Mise à
jour : Janvier 2014
.
« Ces mémoires ont été extraites d'un carnet de notes en mauvais état et
incomplet. Elles ont été écrites dans les tranchées et ne représentent que la
partie du carnet qui a pût être sauvé.
Ces notes ont été reproduites fidèlement et sont livrées telles
quelles. Dans un souci d'une meilleure lisibilité, les dates ont été sorties en
marge. Tous les noms de lieux ont été identifiés, situés géographiquement et
leur orthographe rectifiée. Seul, le nom du département a été ajouté pour
chaque lieu.
« Ces mémoires sont le témoignage d'une période vécue par un être
qui nous était très cher, et qui, bien qu'aujourd'hui disparu depuis le 14
avril 1989, est toujours présent dans nos esprits.
C'était notre père. »
« Né le 25 juin 1895 à Calacuccia en Corse, il débarque sur
le continent pour la 1ère fois en novembre 1914 à Nice où il incorpore
le 6ème bataillon de
Chasseurs Alpins à la caserne Saint Roch.
Il part au front en janvier 1915, il n'a pas 20 ans. Il combat par la
suite avec le 27ème
bataillon de Chasseurs Alpins. Deux périodes manquent dans ses notes,
les périodes avant le 9 juillet 1915 et après mars 1917.
C'est dans cette deuxième période qu'il fut à nouveau blessé pour la
3ème fois, dans l'Aisne au Bois des Veaux près de Pargny-Filain
sur le Chemin des Dames, le 24 octobre 1917. »
« Après cette grave blessure, sa mort fut annoncée au village à Calacuccia.
7 mois plus tard, de retour de l'hôpital et de la convalescence, il fut
versé dans l'artillerie. C'est dans cette nouvelle arme qu'il finît cette
guerre. Dans son âme de montagnard Corse qu'il était, il resta
"chasseur" toute sa vie, marqué à jamais par, ce qu'il avait vu et la
mort de son frère Jérôme le 3 novembre 1916 à Verdun. »
« Notre père, Catherine sa sœur, et Vital son autre frère avaient
beaucoup de respect pour ce frère ainé, intelligent et diplômé. Ce frère, dont
l'absence fut pour eux ressentie comme une cruauté, a toujours habité leurs
esprits. Il a été la douleur qui unit une famille.
Nous, leurs enfants, acceptons l'héritage d'une famille unie et ne voulons pas que leurs esprits tombent dans l'oubli. »
Jean-Baptiste, Jean Pierre et Jérôme NEGRONI.
Rappel des deux citations
obtenues au front :
" Excellent chasseur. Blessé le 24 août 1916 en renvoyant sur
l'ennemi les grenades non éclatées qui tombaient sur la tranchée "
" A eu une très belle attitude aux cours des durs combats du 23 au
26 octobre 1917 pour la conquête de l'éperon et du village de Pargny-Filain.
"
1ère page du carnet de Negroni Antoine Jean
On fait la bombe, on se saoule, on chante, on s'amuse tout le jour, toute la nuit.
On repart pour les tranchées.
Au Reichsackerkopf (Vosges)
On fait des baraques en deux jours, travaux d'approche, deux jours de 1ère ligne.
Attaque
8 heures du matin, les canons commencent à tonner de plus en plus des deux côtés, on en tremble, à 12 h on doit monter à la baïonnette, l'ennemi est encore fort, beaucoup de mitrailleuses, on songe à ce midi qui doit nous ensanglanter.
Les canons tonnent, les mitrailleuses crachent, on tremble. On ne peut pas monter, on attend encore un peu.
À 3 heures, ma compagnie est en 1ère ligne et doit monter en tête du bataillon. Je bois la dernière goutte de gnôle que j'ai dans mon bidon.
Tout à coup, un cri étrange se fait entendre " Baïonnette au canon !..", qui a crié je ne le sais pas, j'obéis, on respire fort, le sang monte à la tête. On songe encore une fois aux parents, qui sont là-bas tranquillement et que ce triste moment va endolorir pour jamais.
Le cri de "A la baïonnette !.." retentit, je vois que c'est l'intendant et le sergent, tout le monde répète ce cri sauvage.
Je saute la tranchée sans arrière-pensée, le sac est lourd, je le balance, les grenades sont prêtes, les cartouchières sont pleines. Les boches se sauvent, j'en vois à 200 mètres devant moi, je tire sur eux sans plus m'occuper des Français.
Je vois une baraque, je m'amène, deux sortent leurs bras "Camarade, pardon", j'en suis fier, j'entre je les empoigne, je les fouille, ils n'ont rien. Ils demandent d'être amenés en arrière des lignes françaises, c'est ce que je veux faire.
Je les interroge, un répond par des gestes, l'autre parle le français, je l'accuse d'avoir déserté la France (c'est un sous-officier)
" Non !.."
Il me répond :
" J'ai été élevé en Belgique où j'ai mes parents et
des propriétés, quand même, je suis Allemand. "
J'ai ainsi oublié le danger pour l'interroger, demander de "Guillaume".
J'ai ainsi perdu du temps et cela m'a presque coûté la vie.
Je donne un coup d'œil dans la baraque, je vois une table ronde où il y a des papiers en pagaille, je vois des révolvers, des bidons de vin et gnôle puis un téléphone, je le coupe et l'arrache.
Deux camarades entrent dans la baraque, je passe le téléphone à l'un des deux.
Il sort, on va ramener tout dans les lignes françaises. Je sors avec les deux boches "baïonnette au canon".
Le premier sorti crie "Aux Boches !.." et puis il se sauve avec ma section, mon 2ème est tué. Je reste tout seul.
Les boches se sauvent par petits groupes. Ils sont à 30 mètres, je laisse les deux dans la baraque et je tire sur les autres.
Me voilà debout derrière un arbre dans une tranchée d'une hauteur de 50 centimètres. Je reçois une balle par derrière dans l'épaule, mon bras droit me trahit. J'attends que les français avancent pour me sauver, ils retardent, ils n'avancent pas. Je fais tout mes efforts pour tirer encore, pas moyen de se sauver, les boches traversent la tranchée en se sauvant.
Je ne puis pas passer.
Les Français avancent, j'en vois traverser encore quelques-uns de temps en temps, n'importe, les obus tapent durs en cet endroit, les mitrailleuses crachent, la fusillade fait rage, j'essaye de passer, la tranchée est coupée par les obus.
En sortant d'un trou, une balle frappe non loin de ma tête. Je m'abrite en vitesse.
Un boche est là, à 30 mètres, qui m'attend à genou derrière un arbre. Il tire 3 fois plus vite que moi. Je reviens en arrière, où déjà j'avais reçu une balle, j'appuie mon fusil et je lui tire presque par derrière, le voilà descendu. Je reprends mon chemin pour me sauver.
D'un coup, j'en vois un couché à 3 mètres de moi qui me tourne le dos, peut-être est-il blessé, n'importe il a son fusil dans les mains, je lui fais feu et je file. Je trouve un camarade à demi enterré, il appelle "Au secours!..", un coup de main et je me sauve.
J'en trouve un autre blessé, il se tort, il appelle, je ne puis rien faire pour lui, je file.
Me revoilà dans les lignes françaises. Je laisse toutes mes affaires, je vais au poste de secours, un léger pansement, ma blessure n'est pas grave.
Je repars, la tranchée est comble de morts et de blessés. J'arrive à l'ambulance, me voilà sauvé. Je pars en auto le lendemain.
J'arrive là, avec un morceau de vareuse, le pantalon taché de sang, je me débarbouille après avoir roulé 3 jours dans la terre.
Il y avait beaucoup de monde pour nous voir revenir, je n'avais pas honte, je voyais tous mes collègues, les uns avaient les manches coupées, les autres le pantalon fendu de haut en bas, d'autres sans béret la tête enveloppée.
C'était la guerre.
On me donne une vareuse et je repars pour Baume-les-Dames (Doubs). J'avais encore une figure trop étrange pour demeurer en ville... non rasé et tout déchiré.
Tout çà disparut peu à peu, je (.......) (*) un petit chasseur... Je soupe le soir de bon appétit et je m'endors d'un profond sommeil.
Après 5 nuits, ma blessure m'en (.......) un peu (de mieux en mieux).
Le soir, je m'amuse, le jour je prends la campagne, je passe partout... je suis bien accueilli.
(*) : Illisible.
Visite de Jérôme (à
droite) à son frère Antoine Jean probablement à Baume-les-Dames,
le 2 août 1915, après sa première blessure
du 20 juillet au mont Reichackerkopf (Vosges).
Jérôme fut tué à Verdun
le 3 novembre 1916
Voilà mon frère sans l'attendre après 2 (…) (*) d'absence, on se cause pendant 2 jours puis adieu.
(*) : Il manque un mot.
Je sors de l'hôpital, dépôt de Dole (Jura), 3 jours et puis départ pour la Corse.
8 jours de permission, 1 jour de chemin de fer et 2 jours au fort Saint Jean à Marseille puis en barque. Quelle joie!.., j'oublie les deuils et les dangers que j'ai couru.
Je trouve des collègues, je m'amuse...
Ajaccio, un bon dîner et en gare..., à 5 heures du soir j'arrive à Corté, en sortant de la gare on me demande mon billet, ce à quoi je n’avais pas réfléchi à Ajaccio.
Je présente mes papiers, n'importe, il me faut payer, je traite de "boche" et "d'espion" le chef de gare. Il veut savoir mon nom, je me sauve.
Il n'y a plus de voiture pour aller chez moi, n'importe, j'y vais à pied, 29 kilomètres.
Je rentre à minuit, tout le monde est couché.
Personne ne sait que j'arrive, ce soir la porte est fermée. Je frappe, on ne m'ouvre pas, une fenêtre est ouverte, je cherche un moyen pour rentrer, j'entre, on entend du bruit :
" Qui c'est ?.."
" C'est moi ! "
On me reconnaît, du coup toute la maison se réveille.
Quelle surprise!.., quelle joie !.. Je me couche...
5 heures du matin, tous les voisins sont là à m'attendre, un soldat est sur le point de repartir, on me réveille... Des visites, je revois tous mes parents et mes camarades que j'ai laissé en partant...
Deux jours passent vite, puis je commence à m'ennuyer, je resonge à tous ces morts, à tous ces deuils. Beaucoup de mélancolie dans les cœurs.
Je m'en vais deux jours avec mon père travailler à la campagne.
Je repars content, le pays m'ennuie, il me faut de la guerre et des blessures légères.
Je débarque à Marseille.
Je me fais porter rentrant. Je m'y amuse bien pendant 1 mois et 1/2, puis 15 jours à Brignoles (Var). Un peu d'exercice le matin, le soir, service en campagne, on va manger des figues par ci, par là...
(*) : Probablement 1er septembre
Départ pour Menton, 3 jours, puis départ pour le front au 67ème bataillon. 3 jours de chemin de fer et puis je débarque...15 kilomètres à pied et puis... en Alsace.
Kruth (Vosges), le 1er dimanche, je vais à la messe, j'entends un langage nouveau, c'est l'alsacien reconquit.
Repos, un peu d'exercice tous les jours.
Le pays ne me plaisait pas,... ça sentait le boche. Tir, exercices sur les grenades...grenades suffocantes.
Il faisait très froid, pas d'amusements, les femmes nous regardaient de travers.
Je retrouve mon camarade Pierre-Jean. (*)
Très heureux tous les deux, on cherche un restaurant pour dîner ensemble, c'est partout complet, on cherche une boulangerie, on veut nous vendre du pain des soldats,
"Sale pays!.., l'usure et c'est tout"
Nous buvons au
pays, nous nous quittons,
"Au revoir, et à dimanche prochain !..".
(*) :
Pierre-Jean ACQUAVIVA
Je pars pour les tranchées.
Il y a de la neige...camp du chevreuil, je couche dans une cabane avec un camarade, paille mouillée, pas de feu, des chandelettes de glace. (.......)(.......)(.......)(.......).
Il y a de la neige, le temps est rudement froid.
On mange un morceau de bouilli et un peu de bouillon. Les cuisines sont loin, le café arrive froid, le vin est gelé. L'encre est gelée.
Le jour on travaille pour faire un nouveau camp, après la soupe une bonne course pour se réchauffer les pieds. On ne peut rester sans rien faire 1/4 d'heure.
Il neige souvent. Les (.......). La Cordelle (*). On est mal (.......) mieux un petit poêle.
Le temps tourne à la pluie. Il pleut un peu tous les jours.
Attaque du Boche.
(*) : Lieu non identifié
Le bataillon est en réserve... on n'est pas en ligne.
Le soir, on porte du matériel en 1ère ligne (.......), sac de terre, fil de fer. Il fait noir, il pleut et il y a de la boue. On travaille toute la nuit et puis un peu toutes les nuits, on forme un véritable magasin.
Une nuit, j'ai trouvé un fil téléphonique, je le suis, je passe sur une cagna boche, elle s'effondre, je descends au fond, je roule encore sur un escalier, je descends très bas. Je me relève, remonte l'escalier, ça sent mauvais, je me cramponne à la porte, une clochette sonne dans la cagna et mon fusil est (.......), je me jette sur la (.......) et je prends mon fusil. (.......) (.......) un (.......).
C'est l'infirmerie des boches, il y a beaucoup d'effets militaires, des colis pour le Noël, on y prend de bons souvenirs.
Ils contre-attaquent, ils reprennent leurs positions.
Adieu ! Notre grand magasin, tant de mauvaises nuits passées dans la boue, toujours surchargé pour porter le matériel, pour les boches !
Camp, pour deux nuits dans une baraque sans toit. Il neige. (.......) tranchées.
Mont Hartmannswillerkopf (Vosges)
Il neige, logé dans une très petite (.......). (.......) chaude. (.......) exercices la nuit, tranquille le jour.
On commence à travailler cinq heures par nuit, il fait froid.
Corvée de soupe, c'est très loin, différents boyaux, au risque de se perdre. Tout est gelé lorsqu'on arrive de la cuisine. On ne mange pas bien.
Je revois Pierre-Jean presque tous les jours.
Un jour, je me suis trompé de boyau et je me suis exposé aux boches qui m'ont tiré dessus.
Une nuit, j'ai été de corvée, pour aller j'ai (.......) (.......) (.......) (.......) des boches, ils travaillent de leur côté et nous travaillons du nôtre, ils sortaient et nous sortions.
relève, Bersaillin (Jura)
Je me nettoie, le soir je sors en ville. Le pays n'est pas charmant. Il y a quelques français de cœur mais il y en a par force.
Un jour, j'ai trop dépensé et durant 7 jours je n'ai plus eu d'argent...
Un soir, en rentrant, je me suis battu...
Signaleur le jour et quelques fois la nuit, exercices.
Le temps est froid.
Un obus a éclaté dans la cour du bâtiment où j'étais. 14 morts et 30 blessés.
Sondernach (Vosges)
Villages en ruines, maisons encore meublées.
Metzeral (Vosges), j'admire le "brandekof" en souvenir du 15, 16 et 17 juin 1915.
Dans les tranchées, pas le moindre bruit, très calme, 7 heures, de garde la nuit, nuit froide, neige, bonne cagna, poêle, chaises, lumière, etc....
Bitschwiller (Vosges),
Repos (pays pourri)
Neuhouse (Vosges)
Travaux, cinq heures de marche par jour, mal logé, froid.
Aux signaleurs, bonnes journées, bons repos.
Aux tranchées.
4 heures de garde par nuit, froid. Travaux de jour, fils de fer la nuit.
Départ pour la Corse.
Marche en camion jusqu'à Avignon, 2 jours de liberté à Marseille.
22 mai
Bastia, Calacuccia à 20 heures.
6 jours tôt passés. Village est triste... Bon repos.
Départ Bastia...Nice
Marche.
Aux tranchées.
Il pleut tout le temps et il fait froid. Bombardement de temps en temps.
Geishouse (Vosges)
Bon repos, des cuites, une bataille, 5 blessés.
Fantassins, artilleurs, chasseurs, départ.
1ère étape : Urbes (Vosges)
2ème étape : Le Thillot (Haut Rhin)
3ème étape : Vecoux (Haut Rhin)
4ème étape : Arches (Haut Rhin)
8 heures d'exercices par jour, temps pluvieux, sac complet.
Hadol (Haut Rhin)... Girancourt (Haut Rhin), départ dans des wagons à bestiaux, 36 heures de marche, pas grand-chose à manger.
Marseille-en-Beauvaisis (Oise), 3 heures de repos sur la route. Fontaine-Lavaganne (Oise), gens sans sympathie.
Marches de 35 kilomètres, de temps en temps exercice de nuit.
Grandes chaleurs, manque d'eau. 4 jours de marche, mauvais manger, arrivé à Estrées (*) (Oise) le 13 (**), deux jours de repos où j'ai contemplé la grande préparation d'artillerie.
J'ai vu passer beaucoup de blessés, jusqu'à 800 dans une journée. Ils en partaient continuellement. 30 morts par jour à l'infirmerie en moyenne. Deux grands cimetières que j'ai eu (.......) de visiter. Pas beaucoup d'habitants dans le village.
Dans le blé il y a des barbelés, sur la colline les gerbes pourrissaient.
J'ai assisté à un enterrement de 20 soldats enveloppés dans des draps, portés jusqu'au cimetière par une charrette, accompagnés par un aumônier.
Dans une grande fosse sans cercueil, les prisonniers boches étaient chargés de recouvrir la fosse et leurs faisaient descendre d'abord de grosses pierres dessus.
Départ camp, Suzanne (Somme) une nuit, aux tranchées.
(*) : Marseille-en-Beauvaisis... Estrées (environ 110
kilomètres)
(**) : Juillet ou août ?
Le premier tir de barrage, la section reste dispersée.
Je me trouve sans chef de section avec 8 ou 10 copains. Nous retrouvons un sergent qui se met en route.
Où passer?.., on ne sait pas, on voit filer une compagnie plus à gauche, on la suit. C'est encore des perdus d'un autre régiment. On suit quand même un mauvais boyau qui va en 1ère ligne.
Les (.......) (.......). Les balles sifflent. Le sergent veut avancer quand même. (.......) (.......) (.......). Nous retrouvons un poste, 3 blessés déjà à la (.......). On se met avec les grenadiers, poste avancé dans un boyau occupé par nous et les boches.
1er jour.
Bombardement à notre droite surtout.
2ème jour.
Bombardement dans notre secteur.
2ème nuit.
Cléry-sur-Somme
Attaque à la grenade, les boches montent, nous balançons des grenades, j'en reçois un petit bout à la poitrine et un à la figure.
Je recule un instant, ma blessure est légère, je reviens de suite. Les boches se calment.
"Balançons encore des grenades"
nous disent mes
camarades
"Restons un instant tranquille comme eux"
Une demi-heure après, une grenade tombe au milieu du petit groupe où j'étais derrière le barrage de sacs. Je la renvoie de suite. Elle éclate en l'air, je suis blessé avec un autre.
Je pars à 1 heure. Arrivé au poste de secours à 8 heures, le major voulait me faire retourner.
À l'ambulance, opération en route.
Saint Lô (Manche), 1 mois
Mon frère vient me voir, j'étais bien. Amusements.
Querqueville (Manche), 12 jours
Amusements.
En route pour la Corse, 1 mois de convalescence.
4 jours à Marseille,… Menton
Antoine Jean NEGRONI à
l'hôpital après sa 3ème blessure, le 24 octobre 1917
Au front.
Au repos.
Quatre jours de boîte à la section de garde.
À l'attaque, quatre jours de marche, va et vient sous les obus. Mauvaises nuits, agents de liaison, corvée d'enterrement pour les chevaux.
Quatre jours de repos dans une cagna tout seul. Un dépôt de munitions qui saute, fusées, grenades, cartouches. Danger, départ le matin, gaz asphyxiant.
Au repos, en permission.
....
Antoine Jean NEGRONI, croix de guerre, médaille militaire et chevalier de la Légion d’Honneur
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