Mutineries de 1917

La 36e division d’infanterie

Les documents officiels

 

Les mutineries de 1917 sont une série de mutineries qui ont eu lieu pendant la première guerre mondiale, en 1917.

Parmi elles, le 18e régiment d’infanterie est connu pour les mutineries massives qui l’ont affecté.

Ont-elles touché les autres unités de la division ? Ont-elles été retranscrites sur les JMO ? Comment sont-elles décrites ?

J’ai donc « fouillé » dans tous ces JMO de ces unités ; Voici ce que j’y ai déniché :

 

En avril 1917, la 36e division d’infanterie se positionnait dans l’Aisne (secteur de Craonne-plateau de Californie jusqu’au 8 mai, repos secteur Fère-en-Tardenois, puis retour même secteur début juin)

La 36e DI, début avril 1917, comprenait les 71e brigade (34e et 49e RI), 72e brigade (18e RI et 218e RI), 3 groupes du 14e régiment d’artillerie et 2 compagnies du 2e régiment de génie (Cies 18/2 et 18/52)

Elle appartenait au 18e corps d’armée (10ème armée)

 

A noter que mi-avril la 36e DI se transforme comme toutes les divisions à cette époque : les brigades disparaissent et les divisions passent à 3 régiments d’infanterie au lieu de 4.

Pour le cas de la 36e DI, elle passe à 3 régiments (18e, 34e, 49e) qui s’appellent désormais I.D. 36 (infanterie divisionnaire).

 

Le 218e RI est donc logiquement dissous et ses soldats intègrent pour la plupart les 3 autres régiments.

Le 218e RI n’est donc pas dissous à cause des mutineries internes qui se sont produites fin mai.

 

Mise à jour : déc. 2010

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Extrait du JMO de la 36e division d’infanterie :

Rien d’indiqué sur les mutineries entre le 15 mai et 15 juin

 

            

                        

Extrait du JMO de l’infanterie divisionnaire ID 36 (ex 71-72 brigades) :

Merci à Patrick, pour la recopie

 

27 mai

« En exécution de l’ordre 693/3, le 18ème R.I. devait embarquer en camion automobile le 27 mai à partir de 20h30 pour se rendre 2 bataillons et Etat-major à Beaurieux, 1 bataillon à Maizy.

A 19 heures, une émeute éclate à Villers-sur-Fère au bataillon Robert.

Les mutins, une centaine, refusent de partir, parcourent les rues de la localité en chantant l’Internationale et tirent des coups de feu en l’air. Malgré ses efforts, le colonel Decherf, bousculé, ne peut s’opposer au mouvement qui menace de s’étendre.

Quelques officiers sont frappés. L’exaction se localise fort heureusement, grâce aux mesures prises.

Le bataillon Nivaris embarque en ordre et au complet au point fixé (2 rue Sud de Fère) à 23h35. »

 

28 mai

« Le bataillon Masson embarque de même à partir de 1 heure à l’ouest de Villeneuve (sur-Fère).

La Compagnie hors rang, la compagnie de mitrailleurs du 2ème bataillon et la valeur de 2 compagnies du bataillon Robert embarquent au point fixé à partir de minuit.

Finalement 200 hommes manquent. Les mutins ont établi des barrages dans Villers (sur-Fère) pour empêcher leurs camarades de rejoindre le régiment.

Une centaine d’hommes gagnent au cours de la nuit Fère (en-Tardenois) et demandent à être embarqués pour Maizy. Ce qui est fait. Quelques petits paquets font de même.

 

A 2 heures arrive un détachement de gendarmerie commandé par le capitaine Chandèze.

Il reçoit l’ordre du colonel commandant l’Infanterie Divisionnaire de faire embarquer les récalcitrants restés à Villers (sur-Fère)

Le capitaine Chandèze parvient à faire fondre le noyau de mutins qui, vers 6 heures, réduit à une cinquantaine d’hommes, quittent Villers annonçant leur intention de s’embarquer en chemin de fer à la gare de Fère, mais adroitement travaillés par le capitaine Chandèze, ils finissent par demander, en cours de route, à être embarquer pour rejoindre le régiment (9 heures).

 

Il n’y eut au cours de ces incidents ni tués ni blessés.

Les causes de cette émeute sont multiples :

Troupe fatiguée par un gros effort dont elle n’était pas encore remise.

--Mauvaise influence des troupes xxxx (267ème R.I., 162ème R.I.) qui s’étaient mutinées.

--Régiment non amalgamé et non encadré (pertes, permissions), ne se connaissant pas, xxxx dans un secteur très dur, que des racontars ont peint extrêmement dur du fait de l’artillerie ennemie (le xx).

--Mauvaise humeur du fait de la parcimonie des récompenses en regard de l’effort fait et du fait de la réduction à 9% pour des permissions.

 

Les causes de toutes ces circonstances agissant sur des gens déprimés, a permis à quelques meneurs d’entraîner des caractères faibles, mais le bon fond reprenant le dessus,  l’ivresse et l’excitation tombent, les hommes ont pris peu à peu conscience de leur faute et sont rentrés dans le devoir. »

Extrait du JMO du 18e régiment d’infanterie :

Le JMO n’existe plus ( ?)

Extrait du JMO du 34e régiment d’infanterie :

Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 34e RI, bien que le JMO indique :

 

«  (…) le régiment embarque en auto pour Maizy, sans incident, (…) »

Extrait du JMO du 49e régiment d’infanterie :

Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 49e RI

Extrait du JMO du 18e corps d’armée :

27 mai

« Journée clame.

(…)

Le 18e RI est transporté en auto de Villers-la-Fère à Beaurieux-Maizy dans la nuit du 27 au 28.

Quelques incidents (…) »

 

Puis plus rien d’autre d’indiqué sur le JMO

 

 

 

Extrait du JMO du 162e régiment d’infanterie :

Le 162e RI fait parti de la 69e DI, qui est aussi au repos dans le même secteur que le 18e RI

Les faits ne sont pas directement relatés dans le journal du 162e RI, mais on y trouve :

 

 

21 mai 1917 :

« Le camp de Colonges-en-Tardenois où sont rassemblés les trois bataillons du 162e et un bataillon du 267e est mis en émoi par les bruits qui ont couru depuis quelques jours d’une suppression des permissions »

(…)

21 mai 1917 :

« Même effervescence que la veille »

 

 

 

 

Rien d’autre dans ce JMO

Extrait du JMO du 267e régiment d’infanterie :

Le 267e RI fait parti de la 69e DI, qui est aussi au repos dans le même secteur que le 18e RI.

Le 267e RI est nommé comme régiment mutin dans le JMO de l’ID 36.

Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 267e RI

Extrait du JMO du 151e régiment d’infanterie :

Le 151e RI fait aussi parti de la 69e DI.

Le 151e RI est aussi nommé comme régiment mutin dans le JMO de l’ID 36.

Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 151e RI

 

 

 

Vers les mutineries d’autres unités

Vers les fraternisations de Noël 1914

 

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