Publication : mai 2008
Mise à jour : juillet 2024
Octave ROGER avec l’uniforme du 4ème régiment d’artillerie lourde
Les décorations ont été ajoutées à posteriori sur la photo
Prologue
Gérard LEVEQUE, son fils, nous dit
en mai 2008 :
« Bonjour,
je possède un carnet d'une vingtaine de pages de mon grand oncle
Octave-Alphonse ROGER qui évoque la période novembre 1914 à avril 1916, date de
sa mort après blessures.
J'ai réalisé un
compte rendu aussi fidèle que possible de ce carnet. Je serais intéressé par la
mise en ligne de ce document sur votre site et pourquoi pas
avoir des contacts avec d’autres internautes sur cette unité. »
Remerciements
Merci à Gérard pour le carnet.
Merci à Philippe S. pour les
corrections éventuelles et certaines recherches.
Nous avons ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains
termes et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.
Pour une meilleure lecture, j’ai
volontairement ajouté des chapitres, et les n° des
départements sinon le reste est exactement conforme à l’original.
Contacts avec des
internautes depuis la mise en ligne (en 2008) :
Aucun contact
Introduction
Octave Alphonse ROGER est né en
mars 1893 à Saint-Germain-du-Crioult (Calvados). À
son incorporation, il déclare être cultivateur et est affecté au 11ème régiment
de Cuirassiers fin 1913. Il est réaffecté au 4ème régiment d’artillerie à pied
en janvier 1914, comme second canonnier-serveur. Puis au 4ème régiment
d’artillerie lourde en juillet 1914.
DÉBUT DES ÉCRITS
Il manque le début du carnet,
disparu ?
« . . . Ce même jour, nous avons quitté cette position le 10 pour venir se mettre en batterie sur le territoire de la commune de Boezingue (Belgique) ; nous y sommes restés les 11, 12, et 13 jusqu’à 10h du soir, la section a eu ordre d’avancer de 1 km.
Nous y sommes restés les 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 6, 27, 28, 29, 30 ; tous ces jours nous les avons passé tranquille en ne tirant que peu.
(*) : Il est au 4ème régiment d’artillerie lourde à cette date.
A cet endroit, nous y sommes encore restés les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et ce dernier jour au soir, nous avons eu ordre de rejoindre la batterie à l’ancienne position.
Nous y sommes rendus et passés
la nuit à la ferme ; le lendemain 12 nous nous sommes mis en route et nous
sommes venus mettre en batterie dans une rue d’ Ypres (Belgique) à un endroit
appelé Kruistraat.
Nous y sommes restés les 13 et 14 sans tirer, mais le 15 nous avons attaqué au canon qui grondait comme un tonnerre sur toute la ligne pendant près de deux heures.
Extrait du carnet de guerre d’Octave ROGER du 4ème régiment d’artillerie lourde à cette date
Le 16, nous n’avons tiré que peu ; le 17, l’ennemi à tiré à quelques centaines de mètres à notre droite et le 18 dans l’après-midi, ils ont recommencé mais plus près de nous ; le premier obus est tombé sur une maison à moins de 50 mètres de nous et il n’y eut que 2 civils de blessés, le deuxième est aussi tombé sur une maison encore cinquante mètres plus à droite.
Là il y a eu 12 morts civils et 2 militaires.
Vu notre position menacée le 19, nous nous sommes déplacés, nous sommes venus nous mettre en batterie 1500 mètres à droite et en arrière de la commune de Vlamertinge (Belgique), nous y sommes restés les 20, 21, 22,23, 24, 25, 26, 27, 28, 29 en ne tirant que peu et sans en recevoir.
Le 30 à 10h du soir on a été réveillé pour aller mettre hors batterie ; nous nous y rendons, nous venons nous recoucher à 2 h du matin et le 31 nous nous sommes réveillés à 7h. Aussitôt l’on se met en route et nous sommes rentrés sur le territoire français à 2h de l’après midi, ce qui nous a fait grand plaisir, nous sommes venus coucher à Pernes (62). Rencontre d’Anglais.
Le 1er nous sommes repartis à 7h et nous sommes à 2h de l’après-midi pour fêter un peu le jour de l’an à Doullens (80).
Nous nous sommes assez bien amusés, nous sommes repartis le 2 à 7h, nous sommes passés par Amiens (80) où nous avons déjeuné et nous nous sommes arrêtés à passer la nuit à Montdidier (80).
Nous sommes repartis le 3, nous avons fait 10 Kms et nous nous sommes arrêtés dans un petit village appelé Serevillers (60), là nous devions y rester plusieurs jours au repos, alors que voilà le soir à 5h on a ordre de venir 2 Kms en arrière.
Nous nous y sommes rendus et là nous devons y passer le repos, ce village s’appelle Villers-Tournelle (80).
Nous y restons les 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et nous partons le 12 à 6h du matin.
Nous passons à Compiègne (60) où nous déjeunons, par Villers-Cotterêts (02), par Pierrefonds (60), où nous sommes passés auprès du château et nous nous sommes arrêtés à 10h du soir pour passer la nuit à Château-Thierry (02) d’où nous sommes repartis le lendemain 13 à 6 h du matin.
Nous avons passés à Épernay (51), après nous avons suivi la Marne où des 2 côtés, il y a des coteaux, pays assez beau où il y a une quantité de vignes.
Après nous sommes arrivés à Châlons-sur-Marne (51) à 5h du soir, là on devait passer la nuit, mais un ordre est donné de faire encore 50 Kms.
Alors nous nous remettons en
route, nous traversons la ville et nous nous arrêtons de l’autre côté pendant
une heure pour faire la soupe sous la pluie qui tombe à torrents.
Chacun à mangé comme il a pu, nous nous remettons en route et nous nous arrêtons à 3h du matin à Rancourt-sur-Ornain (55) où nous avons passé le reste de la nuit dans un cantonnement, on devait repartir le même jour à 7h.
Nous nous tenons prêts à
partir mais l’ordre n’est pas arrivé de partir alors nous attendons, on
retourne au cantonnement et nous y restons en attendant l’ordre les 14, 15.
Nous sommes partis le 16 à 4h du soir, nous avons passé dans un village appelé Sommeilles (55) où il ne reste plus une maison debout.
Le lieutenant nous a fait remarquer que dans ce village les Allemands avaient commis des atrocités sans nombre, nous nous sommes arrêtés à 10 h du soir à Braux-Sainte-Cohière (51) où nous avons passé la nuit.
Nous sommes repartis le
lendemain 17 à 10h, nous avons fait demi-tour, nous sommes venus repasser à
St-Menehould (51) où nous avions passé la veille et nous avons été mettre en
batterie dans la forêt de l’Argonne à 10kms de cette dernière ville.
Dans tous ces voyages nous avons fait près de 300 kms. À cette position de batterie, nous étions à 4 kms de toute habitation.
Aussitôt que nous l’avons pu, nous avons construit des huttes et nous avons couché dedans, mais en attendant il a fallu venir coucher au village le plus proche c’est-à-dire Moiremont (51).
À cette position de batterie
nous y sommes restés le 18, et le 19 dans l’après midi nous avons avancé nos
pièces d’environ 1 km dans la forêt, là nous y restons les 20, 21, 22 et le 23
nous sommes revenus sur la route à 1 Km à droite de l’ancienne position.
Là, nous y restons les 24, 25,
26, 27, 28, 29, 30 et 31 en ne tirant que peu.
Nous restons à la position précédente les 1, 2, 3,4, et le 5 dans l’après midi nous nous mettons en position.
Nous partons après avoir mangé la soupe c’est-à-dire vers 6h, nous allons nous mettre en batterie un peu en avant auprès du village de Vienne-la-Ville (51), nous avons traîné les pièces sur une longueur de 300 mètres, nous avons fini à minuit.
Le lendemain 6, nous avons eu réveil à 6h, nous avons mis en batterie, nous avons fini pour 11h.
L’après midi, nous sommes restés tranquille, mais le soir les 2 autres sections de la batterie arrivent à leur tour avec leurs pièces.
Il a fallu leur aider à traîner les leurs comme nous avions fait les nôtres la veille.
Nous avons fini le lendemain à
2h du matin, après cela nous avons été tranquille et nous sommes restés à la
même position les 8, 9,10, ce dernier jour l’adjudant-chef a été décoré de la
médaille militaire.
Le lendemain 11 il nous a payé un litre de vin, c’est tout ce que nous avons eu.
Nous sommes restés à cette position les 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 23, 24, 25, 26, 27 et le 28, tous ces jours nous n’avons pas beaucoup tiré et nous avons été tranquilles.
Nous sommes restés à la position précédente les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, ce dernier jour nous avons été tiré en photographie, nous sommes encore restés aux pièces le 31.
Tous ces jours nous n’avons pas beaucoup tiré.
Nous sommes restés à la même position les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19.
Là du 19 au 20 nous avons été
réveillés à 1 h. du matin pour mettre hors de batterie, ce que nous avons
fait ; après cela nous nous sommes mis en route et nous sommes venus
jusqu’à Moiremont (51) où nous sommes arrivés à 6 h.
Là nous y avons passé la
journée du 20, nous avons nettoyé les pièces.
Le soir, je me suis couché dans le tracteur et là j’ai passé la nuit avec PEIFFER jusqu’à 3 h du matin où je me suis levé pour faire chauffer le café.
Nous l‘avons bu et nous sommes
partis à 5 h le 21.
Nous sommes passés à St Menehould (51), Verrières (51) et nous nous sommes arrêtés à 9 h du matin à cantonner à Villers-en-Argonne (51). Là nous avons passé le reste de la journée et la journée du 22.
Nous sommes partis le 23 à 5 h.
Nous sommes passés à Braux-st-Rémy (51), Voilemont (51), Auves (51), L’épine (51), où nous avons déjeuné à 9 h et demie.
Nous sommes repartis à 11 h, nous sommes passés à Châlons-sur-Marne (51), et nous sommes arrêtés cantonner à 2h de l’après-midi à Athis (51).
Nous nous sommes couchés à 7 h le lendemain 24, réveil à 4 h, départ à
5 h.
Nous sommes passés à Épernay (51), Dormans (51), nous sommes arrêtés à
déjeuner à 10 h et demie à Moulins (02) ; nous sommes repartis à midi
passer à Château-Thierry (02), Vaux (02) et nous sommes à la Ferté-sous-Jouarre
(77) à 4 h ; là nous avons passé la nuit.
Le lendemain réveil à 4 h et départ à 5 h.
Nous sommes passés à Meaux (77), nous avons déjeuné à Noisy-le-Grand
(93) et nous sommes arrivés à Vincennes (94) à 2 h de l’après-midi, nous y
avons laissé nos pièces et nous sommes venus à pied à Charenton-le-Pont (94) où
nous avons été logés dans une brasserie.
Nous sommes près de 200 couchés dans la même chambre, nous ne sommes
pas très bien, enfin nous sommes toujours en sécurité.
Le 12 mai, je suis parti en permission de 4 jours, je suis rentré le 16 au matin et le 29, je suis reparti en permission de 24 h, je suis rentré le 31, nous avons passé tous ces jours tranquillement.
Nous avons touché le matériel dans la 2éme quinzaine et nous sommes partis de Charenton-le-Pont (94) le 18 à 6 h du matin, nous sommes passés à St-Denis (93), Creil (60) et nous sommes venus coucher à Clermont (60) dans l’Oise.
Nous sommes repartis le lendemain 19 à 5 h ; nous avons pris la route d’Amiens (80) où nous sommes passés dans l’après-midi et nous nous sommes arrêtés à cantonner à Marieux (80), petite commune à 20 kms d’Amiens (80).
Là nous y sommes restés en réserve les 20, 21, 22,2 3, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30.
Nous sommes restés à la même place le 1er, l’après-midi j’ai été embauché à travailler dans une ferme.
J’ai été dans les champs, une fois rentré le soir l’ordre arrive de partir.
Nous formons la colonne de voitures sur la route, nous y sommes jusqu’à 11 h ; là on nous dit que nous allons partir à 2 h, alors nous allons nous coucher jusqu’à 2 h, où nous avons été réveillés et nous sommes partis, nous avons fait 4 kms en arrière et nous sommes restés dans la commune de Beauquesne (80).
Là, dès l’après-midi, j’ai
travaillé à la culture et les jours suivants 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12,
13, 14, 15, 16, nous sommes partis le 17, nous sommes passés par Amiens (80) et
nous nous sommes arrêtés de l’autre côté dans un village appelé Fouencamps (80)
à 3 h de l’après-midi.
Là nous sommes restés en cantonnement les 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, et 31.
Nous sommes restés dans le village précédent les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et le 8 nous avons eu réveil à 5 h, nous avons formé la colonne sur la route et nous sommes partis à 10 h, nous sommes passés à Amiens (80) et nous nous sommes arrêtés dans un faubourg de cette dernière ville appelé Rivery (80).
Là, nous avons cantonné dans un ancien séminaire, nous étions assez bien, nous y sommes restés les 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23 et nous sommes partis le 24 à 6 h du matin, nous sommes passés à Doullens (80) et nous nous sommes arrêtés à Le Souich (62).
Là nous avons déjeuné il était
2 h de l’après-midi, nous avons passé la nuit dans un cantonnement et le 25
nous sommes partis à 6 h du soir.
Nous nous sommes arrêtés à 9 h à Bavincourt (62) ; là nous avons passé la nuit, nous y sommes restés pour attendre des ordres les 26 et 27.
Nous sommes partis le 28 à 8 h du soir pour venir mettre en batterie à Dainville (62), petit patelin à 3 kms d’Arras (62), nous avons terminé la mise en batterie à 1h du matin, après cela nous avons été couchés au village et nous sommes revenus à 5h, nous avons commencé à construire des abris et des huttes pour coucher.
Nous sommes restés à cette position les 29, 30, 31 sans tirer en face de nous.
Canonnade très calme.
Nous sommes restés à la position précédente jusqu’au 20 sans tirer et ce jour là nous avons commencé à tirer pour préparer une attaque qui a eu lieu le 25 à midi.
Mais en face de nous, nous n’avons pas réussi, alors nous sommes restés à cette position les 26 et 27; à 5h du soir, nous avons eu ordre de nous mettre en position de route, ce que nous avons fait.
Nous nous sommes mis en route à 8 h.
Nous avons fait environ 30 kms et nous nous sommes arrêtés le 28 à 2h du matin sur la route près de Sains-en-Gohelle (62).
Nous sommes restés pour attendre le jour, nous n’avons pas eu très chaud ; une fois le jour venu nous avons été mettre en batterie près d’un village dans la plaine, près d’une des mines de la campagne de Béthune (62); c’est-à-dire la fosse n°10, là nous nous sommes installés et nous y sommes restés les 29 et 30 sans tirer.
Nous sommes restés à la position précédente jusqu’au 22 à 8 h du soir, où nous avons eu ordre de mettre hors de batterie.
Tout le temps que nous avons
été à cette position, nous n’avons presque pas tiré, alors nous avons mis hors
de batterie et nous avons formé la colonne sur la route à la sortie du village
de Sains-en-Gohelle (62); nous sommes revenus passer
la nuit au cantonnement et nous sommes partis le lendemain 23 à 7 h du matin.
Nous nous sommes arrêtés à 10 h près du village de Haute-Avesnes (62), nous avons mangé la soupe du matin et celle du soir.
Nous sommes repartis à 6 h et
nous sommes venus mettre en batterie tout près d’Arras (62).
Nous avons terminé la mise en batterie à 9 h et nous nous sommes couchés auprès des pièces dans des chambres souterraines que nous avons trouvé toutes faites.
Le lendemain et jour suivants, nous avons amélioré nos cabanes et fait ce qu’il y avait à faire aux pièces.
Nous sommes restés à cette position jusqu’à la fin du mois et nous n’avons pas tiré.
Le 1er à 5 h du soir, nous avons eu ordre de mettre hors de batterie, ce que nous avons fait, nous nous sommes mis prêts à partir et le 2 nous nous sommes mis en route à 6 h du matin.
Nous sommes passés à Saint-Pol-sur-Ternoise (62) et nous sommes venus cantonner à 1 h de l’après-midi dans un petit village appelé Héricourt (62).
Là, nous y sommes restés tout le mois.
(*) : Octave ROGER passe au 81ème
régiment d’artillerie lourde le 1er novembre 1915.
Extrait du carnet de guerre d’Octave ROGER du 81ème régiment d’artillerie lourde à cette date
Nous sommes restés dans le village précédent tout le mois (le 5 je suis parti en permission et je suis rentré le 15).
Nous sommes restés dans le village précédent jusqu’au 16 où nous sommes partis à 8 h du matin et nous allons au nord de St-Pol-sur-Ternoise (62) dans un petit patelin appelé Huclier (62), nous y arrivons à 1 h de l’après-midi et nous y restons une dizaine de jours.
Moi, je pars en permission de 6
jours et je viens rejoindre mes camarades le 3 février à 4 h du soir.
Sur le front près d’un village appelé Maroeuil (62), le soir nous mettons hors de batterie et nous nous mettons en route, nous avons voyagé toute la nuit.
Nous nous sommes arrêtés le 4 vers midi dans un village appelé Barly (62), nous y avons passé la nuit et le lendemain 5 nous avons commencé des terrassements pour une position de batterie près du village de Montchiet (62).
Nous continuons le terrassement jusqu’au 9 à midi où l’ordre arrive de laisser les travaux et de se préparer à partir.
Nous partons le soir, nous venons coucher à Barly (62).
Départ le lendemain 10 nous
sommes venus coucher à Huclier (62)
Départ le 11, nous embarquons
les pièces à la gare de Brias (62), une partie des
hommes sont venus par le train, les autres par la route avec les
voitures ; moi je suis venu par le train.
Nous sommes arrivés à 2 h du matin le 12 à Rosny-sous-Bois (93)
Nous avons débarqué les pièces, ce qui a été assez vite fait, après cela nous avons été à la gare des voyageurs où nous avons pris le train à 8 h pour venir à Valenton (94) où nous sommes arrivés à midi et les voitures sont arrivées le soir.
Nous sommes restés dans ce village jusqu’au 21 où ma section a été versée au 83è régiment d’artillerie lourde ; alors nous sommes venus à Bonneuil (93) former une nouvelle batterie, nous y avons passé le reste du mois.
(*) : NOTA : Octave-Alphonse ROGER a
été versé dans le 2ème groupe de 120 long du 83ème régiment d’artillerie
lourde, qui a été créé à Bonneuil-sur-Marne en février 1916.
Le 2ème groupe est composé d’un
état-major, de deux batteries : les 3ème et 4ème, et d’une section de
munitions. L’effectif des hommes présents à Bonneuil évolue d’environ
cent-quatre-dix hommes en février à trois-cent-soixante-quinze en mars.
L’état-major, et les batteries
quittent Bonneuil, le 4 mars 1916, pour Rosny-sous-Bois où ils prennent le
train pour Vitry-le-François, lieu de concentration du 2ème groupe de 120
lourd.
Il parle de ‘’ ma section ‘’. Ne
serait-il pas au sein de la section des munitions d’artillerie du 83e
RAL ?
Nous sommes restés à Bonneuil (93) jusqu’au 4, jour où nous sommes partis à 6 h du matin ; nous sommes venus embarquer à Rosny-Sous-Bois (93), nous sommes partis de la gare à 2 h de l’après-midi, nous sommes venus débarquer à Vitry-le-François (51)
Carte postale Octave ROGER du 05 mars 1916
La photo de groupe prise à Bonneuil-sur-Marne
(93) devant la ferme du Rancy qui existe toujours
« Biens chers parents
Avant mon départ pour le front, je vous envoie cette carte comme
souvenir de mon court séjour à Bonneuil. Nous ne sommes pas partis aujourd’hui
dimanche comme je vous l’avais dit, mais cela va être pour cette nuit ou demain
à moins d’un changement, mais je ne le pense pas. Que voulez-vous, il fallait
bien s’attendre à partir, nous avons toujours passé trois semaines
tranquillement.
Je suis toujours en bonne santé et je pense que cette carte va vous
trouver tous de même. Je vous donnerai ma nouvelle adresse d’ici peu, en tous
cas écrivez par Créteil. Votre fils qui vous embrasse de tout cœur. OCTAVE
Il fait bien mauvais temps, il tombe … »
Le 5, nous avons fini à 4 h du matin ; après cela nous nous sommes mis en route et nous sommes venus cantonner dans la Marne, dans un petit village appelé Bassu (51).
Là nous y avons été très bien,
nous en sommes partis le 25 à 6 h du matin, nous nous sommes arrêtés vers 6 h
le soir dans la Meuse, dans un petit village appelé Fleury-sur-Aire (55) et
nous y avons passé la nuit et la journée du 26.
Nous en sommes partis le 27 à 5 h du matin pour aller mettre en batterie dans le bois de Béthelainville (55), en arrière d’Avocourt (55), là nous y avons passé le reste du mois.
Nous sommes restés à la position précédente jusqu’au 3 où nous sommes partis à 9 h du soir ; à cette position nous avions commencé les abris que nous n’avons même pas eu le temps de finir.
Nous nous sommes arrêtés le lendemain 4 à 5 h et demie du matin dans un petit village en arrière du Bois Bourrus ; nous y avons fait la soupe et après cela nous sommes allés dans le bois préparer notre position de batterie.
Le soir, nous avons mis les
pièces en batterie, nous avons fini vers minuit ; à cette position nous
avons trouvé des abris tous faits, nous y….
LE CARNET DE
ROUTE S’ARRETE SUR CES DERNIERS MOTS
Correspondance écrite depuis l’hôpital, 2 jours après ses blessures reçues au combat le 14/04/1916 à Jouy-en-Argonne (MEUSE), et envoyée à ses parents ; il décèdera 9 jours plus tard (23/04/1916) à l’âge de 23 ans.
« Chers Parents :
Vous connaissez maintenant la nouvelle, ma blessure est légère et le
major dit que je suis hors de danger. D’ici quelques jours, je serai évacué
vers l’intérieur, alors je vous donnerai ma nouvelle adresse. Je suis à
l’ambulance 6/6 que je quitterai d’ici peu. Ne m’écrivez pas avant ma nouvelle
adresse.
Je vous embrasse bien fort. »
OCTAVE
Erreur grossière : Cette photo date de son service militaire au 11ème régiment de Cuirassiers, alors que c’est écrit 11ème régiment d’artillerie.
Sépulture transférée quelques années plus tard au cimetière national de
Douaumont (Meuse) le 27/08/1925. (N° 5036)
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le propriétaire du carnet d’Octave-Alphonse ROGER
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