Soldat, puis caporal-fourrier au 171e, puis
151e régiment d’infanterie
Mise à jour : octobre
2019
Jean nous dit en
novembre 2011 :
«J’ai un carnet de 24 pages dont je vous joints les
2 premières. Vous intéresse-t-il ? Si oui je vous communiquerai
volontiers les autres pages ».
Oui, Jean, cela est toujours intéressant de lire un témoignage de cette période.
Dommage que vous n’ayez pas retrouvé une photographie de
votre soldat !
Paul MADEUX est né en novembre 1894 à Réchésy (Territoire de Belfort). Il intègre logiquement le 171e régiment d’infanterie. Le 171e régiment d’infanterie forme avec le 172e régiment d’infanterie la « brigade d’infanterie active », non-endivisionnée, de Belfort. En juin 1915, la 127e division d’infanterie est créée avec, comme infanterie, ces 2 régiments d’infanterie et 4 bataillons de chasseurs (19e, 25e, 26e et 29e).
Lire sa fiche matriculaire (pages 335 et 336).
Les noms de villages ont été corrigés.
J’ai ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.
Merci à Philippe S. pour les corrections.
Je ne commencerai à écrire ces mémoires qu’à partir du 1er février 1915, date à laquelle je quittai Belfort en détachement en renfort à destination du 171ème régiment d’infanterie en campagne.
A titre d’indication, je puis rappeler que mon instruction fut faite en cette même ville, au même régiment, à la 32è compagnie à partir du 3 septembre 1914.
L’embarquement du détachement (300 environ) fut donc fait réglementairement dans des wagons à voyageurs, chose qui ne m’arrivera d’ailleurs plus qu’une seule fois dans toute la durée de la campagne, le 1er février au soir.
Le voyage fut de ce fait un voyage très ordinaire, avec cette particularité que nous ne connaissions pas du tout notre destination.
Le secret des déplacements fut d’ailleurs toujours tenu, surtout quand il s’est agi d’embarquement en chemin de fer ou en camions.
Dès maintenant, la recommandation nous fut faite d’être réservés dans notre correspondance et dans nos conversations, tant aux points de vue effectifs que projets de départs ou d’attaque, en un mot, de bien faire attention de ne pas livrer ainsi à l’ennemi de renseignements militaires qu’il ne manquerait pas d’exploiter.
Ce secret ne fut pas toujours tenu de la part des combattants et surtout des civils de la zone des armées, puisque reconnut plus tard, pour rappeler chacun à son devoir, la nécessité de placarder un peu partout dans les bureaux publics, les rues, les gares, les wagons, les cantonnements, les baraquements, les tranchées mêmes, (etc…) la fameuse petite affiche blanche : « Taisez-vous, méfiez-vous, les oreilles ennemies vous écoutent », affiches que certains mal intentionnés ne manquaient pas de transformer en conseils indécents.
A cause du manque de secret, j’ai vu des coups de mains et même une offensive supprimés ou tout au moins ajournés.
Après une nuit de voyage - car la vitesse des trains était bien réduite - le débarquement s’opéra en bon ordre à Sorcy, le 2 février à 10h, beau et grand village de la Meuse dont la gare est séparée sur la ligne Paris-Nancy, pas très loin de Commercy.
Les cantonnements qui nous était réservé était un tout petit village : St-Martin-sur-Meuse, vrai type sale de la plupart des localités du département.
Pour la 1ère fois alors, je couchai le soir dans le foin, côte à côte avec le sergent CHADILLON qui deviendra plus tard mon sergent-major.
Notre séjour à Saint-Martin qui dura jusqu’au 12 février, fut « agrémenté » de chutes de neige et de pluie, ce qui n’empêchait pas nos manœuvres, nos marches et nos exercices dans les environs. La popote était bien maigre et le soir, on se couchait sous une bonne couche de foin, ce qui séchait un peu nos capotes bleues si lourdes, nos pantalons garance et nos salopettes.
Je me rappelle les interminables convois de C.O.A, seul mode de transport que nous avions encore à ce moment-là pour le ravitaillement de l’Armée, là où les trains ne pouvaient se rendre. Bref, le régiment descendait des lignes, il fallait le rejoindre.
Le 13 février, en tenue de campagne complète, le détachement se rassemblait et se dirigeait sur Saint-Aubin-sur-Aire, en s’engageant d’abord sur la petite et mauvaise route jusqu’à Ménil-la-Horgne, par Sorcy, puis sur la grande route ensuite par Saulx-en-Barrois.
Cette première étape de la guerre, qui comptait 18 km, fut faite sous une pluie battante sur tout le trajet sur ces sales routes calcaires de cet endroit de la Meuse. Cela commençait bien.
Le soir, à notre arrivée, vers 17 heures, il n’y avait évidemment pas de popote et chacun dut se débrouiller pour se faire à manger avec les vivres froids qu’on toucha.
Une brave dame chez qui je me séchais devant un grand feu de cheminée, s’offrit à cuire ce que nous avions et nous mangeâmes ainsi très bien.
Le soir même, on se retrouvait tous dans l’unique café où l’on fêta cette 1ère étape. Mais tout le monde était fatigué et la nuit je dormis très bien au milieu d’un tas de bottes de paille.
Le lendemain, réveil à 5 heures pour une 2ème étape, laquelle nous amènera au milieu du régiment. La pluie avait cessé, tout se passa bien.
A midi, nous arrivions à Levoncourt par Domremy-aux-Bois, Cousance, Lignières et Lavallée, où nous trouvions le 2ème bataillon.
Qu’ils étaient sales, nos frères d’armes, après la période de tranchées qu’ils venaient de faire !
Tous étaient en train de se nettoyer, de « décrotter » leurs capotes, en un mot de remettre leur fourniment en ordre ; qu’ils avaient l’air fatigués par ces longues périodes de tranchées !
C’est qu’ils venaient de « tenir » dans cette Meuse que l’ennemi convoitait tant, après avoir livré en novembre et décembre, de violents et durs combats.
C’est que la Meuse avec Verdun formait un passage que l’ennemi voulait alors forcer, ce qui lui aurait ouvert la route de Paris par Bar-le-Duc.
Mais à ce moment, le boche était complètement épuisé par sa marche foudroyante du mois d’août 1914 sur notre capitale, puis ensuite par sa retraite de septembre tant précipitée qu’inattendue et meurtrière.
Mais pour l’empêcher de reprendre haleine et de lancer en sourdine et brusquement de petites attaques qui souvent génèrent beaucoup (cette tactique était la préférée des Allemands) nous étions obligés de le fatiguer et de le maintenir en échec par des séries de petites attaques locales. Pendant ce temps, on reformait à l’arrière notre armée désorganisée.
Le 171ème avait été employé tout l’hiver à ce travail épuisant, après avoir combattu rudement au début, comme tous nos régiments. Il venait alors prendre un repos bien gagné. Je dis « repos » C’est une façon de causer.
Les braves poilus avaient 4 jours à consacrer à leur nettoyage et à la remise en état des effets et des armes ; c’étaient aussi les corvées interminables, la garde des issues, les revues si énervantes.
C’est pendant ces 4 jours-là que mon détachement fut réparti dans les différentes compagnies ; je fus affecté à la 6ème que je ne dus plus quitter avant ma blessure.
Je fis alors connaissance avec mes camarades de section (la 3ème, adjudant BOSCH) et mes chefs, tous à ce moment-là manifestant d’incomparables sentiments d’amitié et de camaraderie.
Ce n’était plus déjà, de beaucoup, la vie régulière et bruyante de la caserne ou des détachements d’instruction ; tous s’entraident, se tutoient, jouaient et jeunes et vieux, surtout aux moments des repas et le soir avant de s’endormir sur le mince lit de paille qui leur servait de lit, y allaient de leur bobard ou se remémoraient les plus durs moments de la semaine ou du mois précédent. Je m’habituais vite à ce nouveau genre de vie, il le fallait d’ailleurs pour n’être pas mis à l’écart.
Le lendemain, je fus de garde ; j’étais à une issue du village.
La température humide et froide nous forçait, pour nous désengourdir, à allumer de grands feux, nous étions loin des lignes ; il n’y avait donc aucun risque de repérage.
Les 4 jours de repos-nettoyage étant passés, le temps disponible fut employé à la remise en main des unités.
Le 17, nous eûmes alerte à midi. Que pouvait-il y avoir ?
C’était tout simplement un convoi d’autos-camions qui attendaient le régiment à Rumont, à 4 km du cantonnement.
A 16 heures, nous étions rendus au lieu d’embarquement, et après 2 heures d’attente, le convoi démarrait sur cette route boueuse et calcaire. Où allait-on ?
Personne ne le savait.
Les pessimistes pariaient et disaient qu’on allait payer cher ce voyage en auto ; les autres pensaient qu’après de longs mois de tranchées, on pourrait bien être envoyé à l’arrière par un mode de locomotion tout autre que la marche à pied ; surtout qu’à ce moment, le camion-auto commençait à se vulgariser.
Moi, je les écoutais et pendant toute la route, je me posais comme eux le point d’interrogation cependant, la nuit était noire dans les villes et dans les villages, point de lumière ; le camouflage était parfait. Je reconnus cependant au passage Bar-le-Duc, Nançois-Tronville et Euville.
A minuit, nous descendions à Ville-Issey, sur les bords de la Meuse, tout petit village. (*)
Nous devions rester là jusqu’au 1er mars.
(*) : Seul le 1e bataillon cantonne à Ville-Issey,
comme l’indique le JMO du régiment :
C’est de ce petit et sale village que j’entendis les premières vraies canonnades, préludes à des attaques et des coups de mains. Notre temps fut uniquement employé à des manœuvres sur le plateau au-dessus d’Euville où à des marches avec chargement complet du côté de Sorcy.
C’est là aussi que tout le régiment subit sa 1ère vaccination antityphoïdique, ce qui n’avait rien d’agréable.
Bref, le 2 mars, ordre de mouvement ; à 7 heures du matin, la colonne se mettait en route, non fâchée de quitter cette région, et après 27 km, nous arrivons à Sepvigny où nous cantonnâmes la nuit et toute la journée du 3 mars ; c’est un beau petit village très propre.
Le 4 mars, départ de Sepvigny pour Vaucouleurs, que nous avions traversé 2 jours avant.
A la gare, les rames de wagons à bestiaux nous attendaient et, après la distribution des vivres sur le quai, mon bataillon démarrait lentement.
Comme nous étions serrés dans le wagon, ce qui ne nous empêcha pas de faire une partie de cartes pendant une bonne partie de la nuit.
Nous passâmes à Toul, Nancy, Lunéville pour enfin débarquer à Saint-Clément vers 9 heures du matin, le 5 mars.
De là, nous partîmes immédiatement pour Flin où nous devions cantonner.
Joli petit village de Meurthe-et-Moselle que ce Flin ; c’est d’ailleurs là que je me fis de bons camarades : AUTZER, WOLF. Je fus en outre très bien reçu chez Mr LOUIS où j’allais passer de bonnes soirées et même manger. En outre, je fus « embusqué » au bureau à partir de ce moment-là, ce qui me faisait couper aux marches et manœuvres à travers la campagne encore recouverte de la dernière neige.
Cependant, le beau temps printanier se faisait sentir : c’était la saison des pissenlits, et quand j’en avais l’envie, je demandais à prendre part aux exercices dans la région des champs de bataille de 1914 : Moyen-Gerbéviller.
En outre, à Flin, avec le concours de Mlle LOUIS, nous organisions les chants d’église et j’étais à l’harmonium, mais il fallut quitter subitement Flin le 19 mars à 2 heures du matin, sans même qu’on pût saluer les connaissances. C’était précisément le jour de la Saint-Joseph qu’on devait dignement fêter.
Nous partions pour Vaqueville par Baccarat. Il pleuvait. C’est dans ce nouveau village qu’on nous prépara à une attaque : distribution de vivres, de cartouches, de cartes, recommandations multiples, revues, etc…
De ma grange, je voyais au bas du village nos grosses batteries qui harcelaient déjà le boche. Cela commençait à donner à réfléchir.
Le 23 mars, ce fut le jour de l’attaque : à 1 heure, nous partions de Vacqueville par un petit chemin d’où nous pouvions voir les fameuses fusées éclairantes qui illuminaient toute la région.
De temps à temps, quelques coups de canon. Notre destination était Badonviller, d’où nous devions prendre les formations pour l’attaque de la ferme du Chamois, dont les boches se servaient comme merveilleux point d’observation.
Nos lignes, à cet endroit étaient distantes de 600m et les patrouilles de nuit devaient par conséquent y être nombreuses.
A 5 heures, le 1er bataillon attaquait, pendant que le 2ème (le mien) était en réserve, derrière la force.
La canonnade était très nourrie et, au dire des plus anciens, la plus forte qu’ils aient entendue depuis le début.
Nous entendions le crépitement serré des mitrailleuses et des fusils, ce qui révélait un combat des plus durs. A cette heure, beaucoup de nos camarades tombaient pour ne plus se relever.
Mais les tirs de contrebatteries nous approchaient, ainsi que l’étang et le moulin voisin qui était le PC du colonel.
Par bonds, nous dûmes nous avancer jusqu’à la crête où les balles boches venaient sinistrement s’aplatir contre les sapins.
C’est ici que commençaient les boyaux qui servaient nous conduire sur le terrain de la bataille.
C’est ici aussi qu’on apprenait que l’attaque n’avait pas réussi, faute d’une mauvaise préparation d’artillerie qui n’avait pas atteint les buts.
Le soir même, quand, après avoir rampé, nous arrivions vers nos camarades d’attaque pour les relever, nous constations que beaucoup d’entre eux étaient étendus à jamais sur le gazon où accrochés aux réseaux. Les lignes avaient simplement été avancées de quelques centaines de mètres.
La nuit est employée à creuser la nouvelle première ligne avec nos petits outils portatifs. Nous dûmes néanmoins rejoindre une contre-attaque boche qui s’était dessinée. (*)
(*) : Les pertes totales du régiment pendant le combat du 22
mars sont de 90 tués, 137 blessés et 28 disparus.
Les jours suivants, mon bataillon dut organiser la nouvelle position, c’est-à-dire poser ses réseaux, relever les morts, creuser ses abris.
On n’avait d’ailleurs à redouter à ces moments-là que les tirs d’artillerie et l’on pouvait se croire en sécurité dans le fond d’une tranchée. C’est là aussi que j’ai vu les boches prendre le guet dans les sapins ; que j’ai vu les premières distributions de « gniole » et de « pinard ».
Cette occupation de secteur dura jusqu’au 29 mars dans la nuit, nous fumes alors relevés par le 318ème régiment d’infanterie.
A l’aurore du 29, après une marche sous bois et par des chemins encaissés, nous arrivions à Neufmaisons, par Pexonne. La fatigue nous fit dormir n’importe où, même sur les planchers sans paille. D’ici, nous partions au repos à Blainville-sur-L’eau.
Le 30 mars, ce fut l’étape Neufmaisons-Bertrichamps, petite étape.
Le 31, ce fut Bertrichamps-Moyen (souvenirs de 1914) par Baccarat et Flin.
1er avril, ce fut la dernière étape Moyen-Blainville par Franconville et Charmois.
Nous arrivions donc à Blainville pour une bonne période de repos et nous devions en passer une bonne partie d’un printemps agréable.
Je ne m’attarderai pas sur cette vie de cantonnement qui fut consacrée--comme d’habitude--aux revues nombreuses, aux manœuvres, marches, construction de polygones pour exercices d’attaque, etc.
Le 20 avril, JOFFRE passait en revue la brigade à Vitrimont.
A ce moment-là aussi, on nous distribua la tenue bleue pâle en échange de la bleue foncée.
Notre séjour à Blainville fut brusquement interrompu le 17 mai par une alerte à 2 heures de l’après-midi.
A 6 heures, la brigade était rassemblée et se mettait en route par une nuit fraîche sur Einvaux et Bayon où les trains vides nous attendaient.
La nuit se passa en voyage, puis par Nancy, Toul, nous arrivâmes à Sorcy où s’opéra le débarquement.
8 km et nous étions à Vignot pour y passer la nuit. Le régiment retombait donc dans ses anciens parages de la Meuse. Malheureusement, ce n’était pas pour s’y reposer.
Le 8ème RI - régiment du midi - avait mal monté la garde, et avec 6 compagnies qu’il s’était fait faire prisonnières, avait perdu un terrain précieux près de Brasseitte et la Maison Blanche, cédant ainsi lâchement à un mouvement boche d’encerclement.
Le jour même de notre arrivée à Vignot, nous fûmes équipés pour l’attaque et de nuit, la brigade s’approchait de la Croix-Saint-Jean, la Vaux-Féry par Mécrin et Marbotte.
Le 19 mai, nos sections par compagnie attaquaient sur un large front, en pleine nuit.
Tout marche bien, sauf un point sur la gauche où le 172, ayant poussé trop de l’avant, se fit entourer en partie et dû contrattaquer pour se délivrer.
C’est là que fut tué Ohnimus. (*) Nièce : Geneviève Pernod à Réchésy
Bref, environ 400 prisonniers et 3 mitrailleurs furent la prise de mon seul régiment.
Jusqu’au 10 juin, nous restâmes dans ce secteur à l’organiser, avec des alternatives de relèves et de repos : La Croix St-Jean.
Cantonnement de Pont-sur-Meuse où je fis connaissance avec mes premiers « totos ».
(*) : OHNIMUS Marcel Louis, adjudant au 172e régiment
d’infanterie, mort pour la France le 20 mai 1915 au Bois d’Ailly (55), natif de
Réchésy (90). Voir sa fiche.
Secteurs de la Maison-Blanche aux interminables corvées dans les boyaux sableux, puis de Brasseitte sur la Meuse, endroits humides, sentinelles au pied du camp des Romains.
10 juin : Relève par le 134e en plein jour.
Le 11, embarquement à Sorcy pour Ambly où nous débarquons le même jour après être passé à Bar-le-Duc, Souilly et Verdun.
Nous tombions donc dans la région de Troyon dont le fort s’était si vaillamment défendu au début de la campagne.
Nous restâmes à Ambly jusqu’au 17, jour où nous dûmes relever le 172e au Bois des Chevaliers.
Secteur très calme que celui du Bois des Chevaliers, mais les nuits sont fraîches et les heures de garde longues ; néanmoins, on circule facilement sur l’arrière secteur. Pendant plus d’un mois et demi, par une belle saison, nous restons ainsi sur le même front avec des alternatives de lignes et de réserve.
Le 30 juillet, nous étions relevés et descendions enfin prendre un repos bien gagné à Ranzières où nous pouvions avoir quelque contact avec les civils et nous offrir quelques suppléments.
Le 4 août, nous quittons Ranzières à la nuit pour Marat-la-Grande par Ambly, Récourt, Chaumont-sur-Aire. Joli petit village que ce Marat, nous y restons pendant une partie du chaud mois d’août. Très bonne installation. Exercices relativement rares.
C’est ici qu’on nous apprend qu’une grande offensive aura lieu en septembre en Champagne ; aussi on nous apprécie à exécuter les grands mouvements d’ensemble.
Le 17 août, nous avons une revue de corps d’armée par JOFFRE, MILLERAND et Lord KITCHENER.
Le 1er septembre, nous quittons Marat pour Givry-en-Argonne. Anniversaire de la retraite boche. Nous pouvons au passage nous rendre compte de la destruction systématique de villages que nous traversons : Sommeille – Revigny. Il a fait très chaud ce jour-là.
Le 2 septembre, c’est l’étape Givry – Villers-le-Sec ; le 3, c’est Villers-le-Sec – Couvrot, enfin le 4, c’est Couvrot – Fontaine-sur-Coole et pour finir le 5, c’est Fontaine-sur-Coole – Coole. Toutes ces marches se font la nuit, pour éviter la chaleur de la saison et aussi pour masquer les mouvements.
A Coole, je suis occupé au bureau de la compagnie ; ce qui me fait couper aux exercices très fatigants de ces jours torrides ; ce sont des exercices d’ensemble – de division – manœuvres – liaisons avec avions etc.
C’est ici que nous touchons aussi le casque Adrian, qui restera toujours célèbre.
Ce séjour pas trop désagréable dure jusqu’au 21 septembre au soir.
A ce moment, nous sommes alertés et nous prenons la direction du camp de la Noblette – camp de Châlons pendant une nuit à temps très lourd.
Là, préparatifs d’attaque ; on nous complète les vivres et munitions ; on nous distribue les petits carrés de toile blanche, etc.
Le 24 au soir, nous nous dirigeons du côté du bois c..4/5 – droite de Suippes ; ma brigade général DESSORT y arrive vers 5 h du matin ; mais le temps se brouille et la pluie ne tarde pas à tomber. Ce n’est réellement pas de veine. Ici alors, nous entrons en action.
Au préalable, j’avais revu au …2è qui nous était voisin des camarades de Réchésy dont quelques-uns allaient ce jour-là perdre la vie.
Notre régiment, après avoir longé les interminables boyaux arrive bientôt à l’emplacement d’où nos troupes d’assaut formant la 2è vague avaient sorti l’ennemi de ses 1ères lignes.
L’artillerie ennemie nous vise et les obus éclatent dans la plaine bouleversée et nous devons alors prendre la formation de « petits paquets ».
Par bonds successifs et rapides, courant sur le champ de bataille parsemé de morts et de blessés et de matériel de toutes sortes, nous parvenons vers midi sous la pluie qui détrempe le terrain, à rejoindre nos camarades de la 1ère vague.
L’avance était à présent d’au moins 2 km, mais la résistance de l’ennemi devenait plus opiniâtre ; on nous signalait des échecs partiels sur tout le front d’attaque. Mais bientôt, notre tour vint d’attaquer.
Double du 2ème Étranger, nous fûmes lancés contre la ferme de Navarin, sur la grande route Nevers-Sedan, au nord de Souain et qui formait un centre de résistance merveilleuse pour l’ennemi. Mais ce fut peine inutile : des morts et des blessés.
Une légère avance à droite et à gauche, cela n’avait pas marché non plus.
L’ordre qu’on reçut dans la nuit du 25 au 26 nous le confirma d’ailleurs, car nous dûmes organiser le secteur qui devenait maintenant dur à tenir au fur et à mesure que l’ennemi recevait des renforts.
Paul ne le dit
pas, mais sa fiche matriculaire précise qu’il « a été intoxiqué par le
gaz, le 25 septembre 1915 à Suippes »
Nous restâmes là jusqu’au 6 octobre, travaillant de nuit à l’assainissement du camp de bataille et aux corvées si fatigantes et guettant le jour.
Le 6 octobre, nous sommes enfin retirés à l’arrière pour faire place à des troupes reposées qui tentèrent, mais en vain, une nouvelle action offensive.
Donc, la grande offensive de septembre 1915, qui mesurait plus de 50 km de front, échouait complètement, malgré les nombreux prisonniers et le matériel dont nous nous emparâmes.
Le 12 octobre (1915), au camp d’Attila où nous nous reformions avec les renforts arrivant, je suis nommé caporal-fourrier.
Le 25 décembre, je pars de la tranchée de Lübeck pour ma 1ère permission au travers de la plaine neigeuse.
Embarquement à Suippes.
Le 6 janvier 1916, je rentre et je rejoins en ligne. Le 11, au repos camp 3/5 entre Suippes et Perthes.
Le 19, 1ère ligne, face Lübeck par boyau de Lyon. Le 25, soutien d’artillerie.
Le 1er février : 1ère ligne. Le 9, camp 3/5. Le 16 Ferme Navarin
Le 23 Camp 3/5. C’est une période de tranchées et de repos dans un secteur devenu calme, mais qu'il faut fortifier malgré les rigueurs de l'hiver.
Le 27 février, alerte au camp 4/5. Les boches ont attaqué et dans un coup de main réussi, ont fait de nombreux prisonniers parmi les chasseurs qui nous avaient relevés.
A 14 heures, le régiment serpente à travers les boyaux et vers xx heures du soir, nous arrivons vers le PC du général.
Ma compagnie est alors désignée pour la contre-attaque, mais où est l’ennemi ? Son tir de barrage est tout à fait dense et il est dur de passer. Il n’y a néanmoins pas de temps à perdre. Le capitaine GIRARDOT m’envoie avec une liaison pour reconnaître si le bois n° est occupé par les boches.
Après avoir longé le boyau d’Évian pendant quelques centaines de mètres, nous nous apprêtons à sortir quand un obus vient éclater à la hauteur de nos têtes et nous jette à terre.
Extrait du JMO
du 171e régiment d’infanterie
J’étais blessé, mes 2 camarades étaient tués.
Quelques minutes et je reviens à moi. Je me sors de l’amas de terre qui me recouvre et je fais demi-tour.
Dans un état lamentable et après 2 km de marche dans un boyau à moitié rempli d’eau, j’arrive enfin, exténué au poste de secours les tranchées de Wagram. Il était xx heures.
Ici enfin, j’étais en sécurité et après un pansement sommaire, une petite auto sanitaire m’emporta avec 3 camarades, d’abord à SOUAIN, puis à SUIPPES.
Ici, examen profond des blessures, piqûre antitétanique, xx propres, etc.
« Blessé à la ferme Navarin par
éclat d’obus au bras gauche, à la poitrine et à la cuisse gauche – Perforation
du poumon gauche » (Fiche matriculaire)
Dans la nuit du 27 au 28 février, je suis transporté, toujours en auto à l’hôpital du Mont Frenet, près de Cuperly.
Là, je reste la journée et le train sanitaire m’emmène le soir vers xx h à Chalons. Ici, sélection des blessés. Les blessés légers et les blessés graves restent. Les autres forment un train qui, par Orléans, Poitiers, Saintes, nous dépose à Saint-Jean-d’Angély le 1er mars à 1 h du matin à l’hôpital complémentaire n° 90 Camuzet.
Chaude réception. (Mme DE REBOUL – M. DE BELABRE – RABOSSEAU – OGER- LARADE – ROGER – Mlles LESCUYER - GLEZANNE - Dr PELISSON – GERMAINE - Sœur FIRMAT – PETIT – RAYMOND – MORAU - GIRARD…)
Séjour heureux à Saint-Jean-d’Angély, pendant l’offensive sur Verdun. Promenade, pêche, jeux de cartes. Répétitions de chants.
Le 23 avril : Pâques.
Le 7 mai : confirmation
Le 14 mai : 1ère communion
Le 17 mai, je quitte l’hôpital par l’hôpital de Saintes. Je reviens manger chez Maria. Et le 18 j’arrive à Réchésy, par Paris.
En convalescence jusqu’au 27 mai.
Le 28, j’arrive à Gannat (dépôt du 171e régiment d’infanterie) 26è Cie.
Séjour plutôt désagréable.
Enfin le 22 juin (1916), je fais partie d’un détachement de renfort à destination du 151e RI.
Après un voyage de 3 jours, par Moulins, nous arrivons à Laneuveville-devant-Nancy où est le PC du colonel.
Le régiment descendant de Verdun, est venu se reposer dans ce secteur calme.
Je suis affecté comme caporal-fourrier à la 8è Cie et je fais connaissance du chef et autres sous-off.
Le soir même, je monte rejoindre la Cie qui tient les tranchées de l’est d’Embermesnil. Les officiers sont très agréables.
Le secteur est excessivement calme, à tel point que le ravitaillement se fait la nuit par wagon attelé le long de la ligne PS jusqu’aux 2è lignes.
Cette période de stationnement ne devait pas durer longtemps, car le 5 juillet, les 4, 8 et 12è Cies furent disloquées et en petit détachement, nous regagnâmes Laronxe où devait se former le dépôt divisionnaire, unité combattante qui formait la réserve de division et qui était chargée de remettre en mains les renforts venant de l’intérieur ou les convalescents sortant des hôpitaux. Cette formation recevait en outre des corps actifs et pendant les périodes de stationnement ou de grand repos, des groupes de soldats, caporaux et sous-off qu’elle était chargée d’instruire sur les nouveaux modes de combats, nouvelles armes, etc.
L’essentiel était que nous nous trouvions très souvent à l’arrière à l’abri des balles et des obus. C’est ainsi que nous passâmes dans cette région de Lunéville un séjour des plus agréables.
BRUNO – BACHELET – CHOPINET- BERNARD.
Le 26 juillet, nous nous déplacions pour aller cantonner xx Jolivet. C’est d’ici que partit notre 1er renfort.
Nous y restâmes jusqu’au 22 août et pendant une des saisons les plus chaudes.
Le 23 août 1916, étape Jolivet – Fraimbois
Le 3 septembre Fraimbois – Moriviller par Gerbéviller.
Le 4 étape Moriviller – Benney, par Einvaux, Crévéchamps.
Le 5 je pars en permission et dans quel état, avec embarquement à Benney.
Le 15, rentrée de permission par Bayon, ici j’enfle au menton : un éclat sans doute veut ressortir.
Je demande au commissaire de gare pour me faire soigner ; ce dernier me recommande d’aller jusqu’à la gare régulatrice de Gray où je pourrais demander à rentrer à l’infirmerie.
Ce que je fis. Et pendant que se déroulait aussi l’offensive de la Somme où mon régiment s’illustra à Rancourt et à Saillisel, je passais de bons moments à cette infirmerie et pendant la bonne saison.
J’en repartis le 26 octobre 1916 à destination de Crèvecoeur où je devais me faire équiper.
Le 28 j’arrivais à Gentelles, à 12 km d’Amiens, où je retrouvais ma compagnie. Mais l’offensive de la Somme se ralentissait et les divisions partaient au repos. La mienne fit comme les autres et le 2 novembre nous étions emportés par camions jusqu’à Neufmarché, à la limite de l’Eure. Mais ce n’était pas ici où nous devions jouir de notre repos.
Le 10 novembre (*) dans l’après-midi, nous nous embarquions et après avoir passé la nuit en chemin de fer, nous arrivions le lendemain soir à Epernay.
Après 2 petites heures de marche, nous atteignîmes, exténués, le petit village de Cuis où nous cantonnâmes la journée du 12.
Bonne réception, quoique nous dérangions la population en pleine nuit.
(*) : Le JMO
indique 14 novembre
Le 13, ce fut
l’étape Cuis – Suizy-le-Franc. (*)
Nous arrivions donc dans un sale petit trou et pendant ce vilain automne pluvieux.
Le séjour ne fut pas des plus agréables. C’est ici aussi que la 42è division se disloqua et nous nous séparâmes du 94è RI et des 2 bataillons de chasseurs (Gal DEVILLE). Région giboyeuse.
(*) : 13
novembre 1916 : Suizy-le-Franc :
le JMO indique l’arrivée à Mareuil-en-Brie (tout à côté) le 17/11 : on
retrouve les 4 jours de décalage.
Le 30 novembre 1916, étape de Troissy, beau et grand village viticole sur la grande route PS.
Le 1er décembre, étape de Faverolles, sous la neige.
Enfin, le 5, arrivée à Bouvancourt.
Triste séjour dans ce petit village délabré. Bureau assez bien installé, mais les soldats sont mal logés dans des sales baraquements. C’est ici que nous prenons contact avec le Colonel CHENEBLE – Lt JOSQUIN et la 69è division. (*)
Pendant ce temps, les régiments tiennent les lignes, le long de la Miette et du canal de l’Aisne, d’où partira la fameuse offensive d’avril 1917.
(*) : Le 151e
régiment d’infanterie change de division d’infanterie : il passe de la 46e
à la 69e en décembre 1916.
Le 2 janvier, je pars en permission, embarquement à Breuil–Romain. (*)
J'en rentre le 19 et je rejoins le DD (**) à ..(?) , un beau matin. Ce n'était pas pour y rester et malgré tous les cours, nous en repartions le 17 pour Pourcy.
(*) :
Breuil-Romain était le nom de la gare de Breuil-sur-Vesle.
(**) :
Dépôt divisionnaire (de la 69e division d’infanterie)
Le 18, nous arrivions à Tauxières, petit village assez gentil près d'Epernay. C'est ici que j'eus le plus froid de toute la guerre. Malgré cela instruction intensive.
Très bons cantonnements.
Le 12 février 17, étape Tauxières – Mardeuil.
Le 13, Igny-le-Jard au travers du pays vignoble.
(*) :
Igny-le-Jard s’appelle maintenant Igny-Comblizy (2
villages distincts à l’époque).
Le 14, ferme de Picheny, tout près de Condé-en-Brie, pays de Bruno.
Le 27, Picheny – Nesle-le-Repons.
Le 28, Nesle – Pourcy
Le 7 mars : La Neuville-aux-Larris.
Ici cantonnement superbe. J'ai un lit chez Lydie. Le printemps s'avance et l'on passe de bons dimanches. Combien de ballades à Epernay !
Mais le moment de l'offensive s'approche ; il faut aussi se rapprocher de l'endroit pour être prêt à toute éventualité.
Le 8 avril : Pâques : La Neuville-aux-Larris – Prouilly – Camp.
Le 11 – Camp de Prouilly.
Le 15 – Baraquements de Prouilly.
Le 16, attaque échoue et le 24 nous retournons en arrière à Lhéry – Camp. C'est d'ici que partent tous les renforts importants : Bruno, le 4 mai.
Ici aussi, Edmond y passe en allant rejoindre le 161. Ici on ne s'en fait pas.
Note :
(*) : Note de celui qui a
recopié les souvenirs : « Mon
père Edmond est le frère de Paul, qui a écrit ces lignes, il se battit lui
aussi vaillamment, puisqu'il fut titulaire de la croix de guerre, médaille
militaire et légion d'honneur. »
À noter qu’en lisant sa fiche matriculaire, il était
mitrailleur, et a été 2 fois blessé et obtient 2 citations à l’ordre du
régiment, avec obtention de la croix de guerre. Médaille militaire en 1925.
Légion d’Honneur en 1960.
Voir sa fiche (pages 306, 307, 308 et 309)
Le 9 mai, de Lhéry à la ferme d'Aiguizy.
Le 17, je pars en permission pour ne rentrer le 30 mai à Ronchères après avoir couché dans une meule de paille. A Ronchères, ce sont des routineries. Nous en repartons le ? juin pour Courboin (Marne) que nous quittons le 7 pour Corrobert.
12 : Corrobert – Congy
13 : Congy – Normée
14 : Normée – Semoine (Aube)
15 : Semoine – Dosnon
16 : Dosnon – Bréban. Nous arrivons donc au camp de Mailly. A Bréban, séjour des plus agréables. On nous y remet la fourragère.
Nous en repartons vers fin août en camions qui nous transportent à Robert-l’Espagne, joli bourg aux environs de Revigny, pa.. (?) de drapier.
Le 9 septembre 1917, je pars en permission.
Le 25, j'en rentre et rejoins le CID (*) à Prez-sous-Lafauche.
Mais le régiment venait de prendre part aux fameuses offensives devant Verdun, de fin 1917 où il avait essuyé de graves pertes. Le CID fut en grande partie reversé au corps actif. Je fus affecté à la 2è… ( ?) avec CONTRI - GRIFFON et je rejoignis St Blin le 29-10-17.
Le 10 novembre, nous quittions St Blin pour Médonville en camions américains. Ici, nous fîmes pendant tout l'hiver l'instruction d'une division américaine.
En permission du
22-12-17 au 4-1
(*) : Centre
d’instruction divisionnaire
Le 11 janvier 1918 : de Médonville à Dolaincourt.
Le 12 – de Dolaincourt à Tranqueville
Le 13 – de Tranqueville à Blénod-lès-Toul.
Le 14 – de Blénod-lès-Toul à Pagney-derrière-Barrine. Le même jour, j'étais évacué pour soins dentaires à la caserne Lamarche à Toul.
Je rejoignis le CID à Bruley le 15 février 1917 après une petite permission exceptionnelle de 3 jours. Séjour des plus agréables dans ce pays vignoble.
Le 13 mai - Cantonnement à Saizerais-Saint-Georges.
Le 15 - Installation à Saizerais-St-Amand
Le 18 – Départ en permission.
Rentré le 2 juin. Le même jour : de Saizerais à Gondreville.
Le 7 juin – De Gondreville à Domgermain. Embarquement à 11 h sous un chaud soleil. Via Pantin. Débarquement le 8 et 11 h à Liancourt (Oise) et cantonnement à Bury.
Le 9 – Alerte. Nous sommes transportés en camions de Bury à Avrigny. Evacuations.
Le 17 juin, après les fameuses offensives boches, nous allons à pied à Rieux. Ici, nombreux renforts.
Nous y restons cependant jusqu'au 9 juillet. Joli village bâti sur les bords de l'Oise.
Le 9 juillet : de Rieux à Angy.
Le 18 : D'Angy à Villers-St-Paul.
19 : De Villers à Port-Salut.
20 : de Port-Salut à Champlieu (forêt de Compiègne). Ici, long séjour pendant que le régiment bataillait en avant de Soissons.
Le 7 septembre, départ en camion pour Cuvergnon.
Le 14, ma compagnie squelettique quitte pour aller à Villers-Cotterêts former la Cie de ralliement de la 69è D.I. (lieutenant PAILLER).
Le 7 octobre, départ en permission. Rentrée à Liverdem le 22-10-18.
Le 9 novembre, de Liverdun à Champigneulles.
Le 10 de Champigneulles aux 9 tranchées.
Le 11 à 9h40 – Réception du ???? d'armistice.
Le 12, des 5 tranchées à Lay-Saint-Christophe.
Parti le 20 novembre 18 à 5e Génie B/28 à Pixerécourt.
Le 6 décembre affecté à la section de Sainte-Menehould.
Le 6 mai 1919 – Remis à la disposition de la compagnie.
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