Le parcours de Alexandre LUCAS, peut se suivre au
travers de ses cartes postales envoyées tout au long du conflit.
Ses différentes incorporations
se résument ainsi :
67ème
RIT jusqu’au 20 mai 1915
69ème
RIT du 20 mai 1915 au 1er septembre
1915
230ème
RIT du 1er septembre 1915 jusqu’à
la fin de la guerre
Il était de la classe 1893 et
avait donc 41 ans en 1914. Il a été nommé caporal à partir du 26 mai 1916,
alors au 230ème RIT.
Les renseignements soulignés
indiquent la représentation des cartes postales.
Ces cartes furent envoyées à sa
famille. Sont présents seulement les renseignements relatifs au régiment et au
déroulement de la guerre.
Mai
2006
Par
Guillaume, son arrière-arrière petit-fils.
Parthenay – Coiffe de Parthenay, dite «
Parthenay le 29 novembre 1914
PARTHENAY – Entrée de
Parthenay le 15 décembre 1914
L’armée indienne à Orléans
Parthenay le 3 janvier 1915
Vie Militaire – Pendant les Manœuvres – Une cantine
Parthenay le 4 février 1915
"Je viens dire tout simplement que
nous avons tout versé ce matin excepté la capote, la veste et le pantalon rouge
et nous partons 90 de la classe 93 à Bressuire ce soir par le train de 2
heures, et deux compagnies doivent être formées sur pied de guerre d’ici peu.
On a l’air de dire que nous avons de la
chance de partir à Bressuire, à présent c’est tout ce que je puis vous dire
jusqu’à nouvel ordre."
BRESSUIRE (Deux-Sèvres) – Les Halles
Bressuire le 20 [février 1915]
"Un petit mot, je suis arrivé à bon
port hier soir à mon poste et ce matin je suis commandé pour aller surveiller les
boches, alors je ferme mon carnet et à onze heures je termine, après avoir vu
les amis, tous sont en bonne santé, et qui s’en vont en permission de 24
heures, Babin, Veillat, Caquineau.
Pour les permissions de 15 jours au lieu
de 60, il s’y en trouve que 18 qui ont tiré au sort et on critique fort."
BRESSUIRE (Deux-Sèvres) – Le Théâtre et
Bressuire le 22 février 1915
Guerre de1914 – Cathédrale de Malines – Après le bombardement
Bressuire le 25 février 1915
Bressuire – Route de Nantes
Parthenay le 2 mars 1915
"J’étais de garde à
En arrivant nous avons versé notre
équipement et armement et on nous dit que nous partons pour Parthenay demain
mercredi vers 10 heures, ceci était prévu, je vous ai bien dit que quand la
classe 1891 serait rentrée nous quitterions Bressuire."
BRESSUIRE – Le Clocher de l’Église Notre-Dame (Style roman, XII°
siècle)
Parthenay le 4 mars 1915
"Je suis donc installé à Parthenay
une seconde fois et je suis en excellente santé.
La classe 91 s’installe et déjà trois
détachements vont se former dans cette classe pour partir soir sur les voies
soit dans d’autres dépôts.
Hier on disait que la classe 93 devait
partir à la date du 16 au camp de Richard en Touraine mais ce n’est point
officiel et nous avons aucun ordre."
Chinon – Le Château – Ruines de
Le 17 mars 1915
"Arrivé à Chinon à 3 heures. A
Lucas 67ème Territorial près Chinon 13ème Compagnie."
THOUARS (Deux-Sèvres) – Château des Ducs de
Cravant le 18 mars 1915
"Nous sommes dans un endroit où les
correspondances ne vont pas vite pour nous car nous les recevons pas si vite
qu’à Parthenay. Lucas 67ème Territorial 13ème Compagnie
classe 93 à Cravant par Chinon, Indre et Loire."
TOURS – Intérieur de
Chinon le 21 mars 1915
Environs de Chinon – Château de Sounay – LL
Cravant le 22 mars 1915
"Lucas 67ème Territorial
13ème Cie Cravant"
D-B. Thouars (D.S.) – Eglise
Saint-Laon (XI° siècle) – Le Tombeau de Saint-Laon
Cravant le 6 avril 1915
"J’étais arrivé ce matin à mon
poste à 4h après avoir comme je vous l’avais dit passé la nuit sans dormir et
je n’étais pas seul car ce sont des lignes très fréquentées."
Lucas 67ème Territorial 13ème
Cie Cravant
AZAY-LE-RIDEAU – Entrée du Château
Cravant le 12 avril 1915
"Je viens
dire que je suis en bonne santé, que le temps est assez chaud et nous avons eu
quelques orages épars qui nous ont donné de la grêle.
Tu excuseras
mon griffonnage, je suis pressé car nous allons déguster des truites qu’un
camarade a apporté de chez lui hier. J’ai vu Célestin hier, nous avons trinqué
ensemble en fumant la bouffarde. "
L’Ile Bouchard (I. et L.) – Les deux Ponts
Cravant le 16 avril 1915
"Je suis à
Chinon ce matin. "
CHINON –
Cravant le 22 avril 1915
CHINON –
Cravant le 26 avril 1915
L’ILE BOUCHARD (I. et L.) – Entrée du Château du Temple
Cravant le 27 avril 1915
"Il fait de
l’orage et il tombe de gros grêlons mélangés d’eau. Heureusement que le
brouillard ne dure pas trop longtemps car nous serions dans l’eau à défaut
d’évacuation."
L’Ile Bouchard (I. et L.) – L’entrée du château du Temple (Côté
intérieur)
Cravant le 29 avril 1915
"Ce matin
comme je l’ai dit hier à ta maman je suis allé à Chinon et j’ai constaté les
dégâts de l’orage d’hier au point de vue de la grêle."
Deux-Sèvres – 45 – REFFANNES et MENIGOUTE : Coiffe dite «
Parthenay le 13 mai 1915
Parthenay
Vue générale de
Parthenay le 19 mai 1915
"Ce soir
le détachement de Poitiers qui vient nous rejoindre, se forme avec nous pour un
départ prochain.
Quelques uns
dans les employés sont partis ce matin à Châtellerault, le chef de bataillon
aussi et voilà pourquoi nous sommes sur le qui-vive."
Parthenay – Coiffe de Parthenay dite «
Cormery le 25 mai 1915
"On nous dit que nous ne serons pas
très longtemps là ; mais je crois bien que personne ne le sait encore bien
que ce ne soit pas facile que nous restions longtemps, il n’y a point d’endroit
là pour faire beaucoup d’exercice et je ne crois point aussi que nous soyons
pour aller en danger tout de suite.
Nous formons un 5ème
Bataillon du 69ème et ce n’est pas le premier à marcher. "
Parthenay – Rue Bel-Ange
Cormery
le 1er juin 1915
"Adresse :
69ème Territorial 18ème Compagnie 3ème Section
Cormery, Indre et Loire"
CORMERY – Moulin sur l’Indre – LL
Cormery le 5 juin 1915
"Je viens
sur cette carte t’annoncer mon départ de Cormery.
Nous devons partir demain 6 vers deux heures et on ne sait où, des que je le
saurais, je le dirai."
CORMERY – Moulin sur l’Indre – LL
Cormery le 6 juin 1915
"Environ une heure avant de quitter
Cormery, je t’envoie mon cantonnement sur L’Indre.
Nous partons par un beau temps.
Il paraît que l’on va du côté de Paris
mais personne ne peut l’assurer."
TRUYES (Indre et Loire) – Fabrique de cartons (Côté Sud) – LL
Courbevoie le 12 juin [1915]
"Nous
avons traversé aujourd’hui le bois de Boulogne pour aller au tir."
TRUYES (Indre et Loire) – L’Église et
Courbevoie le 13 juin 1915
PARIS –
Courbevoie le 18 juin 1915
PARIS – Jardin des Tuileries
Courbevoie le 20 juin 1915
PARIS – Les Invalides –
Courbevoie le 23 juin 1915
PARIS (8° arrt) – Place de
Courbevoie le 29 juin 1915
Courbevoie
– Caserne du 119ème
de ligne – Cour principale- Bâtiment B
Courbevoie le 4 juillet 1915
PARIS – Notre-Dame – Façade
Saint-Denis le 26 juillet 1915
"On nous a
sonné le réveil à 3h et aussitôt le lever on nous annonce le départ de
Courbevoie pour six heures et avant d’avoir préparé tout son ménage et charge,
les camions des effets et équipements des permissionnaires, nous sommes arrivés
au fort de l’Est et avant de manger la soupe, premier instant dont je dispose,
c’est pour vous renseigner de ma situation toujours bonne."
L’Abbaye de Saint-Denis – Le Chœur
Saint Denis le 29 juillet 1915
"Nous
sommes donc dans un fort, 3 compagnies et le reste, c’est à dire l’autre
compagnie se trouve détachée à Saint Denis même."
Saint Denis –
Saint Denis le 8 août 1915
"A mon
réveil nous allons donc au tir tout de suite et comme il n’y a pas de lever
après 9 heures le dimanche, je mets à la boîte cette carte avant mon
départ."
SAINT-DENIS – Le Square Thiers – LL.
St Denis le 9 août 1915
"On compte
s’en aller mais on ne sait rien et on parle encore de déménagement, ce qui
pourrait bien être aussi."
SAINT DENIS –
Saint Denis le 27 août 1915
"On nous
parle aussi de changer de régiment, comme je ne puis rien affirmer, je préfère
me taire.
Nous devons
paraît-il passer la revue du Général dans les premiers jours de septembre.
Former un régiment nouveau, prendre possession d’un drapeau et ensuite rester
au fort ou aller ailleurs. Déjà y en a t’il qui attendent que tout soit en
place pour partir en permission encore. Personne ne s’en lasse ; mais je
crois bien que d’ici quelques jours on ne peut pas trop y compter."
Nota : Le 230e RIT
est nouvellement formé en août 1915. Il est composé de l'état major et de la
compagnie hors-rang du 30e RIT, du 6e bataillon du 30e RIT, du 5e bataillon du
69e RIT. le dépôt de rattachement est chartres
Abbaye de SAINT-DENIS – Les Tombeaux, Nef de gauche
Saint Denis le 4 septembre 1915
"Nous
partons demain matin à 6 heures pour Tremblay-les-Gonesses,
Seine et Oise, pour huit jours. Je crois qu’on retournera au fort de l’Est
parce que nous faisons un petit ballot du surplus de linge que l’on retrouve en
trop qui est mis sous clef au magasin de la Compagnie."
Tremblay-lès-Gonesse (S. et 0.) – L’Eglise
Le 8 septembre 1915
"Nous ne sommes
pas bien loin d’où l’ennemi, ou plutôt la première patrouille de Hulans est
venue l’année dernière à pareille époque."
SAINT-DENIS – L’Eglise neuve, l’Abside
Tremblay le 9 septembre 1915
Abbaye de SAINT-DENIS. Tombeau de François Ier et de Claude de France
Saint Denis le 12 septembre 1915
"Il est 11
h ½ j’arrive au Fort de l’Est et on nous
donne connaissance du rapport qui concerne alors les permissions et on demande
les noms des permissionnaires qui sont propriétaires exploitants, fermiers ou ouvriers
agricoles et alors 20% des deux premiers cas et 5% des derniers doivent être
accordées ! "
PARIS. Hôtel des Invalides, le Tombeau de Napoléon Ier
Saint Denis le 14 septembre 1915
"J’arrive
du Fort de Vincennes, nous avons fait
Nous devons
passer deux ou trois revues demain jeudi et vendredi, nous avons la fameuse
reconnaissance du Drapeau à la Caserne de Tourelles."
(*) : C'est exact, le journal du 230e RIT indique bien l'échange de
fusil modèle 1874, contre des fusils à chargeurs modèle 1907-1915. " Les fusils modèle 1874 devront être,
avant leur versement, nettoyés et graissés soigneusement. "
Paris – Le Palais de
Fort de l’Est, le 16 septembre 1915
"Il est 7
heures et je n’écrirai peut-être pas demain pour cause de la fameuse revue à
l’Esplanade des Invalides qui avec la marche nous prendra une partie de la
journée." (*)
(*) : C'est exact, le journal du 230e RIT indique bien l'événement
de la remise officielle des drapeaux des 230e et 237e régiments territoriaux,
en présence du président de la république, sur l'esplanade des Invalides.
L'organisation y est décrite minutieusement.
Abbaye de SAINT-DENIS – Statue de Marie-Antoinette
Paris le 5 octobre 1915
"Je viens
dire que mon voyage s’est bien passé et ce matin nous avons été commandé de bonne
heure pour rendre les honneurs à un lieutenant mort à l’hôpital et de là nous
l’avons conduit à sa dernière demeure après avoir traversé Paris par l’Étoile,
le Trocadéro, la Tour Eiffel et la Grande Roue, ce qui nous a pris toute la
matinée et après avoir mangé un peu, nous avons ensuite fait de l’exercice de
parade.
Je crois que
notre temps sera pas mal employé aussi dans Paris.
Ce soir, il
part 29 permissionnaires de 15 jours. "
PARIS – Le Pont Alexandre III – LL
Paris le 7 octobre 1915
"Toujours de
la parade, de la propreté et de la musique pour les défilés et cela assez
souvent. "(*)
(*) : Durant cette période , le régiment est souvent employé dans
les gares pour les évacuation de blessés du front.
Paris – le Pont de
Paris le 9 octobre 1915
PARIS – L’Hôtel de Ville et le Pont d’Arcole
Paris le 11 octobre 1915
"Je viens
dire que nous partons demain matin, en marche manœuvre de 48 heures, vers 5
heures. Nous sommes ce soir par un temps de brouillard qui doit vous donner de
l’eau et le temps est chaud malgré tout.
Nous emportons
de quoi faire le pot bouilli en campagne et nous allons être assez
chargé."
PARIS. –
Paris le 13 octobre 1915, 6 heures du soir
"J’arrive
de la fameuse marche dont je vous ai parlé lundi soir. Je n’avais encore pas
été tant fatigué, nous avons manœuvré hier soir de midi à 4 heures et nous
sommes arrivés hier soir au cantonnement à 5h ½.
Je suis allé au
campement avec le fourrier pour trouver le logement des hommes de la compagnie,
et distribuer l’ordinaire, enfin on a mangé à 8 heures et demie et ensuite on a
été se coucher.
Ce matin on est
parti du Chevreau près de Versailles et après avoir fait la manœuvre jusqu’à 10
heures, on est ensuite arrivé auprès de la Forêt de Meudon où on a fait le café
et posé d’une heure, nous sommes repartis ce soir à midi et ½ et à 4 heures et
½ nous arrivions au Bastion 51, ce bastion nous tardait à arriver."
PARIS – Panorama vers
Paris le 18 octobre 1915
Photo du régiment en train d’éplucher des pommes de terre
Paris le 22 octobre 1915
Du Sacré-Cœur de Montmartre, Je vous envoie ce souvenir
Paris le 26 octobre 1915
PARIS –
Paris le 29 octobre 1915
La Tour de
Paris
le 1er novembre 1915
PARIS – Jardin du Luxembourg –
Tremblay le 2 novembre 1915
Siège de Paris (1870-71) Montmartre – Bal du Château-Rouge
Paris le 2 novembre 1915
"C’est par
un temps très pluvieux que je t’écris ces mots qui sont simplement pour te
tranquilliser. Nous sommes tous prêt à partir à Tremblay.
Je t’écris le
soir de la Toussaint mais je date ma carte du 2 car elle ne partira pas ce
soir. Je vais donc me coucher, il est 9 heures et quand je vais me réveiller
certainement, il faudra se préparer à partir. "
PARIS – Salle Wagram.
ND Phot.
Paris le 12 novembre 1915, 8h du soir
"Je viens
dire que nous sommes dans le bois et ce n’est que des allées où en temps de
paix, c’est un dressage de chevaux de course, nous sommes logés dans des boxes
où doivent loger ces chevaux de course, attenant au parc qui tient de St
Germain, ce n’est que chalet et villa qui sont bâtis de distance en distance
accompagné de dix à vingt boxes et aujourd’hui les trois quarts de ces
habitations sont vides."
PARIS – Panorama du Louvre
Paris le 16 novembre 1915
"Je suis
arrivé sain et sauf à 20h11 tranquille cette nuit et hier soir l’express était
comble de permissionnaires et l’on a été obligé de former à Thouars un train
omnibus pour rentrer tous les permissionnaires et ne sont rentrés que ce matin
à 6 heures. Ceux-ci ne s’étaient pas beaucoup reposés cette nuit.
Aujourd’hui les
permissionnaires au nombre de 50 ou 60 qui n’y sont pas allés s’y en vont ce
soir et l’on exige le nettoyage des capotes, il faut croire que nous sommes
toujours pour faire du zèle."
Paris – L’Eglise Saint-Augustin
Paris le 28 novembre 1915
"Il va
rentrer une portion de l’équipe mercredi et il doit y avoir des permissions
maintenant.
Je ne sais pas
si je fais parti du nombre, il y en a qui disent que ce sont ceux qui sont en
équipe qui les ont mais personne n’en sait rien ; car nous avons de ce
moment-ci un lieutenant qui est peu communicatif. "
Paris – Vue Générale prise du Trocadéro
Paris le 30 novembre 1915
PARIS (Ier) –
Paris le 17 décembre 1915
"Je ne
suis pas encore trop malheureux et nous avons versé ce soir nos gants que nous avons
touchés.
J’en ai une
autre paire heureusement car il fait pas trop chaud. On parle aussi de nous
retirer nos tricots. Je ne sais pas ce que l’on veut faire de nous, enfin si
l’on nous découvre ainsi c’est peut-être pour nous envoyer dans le midi. (*)
Je n’y
comprends rien et il ne faut point essayer de comprendre, ce que je vois c’est
que pour aller au froid, il ne faudrait pas nous découvrir. "
(*) : Un bataillon du 59e RIT, régiment voisin, venait d'être
désigné pour partir à Salonique (Grèce). Peut-être que certains soldats du 230e
RIT devaient les rejoindre ?
PARIS – Le Pont de
Paris le 19 décembre 1915
PARIS (VI°) – Le Sénat – LL
Paris le 21 décembre 1915
"Aujourd’hui
il tombe de l’eau à plein et nous avons été autorisé à prendre le métro à nos
frais pour nous rendre de la Chambre des députés.
Je me mets en
tenue d’exercices et demain nous irons probablement à l’école militaire pour
préparer la décoration des Invalides. "
Musée du Louvre – Ecole Flamande : 1107 – MEMLING (Hans)
Paris le 25 décembre 1915
Musée du Louvre – Ecole Flamande – 2317 – RUBENS Pierre-Paul
(1577-1640) – Couronnement de Marie de Médicis
Paris le 6 janvier 1916
PARIS – Le Trocadéro - Perspective
Paris le 11 janvier 1916
"Hier j’ai
eu beau temps mais ce matin neige fondue, grésil et vent.
Vilain temps ce
qui fait que la corvée aujourd’hui est sans agrément."
Gloire à nos Vainqueurs : l’Apothéose
Paris le 18 janvier 1916
Paris Place de
Paris le 23 janvier 1916
PARIS – Quai aux Fleurs
Paris le 28 janvier 1916
"Je suis
rue St Charles Boulevard Grenelle auprès de la Tour Eiffel et [où] je vais me
rendre mais je ne sais pas si tu recevras cette carte demain.
Au rapport, on
vient de nous dire que les départs sont arrêtés au n° 320 (*) alors tu vois que je ne suis pas encore pour
partir au dépôt mais cet arrêt ne peut-être que momentané, rien ne nous parle
aujourd’hui de permission d’autant plus que le rapport nous dit arrêt
provisoire. Tout se trouve à revers avec ce changement de têtes, il faut tout
réformer donc je ne puis rien affirmer."
(*) : L'état-Major
se doutait que les Allemands allaient lancer une grande offensive. Ce sera à
Verdun en février.
PARIS – Les Invalides – Les Portes du Tombeau
Paris le 30 janvier 1916
"Ce matin
vous pourrez voir sur le journal les bombes sur Paris, je ne l’ai encore pas
vu, on parle d’une quinzaine de tués et une trentaine de blessés, du côté de la
Violette ainsi tu vois qu’on a pas besoin d’être bien avancé pour être en
danger. Pour en finir nous y sommes tous et toujours. " (*)
(*) : C'est exact, le journal du 230e RIT indique qu' il s'agit d'une attaque d'un Zeppelin sur
Paris le 29 janvier à 22h00. 17 impacts sont relevés. Les bombes font des
cratères de plus de 4 m de profondeur et détruisent certains immeubles de 4
étages. Celles trouvées non éclatées font 62 kilos.
Notre-Dame – L’Abside
Paris le 13 février 1916
PARIS – Notre-Dame – L’Abside
Paris le 20 février 1916
"Je m’en
vais ce matin à la Chambre des Députés (*) et je
serais encore tranquille 24 heures."
(*) : Une section du 230e RIT monte la
garde devant la chambre des députés.
Briis-sous-Forges – Vue
générale de la route de Frileuse
Briis sous Forges le 23 février 1916
"En sortant de souper, je t’écris à
la lueur d’une lampe à huile, dans un fenil sur des chevaux où sont installés
tant bien que mal deux lits à cage. Malgré cela, draps de lit très fin et deux
bonnes couvertures. On en a besoin car il tombe encore de la neige ce soir.
Comme nourriture seuls les soldats sont
nourris à la ferme avec les bonnes, une cuisinière et une femme de chambre
servant les maîtres à table.
Le matin un grand bol de café, sucre à discrétion,
pain blanc beurre et fromage ou pâté ou hure et cidre à volonté à toute heure
du jour cela à 5h 1/2.
A 6h, la cloche sonne et tout le monde
(attelle) dans la ferme trois (gones) 2 charretiers et 2 journaliers et nous
deux seulement, il en est arrivé deux autres aujourd’hui du 285e
Territorial qui étaient demandés aussi. Alors à 11 heures la soupe et à midi et
demi la cloche sonne et même mouvement jusqu’à 6 heures et la soupe aussitôt.
Nous avons donc deux fois la soupe et un plat de viande et un plat de
légumes ; je trouve beaucoup de changement du quartier comme
nourriture."
BRIIS sous FORGES
Briis sous Forge le 24 février 1916
"La journée d’aujourd’hui s’est
passée dans la bergerie et il faisait plus beau que dehors.
Je suis là pour vous être agréable car
cette incertitude est remise à néant jusqu’au 22 mars et vous pouvez être
tranquille sur mon sort, je me tirerai bien d’affaire aussi bien qu’à Paris et
cela me changera un peu du métier.
La cuisinière est une bretonne qui a
habité Lille pendant 15 ans et il y a quatre ans qu’elle est cuisinière à la
ferme d’Invilliers.
La bonne est une fille du pays qui est
myope.
La jeune maîtresse Mme Perrin est absente en ce moment, son
mari est mobilisé depuis le début et la mère de celui-ci est à la ferme en ce
moment.
Le monsieur qui dirige la ferme est un
homme de 55 ans habitant des pays environnants, exploitant une ferme de
Il est donc commun de voir dans la
contrée que je suis, des gens comme partout bien en peine. Ne vous ennuyez pas,
la cuisinière d’ Invilliers vaut bien celle du
bastion 51.
Excuse moi auprès ce ceux que je devrais
écrire mais le temps me manque et le soir il ne fait pas chaud dans notre
chambre, à écrire sans feu et il faut s’occuper de se faire blanchir."
BRIIS-sous-FORGES (S.-et-O.) – L’Église et l’Ecole libre
Briis-sous-Forges le 1 mars 1916
BRIIS-sous-FORGES – Grande Rue
Briis-sous-Forges le 3 mars 1916
SOUCY. Commune de Fontenay-les-Briis
(S.-et-O.) – Chapelle St-Eloi datant du XIIIe siècle
Briis-sous-Forges le 8 mars 1916
BRIIS-sous-FORGES (S-et-O) – Vue générale de la route de Vaugrigneuse
Le 10 mars 1916
"J’ai reçu
des nouvelles de Paris, il y a encore quelques permissionnaires de 15 jours
partis chez eux et on a demandé un état des possesseurs de plus de
BLIGNY – Briis-sous-Forges
Briis-sous-Forges le 21 mars 1916
"J’adresse
ma dernière correspondance d’Invilliers et on va
quitter la fameuse ferme demain vers 11 heures 5. "
BRIIS-sous-FORGES – Vue générale prise de la route de Vaugrigneuse
Paris le 23 mars 1916
"Je viens
t’annoncer mon arrivée à Paris.
Tout s’est bien
passé et à présent je vais attendre encore des ordres pour partir en
permission.
Je vois que le
personnel de la compagnie a beaucoup diminué par les équipes qui s’en vont et
qui y sont encore actuellement. Je ne sais pas si on va attendre que les
quelques permissionnaires de quinze jours soient rentrés pour en envoyer
d’autres."
PARIS (Ier) – Avenue de l’Opéra prise du Grand Hôtel du Louvre – LL.
Paris le 17 avril 1916
"Je suis
donc à mon bastion et dès ce matin, je suis allé à la mitrailleuse et je suis
là pour 15 jours. "
PARIS – Panorama, pris de l’Eglise Saint-Gervais
Paris le 19 avril 1916
"Hier soir
j’ai bien dîné car nous étions 5 ou 6 invités en retour de noces du camarade
qui s’était marié la veille de mon arrivée en permission, alors nous avons donc
passé un petit moment d’agrément ce qui nous permet de la distraction, j’ai
donc passé avec quelques camarades un petit moment d’oubli mais très court,
pensant ensuite à vous et à tant d’autres qui n’ont pas ce qui leur fait au
point de vue de la nourriture.
Oui bien des
cas de ce genre existent et ne devraient pas exister.
Je te dirai que
l’on nous a retiré nos tricots et comme je ne voulais pas m’en passer, je m’en
suis acheté un autre plutôt que de vous demander de m’en envoyer un, car je
l’ai acheté moins embarrassant. Rien d’autre chose à vous dire si ce n’est à
demain. "
PARIS – Boulevard Saint-Denis
Paris le 20 avril 1916
PARIS – Opéra – Le Grand Foyer
Paris le 25 avril 1916
"J’apprends
que demain, il y a marche manœuvre et nous devons être rendu avec notre
mitrailleuse à 5h ½ au Rond Point du Mont Valérien du côté de Courbevoie, on
emporte un repas froid ce qui me fait supposer que nous ne rentrerons peut-être
pas de bonne heure demain soir."
Paris- Ile de
Paris le 3 mai 1916
"Je suis très
pressé. J’arrive d’un enterrement à Levallois d’un jeune homme blessé à Verdun
et l’on s’en va à l’exercice. "
Saint Raphaël quinquina, Castelnau, Joffre, Pau
Paris le 12 mai 1916
"Je suis
aujourd’hui à Batignolles."
Eglise de
Paris le 15 mai 1916
Paris-Montmartre
– Panorama de
Paris le 28 juin 1916
"Je vais passer
la nuit aux Batignolles alors demain matin je ne serais pas plus disposé que ce
soir car pour passer la nuit, je fais la garde, les autres sont à l’exercice,
exceptés les hommes de nuit."
PARIS – Jardin du Luxembourg
Paris le 11 juillet 1916
PARIS – L’Elysée, Palais de
Paris le 13 juillet 1916
Suresnes – Le Mont Valérien – Vue Générale
Paris le 15 juillet 1916
PARIS – L’Hôtel de Ville
Paris le 31 juillet 1916
PARIS (XXe) – Intérieur de
Paris le 8 août 1916
"Je me
suis reposé ce soir un peu et demain on va à la gare de Lyon assurer un service
d’ordre car c’est la rentrée des ajournés des classes de 13 à 17 et toujours ainsi
le temps passe et surtout beaucoup de beau temps à présent."
Musée de l’Armée – Eglise des Invalides « Nos martyrs, pour le
Droit et
Paris le 10 août 1916
Les Lilas – Rue de Paris
Paris le 7 septembre 1916
Musée de l’Armée – Campagne 1914-1916. La foule devant les trophées de
guerre
Paris le 10 septembre 1916
PARIS (IXe) – Vue panoramique de l’Opéra et du Grand Hôtel
Paris le 12 septembre 1916
PARIS (XX°) – Intérieur de le Caserne des Tourelles – Le départ pour
l’exercice
Paris le 19 septembre 1916
"A présent
comme je te disais hier soir, nous attendons le départ pour le bastion 8 à la
porte St Mandé.
Une corvée est
allée ce matin nettoyer le bâtiment comme c’est toujours militaire, il ne faut
pas se trouver surpris d’un ordre nouveau jusqu’au dernier moment on attend
donc en faisant son service.
Je suis libre
un peu aujourd’hui si ce n’est que les préparatifs de ballots des hommes qui ne
sont pas présents à la Compagnie."
Les LILAS – La crèche Municipale et
Paris le 20 septembre 1916
"Je suis
aujourd’hui à la Chambre des Députés jusqu’à demain 10h.
Il paraît que
l’on doit déménager demain des Tourelles. Il y a des permissionnaires de partis
pour les vendanges mais chez nous, aucune permission n’est délivrée de ce
moment-ci, c’est un peu compréhensible car avec le service à assurer, les
corvées qui n’arrêtent jamais, qui déménagerait les ballots, la literie et tout
un bâtiment qui doit être nettoyé pouvant loger 500 hommes."
PARIS –
Paris le 9 octobre 1916
"Je viens
d’arriver d’une corvée du quai d’Ivry et je suis commandé demain pour la
Chambre des Députés."
PARIS – Notre-Dame.
Paris le 11 octobre 1916
"Je suis aujourd’hui
au quartier. J’arrive de la Chambre et j’irai aux Tourelles demain soir."
PARIS – Notre-Dame. Côté sud
Paris le 12 octobre 1916
"Je suis
aux Tourelles."
PARIS –
Paris le 16 octobre 1916
PARIS – Boulevard Bonne-Nouvelle et Porte Saint-Denis
Paris le 6 novembre 1916
" Un petit
mot car je ne suis pas sûr de ce qu’il y a ce soir et comme on se doute de la
visite du général, il pourrait se faire que l’on ne me donne pas le temps
d’écrire. "
PARIS – Le Pont Royal et le Pavillon de Flore
Paris le 12 novembre 1916
4017. PARIS – Place de
Paris le 21 novembre 1916
"Je pars
ce matin au tir à la mitrailleuse."
PARIS-MONTMARTRE (XVIIIe) – Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
terminée
Paris le 25 novembre 1916
"Les
veillées sont longues, comme je viens de le dire à Edmond en regardant une
lampe flamboyée à côté d’un poêle, entendant craquer des pneus d’autos à chaque
instant avec le sifflet des trains qui roulent constamment pendant que l’on
dort au bastion."
PARIS
(7e arrt.) – Les Invalides
Paris le 20 décembre 1916
Le Repos hebdomadaire
Le 25 décembre 1916
PARIS – Le Pont des Arts et l’Institut
Paris le 12 janvier 1917
PARIS – Jardin des Plantes – Bisons d’Amérique
Le 17 janvier 1917
PARIS – Monument du Triomphe de
Paris le 5 février 1917
PARIS – Le Pont d’Iéna et le Trocadéro
Le 8 février 1917
Je suis à
BONDY – Pont sur le Canal
Bondy le 23 février 1917
BONDY – L’Eglise
Bondy le 5 mars 1917
BONDY (Seine) – Rue de Paris, arrêt du Tramway de
Bondy le 9 mars 1917
BONDY – Rue de Paris et Rue Satine
Bondy le 10 mars 1917
"Brouillard
épais ce qui fait que la neige est à peu près fondue.
Rien de nouveau,
cependant il me semble entrevoir le retour à Paris dans la fin de la semaine
prochaine."
PARIS – Le Pont de
Paris le 8 avril 1917
PARIS – Hôtel des Invalides. Les Fossés et les Vieux Canons
Paris le 10 avril 1917
"Aujourd’hui
je suis à la Chambre des Députés et quand viendra le jour de la libération, ce
ne sera pas sans avoir vu un petit peu partout dans la capitale et avoir passé
les nuits, car hier soir j’étais relevé à 5 heures de mon service de garde alors
je suis allé souper en société, je suis rentré à 11 heures et ce matin à 8
heures en route pour la Chambre des Députés par un temps de neige."
PARIS – Le Bois de Boulogne – Châtelet des Iles
Le 13 avril 1917
"Je suis
donc de retour au bastion et je vais me promener un peu en attendant mon
service de la gare d’Orléans ce soir de 6 à 10 et demain sans doute ce sera
ailleurs car des ordres pour assurer le départ de la classe 18 ont été donnés à
ce sujet et pour cela les permissions agricoles sont suspendues.
Un autre
service pour les officiers et sous-officiers est de garder les portes de Paris
et il y en a quelques unes, jour et nuit, ce qui emploiera pas mal leur temps
avec les consignes spéciales, tout cela n’avancera peut-être pas mon tour de
permission."
PARIS – Panorama pris de l’Arc de Triomphe sur les Avenues Carnot et
Mac-Mahon – LL
Paris le 22 avril 1917
PARIS – Avenue de Wagram
Paris le 23 avril 1917
PARIS – Le Métropolitain, une station souterraine
Paris le 22 mai 1917
"Je devais
partir demain conduire un détachement de récupérés mais je n’y tiens pas, les
voyages sont toujours coûteux et fatiguant, et rempli de responsabilités.
Il s’est trouvé
un volontaire et j’ai lâché. J’attendais les ordres pour te le faire savoir.
La discipline
est toujours de plus en plus dure. Un caporal a été cassé depuis mon départ et
un autre parti. Le tour de départ comme il y
a un an passé du mois de février est rétabli de ce côté là.
Je gagnerai un
peu car il y a encore beaucoup de gradés
plus jeune que moi. Il est encore question fortement que l’on doit changer de
quartier mais jusqu’ici non officiel."
PARIS – L’Eglise de
Paris le 22 mai 1917
"Contrairement
à ce que j’ai écrit tantôt, on a pas tenu compte de la demande du volontaire et
je suis commandé d’office donc je pars demain matin à 5h ½ du Bastion pour
aller je ne sais pas où.
On aura des
feuilles pour cela sans doute. Ce sera deux ou trois jours d’absence. "
DIJON – Poilus Palace Cantine, salle de repos
Paris, Dijon le 24 mai 1917
"Je viens
te donner de mes nouvelles de Dijon qui sont absolument les mêmes qu’à Paris.
Il est 2 heures ½ du matin et je suis entrain de déjeuner dans l’établissement que tu vois sur cette carte et ma mission sera terminée à 7 heures, alors dans la soirée ou demain, je te donnerai d’autres nouvelles. Je compte rentrer dans la nuit prochaine à Paris. "
DIJON. Tombeau de Philippe le Hardi
Paris le 28 mai 1917
DIJON – Vue Générale
Paris le 29 mai 1917
Paris – Perspective prise de l’Eglise Saint-Gervais
Paris le 18 juin 1917
2. KREMLIN-BICÊTRE – Entrée de l’Hospice
Paris le 23 juin 1917
"Je
t’envoie deux mots aujourd’hui mais je ne sais pas s’ils te parviendront tout
de suite. Je me suis commandé de service pour le pénitentiaire de Bicêtre, fort
à
Nous avons été
commandé hier soir à 11h pour partir ce matin à 5h et je suis dans ce fort au
grand air sorti de la caserne ou on respire à pleins poumons."
Arrivée des Américains à Paris (4 juillet 1917) – A la caserne de Reuilly
Le 8 juillet 1917
"Nous
expédions donc la classe 90 et nous recevons en remplacement la classe
88 ; 89 et même nous en avons de la classe 80 ; 86, des Parisiens et
qui n’ont jamais été soldats dans l’action et depuis la guerre, ils ont fait
certains travaux pour pouvoir les désennuyer et une discipline bien plus large
que n’est la nôtre.
Voici la
situation et je ne vois pas que ces sujets là puissent prendre le service pour
nous envoyer en permission.
Enfin je ne veux
point m’en faire pour cela. Car tout à tour si la guerre ne finit pas d’ici
quelques temps, l’on commencera à envoyer les vieilles classes chez eux et
ainsi mon tour viendra."
Arrivée des Américains à Paris (4 juillet 1917) – Place de l’Hôtel de
Ville
Le 9 juillet 1917
"Je continue de t’envoyer la
collection de l’arrivée des américains qui a produit dans Paris un effet moral
extraordinaire.
Je suis toujours en excellente santé
avec un changement considérable de tête. Car nous expédions du 90 et nous recevons
du 89. On dit que tout doit être réformé pour le 14 mais je crois que 89 ne
doit pas rester longtemps avec nous, c’est ce qui m’empêche de parler au point
de vue permission.
Si on change encore d’hommes, il ne faut
pas compter avant le 15 août ou septembre. Ainsi ne vous découragez pas, c’est
un commencement et ce n’est pas la fin.
Espérons donc et pensons à des jours
meilleurs, car de ces changements, nous sommes revenus à l’état normal mais
(4/90) s’en vont comme cabots et forcément on est de service tous les
jours."
PARIS – L’Avenue du Bois-de-Boulogne
Paris le 13 juillet 1917
"Ce que je
sais c’est qu’il se prépare quelque chose pour nos classes.
L’autre jour
étant de garde au poste de police, les agents nous en ont amenés plusieurs de
la classe 90 qui avaient perdu leur chef de détachement alors emboîtés et
renvoyés en autos à la place le lendemain et tous les jours 15 ou 20 à emboîter
comme cela, c’est assez dur : des hommes blessés qui ont payé leur dette.
Nous sommes un
peu attachés à la police. Demain c’est la même chose."
PARIS –
Paris le 18 juillet 1917
Revue du 14 juillet 1917 – Division Marocaine
Paris le 21 juillet 1917
REVUE du 14 juillet 1917 – Place de
Paris le 27 juillet 1917
"Je suis
de près les évènements de chaque jour, Conférence de Paris des Alliés, dernière
séance du Palais Bourbon avant la dislocation des Chambres, retraite des
Russes.
Il ne faut pas
se faire d’illusions, nous sommes appelés à avoir du changement.
Aujourd’hui il
est décidé que la classe 91 cultivateurs et tous les RAT pères de 5 enfants ou
veuf de 4, doivent rentrer avant le 15 septembre mais je crois qu’ils seront
rentrés à la fin d’août."
PARIS (VIII°) –
Paris le 14 septembre 1917
"Je suis
allé sur les grands boulevards où l’on voit le véritable Paris et où l’on a
presque assez à faire pour se garer.
Je m’attendais
d’être de service aujourd’hui, ce sera sans doute pour demain soir et dimanche.
Nous sommes allés à l’exercice ce matin et maintenant nous avons un petit
moment en attendant la soupe, j’en profite. "
Aux pieds du Sacré-Cœur, j’ai prié pour vous
Paris le 16 septembre 1917
"Cette
semaine je suis donc présent à la caserne, je ne me distrait pas beaucoup. Les
nouvelles de Paris sont toujours les mêmes, celles de Reuilly
sont telles que trois sous officiers de 90 sont renvoyés au dépôt d’hier.
Aujourd’hui
c’est un caporal qui était à 200m de chez lui ayant d’hier sa carte de couchage
et dirigé aujourd’hui sur Clermont. On devait commencer par les plus jeunes et
c’est les plus vieux.
Il n’y a rien à
y comprendre."
PARIS (III°) – Monument de
Paris le 19 septembre 1917
PARIS – Bois de Boulogne – Le Lac
Paris le 20 octobre 1917
PARIS (Montmartre) – Basilique du Sacré-Cœur -
Paris le 24 octobre 1917
Paris Montmartre – Montage de
Paris le 28 octobre 1917
Souvenir du Sacré-Cœur de Montmartre
Paris le 29 octobre 1917
" Nous
avons 50 hommes qui s’en vont aujourd’hui à Etampes à la garde de prisonniers
de guerre. Je ne sais pas ce que l’on veut faire encore une fois, ils s’en vont
avec armes et bagages. "
Boulevard de Strasbourg
Paris le 3 novembre 1917
PARIS – Tombeau de l’Empereur aux Invalides
Paris le 22 novembre 1917
" On a été
à 2 doigts de partir au Fort d’Issy-les-Moulineaux de nuit comme l’on est venu
à Reuilly mercredi il y a huit jours dans la nuit.
Mais tout est resté là quand même et le quartier est déconsigné d’hier.
Le chef m’a
assez bien reçu. Il avait envie de m’écrire mais le temps lui a manqué. "
Niort – 102 Costumes Poitevins Mothais
Paris le 23 novembre 1917
PARIS – Place de l’Hôtel de Ville
Paris le 28 novembre 1917
PARIS – Place de
Paris le 19 décembre 1917
PARIS – Sacré-Cœur
Paris le 20 décembre 1917
PARIS – Le Palais de
Paris
le 1er février 1918
" J’arrive
du tir du polygone de Vincennes. On a passé à côté du travail des Gothas.
" (*)
(*) : Il s'agit d'avions qui bombardent
Paris.
PARIS – Le Boulevard Montmartre
Paris le 6 février 1918
PARIS – Le Pont de
Paris le 8 février 1918
PARIS – Le Grand Palais
Le 14 mars 1918
" Deux
mots, je suis au Bastion 14 et j’ai un laisser passer pour aller au 41
Boulevard Reuilly. "
PARIS – L’Observatoire, vue générale
Paris le 17 mars 1918
BOIS DE VINCENNES – Un Coin du Las Daumesnil
Paris le 19 mars 1918 au soir
" Je suis
commandé pour aller à Reuilly demain. "
BOIS DE VINCENNES – Le Lac Daumesnil et le Temple Grec
Paris le 21 mars 1918
BOIS DE VINCENNES – Pavillon des Eaux et Forêts
Paris le 23 mars 1918
"Nous
sommes de retour des Finances et l’alerte dure toujours. Cette carte ne partira
que demain matin sans doute car le vaguemestre ne va sans doute pas marcher ce
soir.
Les avions
Boches n’ont pas l’air nombreux, il y aura quelques victimes encore, on en
signale vers la gare de l’Est. J’espère que vous ferez de votre mieux pour vous
maintenir dans un bon état de santé malgré la petite inquiétude de ces
fréquentes visites de Gothas. Je suis au Bastion 14 ce soir et demain il est
difficile de savoir où je serai."
Bois de Vincennes –
Paris le 26 mars 1918
" Je m’en
vais aux Finances ce matin. "
Niort (Deux-Sèvres) – Vue prise du Donjon
Paris le 30 mars 1918,
Niort et ses environs – Jeunes filles de Mougon
Le 5 avril 1918
" Pour
m’effrayer par les bombardements, je ne ressens rien du tout, je dors avant et après
quand je ne suis pas de service. "
Tout PARIS (XXe). – 247. Square du Père-Lachaise – L’Aurore et le
Déclin
Paris le 6 avril 1918
"Je suis
heureux de voir ce beau temps d’avril pour vous dire que je suis en bonne santé
et nous avons entendu tout à l’heure encore 2 coups de canon. Voici la vie et
je puis affirmer que je ne suis pas effrayé du tout du tout.
Je suis à Reuilly et tout ce que je demande c’est qu’il n’y ait pas
d’alerte."
Tout PARIS (XXe). – 270. Porte de Bagnolet
Paris le 11 avril 1918
"
Autrement rien de nouveau, si ce n’est la Bertha qui a tiré trois coups ce soir
et qu’on avait pas entendu depuis dimanche. "
TOUT PARIS (XX°) – 130. Nouvelle Entrée de
Paris le 14 avril [1918]
"Nous
avons encore eu le coup de canon cette nuit qui fait que l’on ne dort pas trop
tranquille, mais j’ai quand même pas trop à souffrir car 10 minutes après le
coup je me rendors.
Je me suis bien
moins inquiété de cela que de vous autres. Je ne sais pas pourquoi depuis le
premier jour, il en a été ainsi bien que je n’ai jamais été en grand danger.
Il m’a toujours
paru plus doux que la séparation."
PARIS – Rue Vitruve et Place Des Grès (XX° arrt)
Paris le 19 avril 1918
LYON – Rue de
Paris le 18 mai 1918
"Nous
avons encore eu alerte un petit moment hier soir qui n’a duré qu’une heure
environ."
PARIS. Porte Maillot, le Retour du Bois
Paris le 24 mai 1918
"Je viens
te dire que l’alerte d’hier matin a fini à 4 heures hier soir et à 8 heures et demi
hier soir on en a eu une autre qui a fini à 10h ½. Je m’en vais à Neuilly ce
matin."
PARIS – Pont et Place de
Le 12 juin 1918
"Voici donc mon adresse jusqu’à
nouvel ordre : 230ème RAT 2ème Bataillon 7ème
Compagnie secteur 181."
Fort du Mont Valérien – Bâtiment A
Le Mont Valérien le 15 juin 1918
"Le
bâtiment que j’envoie aujourd’hui est celui que j’occupe à la fenêtre où j’ai
fait une croix au crayon et on est là à
C’est pour te
dire que c’est un point relativement élevé au point de vue des environs car
Suresnes, comme Puteaux, comme Boulogne-sur-Seine sont des points qui sont très
bas.
Autrement je
suis en bonne santé et nous nous sommes ressenti déjà de l’avance de l’heure,
ce matin, la pendule du quartier avait sauté d’une heure et nous étions à
l’exercice à 5h45."
Environs de
Le 20 juin 1918
"Je suis en bonne santé et toujours
en plein air ce qui est énorme quoique que sur la paille, je repose et dors
comme une soupe depuis 9h jusqu’à 5h.
Je vous souhaite à tous d’être aussi
heureux que moi. On a donc eu de l’orage et de l’eau, on commence à n’être pas
trop propre mais ce n’est pas le trottoir parisien.
A Lucas, 230e RAT 2e
Bataillon 7e Cie Secteur 181"
Environs de
Le 22 juin 1918
"Aujourd’hui même mouvement. On a
pas beaucoup de temps.
Nous ne sommes pas trop pressés de travail
mais il faut de la présence quand même. Je suis en excellente santé et l’on à
l’air de vouloir établir un tour de rôle de permission de détente. Comme je ne
fais pas parti des ayants droits.
Je fais comme vous. J’attends.
A Lucas. 230e RAT 2e
Bataillon 7e Compagnie Secteur 181."
PARIS – Panorama pris de Notre-Dame
Le 3 juillet 1918
Aujourd’hui le temps est couvert, il
fait moins chaud que d’habitude et le travail est toujours à peu près le même. Cependant
on ne peut rester tout le temps là, il faudra bien changer de chantier, jusqu’à
présent rien de nouveau.
A Lucas, Caporal, 230e
Territorial 7e Cie Secteur 181 bis.
Campagne 1914 – Environs de
Le 7 juillet 1918
"A Lucas caporal 230ème
RAT 2ème bataillon 7ème Cie Secteur 181 bis."
La Grande Guerre 1914-15-16-17
Les Lanciers de
Le 25 juillet 1918
Le 26 juillet 1918
Le 27 juillet [1918]
"J’ai une
laveuse qui repasse et raccommode ainsi hier soir j’ai pris une chemise, un caleçon,
un gilet, une paire de chaussette et un mouchoir, lavés et raccommodés pour 29
sous. Je ne me plains pas, c’est propre.
Autrement je ne
suis pas surmené et tous les jours, j’absorbe 1litre ½ de pinard."
La Ferté-sous-Jouarre – Le Chemin du Halage
Le 31 juillet 1918
Le 8 août 1918
Le 12 août [1918]
"On a l’ordre
de se tenir prêt à partir. On parle de l’Orne. Je suis content de partir là-bas
car on se fatigue vite d’être au même endroit."
Construction
et Lancement sur
Le Neubourg le 14 août 1918
"Je suis à
Le Neubourg. A 9 heures on va à la mairie et ensuite on doit nous mettre à
notre destination.
La première
impression des patelins n’est pas mauvaise, les gens ont l’air affable. Je ne
sais pas ce que l’on sera dans les fermes. Pour moi je suis en bonne santé et
je crois que je me maintiendrai.
Pour les
travaux, ils seront certainement plus dur que ceux que l’on faisait avant. J’ai
acheté quelques vues, je vais en joindre une du patelin où notre destination va
avoir lieu.
Nous sommes 18
dans ce chef-lieu de canton."
Construction
et Lancement sur
Cresteau le 18 août 1918
"Je suis
en bonne santé et quand j’aurai de vos nouvelles, je serai plus heureux que
militaire. Il faut l’être pour être ce que je suis mais que veux-tu, la guerre
nous éprouve de toutes les façons."
Le Neubourg –
Le 19 août 1918
"Je suis dans une commune appelée Cresteau à
Je suis chez une femme que son mari est
de ma classe mobilisé. Elle a 2 filles dont une de l’âge de Laure. Elle fait
valoir
Le travail n’y manquera pas mais je
ferai comme d’habitude, ce que je dois faire. On y est pas mal nourri, c’est
déjà quelque chose.
A Lucas, Caporal 230e RAT 7e
Cie, Equipe agricole, mairie de Le Neubourg Eure."
LE NEUBOURG (Eure) – Place de
Crestot le 25 août 1918
Environs de
Ussy sur Marne le 23 septembre 1918
"A. Lucas Caporal 230ème
RIT 2ème Bataillon 7ème Cie à la Ferté sous Jouarre, Seine et
Marne."
Environs de
Ussy le 29 septembre 1918
"A. Lucas Caporal 230 RIT 2ème
Bataillon 7ème Cie à la Ferté sous Jouarre Seine et Marne."
MONTCEAUX-les-MEAUX (S-et-M.) – Château historique de
Ussy le 8 octobre 1918
"Je ne fais pas parti de cette
compagnie de départ que je t’ai annoncé. Je ne connais pas l’attribution du
reste du bataillon. J’ai bien peur de rentrer à Paris car ce service est bien
pénible surtout après avoir passé une période pas trop malheureuse.
A. Lucas, cap, 230e RAT, 2ème
Bataillon, 7e Cie à la Ferté sous Jouarre Seine et Marne."
Montceaux-les-Meaux (S. et M.) – Porte des Calottes – Ancienne Entrée prinicpale
Ussy le 9 octobre 1918
"Je viens te dire ce soir que je
n’ai rien reçu de vous aujourd’hui et que la 5ème Cie formée part
demain matin.
Sans doute que l’on ne va pas être bien
longtemps à moisir là car nous venons de verser les outils de parc pour le
génie. Aussitôt que tu auras mon adresse, tu t’occuperas d’un détachement
temporaire si tu peux car à Paris il pourrait se faire que l’on aurait une
permission ou un détachement temporaire dans le courant de novembre avant la
libération car le mouvement est excellent.
A. Lucas Caporal 230e RIT 2e
Bataillon 7e Cie à la Ferté sous Jouarre, Seine et Marne"
Lettre
Ussy le 10 octobre 1918
"A Lucas, caporal 230ème
RIT, 2ème Bataillon, 7ème Cnie
à la Ferté sous Jouarre, Seine et Marne"
Lettre
Ussy le 11 octobre 1918
"Je crois
que c’est la fin sous peu.
L’Allemagne a
l’air contente que Wilson veut parler. Le Kaiser parle d’abdiquer et la Turquie
attendrait la réponse du Président des États Unis pour une paix séparée sans
doute. Le ministère étant transformé. L’Autriche n’a pas de réponse.
Pour moi une
fin tragique de cette guerre se prépare à grands pas pendant que l’ennemi est
bousculé sur toute la ligne.
Pour moi
j’espère bien que moins de 2 mois nous séparent de la fin et la R.I.T. ne sera
pas gardée longtemps. Nous suivons donc tous ces évènements pas à pas."
Environs de
Courbevoie le 13 octobre 1918
"Je t’ai mis une lettre acquittée
hier à la gare de l’Est où nous sommes arrivés à 1h. On a mis nos sacs en
voiture et on nous a conduits à la porte Maillot.
D’ici nous sommes allés à Courbevoie.
La population à l’air gai. Voici notre
entrée à Paris. Les nouvelles de la guerre sont toujours bonnes.
Adresse : Lucas Cap 230ème
RAT 13ème Bataillon 7ème Cie Caserne Charras
à Courbevoie, Seine."
LA FERTÉ-sous-JOUARRE
(S.-et-M.) – Place de l’Église
Courbevoie le 14 octobre 1918
"C’est une
vie d’attente à présent. Nous allons changer sans doute je crois l’on retourne
à Paris dans un bastion."
Courbevoie –
Courbevoie le 22 octobre 1918
"Je viens
te dire de Courbevoie. Je viens de tuer la grippe au café, en entrant d’une
prise d’armes de Paris d’où l’on est arrivé à 6 heures.
Demain matin je
pars à huit heures au bastion 10 pour prendre la garde et les compagnies vont
nous rejoindre jeudi ou vendredi."
COURBEVOIE – Fondation Bischoffsheim
Paris le 27 octobre 1918
PARIS – Panorama du Palais de Justice. Vue sur
Paris le 30 octobre 1918
"Aujourd’hui
nous sommes allés à l’enterrement d’un général chinois et l’on arrive."
PARIS – Perspective de
Paris le 8 novembre 1918
"J’arrive
d’une prise d’armes, nous avons encore traversé Paris au son de la musique ce
matin pour les honneurs à un sénateur.
Les parisiens
sentent la fin, les bravos et les bouquets, quelques pièces, on voit de
l’entrain ce qui ne durera sans doute pas longtemps.
Enfin hier
soir, un bruit dans Paris courait fortement que l’armistice était signé, un
télégramme mal interprété ou un coup de bourse dans un monde aussi bruyant.
Mais je crois
bien que cela ne va pas être long ce sera fait sans doute au reçu de ma lettre
si ce n’est déjà opéré."
BOIS
DE BOULOGNE. –
Le 10 novembre 1918
"Tout va
bien les nouvelles sont bonnes."
PARIS – Le Val-de-Grace
Paris le 13 novembre 1918
"Je vois
que vous êtes renseignées sur la fin que je vous avais prédit.
Maintenant je
ne sais rien de plus, sans doute que l’on est en train de préparer la
démobilisation et dans 5 ou 6 semaines au plus tard, je compte bien être au
milieu de vous.
e suis allé ce
matin rendre les honneurs militaires à un soldat engagé classe 19, atteint par
les gaz et mort au Val-de-Grace. Une grande assistance, tout le collège
Stanislas était présent et l’inhumation était au cimetière de Neuilly. On
arrive à l’heure actuelle, il est 2 heures et je me presse car la seconde levée
va être faite. "
A Lucas.
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