Carnet de route de Roger QUINTARD
Téléphoniste au 106ème régiment d’artillerie lourde – 11e puis 7e groupe
Publication :
mai 2007
Mise
à jour : juillet 2024
Roger QUINTARD à la fin de la guerre
Prologue
Roland QUINTARD, son fils, nous dit en avril
2007 :
« D'abord,
félicitations pour cette énorme documentation. J'ai, quant à moi le carnet de
route de mon père téléphoniste au 7e groupe du 106e RAL pendant sa période de
guerre 14/18 (j'ai 80 ans et suis, depuis de nombreuses années, passionné de
généalogie). J'ai, grâce aux détails de ce carnet et aux précisions recueillies
dans un fascicule " Historique du 7e groupe du 106e régiment d'artillerie
lourde, reconstitué tout son itinéraire. Heureux que ces archives ne restent
pas enfouies au fond d’un tiroir. Je vous prie de croire, Monsieur, à
l'assurance de mes sentiments admiratifs devant un tel travail. »
Roland votre mail ne répond malheureusement plus, veuillez me contacter (où l’un de vos proche), merci : grandeguerre@chtimiste.com
Remerciements
Merci à Roland pour le carnet.
Merci à Philippe S. pour les
corrections éventuelles et certaines recherches.
Nous avons ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes
et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.
Pour une meilleure lecture, j’ai
volontairement ajouté des chapitres, sinon le reste est exactement conforme à
l’original.
Contacts
avec des internautes depuis la mise en ligne (en 2007) :
De Claire THIÉBAULT ; contact en 2020 :
« Bonjour
monsieur, Je découvre vos écrits et ma grand-mère Gabrielle Rigault a bien connu votre père et sa soeur Lisa a épousé Fernand. Grand-mère et votre père ont
correspondu pendant les années 1917 et 1918. J’ai découvert le courrier de
votre père il y a peu. J’aimerais connaître sa vie de famille à Thurageau ou aux alentours de Thurageau.
Merci de me contacter (voir les coordonnées téléphonique et mails avec le
Chtimiste)
Cordialement ».
De Francis DELAMARCHE ; contact en 2014 :
« Monsieur, Mon
père Louis et son frère Alexandre ont participé à la guerre de 14/ 18.
Alexandre, au 107me RI a été tué à Cons la Grandville le 22 août 1914. Louis,
mon père a survécu au 4 années de guerre mais dans le
106ème régiment d'artillerie lourde. Ne possédant pas son livret militaire, je
n'ai aucune information concernant son parcours pendant cette période. Il était
revenu des combats, intact sur le plan physique mais, à priori, par sur le plan
psychologique d'où son mariage tardif. Je ne parviens pas à reconstituer cette
difficile période mais votre expérience devrait pouvoir me permettre d’avancer.
Par avance, Merci et cordiales salutations.
De Jean-Claude Roger QUINTARD contact en 2010 :
« Bonjour
Monsieur, passionné de généalogie, je parcours régulièrement internet pour des
recherches. Quel fut ma surprise hier en découvrant une page intitulée
"carnet de route de Roger Quintard".
Après avoir parcouru cette page rapidement, j'ai constaté qu’elle se referait à
vous. Sans attendre, je vous écris car j'ai l'impression de connaître la photo
qui y est affichée et je me demande si ce personnage ne fait pas partie de ma
famille. J'ai quitté le domicile familial en 1968 pour m'engager, et je n'ai
pas eu beaucoup l'occasion de discuter de mes ancêtres avec mes parents. Au DC
de mon père, j'ai retrouvé des photos, mais sans savoir qui était sur ces
documents. Je suis demandeur de tout ce qui pourrait me permettre de retrouver
des liens avec mes ancêtres et par avance, je vous remercie pour votre réponse.
Cordialement ».
De Chantal THIRIET contact en 2007 :
« Monsieur, je
fais moi-même des recherches généalogiques et je me permets de vous envoyer une
photo du groupe du 106e RAL dans lequel était mon grand-oncle Léon PILLARD,
votre père figure peut-être sur cette photo.
Je suis très
heureuse d’avoir découvert son carnet de route et je vous souhaite bonne
réception de ce petit mot. Vous pouvez me contacter quand vous voulez.
Cordialement. »
Introduction
Roger Edmond QUINTARD est né en juillet 1897 à Thurageau (Vienne). Pour ses classes, il rejoint dans l’artillerie, le 109ème régiment d’artillerie lourde. Sa formation dure plus d’un an et il intègre le 106ème régiment d’artillerie lourde (11ème groupe), qui fait partie de la 123ème division d’infanterie, et part au front. Ce 11ème groupe deviendra le 7ème groupe en mars 1918
DÉBUT
DES ÉCRITS
Rentrée au dépôt du 109e R.A.L. à Poitiers.
(et ajouté en interligne et daté du 20.02.1919 « le temps le plus heureux de mon service militaire jusqu’à l’heure actuelle »)
Arrivée au camp de la Braconne pour suivre un cours sur le canon St Chamond.
Parti pour Fougères pour la formation du 11e groupe 106e AL. (*)
(*) : AL = artillerie lourde.
Départ de Fougères pour le front.
Débarquement à Héricourt (Hte Saône) cantonnement à Tavey.
Départ de Tavey, arrivée à Ménoncourt (Ht Rhin) à 8 kms. De Belfort.
Départ de Menoncourt et arrivée à Sentheim et rentrons de nouveau à Menoncourt.
Nous partons de Menoncourt et embarquement à Belfort.
Débarquement à Void cantonnement à Ernecourt (Meuse).
Nous quittons Ernecourt et cantonnement à Erize-la-Brûlée.
Cantonnement à Beauzée-sur-Aire. (*)
(*) : Seule la 18e batterie du 106ème régiment d’artillerie
lourde cantonnait à Beauzée.
Nous partons à minuit de Beauzée-sur-Aire à destination des lignes.
Arrivée à 5 heures du matin à la Queue de Mala (camp de Chevillemont), nous sommes passés à Saint-André.
Du camp de Chevillemont (échelon du groupe) nous montons en lignes à minuit vers nos positions.
Arrivée au ravin de la Côte du Poivre le 7 juillet 1917 à 3 heures du matin, nous nous faisons arroser quelque temps après, mais pas de casse.
Marmitage violent de nos positions – 200 obus nous sont envoyés par les Boches.
Marmitage de plus en plus violent. Jusqu’à présent très peu de pertes au groupe.
Marmitage continuel sans trop de perte jusqu’au 4 août.
Bombardement très violent sur tout le secteur, impossible de sortir tant les obus pleuvent.
Préparation d’artillerie qui dure 7 jours. Les Boches réagissent vaillamment.
Attaque française à 4 heures 40 du matin d’où victorieuse avance sur le front de Verdun, prise de la Côte du Talou et cote 344 qui se trouvent face à nous.
1e citation à l'ordre de la brigade - Journée inoubliable par son marmitage.
Nous quittons nos positions et descendons aux échelons.
Quittons les échelons et embarquons à Villers-Daucourt. (*)
(*) : Villers-Daucourt était le nom de
la gare située entre Villers-en-Argonne et Daucourt.
Nous débarquons à Wayembourg (Belgique) cantonnement à Quaëdypre près de Bergues(?) 14 kms. De Dunkerque.
(*) : Wayembourg en Belgique est
étonnant car la 18e batterie a, elle, débarqué à Esquelbecque
à côté de Wormhout, pour aller cantonner le soir comme Roger près de Bergues à Quaëdypre (à 7km alors que Wayemburg/Stavele est à plus de 20km). Par contre, en préparation de
l’attaque du 9 octobre, des troupes venant de Pont d’Oye par voie ferrée ont
bien débarqué à Wayembourg à partir du 2 octobre (51e
DI selon le JMO 1ère armée) : il y avait donc bien une gare à Wayembourg.
Quittons Quaëdypre pour aller aux échelons ; nous montons aux positions à 5 kms de Bixschoote. Secteur assez calme, nous participons à la prise de Mercken. Nous quittons les positions le 16 novembre pour Stavel.
Nous quittons la Belgique et arrivée à Brouckerque où nous restons jusqu’au 5 décembre. (*)
(*) :
Seule la 18e batterie du 106ème régiment d’artillerie lourde cantonnait à Brouckerque.
Embarquement à Dunkerque.
Arrivée à Corcieux et cantonnement à la Houssière.
Départ de la Houssière, arrivée à Plaimfaing près de Fraize (Vosges).
Nous montons en lignes à Quebrux – Secteur très calme .
Nous redescendons à Plainfaing.
Plainfaing / Champ-le-Duc près de Bruyères (Vosges).
Champ-le-Duc / camp d’Arches.
Camp d’Arches / Plombières.
Plombières les bains / Citers.
Citers / Bouhans-lès-Lure.
Bouhans-lès-Lure / Ronchamp.
Ronchamp / Chalonvillars.
Chalonvillars / Valentigney.
Valentigney / Dambelin (Doubs)
Permission.
À 3 heures du matin nous embarquons à 10 kms de Lerrain.
Nous débarquons à Verberie.
1ère étape Erquery près de Clermont (Oise).
Erquery / Bonvillers
Nous quittons Bonvillers et le soir arrivons à Sourdon.
Nous quittons Sourdon (position intenable) et prenons position à Esclainvillers à 4 heures du matin.
Quittons Esclainvillers à 3 heures du matin et arrivons à Blanc Fossé. (Oise).
Blanc Fossé / Sully.
Départ de Sully.
À 10 heures du soir, nous embarquons à St. Omer-en-Chaussée.
Nous débarquons à Sorcy et cantonnons à Commercy (quartier Marguerite).
Commercy / Ernecourt.
Commercy / Benoit-Vaux.
Nous montons en ligne dans le secteur des Éparges et prenons position face à la ferme d’Amblonville.
Départ des Éparges et arrivée aux échelons à Récourt.
Récourt, échelons.
Camp du grand fossé à 2 heures du matin.
Départ du camp et arrivée aux lignes où nous prenons position en front d’Argonne, ravin d’Agassots le 7 au matin.
(*) : La fontaine des Agassots au bout
d’un ravin partant de Le Claon vers l’est (500m au
sud du carrefour de la Croix de Pierre).
Nous quittons les lignes et redescendons au camp (échelons).
Départ du camp et embarquement le même jour à Givry-en-Argonne.
Nous débarquons à Longueil Sainte-Marie.
Cantonnement à Verberie et de là, départ en permission.
2e citation.
Cote 120.
Cote 120, Tartiers ferme Valpriez.
Valpriez / Juvigny (redescendons).
Juvigny / Montigny-Langrain.
Montigny Langrin / Orrouy.
Orrouy Villers / St Frambourg.
Arrouy / Saint-Pierre Aigle.
Saint-Pierre Aigle : Visigneux. (*)
(*) : Visigneux n’existe plus et était
situé 1km au sud de Berzy-le-Sec
Visigneux / Vregny et entrée sous les marmites.
Vregny / Nanteuil-la-Fosse, fort de la Malmaison.
Nanteuil-la-Fosse / Chavignon (rencontre de mon frère).
(*) : Roger à trois frères : Fernand, Henri et Gédéon. Seul
Fernand est sous les armes à cette date.
Prise de Laon par la 127e D.I. (25e bataillon de Chasseurs à Pieds).
Visite de Laon.
Nous montons en lignes à Chambry (4 kms de Laon).
Nous quittons Chambry à la suite d’une avance et arrivons à Monceau-le-Waast.
Monceau-le-Waast / Granlup (ligne Hindenburg).
Granlup / Vaucelles.
Vaucelles / Mercin Pommier.
Mercin Pommier / Vic-sur-Aisne.
Embarquement.
Arrivée à Charmes, cantonnement à Essegney (Vosges).
Essegney / Lorey.
Loro / Mereville
Signature de l’armistice, fin des hostilités à 11 heures.
Mereville / Bralleville.
Bralleville / Villacourt.
Villacourt / Magniers.
Magniers / Bertrichamp.
Bertrichamp / Petimont.
Nous partons de Petit Mont et passons la frontière à Cirey et arrivons le même jour à Voyer.
Voyer / Kossweiler.
Kossweiler / Friedolsheim.
Friedolsheim / Mommenheim.
Mommenheim / Nieder - Schaffolsheim - Leutenheim.
Nieder Schaffolsheim/ Leutenheim.
Départ en permission. Rentré à Schirrhein le 6 janvier 1919.
Schirrhein / Reiscshofen.
Reischofen / Bitche.
Bitche / Rohrbach.
Rohrbach / Wölferdingen (près de Sarreguemines) - frontière franco-allemande.
Wolferdingen / Herrensohr.
Herrensohr / Sarrelouis (caserne).
Parti en permission – arrivée (retour) le 28 avril 1919.
Entrée à l’hôpital militaire de Sarrebruck, pavillon C.
Opéré le 13 juin 1919.
Sorti de l’hôpital avec 10 jours de convalescence plus 20 jours de permission.
10 + 20 = 30 jours !
FIN
DES ÉCRITS
Il décède en 1976 à 78 ans.
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