Journal de guerre de Jacques Antoine Marie MERLE (dit Marius)

Sapeur au 334e puis 416e régiment d’infanterie

 

 

 

Mise à jour : juin 2019

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Description : Description : Marius MERLE - Copie

 

 

  Laëtitia nous dit en 2004 :

« Je vous envoie, en pièce jointe, le carnet de guerre de Marius MERLE. Il faut savoir que ce tout petit carnet, qui devait tenir dans une poche, fut écrit entièrement au crayon, en toutes petites lettres. Le "décryptage" fut laborieux et je n'ai pas eu le temps de chercher toutes les communes notées par lui au cours de son terrible périple. Mais je voulais aussi retranscrire fidèlement ce qui était écrit, et de ce fait, figurent également les fautes d'orthographe et les erreurs de noms de communes qu'il traversait. »

 

Prélude

Jacques Antoine Marie MERLE est né le 29 août 1886 à Bussières (71). Il est menuisier et ouvrier d’art. Il effectue son service militaire au 134e régiment d’infanterie à partir de 1906.

En août 1914, il intégre logiquement le 334e régiment d’infanterie. Son métier lui permet d’intégrer la compagnie hors rang (CHR) comme sapeur. Il y sera moins exposé que les autres soldats. Il passera au 416e régiment d’infanterie aprè la dissolution du 334e RI.

Les noms de villages ont été corrigés pour une meilleure recherche sur internet – J’ai ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.

Lire sa fiche matriculaire. (2 pages)

 

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Description : Carnet - Copie

 

Début du carnet

1914

Le lundi 11 décembre, jusqu'à Thann (68) près Steinbach (68) jusqu'au 18 décembre.

 

Couché à Moosch (68) le 12 décembre, à Thann (68) le 13 et le 17 décembre.

 

Du 18 au 19 décembre à Vologne (88), du 19 au 25 décembre à Soultzeren, près de Sulzères et Munster (68).

 

Le 25 décembre couché à Wildenstein (68), le 26 à Ranspach près de Wesserling.

 

Le 29 décembre venu au Rheinkopf, remplacé la 20e compagnie.

1915

Un petit poste le 15 janvier à Castelberg, redescendu à Rheinkopf le 16, quitté le Rheinkopf le 20 janvier.

Nommé de 1ère classe le 23 janvier.

Nous avons couché à Vologne la nuit du 20 au 21, à La Bresse (88) du 21 au 22, de La Bresse (88) à St-Amarin (68) du 22 au 23.

Monté à Gelfack au pied du Ballon de Guebwiller (68).

 

Le 24, monté au Sudel côté en avant de Goldbach (68). Combat sérieux dans la nuit du 24 au 25. Nous redescendons le 26 au repos à Al....

De ce jour affecté au sapeur pour aider à faire des cercueils et monter des scies.

 

Nommé sapeur le 24 février, montant au Südel tous les 5 jours et y restant 3 jours comme service.

Quittons le Südel et Goldbach le 11 avril pour aller en repos à Bitschwiller (68) près de Thann (68) jusqu'au 16 avril au soir ou nous sommes venus à Sibberthal qui se trouve 1 kilomètre avant d'arriver à Steinbach.

Changement de place tout en restant dans le même secteur.

 

Toujours le même secteur au 19 juin.

Pendant cet intervalle fait des cantines, des cercueils, des pioches, pelles et pics et des obus d'artillerie, nettoyé et désinfecté une civière et accompli toutes les sortes de travaux divers.

 

Tours de permission :

Le 1er tour caporal JOURNET et LAPALUS le 20 juillet.

Le 2e tour le 30 juillet BERNARD et LAURENT.

Le 3e tour pour les sapeurs.

Le 4e tour le 15 août FROMAIN et SAGETAT.

Le 5e tour le 25 août moi tout seul comme sapeur.

Le 6e tour le 5 septembre GARIER comme sapeur.

 

Les permissions sont supprimées le 10 septembre.

 

 

Description : 9 - Copie

 

 

 

Le 17 septembre nous quittons le camp Collardelle pour aller à l'Hartmannswillerkopf. Le secteur est mauvais mais je suis chef de chantier à la construction des mines entre le camp Duvernet et le camp Bernier où se trouve l'abri des sapeurs.

 

Le 15 octobre nous sommes attaqués par les Allemands.

 

Le 16 on les refoule.

Le 5ème bataillon est relevé le 20 octobre et va au repos à Bitschwiller Je reprends l'action à la côte 425 à la place d'un bataillon du 229e. Il est parti au repos le ? à Bitschwiller également.

 

La C.H.R. quittons le Vieil-Armand le 11 novembre pour aller à Thann (68).

Nous habitons une cave voutée et nous travaillons aux travaux de casernement. Le pays est habité. La vie est plus facile qu'auparavant.

1916

Nous quittons Thann (68) le 12 janvier 1916 remplacés par le 140e d'infanterie. Nous allons à Bitschwiller où nous couchons une nuit.

 

Le 14 dans la vallée de Marsevaux (68) à Oberbruck 5 km plus loin que Marsevaux sur la Diller.

Ici nous sommes au repos. Travaux : réparation des voitures.

 

On quitte Oberbruck le 12 février pour venir à Moosch (68) dans la vallée de la Thur. Le régiment monte aux tranchées la nuit du 13 au 14.

Moi je reste dans la vallée au train régimentaire pour remplacer ..?.. en permission.

Nous avons quitté Moosch le 17 au matin pour venir à St-Amarin (68).

Couché la nuit du 17 au 18 à St-Amarin (68).

 

Parti en permission le 18 mars. Le régiment parti de St-Amarin (68) la nuit du 18 au 19 pour venir au repos à Chavanes-sur-l’Étang (68) en passant par la vallée de la Doller à Marsevaux.

Cantonnés la nuit du 19 au 20 à Lauw (68) et arrivé à Chavanes le 20.

Poste de commandement du régiment.

 

Moi je rentre de permission le 29 au soir. Je couche une nuit à Chavanes et l'on part le lendemain 30 à 10 h du matin pour venir à Suarce (90) où l'on reste jusqu'au 31 à 6 heures du soir.

Ensuite la nuit du 31 au 1er le régiment occupe les tranchées en avant de Seppois-le-Haut ou Vieudreschept le poste de commandement cuisine sapeur et ? à Seppois-le-Bas ou Olreseft.

Les Allemands attaquent le 4 avril sans résultat.

La 21e et la 23e écoppent dur. (*)

Les sapeurs comme travail fabriquent des cercueils, chevaux de frise, grenades, pancartes, etc.

Je suis blessé le 17 avril par éclats de grenades dans la cour du poste du colonel. (**)

 

Évacué le soir même à Courcelles (90) où je couche une nuit et le 18, évacué à Héricourt (70) en passant par Belfort. Je reste à Héricourt (70) à l'hôpital où j'ai été opéré jusqu'au matin où je pars en permission jusqu'au 22.

Je reviens au dépôt d'éclopés à Héricourt (70) jusqu'au 24 d'où je repars le 334e jusqu'à Lehir, le régiment étant toujours à Seppois.

 

Dans la nuit du 1er au 2 juin relève. On vient à Strüth d'où on repart la nuit du 3 au 4.

Le régiment prend les lignes en avant de Dannemarie (68). Les sapeurs sont à Ballersdorf. Moi je reste à Dannemarie (68) 1 jour.

 

Le 4, je viens à Ballersdorf (68) retrouver les camarades. On monte dans des abris souterrains le 20.

Ici travaux d'aménagement, confection de chaine et je m'occupe toujours de l'ordinaire. Ces abris se trouvent dans les bois de Carspach en avant d'Altkirch (68).

 

Relevé par le 321e le 27 juillet. On vient au repos à Manspach tout près de Dannemarie (68) jusqu'au 1er août et de là on revient à Seppois. Mêmes emplacement que deux mois auparavant.

 

Je vais en permission le 7 octobre et je rentre le 17 toujours à la même place.

Secteur tout à fait tranquille sauf le 1er et le 4 novembre bombardement intense. Le 4e tour de permission recommence le 6 novembre par le caporal-sapeur.

 

Le 30 novembre relève par le 298e. Je pars avec le campement et les camarades viennent le 1er décembre. J'ai couché 2 nuits à Alternach.

 

Le 2 nous venons à Ballersdorf (68) ou Badricourt où l'on couche 2 nuits également.

 

Le 4 nous remontons dans le bois de Carspach à côté de la Forestière, les anciens emplacements d'il y a 4 mois. Ici, moi le matin je m'occupe toujours des distributions et le soir je travaille aux travaux concernant le bois.

 

Le 14 décembre nous quittons les positions pour venir au repos. Je pars au campement. Nous sommes cantonnés à Afersdorf à 1 500 mètres de Dannemarie (68). Les camarades sont relevés le 15 au matin. Dans ce pays nous avons la neige.

Ici je fais l'ordinaire 2 jours et ensuite je travaille à faire des tables et bancs et à la réfection du cantonnement.

 

(*) : Les pertes du régiment sont de 11 tués, 41 blessés, 4 ensevelis et 3 disparus (supposées ensevelis).

(**) : Extrait du journal du régiment du 17 avril : On y lit qu’un caporal-mitrailleur a été blessé par éclat de grenade. Est-ce-lui ?

1917

JANVIER

Le 1er janvier 1917, nous venons au repos à Ballersdorf d'où ici je me fais une entorse.

 

Le 2 au soir nous restons à Ballersdorf (68) jusqu'au 5 janvier.

 

Moi je pars le 5 en voiture pour Bütweiler. Les camarades arrivent le 6. Dans ce pays il n'y a que la C.H.R. avec le poste de commandement. Les bataillons sont en ligne en avant de Balschweiler et d'Eglingen.

 

Je pars en permission le 12 janvier et je rentre le 22 dans ce pays. Je fais des bois de sape pour un poste de commandement.

 

Nous sommes relevés le 15 janvier par le 152e et nous venons au repos à Giromagny en deux étapes, la première nous couchons à Parouse pour repartir le lendemain.

Le 5e tour de permission a recommencé le 31 janvier à Giromagny (90).

FEVRIER-MARS-AVRIL 1917

Comme travail l'on va au bois et on bricole dans un atelier de menuiserie. Nous quittons Giromagny (90) le 14 mars pour venir au camp de Villersexel à 14 km de Vesoul.

Le 15 nous couchons à La Côte. Le 16 à Bouhan-les-Luré et le 17 nous arrivons à Velleme... où nous sommes au repos.

Ici nous faisons la réparation des voitures.

Je suis cité à l'ordre du jour au régiment le 21 mars 1917.

 

Nous quittons le 1er avril et nous embarquons pour venir dans le département de l'Aisne.

Nous passons par Vesoul, Gray, Defon, Paris où nous prenons la ceinture de Bercy jusqu'à La Chapelle.

D'ici nous prenons la ligne de Soissons.

 

Nous débarquons le 3 avril à 2 heures du matin deux gares avant L? à Longpont. De cette gare nous allons à Dommier pays où nous sommes mal reçus.

Nous quittons Dommiers le 6 au matin. Nous passons par Coeuvres, Morte Fontaine, Roye, St-Nicolas et nous arrivons à Retheri ? Toujours dans l'Aisne mais sur la limite près de l'Oise à 4 kilomètres de Pierrefonds où il y a un château remarquable. Dans ce pays nous installons des bâches aux voitures de compagnie et on me donne l'insigne de la croix de guerre.

 

Le 14 avril nous quittons Retheul.

 

Le 21 avril nous passons par Taillefontaine, Villers-Cotterets et nous couchons à La Ferté-Milon.

 

Le 22 nous passons par Neuilly-St-Front et nous couchons à Latilly.

 

Le 23 nous passons par Grisolles, Le Charme, Bézu St-Germain, Epieds et nous couchons à Gland où nous devons passer quelques jours.

MAI-JUIN 1917

Nous quittons Gland le soir pour partir en autos-camions. Nous venons cantonner à Glennes toujours dans l'Aisne.

Nous sommes passés par Mont-St-Père, Le Charnel, Fère-en-Tardenois, Fismes et ensuite Glennes.

Dans ce dernier pays nous y couchons 2 nuits et nous partons en ligne le 12 au soir.

Nous passons par Vairy et Beaurieux. Les positions sont au plateau de Craonne. C'est un secteur de haute importance.

 

Je suis au dépôt de matériel et de munitions et le 13 au soir les Allemands nous envoient un obus dans notre dépôt de munitions et y mettent le feu.

Ce fut une journée et une nuit terribles pour nous.

L'horreur.

 

Parti en permission pour mon 5ème tour régulier (pour 9 jours) le 20 après la soupe du matin. Prendre le train à Fismes (51) le 21 au matin.

J'arrive chez moi le 22 et j'en repars le 1er juin car j'ai 9 jours. Je retrouve les camarades au repos le 2 juin au camp des 26 baraques Baslieux et Fismes, là je vais travailler à Courlandon (51) où je fais des couchettes tables et bancs en remplaçant JOURNET le cabot en permission.

Le 6ème bataillon part en ligne où en réserve, le 13 au soir pour le Moulin Rouge, le 5e bataillon part le 14 au soir en ligne au plateau de Craonne.

 

Nous la CHR, nous quittons les 26 baraques le 16 au matin et nous venons à Beaurieux (02) en repassant bien entendu par Glennes et Maizy (02). Ici nous cantonnons dans une cour et nous travaillons aux travaux habituels.

 

La nuit du 18 au 19, le 6e est relevé par un bataillon du 213e et vient à Beaurieux. Nous la CHR, nous montons avec le colonel pour installer un poste de commandement au-dessus d’Ouches.

 

Le 20 au matin.

Moi je suis détaché avec JOURNET le 21 pour tenir un central de munitions à Hurtebise au fond de la Vallée-Foulon venant de Vassogne. Nous restons tous à nous occuper des munitions jusqu'à la nuit du 26 au 27.

Les camarades viennent nous retrouver le 24 au matin. Eux vont aider au passage en munitions pour l'attaque qui a lieu le 27 à 6 h du soir par le 6e bataillon 22e en tête.

Attaque réussie.

 

Prise de la grotte du Dragon, 350 prisonniers. Mort, JOLY de Pierreclos, BEAU de Vouzet et beaucoup d'autres blessés.

 

Le 26 au 27 la nuit relève du 6e la CHR par le 41e bataillon de Chasseurs.

Le 6e reste à Moulin-Rouge et nous on revient à Beaurieux même emplacement qu'avant de monter.

JUILLET-AOÛT 1917

La nuit du 1er au 2 juillet nous quittons Beaurieux. On embarque en camion-auto et nous venons à 4 km 500 de Fismes, à Courville dans le département de la Marne. Ici nous sommes au petit repos.

Le 5e bataillon vient nous retrouver le 5 juillet au matin pendant le repas. Nous bricolons à la réparation des voitures et à l'aménagement des cantonnements.

 

Le 20 juillet nous sommes alertés et nous venons dans des baraques au camp de Grand-Chamberty entre Baslieu et Courlandon. Nous restons ici jusqu'au 22 au matin où nous sommes alertés en vitesse.

Nous passons par Glennes, Maizy et Beaurieux et nous allons au camp d'asile, baraque se trouvant dans les bois entre Beaurieux et Pontavert. Ici nous mangeons la soupe du matin et celle du soir.

De là nous montons en ligne en avant de Craonne sur le plateau de Californie. Moi je suis à Craonne avec les Pompiers-Sapeurs et Bombardiers, en 1ère ligne en passant par le tunnel.

 

Le 23 au matin je descends au camp Rousseau avec JOURNET et FROMAIN au dépôt de munitions. Nous y restons jusqu'à la relève qui a lieu la nuit du 28 au 29.

D'ici nous avons rassemblement à Meurival en passant par Beaurieux et Maizy. Dans ce pays nous n'y restons qu'une journée. Nous embarquons en T.M. dans la nuit du 29 au 30 pour venir à Port-à-Binson (51) et à Mareuil-le-Port où nous arrivons le matin, deux patelins sur la rive gauche de la Marne.

 

Je pars en permission le 2 août à 1 heure du matin pour 7 jours.

Je repars le 11 août pour arriver le 12 retrouver les camarades à Port-à-Binson. Ici on bricole jusqu'au 17 août où nous embarquons en T.M. (*) et où nous arrivons à St-Brice près de Reims.

Le 18 à 1 heure du matin ici nous somme en réserve.

 

Le 20 je vais chercher du bois avec FROMAIN (tranquille chez un charron) à Cherray ? en passant par Champigny et Merfy.

Nous continuons nos petits travaux jusqu'au 30 au soir où nous montons en ligne au stand de la ville de Reims mais nous remplaçons le 213e et que le 295e d'un bataillon nous sommes obligés de fonder un nouveau dépôt de munitions et matériel à Bétheny (faubourg de Reims).

Nous sommes divisés par moitié chacun d'un côté pour la nuit et le jour tous à Bétheny.

 

(*) : Train militaire

SEPTEMBRE-OCTOBRE 1917

Ça dure ainsi jusqu'au 8 septembre.

Ici nous nous occupons de l'installation de 2 dépôts. On fait des cercueils, cantines, matériel de casernement et en plus du commerce de bouteilles pour les officiers (ville de Reims, voiture volée, brigandage).

 

Le 14 au soir je pars avec JOURNET suivre un cours pour les explosifs et les artifices, nous allons à Gueux où est le corps d'armée. Nous traversons Reims, La Haubette où sont les bureaux et le train de combat ensuite les premières maisons de Tinqueux, ensuite Le Thillois et nous arrivons à Gueux où nous devons passer le 15 et le 16.

Nous sommes subsistants A.N.A. 23e auto. Nous sommes très mal nourris.

 

Le 15 au soir nous allons à Jugny où est le dépôt divisionnaire. Je trouve beaucoup de copains entre autres ToyChaléat.

Enfin nous rentrons tout content de notre soirée.

Le lendemain nous continuons notre cours jusqu'à 10 heures matin, après nous sommes libre, donc nous venons coucher à La Haulette. Là je trouve LEMOINE et GRAS partant travailler à l'intérieur.

 

Nous rentrons le 17 au matin à 9 heures et à 9 h 1/2 les boches essayent un coup de main.

Pendant ce temps le 213e d'infanterie est dissous. Il est remplacé à la division par le 133e d'active qui vient nous relever le 25..

Nous descendons au repos à St-Brice aux mêmes emplacements que nous étions avant et nous travaillons chez le même charron.

 

Etant au repos notre groupe subi un coup de mains chez les boches. Ils entrent le 1er octobre au matin en 1ère ligne boche sans voir personne. Pendant notre repos deux nouveaux sapeurs sont nommés : STEBET qui remplace ENARINE au train régimentaire et BARBIER qui remplace GRAS qui reste avec nous.

Pendant le repos nous faisons des cantines, des réparations de voitures légères pour les officiers et on fait un cercueil pour Emmanuel CHARVET de Pouilly (*) qui a été brûlé par un incendie.

Nous rentrons à St-Brice pour monter en ligne au PC. Chicane le long du canal de l'Aisne à la Marne.

 

(*) : Pas trouvé, ou mal orthographié…

 

Je suis moi gardien du dépôt de matériel et munitions bombardiers et qui se trouve place de l'opéra. Cet emplacement se trouve entre Laneuvillette et Courcy (51). J'ai pour m'aider dans ce travail 8 bombardiers et 2 caporaux bombardiers.

Moi je ne dois m'occuper que de la comptabilité.

JOURNET étant resté à St-Brice avec DARAUX et COTTIN pour terminer la voiture du colonel donc est venu avec moi LARUE, BARBIER et FROMAIN qui eux font des cantines et montent des poêles pour les officiers dans le secteur.

Le secteur est tranquille sauf le 10, le 152e fait un coup de main sans pertes mais ne ramène pas d'Allemands.

 

Le 5 octobre nous changeons de commandant de compagnie. Le capitaine GUYOT passe à l'infanterie divisionnaire et est remplacé par le Lieutenant MAROT avant officier de renseignement. Nous sommes relevés par le 63e d'infanterie le 15 au soir où nous venons coucher à St-Brice.

 

Le 16 au matin à 7 heures, la CHR embarque en camion pour rattraper le régiment cantonné à Chaumuzy. Ici nous apprenons que nous sommes changés de division. Le général GAUCHER vient faire ses adieux aux régiments et remet la croix de guerre au drapeau.

 

Nous rembarquons le 17 à 7 heures du matin en camions. Nous passons à Ay près d'Épernay et nous venons à St-Hilaire au camp près de Chalons-sur-Marne. Ici nous ne sommes pas bien logés. Nous bricolons très peu. C'est un petit repos.

CHALÉAT, RICHY, MOIROUX et DELAGE sont revenus au régiment.

Nous sommes affectés à une nouvelle division la 97e du 30e corps d'armée et de la 4e armée. Nous avons avec nous à la division le 303e et le 335e. On nous forme à 3 bataillons. Nous recevons un bataillon du 255 et tous les services de la CHR.

 

Nous quittons St-Hilaire le 24 à 4 heures du matin et nous arrivons à Mourmelon-le-Grand dans les casernements du camp de Chalon. Nous recevons 4 nouveaux sapeurs s'appelant SUCHON, CHAMPETIER, JULIEN et MIGUEL.

Il y a 2 menuisiers, un charron et un ferblantier.

 

Nous montons en ligne au Bois Sacré au PC Golfe. Je monte à 11 heures du matin avec JOURNET et SUCHON. Les camarades montent le soir dans ce secteur. Je m'occupe exclusivement des munitions et du matériel. JOURNET fait ses pancartes et fait fonction de cabot d'ordinaire pendant que COURRAIES est en permission. Tous les sapeurs travaillent au bois sacré. Nous sommes dans le secteur d'Aubérive.

Nous sommes relevés la nuit du 13 au 14 par le 303e d'Infanterie. Moi je ne suis relevé que le 14 au matin. L'on descend au repos à Mourmelon le Grand. Je trouve BAUDIER du 255e.

 

Je pars en permission le 16 au soir et j'arrive le 17 à 7 h du soir à Mâcon où Jeanne vient me chercher et de là je vois GAUTHIER et son frère, le 1er étant sur le départ et l'autre à l'arrivée, permission de 10 jours.

 

Je repars le 28 au soir et j'arrive à Mourmelon-le-Petit la nuit du 29 au 30. Je viens coucher à Mourmelon le Grand. Il faut signaler en passant Chalons/Marne pour la réception de la coopérative et du restaurant américain.

 

Je repars de Mourmelon-le-Grand avec les voitures le 30 au soir et je viens trouver les camarades au PC Ham à gauche du PC Golfe où nous étions avant que j'aille au repos et en permission. Le caporal sapeur descend le 1er à Mourmelon-le-Grand pour les voitures et pour aller en permission. Je le remplace au commandement des sapeurs aux munitions et au matériel.

Nous descendons au repos le 10 toujours au camp de Mourmelon, remplacé par le 303e. Nous sommes assez tranquilles en bricolant. Moi entre autre j'ai eu la grippe.

 

Nous remontons en ligne au Bois sacré la nuit du 19 au 20. Je monte le matin pour prendre les consignes. Nous remplaçons le 335e. Le bois est bien plus bombardé que la 1ère fois. On envoie quelquefois des obus à gaz.

Ici toujours de même. Je m'occupe des munitions et du matériel.

Le cabot rentre de permission le 24 au soir. Il prend la comptabilité et moi je m'occupe du reste du travail.

 

Description : 8 - Copie

1918

JANVIER

Nous restons ainsi jusqu'à ce que nous soyons relevés par le 303e la nuit du 6 au 7.

Moi je reste avec le cabot jusqu'au 7. Lui part avec le lieutenant le matin et moi je reste jusqu'au soir pour contrôler les vivres et je descends le 7 à 10 heures du soir au camp de Mourmelon le Grand.

 

Nous restons au repos jusqu'au 16 au matin où, au lieu de monter en ligne, nous partons à l'arrière par un temps affreux. Nous passons par la ferme de Vadenaef, La Cheppe et nous arrivons à Bussy-le-Château après avoir fait 18 kilomètres à pied.

Dans ce pays nous sommes au repos. Comme travail je change une panne en sous oeuvres dans une toiture le 18 janvier sous les ordres du major de cantonnement.

 

Le 20 janvier à 6 h du matin nous quittons Bussy-le-Château. Nous passons par La Cheppe, l'hôpital du Mont Frené. Nous faisons la grand’halte à la ferme de Vadenoy et ensuite nous repartons pour le camp Berthelot à gauche du camp Loano de Mourmelon-le-Grand où nous étions avant. Dans ce camp reste le 6e bataillon de l'état-major et comme il n'y a pas de place nous venons à Mourmelon-le-Grand au pays même.

Nous ne sommes pas bien cantonnés dans un grenier plein de rats toute la C.H.R. Un bataillon est au camp national et un au Bois Cochon près de Lannerey. Nous sommes ici bretelle de secteur au 30e corps, notre arrière corps. Mais nous quittons la 97e division. On change provisoirement de secteur postal. L'on prend 220 et ensuite on nous redonne 156. Ça se passe le 21 janvier.

 

Le 22 janvier je monte tenir un poste de matériel dans le camp de Chalons au croisement de la voie romaine avec la route de l'Angle de Carry. On m'apporte à manger heureusement.

J'y passe 2 jours seul et je suis relevé par LARUE. Je redescends donc à Mourmelon-le-Grand jusqu'à ce que mon tour de remonter revienne mais un contre-ordre vient et nous montons tous le 27 au matin avant la soupe pour aiguiller le matériel sur les différents postes pour les travaux de défense. Nous apportons nos victuailles et BARBIER et moi nous faisons la cuisine. 4 seulement couchent dans les postes, 2 au poste C en bas et 2 autres à la cave sur la route l'Angle de Carry à 3 kilomètres de la Chaussée Romaine en allant sur Suippes.

 

Nous rendons nos voitures le 22.

Le 335e a embarqué pour une direction inconnue et le 303e est dissous à la date du 24 janvier et nous nous attendons notre sort.

Nous continuons ainsi ce manège jusqu'au 31 janvier au soir où l'on nous fait relever par le génie car nous déménageons le 1er février.

 

Moi je pars à 6 heures du matin avec ROMAIN, JULIEN et CHAMPETIT pour accompagner le drapeau. Nous embarquons en camion auto entre la pyramide et Bouy, l'état major et 2 compagnies du 4e bataillon tandis que les 3 autres de ce dernier viennent par le train.

JOURNET et les autres sapeurs s'occupent de l'embarquement des bagages à Mourmelon-le-Petit et arrivent le 2 en gare de Ste Menehould avec le 5e bataillon. La 8e venait en camion auto.

 

Le 1er nous passons par Bouy, Cuperly, La Cheppe Valmy, Ste Menehould, Moiremont où nous laissons le 4e bataillon et nous venons, l'état major et la C.H.R., à la Neuville-au-Pont.

FÉVRIER 1918

Nous arrivons le 1er à 11 heures du matin. Pays bombardé en 1915.

Le 2 je m'occupe du charoi du matériel de la Neuville au Pont à Ste Menehould en passant par Chaude Fontaine. À Ste Menehould je vois Laneyrie.

 

Le 3 après la soupe du matin nous montons en ligne à St Thomas au PC du colonel pour prendre les consignes. Nous sommes affectés provisoirement à la 169e division, secteur postal 222 avec le 13e, 29e et 39e.

Pour y arriver nous passons par Vienne-la-Ville et laissons Vienne-le-Château sur notre droite. St-Thomas est tout démoli depuis 1915. Ce fut autrefois un secteur très animé mais maintenant le secteur est tranquille. Les camarades viennent le 4 au matin.

 

Nous remplaçons le 132e territorial qui tenait ce secteur depuis le 23 janvier 1917, plus d'un an. Ils nous passent mitrailleuses et canons de 37. Nous retouchons voitures et matériel du train de combat du 7 au 10 janvier ce qui nous fait prévoir que nous ne serons pas dissous. Tous les sapeurs sont occupés au travail. Le caporal et moi nous nous occupons du matériel et des munitions comme dans les autres secteurs. Je vais tous les soirs au dépôt du génie qui se trouve à Vienne-la-Ville à la gare.

Comme installations nous sommes très bien, en plus éclairés à l'électricité.

 

Le 10 février nous changeons de division. Nous sommes affectés à la 16e division mais non endivisionnés comme secteur postal c'est 51.

Je m'occupe toujours de mon matériel et munitions. Vienne-la-Ville et Camp Vauban - 3 sapeurs en bas aux voitures - nous restons ainsi jusqu'au 3 mars où là nous sommes relevés par le 132e territorial. Moi je reste avec le caporal pour passer les consignes et je viens retrouver les camarades à Dommartin-la-Planchette.

Nous prenons le tacot à la gare St Thomas. Nous passons par Vienne-la-Ville, la ferme des Moulinets et nous descendons à la Neuville-au-Pont, ensuite nous prenons la route à pied en passant par Chaude-Fontaine et ensuite nous arrivons à Dommartin en ayant la neige toute la journée.

Ici ce n'est pas le rêve car l'on parle beaucoup de dissolution. Enfin, nous attendons les événements en travaillant. Joanny Bruys apprenant que je suis près de lui m'envoie un mot pour aller le voir. J'y vais avec P. DELAGE et MORMAIN. Il est infirmier dans une ambulance à Braulx-Ste-Cobière.

 

J'y vais le 6 au soir.

Nous sommes bien reçu et de là j'apprends que Toutant, Gouraud et Laneyrie sont dans une autre ambulance au château de Vaux à Chaudefontaine.

 

Je vais les voir le 7 au matin où également je suis très bien reçu et par la même occasion je vois Claudius Vincent au 1er d'artillerie. Je rentre à midi pour manger et le soir je pars au campement pour venir à Somme-Bionne en passant par Valmy. Les camarades viennent le lendemain, le 8.

Dans ce pays il n'y a que la C.H.R. Les bataillons sont dispersés car nous devenons régiment de position et l'on ne parle plus de dissolution.    

Entrevue du colonel au corps d'armée.

Je pars en permission le 12 au soir après avoir fait la réfection du bureau du colonel. J'arrive le 18 au soir à Mâcon et je repars le 26 au matin. Très bonne permission par un beau temps.

Visite de DE BARBIN le 20 et entrevue avec J. GAUTHIER et Jean BLANCHARD.

 

J'arrive le 27 à St-Thomas étant prévenu par Mournet le 26 au matin que nous étions remonté en ligne au même secteur que nous avons quitté le 4 mars. Secteur toujours tranquille et je fais le même travail qu'avant. Les permissions sont supprimées totalement le 27 en prévision de la grande offensive boche dans les Flandres mais dans notre secteur c'est assez tranquille.

Nous restons ainsi jusqu'au 13 où le 4e bataillon est désigné pour nous quitter. Il va jusqu'au Camp des Peupliers près de Somme-Bionne et de là il y a contre ordre et c'est le 6e qui part. Il va au 363e d'infanterie et de là dissout. Maintenant nous sommes à 2 bataillons et relevés le 16 au matin. Pour changer je reste avec le cabot jusqu'au soir pour passer les consignes et nous allons à La Neuville-au-Pont en passant par Vienne-la-Ville.

Dans le secteur nous sommes relevés par le 2e tirailleur marocain. Etant au repos je trouve ANGOYAUD, adjudant au 4ème génie, et DRIVON et LACOURTABLAISE du 56e en arrêt en attendant leur destination (15e division dans la Somme).

LANEYRIE et TOUTANT viennent me voir également. Je vois J. BAUDIER pour la dernière fois au 34e car nous montons en ligne le 22 au matin au P.C. Afrique dans les bois d'Hangy à gauche de St-Thomas. Ce P.C. se trouve à la maisonnette 43 sur la ligne de Ste-Menehould à Vouziers (08).

Nous sommes entre Berzieux, Valmy, Ville/Tourbe et Melzicourt. Le 5e seul monte en ligne, le 4e reste à La Neuville-au-Pont et part le 24 dans la direction de la Meuse. Trois sapeurs partent avec lui à la 4e C. Ce sont MIQUEL, JULIEN et SUCHON. La C.H.R.. est dissoute le 25.

Moi je passe comme sapeur au 5ème bataillon avec LAURE, FROMAIN et BONNARD. JOURNET passe caporal-pionnier, COLOMBIER caporal-fourrier enfin. Le régiment ne reste qu’à un bataillon mais je m'occupe toujours du matériel et des munitions.

 

Le 24 avril je suis cité pour la deuxième fois à l'ordre du régiment.

 

Le colonel nous quitte le 26 et va à Vienne-la-Ville avec tout son état-major où là il commande le secteur.

JOURNET part en permission de 12 jours le 26 au matin pour aller prendre le train à Valmy. Je le remplace toujours aux munitions et au matériel mais pour le bataillon. Les sapeurs restent toujours jusqu'au 29 au P.C. 43 et de là après la soupe du matin, ils vont au Camp de la Charmerene. FROMAIN, seul, y reste et LARUE vient travailler à Vienne-la-Ville où je vais manger tous les jours, quoique couchant toujours au P.C. 43. Je suis au matériel et aux munitions comme à l'habitude.

BARBIER est à la 17 et DAROUX à la 18e tandis que COTTIN et CHAMPETIER sont disponibles à La Neuville-au-Pont.

MAI 1918

Notre colonel nous quitte le 2 mai pour aller au 49e d'infanterie mais par contre-ordre il revient le 6 pour recommander le secteur des américains. Il doit partir le 20 pour le 165e d'infanterie. Je suis relevé le 9 au soir et viens coucher au Camp de la Charmerene.

 

Le 10 nous quittons ce camp et nous venons embarquer à Valmy. De là nous filons par le train à 4 heures du soir jusqu'à Epernay où nous débarquons. Là je fais partie du campement car nous avons 10 kilomètres à faire pour venir à Damery-Petit, pays sur la rive droite de la Marne.

C'est dans ce pays qu'à lieu la dissolution du bataillon, le 12 au matin.

Moi je passe sapeur au 416e avec LARUE.

FROMAIN, COTTIN et BOUNARD passent au 414e. STEBLER et CHAMPETIER au 413e, P. DELAGE au 414e ainsi que BARBIN et DAROUX.

 

Dans ce nouveau pays je vois Pétrus LE PY qui m'invite à souper le 15. JOURNET rentre le 14 et reste avec nous au sapeur en supplément.

Mon nouveau coin est fameux. Les camarades sont assez gentils et je crois que la vie sera facile. Ils viennent du Mont Hennel en ce moment et le régiment se reforme en entier.

Dans ce régiment nous sommes 12 dont 2 au train régimentaire : 2 cabots qui sont BORDES et JOURNAY, les sapeurs sont CASTES, THURET, PRADIER, ALTIER, HEYRAUD, QUÉNARD, PERRIER, BIANCHI, LARUE et moi.

Charlet quitte les américains le 21 et vient nous retrouver au 416 comme caporal radio.

Pierre DELAYE est au 414 comme musicien. Dans ce nouveau régiment c'est comme au 334e, les sapeurs nous faisons des caisses, des cantines, on répare les voitures et l'on monte théâtre et cinéma, etc.

 

Nous quittons Damery en auto camion LE 27 MAI et nous roulons toute la nuit pour aller débarquer à Arcis-le-Ponsard (51) près de Fismes où sont les Allemands qui ont attaqué sur les plateaux de Craonne et par conséquent percé.

 

À Arcis nous arrivons le 28.

Nous y passons quelques heures dans les baraquements. Nous le quittons dans la soirée pour aller à Dravegny en paquetage d'assaut.

Dans ce pays, où est le colonel, nous sommes avec les pionniers et bombardiers et on fait quelques tranchées la nuit du 28 au 29. Corvées de munitions.

 

Le 29 les boches attaquent.

Nous occupons notre tranchée mais devant le nombre nous sommes obligés de battre en retraite sous la pluie des balles et des obus allemands. Nous perdons BIANCHI et nous nous replions sur Cohan et ensuite Coulonges.

 

Là, les sapeurs nous sommes affectés au colonel pour ravitailler les mitrailleuses en munitions. Je perds le régiment et je tombe au 214 et au 109 sur la route de Goussancourt et j'apprends que le régiment est à Cierge. J'y vais mais à mon arrivée il est parti. Je vais à Sergy et là je trouve les Allemands qui manquent de me faire prisonnier.

Un officier d'état-major m'emmène en vitesse avec son auto, c'est ce qui m'a sauvé, jusqu'à Passy-la-Rivière où je trouve le train de combat et JOURNET.

Le train de combat était au départ et nous allons avec lui jusqu'à Vassieux sur la rive gauche de la Marne en passant par Verneuil.

J'y passe la nuit du 29 au 30 avec le tambour-major et le sergent PERRET. Je suis de liaison au ? Rabier.

 

Le 30 à midi je retrouve les camarades à Dormans qui eux étaient descendus de Cierges sur Creloup. Je reste avec eux et ici s'organise la défense des ponts.

Nous autres l'on ravitaille en munitions. 2 voyages depuis Dormans jusqu'à Passy/Marne en passant par Courthiezy. Le 2ème nous ne pouvons rentrer par la route car les Allemands en bombardant ont fait sauter un dépôt le long de la route.

Nous nous reposons et le 31 au matin nous revenons à ? en passant par le haut à Chavenay.

JUIN 1918

Nous restons ainsi à maintenir les Allemands. Il y a de l'artillerie. Ils bombardent Dormans. Ravitaillement en munitions et vivres à Reuilly car 2ème bataillon de Passy à Reuilly.

La nuit du 3 au 4 relève. Nous faisons 30 km en passant par des routes empruntées sur la rive gauche de la Marne afin d'éviter la grande route bombardée. Nous passons à Fertigny et Boursaul pour venir à Mardeuil au repos le 4 où se fait le rassemblement du régiment.

 

Le 4 au soir le général de division BRETON décore le capitaine PRATZ de la légion d'honneur. Comme camarades il manque COLOMBIER qui était sergent-fourrier à la 3ème compagnie, BIANCHI sapeur disparu. L. BAUDET et MILLERS reviennent du 165e et sont le 1er à la 6ème cie et le second à la 5e.

 

Nous quittons Mardeuil le 8 juin à 3 h du matin. Nous faisons 4 km en passant sur la rive droite de la Marne à Cumières. Nous restons jusqu'au 10 au matin à 3 heures. Nous venons à Vertus en passant par Épernay, Granves et Giouges.

 

Nous restons dans ce pays jusqu'au 12 au matin où là les sapeurs nous faisons parti de l'équipe d'embarquement. Nous faisons 8 kilomètres à pied pour venir à la gare d'Avize. Nous embarquons à 4 heures du soir (gare et tout le quartier sauté par un train de munitions qui a explosé) et nous passons par Chalons/Marne, Vitry-la-Ville, Vitry-le-François, Blennes, Revigny, Bar-le-Duc, Sérouville, Commercy et nous arrivons le 13 au matin à 7 heures à Domgermain (54) à 7 kilomètres de Toul (54).

Le 1er bataillon et le colonel nous sommes dans ce pays, le 2e bataillon est à Cholay et le 3e à Charmes-la-Côte. A côté nous avons un fort celui de Domgermain.

 

Le 20 nous recevons un renfort du 268e qui est dissout. Il nous vient un sapeur pour remplacer BIANCHI. Il s'appelle VERCOUTTRE.

 

Le 24 nous quittons Domgermain pour monter en ligne. Nous passons par Toul, Bruley, Lagney, Neuil-la-Tour. Nous laissons Royanneix à notre droite et nous venons à Ansanville où est le P.C. du colonel au moins à 6 kilomètres des lignes.

C'est en arrière de Beaumont et Hanouville.

JUILLET 1918

Nous sommes mélangés aux Américains pour leur faire prendre l'habitude des tranchées. Dans ce pays nous faisons des installations.

Journée passe à la 1ère escouade des pionniers.

 

Le 4 juillet fête de l'indépendance américaine surtout pour les officiers. Commerce de bouteilles jusqu'au 11 juillet ce qui font nos frais. THURET et HEYRAND restent au train de combat pour réparer les voitures.

 

Le 14 juillet se passe comme les autres années avec un petit supplément mais pas aussi fort que les autres fois. Nous quittons Auranville le 17 juillet à 8 h du soir pour aller à Royanneix où nous arrivons à 11 heures du soir.

Nous nous couchons jusqu'à 2 heures du matin et là nous embarquons en camion-auto à 5 h du matin. Nous passons par Andilly, Bouvon, Dommartin, sur la droite de Toul, ensuite Gondreville.

Nous traversons Vaney, nous suivons la Meurthe en passant par St-Nicolas-du-Port et nous arrivons à Dombasle/Meurthe à 10 heures du matin. En route notre chauffeur s'endort et fiche son camion contre un arbre. Pas d'accident sauf le chauffeur qui est contusionné et l'auto cassée.

Nous en reprenons un autre qui nous amène à destination.

Ce pays est bien : 7 000 habitants, pays d'usine et très débauché (femmes en culotte ou combinaison).

Ici nous avons repos sauf le 21 que nous avons revue pour décorations des drapeaux du 413e et 414e. Nous quittons Dombas le 22 à 6 h du soir. Nous suivons le canal de la Marne au Rhin pendant 13 km jusqu'à Einville (54).

 

De là nous le traversons et nous faisons 3 kilomètres pour arriver à Valhey où le poste du colonel qui s'appelle le P.C. Hoche. Nous arrivons à 10 h 1/2. Nous relevons le 416e, 3 bataillons de chasseurs, le 49e, le 65e et le 69e.

Le pays est petit : 245 habitants et il est presque tout évacué. Il reste une vingtaine de civils. Il n'est pas beaucoup abîme et nous sommes assez bien installés dans les cantonnements. Nous sommes à 6 kilomètres des lignes qui sont à proximité d'Arracourt (54) et à Valhey nous nous occupons des travaux d'aménagements de cantonnement et constructions de cantines. Le 3e tour de permission commence le 24 juillet chez nous aux sapeurs.

Partent ALTIER et QUEMARD le 26.

AOÛT-SEPTEMBRE 1918

Le 10 août au matin nous sommes alertés. Les Allemands essayent un coup de main sur le 414e qui ne réussit pas.

A 5 heures nous rentrons au cantonnement et nous reprenons notre vie normale. Moi je fais des pancartes au pinceau.

 

Le 12 PERRIER nous quitte et va travailler à Dombasle à la confection des cuisines pour placer dans un camp près d'Einville.

Moi le 23 je vais avec LARUE démonter une baraque Adriant à Einville et nous la transportons au nouveau P.C. du colonel sur la route d'Einville à Serres.

 

Le 30 la 6ème compagnie fait un coup de main un peu à droite d'Arracourt. Nous faisons 1 prisonnier et nous avons 2 tués et 3 blessés.

 

Le 5 septembre LARUE et PRADIER partent en permission.

 

Moi je pars le 13 en permission et viens jusqu'à Dombasle où j'apporte mon sac.

 

J'arrive le 14 chez moi mais en réalité je n'arrive que le 15 n'ayant pas ma correspondance à Mâcon.

J'ai 12 jours.

 

Je repars le 29 et j'arrive à Dombasle le 30 septembre. Pendant cette permission je fais les vendanges et les pressurages.

 

De Dombasle j'en repars le 30 à 11 heures du soir. Nous embarquons à St-Nicolas du Port.

OCTOBRE

Nous voyageons ainsi jusqu'au 2 octobre au soir et nous venons à St-Hilaire-au-Temple, de là à Bouy. Mes camarades suivent jusqu'au camp des Échelons au 107 où se trouve le train de combat. Ce camp est sur la route de Langle-de-Carrie.

Moi étant malade depuis le 31, je reste au train-régimentaire à Bouy où je passe la visite.

J'ai 39°8 de fièvre.

 

Le 3 je pars en voiture avec le R.T. jusqu'au camp 107. Là j'apprends que le régiment où la division ont attaqués le 26 à droite de St-Hilaire-le-Grand devant St-Souplet environ à 5 km. Là je continue à me soigner au T.C. 2

 

Le 5 le T.C. nous quittons le bois des Echelons et nous venons à 1 km 1/2 avant d'arriver à St-Souplet dans le bled en pays reconquis. Nous campons sous la tente (sape boche, fil de fer, mine).

Ici j'apprends que QUÉMARD est blessé, tous les autres sapeurs évacués pour les gaz jusqu'à Sézanne dans la Marne. L. BAUDET est tué. Connerie ! BAUDET.

Dans ce bled nous y restons jusqu'au 11 jour où nous partons et en passant par St-Souplet qui est complètement rasé nous venons coucher à Harvine détruit par moitié qui avait été pris la veille. Pays plein de gaz et de mines (puits, brouettes, fil de fer, embrouille)

 

Le 12 nous faisons 4 kilomètres et nous allons dans un camp allemand se trouvant à droite de la route qui va d'Hauviné à La Neuville. Ici aussi il y a des mines et des attrapes. J'apprends que le colonel est évacué pour les gaz et c'est le commandant De MORAS qui prend le commandement.

 

Le 13 nous quittons ce camp et nous passons par La Neuvillet Juniville et l'on cantonne en plein champ le long de la route de Juniville à Bignicourt à 500 m de ce dernier. Le 14 le lieutenant Daubard est blessé et meurt de ses blessures à La Veuve-Heyrlang.

 

Le 16 nous quittons ce champ et nous allons dans un bois à 1 km en arrière de Bignicourt.

 

Le 15 je vais voir le médecin chef à Annelles. 4 jours de repos. Nous restons dans ce bois jusqu'au 20 où là le régiment est relevé après 25 jours de lignes et d'attaques.

 Le 416e prend successivement St-Soupplets, Haminé, La Neuville, Juniville, Annelles, Mesnil-les-Annelles, Thégny et Trugny. Là ils sont arrêtés par le canal des Ardennes et coude de l'Aisne. L'avance est d'environ 35 kms à vol d'oiseau. Tout le régiment se rassemble au camp Ludendorf qui se trouve dans les bois environ à 2 km de Juniville. Moi ça va mieux et étant seul comme sapeur de l'avant je me mets avec les pionniers.

 

Nous quittons ce camp le 20 au soir et nous venons après avoir fait environ 12 km dans un autre camp sur la route d'Haurive à Cauroy.

21 THURET permission exceptionnelle : champignons.

 

Nous quittons ce camp le 22 à 11 h du matin. Nous passons par St-Clément et St-Pierre à Arnes et après avoir fait environ 15 kms nous sommes encore dans un camp allemand. Nous repartons le 23 au matin à 6 h. Nous passons par Ste-Marie à Py (rasé) St-Souplet (rasé).

Nous repassons les anciennes lignes près Auberive que nous traversons (rasé) et nous venons au camp Berthelot à 2 km de Mourmelon (32 km)-le-Grand.

 

Le 24 revue du général BRETON et le commandant PETITPAS DE LA VANELAI prend le commandement du régiment.

Nous repartons le 25 au matin, traversons le camp. On prend la route de Langle de Carrie, on passe par Bony, les Grandes Luges. On laisse Condé/Marne sur notre gauche et nous venons cantonner à Tours/Marne.

 

Le 28 on me donne les fonctions de caporal sapeur et l'on me donne 8 pionniers comme sapeurs auxiliaires. Quemard est remplacé par  Dunin ordonnance du commandant. Nous restons dans ce pays jusqu'au 29 où nous venons embarquer à Epernay (Bombard quitte la C.H.R.) en passant par Bisseuil/Ay et Ay et on nous dirige sur l'Akan ?

Nous débarquons à Pe Croix le 31 au matin. Nous venons cantonner à Fonsernagne, la C.H.R. et le 3ème bataillon. Nous quittons ce pays le 3 et nous venons le P.C. du colonel à Bréchaumont à 10 km des lignes. Secteur calme avec mes sapeurs. Je m'occupe d'installations.

NOVEMBRE DECEMBRE 1918

Le 4 je vais à Reppes cherche mes outils au T.C.

 

Le 6 nous avons un nouveau colonel qui s'appelle Charron.

 

Le 11 nous avons l'armistice. Le 13 le colonel ARQUÉ reprend le commandement du régiment. Je suis de drapeau.

 

Le 16 LARUE revient.

 

Le 17 nous quittons Bréchaumont à 6 heures du matin. Nous passons par Craubach-le-Haut, Burtwillers, Leberkümen, Balswiller. Là nous passons les lignes et ensuite nous traversons Enschigen, Speekbach, Illfurth, Tagolsheim, Luemsehwwiller, Obersteinbrun et nous venons à Nédesterbrun 27 km où nous couchons une nuit.

 

Le lendemain 18 nous repartons à 7 heures du matin en passant par Landser. Nous venons à Diétwiller. Là nous y restons jusqu'au 21. Très bien reçu, bien accueilli. Cartier nous rejoint le 20. Inventaire un peu partout du bois.

 

Le 21 nous partons à 8 heures et nous venons à Habsheim.

 

Le 22 reçois une dépêche fille malade. Je pars en permission de 3 jours le 23 au matin. Je vais à Mulhouse en passant par Riskeim et Riedesheim à Mulhouse je prends une auto jusqu'à Petit-Croix en passant par Brunstatt, Zillisheim, Walsheim, Althirek, Ballersdorf (68)f, Dannemarie (68), Retzwiller, Valdieu, Montreux-le-Jeune, Montreux-Vieux et Petit-Croix.

Là je reprends une autre auto pour Belfort en passant par Fontenelle, Chevincourt et Pérouse. J'arrive à Belfort en gare à 10 h 10.

L'express civil étant parti depuis 10 mn, je vais à la caserne Bouzenelle et j'attends le permissionnaire de 7 h 35.

J'arrive chez moi le 24 à 7 heures du matin.

 

Je repars de chez moi le 1er décembre à 4 h 1/2 du soir et j'arrive à Habsheim (par le même itinéraire que je suis parti) le 2 à 4 heures du soir. Je trouve tous mes camarades comme je les avais quittés. Le 3 Vercouttre, Pradier et Bordes reviennent nous retrouver.

 

Le 8 nous allons en permission à Mulhouse, le 10 nous allons à 9 heures du matin et 5 heures du soir rendre les honneurs au Président de la République à Mulhouse.

 

Le 30 décembre il y a prise d'armes pour toute la division et nous allons à Sirenz pour passer la revue du général De CASTELNAU qui lui-même remet la fourragère aux 3 drapeaux d'infanterie et aux fanions des 2 compagnies de génie.

1919

Le 1er de l'an se passe comme les autres années avec un peu de supplément.

 

Je pars en permission le 7 janvier. J'arrive chez moi le 8 pour 20 jours.

 

J'en repars le 1er février. Pendant ce temps, le régiment se déplace d'Habsheim.

 

Le 17 janvier et vient à Waldigkoffen en deux étapes et il y reste jusqu'au 21 janvier d'où là il vient à Mampack où je le retrouve et où nous restons jusqu'au 11 février. De là nous allons à Gournersdorf.

 

 

Fin des écrits

 

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