Carnet de guerre du Caporal POLY Emile

Carnet de guerre du caporal Poly Emile Alfred

Service militaire du 11/10/1911 au 8/11/1913 à la 1ère section d'infirmiers à Lille.

Nommé caporal le 11/10/1912

Il a été mobilisé le 4 aout 1914 et affecté à la 1ère section d'infirmiers au grade de caporal.

Passé à la 18ème section d'infirmiers le 3/9/1915

Passé à la 4ème section d'infirmiers le 1/9/1916

Passé au 128ème régiment d'infanterie le 2/7/1917

Passé au 87éme  régiment d'infanterie le 13/10/1917

 

 

« Mon grand père était de la classe 1910 et s'appelait Poly Emile Alfred. Il était né le 13/12/1890 à Longfossé (Pas de Calais).

J'ai connu mon grand père jusqu'à environ mes 16 ans.

Il y a sur le carnet beaucoup de nom de famille. En bas de page, j'ai rajouté les noms qu'il a marqué et qui sont accompagnés de quelques détails.

Lorsque je ne suis pas sur de l'orthographe, j'ai mis un « ? » Et deux lorsque le mot est manquant. »

 

Jean-Pierre, son petit fils, octobre 2011

 

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Mars 1917

Avril 1917

Mai 1917

Juin 1917

Juillet 1917

Août 1917

Septembre 1917

Octobre-décembre 1917

1918

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Février 1917

5 février:

Je vais chercher du tabac à Bizincourt.

6 février:

Je vais à Aulnoy.

7 février:

Je suis de jour je vais avec une dizaine d’hommes chercher du bois dans la forêt de Stainville.

8,9 février:

On se repose le soir du 9. On touche des vivres pour deux jours.

10 février:

On part de Savincourt à minuit pour aller embarquer à Longueville.

La nuit est belle mais il gèle excessivement fort.

Par place il y a une cinquantaine de centimètres de neige. Le pain gèle, il devient immangeable. Le vin est entièrement gelé dans nos bidons. Après avoir traversé plusieurs villages nous arrivons à la gare d’embarquement à 7 heures et on embarque à 11 heures dans des wagons à bestiaux.

On arrive à Dugny à 5 kilomètres de Verdun à 8 heures du soir.

Nous faisons une étape de 12 kilomètres pour aller jusqu’à Génicourt où on arrive à minuit. On fait une halte.

11 février:

On repart à 4 heures du matin sans avoir mangé ni bu depuis la veille pour aller prendre les postes après avoir fait 10 kilomètres on arrive au poste du Luxembourg installé au milieu d’un bois.

12 février:

On consolide les gourbis, je vais reconnaitre les postes du Bois Joli et de Calonne.

13 février:

Je vais avec une corvée porter la soupe au poste d’Hédivaux.

14 février:

J’assure le service au poste du Luxembourg.

15 février:

Je vais mener des hommes de renfort aux postes de Calonne et du Bois joli.

16 février:

Relève du Poste des Eparges.

Caporal POLY, Cappela, Malson, Leroyer, Guenas, Carré, Mament, Beauvais, Barret.

 

La température est devenue plus douce avec le dégel et ça semble bon de manger du pain qui n’est pas gelé.

18 février:

On touche le prêt, je joue à la manille au poste.

19 février:

Le soir, je vais au ravitaillement sur la route du Menil-aux-Eparges.

20 février:

Nous sommes relevés des Eparges et nous rentrons au poste du Luxembourg pour la soupe du matin.

21 février:

Je porte un pli à l’officier d’un parc du génie.

22 février:

Je vais reconnaitre le poste du Mesnil.

23 février:

Je touche une partie de mes indemnités de convalescence et je me prépare pour partir demain aux Eparges.

24 février:

Je remonte pour la seconde fois au poste des Eparges avec l’équipe de brancardiers suivants:

Moreau, Lemarchand, Laubouillat, Geslin, Merle, Raynaud.

A peine arrivés, nous avons une alerte, on croit que l’ennemi va nous envoyer des gaz asphyxiants.

Le soir, je vais chercher avec quatre hommes notre ravitaillement sur la route du Mesnil-aux-Eparges.

25 février:

Je suis au repos toute la journée.

26 février:

A deux heures du matin, je suis réveillé par une sentinelle, il y a encore une nouvelle alerte contre les gaz asphyxiants.

On attend un bruit de ferraille du côté des boches, qui nous les fait prévoir un peu partout. On entend sonner les clairons.

28 février:

On est relevé à 9 heures du matin.

Des obus tombent près de nous en masse en sortant du boyau d’Hédevaux. Un de nous est blessé mortellement. C’est une chance inouïe que je n’y sois pas resté aussi.

Nous rentrons au poste du Luxembourg pour la soupe.

Dans la soirée, les boches nous envoient des gaz, nous avons été avertis à temps, et nous n’avons pas de blessé.

Mars 1917

1 mars:

On m’annonce mon départ en permission et je pars à quatre heures au dépôt de Génicourt où j’arrive à 5 heures du matin pour prendre ma permission.

2 mars:

Je pars avec 6 autres permissionnaires à 4 heures du matin pour prendre le train à Souilly à 8 heures jusqu’à Revigny gare régulatrice. Je rembarque à 4 heures 59 jusqu’à Culmont-Chalindrey où j’arrive à minuit.

3 mars:

Je couche dans la salle d’attente en attendant l’heure de mon train à 6 heures du matin qui m’amène à Vitrey à 7 heures. Je déjeune à l’hôtel de la gare et j’en repars à 8 heures 30 pour Bourbonne-les-Bains où je passe ma permission.

 

12 mars:

Je prends le train à 5 heures à Bourbonne-les-Bains pour retourner au front. Je passe la nuit dans le train et dans les gares de Vitrey et de Chaumont.

13 mars:

J’arrive à 8 heures du matin à Saint-Dizier. Je mange en ville et je m’y promène toute la journée.

A 8 heures et demie, je reprends le train pour la direction de Verdun.

14 mars:

Je descends à Dugny et j’arrive à Génicourt à midi en passant par Ancemont et Dieue.

Le soir, je vais me promener au bord du canal de la Meuse.

15 mars:

Je suis de repos à Génicourt.

16 mars:

Je monte à la ferme d’Ablonville remplacer le caporal Delmas qui monte au poste de secours du Luxembourg. Je l’accompagne jusque là et je rapporte en même temps une musette à pansements que j’avais laissé pour partir en permission.

Les trois hommes qui sont avec moi au poste sont: Cottin, Fouquet, Arnoldt.

17 mars:

Cottin qui fait la cuisine m’apporte le café au lit, je reste couché jusqu’à 8 heures, ensuite, j’écris.

Les hommes nettoient un peu les alentours des gourbis.

A midi deux copains du Poste du Luxembourg, le sergent Martin et le caporal Delmas viennent me voir et repartent avec le ravitaillement.

18 mars:

Je copie un carnet de chansons; Après déjeuner, je vais me promener dans les bois d’Ablonville.

19 mars:

On apprend avec joie la prise de Bapaume. Je mène une vie d’oisiveté complète.

Le cuisinier m’apporte le café au lit et je ne me lève qu’à 8 heures du matin. Je vais faire une promenade dans les bois en attendant la soupe, et je mène la même vie tantôt le soir j’écris ou je lis en attendant de me mettre au plumard.

20 mars:

Je ne sors pas de mon gourbi. Je dors, mange, lis, c’est mes seules occupations de la journée. Le soir on fait du vin chaud.

21 mars:

Rien ne vient changer mon genre de vie. Je ne reçois pas de courriers et cela contribue à me donner un peu le cafard.

22 mars:

Le matin, un tank arrive à passer les lignes et oblige à descendre une saucisse à Génicourt. Quelques instants après, nous sommes violemment bombardés. Deux de mes hommes partent en permission et sont remplacés par deux qui reviennent, ce sont: Geslain, Malsou.

Le soir je joue aux cartes.

23 mars:

Dans la matinée, je vais en promenade dans les bois de Mouilly et de Rupt. Après déjeuner, je vais voir un copain au poste téléphonique du Luxembourg.

24 mars:

J’assiste à un combat terrifiant d’aéros.

Quatre appareils Français rentrant de bombarder des positions Allemandes sont attaqués par deux avions boches, après s’être mitraillés pendant quelques instants deux de nos appareils sont descendus, l’un dans le ravin de Rupt.

Les deux aviateurs étaient tués dans l’appareil. Celui ci s’est brisé contre un rocher, et le second est allé s’échouer un peu plus loin.

Dans l’après midi la fanfare du 56ème Bataillon de chasseurs à pied, fait un concert en arrière de nos lignes et en même temps les boches envoient quelques obus.

25 mars:

Promenade dans les bois.

Visite de deux copains.

Villain du 53ème rég inf et Perrin du GB2. Dans la soirée visite du poste par le major Taulière.

26 mars:

Une vraie journée d’hiver, il tombe de la neige toute la journée. Je couds des galons à ma vareuse et je fais quelques lettres.

Le soir je joue à la manille.

27 mars:

On se réveille avec 10 centimètres de neige parterre, on nettoie et pour finir de passer la journée. Je lis un volume d’Alphonse Daudet.

28 mars:

Dans la matinée, j’assiste à un combat d’aéros qui tourne à l’avantage des nôtres.

Un appareil Allemand tombe en arrière de nos lignes entre Verdun et Les Eparges. On apprend par le rapport, la mort du brancardier Devance à l’hôpital de Revigny.

Les généraux Nivelle et Pétain visitent notre secteur.

29 mars:

Je fais l’inventaire de tout le matériel qui se trouve au poste pour l’envoyer au bureau.

Pour la 1 ère fois depuis les attaques de Champagne, je vois arriver quelques détachements de cavalerie vers les premières lignes. Des bruits courent qu’il va y avoir attaque aux Eparges.

Le brancardier Blin vient en renfort au poste d’ambulancier.

30 mars:

J’écris quelques lettres et je passe ma journée à lire. Le mauvais temps continue et la pluie inonde le gourbi. Aussi toute la journée on patauge.

31 mars:

Mêmes occupations, même temps.

Avril 1917

1er avril:

C’est le dimanche des Rameaux.

Mauvaise journée à tous points de vue. Tristes spectacles à voir. Au point de vue moral: état très mauvais. Avec le ravitaillement, on touche le prêt que je paie aux hommes du poste.

2 avril:

Encore de la neige, amenant avec elle le cafard.

A Rupt on enterre des soldats du 53ème d’infanterie ainsi qu’un officier tombé dans la nuit du 31. On les transporte au cimetière sur des prolonges d’artillerie. Le général Bordeaux y assiste et prononce un discours.

Le major Teulière vient en compagnie de l’adjudant Morisson passait l’inspection du poste. Il est satisfait et me fait des félicitations pour sa bonne tenue.

3 avril:

Un copain Bousquet du poste de Rupt meurt subitement d’une embolie. Après déjeuner, je vais avec Blind, au poste du Luxembourg.

Le médecin divisionnaire vient visiter le poste d’Amblonville dans la soirée.

4 avril:

Le caporal Delmas vient déjeuner avec nous.

Il repart avec le ravitaillement des Eparges. Nous faisons une cotisation pour acheter une couronne à un de nos camarades mort au champ d’honneur.

5 avril:

Nous apprenons la déclaration de guerre des Etats Unis à l’Allemagne sur le petit Parisien que j’arrive à me procure tous les jours.

Je commence à lire le feuilleton de Jules Marie (Elles n’oublient pas).

6 avril:

Je plante des sapins en face des gourbis; Le soir je vais au cimetière de Mouilly.

7 avril:

Le matin, inspection du médecin inspecteur du quatrième corps. Les boches font sauter 6 mines à la butte des Eparges et nous tuent 80 soldats du 53ème dont un capitaine.

8 avril, dimanche de Pâques:

Cottin qui fait partie de mon équipe descend au poste de Rupt.

9 avril:

Le coiffeur s’amène le soir au poste, on joue à la manille.

10 avril:

Un camarade Pascal Moreau vient me rendre visite. Avec lui je vais voir son copain au poste téléphonique du 120ème régiment.

11 avril:

Je lave mon linge et je bouquine.

12 avril:

Je bouquine toute la journée, le soir je vais au cimetière de Rupt.

13 avril:

Malsou est rappelé à Génicourt. Blin le remplace pour faire la cuisine au poste.

14 avril:

Les brancardiers du 120ème qui cantonnaient près de nous, s’en vont avec leur régiment en arrière.

15 avril:

Le major Teulière accompagné du dentiste Sarrazin, viennent visiter le poste, et me font des félicitations pour sa bonne tenue. Le soir Martin et Barret du poste de Rupt viennent me voir.

16 avril:

Je vais à la coopérative de Mouilly.

17, 18 avril:

Je bouquine toute la journée.

19 avril:

Le soir je vais à Rupt avec Blin.

20 avril:

je ramasse du bois sec dans le bois Le Soff ?

21 avril:

Je lave mon linge, le soir je vais à Rupt.

22 avril:

Je vais aux carrières de Mouilly, le soir à Rupt.

23 avril:

Je fais ma lessive. Le perruquier Hentzien vient au poste et mange avec nous.

24 avril:

Je reçois un mandat de ma mère.

25 avril:

Corvée de bois pour la cuisine.

26 avril:

Je fais visiter le poste au médecin chef du 53e territoriale.

27, 28 avril:

Je vais au camp de La Fontaine Bénite.

29 avril:

Fait un temps splendide. Moral très mauvais.

Pas de courrier.

30 avril:

Inspections des majors Routier et Teulière.

A deux heures, je suis relevé par le caporal Guyard.

Le soir je vais au poste de Menil avec deux hommes Marzin et Secrétin, au carrefour de la route des Eparges  nous sommes violemment bombardés.

Mai 1917

1 mai:

Je suis de repos au poste du Luxembourg.

La nuit un bombardement violent nous oblige à finir nos baraquements.

2 mai:

Le soir je vais avec Secrétin et Cottin au poste du Menil.

3 mai:

A quatre heures du matin, je pars avec l’équipe suivante au poste d’Hédevaux

Houssin?, Bellanger, Secrétain, Cottin, Mazin, Geslain, Cornet.

4, 5, 6 mai:

Au poste.

7 mai:

Je rentre au Luxembourg. Le soir je vais conduire dans une auto sanitaire à Génicourt le brancardier Gabillard blessé grièvement au poste de Calonne.

8 mai:

Le soir à 10 heures je vais au poste du Menil avec Bellanger et secrétain.

9 mai:

J’ai une violente migraine et je reste couché toute la journée.

10 mai:

Visite au poste par une mission Américaine accompagnée du Directeur du service de santé.

A ma migraine, s’ajoute un violent mal de dent.

11 mai:

Je monte au poste du Menil avec Arnoldt et Houssin. Je suis malade comme un chien et pour comble de guigne nous avons des blessés toute la nuit.

12 mai:

Le soir, bombardement de notre cantonnement, nous allons nous réfugier dans un gourbi.

13 mai:

Une chaleur accablante continue, je suis de repos au Luxembourg.

14 mai:

Je fais des corvées.

Je vais me promener à cheval.

15 mai:

Je me repose toute la journée.

17 mai:

Je cueille un bouquet de muguet et je l’envoie à Bourbonne-les-Bains. On touche la haute paye, de même que le rappel depuis le 1 avril.

18 mai:

Le soir je monte au poste du Ménil avec Carré et Yonet ?.

19 mai:

Nous partons au poste d’Hédevaux.

J’ai les deux équipes de brancardiers suivants

Gonet, Carré, Lemarchand, mallé, Geslin, Cottin, Pineau, Roulin.

Le soir je vais conduire le pharmacien auxiliaire Benaque aux Eparges et à Mongirmont.

20 mai:

Je vais à Trésauvaux (Meuse) avec Mr Péres médecin auxiliaire.

21 mai:

Il fait un orage épouvantable.

Je rentre couvert de boue et entièrement trempé.

22 mai:

J’attends le médecin auxiliaire au carrefour du Ménil aux Eparges jusqu’à 2 heures du matin.

23 mai:

Je suis relevé par le caporal Géry. Je rentre au Luxembourg à 7 heures du matin.

24 mai:

Je fais ma lessive. Le matin on fait une collecte pour acheter une couronne à un camarade tué à Calonne. Le soir je vais au poste du Ménil avec les brancardiers Geslin et Cottin.

25 mai:

Je vais au poste du bois Joli remplacer le pharmacien auxiliaire Mr Mousson.

26 mai:

J’évacue des blessés et j’arrange des parterres.

27 mai Pencôte:

Visite du Major Teulière et Mousson.

28 Mai:

Je vais au Luxembourg.

29 mai:

Je commence à apprendre l’anglais.

30 mai:

J’assure le service du poste. Nous apprenons que Mr Routier médecin chef actuel du groupe, est remplacé par Mr Bertollet médecin chef du 108ème territorial.

31 mai:

Je vais à Calonne chercher des intoxiqués par les gaz.

Juin 1917

1 juin:

Je vais au PC Bruxelles voir la cloche.

2 juin:

Visite du nouveau médecin chef avec le médecin divisionnaire. Je vais en bécane porter un message.

On me demande mon adresse pour partir en perm.

Le 142e fait un coup de main, je reçois des blessés toute la nuit. (*)

(*) C'est exact.

Vers 21h20, 2 groupes de soldats abordent la tranchée allemande de première évacuée par l'ennemi, suite à un bombardement. Ils rencontrent une résistance énergique des grenadiers ennemis. Ne pouvant progresser, ils se replient. Dans cette affaire ils perdent 2 tués, 1 disparu et 13 blessés.

 

3 juin:

J’assure le service du poste.

4 juin:

Visite du médecin chef et du major Teulière. Le soir je vais au Luxembourg et à Bernatan.

5 juin:

Je suis remplacé à Marengo, par le pharmacien Berragh.

Le soir je vais au poste du Mesnil.

6 juin:

Je me repose au Luxembourg.

Le soir je descends à Génicourt avec l’auto des anglais.

7,8 juin:

Je vais au poste de Bernatan  ensuite au Menil et à Heauvaux, ensuite avec les équipes suivantes:

Fréner, gonet, Chardon, Gouzenow (?), Terprault (?), Brissel, Belange, Arnoult.

9 juin:

J’assure le service du poste.

10 juin:

Je vais au PC ravin chercher des cocardes.

Le soir je descends au Luxembourg pour partir en permission.

11, 12 juin:

Je descends par l’auto sanitaire jusqu’à Génicourt.

Le soir, je vais prendre le train à Souilly. Je monte dans un train sanitaire qui m’amène à Revigny à 7 heures du matin juste à temps pour prendre l’express de Paris.

13 juin dimanche:

Je passe les 3/4 de la nuit à la gare de Creil et j’arrive à Hesdigneul à 20 heures; Je rentre en permission à Longfossé (*) jusqu’au 18 juin et je vais ensuite à Bourbonne-les-Bains.

Je passe la nuit du 19 au 20 juin à Dijon; J’arrive à Bourbonne le 21 et j’en repars le 25.

Je dine dans un restaurant à Voise et à 4 heures je prends le train Belfort-Dijon qui m’amène à Chaumont.

A 6 heures je reprends le train à 8 heures et j’arrive à Revigny.

(*) Longfossé est un village de Pas-de-Calais (ouest de Boulogne-sur-Mer)

26 juin:

J’embarque à 2 heures pour descendre à Gondrecourt dans la Meuse à 6 heures. Je vais à Delouze où j’arrive à 10 heures.

Je fais la bombe pour noyer cafard.

27 juin:

Je cafarde toute la journée.

28 juin:

On part à Delouze à 5 heures. On passe à Hoplaincourt, Boney, Mandres et on cantonne à Bures.

29 juin:

On part à 4 heures. On passe à Montiers-sur-Saux à Paroy et on arrive à Osne-le-Val où on cantonne. Je couche dans un lit.

30 juin:

Nous partons à 7 heures D’Osne-le-Val. Nous passons par Le Val d’Osne, Curel, Chatron, Rupt et Maizières.

Juillet 1917

1 juillet dimanche:

Je pars de Maizières le matin à 9 heures pour aller au camp d’instruction de Cousances-aux-Forges. Je passe à Rochecourt/Marne. Je déjeune avec des camarades à Chevillon.

Je prends le train de 2 heures 28. Je passe la nuit à Saint Dizier.

Pour descendre à Ancerville, on passe à Eurville à Chamouillet et on passe à Eurville, Chamouillet et on déjeune à Cousanges-aux-Forges.

Après on se rend au 9ème bataillon du 128e cantonné à Aulnoyes.

Je suis versé à la 33ème compagnie.

3 juillet:

Je vais à la visite d’incorporation. Je touche effets et armes et je vais à l’exercice.

4 juillet:

Exercice toute la journée.

5 juillet:

Je vais à la visite, car je ne peux plus faire le maniement du fusil.

Le major me présente à la visite du médecin chef qui lui me propose devant une commission médical. Je suis appelé pour travailler au bureau de l’officier de compagnie.

6, 7, 8,9 juillet:

Je travaille au bureau de la compagnie.

10 juillet:

Départ de renfort pour le 367ème RI. Je veille jusqu’à minuit.

13 juillet:

Je vais en bécane à St-Dizier faire des courses pour la compagnie. Je rencontre le médecin Larue, le chirurgien de l’ambulance 1/98 qui m’a opéré en 1915.

14 juillet:

Banquet et bal.

15 juillet dimanche:

Je vais me promener sur la route de Savonnières.

16 juillet:

Je vais aux douches.

17 juillet:

On apprend la nomination du lieutenant Le Leurch commandant la 33ème compagnie au grade de capitaine.

Je vais lui acheter un képi à St Dizier.

19 juillet:

Je fais des courses en vélo toute la journée.

20 juillet:

Départ d’un renfort pour le 41ème RI.

21 juillet:

Je vais faire une promenade en vélo à Lavincourt et à Savonnières.

22 juillet:

Je suis de garde toute la journée au bureau de la Cie.

23 juillet:

Je vais faire des courses à St Dizier.

24 juillet:

Le soir, je vais visiter les carrières de marbre de Savonnières-en-Perthois.

26 juillet:

Je passe encore une visite pour mon conseil de réforme.

28 juillet:

Départ d’un renfort pour le 272ème Rég d’inf.

Très mauvais jour, l’oisiveté me colle le cafard.

29 juillet dimanche:

Baignade et promenade à Lavincourt avec Barnambo.

Août 1917

3 aout:

Je suis de garde, mauvais jour sous tous les rapports.

4 aout:

Je vais à Coursancelles et Lavincourt. Le soir je joue au banco.

8 aout:

Je vais à la visite du major Thibaut.

9 aout:

Je téléphone au bureau du 87ème d’inf.

11 aout:

Je vais à St Dizier faire des courses.

12 aout dimanche:

Je sors avec Coulon, Chazel et Barnambo.

13 aout:

Je vais à St Dizier le matin, j’y oublie mon porte monnaie et je suis obligé d’y retourner le soir.

16 aout:

J’écris au Président de l’œuvre mobilisés des usines Renault.

17 aout:

Je vais à Lavincourt.

18 aout:

Je pars à St Dizier passer la commission de réforme.

19 aout dimanche:

Je  passe la journée à Brunswick dans l’hôpital en attendant la visite.

20 aout:

Je suis versé au service auxiliaire. Je rentre à Aulnois le soir.

21 aout:

Je reprends le service de bureau.

Je reçois un mandat de 10 francs de la maison Renault.

22 aout:

Je vais à Cousances faire des courses avec le lieutenant Berge. Mauvaise journée.(en réalité souligné plusieurs fois).

24 aout:

Je vais au bureau du groupe à Cousances.

Mauvaise journée sur toute la ligne. (souligné plusieurs fois!)

25 aout:

Je me réveille avec la figure enflée. Je vais à la visite.

Mauvais jour.

26 aout dimanche:

Mon mal de dents se calme.

27 aout:

Ça va de mieux en mieux

28 aout:

Je vais au dentiste à Cousances avec Giry.

Le soir on dine en ville.

31 aout:

J’envoie un petit colis à Bourbonne-les-Bains.

Septembre 1917

2 septembre dimanche:

Je prends la garde au bureau.

3 septembre:

Je soupe en ville, ma permission est signée;

5 septembre:

Je pars en permission, je vais embarquer à Anceville.

6 septembre.

Je passe la journée à Paris avec Leclerc. Le soir je vois Desnes.

11 septembre:

Je passe la journée à Paris, je reprends le train à 4 heures à la gare de l’Est pour Bourbonne-les-Bains.

17 septembre:

Je reprends le train à 5 heures.

18 septembre:

J’arrive à Ancerville à 8 heures.

19 septembre:

Je cafarde et j’attends mon ordre de départ pour le dépôt d’auxiliaire de Branvilliers.

Le soir je vais en bécane à Eurville avec Coulon.

20 septembre:

Je me rends à Branvilliers en passant par Savonnières, Juvigny-en-Perthois, le soir je pars pour Chamouilley où je suis affecté à l’école d’armée capitaine Delabare, service ordinaire.

21 septembre:

Je fais l’installation d’une cuisine.

22 septembre:

Je reçois 30 francs de Désiré. Je vais en bicyclette à Cousances.

23 septembre dimanche:

Je continue l’installation de la cuisine, je vais plusieurs fois à Rocher-sur-Marne.

Mardi:

Je vais à Aulnois.

Mercredi:

Je touche les primes d’alimentation. Je fais des achats à Eurville.

Octobre-décembre 1917:

Je continue à aller à Eurville tous les matins porter le courrier, faire des achats et la liaison avec le 87ème. Je vais passer la journée à Bourbonne-les-Bains.

14 octobre:

Je vais passer la journée à Bourbonne-les-Bains.

20 novembre.

Je repasse devant le conseil de réforme et suis repris service armée.

25 novembre:

Je suis réinstallé avec mon grade de sous-officier et je fais fonction de sergent major à l'école de la 5ème armée.

18 décembre:

Je suis remplacé à l'école d'armée et affecté au 9ème bataillon du 128ème RI

20 décembre:

Je rejoins le régiment à Souilly.

25 décembre.

Triste Noël, nous avons du champagne et une angine.

27 décembre:

Nous montons en ligne, mais nous sommes pris par un bombardement, plusieurs camarades sont tués dont le capitaine qui commande la compagnie.

28,29 décembre:

Nous cantonnons à ?? derrière le talus du chemin de fer.

Année 1918

Après avoir passé 16 jours à Douaumont nous sommes dirigés sur Les Eparges avec le 410e RI nous occupons la tranchée de Calonne.

C'est la période des coups de mains.

3 février:

Avec le sous lieutenant Pierrel, je suis désigné avec le caporal Fargeau et 6 hommes, Berthier, Blondeau, le?nf,Fasquelle, Fourner, Capella, Rivoire, pour prendre des renseignements dans la tranchée en face à 80 mètres.

Nous devons sortir à 10 heures précises. Après un bombardement qui dure 10 minutes, nous partons à l'assaut, mais nous fîmes pris par le tir des mitrailleuses et nous restâmes plus d'une heure dans des trous d'obus.

Au cours d'une accalmie, nous rejoignons notre point de départ sans avoir rempli notre mission.

4, 5 février:

Bombardement intense, le ravitaillement n'est pas arrivé, nous avons mangé nos vivres de réserve. Le moral est très mauvais.

1 février:

Nous touchons une grosse ration de gniole, nous devinons ce qui va se passer.

Une compagnie du 7ème colonial, vient prendre position à nos côtés dans la nuit, pendant que les crapouillots et nos 75 bombardent les tranchées d'en face.

Nous réparons les boyaux complètement écrasés.

Il pleut à torrent et sommes trempés jusqu'aux os.

Nous n'avons plus rien d'humain et sommes décidés à nous faire tuer sur place.

16 février:

Dans la nuit du 16, nous apprenons qu'une section du 7ème colonial a fait 3 prisonniers boches, mais qu'elle a laissé 12 hommes sur le terrain.

17 février:

Le bombardement continue de toute part, malgré cela nous avons pu être ravitaillé en pain et en vin. Nous sommes couverts de boue.

Si la mort venait, ce serait une vraie délivrance, car nous ne savons pas quand nous pourrons sortir de cet enfer.

22 février:

Toute la semaine nous avons subi un bombardement effroyable. Le commandant nous dit que les allemands attaquent furieusement Douaumont et que coute que coute nous devons être renseigné sur l'effectif des allemands qui sont en face de nous.

25 février:

C'est ma compagnie qui doit dégager à la grenade un poste allemand qui a été repéré à 50 mètres de nous. Nous vidons gniole et reste de pinard et à minuit nous sautons le parapet. Avec le caporal Fargeau, nous atteignons l'objectif désigné., 4 boches jouant aux cartes, nous en tuons deux d'une grenade, les deux autres se rendent aussitôt.

Nous les ramenons en vitesse, car les boches alertés, dirigent leurs tirs aussitôt sur nous.

26 février:

Après félicitations du commandant héliene ? Et promesse de citation, nous restons deux jours au poste de secours, ce qui nous permet de faire un peu de toilette.

1 mars:

Quand nous retrouvons notre compagnie, nous apprenons que nous sommes relevé par 1e bataillon chasseur à pied.

Le soir nous descendons à 8 kilomètres en arrière de Génicourt.

Le bombardement y est moins fort. Nous couchons dans des abris fait dans le ravin et touchons des habits neufs.

14 mars:

Nous allons cantonné sur la route de St Mihiel. Les allemands bombardent sans cesse le canal qui longe la route.

15 mars:

Des camions nous prennent et nous conduisent à Souilly où nous restons deux jours. Nous partons ensuite à pied jusqu'aux abords de Verdun.

21 mars:

Nous voilà à Douaumont et aussitôt engagés.

Après 24 heures la situation devient intenable. Une nuit entière je reste dans un trou de marmite. Les obus tombent de toute part. Nous n'avons plus de liaison avec le PC. Je suis avec des éléments du  43ème.

Partout des cadavres et des blessés. Nous ne savons pas par quel miracle nous sommes encore vivants.

25 mars:

Légère accalmie, nous sommes retirés et dirigés sur Bugny (Doubs). 280 hommes et 21 officiers sont manquants. Nous touchons double ration de viande et de vin.

1 avril:

Par ordre du Général Pétain, les permissions sont supprimées.

3 avril:

On descends sur Mérigny ou nous restons 12 jours.

16 avril:

Il nous est remis des habits et des vivres de réserve et le lendemain, après avoir reçu des renforts territoriaux, nous reprenons la route de Verdun où il va falloir rester jusqu'au 20 mai. Les permissions sont rétablies en faveur des soldats mariés.

13 juin:

Après quinze jours de repos vers Etain, nous sommes dirigés vers la tranchée de Calonne. Blessé par éclats d'obus au point X au cours d'une attaque au nord de St Mihiel.

Je suis évacué sur Château-Thierry avec l'ambulance 1/38.

7 juillet:

Je reçois la croix de guerre avec citation à l'armée signé Pétain. Je n'en suis pas plus fier et décide de ne pas la porter, étant donné que je ne la mérite pas plus que ceux qui étaient avec moi.

20 juillet:

Je retrouve ma division en Champagne. Versé au 7ème colonial, je suis blessé à la main et évacué sur St Dizier où je reste jusqu'à l'armistice.

Versé dans le service auxiliaire, je conserve le grade de caporal.

 

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Des noms apparaissent à la fin du carnet :

2ème Section:

Guemas joseph, Maumausseau, Rousseau, Vérot (rappelé le 1 mars 17, serrurier), Leroyer (parti dans une autre division 3 avril 1917), Goirout, Carré, Duflos

 

Voici d'autres noms:

-Charles Adrian maréchal-des-Logis chef chef 121è art lourde

-Charles Dumont 40 art de cavalerie 12è batterie

-Louis Poly a/c 8è génie Cie télégraphique d'armée SP 178

-Mme Fournier chez Mr Henocque 8 rue Despinas à Creil

-Dufour Paul 165 reg pionnier secteur postal 129

-Bourgois Peloton spécial d'instr. des gradés SP 188

 

Escouades d'auxiliaires:

-Comord, Vialle employés jardin

-Le dû, Grissez, Fauquey, ordonnance

-Le Bars cordonnier

-Dal coiffeur

-Lerat, Courgeon, Labedan, menuisiers

-Cahoret?, Ruin, Auttret, Triat,

-Loche tailleur

-Aubry, Coulon, secrétaires

-Maurice Fournier 112è régiment d'infanterie 35ème Cie 9ème bataillon SP 201

-Auguste Fasquel 72è inf 9 Cie SP 78

-Gaston Boucheron Cdt le groupement chinois des usines Jacob Holtzer 

-Berlingues S/ lieutenant service industriel aéronautique 280 BD ST Germain Paris

-G Koenig caporal SD 23 division SP 90

 

Blessures:

31/12/1914 Fièvre typhoïde

1/1/1915 au 24/1/1915 hôpital de Barzy

28/1/1915 au 21/2/1915 hôpital complémentaire n° 20

22/2/1915 au 23/2/1915 dépôt de convalescence de Foix.

13/12/1915 Bois de Longueval.

27/11/1916 Évacué par ambulance 13/17

13/6/1918 Évacué par ambulance 1/38 hôpital de Château-Thierry

 

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