le 1er
Régiment qui défilait dans la ville.
Nous sommes passés à
Balan, à Bazeilles à côté de la dernière
cartoucherie de 1870, à Douzy,
à Poru-Saint-Rémy, à Sachy et nous avons couché à Carignan dans les Ardennes.
Le 18 au matin, on est passé à Pure, à Messenpré
et à 9 heures, nous avons quitté la France pour rentrer en Belgique.
Nous sommes passés à Fontenoille où
nous avons fait une grande halte pour manger la soupe et ensuite nous sommes
repartis pour Florenville, Lacuisine et nous avons couché à Straimont.
Nous sommes partis de là
le 20 novembre pour passer à Osnoy (Assenois)
Là à l’entrée du village,
nous avons été reçus par le curé et toutes les jeunes filles du village. Ils nous ont arrêté, puis ils
nous ont distribué des vieilles bouteilles de vin blanc et après, les jeunes
filles se sont mises à chanter la Marseillaise et la Brabançonne.
Nous aussi nous avons chanté et ensuite on est reparti avec le curé dans sa
voiture en tête du Régiment et les jeunes filles nous aidaient à porter notre
fourbi. Ils nous ont accompagné comme ça sur six kilomètres jusqu’à Léglise où nous
avons fait une grande halte pour manger la soupe.
Après, on est parti pour Habarre (Habaru), à Nivelet et on a cantonné à Bohême (Behême)
Le 21, on est reparti pour Rotz (?), Vlessart, Heinstert, à Post
et on a cantonné à Attert.
Le 22, on devait repartir, mais on n’a pas pu car un Régiment de
boches qui était devant nous, ne voulait pas rentrer chez eux. Ils avaient peur
de la révolution, alors on les a fait prisonnier.
Le 23 au matin, on a continué la marche sur l’avant et nous sommes passé à La Folie ( ?) et là nous avons quitté la
Belgique pour le Grand Duché du Luxembourg. Le premier village traversé est Martelange, nous
sommes passés à Instenborn
(Insenborn), à Kaundorf, à Orsdorf ( ?) et nous allés coucher à Buderscheid. Là
on ne parlait pas un mot de Français, ça sentait déjà beaucoup aux boches,
quand on passait dans les villages, on nous regardait derrière les rideaux. Le
24 au matin, nous sommes passés à Wiltz et nous sommes venus rejoindre le Bataillon et nous sommes passés à Kautenbach et
nous avons cantonné à Consthum.
Le 25, nous sommes revenus à Kautenbach et le 5 Décembre, nous sommes repassés à Consthum pour
prendre des postes et le 15, je suis
reparti pour Wilwerwiltz.
De là je suis allé me
promener à Lellingen,
à Enscheringen (Encherange) et le 17, je suis revenu à Consthum.
Le 27 à sept heures et demi du matin, nous
sommes partis Nochée (Nocher), à Dahl, à Géasborf
( ?) et nous sommes venus cantonner à Heidencheif.
Le 28 au matin nous sommes partis pour Escherdorf (Eschdorf), à Grosbous, à Pratz, à Berttborn (Bettborn), à Rachlange (Reichlange) et nous sommes venus
cantonner à Redange.
Le 29 au matin, nous sommes passés à Ell, à Oberpallen, ce village est à moitié
Luxembourgeois et à moitié Belge.
Là nous sommes rentrés en
Belgique à Frassern (Frassem) et à Arlon,
nous avons cantonné à Udange
et là nous avons été très bien reçus par les habitants ; Nous avons dansé
toute la soirée.
Le 30 au matin, nous sommes passés à Budange (Udange), à Défert (Differt), à Messagers (Messancy, Metzig), à Audange (Aubange), le village est à moitié Belge et Français.
Nous avons cantonné à Mont-Saint-Michel dans la Meurthe et
Moselle et le 31, nous sommes partis
pour Piémont (Piedmont) pour prendre la garde sur
la frontière.
Le jeudi 2 janvier 1919 à cinq heures du matin, on vient me dire que je
pars en perme.
De suite je me suis
préparé et je suis venu rejoindre les autres permissionnaires à Mont Saint Martin. Nous sommes passés à Longwy et nous avons fait 25 kilomètres
à pied avec de l’eau sur le dos tout le long du chemin pour prendre le train à Longuyon.
Je suis arrivé le 4 chez
moi à Bessines
et je suis reparti le dimanche 26 janvier à huit heures du
soir pour descendre à Longuyon et de
là, je suis revenu à pied à Mont Saint Martin.
J’y suis arrivé le 28 au soir et le 30 dans la journée, pour me reposer, on m’a emmené à Piedmont pour me faire prendre la garde.
Le 1er février au soir, nous sommes partis pour faire la bombe en
Belgique à Halanzy.
Le 14, nous sommes redescendus à Mont-Saint-Martin. Là on nous a dit que le Régiment était dissout
et le soir pour enterrer le Régiment, nous sommes allés faire la bombe à Halanzy car ça
dansait.
Le 15 à six heures du matin, on est retourné à Mont-Saint-Martin
comme des braves avec l’allure un peu fatiguée.
A neuf heures, nous voilà
partis avec tout notre fourbi pour embarquer à Longwy et à 10 heures du soir, on a débarqué à Douzy dans les Ardennes.
Le 16 à sept heures du matin, on est arrivé
au 103ieme d’Infanterie ; Là nous avons été dispersé dans les
Compagnies et moi, je me suis retrouvé dans la 3 ieme
Compagnie qui se trouve à Francheval, alors nous sommes partis aussitôt.
Le 20 au matin, nous sommes passés à Pouru-aux-Bois, à Escombre,
à Messenpré,
à Pure, à Matton-et-Clémency et nous avons cantonné
aux Deux-Villes et pour me reposer à
mon arrivée, on m’a mis de garde.
Le 23, j’étais de repos, alors avec les copains, on est parti se promener
à Tremblois-lès-Carignan
et à Florenville en Belgique et nous
sommes revenus par Mogues.
Le vendredi 4 avril, nous avons quitté les Deux-Villes et nous sommes passés à Fromy et nous avons cantonné à Margut.
Le 5 au matin, on est passé à
La Ferté-sur-Chiers et nous
avons cantonné à La Mouilly dans la
Meuse.
Le 8
au matin, on est reparti pour aller à Martincourt-sur-Meuse
et le 9 au soir, je suis allé me
promener à Cervisy
et à Stenay.
Le 12 dans la soirée, nous sommes venus coucher à la caserne de Stenay.
Le 13 au matin, on est reparti pour passer à Mouzay et nous avons pris le
train à Dun-sur-Meuse. Nous sommes
passés à Verdun et on a eu trois
heures d’arrêt et nous avons débarqué le 15 à Pierrefitte-Stains dans la Seine où nous avons passé la nuit.
Le 16 au matin, on est passé à Saint-Denis,
à Gennevilliers, à Colombes, à Bois-Colombes et nous sommes venus cantonner à La Garenne-Colombes, nous étions dans un château au n° 21 de la rue
De la Pointe.
Le jeudi 1 er mai à deux
heures du matin, il a fallu partir pour Paris pour la grève.
Nous sommes passés par la
Porte Champéré, la Porte des Termes et nous avons
suivi le boulevard Saint Honoré jusqu’à la place de La Concorde et nous sommes
venus au Palais Royal.
Là nous sommes restés
toute la journée jusqu’à minuit et nous avons été alertés, on est parti pour la
gare d’Orléans et ensuite pour le 14ieme au vélodrome d’hiver.
Nous l’avons quitté le 3
après-midi pour revenir à La
Garenne-Colombes.
Le 4
dans l’après-midi, je suis parti en perme. J’ai pris le train à la gare
d’Orléans et je suis descendu à Bessines.
Le jeudi 29 mai, j’étais de retour à la Garenne-Colombes et le 30
au soir, il a fallu partir pour aller à Rueil dans la
caserne du 63ieme d’Artillerie.
Le 3 juin, il a fallu aller à l’enterrement d’un général dont le corps
était au Val de Grâce.
Nous sommes passés à Nanterre, à Puteaux, par l’avenue de la Grande Armée, l’avenue des Champs
Elysée, l’école militaire, la gare Monparnasse et le
Val de Grâce.
Le soir, on était de
retour à Rueil
à six heures.
Le 5
à quatre heures du matin, il a fallu repartir encore pour la grève des
métallurgistes, nous sommes passés à Saint-Cloud,
à Suresne,
à Boulogne, et nous sommes venus à l’usine
de Renault à Billancourt.
Il y avait 27000 ouvriers
et ouvrières.
Le 9
nous sommes repartis pour Rueil et le 13,
on est reparti pour l’arsenal de Puteaux.
Le soir, nous sommes
revenus à Rueil
et le 15 au matin, nous voilà encore repartis pour passer à Nanterre, à Puteaux, à Neuilly et nous
sommes venus aux abattoirs de Levallois-Perret.
Le 17 au soir, on est revenu à Rueil et le 19 au matin,
On est parti pour Nanterre à la poudrerie et à La Folie.
Là on prenait la garde
huit heures par vingt quatre heures.
Le 23 au soir, je suis parti à l’école militaire à l’infirmerie et
le 25 juillet, je suis revenu à La Folie.
Le 1er août, je suis revenu à l’école militaire et le 3, nous
sommes allés à la caserne de Penthièvres dans le 8ieme arrondissement.
Le 14 août, j’ai quitté la caserne pour prendre le train à la gare de Sceaux et je suis descendu à Palaiseau-Villebon
et nous avons cantonné dans le fort de Palaiseau à environ deux kilomètres du
pays dans la Seine et Oise.
Le vendredi 5 septembre, à 9 h30, on est venu me relever de garde au fort
de Palaiseau pour me faire partir en permission libérable à Bessines.
Alors j’ai quitté le fort
à onze heures et j’ai pris le train à Palaiseau-Villebon et je suis arrivé à Bessines le 6 à 4h20 du matin.
Le samedi 27 septembre 1919, je prenais le train à 8h15 du matin pour
aller me faire démobiliser à Magnac-Laval
et je suis revenu le soir au train de 6h10 et je suis rentré dans la vie
civile.
Je
désire contacter le propriétaire du carnet d'Antoine LASPOUGEAS
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