Amédée
MUYLS (1885 - 1959)
Ce petit carnet a été
retrouvé, il y a 10 ans par Jean Marie (personne ne savait qu'il existait) dans
le fond d'une vieille malle (coffre de l'ouvrier-vacher) et que personne
n'avait vidé complètement….
Amédée
était jardinier en 1914, puis cultivateur après la guerre dans les salines de
Grande-Synthe, près de Dunkerque, tout à côté de la mer du Nord.
« Amédée est allé à l'école
jusque douze ans et il a vu la guerre avec des yeux de paysan toujours au contact de la nature et qui appréciait
toute chose. Au début de la guerre il parle d'un verre de bière mais plus tard
une gorgée d'eau lui suffisait. »
« Comme un dicton dit : Agriculteur est un métier,
Paysan une noblesse »
Jean Marie, le 10 mars 2004
Ce carnet a été l’objet d’un
travail d’une classe de CM 2 de l’école Jacques Prévert de Grande-Synthe en
2006.
En 2008, des élèves de 1e du Lycée Fresnel de Bernay ont travaillé sur des biographies en
s'appuyant sur des extraits des carnets en ligne, dont celui d’Amédée, pour la
commémoration du 90° anniversaire de l'armistice
Le
310e régiment d’infanterie fait parti de la 102ème brigade d’infanterie (avec
les 208e et 273e RI), du 4e groupe de divisions de réserve, de la 51e
division d’infanterie. C’est le régiment de réserve du 110e, le casernement
des110e et 310e RI est Dunkerque.
Le
régiment (2 bataillons) comprenait 37 officiers, 2217 hommes de troupe et 136
chevaux.
Préface
Un mot suivi
de (?) signifie que le mot n’est pas certain
Un (??)
signifie que le mot n’a pu être déchiffré.
L’orthographe d’origine a été respectée et la
ponctuation a été rajoutée pour la compréhension du texte
JMO =
Journal des Marches et Opérations
Jour
de mobilisation le 1er Août 1914
Départ de Dunkerque le 10 août à 2 heure 16 du matin, arriver à Hirson Est à 11 heure du matin même
journée. (*)
Arriver à Le Chaudron (**) à
5 heure du soir, avec beaucoup de fatigue car la chaleur était très forte et
beaucoup d’hommes étaient épuiser de fatigue.
Le 11 août repôt
toute la journée.
Passages, les habitants sont de très bon cœur pour les
soldats, ils donnent tout ce qu’il appartienne pour eux. Aisne
Le 12 août petite exercice sur le
devoir des sentinelles. Après midi repos toujours au même cantonnement
Le 13 et 14 août
travaux sur les tranchées et détruire toute les haies pour nous faire du
passage.
(*) : Trajet en 2 trains.
(**) : Hameau d’Origny-en-Thiérache, 10 km au sud-ouest
d'Hirson, Aisne
Descendant
de garde la même nuit
J’ai assister à la messe dite par un
caporal infirmier et de deux sergents
Dimanche le 15 août.
Détruire les récoltes ainsi que les haies. Il tombe de l’eau à volonté et nous
sommes tremper mouiller.
Le 16 et 17 août
petite marche de 14 kilomètres sans trop de fatigue et du temps brumeux et
toujours coucher dans le foin.
Le 17 août après midi nous sommes partient de Le
Chaudron et nous avons faient
18 kilomètres pour rentrer à Lazeure
et nous sommes rentreaient à 9 heures du soir et l’ont
avait même rien à manger pas même une chope de bière rien que de l’eau.
Repartant de la le 18 août à 4 heure du matin pour
cantonner à Maubert-Fontaine
et arrivait à 1 heure de l’après midi toute en faisant 24 kilomètres et ayant toucher des vivres.
Nous avons fait bien des fatigues car il y a pas mal d’hommes
qu’ils ont tomber en cours de route par la fatigue.
Nous avons passer dans bien des petits villages et
surtout beaucoup de forêts qu’ont ne voient même des fois pas le bout et
toujours jusqu’à maintenant ont ne voient que des fort tristes récoltes mais
beaucoup de prairies où il y a beaucoup de belles betes
à cornes.
et tout des tristes habitants qu’ils
ont beaucoup plus de misère que chez nous.
Nous sommes à 28 kilomètres de Meiziere.
Toujours je suis en bonne santé et il y a partout beaucoup de pommes. Dans les
Ardennes.
20 août
Départ de Maubert par une longue route
forestière toujours montagneuse passant par la ville de Rocroy et rentrer à Gaye d’Aissus ayant fait que 13 km. Nous avons vue un aréoplane
Allemant passer au dessus de la ville. Il n’y a plus tout à fait autant de
misère et je n’était pas fatigait
du tout.
Nous approchont de la frontière
belge (à 2 kilomètre)
Il fait toujours un temps superbe et un beau soleil qu’il
nous faient marcher de bon cœur.
(écrit en marge) Rentrer à 11 heures
matin
Nous sommes à Gué d’Hassus
et nous sommes contents de trouver toujours de la bonne eau à boire.
21 août
Départ à 5 heure du matin pour la
Belgique.
Passage du premier village de la frontière est celui de Couvin situé au moin à 10 km de la frontière et toujours entre des forêts
très épaisses et très montagneux car à certain androits
nous avons eu beaucoup de mal à atteindre les sommets. (Très bien vu par les
habitants).
Nous
sommes arrivés à 3 heure de l’après midi à Matagne-le-Petit
ayant fait nos 35 km et toujours bien vu par les belges car se sont de bonnes
gens pour les Français. Jusqu’à maintenant nous sommes toujours heureux de
trouver des granges pour dormir Matagne-le-Petit.
22 août
Départ à 4 heure du matin, route toujours montagneux, et
arriver à Agimont
ayant fait 15 km dernier village de la Belgique tout à fait au bord de la Meuse
et nous devons aller très loin pour trouver de l’eau potable.
J’ai vu aussi la carabine et la lance d’un Allemand qui est
tué.
Nous sommes très près de l’ennemi car nous attendont de temp à autre des
coups de fusils et nous avons entendu pour la première fois gronder le canon.
Le temps est brumeu et il fait aussi de l’orage.
Dimanche 23 août
Réveil à 2 heure.
Prise d’armes à 3 heure, de 9 heure jusqu’à 4 heure nous étionts devant la ligne nous avons entendu une terrible cannonate, alors partient pour Heer Agimont
pour défendre la gare et empecher de rentrer par la
Meuse.
A peine arriver nous avont étaient reçuent par les coups de feus allemands mais heureusement
personnes de blesser.
On voient les habitants partirent de
chez eux tout en
pleurent
et ne savent ou se réfugierent et l’ont voient aussi
plusieurs villages en feu par les ennemis. Nous continuons dans les bois et
nous dormont à la belle étoile, nous sommes nourrient par les sœurs de la Croix rouge.
Le 23 août, le 310e RI perd 329
hommes dans les combats d’Anthée
24 août
Nous sommes toute la journée à surveiller dans les tranchées
et les Allemands tirent à chaque instant sur nous en plein dans le feu.
Après midi du 24 août à 4 heure repousser
par l’Allemand et les balles nous siffles aux oreilles. Nous avons marché 32
heures sans haltes ni nourriture content de trouver du pain et de l’eau pendant
3 jours assez pour ne pas mourir de faim car le Dieu nous a presservez
pour cette foie, car l’ont à passer par le trou d’une eguille
pour le dire d’avoir de la chance, alors l’on a fait 80 kilomètres alors nos
avons loger à Riesse pendant
7 heure.
L’ont a perdu bien des hommes (*) et
les ennemis nous mettes le feu dans touts les villages derrière notre dot.
Enfin
le 26
repartit pour la France et arriver à Lazeure ayant
fait 25 km content d’être à l’abris des balles et
aussi pour nous reposer et l’ont
(*) : Après la retraite à
travers les forêts d’Hermeton (pentes de la rive
gauche de la Meuse) beaucoup d’hommes ont été portés disparus. (JMO)
est epuiser
de fatigue, plutôt mort que vivant. L’ont voit toujours touts les habitants
avec leurs petits enfants qu’il ne font que pleurer
jour et nuit, se sover et ne save
même pas où.
La plus grande part viennent en
France.
27 août
Départ 6 heure arriver à Renneval à 2 heure sans fatigue et
bien à manger ayant 28 kg Loger dans des grange.
Soirée pris la garde dans les bois pour surveiller des
patrouilles allemandes qu’elles rodées dans le voisinage
28 août
Départ à 4 heures du matin et arriver à Cuirieux
à 2 heure après midi ayant fait 30 kilomètres marche forcée et loger dans une
ferme de 50 chevaux et 24 beufs de trait, s’est comme
un petit village.
Pas trop fatigué.
Départ 29 août
Etape de 28 km.
Arriver sur la ligne de feu à 6 heure
du soir mort de fatique et encore marcher sous les
obus toute la nuit qu’il nous tomber dans toute les directions, s’était
terrible de voir des feus pareilles. L’ont voyait des morts et des blessers partout dans les bois.
La nuit dormir dans un bas fond très humide et même pas à
manger.
30
août à 5 heure du matin.
Encore une fois sous les obus, s’est horrible se que l’ont
vois aujourd’hui. Ont est rester 5 heure sur nos genoux sans pouvoir bouger,
une chaleur épouvantable, la mitraille nous tomber au pied et sur le dots.
L’on se demander toujours si s’était notre dernier jour de
vie. Pas à manger, pas d’eau à boire et enfin l’ont a du reculer en perdant le
régiment ainsi que nos sacs.
On voyer partout des hommes malades près à mourir le long des
routes et des bois. Ont pillier et voler tout sur
notre passage pour tenir notre vie, ont nous nourrisser
rien qu’avec des pommes et des fois une bouteille de cidre que l’on voler dans
des caves car il n’y avait plus d’habitants nul par et tout était abandonner.
Retrouver notre régiment à 10 heure
du soir à Pierrepont.
L’ont partout notre viande et nos légumes pourrir en route et
pas pouvoir les faire cuire nulle part car les allemands sont à nos trousses.
J’assure que c’est mal heureux de voir des choses pareilles, on ne tien plus de
bout par la fatigue.
31 août
Repos et il fait du beau temps.
Départ soir à 6 heure du 31.
Marcher toute la nuit ainsi que la journée.
Une chaleur épouvantable, touts se perdait par la fatigue, on
ne trouvait même plus le régiment. On est rentrer en
débandade l’un après l’autre le soir à 10 heure à Thel le 1er
septembre.
Extrait du journal du régiment.
« Marche très fatigante par la chaleur »
Le 2 septembre
Départ à 4 heure du matin. Arriver à
Sacy Ecuil
dans la Marne à 12 heure. Pays des vignerons. Il n’y a
rien que des vignes et des pommes, on en mange pas mal. Lassant.
Très grande chaleur.
3 septembre
Départ
à 2 heure du matin.
Passage
par Epernay, sous-préfecture (Champagne) et arriver à Vinay à 2 heures après midi. Chaleur épouvantable.
Nous avons fait achat de chocolats et nous avons but du bon vin, car nous sommes en
plein dans les vignes et l’ont a encore but du champagne car il n’est pas aussi
cher que chez nous et l’ont a bu cela de bon cœur car l’ont était bien eloigner du feu, mais malgres
tout l’ont entendait encore le brutal canon raisonner à nos oreils.
Nous sommes épuiser de fatigue, ont dort etant debout
et pendant la marche.
4 sepbre.
Départ à 5 heure et arriver à Congy. Marche de 30 kilomètres.
Bivouacquer dans les champs, forte chaleur, manque
d’eau, nous devons chercher l’eau à 3 km.
Nous avons vue des parlementaires pour demander une armitice pour pouvoir enterrer leur morts.
Les prussiens étaient battuent à St
Quentin, ça nous a fait une grande avance pour notre bataillon et aussi
repousser à Reims, nous avons passer tout prêt. Nous
sommes encore une fois entourer dans les bois, ça ne voit plus les vignes.
Toujours l’ont monter et descent les cotes. (pas trop
fatiguer)
5 sepbre départ à 1 heure du matin arriver à Saudoy.
Marche de 30 kilomètres, pas trop fatigué. Nous passons par
de beaux villages, pays boisers.
6 sepbre
Marche en avant.
Traverser Sézanne. L’artillerie attaque l’ennemi, l’armée du Kromprinz, la mettent en déroute, bivouace
dans un champ.
Pays inconnu.
7 sepbre
Le matin, réveil par le bombardement du canon, toute la
journée, poursuite des ennemis. Deux journées sans manger. Le soir même nous
avons avancer un peu trop près par à port (*) des
(*) : Par rapport.
conneries du Général de division,
les balles allemandes nous sifflent aux oreils de
tout les côtés. Pendant le combat d’artillerie grandes pertes allemandes. Fait
500 prisonniers.
Bivouac
à Lachy
Départ le
8 à 5 heure, même réveil, par des villages entiermant
détruits, églises incendiée (*) et manque de vivre toute la
journée et aussi de tabac.
9 sepbre
Bivouac
dans un champ. Soutient d’artillerie du matin au soir, violente canonnade. D’un
bataillon de souave (**), il ne reste plus
beaucoup d’hommes.
Petite
pluie dans la nuit.
Belle
journée mais manque de nourriture : un quart de boule par homme et un
biscuit. Nourri par le vol et le pillage que l’ont fait pour tenir la vie.
Bivouac
à Doizy-le-Bois, une heure de repos.
10 sepbre
Départ
à 5 h, marche jusqu’à midi, pas de grande halte. (***)
A
2 h, déploiement du 273eme et du 310eme.
Cerner
par les Prussiens.
Méprise
d’artillerie du 57eme d’artillerie, il nous ont tirer
sur nous, même pendant que l’ont aller à baionnette,
au moment de la capture allemande. (****)
Cantonner à Coligny.
(*) : Ce sont les villages de
Corfélix, Soizy-au-Bois et Charleville
(**) : Bataillon de Zouaves. Les Zouaves ont aussi été
particulièrement éprouvés durant la bataille de la Marne. Lire sur mon site, le
témoignage d’un zouave durant ces terribles
journées.
(***) : Le JMO indique qu’ils traversent les villages de Saint-Prix, Villevenard, Courjeonnet,
Coizard, Vert-la-Gravelle, Coligny.
(****) : Le régiment reçoit une citation à la division par
le général commandant la 51e division pour cette attaque à la
baïonnette des tranchée de Pierre-Morains. Il y perd 44 hommes.
11 sepbre
Départ
à 5 heure.
Marche,
pas de grande halte. L’après midi pleuvoir à verse, trempé de part en part.
Vu
en court de route, à Bergère, 42 chevaux allemants
tué par un aviateur Français lancé une bombe.
Cantonner
à Cramont, Marne, à 7 km d’Epernay.
Reçu
une boite de sartine abandonner par les allemands.
Partout
les maisons sont dévalisers, fouiller
et mits en ruine par les allemants.
La
garde allemande aurait déjà joué la musique, se croyant à Paris car il avait
plus que 80 Km à faire, mais nous les avont battuent complétement en retraite
à travers les bois, nous les avons à moitier asfictier (*) et démoraliser par le bombardement des canons et la
baïonnette.
12 sepbre
Marcher
la journée, pas trop dur mais la nuit pleuvoir à verse et grande tempête.
Passage
entre les bois, en route la peste par les allemands morts dans les bois.
Ponts
de la Marne sauter. (**)
Ont
étaient mort de froid, rien pour nous chauffer et
(*) : Asphyxiés.
(**) : Le JMO l’indique.
(écrit en
marge) passer
sur le pont de bâteaus.
nous sécher, pas à manger. Enfin rentrer à Manchehaut, dormir sur le fumier des
chevaux allemands dans une petite cuisine, mais comptant d’être à l’abri pour
nous changer de linge et prendre un peu de repos. Acheter du tabac et deux boite de sardine, très chère.
Passer par Epernay. (*)
13
sepbre
Petite marche et nous mettre à l’abri dans un bois toute la
journée.
Partit le soir, marcher jusqu’à minuit.
Cantonner à Taissy.
14
sepbre
Réveiller de notre grange par les coup
de canons qui ronflée à nos oreils.
Avant midi, cacher dans le village
et dans les remises, nous avons etait surpri par la cannonade, la mitrail, les éclats de vitre, les pannes nous tomber sur la tête. Nous nous sommes cachers dans des caves pour nous mettre à l’abri.
L’après midi cacher entre deux grands mûr et toujours la mitrail nous passer au dessus de la tête.
Le soir, partit pour bivouac à St
Leonard.
Nous avons eu ford froid pendant la
nuit.
15
sepbre
Toute la journée dans la trancher, au long d’une vois de chemin
de fer, sans bouger car les obus nous tomber au pied et la nuit, en haut de la
voie à tirer sur l’ennemi qu’il essayer de nous approcher.
Tremper (*) mouiller
et grelottant de froid sans toucher de vivre autre qu’un petit morceau de pain
avec de l’eau, bien que j’ai encore une boîte de sardine que j’ai partager avec qu’un camarade, et toujours la mitrail nous voler au dessu de la
tête.
On
voyer un va et vien d’ennemis Allemants.
16 sepbre
Toujours
dans la même tranchée jour et nuit a surveiller
l’ennemi et il ne fait pas chaud. C’est terrible la mitrail
qu’elle nous a tomber au pied.
Beaucoup
de blessers et quelques morts, pas beaucoup à manger
car les convoies ne peuvent approcher crainte du danger.
17 sepbre
Journée
très tranquille de ne pas entendre les obus allemands car nos canons les ont
chasser à leur tour et ont les voyer sauter de tout
côtés. Enfin sortit des tranchées et loger dans grange après trois jours de
misère et tremper mouiller.
Enfin,
encore sain et sauf. Maurice Maire
(**) est
tué et enterrer devant nous (Martin
Messe)
18 sepbre
Marcher
toute la journée et arriver à Vrigny.
Cantonner
dans des petites chambres, coucher sur la paille, mais bien tranquille et la
nuit ont a prit le temps de faire une très bonne soupe car il y avait bien dix
jours que l’ont aver pas bu de la soupe.
Les
allemands sont en train de bombarder la ville de Reims.
(*) : Expression du nord
"mouillé jusqu'au os"
(**) : Ce soldat n’est pas
mentionné comme mort pour la France…
19-20-21-22-23
septembre.
Travaux de tranchée (*),
revue, repos, bien nourri, beau temps. Porter malade pour les migraines.
Le soir je vais au salut fait par doyen militaires. Toujours a Vrigny.
Aussi ont voit de bien près que la Cathédrale de Reims est en feu ainsi qu’une
très grande partie de la ville. Les Allemands se tiennent cacher dans un fort
et nous avont bien du mal de les déloger de là.
23
Reçu lettre de Marie.
24
Reçu
lettre de Adrienne.
25
j’ai envoyer une lettre aux Parents. (24 repos et exercise)
25 sepbre
Je
suis de garde au bout du village de Vrigny, sans beaucoup de fatigue
et passablement nourri. Assez éloigner de l’ennemi. Toucher chocolat et tabac
qui nous rend joyeux.
26
Marcher
toute la journée.
Le
soir, prêt à bivouacquer. Ordre de départ. Marcher
jusqu'à 10 heure du soir. Prit position pour attaquer
l’ennemi jusqu’au matin sous de petits obus sans trop de danger.
27 sepbre
Matin
en patrouille dans un grand château à Villers-Flanqueux on recevais
des balles de touts côtés. En patrouillant le village nous étions 2 caporaux et
4 hommes, on a fait
(*) : Durant ces 5 jours, le
régiment est employé à organiser la position de défense de Vrigny.
25
prisonniers dans une petite grange, qu’ils se sont rendus mais notre sergent et
un homme se font tuer et le caporal grievement
blesser, nous l’avont encore échapper belle alors ont
les a conduit à 10 kilomètre de la avec beaucoup d’autre car ont en avait 81
Allemands et 2 officiers. (*)
Toujours à Villers-Flanqueux.
28
sepbre
A l’abri dans une tranchée, autour d’un château, tout en
recevant des obus de temps a autre, et le soir ont
étaient de sentinelles.
Ce château il ne tient plus debout par les obus qu’il y a de
tomber dedans, et le village est tout détruit. Le feu est partout,
principalement la mairie. (obus tomber à nos pieds, sans éclater heureusement).
Ont a pas le droit de faire du feu pour faire un peu de
soupe, toujours on doit manger des conserves avec du pain et de l’eau.
29
sepbre
Toujours en sentinelle jour et nuit sans beaucoup d’arêts mais journée tranquille, reçu quellques
obus vers le soir. On voit toutes les meules de grains en feu, plus rien ne
reste de tout cela. J’ai reçu ta lettre que tu m’a envoyer
le 17 sepbre pour le 30 sepbre.
Le soir on a eu un quart de soupe.
30 sepbre
Toute
la journée dans la tranchée, reçu énormément des obus allemants,
pas beaucoup de blessés ni de mort.
La
nuit de sentinelle le long du mur du château, j’ai eu fort froid au pied mais
pas de trop au corp. Le matin on a touché de l’eau de
vie et du café qui nous fait beaucoup de bien.
(*) : Le JMO indique une centaine
de prisonniers.
1er octobre
Matin
rimée blanche, très froid pour prendre la garde. Journée très
belle, reçu des obus mais sans beaucoup de mal.
2
octbre
Nuit de sentinelle.
Toute la journée à l’abri, temps couvert, petite pluie.
On voient enterrer beaucoup de
chevaux et de vaches ainsi que pas mal d’hommes des deux sexes. Nourri très
faiblement, on doit regarder une foi sur son pain s’il ne se mange pas trop
vite.
Entre Villers-Flanqueux
et Tylle,
coucher sur la route, à l’abri d’un talu. Très
faiblement nourri et très froid la nuit, pas beaucoup de fatigue. Ont fait de
temps en temps des tranchées et un peu tranquille des obus.
6
octbre
De garde aux tranchées.
7
octbre
Avant poste à la lisière du bois de Chauffour, en entandant siffler les balles et en recevant des obus.
Pas de blessers.
On voyait les allemands se promener à 600 metres
de nous. La nuit, dormir encore une fois le long de la route dans des cabanes
en pailles.
8-9-10
toujours
le long de la route, loger dans des cabanes faite en paille.
Repos la journée, de garde et de sentinelle la nuit. Assez
bien nourri, mais souvent la nourriture froide car ses loin pour faire la
cuisine.
11-12-13-14-15
Toujours
même position.
Garde
de nuit et souvent le jour dans les tranchées. Cuisines à un quart d’heure pour
faire manger. (15 pluie mouillé la nuit)
Carte du 233e RI, où l’on distingue les lieux
cités ; cliquer pour agrandir
16
Au
matin de bonne heur parti un peu plus loin devant le village de Louavre, toujours dans les tranchées, beaucoup plus
près de l’ennemi, et ils nous envoyent de temps à
autre des obus et de la fusillade.
Ont
fait la cuisine dans un grand trou à la lisière du bois de Chauffour, un peu en
arrière.
17
partit à 3 heure du matin, marcher toute la journée et arriver à 10
heure du soir, encore une foie à St Léonard, un peu plus loin que la voie
ferrer, toujours dans les tranchées.
Mouiller
par la pluie et plein de boue jusqu’aux oreils.
Passer à travers champs et nuit très noirs, de quoi se perdre.
Dimanche 18
Position
dans les tranchées au bord d’une route, très près de l’ennemi, ils nous envoyent de la fusillade.
La
froidure se fait sentir.
19
partir
à minuit et arriver à 5 heure du matin à Montbré, après trois semaines de
tranchée pour se reposer et nous laver un peu de linge et aussi dormir dans une
grange qui nous sembler dormir dans un lit.
20
Repos
qui nous fait beaucoup de bien après tant de fatigue et raccommodage du linge.
21
Repos
la journée.
Sur
départ à 5 heure, arriver à 7 heure à Taissy.
22
Repos.
J’ai vu Paul Desoguet et Martin Messmaker.
23-24
Repos.
Revue
d’arme et beau temps.
25-26
Repos.
La nuit il tombe de l’eau. Les obus Allemand nous tombent à 500 mètres de nous mais
ont ne se dérange pas pour ça.
Bien
nourri et loger dans une grange, bien de la paille.
27
Soir
de garde toute la nuit. Pluie.
Rien
d’anormal.
28
Journée
de garde. Temps sombre.
Soir,
revue de départ.
29
Reviel le matin à 4 ½ par les obus Allemands.
Journée
de repos et travaux de tranchée
30
Toute
l’avant-midi cannonade et pluie d’obus Allemands.
A
l’abri derrière une grange. Temps brumeux. On est occuper
à manger notre gamelle sous la grêle d’obus.
Encore
le 30 au soir, nos troupes ont faient une attaque et
ont repousser les Allemands.
31
Tranquille
et repos.
Le
soir départ pour les tranchées à St Leonard, le long d’une route.
Carte du 233e RI, où l’on distingue les lieux
cités ; cliquer pour agrandir
1er au 5 novembre
Aux
tranchées, aux postes d’écoute à 200 mètres des Allemands.
Toujours
debout et comme repos dormir sur la terre. Fusillade et cannonade.
Une foie à manger par jour.
J’ai
un grand rum, par la froidure de la mort.
5 au 9 novembre
Revu
et repos.
9
Départ
pour tranchée, travaux de nuit. Abris dans des cabanes faites en poteaux de
mines à St Leonard. Brouillard.
Le
10
Idemme ; temps brumeux.
10-11-12
Aux tranchées prêts
de l’ennemi. Nuit très froide et pluie. De garde aux postes d’écoute.
13
Arriver à Champ Fleuris
pour repos. Temps brumeux. Marcher toute la nuit.
Loger grange.
Du
13 au 18
Repos, travaux de tranchée ; Pluie, neige, gelées.
J’ai été à la messe, au salut et j’ai vu Léonce, ont a fait
une causette.
18
Retour à Taissy pour travaux de tranchée. Coucher dans une
grange.
19-20
Travailler la nuit, repos.
Gelé fort, j’ai eu froid, loger dans une forge.
Soir départ pour tranchées.
Du
20 jusqu’au 7 décembre
Toujours le même trafique
7
Repos à Villers-aux-Nœufs .
Pluie.
11
Marche militaire. Repos à Champfleury.
Souillier
(*) neuf.
Jusqu'au 30 toujours la même chause, de temps en temps une petite attaque au loin.
30
La nuit attaquer dans nos tranchées,
les boches font sauter une mine à la milinite, très
grande fusillade, bien terminer sans mal.
15 février
Départ Taissy, coucher à Pezane.
16 matin,
prit
auto-bus, arriver à Vantenay,
grande halte toute la journée.
16, 17
Deux jours de garde au village de Roucy.
Bien.
18
Aux tranchées de deuxième ligne, entre la ferme du Choléra et
la ferme de Pécherie, près de Berry-au-Bac et
Craonne.
(*) : Souliers
Amédée a du être blessé à cette période, on ne retrouve pas
trace dans le JMO
25
février
Je suis évacué pour cause de glande au cou, au village de Vantelay ; de la, je part
pour hopital dans la Bretagne.
Bien soigné. Quimper, Finistère.
13 mars
Beuzec
Partit de Beuzec le 24 Mai pour Quimper Lékès.
Théophile
Octave
2ème Régiment étranger
3ème Bataillon
3 Compagnie
Dépôt Orléans Ansquer.
Le 25 février 1915, Amédée
est parti pour l’ambulance de Beuzec
(Bretagne) où ces photos ont été prises. Cliquez sur les vignettes pour agrandir.
Lorsqu’il a été blessé, il a été enseveli en revenant d’une patrouille avec son escouade.
Tous ses copains étaient
rentrés dans un gourbi dans la tranchée parce qu’il y avait un bombardement,
lui était à la traîne.
Un gros obus est tombé sur
l’abri et tous ont été tués, sauf lui qui a été enseveli. Seule sa main
dépassait la terre. D’autres soldats sont arrivés et l’ont sauvé de
l’étouffement. C’est le concierge du cimetière de Saint Pol sur Mer qui le
ramena sur son dos.
Suite à cet évènement, il
fit de l’adénite ; départ pour l’hôpital de Beuzec
(Finistère) puis La Ferté Bernard (Sarthe) et fût réformé le 26 avril 1916,
mais maintenu en service.
Il devient brancardier dans
le 110e RI, jusqu'à la fin de la guerre
Il y avait certainement
une suite du carnet car il en parle dans une de ses cartes postales, et de
feuilles volantes :
« ….Je t’envoie aussi quelques feuilles de mon
passage depuis le début de la guerre, et surtout il faut bien les mettre de
côté pour en cas que je retourne un jour que je puisse en faire des
explications, car c’est seulement que des petits détails que j’avais inscrit
sur mon carnet de route au crayon et ça s’efface, je l’ai reproduit à l’encre
pour le retrouver plus tard .Il y aura trois doubles feuilles et une simple
feuille et surtout mets les bien de côté que je puisse les retrouver plus tard
dans cette carte ici, je te mets la première feuille et ainsi de suite……… »
Mais en juin 1940 il y a eu
la formation de la poche de Dunkerque et toute la population a du évacuer en quelques
heures (cheval, vache et quelques affaires personnelles) Il revivait ce qu'il
avait vu en 1914 et il n'est revenu qu'après le 9 mai 1945 après la reddition
allemande de l'amiral Frisius et
la libération de la poche de Dunkerque (maison occupée par les Allemands et
partiellement détruite)
Je désire contacter le propriétaire
Vers d’autres témoignages de guerre 14/18