Quelques documents officiels
J’ai retrouvé des écrits officiels sur les mutineries, au gré de mes lectures des Journaux des Marches et Opérations de différentes unités et des carnets de campagne (ou carnet de guerre) des soldats.
Dés qu’un fait de ce type était inscrit sur le Journal d’un régiment, j’ai cherché dans toutes les unités (artillerie, territoriale, génie..), qui se trouvaient dans le même secteur.
J’ai
« fouillé » dans ces JMO des régiments, des brigades d’infanterie,
des divisions et corps d’armée.
Les
carnets de guerre !!
Témoignages réels de la vie des soldats.
Parmi la centaine de carnets ou de correspondance publiés sur mon site ( >>> ici <<< ), quelques uns décrivent des mutineries
Je
ne veux pas faire une étude sur les mutineries de 1917 (leur causes, leurs
conséquences,…), des historiens très calés l’ont effectués (Guy PEDRONCINNI,
Denis ROLLAND, André LOEZ., John WILLIAMS…)
Je
suis loin d’être à la hauteur de ces historiens.
Mais avec la mise en ligne des journaux de marches des unités, il est beaucoup plus rapide de « fouiner » dans ces archives, qu’à leur époque.
« …Les mutins, une centaine,
refusent de partir, parcourent les rues de la localité en chantant
l’Internationale et tirent des coups de feu en l’air. Malgré ses efforts, le
colonel Decherf, bousculé, ne peut s’opposer au mouvement qui menace de s’étendre.
Quelques officiers sont frappés… »
Les graves mutineries
du 129e régiment d’infanterie et des régiments voisins
«…Toutefois à la suite d’incidents
contraires à la discipline survenus au 74e RI ; le bataillon SHAFFER du
74e RI ne monte pas aux tranchées, dans la nuit du 6 au 7 juin. De même, la
valeur de 2 compagnies du 274e restent aux
cantonnements… »
Plus de 600
mutins au 370e RI…
« Une grande partie des 1ère et
19e Cie enlèvent 2 mitrailleuses et 4 voiturettes de la 2e compagnie de
mitrailleuses et descendent de la ferme de Riverseau-sur-Coeuvres,
pour entraîner le reste du régiment. Des officiers essayent vainement de les
arrêter, le colonel n’est pas écouté. »
Le 3e bataillon entier du 66e régiment
d’infanterie se mutine le 19 mai.
Il a reçu l’ordre le 19 mai de relever
le 2e bataillon du 77e RI dans la nuit du 20. Les hommes refusent d’abord de se
rassembler et se dispersent.
« 22 juin : Service en
conseil de guerre et transfèrements. Saisie de 28 exemplaires d’un journal
interdit par la censure.
Le nombre de condamnés à mort depuis le
2 juin s’élève à 6 ; ils sont séparés des autres détenus et font l’objet
d’une surveillance spéciale… »
Dans la nuit
du 2 au 3, une émeute éclate au 70e bataillon.
« La 7e compagnie qui s’est mutinée essaye
d’entrainer le reste du bataillon sans y parvenir. A 2 heures les émeutiers se
dispersent d’eux-mêmes et rentrent se coucher dans leur cantonnement.
Au matin, on compte trois
blessés dont 2 par balle. Prés de 400 coups de feu ont été tirés par les
émeutiers. »
JMO du 23 juin 1917 :
« Au cours de cette même
période, la prévôté est entièrement employée à assurer l’ordre dans des
circonstances particulièrement douloureuses.
Il convient de n’entrouvrir
qu’un coin du voile volontairement laissé sur cette période et de ne retenir
d’elle que la satisfaction d’avoir vu les gendarmes résister sans une seule
plainte à un surmenage des plus intense. »
JMO du 23 juin 1917 :
« Le
soir du 6 juin, des événements
regrettables se produisent au D.D. (dépôt divisionnaire) de la 14e
division qui occuper avec le 42e le camp de Ville-en-Tardenois. »
« Des
militaires se livrent après 21 heures à une manifestation contre la
guerre ; des cris de « Vive la Paix ! » ; le chant de
l’Internationale retentissent, un drapeau rouge est déployé. »
« Les
soldats du 42e (régiment actif et D.D.) restent généralement indifférents
devant ce spectacle, malgré les efforts tentés par les manifestants pour les
débaucher.
Vers 22
h, la manifestation tourne à la révolte ; les
rebelles, munis de fusils, pénètrent dans nos baraques, et tirant des coups de
feu, en chassent les occupants. »
« Cette brutale attitude transforme l’indifférence du
42e en indignation ; les compagnies se groupent hors du camp et lorsque
les manifestants descendent, drapeau rouge au vent, vers le village, ils
tombent sur un barrage de mitrailleurs. »
« Comme ils ne s’arrêtent pas à la première sommation,
l’ordre de tirer est donné ; mais au lieu de tirer en l’air, des hommes,
excédés par ces violences, tirent en plein sur la route, blessant quatre
rebelles, dont un très grièvement.
Mise à jour : juin. 2011
Vers les fraternisations
de Noël 1914 : Documents officiels, photos
Vers une centaine
de carnets de poilus
Retour accueil Retour page précédente