Mise à jour :
février 2021
Pascal
nous dit en 2019 :
Peut-être
pourriez-vous m’aider :
« J’ai retrouvé dans une malle du grand-père
de mon épouse, aviateur de l’escadrille Lafayette, le journal
de 1914 à 1919, d’un soldat originaire de Lisieux affecté aux 119e et 319e
RI, qui malheureusement ne cite pas son
nom.
J’aimerai le rendre à sa famille. »
Ce que l’on découvre en lisant ses écrits :
1 - Il est originaire
de la région de Rouen (Barantin ou St Aubin), il écrit y retourner en permission.
2 - Il est affecté au
119e RI en août 1914. (Son récit « colle » parfaitement au journal du
119e RI)
3 - Il est rappelé de
permission le 1er août 1914. Il était donc déjà sous les drapeaux.
La mobilisation ayant
été portée de 20 à 19 ans et la durée du service de 2 à 3 ans en 1913, il
pourrait être né entre 1914 – (19 +3) = 1892 et 1914 -19 = 1895
4 - Il dit avoir été
blessé à la main le 17 septembre 1914.
5- Le 11 novembre
1916, il dit : « A noter la
naissance de Gérard le lundi 6 »
Qui est Gérard ?
Son fils ?
6 - Il parle
suffisamment bien l’anglais, pour être nommé interprète le 28 juillet 1918 avec
les américains à Damrémont (Hte Marne). C’est
vraisemblablement là qu’il rencontre C. B. Thompson, de la Spad
99, qui participe aussi à la bataille de la Marne dans ce secteur.
7 - Le 13 novembre
1917, il va à Jonchery visiter la tombe de son ami Jacques CAFFET, originaire
de Rouen, capitaine à l’escadrille 52, tué en avion le 3 juin 1917.
8 - Le 14 janvier
1919, décès de son oncle Alfonse
9 - Le 14 mars 1919,
il est nommé caporal-fourrier
10 - Il obtient 4
citations : 12 juin 1917, 5 juillet 1918, 15 février 1919, 26 mai 1919.
11 - C’est quelqu’un
de cultivé (écriture soignée, réflexions philosophiques sur la guerre…).
Qui-est-il ?
Voir ici les recherches déjà effectuées pour
essayer de retrouver sa trace.
Merci à
Laurent, Joseph, Jean-Michel, Philippe pour la recopie.
Six mois sont passés depuis l’heure de la cessation des hostilités.
Le calme est quelque peu revenu. Bien que soldat encore débarrassé du cauchemar, la vie, reprend son cours normal. La vie. Fallait-il cinq années pour donner à ce mot toute la force que je veux lui voir. Cinq années d’une existence affreuse, d’une lutte de tous les instants. Avoir frôlé quotidiennement la mort. Être encore là sans savoir ni pourquoi ni comment, mais être là, entier et en vie, après avoir failli si souvent la perdre.
Bah cinq années n’étaient pas nécessaires.
La première bataille. La première balle qui faucha l’un de mes voisins le 22 août 1914 m’ont fait donner à la vie ce prix inestimable que nous lui avons tous donné (ceux qui ont combattus, instinctivement, sans savoir, sans réfléchir et cette volonté de vivre a fait que nous avons tout enduré. Oui tout. Et cela sans savoir si l’avenir ferait cette vie si âpre, misérable ou quelques fois heureuse. Seulement pour être là. Satisfaction que l’on éprouvait lors des relèves du secteur d’attaque où les rescapés se regardaient et se disaient « nous sommes encore là, sauvés une fois de plus »
L’oubli se fait sur toutes les choses parait-il. Peut-être ? Mais pour les émotions multiples et extrêmement fortes que nous avons vécues, un mot, la lecture d’une simple date, suffisent pour vous faire renaitre l’endroit, le fait tel qu’il s’est passé. Vision nette aussi fraîche que si c’était hier. Six mois seulement il est vrai depuis la fin de ce tourment.
Relevé du carnet de route.
Peu d’impressions notées au jour le jour, parce que trop nombreuses, trop chaotiques et trop écœurantes.
A Courbevoie dans la cour de la caserne où je fus rappelé précipitamment de permission (*), les choses se gâtant.
Quatre heures du soir, le clairon appelle les officiers au colonel. Le bruit se répand et bientôt se trouve vérifié :
« L’ordre de mobilisation est donné »
Le mot me frappe mais ne me dit rien. C’est l’inconnu et c’est tout ce qui me tourmente.
(*) : S’il rentre de permission, c’est qu’il est, en août
1914 sous les drapeaux, donc de la classe 1911 à 1914.
Consignés au quartier. Système D applicable. Remue-ménage dans la cour.
Dehors je suis entouré, choyé, questionné, la guerre ! La guerre ! Je souris et ne comprend pas.
L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie hier.
Aujourd’hui c’est l’arrivée des réservistes. La cohue. Ils sont tous gais parce que saouls pour la plupart. Ils chantent, ils crient, ils boivent. Bien amusant la guerre. Donc.
Dehors, beaucoup d’enthousiasme. Leçons de patriotisme !! Gratuites.
Les réservistes arrivent toujours. Le vacarme est le même les nouveaux criants et chantants pour ceux d’hier dont les voix sont éteintes. Manifestation au dehors, boutiques boches enfoncées.
Un peu d’alarme dans les familles dont les fils ou les maris sont là. Car la guerre est déclarée entre l’Allemagne et le France. C’est donc sérieux.
Les classes 1908-09 et 10 sont arrivées, c’est maintenant la préparation du départ. Adieux des familles. Toujours beaucoup de chants et d’ivrognes. Départ du 1er btn le soir.
Le 2ème btn quitte la caserne à 6h ½. Défilé dans Paris. Chants fleurs. Bouteilles de vin. J’embrasse beaucoup de jeunes filles regrettant de ne pas en avoir une à embrasser.
Gare des Batignolles. Embarquement. Puis départ. Quand reverrais-je Paris ?
Voyage (hommes 22-40). Le bruit cesse un peu enfin.
Soissons. Rethel à minuit. Débarquement à Amagne-Lucquy (*). Où allons-nous ? Nous ne le saurons plus. Nous couchons là dans la plaine.
C’est la première nuit à la belle étoile.
(*) : Département des Ardennes.
Au jour en route. Nous contournons à Bouvellemont.
Il pleut depuis 9 heures. Les chants diminuent.
A 4h ½ départ.
À midi arrivée à Hannogne-Saint-Martin. J’ai la chance de tomber chez un alsacien. Bonne réception et lit. Cela semble bon. Je suis désigné agent de liaison.
Cela me parait merveilleux.
A mon étonnement nous sommes là encore. Je visite le pays, les environs. Tout me parait charmant et ce canal des Ardennes merveilleux.
Et encore là. Exercice le matin.
« A
la baïonnette les boches s’en vont !! » dit le capitaine.
C’est parfait.
Toujours là. Une chaleur épouvantable.
Aucune nouvelle de la famille. Aucune nouvelle de la guerre. Tout doit bien marcher, disons-nous puisque nous restons là ! Je fais un courrier court puisque l’on ne doit rien dire (censure). Et tous de raconter ce qu’il a entendu ou imaginé. La campagne sera peu longue !
Souffrirons-nous du froid ?
Et des renseignements sur ce qui se passe. !.
Déjà des habitudes dans ce pays. L’on ne sait toujours rien de ce qui se passe.
A 5h ½ départ après d’heureux jours, la route poussiéreuse. 25 km, étape dure pour arriver à Jandun à 5h du soir.
Je trouve une bonne vieille. Réconforté.
Retapé, champagne. Bons rapports avec le capitaine.
J’ai eu une lettre du 4 août. Nous nous reverrons bientôt parait-il. Pour le moment je suis heureux !!! (je devais partir à Saint Aubin aujourd’hui) !!! Mélancolie.
Exercice de nuit de 2 heures à 8 heures.
L’après-midi il faut partir.
A 5 heures du soir, la pluie tombe. La nuit arrive, nous nous perdons et exténués nous arrivons à Ham-les-Moines.
Après quelques heures de repos, nous reprenons la route sous la pluie nouvelle étape pour Estrebay. 80 km en deux jours. C’est beaucoup moins joli que l’on pensait la guerre !
Reçu 3 lettres.
Cela retrempe.
Quittons Estrebay à 7 heures du matin, nous marchons vers la Belgique. Pas accueillante la population de cette région.
À 3 heures nous pénétrons en Belgique, musique en tête mais fatigués. Réception, enthousiasme sur tout le parcours.
Arrivée à Momignies.
Bien reçu par une famille belge au cœur d’or.
Avec regret quittons la ville. Beaucoup de mouvement sur les routes.
Cantonnons à Sautour à 3 heures.
A cinq heures départ, marchons vers Charleroi. Cantonnons à Tri d’Haies - 5 km de Charleroi.
Enthousiasme de la population (40 km dans la journée).
Faubourg de Charleroi, réception enthousiaste.
A 14 heures alerte.
Du nouveau, allons à Couillet (faubourg de Charleroi dans un parc). Discours du commandant. Un corps d’armée allemand marche sur Charleroi.
Le 119e doit l’arrêter. L’on se battra probablement ce soir dans les rues de la ville.
L’heure est grave.
Fausse alerte hier soir. Chambre magnifique.
A midi, en route pour Marcinelle. Nous y passons l’après-midi.
J’entends le canon. Vu le premier aéro allemand.
Alerte à 4 heures du matin, c’est sérieux. Les Allemands ont traversé la Sambre, le canon tonne. Dispositifs de combat, marches d’approche.
Le 2è btn reçoit l’ordre d’attaquer sur Châtelet à 18h ½, nous sortons d’un bois, nous sommes survolés par les avions ennemis. Nous traversons un pays désert baïonnette au canon, nous pénétrons dans un ravin au-devant d’un ennemi que l’on ne voit pas.
Dans le fond du ravin au moment d’escalader la crête, nous sommes fusillés de trois côtés. Une averse de balles. Les camarades tombent, le capitaine est blessé.
A la nuit, nous battons en retraite. Je n’ai pas vu un Allemand, je n’ai pas tiré un coup de fusil. Ce fut la bataille de Chamborgneau. C’est affreux la guerre.
Je marche la nuit vers l’arrière avec un petit détachement, j’ai soif, derrière nous des villages brûlent.
Extrait
du journal du 119e régiment d’infanterie (JMO).
On
peut y lire les pertes du 119e RI à la bataille de Chamborgneau (Belgique)
Je suis dans une grange à Walcourt avec un détachement du 119è.
Il faut reculer parait-il, battre en retraite.
Le régiment se reforme, il est diminué.
J’ai dormi deux heures sur le bord de la route, nous marchons dès le jour, un peu de cuisine à 9h ½ avec ce que nous trouvons.
L’après-midi, marche en avant, il faut arrêter l’ennemi. Nous restons cinq heures sous le feu de l’artillerie sans dommage.
A 6 heures, nous quittons l’emplacement et toute la nuit nous marchons.
Nous marchons sans cesse, sans combattre.
à 18 heures, nous sommes à Macon nous bivouaquons 4 heures, au milieu de la nuit nous atteignons Rancon.
Pour manger ! Plus tard…
Nous repassons la frontière à Momignies (quelle différence), arrivons à La Capelle.
Mangé un peu de pain, un radis et des œufs volés.
Marche toujours, retraite arrivons à La Bouteille où nous devons coucher et manger.
A 23 heures, réveil emplacement de combat jusqu’à l’aurore.
Pas de combat livré, nous battons en retraite vers Guise.
Dès le matin nous prenons position.
A midi aux prises avec les Allemands. Le combat est dur nous avançons, les balles sifflent. Je fais la liaison avec les unités voisines.
Nous couchons sur la ligne de feu.
Le combat reprend dès le jour à notre avantage.
A 14 heures ordre de se replier. Feu de l’artillerie intense. J’ai tiré ma part. Mais notre artillerie. ???.
Peu de chose.
Dans la nuit, nous bivouaquons à Couvron. Toujours des grands feux vers l’ennemi.
Dormir !!! Une heure ou deux sur le bord de la route.
Mangé des pommes.
L’Aisne est traversée (*), nous marchons toujours.
(*) : Il traverse l’Aisne à Pont-Arcy
Je ne m’inquiète plus du nom des pays nombreux que je traverse. Nous marchons.
J’ai mangé deus œufs trouvés dans une maison. Les pays sont déserts. Belges et français civils, femmes et enfants c’est un troupeau lamentable tout le long de la route au milieu des colonnes d’infanterie, d’artillerie.
Où vont-ils ?
Ils font comme nous, ils marchent et c’est ainsi depuis le 22 août. Plus nombreux et plus déprimés.
C’est ainsi que j’ai vu la femme chez qui j’avais été reçu à Couillet. Elle pousse une voiture où un enfant gueule et elle est enceinte :
«Où allez-vous ? »
«Je vous suis ». m’a-t-elle répondu.
Je l’ai embrassé et je crois que mon œil était humide. C’est une honte la guerre
Bataillon d’arrière-garde. (*)
Toujours le troupeau de civils, lamentable, des trainards de régiments affalés sur le côté de la route, l’un les pieds en sang, l’autre meurt de soif ou de faim.
Quand nous leur disons :
«
Viens les Allemands sont derrière ».
Un râle sort de leur bouche.
«
J’peux plus, m’en fout, y f’ront c’qui voudront ».
Les Allemands sont à nos trousses, la marche est rapide, nous traversons la Marne, le soir. Où ? (**)
Je n’en sais rien. Tout m’est égal.
Nous bivouaquons sur les collines. Je mange du raisin. Je ne me suis pas lavé depuis le 21. Je n’en ai pas le courage. Quand nous nous arrêtons, l’on dort là où l’on tombe. Un lit écrasé cette nuit de la sorte par un caisson, l’on se relève et l’on repart. Automates nous sommes.
(*) : Le JMO signale : « les arrières-postes sont pris par le 2e bataillon ».
(**) : Le JMO indique qu’il traverse le Marne à
Verneuil (51).
(***) : Ils ont fait 37 km – à pied – Chargés – Sans
manger… 200km en 5 jours.
L’on a reformé un peu nos unités et nous sommes dans un champ face à face avec les Allemands.
Toute la journée, nous sommes sous le feu de l’artillerie. J’ai mangé de la betterave.
A la nuit nous nous replions et couchons près de Montmirail.
Nous marchons vers la Seine. Défense de Paris. Nous en sommes là et cela m’est égal.
J’ai faim et je suis rompu. Nous voici en Seine-et-Marne.
À 11 heures, halte.
Les Allemands nous coupent la retraite et ont pris notre convoi (Gault-la-Forêt). Nous les attaquons et nous les repoussons. J’entends notre artillerie et je vois des Allemands que l’on fusille.
La guerre !!!
Nous reprenons notre marche à 16 heures, passons à Esternay arrivons à Louan à 8 heures du soir.
A minuit, nous avons du pain et de la viande. Quelle joie.
Puis, nous nous reposons dans une grange. Quel bien être.
Changement complet.
Nous devions passer la Seine mais nous restons là. Bien mieux nous reprenons la marche en avant. Les Allemands attaqués, notre bataillon très éprouvé est arrière-garde.
De loin nous suivons la bataille, notre artillerie donne et le soir nous voyons 70 prisonniers.
Enfin l’on ne marche plus.
Chacun s’allonge sous le soleil de plomb. L’on touche un peu de pain, de la viande. L’attaque a réussi aussi nous reprenons la marche en avant.
Je traverse le champ où l’on s’est battu le matin. Je suis écœuré.
Nous arrivons le soir à Joiselle.
Nous gagnons du terrain mais que c’est affreux à voir.
Pays bombardés et pillés, des cadavres humains le long des routes, des chevaux crevés et gonflés qui empestent. Passons à Tréfols où les Allemands étaient ce matin encore.
Entretien avec les habitants heureux.
Après-midi, ville perdue, plateau de Montmirail (70). (*)
(*) : Que veut dire le « 70 » ? Montmirail
étant dans la Marne (51).
Nous avançons, traversons Montmirail horrible à voir, des cadavres, maisons brulées et pillées.
Progressons, passons Condé-en-Brie, Saint Eugène, vallée de la Marne désolée. Varennes, Jaulgonne, repassons la Marne. Quelle horreur.
Cantonnons à Jaulgonne. Nous nous attendons à une bataille.
Nous arrivons à la ferme Saint Antoine à 11 heures.
La pluie.
Partis à 4 heures.
Marche toute la journée.
Pluie le soir
Vu Reims en feu. Arrivé à Chenay à 11 heures, traverse, quelle nuit !
Sommes avant-garde. Le régiment sous le feu de l’artillerie.
Arrivons à Hermonville où je couche dans une ferme. (*)
(*) : L’ordre donné au 2e bataillon est de mettre le
village d’Hermonville en état de défense face au nord-est.
La journée se passe dans cette ville mangeant beaucoup de raisins et écoutant les histoires des habitants.
Avant-poste.
Le soir, à Cauroy-lès-Hermonville (route 44). Le régiment a dormi.
Notre bataillon, réduit à 3 officiers et 2 compagnies, est en réserve.
Nous faisons des tranchées. L’artillerie donne. Nous entendons la fusillade.
Nous sommes bombardés toute la journée (gros noirs).
Nous restons sur nos positions, tachant de nous faire une place convenable. Nous touchons du tabac, heureusement j’avais des provisions mais depuis deux jours je n’avais rien fumé.
Nous sommes ravitaillés maintenant chaque jour. Tous nous souffrons de dysenterie – Rien pour se laver.
A 4 heures alerte.
Nous passons devant la ferme du Luxembourg (route 44).
Les Allemands veulent franchir le canal. Le feu est ouvert.
Il pleut à torrents. Je pars en liaison à 3 reprises, les balles sifflent, les obus aussi. Notre artillerie donne. Les blessés défilent sans cesse.
À 15 heures, je suis envoyé en liaison vers l’artillerie qui tire trop court. Je rejoins non sans peine le colonel du 22e artillerie. Puis je vais rejoindre mon poste.
Le 74e vient nous relever. Les balles sifflent.
Je passe devant la ferme du Luxembourg. Je sens une douleur à la main gauche. Je regarde elle saigne. Je vais me faire panser. Le major m’envoie vers Hermonville avec un groupe de blessés.
Nous nous dirigeons vers ce pays. Il pleut toujours.
Arrivé à l’ambulance. Le major nous envoie vers la gare de Jonchery pour être évacués. 7 km dit-il.
Il pleut à verse.
Exténués, souffrant de ma main nous nous arrêtons à Trigny où de braves gens nous donnent une soupe. Jamais je n’en ai mangé qui me parut si bonne (Ière fois).
(*) : Le régiment donne la perte de 120 blessés pour
cette journée, sans liste de noms.
Nous partons à 7 heures après avoir bu un bon café.
Nous arrivons à 9 heures à la gare de Jonchery-sur-Vesle où la Croix Rouge nous accueille.
J’embarque à 10 heures avec les autres blessés. Voyage dans un wagon à marchandise. Les blessés geignent l’un d’eux meurt à Château-Thierry.
À 8 heures, nous sommes à Esternay.
Nous arrivons à Noisy-le-Sec à 4 heures du matin.
Je revois Paris. Mes yeux se font mal à ce mouvement, Ma pauvre tête est morte.
Nous repartons à 10 heures passons à Juvisy à midi. Étampes, 6 heures du soir.
Où vais-je ? Peu m’importe je m’éloigne de l’enfer.
A chaque gare les gens nous font fête et nous bourrent de friandises. Les yeux ternes s’illuminent. Je souris, ma main me fait mal pourtant.
Limoges à 8h du matin.
Embranchement Le Dorat à 13 heures nous sommes au but de notre voyage Magnac-Laval (Haute-Vienne).
Une voiture nous emmène à la caserne. La vue de ce bâtiment militaire me donne froid mais la vue des lits leurs draps blancs dans la chambre me remet dans la joie.
Les femmes de France s’empressent autour de nous. Nettoyage pansement soupe, et je couche enfin. Quel douceur mais quels rires !!
Je me repose certes, mais ces murs de caserne ne me plaisent pas.
Heureuse solution. Il est question d’envoyer des blessés ailleurs pour faire de la place.
Je voudrais être du nombre de ceux qui partent.
Je dois quitter l’hôpital. Très heureux de cette solution.
A midi, une auto vient me prendre. 30 km et j’arrive à Arnac-la-Poste. Les premiers blessés qui arrivent.
Nous sommes reçus d’une façon splendide. L’on me montre un lit gentil. Chacun et tous nous accaparent l’on veut nous choyer. Je me laisse faire. Je ne comprends pas encore bien, mais je me laisse faire. C’est si bon si doux.
Ah, l’impossible qui revient, et qui dure près de trois mois.
Je me lie avec une excellente famille dont l’une des filles, mon infirmière a conquis, mon estime, sans retour.
Mois sans histoire.
J’oublie la guerre, j’oublie ceux qui souffrent. Qu’importe un égoïsme cruel l’emporte je suis heureux. Je vois la guerre finie et le bonheur qui apparait. Nulle souffrance nul souci.
Pourquoi faut-il qu’au commencement de décembre un major à la trogne écarlate vienne visiter l’hôpital et brutalement nous rappelle à la réalité en ces termes :
«
Voilà des gaillards qui doivent être solides pour retourner au front. Ils sont
guéris et bien portants maintenant »
Il n’est pas sympathique du tout ce galonné-là. Il me semble que ma blessure me fait mal depuis qu’il est revenu.
Adieu la vie. Fini de rire.
Je quitte l’hôpital.
Je revois la caserne de Magnac-Laval, mon ordre de transfert.
Je rejoins Lisieux, dépôt du régiment. Les idées sont moroses.
Paris me déride quelque peu.
Arrivée à Lisieux.
Il fait nuit. Pas belle la ville, ce que c’est froid. Je rencontre mon cousin qui sergent-major me prend dans sa compagnie, c’est mieux ainsi.
Une permission de convalescence m’est accordée. Sept jours à se retremper dans la famille. Rouen. Barentin. Je vois peu de changement. Je vais bien mal.
Retour à Lisieux. Je me fais à cette nouvelle vie. Rien de dur. Les journées s’écoulent.
Le samedi, visite à Paris.
Retour le mardi, un mois se passe.
Toutefois je me rends compte que la guerre continue. Renforts pour le front, retour des blessés.
Je rencontre mon lieutenant d’active.
Charmant homme que j’évitais avec soin. Il s’intéresse à moi. Je ne le demandais pas. Ca y est.
Il me fait changer de Cie (compagnie), c’est plus sérieux.
Je fais connaissance avec la caserne et chaque matin « la promenade des éclopés ».
Vrai. Rien terrible. Les permissions suivent régulièrement leurs cours et chaque samedi c’est le système D permettant de gagner Paris - Gué - Son amitié.
Deux mois passent ainsi.
C’est le printemps. Fini les ballades des éclopés. Il faut changer de catégorie et reprendre l’entraînement l’exercice. Très peu pour moi. Il est temps de s’orienter.
Une place vacante pour l’équipe de mitrailleurs allant d’instruire au Mans. J’en suis.
Je pars pour le Mans. Très bien cette ville.
J’y passe les trois semaines que dure le stage d’une façon satisfaisante.
Je rentre à Lisieux (*). Beaucoup moins de monde au dépôt.
Offensive de printemps. Victoire prochaine ?
L’on commence à chuchoter des dates de départ pour notre équipe. Je mets les bouchées doubles pour les permissions.
(*) : Ville de cantonnement des 119e et 319e régiments
d’infanterie.
Cette fois ça y est. Il faut partir.
Le 319e est au Labyrinthe (Somme) (*) et a d’énormes pertes. Le bétail est prêt, en route.
Deux journées de chemin de fer.
Le canon gronde au loin. Retour à l’enfer que l’on sent proche. Chacun est pensif et soucieux. Cela manque d’entrain et pour cause.
Dans mon équipe, ce sont tous d’anciens blessés, et la guerre n’a plus pour nous l’attrait de l’inconnu.
Nous savons où nous allons !
(*) : Il
ne le dit pas, mais il semble qu’il ait changé de régiment.
Il est passé du 119e au 319e régiment d’infanterie.
Le 319e RI est en mai 1915 en Artois (Pas-de-Calais). Il
a participé à la bataille d’Artois de début mai. Le 11 mai, le 319e RI perd 63
hommes et le 12 mai 655 hommes (dont 76 disparus), tous à Neuville-Saint-Vaast.
Après un repos mi-mai à Habarcq
(62), le 319e RI part au nord d’Arras ; un bataillon en réserve à la
« Maison Blanche », le second bataillon occupe les tranchées
près du « Labyrinthe », système complexe de redoutables tranchées
près d’Écurie.
L’auteur du récit s’est donc trompé : Le labyrinthe
est dans le Pas–de-Calais, pas dans la Somme.
Débarquement près d’Albécourt (*). 30 kilomètres.
Le canon tonne. Arrivée à Habarcq. Campement toile de tente.
(*) : Pas trouvé…
Carte provenant
du JMO de la 53e division d’infanterie (celle du 319e RI)
On peut y voir
la position exacte du régiment juste avant l’attaque du 30 mai.
Cliquer dessus
Suis désigné de corvée.
Je connais les boyaux du Labyrinthe. Promenade de nuit. (*)
Nous rentrons au petit jour porteur d’une mitrailleuse boche. (**)
(*) : « Promenade de nuit » est évidemment ironique !
(**) : Le JMO fait part de la prise d’une mitrailleuse
intacte, de son matériel et nombre de munitions lors des combats du Labyrinthe
le 30 mai. S’agit-il de celle-là ? Dans le récit, il manque la journée du
31 mai.
Le récit a certainement été rédigé à postériori. C’est
facilement expliqué vu la situation des soldats du 319e RI au cours de ces
funestes jours (le régiment perd 17 hommes le 29 mai, 138 h. le 30, 116 h. le
31, 50 h. le 1e juin, 78 h. le 2…).
Voir ici pour lire ces pages.
Suis affecté à la 21e Cie. Montons en ligne le soir.
En réserve à la Maison Blanche.
Suis enfouis sous une cagna par un 77. Tiré à temps. (*) Transporté au poste de secours.
J’y passe la journée.
(*) : Il faut « traduire »
par : « je suis ensevelis sous une cagna par un obus allemand de
77mm – Retiré à temps. »
Rejoins mon poste.
Montons en ligne avec des grenades. Cheminement dans des boyaux. Cadavres mouches vertes c’est une infection.
Le soir, Chemin Creux.
Attaque du boyau Eulenbourg. La première fois en tranchée, charnier, chaos indescriptible.
Le soir nous sommes dans le boyau boche, travaux de déblaiement, relevés au petit jour, retour à la Maison Blanche. Madagascar. C’est plus calme.
Les jours suivants repos le jour la nuit travaux corvées. (Boyau de la mort, Salle des fêtes !! Tranchée rouge, etc.).
Des cadavres des têtes des bras des jambes et une odeur.
Le 16 juin, le régiment perd 237 hommes à l’attaque du
Labyrinthe, secteur de la tranchée d’Eulenbourg. Et
encore 148 le lendemain.
Relève le soir.
Couchons bord de route puis Harbacq.
Une soupe chaude (observation qui restera après chaque relève et à laquelle j’attachais un prix inestimable : Une soupe).
Après des journées passées sans manger autre chose que du pain, et quel pain avec un peu de chocolat. La viande impossible à manger sentant fort quand elle arrivait et verdissant au contact de ces énormes mouches qui nous la disputait.
Cantonnement Avesnes-le-Comte.
Nous sommes six à notre section. Il y est passé cinquante hommes en un mois à peine.
C’est beau … d’être encore là.
Chance ! Hasard ! Fatalité !
Je suis versé à la compagnie de mitrailleuses.
Je dois me faire de nouveaux amis. Sous la toile de tente les rapprochements se font vite.
Apparition de mes premiers …Totos. (*)
(*) : Les poux
Embarquement, destination inconnue.
Tuyau : Grand repos.
Nous arrivons à Châtel-Nomexy. 30 kil. d’Épinal. (*)
Bien accueillis. Cantonnement briqueterie de Nomexy. Un lit est offert, j’en profite.
(*) : D’après le JMO, le régiment est en cantonnement à Maizière à cette date-là, plus haut au SO de Nancy, et ne
rejoint Châtel-Nomexy que le 07 Juillet.
Deux mois s’écouleront ici d’une même façon splendide. La famille DIDIER nos hôtes le considèrent comme leur fils. Gens simples, cœur solide.
Exercice le matin de 7 à 9. Libre, ou à peu près, le reste du temps.
Pêche, natation, concerts, promenades, flirt. Je me fais des copains ! Mais un seul ami BROISAT, et nous seront par la suite toujours ensemble.
Le régime des permissions est restitué. Gros sujet de discussion. Origine de bien des espoirs. Consolation à nos maux…
A la réflexion la guerre n’est pas encore finie pour que ce régime soit établi. Qu’importe c’est le soutien moral comme le pinard est le chasse-cafard.
Que ce temps est passé vite. Les mauvais tuyaux qui circulent depuis quelques jours sont fondés nous embarquons le soir.
Adieux touchants à de braves gens qui tous regrettent et pleurent le fantassin qui fut leur pote pendant ce repos - car chaque famille avait ici au moins un soldat. Enfant choyé.
C’est fini le train part.
« Au revoir » non adieu, le fantassin ne revient jamais deux fois au même endroit.
L’inconnu une fois de plus nous amène près de Bar-le-Duc. Encore quelques jours potables qui me permettent de partir en permission malgré les bruits mauvais qui persistent.
(*) : Le JMO évoque plutôt un départ en train à partir du
4 septembre jusque Nançois-Tronville au S.E. de Bar-le-Duc, puis déplacement à
pied jusque Pierrefite et Longchamps au N.E. de
Bar-le-Duc (à 15-20 km).
Pierrefitte-sur-Aire.
Première permission de détente. Tours sans histoire laissant une profonde tristesse.
Rouen. Barentin. Paris.
Rentré à Achères au parc à moutons.
Le train de permissionnaire nous amène à Bar-le-Duc dans la nuit.
Notre régiment est déplacé.
Le train nous conduit le lendemain à Revigny et de là à Vitry-la-Ville.
Marche ensuite, au loin le canon gronde fort nous allons dans la direction de Poigny St Jean, Poix Auve, nous y coucherons dans ce qui reste d’une ferme.
(*) : Le régiment se situe du côté de Sommes-Bionne
(Marne) à ce moment-là (JMO). Il est en réserve de division pour l’attaque prévue
le 25/09. Il ne sera engagé que le 26/09, vers la butte de Tahure.
7h. Avec la pluie, nous reprenons mélancoliquement la route.
Somme-Tourbe, les bois des sapins de la Champagne pouilleuse et nous arrivons au train de combat pour apprendre que le régiment a attaqué le matin.
C’est toujours cela d’évité.
7h. La montée en ligne.
Quel cafard, blessés cadavres. Ruines de Perthes, 1ere lignes hier.
Le soir je rejoins ma section sur la route de Tahure.
7h
Des manquants pas mal. Je me suis creusé pendant la nuit un petit trou. Comme rempart devant moi j’ai un cadavre sans tête.
Les marmites tombent, aussi le soir, je creuse un peu plus et prend un bain de …, la pluie pénétrant dans mon repaire.
Bombardement intense, les blessés crient très fort.
Ravitaillés le soir.
Période d’attente.
Le soir, nous allons prendre position devant Tahure, la section isolée sur la crête et la nuit il faut terrasser.
Terrain très dur.
Le jour, je suis assis, la tête à hauteur du sol.
Impossible de remuer durant toute la journée, étant trop en vue, aussi tout ce fait dans ce trou. J’ai pu faire un souterrain de communication avec mon voisin.
Les heures sont longues mais le coin est tranquille.
Ravitaillés.
Moins drôle. Quelques marmites sont pour nous, aussi nous sommes tout petits dans nos trous.
Cette fois nous sommes repérés et toute la journée nous sommes « sonnés », trop court, trop loin, à droite, à gauche, ça sent la poudre. Les heures sont bien longues.
Dans la soirée, je suis retourné et enfoui deux fois de suite dans mon trou. Suffoqué mais pas une égratignure. Ma musette et ma couverture sur le parapet n’existent plus. Quand je suis un peu remis, je vois les deux trous de marmites à deux mètres de moi : j’ai le frisson.
À minuit, relevés, enfin, et sonnés pendant toute la relève. Au petit jour nous sommes derrière Perthes où nous attend une soupe chaude.
Le repos, c’est là dans les anciens boyaux. Pas d’eau (les chevaux vont boire à 15 km d’ici).
La compagnie a diminué de moitié.
« Casqués ». (*)
(*) : Ils viennent donc de recevoir (enfin !) les
casques Adrian distribués depuis moins d’1 mois.
Charmant repos !!
Ce soir « on remet ça ». Merci.
A 20 heures en avant, route de Perthes, boyau, marche avant, arrière, puis arrêt.
La nuit passe. Attaque sur la droite, nous récoltons les marrons.
En position à la carrière. Marmites, mais abri.
Le matin ça sonne dure, après-midi également.
Le soir ça devient plus calme.
Une attaque sur Tahure le matin nous tient éveillés bien qu’en réserve.
A 20
heures ordre d’aller prendre place à Tahure. Bien sonnés dans les
boyaux nous progressons bien (*) lentement jusqu’à la grand’ route.
Pris sous un violent tir de barrage, nous restons là une partie de la nuit. Puis ordre de rejoindre l’ancien emplacement ce qui se fait au milieu des gaz asphyxiants « lacrymogènes ».
Protection insuffisante, mouchoirs, beaucoup y laissent leur peau.
(*) : ce mot « bien »
(ou « assez ») est surchargé ou barré.
A peine installés il faut repartir, toujours pour Tahure. 2 heures de boyaux, retour au point de départ.
Nous ne sommes plus que trente.
Le soir, départ. Allons prendre position au bois des Canons. (*)
(*) : 1 km sud-ouest de Tahure, aussi appelé bois
triangulaire vu sa forme.
Calme relatif. Combats d’avions, attaques partielles
Toujours en 2ème ligne, ce qui permet le ravitaillement.
Lavé dans un quart de café, chasse aux poux.
Relève de 1ère ligne. Prenons position au-dessus du Ravin de la Mort au-delà de Tahure.
Butte du même nom.
Attaque sur la crête au petit jour. Préparation nulle, fusillade nourrie, obligés de revenir à nos positions.
Calme journée après.
(*) : Nota : le mois en abrégé est écrit décembre (Xbre) ainsi que le 14, mais c’est bien octobre, corrigé le
16 et continué ensuite.
(**) : L’attaque sur la crête a provoqué la perte de
134 hommes…(JMO)
Marmitage de 88.
Dans la nuit, deux contre-attaques boches. Ravitaillement.
Bombardement.
J’en suis d’une musette avec un colis reçu le soir. Beaucoup d’avions boches. L’un d’eux est abattu à 50m de nous.
Copieusement marmités, et enfin la nuit relève sous le bombardement. Une marmite en tue 19 dans la compagnie qui nous précède.
Au petit jour à Perthes, puis Hurlus et une soupe chaude. Halte de 3 heures.
En route vers l’arrière, St Jean-Laval, Somme-Tourbe et campons dans le bois.
(*) : Il a inscrit 2 fois la même date. C’est probablement
la suite du § précédent mais après la relève.
Repos mais pas d’eau pour se laver.
Départ. Chapelle (*), Dampierre, Remicourt et cantonnement à Givry-en-Argonne.
Ville hospitalière.
(*) : Doit être « La Chapelle »
Embarquement le soir, où ??
Réveil à Meaux. Noisy-le-Sec, Pantin, un regard d’envie vers Paris, puis Crépy-en-Valois et débarquement à Longpont. Marche.
Arrivée le soir à Coeuvres et Valsery.
Cantonnement de repos. Le système D est de rigueur. Je suis assez heureux de trouver de braves gens chez qui j’aurais le lit et la vie de famille.
Malgré les multiples ennuis qui accablent le fantassin au repos : marches, exercices, corvées.
Reformation de la Cie me donnant l’occasion de trouver un ami : FRELET. Notre groupe sera donc de trois avec BROISAT et moi. Entente parfaite.
Famille COUVERSELLE au bon cœur.
Durant ce séjour, j’aurais de multiples querelles avec mon jeune s/lieutenant pour une question de .. beaux yeux ? Vainqueur d’un côté, mais hélas ma prochaine permission de détente sera reculée de quinze jours et j’aurais force corvées supplémentaires. (*)
Justice !!! Égalité à peine devant la mort.
Avatars qui ne m’empêcheront pas de noter ce séjour parmi les meilleurs.
Souvenir ému aussi à cette famille qui fut un peu la mienne pendant ce temps, qui dut être si malheureuse en 1918 lors de la 2e avance boche au cours de laquelle le pays fut rasé. (**)
(*) : Nous pensons qu’ils convoitaient donc la même jeune
fille et ayant perdu, le s/lieutenant s’est vengé !
(**) : Le carnet fut donc écrit après la guerre,
probablement à partir de notes « à chaud » et de souvenirs.
Nous allons prendre le secteur de Nouvron.
Départ dans la nuit, sous une pluie battante. Laversine ; Ambleny, traversée de l’Aisne.
Les lignes envasées, blockaus Pardiac, Boyau Pierrot. Les premiers abris confortables.
Secteur tranquille. De petits bombardements rares et courts.
Ça tombe serré.
Notre vie s’organise. Le jour assez libre. La nuit, la garde toutes les quatre heures.
Je lis, je dors, je fume, je sors.
Réveillon, entre deux gardes. Pas très gai il pleut. Les pensées sont sombres. Souvenirs de ceux passés. Le sourire reparait en disant l’an prochain on le fera chez soi !!!
Illusion…
La relève pour aller au repos à Fontenoy. La vieille masure. Du feu.
Le soir Ambleny, Couverselle (?), l’oubli dans le vin.
Nettoyage, Corvées, Projets pour le nouvel an. Coeuvres.
Tuyaux de retour aux tranchées.
Avec la pluie à 16 heures nous montons en ligne.
Coin arrosé de torpilles.
Déménagement. Beaucoup de boue, retour à l’abri Masséna.
Déménagement, abri Bernadotte où rien n’est installé d’où corvées, boyaux, blockhaus, abri.
L’organisation terminée ce sera la vie ordinaire garde, corvées ravitaillement, entreprise objets d’arts.
Descente à Ambleny.
Bombardement.
La section part vers la 20e Cie dont une section vient d’être enfouie par des torpilles. Le « Téton ».
Bombardés, un blessé – pluie - garde.
Retour à Bernadotte.
Relève le matin.
Journée à Port-Fontenoy à 18 heures départ, arrivé à Coeuvres à 21 heures.
Prise de bec avec les s/lieutenants.
Retour chez nos hôtes, nous y passerons encore trois jours.
Départ à 6 heures.
Le Murger, Mortefontaine, Roye-St-Nicolas (*), Halte repas.
Chelles (Oise) à 1 heure, cantonnement, pluie.
(*) : Il s’agit de Roy-St-Nicolas dans l’Aisne, ne pas
confondre avec Roye dans l’Oise.
Repos.
Départ à cinq heures. Billencourt (*), Guise-la-Motte (**), forêt de Compiègne, Rethondes, St Crépin aux Bois, cantonnement. (***)
A noter première séance cinématographique.
(*) : Non trouvé. Peut-être Génencourt,
seul nom approchant sur la route suivie.
(**) : En fait Cuise-la–Motte.
(***) : Le JMO indique un chemin Trosly-Breuil-Rethondes-St
Crépin ce qui correspond.
Arrivée à la Cie du Lieutenant DUFOURCQ. Bonne impression. (*)
Repos avec bruits de montée au nouveau secteur. On parle de supprimer les permissions, ce qui m’engage le 30 à aller voir le lieutenant pourquoi mon retard. Je suis compris et je pars le lendemain.
Deuxième permission de six jours.
(*) : Pas de mention au JMO, alors que l’arrivée de
plusieurs s/lieutenant les 16, 22 et 25 janvier est indiquée.
Retour de perm à Rethondes, 17km à pied. (*)
Grotte Prat. Rats, puces, totos.
(*) : Partant le 31 janvier, son absence a été de 14
jours pour une perm de 6 j !
Relève, la pluie, boue. Allons en 1ère ligne.
Route d’Ecafaut à Toutvent.
Installation précaire : un trou où l’on rentre à quatre pattes, place pour 2 et nous sommes six. 4 hommes couchés sur le côté, 1 sur leurs pieds - hauteur du trou : 1 mètre – et 1 homme de garde.
4 hommes de couchés sur le côté. Un
homme sur leurs pieds – Hauteur du trou 1 mètre- et 1 homme de garde.
Cinq heures de garde la nuit autant le jour. Les 2 hommes allant chercher la soupe ne la prenant pas le jour. Pour aller aux cuisines 2 fois par jour il y a 7 km de boyaux.
Nous restons 12 jours en cet endroit. La neige tombe chaque jour.
Les totos (*) emportent la paille. Chaque jour pendant les éclaircies la chasse. Le record pour une journée (caporal AGNES) est de 192.
Pas de bombardement à obus. Mais des « seaux à charbon », des grenades, des torpilles.
(*) : Les poux
Relève par un temps de dégel. St Crépin-au-Bois. Le nettoyage sera de rigueur.
Corvées.
Stand de Compiègne. Apparition du fusil-mitrailleur.
Notre lieu de repos est un peu précaire, une pièce faite avec des branchages, couverture en tôle. Il y fait froid.
La nuit réveil pour se réchauffer les pieds en marchant.
Tir à Compiègne.
Chasse aux rats nos grands ennemis dont notre lieu de repos, le ravin dit du « Parc aux Cochons » en est peuplé.
Compiègne.
Retour aux tranchées. Mingasson. Bon emplacement, corvées diverses, du soleil.
La nuit, 6 heures de garde en blockhaus. Dans la solitude mais chauffé et éclairé.
Douze
jours ainsi.
Relève à 5 heures le matin. 7 km de boyaux.
Soupe à
la porte de Soissons et retour aux tranchées de Moulin s/Touvent.
Ravin de la bombe bien arrosé !! (*)
Terrassements
4 heures de jour autant la nuit.
(*) : Arrosé d’obus.
Réveil un peu brusque à 2 heures le matin. Un obus est entré par le soupirail du blockhaus, a chahuté mon lit, défoncé la porte et n’a pas éclaté.
J’ai eu la trouille… quand je me suis rendu compte
Fatalité, chance.
Changement d’emplacement. Ravin de La Faloise.
La neige. Travaux d’abris.
Montons en première ligne. Notre trou n’existe plus, il nous faut coucher à la sape minée.
Garde.
Relève à six heures. Parc d’Offémont. La hutte.
Période de repos. Consacrée à des terrassements le jour et corvées la nuit d’où prises de bec.
Pendant ce séjour une nouveauté. Gaz en bouteilles (*) que nous montons en 1ère ligne la nuit. Poids des bouteilles 80 kgs portées à deux. Trajet six kilomètres de boyaux.
La nuit était passée.
(*) : Pour les attaques aux gaz
Possibilité d’une alerte pour le lancement des fameux gaz ??
Rien eu comme résultat.
A 2 heures le matin, en route pour les tranchées Poste Bétan – Quennevières – En petit poste – Garde et sape – De la pluie presque continuellement, les boyaux s’effondrent il faut les réparer – les grenades tombent.
Relevés pour aller grotte Mingasson 2ème ligne.
Du soleil et un peu de tranquillité.
La relève vers l’arrière – porte de Tracy – départ du secteur.
A noter que depuis le 8 mars nous n’avions pas vu un civil.
Du soleil.
Cantonnons au château de Pierrefonds.
Départ à 5 heures.
Arrivée à St Sauveur à 14 heures. Château de Soupiseau.
Repos cette fois.
Pas trop de corvées mais reprise des exercices. Discipline. Beaucoup de football. Formation d’équipes.
Départ à 3 heures. Verberie. Cantonnons à Lihus-aux-Bois.
Réveil à 3 heures. Allons cantonner à Pronleroy.
Départ à cinq heures.
Cantonnement à Sains-Morainvillers.
Départ à cinq heures.
Arrivée à Montdidier à 11 heures. Cantonnement définitif.
Bonne période de repos où la liberté relative est assez bonne à prendre. Beaucoup de sports. Civils assez agréables y compris les jeunes filles.
Fin de repos, à payer probablement par un coup dur. Cantonnons à Le Plessier.
Encore quelques jours de repos.
Sport tout le temps. Revue du général FAYOLLE. Ça sent mauvais.
Réveil à 1
h ½.
Hargicourt, Pierrepont.
Cantonnons à Le Quesnel à 9 heures.
Départ à 7 heures.
Caix, Harbonnières.
Cantonnons à Framerville. Préparatifs d’attaque.
Travaux de boyaux.
Corvées et travaux de nuit.
Départ de Framerville. Arrosé. Pour Guillaucourt.
Campons sous la tente.
Repos. Pluie. Bientôt le coup dur.
Montons à Framerville.
Bombardement intermittent des boches.
Marmitage – un peu pris
Alertés. Notre artillerie donne sans arrêt. Pièces de 105 dans les environs
Départ de Framerville. Ravin des Baraquettes.
Attaque déclenchée. Devons relever ce soir.
A 20 heures départ. Foucaucourt. Les boyaux toute la nuit.
3 heures du matin emplacement Bois des Satyres près Fay.
Cliquer sur la carte pour y voir en bleu
les noms cités dans le récit
Les trous. Matinée calme.
À midi, bombardement attaque des nôtres. Nous sommes sous le tir de barrage. Abrutissement complet. 1 tué. 3 blessés pour la section.
Le soir, retour au P.C.Zur Wasserburg. Fossoyeur.
Corvées toute la journée
Un peu de calme dans le coin
Corvées
Re-corvées. Torpilles. Munitions.
Montons en 1ère ligne. Boyau Bram Nord. Bombardements serré l’après-midi. Attaques contre-attaques.
Retour la nuit aux mêmes positions. Bombardés toute la journée.
Retour en 2ème ligne.
Tranquillité relative. Corvées
Corvées le jour, la nuit et bombardements
Prise du boyau d’Estrées, 5ème fois.
1ère ligne. Batterie de 77
Le bombardement commence au petit jour.
Changement de position. Boyau téléphone (cadavres) contre-attaque boche échouant de peu. 3 fois nous changeons d’emplacement au cours de la journée sous de violents marmitages.
Attaque des nôtres à 18 heures sans résultat.
La relève à 3 heures ½. Ravin des Baraquettes à 9 heures.
Beaucoup d’absents à la Cie. Cantonnons à Harbonnières le soir.
Nettoyage.
A 17 heures départ. Cantonnons au camp de Wiencourt.
Repos. Renforts et tuyaux.
Exercices !!
Exercice le matin.
Le soir en route pour les tranchées avec l’esprit très mauvais.
Guillaucourt, Harbonnières, Baraquettes, les boyaux.
Position au boyau du Téléphone le 30 au petit jour.
Pas trop marmité. Travaux de boyaux.
Notre artillerie donne sans trop de réponses.
Le tir augmente encore ; les boches répondent à 16 heures attaque boyau E.
Le soir position dans le Bram Nord.
Trois contre-attaques la nuit sans résultat. Tirs de barrage impressionnants.
Le calme revient.
Au petit jour dans le brouillard contre-attaque boche ; travail de nos mitrailleuses.
Journée calme.
Boyaux état de charniers.
Bruits de relève.
La journée est pénible.
Relevés dans la nuit.
Baraquettes. Autos. Camp de Wiencourt à 10 heures
Repos. Il est question de l’arrière ?
Reprise des permissions.
Départ à 5 heures.
Corvée de grenades à Marcel.
Départ à 4 heures. Les autos. Il pleut.
Caix-le-Quesnel. Montdidier. Rocquencourt où nous cantonnons.
Exercices le matin.
Départ de Rocquencourt à 4 heures.
Embarquement à Montdidier à 7 heures. Tricot. Estrées St Denis. Verberie.
Débarquement à Duvy. Défilé dans Crépy-en-Valois.
Cantonnons à Feigneux.
Le repos avec les exercices. Discipline.
Endroit peu folichon mais proximité de Crépy !
Garde…
Départ de Feigneux à 7 heures. Fresnoy-la-Rivière. Cantonnons à Rocquigny.
Renfort 419° (*)
(*) : Les 406e, 419e, 420e et 421e régiments d’infanterie
sont dissous à cette date. Un bataillon et une compagnie de mitrailleuses du
419e régiment d’infanterie intègre le 319e RI.
Le repos est terminé. Départ en auto à midi.
Pierrefonds. Guise-Lamotte. Arrêt sur l’Oise.
A 18 heures, départ pour les tranchées. Attichy. Bitry.
La pluie. Ravin des Peupliers.
La vie de secteur tranquille. Garde et corvées.
Après 7 mois, je pars en permission de neuf jours le 1er septembre.
Rentrée de perm. Au P.C. Libertrud.
Pluie.
Bombardement des boches.
Relève des tranchées. Changement de position. Ker Julot.
Changement de position.
Tranchée Vivonne. Porte Gallieni.
Endroit calme. Garde.
Relève des tranchées. Couloisy.
Repos. Piqûre.
Retour aux tranchées Libertrud. Position du Nouveau Chatelet.
Changement de position. Ravin des Peupliers.
Rats, puces. Position de Poitiers, garde, alertes, gaz.
Cycliste intérimaire.
Je vais et je viens pour le ravitaillement, pluie, routes mauvaises.
Relève. A noter la naissance de Gérard le lundi 6. (*)
(*) : Gérard, son fils ?
Retour aux tranchées Libertrud.
Relève. Cantonnement Attichy, corvées.
Départ Attichy. Autos.
Compiègne. Machemont.
Cantonnement.
Nous prenons un nouveau secteur. Position à Ribécourt (Maison Blanche). Mur blanc.
Secteur calme. Mais la pluie et le froid.
L’hiver s’annonce rigoureux.
Réveillon. 1 de plus aux tranchées.
Que d’eau. Il faut pomper.
Relève. Cantonnement de Cambronne. Pendant ce repos.
Chaque jour départ à 7 heures. Travaux de boyaux.
Retour le soir.
Départ de Cambronne.
Autos. Compiègne. Cantonnons à Rivecourt. Grange infecte. Exercices.
Il fait froid et il pleut.
Je pars en permission de 7 jours.
Rentrée de perm à Rivecourt. Exercices et corvées.
Départ à quatre heures. Autos.
Compiègne. Cambronne. Cantonnement.
Froid.
Corvée. Boyaux. Froid. Gelée.
À 3 heures, départ pour les tranchées. Position du Point 0, face Élincourt.
Séjour de tranchées tranquille. La garde est dure. Le pain et le vin sont gelés.
Tuyaux. Amérique.
Alertes de gaz.
Relève des tranchées. Cambronne.
Corvées de boyaux chaque jour.
La terre est gelée. Tunnel Quinson. Marmitages pendant le travail.
Les nuits plusieurs alertes.
Avec le dégel retour aux tranchées.
Poste de la gare de Ribécourt. Garde et corvées de boyaux.
Relève. Cambronne.
Travaux de sape et boyaux par huit heures.
Retour aux tranchées. Poste 0.
Relève. Machemont.
Départ de Machemont à 9 heures. Ressons.
Cantonnement à Gournay.
Camp d’aviation. Les boches abandonnent leurs tranchées et se replient ???
Préparatifs de la marche en avant.
Départ à 15 heures cantonnons à Montmacq.
La neige.
Départ à 7 heures. Passons les anciennes lignes à Bailly. Carlepont.
Cantonnons à Cuts.
Alerte à 15 heures. Rien.
Départ de Cuts à 9h30.
Marche d’approche. Couchons dans les bruyères.
Il gèle.
Départ à 17 heures.
Quierzy.
A partir de là, plus aucune maison debout. Les arbres fruitiers sont coupés. (*)
Manicamp. Cantonnons dans les briques. Il pleut.
(*) : Les Allemands ont coupés tous les arbres fruitiers
dans leur retraite.
Déblaiement des routes.
Départ de Manicamp à 18 heures. Cantonnons à Qierzy. Clapier.
Départ de Quierzy à 18 heures. Brétigny. Pluie.
Départ de Brétigny à 5 heures. Cantonnons dans les ruines de Chauny. Faubourg du Brouage.
Visite présidentielle. Pluie.
Départ à 2 heures.
La neige. Liez. Couchons dans les briques.
Départ du canal à 10 heures. Rémigny.
Attaque de Liez-Fontaine, côte 113.
Marmitage.
Nuit pénible dans la neige. Prise de Möy au petit jour. Mangé de la neige.
Prenons position. Les boches sont de l’autre côté de la rivière et ont des maisons. Ici rien pour se mettre à l’abri.
Neige toute la journée.
Position d’attaque.
Au petit jour progression sur Alaincourt.
Arrêt. Bombardement.
Bombardement l’après-midi. Il neige toujours
Relève dans la nuit. Soupe chaude à Rémigny à 1 heure. Il neige continuellement.
Cantonnons à Viry-Noureuil. Feux avec les maisons.
Travail mais un peu de soleil.
Travail et neige et départ le soir pour Liez à minuit.
Travail l’après-midi ; il faut faire des maisons pour les états-majors.
Neige, vent.
La nuit pose de fil de fer et chaque jour en suivant.
Départ à 14 heures ; allons prendre position Vert Chasseur, carrière.
Relevés le soir. Cantonnement à Viry-Noureuil.
Journées de travail. Du soleil. Dans les bois il faut couper des morceaux de bois, longueurs réglementaires.
Corvée de nuit à Travecy. Nous ne sommes jamais arrivés au lieu de travail.
Marche toute la nuit et retour au point de départ ; 35 km.
Les jours suivants garde contre avions.
Départ à 20 heures. Tergnier–Fargniers.
Prenons position au cimetière. La nuit garde par relève – et un jour sur deux – nous passons la journée entière à deux à cet emplacement dans un caveau.
C’est gai.
Relève des tranchées. Prenons position près de Tergnier sur le bord du canal de St Quentin.
Tranquillité. Bains.
Retour en 1ère ligne. Chaleur.
Prenons position en petit poste carrière de Travecy.
Relève. Retour à l’écluse. Visite des jardins.
Travaux corvées. Défense de se baigner !!
Relève allons à Viry-Noureuil.
Départ en permission.
Rentrée de perm. A Viry-Noureuil.
Montons en ligne à Vendeuil.
Séjour calme ; jardins et moustiques. Coups de mains fréquents.
Je quitte les lignes pour aller accomplir un stage de signalisation.
Je vais à Beaumont-en-Beine où se fera le stage.
Conférences. Liaisons avec les avions et saucisses (*). Vu des choses intéressantes.
Ascension en saucisse.
(*) : Ballon d’observation en forme de saucisses.
Retour au régiment Bois de Rouy.
Suis agent de liaison au …….
Montons en ligne ferme Ronquenet.
Séjour calme.
Relevés du secteur. Bois de Rouy.
Suis agent de liaison au Btn. Montons en ligne ferme Rouquenet. Séjour calme.
Relève de secteur. Bois de Rouy.
Départ à 4 heures. Cantonnement d’Esnelier.
Départ à 5 heures, cantonnons à Avricourt. (Secteur de Royes, 80)
Départ à 4 heures.
Cantonnement définitif, baraquements de Remaugies.
Je pars en perm.
Je rentre de perm.
Camps de Remaugies. Sports.
Quittons le camp. Embarquement à La Boissières.
Montdidier, Estrées, Verberie. Débarquement.
Arrivons à Fismes, cantonnement.
Quittons Fismes. Cantonnement dans les péniches Bourg-et-Comin.
Montons en ligne. Moussy, les boyaux.
PC du Vautour, ferme des Grelins. Bombardement, corvée de soupe, coups de main, gaz.
Travaux.
Relève. Allons en 2ème ligne.
Château de Verneuil.
Relève en 1ère ligne. PC Mamur. Beaucoup d'agitation, avions, fantomas (*), saucisses.
(*) : « Fantomas »
est uns des surnoms donnés aux avions allemands.
Relève, péniches Bourg-et-Comin. 3e ligne.
Relève de secteur. Cantonnons à Longueval
Embarquement autos à 23 heures.
Arrivée à Fontenelle (Aisne). Repos ; lit.
Empoisonnement de la liaison.
Théâtre aux armées 1ère fois. Ordinaire. Sports, football. Équipe régimentaire
Quittons Fontenelle à 10 heures, longue étape.
Jaulgonne - Sergy.
Quittons Sergy à 9 heures. Arrivée à Fismes, Fismette.
Quittons Fismes, allons cantonner à Barbonval
Quittons Barbonval. Les tranchées. Village nègre. Nuit mouvementée.
Montons en 1ère ligne. Pc Namur.
Beaucoup d'agitation. Gaz.
En revenant à 3 de la corvée de soupe, nous sommes pris par les gaz dans le ravin des Grelines. Nuit au poste de secours.
Mes deux copains sont morts.
Très grande agitation.
Attaque le soir. Aucune progression.
Le calme revient quelque peu. Plusieurs alertes au gaz.
Une attaque se prépare. Attaque de boyaux folle et stupide. Erreur et inconscience des chefs. Elle a lieu le soir. (*)
Les copains sont sur la plaine. Aucune progression.
(*) : 117 tués, blessés et disparus…
Un peu de calme.
Relève. Allons aux péniches.
Alerte. Les boches abandonnent leurs tranchées.
Occupation de leurs lignes. Bombardement. Gaz.
Relève des tranchées.
Cantonnons à Longueval. Pluie et boue.
Visite de la tombe de mon ami Jacques CAFFET au cimetière de Jonchery-sur-Vesle.
Tué en avion au cours d'un combat le 3 juin 1917.
Quittons Longueval à 7 heures. Cantonnons à Paars.
Quittons Paars. Arrivons à Loupeigne. Cantonnons.
Journées de repos avec un temps épouvantable.
Départ de Loupeigne à 4 heures. Autos. Craonnelle. Pc Artois plateau de Craonne.
Tunnel du Kaiser. Trou Bugeaud, pistes perdues une nuit au cours d'une liaison. Secteur relativement calme mais liaison dure et beaucoup de boue.
Relève des tranchées. Beaurieux. Cantonnons à Villers-en-Prayères.
Je pars en permission.
Rentrée de perm à Verneuil. Neige, verglas.
Monte en ligne au PC de creute, notre ancien secteur du Chemin des Dames.
Relève des tranchées, allons à St Mard. Réserve.
Pendant ce repos, du froid, de la neige et chaque nuit bombardés par les avions.
À Paris gothas. (*)
(*) : Le canon à longue portée bombarde Paris.
Montons en ligne. PC génie. C'est le calme, quelques corvées. Garde aux gaz.
Montons en 1ère ligne. PC Creute au-dessus de Braye-en-Laonnois.
Souris, puces. Séjour calme.
Descente des lignes. St Mard. Avions chaque soir.
Montons en ligne. PC Gènes.
En 1ère ligne. PC Creute.
Descente à St Mard, football.
Alerte ?
Montons PC Gènes. Pendant ce séjour, alerte tous les matins.
Bombardements, l'on craint une attaque boche.
Montons au PC Creute. Alertes tous les matins et activité relative des artilleries.
Descente des lignes. St Mard. Pendant ce séjour, tuyaux d'offensives boches.
Américains dans le secteur.
Alertes, l'artillerie donne, montons en 2ème ligne.
L'artillerie donne principalement sur la gauche. Offensive déclenchée sur les Anglais dans la Somme. Un canon aurait tiré sur Paris ? Qu'est-ce que c'est. Le secteur devient mouvementé.
Beaucoup de tuyaux. Il va sûrement nous arriver quelque chose.
Quittons les lignes sans relève. Arrivons à Viel-Arcy à 2 heures du matin.
Embarquement en autos.
À 13 heures, arrivons à Camelin. Ordres, contre-ordres, on ne sait pas où sont les Boches ni les Anglais.
Quittons Camelin à 17 heures. Marche toute la nuit.
Noyon en flammes. Passons à Bailly. Cantonnons à Pimprez.
Départ au bout de cinq heures de repos.
Arrivons à Ressons-sur-Matz à 20 heures. Les civils ont fuit en hâte. Nous mangeons ce que nous trouvons n'ayant pas de ravitaillement depuis la veille.
A minuit, alerte, les boches avancent
Quittons Ressons à 9 heures. Halte au château de Cuvilly. Touchons du ravitaillement de.... cartouches, grenades.
A 17 heures départ. Arrêt à Mortemer.
A 4 heures, départ.
Arrivons à Rollot. Les marmites pleuvent sur le patelin, les blessés défilent.
A 19 heures, nous montons en ligne. Ferme Regibay(e). Nuit très mouvementée. C'est étrange.
Les boches attaquent à 8 heures 30.
Nous sommes refoulés. Il faut tenir. Hélas peu nombreux et peu convaincus.
Rollot est pris. Les boches s’arrêtent aux lisières. Nous sommes en petits paquets sous la pluie dans la plaine.
Contre-attaque le soir.
Le régiment perd 506 hommes tués, blessés et disparus.
Suis versé à la quatorzième Cie. Attaque la nuit. Petit poste
Retour à la Cie la CM en position à la carrière château d’Orvillers. Il reste à la Cie 15 hommes et 2 pièces.
Relève le soir à 19 heures.
Cuvilly, Marquéglise. Arrivons à Chevincourt à 1 heures. Les carrières.
Reformation complète du régiment. Je m'engueule avec l'adj. de bataillon et retourne à la liaison de Cie.
Montons en ligne à Thiescourt. Pas de boyau.
Le jour la liaison n'est pas bonne, des rafales souvent sur notre maison.
Le coin est repéré, nous sommes bien sonnés. Je reçois un moellon et j'en suis quitte pour la frousse.
Le reste du séjour sera assez calme à condition de ne pas sortir le jour et de se méfier des rafales.
Passons en 2ème ligne. Carrière de Loermont.
Remontons en 1ère ligne. Thiescourt. Rafales toujours, il faut se méfier.
Relève par une nuit excessivement noire et une pluie torrentielle.
Cantonnons à Chevincourt.
Travail des boyaux, ferme de la Cense, les jours suivant aussi.
Sous de la pluie montons à la carrière de Loermont. Temps très chaud.
Montons en ligne Pc Thiescourt. Corvées, garde. Beaucoup de fatigue.
Relève, allons aux carrières St Aubin. Corvées, boyaux.
Les boches sont très nerveux.
Relève. Arrivons à Janville.
Départ à 20 heures. Cantonnement à Béthancourt.
Faisons des tranchées à Ribécourt.
Travail le matin, alertes le soir.
Montons en ligne. Canchou. Anthoval. Pc dans les bois, route de Cannectancourt. On craint une attaque.
Je fais tout le secteur, mince de trotte.
Changement de position, bois nord de Montigny.
Les boches ont marmité depuis minuit à gaz. Nous gardons le masque jusqu'à 8 heures. Notre artillerie s'est tue.
Suis envoyé en liaison à l'Écouvillon. Passage très dur. Les boches ont attaqué et ont pris Thiescourt.
Nous changeons de position.
PC Iéna, route de Montigny. Toujours bombardés, les boches avancent mais notre coin résiste.
Le régiment perd 86 hommes tués, blessés et disparus.
Calme le matin, il faut se défendre sur place !!
A 15 heures repli, carrière de Montigny, maisons dangereuses.
Repli à la nuit. Carrière de Chevincourt. Rien à bouffer, la nuit liaison liaison.
Le régiment perd 67 hommes tués, blessés et disparus.
Repli avant le petit jour. Machemont.
Il faut tenir. Les boches avancent nous refoulent sur le Matz et dans les plaines derrières traversée sous les balles et un soleil tuant. Longue longue après-midi.
Contre-attaque à 17 heures.
Contre-attaque sur Melicocq à 21 heures. La nuit est un peu plus calme mais journée de souffrance.
Le régiment perd 190 hommes tués, blessés et disparus.
Descendons au petit jour au chemin creux, un peu de soupe. Fossoyeur. Montons en réserve Bois de Caumont, marmites tout l'après-midi et le soir.
Nuit un peu plus calme.
Sans avis, relève avant le petit jour à travers plaines et bois arrivons à Branville, passons à Compiègne.
Plus de civils, la ville est bombardée.
A midi embarquons en autos. Pont-Saint-Maixence où nous cantonnons. Ouf !!
Embarquement en chemin de fer à 7 heures, passons Paris 10h 1/2 !!!..
Il fait beau roulons vers l'est.
Un peu de joie, celle de vivre.
Au petit jour Dijon, traversons le Jura, Dôle à 8 heures, Belfort à 13 heures.
Débarquement en Alsace frontière à 15 heures. Montreux-Vieux-Bière.
Jolies filles.
Le repos sera réconfortant et agréable. Quittons Montreux-Vieux.
Cantonnons à Elbach. Exercices et gardes, la vie de campagne.
Je pars en permission.
Berthas à Paris. ! Ca va mal.
Rentrée de perm à Reppe (Alsace), séjour agréable. Américains voisins.
Montreux-Vieux, Donnemarie, Belfort.
Pour une fois on me fout la paix.
Je suis désigné comme interprète à l'armée américaine à l'instruction avec nous. Séjour agréable.
Reprise de la langue. Garçons très gentils mais aux mœurs brutales.
Je monte en ligne avec les Américains à Gevenatten.
En réserve à Falkwiller. Chaque nuit démonstration de coup de main, ce n'est pas très drôle. Dans la journée par exemple, c'est la bonne né. Champagne à foison.
Je suis rappelé à mon régiment, je retrouve la Cie à Massevaux. Un séjour qui sera très agréable, ville hospitalière.
Musique. Bal.
Quittons Massevaux à cinq heures. Arrivons à Romagny à 20 heures.
Quittons Romagny, arrivons à Phaffans.
Quittons Phaffans, cantonnons à Recouvrance. Les tuyaux circulent à nouveau, nous avions oublié la guerre.
Départ de Recouvrance à 4 heures. Cantonnons à Frahier.
Départ à 6 heures, cantonnons à Ronchamp.
Lit splendide, ville agréable.
Allons embarquer à Champagney. Destruction !!!!
Lure, Vesoul, Pontarlier.
Chalons s/ Marne. Débarquons à Épernay.
Cantonnons à Moussy.
Départ le soir.
Cantonnons à Belval s/ Chatillon. Vestiges de la dernière offensive.
Départ à 19 heures.
Arrivons à Savigny. Bruits d’offensive. Jonchery s/ Vesle.
Attaque en 2e vague.
Traversons la traversons la Vesle aux Vanteaux, les bois.
Cadavres, sapes.
Suivons la progression. Bois de sapins, Montigny, arrivons à la ferme La Tour à 3 heures le matin.
Froid très vif.
Les boches reculent.
Nous sommes à Hermonville.
J’y étais 1 mois après le commencement de la guerre. Peut-être y suis-je un mois avant la fin !!!... Les boches demandent l’armistice…d’après les journaux ??
Projet d’attaque du fort de Beaumont. La division s’y est cassée le nez en 1914.
Nous devions attaquer au petit jour.
Les boches sont partis.
Nous embarquons en autos à Hermonville à 18 h.
Roulons la nuit. Reims.
Arrivons à Jonchery s/ Suippes.
Cantonnons dans les bois près de St Hilaire. Nous bivouaquons dans la Champagne pouilleuse. Des tuyaux circulent de plus en plus sur la fin de la guerre. Hélas ce ne serait plus un rêve.
Nous bivouaquons au Nord de Somme-Py. Tuyaux toujours, mais plus de journaux.
Nous montons en ligne à Vrizy, ouest de Vouziers.
Attaque de Vandy. Traversée de l’Aisne débordée.
Progression difficile. Nous sommes accrochés à la côte nord de l’Aisne avec l’eau derrière nous. Notre situation est très critique. Les boches contre attaquent pour nous rejeter dans l’Aisne.
Attaques, contre-attaques, bombardement, nos pertes sont lourdes. Je ferai pendant ce séjour chaque nuit la corvée de soupe. Elle consistait en une promenade de cinq kilomètres, dont 2 sur une route entourée d’eau et constamment battue.
Le séjour fut extrêmement dur et mortel. (*)
(*) : Le régiment perd 75 hommes le 18 octobre, 117 h. le
19, 65 h. le 20, 107 h. le 21 et encore une centaine jusqu’au 30 octobre.
Nous sommes relevés dans la nuit. Très dure relève.
Bivouaquons à la ferme Say. (*)
(*) : Ferme de Scay à 3km au sud-ouest de Semide.
Nous venons bivouaquer au nord de St Soupplets dans les anciens emplacements d’artillerie boche.
Accident : en faisant du feu sur l’emplacement d’une ancienne batterie, le feu s ‘est transmis à la poudre d’explosion : 2 brulés vifs, 3 grièvement brulés.
Je pars en permission.
Enfin au cours de cette permission, j’aurais le bonheur de voir se signer l’armistice le 11 novembre à 11 heures. Le cauchemar est fini. Est-ce enfin possible.
Le martyr est consumé. Il reste de tout ceci l’égoïsme de vivre mis à part une grande détresse morale, l’honneur de la guerre. Les choses honteuses que j’ai vues.
La pensée s’est usée au cours de ces secousses diverses. Je suis maintenant une brute, une brute qui a honte de ce qu’on lui a fait faire. Je retire de là un profond dégout de l’humanité et la haine du militarisme.
Si la guerre est finie, je suis encore soldat.
Rentrée de permission à Suriauville, près de Contrexéville.
Une petite statistique de compagnie.
Il ne reste à la Cie qu’un seul homme du début de la campagne, le cycliste.
De mai 1915, date d’arrivée à la Cie, nous ne sommes que quatre : le sergent-major, son frère BROISAT et moi. Effectif de la Cie 120. Nombre d’hommes venus en renfort 583.
Quittons Suriauville à 6 heures, cantonnons à Rozerotte.
Quittons Rozerotte. Cantonnons à Bouxurulles.
Cantonnons à St Rémy-aux-Bois.
Cantonnons à Hudivillers (près de Lunéville)
Cantonnons à Réméréville. Baraquements, visite à Nancy.
Cantonnons à Moivrons.
Cantonnons à Nomeny. Lignes, tranchées, et Gouin. (*)
(*) : Goin ; le JMO indique Boin et le Pagny-les-Boins, il fait également une erreur !
Défilé à Metz. Caserne de Ban St Martin.
Ville agréable.
Revue présidentielle, fêtes.
Départ de Metz.
Cantonnons à Pange. Bonne réception.
Cantonnons à Many le 11.
Cantonnons à Morhange, caserne.
Cantonnons à Faulquemont.
Lundi 23
Cantonnons à Bionville (-sur-Nied).
Très bien.
Cantonnons à Les Étangs. Réveillon le soir.
Metz, il neige.
Départ à 3 heures.
Metz, cantonnons à Argancy.
Cantonnons à Uckange, petit roi !
Sous la pluie, départ à 4 heures
Cantonnons à Aumetz, réception officielle.
Bal, concert, le filon…
Cantonnons à Audun-le-Tiche. C’est très bien.
Palais de Justice.
Cantonnons à Fontoy.
(*) : Incohérence jour/date : en se reportant au JMO, il
s’agit du mardi 14 janvier.
Cantonnons à Sémécourt.
Couvent.
Décès d’oncle Alphonse.
(*) : Le JMO indique Maizières
tout à côté.
Cantonnons à Charly.
Cantonnons au château du Kayser à Courcelles (château d’Urville).
Cantonnons à Vigneulles (Hautes Vigneulles), un trou.
Repos de 8 jours.
Cantonnons à Sengbusch (*) bien.
(*) : Nom allemand depuis 1870, maintenant Seingbouse.
Cantonnons à Bismisheim, faubourg de Sarrebruck, Allemagne, moins d’enthousiasme.
Cantonnons à Kirkel.
Cantonnons à Kubelberg.
Cantonnons à Kottweiler, froid, verglas.
Cantonnons à Mehlbach, neige, froid.
Cantonnons à Dielkirchen.
Cantonnons à Kirchheimbolanden où nous restons, troupes d’occupation.
Séjour agréable, perfectionnement de la langue.
Voyages à Mayence, Wiesbaden, Landau.
Je pars en perm.
Je rentre de perm et suis caporal-fourrier.
La vie est calme.
Le 319e est dissous. Je suis versé au 74e infie CM1
(*) : 74e régiment d’infanterie, 1ère compagnie de
mitrailleuses
Je rejoins ma nouvelle Cie à Obermoschel.
La vie est assez agréable, l’habit à part. Mayence.
Cantonnons à Marnheim, bon cantonnement.
Cantonnons à Leistadt.
Cantonnons à Assenheim !
Cantonnons à Neuhofen
Départ en perm.
Rentrée de Perm à …heim.
(*) : Le JMO du 74e indique Oggersheim.
Nous cantonnons dans les casernes de Kaiserslautern.
Départ du sergent-major, me voilà avec ce nouvel emploi sur les bras. Ville assez hospitalière.
Allons cantonner à Melbach.
Le régiment embarque à Kaiserslautern pour la France. 48 heures de voyage avec mon chien et nous arrivons à Gaillon.
Réception.
Je quitte Gaillon pour Rouen, caserne Pélissier.
Je suis démobilisé.
Fini. Enfin !!!
Fin
des écrits
Recherches pour trouver sa classe de
mobilisation :
Il était d’active à la mobilisation car
il revient de permission (donc classes 11, 12, 13, 14 si appelé, sinon antérieures
si « de carrière »
Il part le 6 août 14 avec les hommes de
22-40 ans, ce qui élimine les classes 13 et 14.
Recherches
de Philippe S.
Recherches de 2019 :
Il devait partir à St Aubin le 14/08/14.
Le 20 décembre 1915, il parle de sa famille à Barentin (près de Rouen), il doit
probablement s’agir de St Aubin-les-Elbeuf. (Mais il y a aussi 2 hameaux de ce
nom dans le Calvados). Cependant, pour avoir parcouru quelques fiches
matriculaires du recrutement de Rouen, plusieurs soldats était cantonnés à
Lisieux au 119e RI...
Il annonce la naissance de Gérard le 6
novembre 1916.
Cet inconnu était en permission de 7
jours le 5 février 1916 (M-9)… Il s’agit très probablement de son fils !
Malheureusement, l’état-civil des
archives de Seine Maritime n’est disponible en ligne pour Barentin que jusqu’à
fin 1899 !
Une demande a été formulée par mail à
la mairie. La mairie de Barentin a répondu qu’aucun «Gérard n’est né en novembre 1916, peut-être dans une ville voisine ? »
(Pas Pavilly ni Rouen car pas non plus dans leur registre décennal, eux
accessibles).
Les recherches sur l‘état-civil
(naissance) 1891 et 1892 de Barentin (classes 1911 et 1912) et fiches
matriculaires correspondantes n’ont rien donné sur ce soldat.
Il avait bien un oncle prénommé
Alfonse.
Information importante : Son ami Jacques CAFFET est tué le 3 juin 1917.
Sa fiche nous apprend qu’il est né à
Rouen en 1892, et sa fiche matriculaire nous indique qu’il s’est engagé en 1910
dans l’artillerie, était au 15e régiment d’artillerie et dépendait
du 1er corps d’armée. N’étant pas en contact direct avec lui durant le service
armé, il s’agit donc d’un ami d’enfance (village ou école), ce qui confirme
bien que ce « soldat inconnu » était de la région de
Rouen/Barentin et probablement aussi de la classe 1912 (ce qui explique
peut-être son passage au 319e de réserve en 1915 après 3 ans d’active).
Recherches de 2021, Philippe nous dit :
« Après avoir
épluché (une fois de plus) les fiches matriculaires de Seine Maritime des
classes qui étaient d’active avant la mobilisation (1911, 1912 et 1913 en plus
des engagés classes 1914 et 1915), je crois l’avoir enfin retrouvé !
Il devrait s’agir de Pierre Henri LOUAIL. Sa fiche matriculaire (n° 2522 – Rouen Nord – classe 1913)
nous apprend :
- il était né à Barentin et habitait
Rouen, lieux où il dit se rendre en permission (20 décembre 1914, 19 septembre
1915)
- il était au 119e RI puis au 74e RI
à la dissolution du 119e. En fait, c’est une erreur sur la fiche matriculaire :
c’est bien le 319e qui est dissout (le 25 mars 1919), le 119e retournant à
Lisieux en mars 1920 selon son JMO. Son passage au 319e (après sa
blessure) n’est pas mentionné sur la fiche matriculaire, mais après en avoir lu
« un certain nombre », rares sont les fiches matriculaires qui précisent le
passage dans la réserve du même régiment.
- Il est passé caporal-fourrier le 16
mars 1919 (lui mentionne le 14 mars, probablement car nommé « sur le champ »
avant enregistrement officiel).
- Il est bien démobilisé le 31 août
1919.
- il a eu 4 citations à des dates
légèrement avant celles mentionnées au carnet: 30/3/17 vs 12/6/17 ; 25/6/18 vs
5/7/18 ; 14/11/18 vs 15/2/19 ; 15/3/19 vs 26/5/19. Comme les dates du carnet
sont dans la liste des permissions, l’écart est probablement dû au fait que ce
sont les dates des permissions résultant des citations, où alors au délai entre
l’enregistrement officiel des citations et l’information qu’il en reçoit)
- ces citations indiquent qu’il était
agent de liaison, comme son carnet le décrit à plusieurs endroits
- sa première citation nous indique
qu’il a été blessé le 17 septembre 1914, même date qu’au carnet. Par contre, sa
blessure n’est pas mentionnée dans le corps de la fiche matriculaire mais
simplement qu’il était à « l’Intérieur » du 18 septembre au 12 décembre 1914.
Il écrit quitter l’hôpital le 17 décembre après le passage d’un Major (qui
est peut-être passé le 12 décembre et ordonné/enregistré son départ. Il est
probablement parti quelques jours plus tard le temps d’organiser son retour, le
12 décembre étant de plus un samedi).
- Sa quatrième citation confirme
qu’il s’était retrouvé le 30 mars 1918 dans une situation critique avec
quelques camarades comme il l’écrit dans son carnet.
Son acte de naissance mentionne outre
le nom de sa mère (LELEU) celui de ses épouses et son décès, mais je n’ai pas
pu faire de lien avec Gérard né le 6 novembre 1916 et son oncle Alfonse décédé
le 14 janvier 1919, les registres d’état-civil des villes mentionnées n’étant
pas accessibles pour ces dates. »
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