LE CHEMIN DES DAMES…….L’ARTOIS……..LA CHAMPAGNE
L'affaire du Chemin des Dames est dans toutes les
mémoires. C'est sans doute le théâtre d'un des drames les plus effroyables de
Une offensive française, lancée le
Héroïques, les unités engagées sur le champ de bataille, ainsi que sur les monts de Champagne tout proches, se rendirent compte qu'elles avaient été envoyées au casse-pipe et que la percée promise par le général Nivelle, successeur de Joffre à la tête des armées françaises, était irréalisable, en raison des défenses allemandes imprenables et de l'inaptitude des moyens techniques français.
Qui est responsable de ce carnage et de l'échec de cette offensive( qui ouvre les portes du Q G à Pétain) ?
Une commission d'enquête fut constituée par le
gouvernement pour examiner le cas des quatre généraux limogés : Nivelle,
Mangin, Micheler, Mazel. Mais les Poincaré, les Briand, qui avaient choisi
Nivelle, les Ribot, les Painlevé qui l'avaient laissé faire n'étaient-ils pas
aussi coupables ?
Le Chemin des Dames est situé sur une lanière du plateau
qui s'étire sur une vingtaine de kilomètres d'ouest en est. Elle constitue une
barrière naturelle qui domine les vallées de l'Ailette au nord de l'Aisne au
sud d'une centaine de mètres. Ses versants festonnés et abrupts sont percés par
les vastes galeries des anciennes carrières de pierre.
Cette crête, façonnée par la nature et les hommes, a gardé
les traces de l'Histoire, de Jules César au Général de Gaulle, en passant par
Jeanne d'Arc, les filles de Louis XV (les Dames du Chemin) et Napoléon. Mais ce
sont surtout les terribles combats de la Guerre 1914-1918 qui sont associés au
Chemin des Dames. Son site et ses carrières souterraines en font une véritable
forteresse devenue un des lieux les plus sanglants de la Grande Guerre en particulier lors de l'offensive
meurtrière du 16 avril 1917.
Jusqu'en 1917, le front est stable. Les unités allemandes transforment le Chemin des Dames en une véritable forteresse. C'est cette forteresse que les troupes françaises vont essayer de reprendre.
Pour tenter de percer le front, le général NIVELLE, commandant en chef des armées françaises du nord et du nord-est, lance une grande offensive le 16 avril 1917 sur l'ensemble du Chemin des Dames. Malgré une préparation d'artillerie très importante et l'engagement des premiers chars d'assaut français à Berry-au-Bac, cette opération est un échec coûteux.
Le général NIVELLE s'obstine à une relance les 4 et 5 mai 1917. Au prix de pertes considérables, les troupes françaises reprennent Craonne et le plateau de Californie.
Les poilus français avaient placé beaucoup d'espoir dans
cette offensive qui devait constituer un tournant décisif dans le déroulement
de cette guerre. La réalité de son échec et trois ans au front eurent raison de
leur moral.
Nous allons voir donc cela en détail
Je possède le guide Michelin de 1920 « guide illustré des Champs
de bataille : Le Chemin des Dames », Si vous êtes intéressé par cet
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Choix
des chefs.
Le général Nivelle commença sans tarder cette préparation.
Il lui fallait des exécutants. Une masse de manœuvre importante devait être
rassemblée, qui comprendrait plusieurs Corps d'Armée. Quant à celui qui devait la
conduire, on laissa au général Nivelle le soin de le choisir.
Malgré que le général Pétain semblât désigné pour une telle mission, le général Nivelle ne fit point appel à ses talents, car un désaccord les séparait.
Le général Pétain resta à la tête de son Armée du Centre,
comme le général Franchet d'Esperey demeurait à celle de l'Armée du nord-est et
le général de Castelnau à celle de l'Armée de l'Est.
Ce fut au général Micheler que le général Nivelle
confia le Groupe d'Armées de réserve et de rupture en formation.
Le général commandant la 10e Armée, qui venait de
remporter de brillants succès sur la Somme, était, au dire de M. Painlevé, un
officier de remarquable intelligence, d'un vaste savoir, d'une réelle
imagination, et l'on pouvait fonder sur lui les plus grands espoirs.
La masse de manœuvre devait comprendre trois Armées : la
5e commandée par le général Mazel, la 6e commandée par le général Mangin et la
10e, à la tête de laquelle le général Duchêne succédait au commandant du Groupe
d'Armées.
Le général Nivelle les maintint tous, calmant ainsi les appréhensions de ceux qui craignaient voir triompher exclusivement « l'équipe de Verdun »
Seul le général Mangin appartenait à cette équipe. Il avait été le collaborateur le plus intime du nouveau commandant en chef. Il le demeura.
Choix
du terrain.
Sur quel terrain se passerait l'action?
La région entre les Flandres et le canal de la Bassée ne
pouvait se prêter a de grands déploiements avant l'été. Au contraire, le
secteur Arras-Bapaume semblait favorable à une attaque.
D'autre part, le front de la Somme ne paraissait plus suffire aux densités de troupes prévues ni aux forces d'artillerie qui devaient entrer en jeu; et ce champ de bataille, en outre, était usé et ravagé.
La région s'étendant de l'Aisne à la Champagne semblait au
contraire favorable et, de plus, sa position en équerre par rapport au front
Arras-Bapaume et permettait des combinaisons variées.
Dans ces conditions, le général Nivelle se proposa de
monter une attaque puissante du sud au nord, avec l'intention de prendre
l'ennemi de flanc, de le déborder et d'essayer de le détruire, ou au moins de
le refouler par une menace sur les derrières de l'Armée allemande de l'Oise.
« Le but à atteindre, écrit-il à ses
lieutenants, est la destruction de la masse principale des forces ennemies sur
le front occidental.
Il ne
peut être atteint qu'à la suite d'une bataille décisive livrée à toutes les
forces disponibles de l'adversaire, et suivie d'une exploitation intensive.
Cela implique la nécessité, comme premier et
deuxième temps, de rompre le front adverse et de battre au delà de la brèche
toutes les forces ennemies qui n'auront pas, au préalable, été fixées dans
d'autres régions, puis de porter le gros des forces sur les communications
principales de l'ennemi afin de l'obliger soit à abandonner rapidement ses
fronts actuels, soit à accepter de nouveaux combats dans les plus mauvaises
conditions.
Les moyens à mettre en oeuvre pour obtenir ces
résultats comportent l'emploi d'une partie de nos forces en vue de fixer
l'ennemi et de rompre son front; puis l'engagement, au-delà du front de rupture
que je choisirai, d'une masse de manœuvre précédemment réservée.
La nécessité de fixer l'ennemi et de l'amener
à diviser ses forces conduit à attaquer dans trois régions différentes,
suffisamment espacées, et à échelonner les attaques dans le temps, de manière
que celle qui paraît réunir, à priori, les plus grandes chances de succès,
bénéficie des heureux résultats des premières.
J'ai décidé, en conséquence, d'attaquer en
premier lieu dans la région au nord de l'Oise, en même temps que les Armées
britanniques entreprendront, entre Arras et Bapaume, une puissante offensive,
puis de déclencher une offensive entre Reims et le canal de l'Aisne à l'Oise.
Tout en me réservant la possibilité
d'exploiter avec des moyens appropriés l'attaque entreprise au nord de l'Oise (dans
le cas où celle-ci réussirait dans des conditions favorables), mon intention
est de chercher la rupture sur le front de l'Aisne. La masse de manœuvre, pour
déboucher au-delà de la brèche réalisée, sera articulée en conséquence. »
En pleine possession de son plan, le général Nivelle
définissait le 29 janvier les nouvelles méthodes d'attaques et caractérisait
nettement le but :
« J'insiste sur le caractère de violence, de brutalité
et de rapidité que doit revêtir notre offensive et, en particulier, son premier
acte: la rupture, visant du premier coup la conquête des positions de l'ennemi
et de toute la zone occupée par l'artillerie.
L'exploitation doit suivre la rupture sans arrêt. »
Le plan définitivement adopté était celui-ci :
1° Opérer une rupture sur le front de l'Aisne, entre Reims
et le canal de l'Aisne à l'Oise, les attaques anglaises et l'opération sur Roye
étant surtout destinées à attirer les réserves ennemies loin du théâtre de
l'effort principal ;
2° Élargir aussitôt que possible sur les deux ailés la
brèche effectuée, puis faire intervenir une Armée de manœuvre débouchant en
terrain libre et ayant pour mission d'écraser avec toutes ses forces les
réserves que l'ennemi pourrait jeter successivement dans la mêlée;
3° Porter enfin la masse vers le nord, sur l'axe général
Craonne-Guise, pendant que les forces chargées de l'attaque secondaire du front
Roye-Lassigny s'efforceraient de pousser sur Saint-Quentin, et que les Armées
britanniques continueraient à foncer dans la direction de Cambrai.
En résumé : faire ouvrir une porte à double battant, maintenir ces deux battants ouverts par rabattement des Armées chargées de l'opération; et par la porte ainsi ouverte et maintenue telle, faire passer une nouvelle Armée chargée de l'exploitation du succès.
Les 5e et 6e Armées devaient ouvrir la porte, la 10e
devait la franchir (La 10e Armée sera constituée spécialement pour remplir
cette mission. Elle disposera en particulier de deux Corps de cavalerie)
Telle était la situation en fin de février 1917 ; l’offensive en cours de préparation au milieu de la confiance générale, lorsqu'une série d'événements vint en modifier les conditions.
D'abord, au point de vue général, la révolution venait d'éclater en Russie. On avait appris brutalement l'abdication du tzar Nicolas, et c'était là le seul renseignement certain.
Qu'allait devenir cette révolution?
Comment évoluerait-elle?
A quoi aboutirait-elle?
Toutes les appréhensions étaient permises.
La menace d'une défection semblait la plus terrible.
Quelques semaines plus tard, la rupture diplomatique des États-Unis avec l'Allemagne ne sembla pas, au début, capable de contrebalancer les conséquences funestes du drame oriental.
(si
vous voulez la carte en plus grand et en une meilleure résolution ;envoyer
moi un mail J
Au point de vue intérieur, un incident de séance venait d'ouvrir une crise ministérielle. Le général Lyautey, par une phrase incomprise, avait soulevé un tumulte à la Chambre.
Il dut donner sa démission.
Mais, dans sa chute, il entraîna le président du Conseil,
M. Briand, qui, lui aussi, comme auparavant le général Joffre, était l'objet
d'attaques de plus en plus violentes et de moins en moins cachées.
M. Alexandre Ribot fut chargé de constituer un nouveau cabinet. Un portefeuille était difficile à confier : celui de la guerre. Pourtant un homme s'imposait, tant par lui-même que par ses amis : M. Painlevé.
M. Ribot était trop habile pour ne pas faire appel à cette
force. La crise y trouva sa solution. Mais ce changement dans le gouvernement
devait avoir des conséquences nombreuses et graves au point de vue strictement
militaire.
M. Painlevé était l'adversaire du général Nivelle, non
point de sa personne, car ce fut une des belles vertus de cette guerre que
l'oubli des querelles particulières, mais bien de sa méthode qu'il jugeait
hasardeuse.
Seulement, le général et l'offensive ne faisaient qu'un.
Ils se confondaient dans l'espoir du succès; de ce jour on les confondit pour
les attaquer plus facilement; et le général Nivelle n'eut plus seulement à
s'occuper de préparer l'offensive, il lui fallut aussi la défendre
Au front, depuis que l'offensive avait été décidée, on la préparait.
Depuis les premiers jours de janvier, le Grand Quartier
Général multipliait les recommandations d'ordres technique et tactique
concernant l'abordage des positions ennemies, le débouché des colonnes, les
mesures à prendre contre l'encombrement et l'entassement des troupes, la
mobilité des unités, l'organisation des transports, des ravitaillements et du
Service de Santé.
Après le terrible hiver qui avait paralysé tous les efforts, la préparation matérielle avait repris avec une activité prodigieuse.
Il fallait développer les voies de communications : on
construisit 310 kilomètres de voies ferrées normales; 20 kilomètres de voies
métriques, 308 kilomètres de voies de 60 centimètres, et 25 kilomètres de
routes pour piétons et voitures, avec élargissement des routes existantes sur
un trajet de 155 kilomètres; 22.000 hommes furent affectés à ces services, avec
un matériel de 45000 wagons qui transportèrent des baraquements, des bois pour
les abris et les tranchées, des fils de fer, des tôles, etc.. ;
752 sections de voitures automobiles, mises à la
disposition des Armées le 15 avril, avaient une puissance de transport de
120.000 hommes, 21000 blessés, 18.250 tonnes de matériel, 1.680 tonnes de
cailloux, 182 tonnes de viande.
Pour l'alimentation, le Groupe d'Armées de Réserve fut
approvisionné pour un effectif de 40 divisions, à huit jours de vivres d'avance
et trois jours de vivres de réserve.
Le Service de Santé avait fait de larges prévisions au
sujet des évacuations et des hospitalisations. Le G. A. R. disposait de six
hôpitaux d'évacuation, chacun de 3000 lits, et, en plus, de 60000 places
d'hospitalisation.
Au point de vue de l'artillerie et des munitions, jamais
encore une pareille accumulation de moyens n'avait été effectuée. Le Groupe
d'Armées de Réserve pouvait étaler, sur un front de 40 kilomètres, 5.343
pièces, dont 1930 de gros calibre, en canons lourds à tir rapide du plus récent
modèle.
Le stock des munitions était considérable. Voici quelques
chiffres : pour le 75 plus de 23 millions; pour le 120, près de 2 millions;
pour le 155, 3500.000 ; pour le 220, 300.000 ;pour le 280, 27.000; pour le 320,
37.000 coups.
Le 7 avril, les Armées étaient approvisionnées à
sept jours de feu. En prévision de la marche en avant, des dépôts
intermédiaires de munitions avaient été installés aussi près que possible du
front.
L'armement de l'infanterie avait été largement
perfectionné. Chaque bataillon disposait de huit mitrailleuses, et un
approvisionnement était constitué. Chaque compagnie avait huit
fusils-mitrailleurs; et dans les divisions d'exploitation comme dans celles
chargées des fronts défensifs, ce chiffre était doublé.
Enfin, pour la première fois, les chars d'assaut,
surnommés les tanks, devaient prendre part à l'attaque en grand nombre. Deux
groupements furent mis à la disposition de l'Armée.
Quant à l'aviation, trois groupes de combat, formant un
total de 220 avions, étaient à la disposition du commandant du Groupe d'Armées
de Réserve.
L'ordre de bataille du Groupe d'Armées, commandé par le
général Micheler, était celui-ci
Groupe d'Armées de Réserve : général Micheler.
5e Armée : général Mazel.
1er CA, général Muteau : (1ère , 2ème , 51ème , 66ème , 162ème DI.)
5ème CA, général de Boissoudy (9ème,
10ème et 125ème DI.)
7ème CA, général de Bazelaire (14ème,
37ème et 41ème DI.)
32ème
CA, général Passaga (4ème, 42ème, 69ème et 155ème
DI.)
38ème CA., général de Mondésir (151ème, 66ème, 89ème DI.) et 6ème DC. du général Mesple
Soit un total de 6621 officiers et 240237 hommes
Voir les effectifs de la 5ème Armée, avant et près la bataille
Arrivé à la 5ème Armée le 17 avril : 9ème CA., général Niessel (17ème,
18ème et 152ème DI.);
6 Armée : général Mangin
1e CAC, général Berdoulat (2e et 3e DIC.);
20e CAC,
général Blondlat (10° et 15e DIC. et 38e
DI.);
6e CA, général
de Mitry (120e, 56e, 127e et 166e DI.);
11e CA, général de Maud'huy (21°, 22e, 133e et 168e DI.);
20e CA, général Mazillier (11e, 39e et 153° DI);
97e DI, 158e DI et 5e DC du général Brécard.
10e Armée : général Duchêne.
2e CA, général de Cadoudal (3e, 4e et 46e DI.);
3e CA, général
Lebrun (5e, 6e et 47e DI.);
18e CA, général
Hirschauer (35e, 36e et 154 DOI);
1e CC, général Féraud (1e et 30 DC.);
2e CC, général de Buyer (2e, 4e et 7e DC).
De plus, la 4e Armée, sous les ordres du général Anthoine,
laissée sous le commandement supérieur du général Pétain, chef du Groupe
d'Armées du Centre, s'ajoutait aux divisions d'offensive du Groupe d'Armées de
Réserve.
4e Armée : général Anthoine.
8e CA, général Hély-d'Oissel (16e, 34e, 128e et 169° DI.);
10e CA, général
Vandenberg (9e, 2e et 131e DI.);
12e CA, général Nourrisseau (25e, 24e et 60e DI.);
17e CA, général Dumas (33e et 45e DI. et DM.) ;
et les 15e, 74e, 55e et 132e DI.
Au point de vue matériel, tout semblait donc bien préparé.
et rassemblé pour donner les meilleurs résultats. Cependant l'énorme machine
n'était peut-être pas mise tout à fait au point.
Au moral, la situation était la même. Tout était prêt pour
la victoire; si elle venait, on saurait l'exploiter avec enthousiasme, sinon de
mauvais éléments prendraient le dessus.
Les troupes, aussi bien françaises qu'alliées, étaient
pleines d'ardeur et d'élan. En bonne forme physique, à la suite d'une longue
période d'instruction et de repos, elles faisaient preuve d'un merveilleux
souffle patriotique, d'un grand esprit de sacrifice, et surtout d'une
magnifique foi en la victoire, malgré qu'elles se rendissent bien compte de la
difficulté de leur tâche.
Malheureusement, les hésitations et les querelles de
l'intérieur avaient ébranlé leur confiance en l'offensive, et d'autres germes
malsains avaient été semés, apportés de l'intérieur par les tracts que les
partis révolutionnaires répandaient à foison, et par les permissionnaires.
Ceux-ci, durant leur congé, avaient constaté la différence de vie des ouvriers
d'usine, et revenaient de chez eux énervés ou découragés.
En somme, après deux années d'union sacrée, bien que le
front eût conservé son état d'esprit sublime, les mauvaises influences que
l'intérieur laissait apparaître faisaient petit à petit la tache d'huile, et
menaçaient de tout contaminer.
Le général Nivelle, dans une lettre du 28 février, avait signalé au Ministre de la Guerre les faits de menées pacifistes contre lesquelles il demandait des mesures sérieuses. Il attirait l'attention sur « l'épidémie » des tracts, sur les mauvaises influences dont on entourait les permissionnaires, sur l'action de quelques meneurs L'atmosphère politique d'alors était chargée d'électricité.
Le Gouvernement ne voulut pas faire éclater l'orage.
Quoiqu’il en soit, le plan définitif de l'offensive était
arrêté le 5 avril, et indiqué de cette façon à toutes les forces qui devaient
agir
1e Rupture.
Les Armées britanniques feront brèche dans le front
ennemi entre Givenchy et Quéant. Leurs réserves seront poussées en direction de
Cambrai et de Douai, tandis qu'une opération latérale rapide sera entreprise à
la fois vers le Nord, en arrière du front Lens La Bassée, et vers le Sud Est,
en prenant à revers la ligne Hindenburg.
Le Groupe d'Armées du Nord attaquera les positions
avancées adverbes à l'ouest et au sud de Saint-Quentin, puis le front
Harly-Alaincourt, en liaison à gauche avec la 4e Armée britannique, à droite
avec le Groupe d'Armées de Réserve.
Le Groupe d'Armées de Réserve développera ses attaques
initiales sur le front primitivement fixé et en direction de Guise, Vervins et
Hirbon.
Le Groupe d'Armées du Centre coopérera, par sa 4e
Armée, à l'attaque du précédent, en prenant l'offensive à l'ouest de la Suippe,
qu'il bordera après l'enlèvement du massif de Moronvilliers.
L'Armée belge rompra le front ennemi dans les
régions de Steenstraat et Dixmude.
2e Exploitation.
Armée britannique : Après la prise de Cambrai et de
Douai, marcher sur Valenciennes, puis sur Mons, Tournai et Cambrai, en liaison
avec l'Armée belge qui se portera sur Roulers et Gand.
Groupes d'Armées du nord: Se rendre maître des
voies ferrées partant d'Hirson vers Cambrai, Valenciennes et Maubeuge.
Autres Groupes d'Armées : Conquête de toute la
boucle de l'Aisne, puis de la région comprise entre la Meuse, la Sormonne et
l'Oise.
Le Général en chef avait fixé au 8 avril le début des opérations :
Les Anglais, sur le
front Arras-Vimy devaient, les premiers, entrer dans la fournaise. Les autres
attaques devaient s'échelonner jusqu'au 14.
Comme le mauvais temps contrariait les réglages on envisagea un délai.
Le maréchal Haig
insista pour qu'on ne reculât point davantage.
Le 9 avril, à 5h30 du
matin, les forces britanniques (anglais et canadiens) sur un front
de 40 kilomètres, d'Arras a Lens et du bois d'Havrincourt aux abords d'Ancres,
s'élancèrent en masses considérables et remportèrent un très beau succès au
nord d'Arras. Elles avaient enlevé Thélus et la crête de Vimy et atteint la
lisière de Givenchy-en-Gohelle. 11000 morts…..
Vers Saint-Quentin, elles avaient chassé l'ennemi des
hauteurs entre le Vergnier et Hargicourt. Dans la direction de Cambrai, elles
avaient gagné Humières, Deniécourt et Boursier.
Ainsi les Anglais devenaient maîtres du plateau dominant la vallée de la Scarpe et de la route de Douai. Ils avaient fait plus de 13.000 prisonniers et enlevé plus de 100 canons, ainsi que plusieurs centaines de mitrailleuses. C'était un début d'heureux augure.
Notre offensive devait commencer à son tour le 14. Les
pluies persistant, le général Mangin demanda quelque répit. La date
définitivement choisie fut celle du 16 avril.
Malheureusement,
dans l'attente du grand jour, tandis que des deux côtés on se livrait à des
coups de mains pour sonder les intentions de l'ennemi, un sous-officier porteur
du plan d'engagement de son bataillon, sur le front de la 5e Armée, se laissa
prendre.
Ce document, hélas, indiquait aussi le dispositif
d'ensemble, l'ordre de bataille des troupes opérant au nord de l'Aisne et même
les objectifs assignés aux Corps d'Armée voisins.
Il était trop tard pour rien changer. On dut se contenter
d'essayer d'en neutraliser les résultats en envoyant des renseignements faux au
moyen de messages téléphonés, destinés à être interceptés par les Allemands.
Le grand jour était arrivé.
Le 15 au soir, le général Nivelle faisait communiquer à
toutes les troupes l'ordre du jour suivant :
« Aux officiers, sous-officiers et soldats des Armées françaises.
L'heure est venue. Confiance, courage et vive la France ! »
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