Mise à jour : janvier
2021
Jean
LUPIS en 1911 au 10e régiment de Dragons
Prélude
Jean Claude nous dit en
janvier 2021 :
« J'ai retrouvé dans les archives familiales le
carnet de route de la "Grande Guerre" de mon grand-père, Jean LUPIS,
celui qui deviendra 24 ans plus tard, " Bon Papa Jean".
Jamais, mon grand-père n'aura pu imaginer que ce
document, confident intime des moments les plus difficiles qu'un homme soit
amené à vivre, que très peu de personnes, même dans la famille, n'a jamais lu,
puisse un jour être accessible par le monde entier !
Magie de la technique que d'offrir à l'imaginaire, à
la réflexion et à l'intérêt du passé historique, paisiblement installés devant
un ordinateur, ce témoignage quotidien, journalier et à l'heure près de ces
années de guerre épouvantables.
Je vous confie à présent le carnet de route
retranscrit tel quel.
Il honorera aussi, tous ses camarades de combats et de
souffrances, en particulier seront cités :
Louis MASSÉ, BOURDONCLE, E. JOUGLA, DUPAC, Maurice
BARLAM, Marcel DUTHU, Gaston RIBES, Henri MEILLON, Justin PERISSE, Paul SOULIS,
Georges MEDAR, Casimir FRANCAL, Bazille MAL..., Sylvain BARRON, François VANDEWYNEKELE,
l'aspirant De BETZMAN. »
Jean LUPIS est né en
septembre 1888 à Toulouse. À 20 ans, comptable, il effectue son service
militaire au 10e régiment de Dragons d’octobre 1909 à septembre 1911.
Rappelé à la mobilisation
générale d’août 1914, il passe au 57e régiment d’artillerie (57e RAC), 67e
batterie.
Cette batterie est l’une
des batteries territoriale de réserve, et reste au dépôt d’artillerie à
Toulouse. En un seul mois, il ne pourra pas devenir artilleur dans tous les
sens de la fonction. Cette 67e batterie est rappelée début septembre 1914 pour
remplacer les pertes du 57e RAC. Il passera ensuite au 18e régiment
d’artillerie (3e batterie) en novembre 1914.
Début des écrits
Embarquement à Raynal le 6 septembre 1914 à 13h. Départ à 15 h.
Failli manquer train, monté en marche, dans une écurie, avec MASSÉ (*), dans un arrêt sommes montés en 3ème classe, étions trois dans le compartiment, pendant tout le voyage : MASSÉ, AMIEL, et moi.
Quatre jours et 3 nuits, chemin de fer, nombreuses haltes de 2, 3 et 4 heures.
(.... 2 lignes
blanches...)
Débarqué à Piney (Aube) à 16 h le 9.
Formation colonne à pied, réquisition voitures pour transporter nos sacs. Partons pour rejoindre le 57ème (**), perte en hommes et en chevaux.
(*) : Louis MASSÉ, né aussi à Toulouse sera un des
meilleurs camarades de guerre de Jean. Même âge, Louis était tailleur de pierre
Il intègre aussi le 57e d’artillerie, puis le 18e d’artillerie en même temps
que Jean (novembre 1914). Gravement intoxiqué au gaz en mai 1918 à Verdun, il
survivra à la guerre. Voir sa fiche matriculaire (2
pages).
(**) : Le 57e RAC qui a subi de sérieuses pertes.
Camp de mailly. (*)
Halte de nuit en plein
camp, couché sous un arbre, à côté du 2ème génie, pas dormi .... p... nous s.... ..... matin, étonné
trouvé BENJA, Jules, BRIAL qui s'en vont à .... .....
Quittons le camp à 9 h.
..... ....... chevaux, munitions B....abandonnées dans la retraite. Bouteilles
de champagne.
(*) : Aube
Halte ferme de la Croix
Rouge. Transport de blessés boches recueillis dans un bois à 500 m, blessés de
la veille, manque un lapin sauté. Vu ...ignon.
15 h. départ
de la colonne, toujours camp de Mailly. Cadavres boches ammochés,
un ..... de 15 près d'un poteau télégraphique.
22 h. nuit noire.
MASSÉ me conduit, chemins
boueux, tortueux, croise un ravitaillement munition égaré ne savons quelle
route prendre enfin partons - Trouvé une patrouille fantassins 59ème.
8 hommes dont un caporal et
1 sergent, fusillés par les Boches, les mains liées derrière le dos, leurs
cartouches rangées sur leur corps. (*)
(*) : C’est exact, les faits sont signalés dans le JMO du 57e
régiment d’artillerie à la date du 11 septembre. Il s’agit de fantassins du 88e
régiment d’infanterie.
À la nuit passons ferme de
l'Épine – Blessés – Tombes - Nuit à la belle étoile.
Au matin, déjeunons singe,
cherchons de l'eau à 3km, eau sale, pas de pain, biscuits - Troupes allant
prendre position, infirmier LANNES, le fils Albert qui s'était perdu - Départ
de la colonne à 13h - Nouveaux cadavres français.
À 14 h, traversons Suippes
que les Boches ont évacué le matin - Faubourg incendié - Départ de vin
bombardé, la troupe pénètre dans les caves, MASSÉ (Louis) en tête avec 2 seaux, fûts crevés, vins blancs ..... halte
près de la ligne chemin de fer, repas 14 h 30 - bombardement continu, aéros.
Courtisol (Marne). vin à 0-60, puis la garde - Indisposé.
À 12 h – Tilloy-Bellay -
trouvé ROC - Dépôts des 18-23-57 et 9e artillerie,
train des équipages - VARAIN le chanteur –
Dans la nuit du 25 au 25 attaque allemande.
Alerte à 3 h du matin.
Prêts à reculer ou à
avancer, mais ne bougeons pas car l'attaque a été repoussée et avons repris nos
positions et gagné un peu de terrain - Grandes pertes allemandes et françaises,
nos fantassins avaient été surpris.
Toujours à Tilloy - Vu
AUJAULET - Monarque à qui l'on faisait 1000 misères -
Départ pour Somme-Suippes.
Cantonnés dans une grange
avec émigrés Belges. Corvée au champ de bataille pour enterrer les cadavres du
combat du 26 sept –
Passage du train allant à
Sainte-Menehould.
Chasse aux lapins, bouché
chocolat, vin, cognac. Prisonniers allemands faisant des corvées dans
Somme-Suippes dont un sous-off très gentil, causant français.
Assisté au conseil de
guerre le dimanche matin 4 oct. de 2 frères jumeaux du 59ème en civil. 2 ans de
prison.
L’après-midi aux vêpres,
l'abbé distribue des sacrés-cœurs.
Major de Chalons
impitoyable pour le 17ème corps.
Le 5 oct.
après blessure du petit RIVAL par le petit Eugène.
Départ de Somme-Suippes
pour Laval-sur-Tourbe en passant par Somme-Tourbe.
À Laval, étions avec MASSÉ
au Calvaire sur un coteau quand un Taube nous lança les prospectus "Français :
Rendez-Vous". (*)
(*) : Cet épisode de lâcher de tracts et aussi relaté par un
autre poilu (Lucien BORIES du 59e régiment d’infanterie), à la même date et au
même endroit. Voir
son carnet.
Avec un détachement du 2ème
génie, avons creusé des tranchées et abris mitrailleuses. (*)
(*) : On remarque ici qu’il effectuait des travaux subalternes
et ne correspondant pas à l’artillerie proprement dites (comme la corvée du
champ de bataille du 30 septembre). Cela s’explique facilement. Il était
cavalier en 1911 et est passé à l’artillerie en août 1914 et parti au front 1
mois après, durée trop courte pour une formation d’artilleur (il faut 6 mois).
Corvée de douilles et
équipements en avant de Wargemoulin, trouvé pour la deuxième fois BENJA, BRIAL,
Jules après que Raymond LAVERGNE était blessé.
Le 10 oct. au soir retour à
Villay en passant par Somme-Tourbe, la
Croix-en-Champagne, Vieux Bellay et Villay, trouvé en
route Henri DEVEZE.
En arrivant à Villay, retrouvé ROC avec qui avons soupé, bon repas, riz,
absinthe, couchons ensemble GEANSAC - Repas toulousain
En dépôt à Villay, jusqu'au 14 décembre.
Vie régimentaire, manœuvre
d'artillerie, revues, etc…
Détachement menant chevaux
de Toulouse.
Envoyé nouvelles par un
toulousain car les hommes repartiront le lendemain.
Incendie d'un cantonnement,
de piquet pendant 4 h de nuit.
Nouveau, incendie,
cantonnement d'officiers. Résultat cuisine en plein air, fabrique guitoune dans
le parc.
Nota : Le 16 novembre 1914, Jean LUPIS passe au 18e régiment
d’artillerie (source fiche matriculaire). Il est indiqué aussi « Qu’il passe aux armées »,
c’est-à-dire dans une unité combattante. Il n’est plus dans un service
« auxiliaire » du 57e d’artillerie.
Visite officiers étrangers
alliés et neutres - Reçu 17 lettres à la fois.
Passage POINCARRÉ - Visite
journaliste avec officiers d’état-major.
Départ Villay
à 9 h pour Laval de tout le premier groupe
du 18ème. (*)
Vu Henri en route, vu
Jules, et BRIAL, BENJA aux éclopés.
Le soir, de garde au parc.
(*) : Laval-sur-Tourbe (51) et confirmation qu’il est bien
transféré au 1e groupe du 18e régiment d’artillerie de campagne. Un groupe
d’artillerie comprend 3 batteries, chaque batterie comprend 4 pièces ou canons
de 75 mm. Il est à la 3e batterie, 9e pièce (nous le saurons plus loin dans son
récit).
Baptême du feu. 1ères
positions, objectif : Tranchées Brunes. Réglage du tir.
Rentrons chaque soir à
Laval pour coucher car avions.
Pas construit d'abris
18 - Touché soute et
munitions
19 - Première nuit sur la
ligne de feu. Sous-off DÉJEAN Toulousain (*) - 4ème pièce – (Louis) MASSÉ 7ème
pièce -
(*) : DÉJEAN Marcel Antoine, de Toulouse, est du même âge que
Jean LUPIS. C’est un engagé volontaire en 1907. Il sera militaire de carrière
(1907-1928). Il est au 57e d’artillerie en août 1914 et passe aussi au 18e
d’artillerie en novembre 1914
A cette date il est maréchal-des-logis et sous-chef de pièce
(une pièce = un canon)
Dimanche à 8 h matin.
Les Français prennent l'offensive
sur tout le front de la ...... à Belfort à la même minute attaque générale -
Terrible canonnade sur le front de notre division qui est la 33ème (*), étendue de 4 km - 196 pièces ont ouvert le feu, tir
à volonté pendant 8 mn, puis les fantassins sont montés à l'assaut.
Grandes pertes chez les
Boches - Avons eu 2 compagnies du 20ème (régiment d’infanterie) prisonniers et avons gagné les tranchées Brunes.
D’après certains de nos
fantassins les Allemands étaient tellement démoralisés qu'ils se tuaient entre
eux.
(*) : La 33e division d’infanterie est composé à cette date des
7e, 9e, 11e et 20e régiments d’infanterie, de 3 groupes du 18e d’artillerie,
d’un escadron de cavalerie (9e chasseurs à cheval) et d’élément du 2e régiment
du génie.
Calme.
Mort de Jules Raymond SUDRE
- 14è inf. N° 1053 - Mort en brave à la côte 200. (*)
(*) : SUDRE Jules Raymond Marcel, soldat au 14e régiment
d’infanterie, est tué le 22 décembre 1914 à Perthes-lès-Hurlus (51). Toulousain
aussi, il venait d’avoir 22 ans… Voir sa fiche.
Reprise de l'attaque, fait
quelques prisonniers, dont 1 officier, ce sont des Prussiens - Trouvent notre
75 et nos explosifs terribles - Il a neigé dans la nuit.
Touché dans de diverses
maisons et usines.
Changement de positions, à
800 m sur la droite des premières.
Couchons aux cagnas des
premières positions.
Couchons aux 2èmes
positions où avons faits des cagnas.
Attaque de la 33ème
division - L'artillerie avait fort bien réussi à faire l'ouverture de la
brèche, mais l'infanterie n'a pas bien marché.
De garde la nuit du 31 au
1er janvier 1915 - Touché champagne.
Changé de chef de pièce,
REY sous-off de Grisolles.
À 14 h je l'ai manqué
belle, j'ai été projeté dans la tranchée-abri par un 155 Autrichien qui a
percuté à l'entrée de la tranchée à 15 m de mon dos, j'en ai été quitte pour
quelques contusions aux jambes occasionnées par le poids de la terre qui m'est
tombée dessus et un saignement de nez.
Ce même jour 7 chevaux tués
et deux hommes tués également aux avant-trains du 41ème d'artillerie du 1er
corps.
Reprise de l'attaque à 6 h
du matin, modiques résultat.
Reprise de l'attaque à 8 h.
Sans résultats, car les Boches ont contre-attaqué et repris les tranchées
qu'ils avaient abandonnés.
À 15 h, avons
contre-attaqué à notre tour et avons pris possession des tranchées blanches
qu'ils venaient de reprendre.
Prenons la défensive car il
n'y a rien à faire sur ce point.
Sommes marmités, un
officier blessé à la batterie voisine. Pendant cette canonnade, l'échelon de la
5ème batterie a fort souffert en chevaux. 38 ont été tués, un caisson brulé.
Chez BRAU de Cahors 5 à 6 blessés. L’échelon de la 3ème batterie la mienne qui
été proche a eu un cheval tué, un homme blessé. (*)
Avions été repérés le matin
par un avion.
Nous sommes tous un peu
mouvementés par ce marmitage.
(*) : Il s’agit du 2e conducteur-canonnier DEDIEU (JMO).
Changement de positions, 1
km en arrière, anciennes positions du 57ème. 1ère nuit mauvaise,
pluie, couchés sur la dure, on s'organise le lendemain. Touchons des planches,
un peu de paille. 4 ou 5 jours à tirer, on est très bien.
Touché nouvelle tenue
réséda - pantalon - capote -
Attaque Boche. Changé
Sous-Off. REY passé chef en place de BRAU qui est nommé adjudant 5ème batterie.
Nouveau Sous-Off – VINCENT.
FAJOLLES blessé
involontairement par LACHAUD, d'une balle dans le dos.
Devions attaquer, renvoyé à
cause de mauvais temps.
Envoyé mandat de 150 f n°
139 439 série - n° du mandat 162 - émis à la date du 13 février - frais à la
charge de l'expéditeur.
MASSÉ passe à la 9ème batterie
du 18 - 2ème groupe.
Jour de Carnaval.
Attaque de la 4ème armée.
Le 1er corps a été extraordinaire. Ça se sont les
Poilus. Avons pris 5 tranchées.
Le soir vers 5 h renfort
d'infanterie. Tout un régiment du 1er corps passe devant nous.
Il se défile à l'ennemi,
surveillance de nos avions.
L’attaque se continue à 16
h. Apercevons des fusées annonçant nouvelles progressions.
La batterie A que nous
avions comme objectif est prise à la baïonnette. Soit 6 pièces plus 4 pièces
d'une autre batterie.
Continuation de l'attaque.
Tout va bien. Le 1er corps progresse, fusées indicatrices.
Reprise de l'attaque -
Massacre de blessés des 33 - 127 - 8 d'infanterie -
1er corps - Types
extraordinaires de courage.
Un sous-lieutenant du 33ème
blessé d'un éclat d'obus à la tête et à l'épaule, extraordinaire d'entrain et
de courage, il est de Valenciennes.
Plein de boniments
rigolards à mon pays à Toulouse.
Continuation de l'attaque
des dernières tranchées boches - ils y sont attachés aux mitrailleuses et au
canon révolver.
Anniversaire mort de Papa.
Calme, mauvais temps.
Reprise de l'attaque à 15
h.
Suis au poste
télégraphique. Reçu confirmation du mandat.
Le soir de garde, relève de
l'infanterie 2ème régiment.
Calme.
Calme.
Éclatement canon 75. (*)
(*) : L’éclatement est signalé sur le JMO
Tenons l'offensive.
Remis la médaille du 75 -
offerte par le V.E.F. 2 par pièces.
Tenons l'offensive.
Batterie 155 long - 48ème -
8 mise en batterie - 9 tirs.
Aux tranchées comme
téléphoniste, réglage du div, couche au poste, calme, retour à 5 h du matin.
Blessés marocains.
Le matin DUPAC est venu me
voir, Vu FERRE s/off - le 53 est derrière nous.
Le soir DUPAC plein comme
un boudin, il a fallu que j'aille le coucher. (*)
(*) : DUPAC Jean Marie Joseph est aussi de Toulouse. Il est au
18e régiment d’artillerie, puis passera au 9e régiment de Tirailleurs
Algériens le 1 septembre 1915. Mort pour la France à l’hôpital de
Châlons-sur-Saône le 23 mars 1916, après des blessures devant Verdun. Voir
sa fiche.
Attaquons de nuit à 4 h du
matin Tirailleurs marocains, Zouaves 16è corps.
Régiment marocain cantonné
dans notre bois, rigolboche.
Tirailleurs Algériens.
Au matin, 2 taubes survolent nos positions.
Bombardement des endroits
repérés hier par les taubes.
1 ration de vin
supplémentaire, capitulation de Pizernyls - place
forte livrée aux Russes.
Le syndicat des boulangers
de la ville d'Agen a offert la somme de 100 f pour le 18è artillerie. Cette somme
a été répartie aux 20 poilus les plus méritants. J'ai reçu de ce fait la somme
de 5 f (et les félicitations).
Le soir à 16 h marmitage en
règle de la batterie. 1 officier mort.
Dans la nuit de 26 au 27
couvrons tranchée.
au courrier reçu les n..tes que j'avais envoyées au
Poulet.
Marmitages chaque jours
vers les 15h.
Poursuite d'avions,
préparatifs départ - armoire à la maison, ligne de feu.
Continuation préparatifs
départ, départ le soir à 19 heures.
Passons à Auve l'Hermont - Remicourt. Sommes à Remicourt - Marne.
Installation, couché dans
une voiture foraine, sommier.
De garde corvée au bois à
Givry-en-Argonne, le 11è de ligne arrive musique en tête.
Départ à 10 h passons à Chammontais - Triaucourt où cantonnons dans une scierie –
Musique.
Repas à Rambluzin.
Repas à Rambluzin.
Le soir à 17h, à la
recherche du vin traversons forêt, cueilli 3 feuilles de lierre et arrivons village
voisin Benoîte-Vaux où trouvons bon vin blanc et rouge, joli petit patelin.
Ambulances, hôpital.
Repas à Rambluzin.
Départ de Rambluzin à 6h30.
Passons à Heippes -
Issoncourt - Courcelles-sur-Aire où cantonnons à 12h le soir allons au village
voisin Chaumont-sur-Aire chercher du vin et du fromage, en arrivant au
cantonnement cassons la croûte, colis, vins de ...
Repos à Courcelles.
Repos à Courcelles, le
matin à la corvée de bois arrivons champ de bataille du 8 septembre, tombes
boches, effets boches.
Repos toujours à
Courcelles, préparation pour départ.
Ne partons pas, de garde.
Repos toujours à
Courcelles.
Repos après-midi, jeux organisés par le bataillon du 7ème. Concert toulousain.
Au courrier du soir, reçu lettre de Roger m'annonçant la mort de Medéric Cassagnau, caporal, 80e régiment d’infanterie. 2e corps Secteur 140 – Paris. (*)
(*) : Medéric CASSAGNAU. Voir sa fiche.
Repos ....
Départ pour Neuville. Derniers préparatifs, embarquements.
Arrivons à Neuville à 12h.
Départ de Neuville à 11h et embarquons à Massey à 16h, départ à 19h30.
En route chemin de fer - ...e.ai. Marles S M - café - Contrexeville – Villers-sur-Marne – Nogent-sur-Marne - Noisy le Sec - Bobigny g 8 R. de Paris chemin de fer de ceinture - Tramm - parc de Pantin - Opéra - le Bourget - .... - .... - Chantilly - Creil - Verrei... ..... usine coffre forts Fichet - Amiens - Somme – Conty.
débarquons à 16h - f.... p.. à 17h 1/2 - acheté pipe - partons à 19h.
Soupe par étape et arrivons à Sourdon à 24h où cantonnons -
Sommes en réserve à Sourdon, bien canonnés, Somme.
Repos à Sourdon.
Toujours à Sourdon.
Quittons Sourdon à 14h et avons embarqué à 17h à Ailly-sur-Noye où avons fait provisions.
En chemin de fer passons à Amiens. Pecquigni - Abbeville – St Pol – Pas-de-Calais où débarquons à 4h et faisons étape suiv. à Sains-les-Pernes où arrivons 10h.
Partons de Sains-les-Pernes à 6h et faisons étape suiv. à Givenchy-le-Noble en passant par Borny - Brias – Ostreville - Ligny-St-Flochel et arrivons à Givenchy-le-Noble à 12h.
Quittons Givenchy à 14h et faisons étape sur Duisans-les-Arras en passant par Manin-Noyelette arrivons à Duisans.
Sommes à Duisans où préparons les obus pour l'attaque du 9 mai où travaillons que de nuit car sommes en terrain découvert où tombent les balles boches.
Amenons les pièces sur la position et continuons les retranchements, en passant à Arras - faubourg ...
Trié obus, couchons sur la position.
Sommes prêts, attendons ordre d'attaquer. L’infanterie doit attaquer en masse - Avons touché des échelles pour sortir plus nombreux de la tranchée au moment de l'attaque.
Reçu la lettre de .... datée du 6 avril avec mandat de 20 f.
Attaquons à 9h - Terrible canonnade - Mines sautent, assauts, nos deux ailes avancent et font des prisonniers mais le centre ne prend que les tranchées minées, les fils de fer n'étant pas démolis. Nuit calme.
Apercevons deux ballons observateurs car hier avons démoli clocher - attendons l'ordre de continuer l'attaque.
Continuons l'attaque notre aile gauche 20° corps avance - Notre 7è infanterie monte mais fils de fer pas coupés, ne pouvons avancer.
Duel d'avions à la mitrailleuse - Canon éclaté au 7è artill à côté de nous - Hier également une pièce - 1 sous-off tué par un obus au 7è également.
Calme.
Continuons attaque - Devons effectuer un mouvement pivotant par la gauche - 20è corps avance toujours.
En corvée à Duisans pour aller chercher chiffons (mot incertain) et huile - Touche mandat du 6 avril.
Continuons attaque - Sommes marmités mais coups longs - Un caisson éclate derrière nous.
Une lettre, patrons du 12 mai avec mandat 20F. Donne mandat à MASSAT p. vaguemestre, répondu aux patrons.
Calme.
Sommes marmités - combat d'avions.
Le soir à 18h allons au repos 24h à Henzin, vin blanc à Ste Catherine.
Grand nettoyage au cours d'eau, changé linge.
À 13 heures, allons à Arras nous faire photographier.
12 cartes 6 chez Cordier - 10 rue des Bouchers des (....).
Le soir, avant de revenir sur les positions, une attaque se déclenche. Henzin est marmité.
Nuit calme.
Jean LUPIS
Dans la nuit du (....) quittons positions à 2 h.
Contournons Arras et arrivons à Dainville à 6 h. arrivons dans parc et cantonnons sous la tente.
Cantonnement on prend nos pièces.
Dans le .... François Deveza ... (*) - acheté ....
(*) : Est-ce lui ?
Toujours la ....
d°
Reçu lettre patrons du 27 sans mandat - répondu le 30.
Apprenons le morse pour être télégraphistes.
d°
Envoyé la bague à Jeanne dans enveloppe. (*)
Avions sur .....
(*) : Sa sœur
Au soir remis au Débitat à Dainville P d C un colis renfermant souliers f...és pour expédition à Toulouse. Remis 2f ....
Reçu les photos et le ... ainsi que 5f.
Envoyé photos a.... le colis à la maison.
Envoyé photos à Marcel Gaston. Reçu lettre patrons datée du 5 avec mandat, touché mandat - ai répondu.
Reçu nouvelles Meilb... - le soir allons faire position pour batterie de 120 à Arras faubg d'Amiens.
À 20h, quittons Dainville passons à Doullens - Somme - Usines - Habitations p. les ouvriers - arrivons à Hardinval- P d C à 5h.
Nous installons à Hardinval où trouvons, vin, lait, œufs. Entre pays très ombrageux.
À Hardinval.
Quittons Hardinval à 14h repassons à Doullens et arrivons à Saulty - P d C. 19h.
Nous installons à Saulty dans un parc à côté des pontonniers du 2è génie - couchons dans une grange.
Corvées de bataillon dans le parc et le village - Le soir de 17h à 20h allons à la gare de Saulty décharger un train d'obus. Marie part à la campagne à 6h 1/2 à Seintein.
Corvées.
Corvées et le soir à la gare un .....
Corvées - Souhaite fête à Jeanne.
Écrit à Marie chez Mme Veuve PérissÉ en face la gendarmerie à Seintein (Ariège) jusqu'au 26 juin.
Reçu lettre patrons sans mandat.
Reçu colis pour ma fête.
Envoyé dernière lettre à Seintein - Reçu chevaux du Poulet.
Dimanche - Concert au château. (*)
Repas chez la bonne mère - Manque lettre de Marie du 18 de Seintein.
(*) : Le château de Saulty existe toujours : Voir ici.
Toujours Saulty - abreuvoir à cheval.
Reçu lettre patrons du 3 juillet avec 20f - accusé réception le 9 juillet.
Football, menu corse, petits .... Jambon, œufs, gâteaux, confitures, 1 litre de vin rouge, 1/2 vin blanc, cigare, rhum.
16 appris date de permission au 6è envoi le 22 août.
Toujours à l'abreuvoir
Pour la 1ère fois couché dans un lit à Saulty - chez Mme Boulangère et ses filles.
Quittons Saulty le 28 à 12h - Arrivons à Berneville à 16h1/2 nous installons.
Je vais ravitailler la 1ère section à Arras - près la gare - maison riche - piano, lits de milieu etc…
Toujours à Berneville.
À 20h, quittons Berneville pour aller prendre position à Arras, rue de Cambrai, 27. (Voir la vue actuelle depuis cette adresse)
Très mauvaise position. Mais bien retranchés, à 600m des 1ères lignes. Cantonnons dans des caves, lits de milieu, pendules, salons, pianos, salle à manger, services de table, fauteuils, canapés, soirées dansantes, Buadouille photographié en préfet de police.
BUADOUILLE en
préfet de police à Arras
Sommes marmités de 1ère.
Subissons un réglage sur la 1ère section -par .aul., mais prenons par sans-fil leur réglage une batterie du 23è bombarde la batterie boche qui allait faire un tir d'efficacité.
Reçu lettre patrons datée du 5 avril avec mandat de 20f.
Revu MassÉ qui est à la 2è pièce de la 9è batterie - me fait une bague avec initiales.
Répondu aux patrons.
Sommes repérés et marmités toutes fois que tirons, avons 3 saucisses (*) en face de nous - au marmitage du 13 avons ...... 3 pièces .... sur le caisson ainsi qu'un boyau que réparons dans la nuit du 13 - 14 avec de la ferraille de St Sauveur.
(*) : Ballon d'observation
Sommes toujours marmités, avons le boyau 2 fois crevé qu'il nous a fallu réparer la nuit.
Reçu lettre patrons confirmant ma lettre de remerciements au mandat - changé de lit, cher plumard de milieu, en cuivre, c...les toutes neuves, etc…
MassÉ me donne 3 paires de draps tout propres.
Nous faisons photographier avec MassÉ et Bourdoncle (*) dans un parc aux Thermes - rue de Béthune.
(*) : BOURDONCLE Jean Marcel, 26 ans, né aussi à Toulouse, est
passé au 18e régiment d’artillerie en novembre 1914. Il y restera
jusqu’en février 1918, date où il passera au 8e régiment de génie
comme radiotéléphoniste. Il est mort pour la France par maladie contractée en
service en novembre 1918.
Jean LUPIS à
gauche, Louis MassÉ et Jean Bourdoncle, mais dans quel
ordre ??
Préparatifs déplacement pour Achicourt.
Déjeunons et quittons position à 6h matin partons à pied et arrivons à Achicourt à 7h.
Reconnaissons cantonnement puis allons préparer position de batterie derrière voie chemin de fer.
Préparation des positions de la 9e batterie du 18e régiment d’artillerie
Sambaud blessé. Sommes marmités.
Reçu lettre patrons et mandat, lettre du 3 sept.
Préparons attaque.
Tirons 1000 obus dans la matinée pour démolir fils de fer.
À 13h, sommes bombardés de 210 - Avons la soute d'obus suffoquant démolie.
Dinons malgré cela à 13h 1/2 - Un peu mouvementé.
Appris par le beau-frère de Barrère, notre chef de pièce, que le 14e d'infanterie a été démoli en Argonne le 8 sep. Avons eu 1438 hommes hors de combat dont 4 S. officiers.
Sommes marmités. Devons-nous replier sur la droite - Tir d'efficacité sur la 4è batterie qui est à notre gauche, 2 hommes tués, 1 blessé.
Au matin, on nous lit l'ordre du généralissime, le capitaine nous annonce l'ouverture de la grande bataille 1915 - pour demain matin 25 sept, Belges, Anglais et Français - 3.000 batteries de campagne, 2.000 batteries lourdes.
Attaquons avec 18e corps d'armée, général Foch à ? heures - En Champagne on attaque avec 36e corps d'armée général de Castelnau - à 12h apprenons qu'en Champagne toutes les tranchées allemandes sont conquises - les Anglais ont pris toutes les 1ères lignes.
Ici n'avons pas progressé, n'avons pas attaqué à la baïonnette.
Diminuons le feu de nos batteries.
Calme des armes, qu'une rafale par heure.
Envoyé bagues - Toujours calme.
Préparons pour quitter position Achicourt.
À 7h, quittons position et prenons nouvelle position à Arras, rue de la République derrière la cave, ancien emplacement de la 9e batterie où était MassÉ.
Trouvé en arrivant MassÉ qui était de garde aux abris.
Déjeunons ensemble, frites, bif, café. Sommes très bien installés dans les caves, lits confortables.
Nous aménageons.
À 8h je vais au faubg d'Amiens avec MÉdard. Part télégraphier avec ....
Visitons .... Arras, la citadelle, les fortifications.
Reçu lettre patrons avec mandat - Vu petit BARLAM (*) - Trouvé photo Papa sur "la France illustrée".
(*) : Maurice BARLAM, né à Toulouse en 1895, incorporé au 18e
régiment d’artillerie en décembre 1914. Il passera au 115e régiment
d’artillerie lourde en 1917. Il recevra plusieurs citations et survivra à la
guerre.
Voir sa fiche matriculaire (3
pages).
Partent les permissionnaires 5è série.
Travaux de sécurité, mines etc. Fabrègue blessé d'une balle aux reins.
Sommes marmités. Obus incendiaires.
Le soir, Bas, infirmier, blessé d'une balle à l'épaule pendant le repas à table.
Travaux divers.
2 préparatifs départ pour permission. (*)
Parti à 15h d'Arras embarqué à Saulty l'Arbret le 3 novembre à 1h30 du matin.
Arrivé à Toulouse le jeudi soir à 23h.
À la maison à 1h du matin le 5 novembre. Heureux jours !!
Reparti de Toulouse le vendredi à 13h28.
(*) : 1ère permission de 7 jours après 14 mois de combats.
Cruelle séparation à la gare. Adieux avec les mouchoirs à Raynal.
Arrivé à Saulty le samedi, du moins le dimanche matin 14 novembre à 1h30.
Couché à Saulty à la 9ème pièce, toujours avec MassÉ. Déjeunons, écrivons à nos femmottes et quittons Saulty avec la fourragère à 12h le 14.
Arrivons à Berneville à 16h. Soupons et prenons le boyau du ravitaillement pour rentrer à Arras à 20h.
Quitté MassÉ au faubourg d'Amiens - Arrivé à la batterie, fait mon lit et me couche, bien dormi.
Levé à 8h déjeuné - travaux au boyau, fait a…
Le petit BARLAM vient me voir jouer un morceau de piano et écrit à la maison avant de me coucher.
Jean LUPIS au piano à Arras
Reçu 1ère lettre du mon Tonton, datée du 13 novembre.
Pas reçu de nouvelles - Ai le cafard.
Acheté 1R° ca...u 0.70.
Sommes un peu marmités.
Nuit du 25 au 26 neige.
Il neige pendant une heure - Fauché une paire de chaussettes - à 10h.
Au matin avant la 1ère section marmitée le bombardement a duré jusqu'au soir 16h 1/2.
Avons très souffert de ce bombardement. 5 morts, Pérès, Soubabère, lafont, Cazenave et l'aspirant de Bentzmann. (*)
2 blessés Marseillac et Tales, plus 2 fantassins morts, étaient ensevelis sous les décombres et déchiquetés.
Avons travaillé à les dégager, pénible travail.
Le soir de lueur.
(*) : PERES Justin Firmin, maréchal-des-Logis-chef au 18e
régiment d’artillerie, mort pour la France le 27 novembre 1915 à Arras (62). Voir
sa fiche.
SOUBARERE Louis Jules Armand, maréchal-des-Logis au 18e
régiment d’artillerie, mort pour la France le 27 novembre 1915 à Arras (62). Voir
sa fiche
LAFFONT Léon Pierre Xavier, canonnier-conducteur au 18e
régiment d’artillerie, mort pour la France le 27 novembre 1915 à Arras (62). Voir
sa fiche
L’aspirant est tué une heure plus tard :
DE BENTZMANN Gaston Anne-Marie, aspirant au 18e
régiment d’artillerie, mort pour la France le 27 novembre 1915 à Arras (62). Voir
sa fiche
Le JMO signale que les hommes suivants ont été grièvement
blessés et évacués. Voir
le JMO
CAZENAVE Alphonse Éloi, maître-pointeur au 18e
régiment d’artillerie, mort pour la France le 29 novembre 1915 à l’ambulance de
Fosseux (62). Voir
sa fiche
Parmi les 2 fantassins, il pourrait s’agir de PÉGUILLAN Joseph
Pistole, soldat au 59e régiment d’infanterie, mort le même jour. Voir
sa fiche
Gaston Anne-Marie DE BENTZMANN, aspirant au 18e régiment d’artillerie.
Photo prise le 22 octobre 1915
Le matin revenons pour déblayer les cadavres, sommes obligés d'abandonner car le bombardement recommence.
Mêmes travaux
Allons aux obsèques des 5 décès du 27.
Après la soupe avons un nouveau bombardement où avons le malheur de perdre un camarade de notre pièce, Bize, et un homme blessé.
Passons la journée dans les caves, sommes complètement démoralisés, le capitaine est très sombre des pertes que subit la batterie.
(*) : BIZE Félicien Armand, maître-pointeur au 18e
régiment d’artillerie, mort pour la France à Arras le 30 novembre 1915. Voir
sa fiche.
Bombardement toute la journée, ne quittons pas les caves.
Obsèques de Bize à 11h.
Nouveau marmitage, réfugiés caves R où l'on nous porte la soupe.
Calme - touché manteau, veste.
Calme.
Une lettre patrons et mandat avec photo D...
Calme - Reçu colis.
Préparatifs réveillon à 15h30 simulacre d'attaque Boche jusqu'à 16h puis tranquillité absolue pas un coup de canon pas un coup de fusil.
A minuit les Boches chantent dans les tranchées nos fantassins en font autant.
Repas complet, reçu lettre de Jeanne avec les 10f en mandat poste de parrain.
Calme.
Sommes marmités à la section par 210 - 1 abri démoli - Obus en pleine maison où avions soutes munitions - Obus en plein cave intacte.
Calme.
Calme.
Sommes marmités à nouveau par 210 - Avons un abri de pièce démoli, travaillons de nuit pour dégager la pièce qui est démolie.
Reçu lettre patrons et mandat 20f.
Le 10 au matin avons eu la visite du président de la république avec le général Dubail, ils ont visité le campement, plumards, réfectoires, etc.
Calme à part quelques bombardements sur la gare.
Les boches préparent leur attaque.
Activité d'artillerie, le soir attaque sur Neuville-St-Waast.
Attaque le matin à 4h1/2, attaque à 14h. Fortes canonnades.
Assez calme - Recevons l'ordre de coucher tout habillé - Lunettes et tampons asphyxiants au cou, mousqueton et baïonnette à portée; l'on craint une attaque par gaz asphyxiant.
Calme.
Le soir, recevons gaz lacrymogènes légers par obus.
Le matin recevons nouveaux obus au poste d'observation.
Calme.
Le capitaine nous réunit le soir pour nous dire que la 3ème batterie a été citée à l'ordre de l'armée.
Calme.
À 3h1/2 du matin quittons position, passons à Avesnes-le-Comte.
Arrivons à Gouy-en-Ternois à 12h, où cantonnons. Petite bombe.
Repartons le 1er mars.
à 11h passons à Auxi-le-Château et arrivons à 17h à Gennes-Yvergny où cantonnons. De garde.
Repartons le 2 mars à 11 heures à Monchel. (*)
Préparons cantonnement qui est très bon. Vu MassÉ à l'entrée du village.
(*) : Monchel-sur-Canche (Pas de
Calais)
À Monchel.
Départ à 7 heures, tenue d'embarquement, allons embarquer à Saint Pol (-sur-Ternoise) direction Nancy.
Bon voyage - Débarquons à Maron.
À 4h matin le 7 mars, partons.
Étape jusqu'à Messein (*) où arrivons à 6h du matin à 8 km de Nancy.
Bon cantonnement - Vu Barlam.
(*) : Meurthe-et-Moselle
Toujours à Messein.
Quittons Messein à 7h du matin faisons étape jusqu'à Tonnoy où arrivons à 12h – Cantonnons.
Quittons Tonnoy à 8h du matin faisons étape jusqu'à Mont-sur-Meurthe où arrivons à 13h.
Cantonnons près de la Meurthe - Reçu lettre patrons 20f.
Sommes toujours à Tonnoy à 6km de Lunéville - Le matin m'aperçois avoir attrapé des poux, nettoyage au complet.
Quittons Tonnoy à 11h, faisons étape et revenons à Messein où arrivons à 8h du soir.
Reprenons même cantonnement.
Sommes à Messein.
Quittons Messein à 5h faisons étape 31 km - Arrivons à Sommerviller à 12h où cantonnons.
Toujours à Sommerviller.
à 4h concert devant l'église par la musique du 9ème.
Au matin à 7h bombardement par pièces gros calibres des usines de Dombasle à 2K de Sommerviller.
L’après-midi prise d'arme, décoration de la batterie.
Remis la citation de la batterie. (*)
Le soir repas offert par le capitaine.
(*) : « Pendant10
mois, le régiment se fait la sentinelle d'Arras. Certaines unités sont en position
dans les quartiers les plus bombardés de la cité : la 3e batterie (capitaine Bonneval) soumise à des tirs très
violents et subissant des pertes, remplit sa mission jusqu'au bout sans
plaintes ni lassitude : elle est citée à l'ordre du corps d'armée. »
Sommes à Sommerviller que nous quittons le 31 à 18h pour aller prendre position à 1km de Bathelémont dans un petit bois artificiel.
Remplaçons 4ème artil. Volants. Assez bien installés. Il y a des rats. 2 sources.
Apprend mort de Dupac. (**)
(*) : Il remplace la 11e batterie du 4e
régiment d’artillerie, artillerie de la 8e division de cavalerie.
(**) : DUPAC Jean-Marie, 2e classe au 9e
Tirailleurs, mort pour la France le 23 mars 1916 à l’hôpital de
Châlons-sur-Saône. Voir
sa fiche.
Installons.
Quittons la position à 20h. Arrivons à 1h du matin à Deuxville.
Deuxville où cantonnons. Et repartons le même matin à 8h.
Passons à 12h à Sommerviller où mangeons pendant 1/2 heure. Repartons et arrivons à 15 heures à .o..l (*) où cantonnons.
(*) : Certainement Lorey (54).
Quittons .o..l à 8h matin, passons à Bayon et arrivons à Neuviller (*) où cantonnons à 11h - nous installons.
(*) : Neuviller-sur-Moselle.
Manœuvres artillerie ... à pied. Instructions, etc…
Vu Barlam - au 22
À 8 heures quittons Neuviller et allons embarquer à Charmes (Vosges).
14h de voyage.
Débarquons à Châlons-sur-Marne à 10h. Faisons étape de 8km et cantonnons.
Cantonnons à Écury-sur-Coole où arrivons à 12h. Sommes très bien et quittons ce patelin le 30 avril à 6h pour aller à Courtisols où arrivons à 13h.
Quittons Cortisols le 1er mai à 17h pour aller prendre position.
Étape 35 km et arrivons à 10h du soir 2 km en avant de Minaucourt. Bonne position.
le 5, un ouragan casse les amarres de plusieurs de nos saucisses qui vont à la dérive en Allemagne.
Dans la nuit du 6 au 7 en corvée aux tranchées. Poste d'observation.
Travaux divers.
Repoussons quelques petites attaques.
À 18h un de nos avions observateur est abattu à la mitrailleuse par un Fokker, il tombe en flammes à 500m de nos positions.
Sommes bombardés par 150 - f... à la 2è batterie.4 guitounes démolies.
Au soir, part au repos pour 48h à l'échelon à Somme-Bionne, rejoint la batterie le 23 au soir.
Travaux divers. Travaux de nuit pour tranchées. Repoussons trois petites attaques.
Essuyons 4 bombardements.
Commençons préparatifs offensive. Brèche sur les fils de fer pendant 3 jours.
Apprenons que sommes relevés par 23è - La 1ère section partira ce soir. A cette batterie se trouve Roc à la 7ème pièce.
Départ de la 2ème section le soir à 21h.
Arrivons à Vésigneul-sur-Marne à 9h. Étape de 47 km.
Sommes cantonnés et repartons le 11 juillet à 4h matin.
Faisons étape de 25 km et arrivons à Vanault-le-Châtel à 9h 30.
En repartons le 14 juillet à 3h du matin. Faisons étape de 35 km jusqu'à Rembercourt-aux-Pots où fêtons le 14 juillet. Sommes arrivés à Rembercourt 11 heures.
En sommes repartis le 16 juillet à 4h du matin et avons étape de 30 km jusqu'à Gesnes (*) où sommes arrivés à 10h du matin.
(*) : Commune non trouvée. Le JMO indique « arrivée à Souhesmes-la-Grande », appelée actuellement « Les Souhesmes-Rampont ».
En repartons le 17 au soir pour aller prendre position à Verdun, étape de 18 km. Traversons Verdun, prenons la rive droite de la Meuse, sommes derrière Fleury.
À 9h30, en effectuant un tir, sommes repérés par un avion boche qui immédiatement règle un tir sur la batterie. Obus de 150. Avons 4 blessés dont un grièvement.
Les munitions sautent. Les boches entretiennent le bombardement.
(*) : Les maîtres-pointeurs SALESSE, FONVIEILLE et PAUPAT sont blessés et évacués, les canonniers-servants OLIVIÉ et FILHOS sont blessés légers, non évacués.
Jean Camille SALESSE décédera le lendemain à Dugny (55) suite de ses blessures. Voir sa fiche.
À 5h vais à l'échelon pour suivre le cours de grenadier pendant 48h.
À 23h quitte l'échelon avec le ravitaillement pour remonter à la batterie.
Arrive à 1h du matin à la batterie, qui à minuit avait déclenché un tir de barrage, a eu 1 canon qui a sauté et tué un homme.
(*) : Georges NÉBULLE, 2e classe au 18e
régiment d’artillerie, est mort pour la France à l’ambulance 18/6 de Dugny. Voir
sa fiche.
La 1ère batterie est marmitée et a eu 2 taules qui ont sauté.
À 6h matin, recevons obus lacrymogènes et asphyxiants.
Remis 20f à MERCE pour mutation permission.
Vu le capitaine par l'intermédiaire de JOUGLA à ce sujet. Vu le chef le 8 août à ce même sujet.
Quittons position à 2h matin.
Faisons étape jusqu'à .... puis à ..... puis à Tonnoy où cantonnons 3 jours. Quittons Tonnoy le 16 à 4h matin arrivons à Rambercourt à 13h.
Quittons Rambercourt le 17 à 5h matin, faisons étape jusqu'au bar la ville où formons parc pour échelon, 10 km de Verdun.
Sommes marmités avec du 180. TREILLE le cuistot est tué dans la ferme.
(*) : Aristide TREILLE, 2e classe, de Pérignac, mort pour la France à « combat de Verdun », le 17 septembre 1916. Il était canonnier-servant (JMO) et cuistot ! Voir sa fiche.
Je pars en permission de 6 jours.
Ma permission compte à dater du 5.
Le 9, je reçois une lettre m'accordant 1 jour de plus soit 7 jours. J’ai pris un jour supplémentaire et quittai Toulouse le 13 à 17h.
À 6h du matin suis à Orléans. C’est ici que m'arrive l'incident des bagages.
Ai manqué le train allant à Messein qui emportait mes bagages. Je ne puis télégraphier mais envoie une lettre à l'officier de gare.
J'arrive à Messein une heure après. Y retrouve au bureau militaire la capote et la musette à objets divers, ni le colis de M. BARLAM ni la .... ni le casque.
Suis dans tous les états.
À 22h suis à Revigny et y attend le train via Verdun qui ne part que le 15 au matin à 9h 46. Fais divers achats à Revigny - papier à lettre, crayon, peigne, glace, savonnette. Écris 2 cartes à la maison.
À 15h arrive à Nixéville où je trouve le fourgon ravitailleur qui me porte à l'échelon.
Pluie depuis Revigny.
À 19h quitte l'échelon avec le ravitaillement - Arrive à la batterie le soir. Bon accueil, raconte ma mésaventure.
BOURDONCLE est revenu à la pièce.
Me lève à 8h, bois le café, mets à jour mon carnet et écris à la maison.
La 9ème batterie arrive pour prendre position à côté de nous dans la même ferme de Villers .u ... vu Louisou. (*)
L’ai amené coucher avec moi.
Le commandant VALLOT est tué. (**)
(*) : C'est Louis MassÉ.
(**) : Chef d’escadron
Étienne Paul VALLOT mort pour la France à l’ambulance de Blercourt (55) le 23
octobre 1916. Son prénom est « Étienne » sur la fiche et « Étienne-Paul » sur l’historiaue officiel. Voir
sa fiche.
Diner avec Louisou.
Attaque de Douaumont - Sommes marmités toute la journée - N'avons qu'un blessé.
Louisou va prendre position à l'emplacement de la 1ère batterie.
Cette dernière vient à la place de la 9ème.
Quittons Villers au .... à 20H au bois Laville que nous quittons à 5h matin du 26.
Cantonnons à Chaumont s/ Aisne - le 26 à Naives devant Bar-le Duc.
Vaux-la-Grande.
Au soir pour mettre en batterie dans la forêt d'Apremont à 10 km de Commercy - Bon secteur.
Matin au poste d'observation.
Reste en position jusqu'au 31 janvier.
Quitte la batterie à 15h pour me rendre à Commercy pour m'embarquer et me rendre en permission.
Nota : 3ème permission de 7 jours après 4 mois de combats.
Départ le 31 janvier au 12 Février rentré à la batterie le 15 février à 16h.
Train parti à 0h 50 le arrivé à Toulouse le 2 à 12h.
Reparti le 12 à 17h rentré à la batterie.
À 16h. sommes relevés à 6 heures du matin, faisons étape et allons prendre position en Champagne devant Mourmelon-le-Grand. Sommes passés à Chalons, cantonné aux casernes du camp de Chalons où avons vu les Russes.
Vu également Louisou.
Prenons position le soir à 21 heures.
Changeons de position, nous partons 500m en avant. Sommes remplacés par la 9ème. (*)
(*) : 9e batterie.
Changeons de position le soir à 20h nous partons vers la gauche pour faire offensive de Champagne qui se déclenche le 18.
Nous nous portons en avant de 3 km et prenons position sur la lisière du bois rectangulaire - 2° lignes allemandes - Mauvaise position - Obus et sapes boches - Bombardés nuits et jours.
Avons 4 morts et 3 blessés.
Avons 2 morts de plus et le soir encore 3 ......s.
Je suis cité à l'ordre de la 33e division. (*)
(*) : Sa citation : « Au front, depuis le début a toujours donné l'exemple d'une discipline
au feu et d'un courage admirable. Le 26 avril 1917 s'est porté au premier
appel, malgré un vif bombardement au secours d'un de ses camarades blessé
mortellement ».
Etapes diverses.
Prenons position au village de Liouville - Position excellente.
(*) : La position exacte se trouve entre Liouville et
Saint-Julien-sous-les-Côtes (Meuse)
Quitte la batterie à 14h pour partir en perme, embarque le 7 juin à 0h 30 à Saucy.
Arrive à Toulouse le 8 à 19h. Passé par boyau Cette.
Repart à 17h. Arrivé à la batterie le 22.
Quittons position de Liouville pour aller à la forêt d'Apremont où étions cet hiver.
Partons à pied à 17h arrivons à 18h à Ju.....
Revenons à l'arrière position de Liouville.
Du 1er au 14 octobre en perme à Toulouse.
Evacué le 31 décembre 1917. Sorti de l'hôpital le 16 janvier. (*)
En perme de 10 jours.
(*) : On peut penser que Jean LUPIS ai été intoxiqué et évacué.
En effet le JMO de la batterie signale que durant plusieurs jours de cette fin
d’année 1917, les Allemands ont bombardés les positions françaises par obus
toxiques.
Rentré à la batterie le 4 février. Passé brancardier.
Vu Gaston à Longchamps-sur-Aire.
Forêt de Compiègne en Juin.
4 au 19 août : Perme.
25 octobre au 11 novembre : Perme.
Fin du carnet
Il est démobilisé le 21 juillet 1919
Je désire contacter le propriétaire du carnet
de Jean LUPIS
Voir sa fiche matriculaire (2 pages)
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