Publication : Novembre
2023
Mise à jour : Novembre
2023
Claude MAUPREZ
nous dit :
« Je n’ai
pas le souvenir de mon grand-père Léon qui est décédé le 07 avril 1952 à l’âge
de 79 ans. Je n’avais alors que 20 mois. Mes frères, Daniel né en 1946, et Jean
né en 1948, se souviennent bien de lui, et notre sœur Monique est née après en
1953.
Mais notre papa
Constant, dès que nous savions lire, nous disait que son papa Léon était
vraiment l’auteur des chansons écrites de sa main dans son livre. Elles sont
d’ailleurs toutes signées Léon Mauprez. »
« Après
avoir relu ses chansons, je réalise qu’il n’a que 21 à 24 ans, et fait preuve
de maturité, sensibilité et finesse d’esprit sur les sujets marquant de son
époque et bien inspirés par les anciens combattants de la guerre de 1870.
Aussi, dans ses chansons, il aborde différents thèmes dans des lieux différents
qui laissent de prime abord, penser qu’il a vécu lui-même tous ces récits. S’il
en a vécu certains, d’autres doivent provenir de copains de régiment issus de
Lorraine, Paris, Bretagne, Châteauroux, etc..
Dans ses écrits,
avec un minimum de fautes d’orthographe, et hormis le verbe aller à la 3ème
personne du singulier (vas au lieu de va), on retrouve le bon niveau culturel
de son époque, partagé par de simples soldats patriotes, et ceci 20 années
avant la 1ère guerre mondiale. Il est dommage qu’il n’y ai
jamais eu d’archive de la musique ou de l’air de ses chansons qui peut–être
dans certains cas a pu être emprunté à des airs existants à cette
époque. »
« Si vous lecteur, vous trouvez
l’air ou la musique correspondante, merci de bien vouloir partager avec moi
cette information.
Déjà vous
pouvez lire ses chansons comme des poésies, et ses textes prennent rapidement
de la maturité. Je vous souhaite de découvrir Léon Mauprez, et vous serez surpris de l’étendue de ses connaissances
et préoccupations durant cette fin de 19ème. Un large éventail de chansonnette,
bluette, monologue, amour, drame, humour, patrie, compassion, et toujours dans
une bonne mentalité et une grande humanité.
Enfin, après
avoir fini d’écrire ce livre à 24 ans, son retour à la vie civile sera
brutalement interrompu par la mobilisation générale de 1914, qui le remettra au
service de l’armée à 41 ans dans l’armée territoriale. En 1919, il pourra enfin
reprendre une vie de famille normale, malgré tous les drames vécus !
Il ne parlera
pas non plus à son fils Constant de ce qu’il a vécu avec le 54ème régiment
d’infanterie territorial au début du conflit.
Sans trop
retrouver l’envie de chanter, il laissera de côté son cahier de chansons,
témoin d’une époque insouciante mais joyeuse.
Pour l’origine
des chansons, et malgré qu’il les ai signés, elles ne
sont pas toutes de lui comme le supposait mon père, mais plutôt de ses copains
de régiment qui devraient être dans la musique du régiment avec lui….
Claude Mauprez
(cmauprez@live.com)
« Mon
Grand-Père Léon MAUPREZ écrira ce livre de chansons sur un livre cahier à
couverture cartonnée qui ne permettait donc pas de supprimer des pages en cas
d’erreur manuscrite. Oublions les petites fautes et ratures comme à la page 91
pour la dernière chanson, et une seconde à la page 46 avec l’ébauche du mauvais
titre «LAISSEZ FLE…». Le bon titre est «l’enfant chantait la Marseillaise»
(erreur impossible à corriger, et bon texte ajouté par moi-même sur ce document).
Certains titres
sont finement bien travaillés et l ‘ensemble démontre une dextérité d’écriture,
acquise dès 14 ans avec le Certificat d’études Primaires.
Étant Tambour
du régiment, il devait partager et chanter ses chansons avec ses copains de
régiments.
Si vous voulez
vous faire une petite idée, lisez :
“Près de la
nouvelle frontière.“ – “L’amour à quatorze ans.“ –
“Les petits coupeurs de bois.“ – “Le bébé martyr.“
Et pour résumer
les 3 ans de service militaire de Léon, lire absolument : “ça vous fait quand
même quelque chose.
Né en mars 1873 à Bonnevaux dans le Doubs,
Léon Joseph Delphin MAUPREZ intègre pour son service militaire le 133ème
régiment d’infanterie. Ce régiment étant basé sur plusieurs villes :
Belley, Pierre-Châtel, fort des Rousses et fort l’Écluse. Il a passé très
certainement passé tout son temps d’armée (fin 1894-1897) à Belley comme
l’indique la première page de son livre de chansons. Il y était tambour.
C’est durant cette période qu’il rédige toutes ces chansons.
En août 1914, il intègre logiquement – avec son âge – un régiment
territorial, qui sera le 54ème de Besançon. Il y restera et connaitra le feu
jusqu’en octobre 1915. Le 54e RIT était chargé de défendre la place
forte de Besançon. Puis il a été dirigé vers l’Aisne juste derrière les
premières lignes pour des travaux divers : Ravitaillement, transport de
blessés, garde de prisonniers, inhumation des morts, réfection des routes…)
Il sera ensuite détaché à la scierie Parnet
de Salins-les-Bains puis à la scierie Marandet
(moulin-scierie) dans son village de Bonnevaux
(jusque la fin de la guerre ?).
Il passera en juillet 1917 au 47ème régiment d’artillerie de campagne,
mais c’est certainement une affectation théorique car il ne combattra pas (sa
fiche matriculaire le précise). Trois décorations lui seront attribuées après
la guerre : Croix du combattant, médaille commémorative de 14/18 et
médaille interalliés.
Léon MAUPREZ tambour au
54ème régiment d’infanterie territoriale
L’ENFANT
CHANTAIT LA MARSEILLAISE
LES POURQUOI
D’UNE JEUNE FILLE
1er Couplet
Nous étions cent Orphéonistes
Qui nous en revenions de Paris
Où nous avions eu le premier prix
Nous étions fins comme des ministres
Et nous retournions au pays
Étant un peu gris
Tout en montant dans le train
Pour rigoler un brin
Nous chantions ce refrain :
“Pas des plus tristes
Les vainqueurs du concours
C’est les gais troubadours
Les troubadours du grand faubourg
Du bourg de Fouilly les
amours
Refrain
Les Orphéonistes
Dans leurs exercices
Sont de grands artistes
Des gaillards rupins
Vos gens de Paris
Sont des écrevisses
Les Orphéonistes sont de fameux lapins
2ème Couplet
Qu’ils
sont gais les Orphéonistes
Disait-on,
quel charivari
On
voit bien qu’ils reviennent de Paris
On
nous recevait comme des ministres
Chacun
prononçait des discours
Sur
ce grand concours,
Le
conducteur de train
Celui
qui serre le frein
Et
pas des plus tristes (bis)
3ème Couplet
En
voyant les Orphéonistes
Les
femmes qui attendaient leurs maris
Sur
la grande route de Paris
Avec
leurs fils et leurs filles
Firent
retentir le pays
De
leurs joyeux cris
Le
maire et son adjoint
Le
curé, le médecin
Tout
le monde chantait ce refrain
Et
pas des plus triste (bis)
1er Couplet
C’est
beau régiment qui part
Clairons
sonnants, tambours battants
Rataplan
La
foule vient court et s’avance
Pour
saluer les combattants, Ra-ta-plan
La
musique magnifique
De
fierté remplit les cœurs
Chacun pense que la France
Verra
ses enfants vainqueurs
Que
le Dieu des batailles donne
Palme,
lauriers à ses enfants. Ra-ta-plan
Que
la victoire les couronne
Que
ces guerriers soient triomphants, Ra-Ra-Ra
---Refrain ---
Pour
la France et pour la Patrie
Marchez
Héroïques soldats
Donnez
bravement votre vie
Pour
le drapeau dans les combats
2ème Couplet
Voici
devant la troupe entière
Le
fier sapeur se dandinant
Ra-ta-plan
Il
porte haut sa tête altière
Mais
c’est pourtant un bon enfant
Ra-ta-plan
Canne
à pomme et bel homme
Apparaît
le tambour major
À
tous gestes vifs et précis
De
sa forte bouche de cuivre
Le
clairon lance triomphant
L’air
cadencé qui trouble, enivre
Et
fait marcher le régiment
Ra-ta-plan
---Refrain ---
Pour
la France et pour la Patrie
Marchez
Héroïques soldats
Donnez
bravement votre vie
Pour
le drapeau dans les combats
3ème Couplet
Dzin boum boum qui donne ainsi
Tourne
la grosse caisse aux larges flancs
Ra-ta-plan
Elle
mugit, et le trombone
Répond
d’un ton très éclatant
Ra-ta-plan
Tête
nue foule émue
Voici
nos couleurs dans l’air
Et
dans l’âme, une flamme
A
passé comme un éclair
Notre
drapeau soldats que couvre
Le
sable fin des chemins blancs
---Refrain ---
Pour
la France et pour la Patrie
Marchez
Héroïques soldats
Donnez
bravement votre vie
Pour
le drapeau dans les combats
Battez-vous
pour le défendre
Rapportez
la face en lambeau
Même
au bois neuf on peut suspendre
La
croix d’honneur des vieux Drapeaux
1er Couplet
Du
bois nous revenions
Par
une nuit profonde
Nous
allions rêvant
Par
le même chemin
Nous
souciant fort peu
S’il
y existait un monde
Car
nous n’étions que deux
Et
le ciel pour témoin
---Refrain ---
Puis
je vous disais alors, oh ma belle au cœur tendre
Le
soir sous les bosquets loin des regards jaloux
Quand
sonnera minuit, seul j’irais vous attendre
N’allez
pas oublier l’heure du rendez-vous (bis)
2ème Couplet
Le
vent soufflait léger
Les
peupliers superbes
Balançaient
dans l’air
Leurs
têtes reverdies
Les
mains pleines de fleurs
Nous
courions les herbes
Le
serpolet rampant
Nous
formait un tapis
3ème Couplet
L’on
entendait au loin
Dans
la brume sonore
Les
cris des montagnards
Qui
montaient jusqu’aux cieux
Les
merles tapageurs
Ne
sifflaient pas encore
Dans
les sentiers perdus
Chantaient
les amoureux
4ème Couplet
Elle
va revenir
Voici
le temps des roses
Où
le tiède printemps
Viendra
les refleurir
Et
puis nous reviendrons
Les
plus petites choses
Qui
grandissent l’amour
En
parlant d’avenir
1er Couplet
C’était
un soir dans une chambre rose
Un
frais bambin dormait dans un berceau
Il
souriait la lèvre demie close
Car
dans son rêve il voyait un drapeau
Les
étrangers reculaient en déroute
Devant
l’ardeur de nos vaillants soldats
Quand
s’éveillant il dit maman écoute
N’entends-tu
pas du canon le fracas
---Refrain ---
De
t’éveiller il n’est pas l’heure encore
Disait
la mère à son enfant chéri
Dors
mon mignon, dors bien jusqu’à l’aurore
Je
te dirai quand viendra l’ennemi !
2ème Couplet
Dis
maman où est donc mon père
Est-il
déjà parti pour les combats
Je
voudrais bien moi aussi faire la guerre
À
mon pays offrir mes faibles bras
Non
mon ami reste auprès de ta mère
Ton
père c’est assez de douleur
Il
reviendra bientôt la mine fière
Pour
t’embrasser toi qui fait son bonheur
3ème Couplet
À
ce moment elle vit apparaître
Son
pauvre époux qui tout couvert de sang
Vient
tomber mort auprès de sa femme
Près
de son fils qui pleurait maintenant
Son
meurtrier le suivait, mais la mère
D’un
long couteau le frappa en plein cœur
Quand
un hurlant survint dans la chaumière
Et
la frappa de son sabre vainqueur
--- Refrain ---
Du
grand réveil il n’est pas l’heure encore
Dit
l’Orphelin à ses parents chéris
Dormez
en paix, dormez jusqu’à l’aurore
Nous
sommes prêts pour venger le pays (bis)
4ème Couplet
Sous
les cyprès dans un coin du village,
On
voit parfois un soldat s’arrêter
Au
pied d’un Christ recouvert de feuillages
Il
s’agenouille et semble méditer
Quand
son regard se tourne vers la plaine
De
ses grands yeux coulent des pleurs brûlants
C’est
qu’il revoit l’Alsace et la Lorraine
Son
sol natal perdu depuis vingt ans !
1er Couplet
Allons
une dernière goutte
Le
clairon vient de retentir
Sac
au dos il faut se mettre en route
Pour
les manœuvres tu vas partir
Pas
besoin de se faire de bile
C’est
l’affaire de quelques jours
Dans
la rue le régiment défile
Au
son des clairons des tambours
Pas
de route crie l’officier
On
ne se fait pas prier
En
chœur on entonne un refrain
Que
répète l’écho lointain
Meunier,
meunier tu dors
Ton
moulin va trop fort
J’ai
du bon fromage au lait
Du
pays de celui qui l’a fait
---Refrain ---
Les
voyez-vous ces petits pousses cailloux
Ils
sont tous grands de cœur, petits de taille
Petits,
mais sans trembler au moment du danger
Ils
chanteront encore dans la bataille
2ème Couplet
Le
colonel un bon vieux brave
Se
redressant sur son cheval
Frise
sa moustache d’un air grave
Et
dit j’devrais être Général
J’ai
soixante ans, trente-sept blessures
J’ai
vu plus de vingt combats
Je
peux dire que j’en ai vus de durs
Comment
ça se fait qu’on me nomme pas
Le
capitaine en marchant
Rêve
d’être commandant
Le
lieutenant voudrait le remplacer
Le
sous-lieutenant qui vient d’arriver
Trouve
que c’est du guignon
D’n’avoir
qu’un seul galon
L’sergent
dit s’est égal
L’grade
d’adjudant n’ m’irait pas mal
3ème Couplet
Halte
là crie le chef de troupe
À
l'étape on vient d’arriver
On
va se mettre à faire la soupe
En
plein air on va ripailler
Entre
quatre pierres le feu s’allume
Tout
le monde s’agite dans le camp
Près
de la marmite un brisquard plume
Un
coq qui fait le récalcitrant
On
va goûter le rata
Tout
à coup non de là
Un
formidable coup de canon
Vint
troubler la collation
Faut
renverser le frico
Et
partir subito
Sac
au dos, le ventre creux
Au
lieu d’un cran, on en serre deux.
4ème Couplet
Les
ennemis sont en déroute
En
vainqueurs on revient au camp
On
va pouvoir casser la croûte
Et
se reposer un moment
La
patrouille campe en silence
Le
couvre feux vient de sonner
Et
ses futurs héros de la France
Sur
la paille vont se coucher
Là
s’en est un qui dort
Faisant
des rêves d’or
Un
autre rêve de son pays
De
sa promise, de ses amis
Celui-ci
gravement
Ronfle
comme le vent
Puis
le calme partout
Jusqu’au
cri de tout le monde debout
1er Couplet
Près
de la nouvelle frontière
Un
officier s’est arrêté
À
la porte d’une chaumière
Et
frappe avec anxiété
Une
femme dont la mamelle
Allaitait
un blanc chérubin
Ouvre
et demande qui appelle
Et
voit l’uniforme prussien
---Refrain ---
Femme
dit l’officier
Écoute
ma prière
Pour
lui donner ton lait
Je
t’apporte un enfant
Dis-moi
si tu consens
À
lui servir de mère
Moi
je suis soldat
Du
pays Allemand
2ème Couplet
Ce
fils de Lorrain vit sur cette terre
Et
né d’hier, et sans compter
Je
paierais tes soins et tes peines
Car
je suis tout seul à l’aimer
Vois
sa figure rose et blanche
Tu
peux le sauver du trépas
Sa
mère en le mettant au monde
Est
morte hier entre mes bras.
3ème Couplet
J’avais
un fils dit la Lorraine
Blanc,
chérubin comme le tien
Mon
homme et moi tenions la plaine
Devant
un régiment prussien
Quand
des soldats ivres de carnage
Mirent
le feu dans mon hameau
Et
sans pitié pour son jeune âge
Tuèrent
l’enfant dans son berceau
---Refrain ---
Va
passe ton chemin
Ma
mamelle est Française
N’entre
pas sous mon toit
Emporte
ton enfant !
Mes
fils plus tard,
Chanterons
la Marseillaise !
Je
ne vends pas mon lait
Aux
fils de l’Allemand !
1er Couplet
Dans
un village minuit sonne,
Un
forgeron frappe le fer
Auprès
d’un brasier qui rayonne.
Son
marteau s’élève dans l’air
Il
retombe, et sa main velue
L’accompagne
d’une chanson
En
forgeant un soc de charrue
Pour
la première moisson.
---Refrain ---
C’est
pour la paix dit-il que je travaille
Loin
des canons je vis en liberté
Je
façonne l’acier qui sert à la semaille
Et
ne forge que du fer pour l’humanité
2ème Couplet
Soudain
par la porte qui s’ouvre
Entre
une femme au teint bronzé.
Sous
le long manteau qui la couvre
Elle
tient un glaive brisé
Sa
poitrine est toute sanglante
Et
l’homme en fronçant l’œil
Lui
demande avec épouvante
Femme
que viens-tu faire ici
3ème Couplet
Moi répond alors l’étrangère
Dans
le sillon je mets du sang
Reconnais
moi je suis la guerre
Et
forge mon sabre à l’instant
Le
forgeron saisit la lame
Mais
la broyant sous son outil
Il
lui dit,“Soit maudite, Ô
femme
Toi
qui me pris un jour mon fils
1er Couplet
Dans
un sentier tout remplit de fraîcheur
J’aurais
voulu la regarder sans trêve
Quand
je la vis seule au milieu des fleurs
Elle
m’apparut comme dans un rêve
Des
guirlandes ornaient ses blonds cheveux
Et
dans ses mains quelques fleurs demi closes
C’était
un ange descendu des cieux,
Sous
les roses.
2ème Couplet
Un
jour enfin, elle vint auprès de moi
En
me disant de sa voix si charmante,
Je
veux t’aimer et n’aimerais que toi
Et
je sentis sa lèvre frémissante
Baiser
mon front. Alors depuis ce jour
La
joie revint sur ses lèvres moroses
Et
nous allions abriter nos amours
Sous
les roses.
3ème Couplet
Mais
le ciel fût jaloux de mon bonheur
Il
m’enleva ma douce bien aimée
Me
laissant seul avec ma douleur
Ne
laissant rien de ma belle adorée
Elle
est partie sous l’aile de la mort
Parmi
les anges au ciel elle repose
Pourquoi
vivrais-je puisqu’elle dort
Sous
les roses.
1er Couplet
Le
bois est triste et solitaire des sentiers jadis pleins d’échos
L’automne
a chassé le mystère avec les feuilles des rameaux
Comme
la forêt toute nue, il ne reste à mon cœur glacé
Qu’un
souvenir de fleurs disparues d’un tendre et radieux passé
---Refrain ---
L’hirondelle
est partie avec ses ailes ouvertes
Ma
maîtresse, comme elle a quitté le pays
L’oiseau
ne chante plus dans les branches désertes
Et
avec son dernier chant, mon bonheur s’est enfui.
---Refrain ---
L’hirondelle
est partie avec ses ailes ouvertes
Ma
maîtresse, comme elle a quitté le pays
L’oiseau
ne chante plus dans les branches désertes
Et
avec son dernier chant, mon bonheur s’est enfui.
3ème Couplet
Elle
m’oubliera l’infidèle, et quand l’hiver sera fini
Au
soleil d’avril, l’hirondelle reviendra peut-être au nid
Et
pardonnant la frileuse, je m’en irai
Vers
cette blonde capricieuse, car jamais je ne l’oublierai
1er Couplet
Maman
je viens vous demander
Mais
je ne sais pas si vous me l’accorderez
J’ai
calculé mon âge
J’ai
bientôt quatorze ans
Me
voilà donc dans l’âge
D’y
avoir un amant, là la la
D’y
avoir un amant.
2ème Couplet
Oh,
tais-toi donc petite effrontée
À
quatorze ans me parler d’un amant
Me
parler d’un amant
Tu
as le cœur trop tendre
Tu
n’as pas la raison
Si
tu m’y casses la tête
Tu
auras du bâton.
3ème Couplet
Oh
mais ma mère
N’y
faites pas ce jeu
Car
des fois vous frapperiez sur deux
Je
vous ferais grand-mère
Et
moi mère à mon tour
D’une
jeune fillette
Ou
d’un joli garçon.
4ème Couplet
Oh
mais ma mère, c’est un joli garçon
Rempli
de charme et rempli de raison
Il
y a eu l’avantage
D’y
posséder mon cœur
Dessous
ses verts feuillages
Il
en est le vainqueur, là là la
Il
en est le vainqueur.
1er Couplet
Mignonne
quand la lune éclaire
La
plaine aux bruits mélodieux
Lorsque
l’étoile du mystère
Revient
sourire aux amoureux
As-tu
parfois sur la colline
Parmi
les souffles caressants
Entendu
la chanson divine
Que
chantent les blés frémissants.
---Refrain ---
Mignonne
quand le soir descendra sur la terre
Et
que le rossignol viendra chanter encore
Quand
le vent soufflera sur la verte bruyère
Nous
irons écouter la chanson des blés d’or.
2ème Couplet
As-tu
parfois sous la ramure
À
l’heure ou chantent les épis
Entendu
leurs joyeux murmures
Aux
bords des vallons assoupis
Connais-tu
cette voix profonde
Qui
revient au déclin du jour
Chanter
parmi les moissons blondes
Des
refrains palpitants d’amours
3ème Couplet
Mignonne
allons à la nuit close
Rêver
aux chansons du printemps
Cueillir
des parfums de roses
Pour
embrasser nos vingt ans
Aimons-nous
sous les rameaux superbes
Et
la nature aura toujours
Du
soleil pour dorer les gerbes
Et
des roses pour nos amours
1er Couplet
France
tu brises les entraves,
D’un
four cruel trop longtemps redouté.
Tu
donnas aux pauvres esclaves,
Les
droits de l’homme avec la liberté,
Pour
conquérir l’indépendance.
Plus
d’un peuple opprimé,
Voulut
vaincre à ta voix en demandant la délivrance,
À
tes puissants secours, à tes nobles exploits.
---Refrain ---
Comme
un soleil rayonne sur le monde,
Éclaire
encore la vieille humanité.
Accomplit
ta mission féconde,
Par
le progrès et par la liberté.
2ème Couplet
Maintenant
les hommes sont frères.
Dans
l’avenir prochain qu’on entrevoit,
Ils
auront des jours prospères.
Ils
sont égaux de naissance et de droits.
Déjà
dans les temps où nous sommes,
Nos
héros sont enfants d’un peuple intelligent.
Nous
demandons à nos grands hommes,
La
noblesse du cœur et celle du talent.
3ème Couplet
Il
nous faut des jours sans alarmes,
Depuis
longtemps de guerre on est lassé.
Chacun
songe à briser ses armes,
En
oubliant les combats du passé.
Peut-être
un jour l’ Europe entière,
Trouvera
par la paix tous ses peuples unis.
Ils
n’auront plus de frontière,
Plus
de vils oppresseurs, ni de pauvres bannis
1er Couplet
Elle
ne croyait pas dans sa candeur naïve,
Que
l’amour innocent qui germait dans son cœur,
Dût
se changer un jour en une ardeur plus vive,
Et
troubler à jamais ses rêves de bonheur
---Refrain ---
Pour
rendre à la fleur épuisée
Sa
fraîcheur, son éclat vermeil,
Oh,
oh mon cœur donne lui, donne lui ton rayon de Soleil
Oh,
oh printemps donne lui, donne lui ta goutte de rosée.
J’attends
un aveu de sa bouche
Je
veux connaître en vain ses secrètes douleurs
Mon
regard l’intimide et ma voix l’effarouche
Un
mot trouble son âme et fait couler ses pleurs
1er Couplet
C’était
un matin printanier
Et
pour voir ma marraine
J’allais
à Boissy-Saint-Léger
Par
la gare de Vincennes
Il
y avait foule au guichet
Quand
un jeune homme aimable
Me
dit : je vais prendre votre billet
Pour
vous être agréable
---Refrain ---
Merci
lui dis-je
Prenez
mon billet de retour
Il
avait tant de grâce
Que
je n’osais plus à mon tour
Lui
donner trois francs en retour
Pour
le prix de ma place
2ème Couplet
Nous
fîmes cela se comprend
Ensemble
le voyage
C’était
un jeune homme charmant
Choisi
dans son langage
Lorsque
je fus à Saint-Léger
Il
me dit d’un air tendre
Je
m’en vais vous accompagner
Je
voulu m’en défendre
---Refrain ---
Mais
il aurait gardé
Mon
billet de retour
Il
avait tant de grâce
Que
je n’osais plus à mon tour
Refuser
son bras en retour
Pour
le prix de ma place
3ème Couplet
Je
connais un endroit charmant
Où
l’on déjeune à l’aise
Acceptez,
dit-il en riant
Il
y aura de la fraise
Pendant
que d’un air très poli
Sa
main pressait la mienne
Je
pensais, accepter ainsi
C’est
bien un peu sans gêne
---Refrain ---
Mais
il avait gardé
Mon
billet de retour
Il
avait tant de grâce
Que
je n’osais plus à mon tour
Refuser
son bras en retour
Pour
le prix de ma place
4ème Couplet
On
prit de l’omelette au lard
Du
petit vin qui pique
Je
rougissais sous son regard
Mais
cela se complique
Voilà
qu’au dessert tout à coup
Sans
que je m’y attende
Il
m’embrasse sur le cou
Je
fis une réprimande
---Refrain ---
Mais
il avait gardé
Mon
billet de retour
Il
avait tant de grâce
Que
je n’osais plus à mon tour
Refuser
son bras en retour
Pour
le prix de ma place
---Refrain ---
Mais
il avait gardé
Mon
billet de retour
Il
avait tant de grâce
Que
je n’osais plus à mon tour
Le
gronder trop fort en retour
Pour
le prix de ma place
5ème Couplet
Les
rossignols et les pinsons
Chantaient
sous la feuillée
Nous
courûmes par les buissons
Pour
finir la journée
Quand
de partir le moment vint
Je
lui dis d’un ton grave
Voici
l’heure du dernier train
Dépêchons-nous
Gustave
---Refrain ---
Mais
il avait perdu
Mon
billet de retour
Que
faut-il que j’y fasse
Il
me parla de son amour
Et
moi le payant de retour
Dans
mon cœur il prit place.
1er Couplet
Jeanne
une charmante laitière
Chaque
matin en trottinant
Portait
le lait d’une fermière
Au
frère portier d’un couvent
C’était
un capucin bon drille
Aimant
à lorgner Jeannetton
Et
la trouvant fraîche et gentille
Il
lui caressa le menton
---Refrain ---
Le
joyeux moine et la laitière
Tenaient
chaque matin un discours galant
Voulez-vous
goûter
Le
bonheur sur terre
Aimez-vous,
disait-il, la vie entière.
Pour
vous belle enfant (bis)
Pour
vos jolis yeux
Mon
cœur est brûlant.
2ème Couplet
Le
moine lui disait, je gage
Que
vous avez un amoureux
Et
que vous causez mariage
En
formant des projets tous les deux.
N’en
croyez jamais rien mon frère
Lui
répondit-elle en riant
Et
tout en pensant à son Pierre
Qu’elle
adorait si tendrement.
---Refrain ---
Le
bon moine et la laitière
Tint
depuis ce jour
Discours
plus pressants
Dieu
créer l’amour comme la lumière
Il
fallait donc s’aimer dans la vie entière.
Pour
vous belle enfant (bis)
Pour
vos jolis yeux
Mon
cœur est brûlant
3ème Couplet
Le
capucin comme un délire
Ne
fermait plus l’œil au couvent
Lorsqu’il
résolut de tout dire
À
la cruelle son tourment.
À
la porte du monastère
Ce
jour-là, la voyant passer
Je
vous aime, laissez-vous faire
Dit-il,
je veux vous embrasser
---Refrain ---
Pour
le moine belle laitière
Laissez
votre cœur battre un seul instant
Entrez
avec moi dans le monastère
Car
l’amour se cache
Aimant
le mystère
Pour
vous belle enfant (bis)
Pour
vos jolis yeux
Mon
coeur est brûlant.
4ème Couplet
Pierre
l’amoureux de la belle
La
suivait souvent en chemin
Ce
jour-là, il marchait derrière elle
Tenant
un bâton à la main
À
bras raccourcis sur le moine
Il
fit résonner son bâton,
Tiens
disciple de St Antoine
Voici
mon absolution.
---Refrain ---
Et
du moine la laitière
Riait
le voyant battu mécontent
Quand
les os rompus
Du
bâton de Pierre
Il
rentre boiteux à son monastère
Pour
vous belle enfant (bis)
Pour
vos jolis yeux
Mon
dos est brûlant.
1er Couplet
Adieu
brune enfant d’Italie
Je
vais en France et sans espoir
Pour
me guérir de ma folie
Que
j’ai puisé dans tes yeux noirs
Quand
je te déclarais ma flamme
Coquette
tu n’as pas dit non
Et
pourtant, un avait ton âme
Et
ce soir tu me dis son nom.
---Refrain ---
Violetta
je t’adorais
Pour
toi j’aurais donné ma vie
Loin
de toi je m’en vais dans ma patrie
2ème Couplet
Mais
dans ses yeux j’ai cru lire
Un
soir valsant sous les lilas
Il
était si doux ton sourire
Lorsque
je te parlais tout bas
Mais
hélas dans ta rêverie
Tu
souriais à ton bonheur
En
voyant l’image chérie
De
celui qui adorait ton cœur.
3ème Couplet
Quand
je t’offris cette dentelle
Et
l’or brun de ton collier
Déjà
tu pensais infidèle
Qu’un
jour tu pensais m’oublier
Adieu
j’ai perdu l’espérance
Mon
cœur au tien ne peut s’unir
Mais
pour consoler ma souffrance
J’emporterai
ton souvenir.
1er Couplet
Les
ouvriers se rendant au travail
Auprès
d’un fort découvrirent un matin
Le
corps sanglant d’un pauvre capitaine
Assassiné
sous les murs d’un jardin.
D’un
coup de feu sa tête était brisée
Un
sang noirâtre inondait son visage
Et
l’on voyait à ses membres glacés
Qu’il
avait dû succomber dans la nuit.
2ème Couplet
Les
ouvriers prévinrent la justice
Et
les soupçons sur Blondel furent portés
Car
l’officier l’avait à l’exercice
Puni
cinq jours avant l’assassinat.
De
la caserne absent depuis la veille
Ce
brave enfant était en ce moment
Près
de sa mère et déjà vieille
Qu’il
assistait dans son lit de malade.
3ème Couplet
Lorsque
le soir laissant sa pauvre mère
Les
frères et sœurs bien tristes à la maison
Quand
il rentra ignorant de ce drame,
Le
Colonel le fit mettre en prison.
Pendant
deux mois ce pauvre militaire
Dans
les cachots fût contraint de gémir
Et
désirant tous les jours écrire un mot à sa mère
Écrire
un mot sans jamais l’obtenir.
4ème Couplet
Quand
vint le jour solennel et terrible
Où
son procès se fit publiquement
Dans
les débats toujours calme et paisible
Il
défendit sa tête vaillamment
À
ses côtés sa vieille et tendre mère
Versait
des pleurs sur son malheureux sort
Ce
fût en vain car le conseil de guerre
`Le
condamna à la peine de mort.
5ème Couplet
Sur
le terrain le malheureux Blondel
Est
amené pour être dégradé.
Mais
dans la foule, sa bonne et tendre mère
Près
de son fils éclatait en sanglots.
Quand
tout à coup une jeune servante,
À
l’officier vint prononcer ces mots
De
ce soldat j’atteste l’innocence
Car
c’est mon maître qui est le vrai coupable.
6ème Couplet
Le
malheureux que la douleur accable
Ne
pouvant croire à ce qu’il entendait
Quand
aussitôt l’officier de service
Dit
à ses hommes «Soldats rompez vos rangs»
Blondel
fût alors porté en triomphe
Ses
camarades veulent le porter en félicitations
Il
est enfin dans les bras de sa mère
Chacun
réclame son honneur réparé.
7ème Couplet
Quelques
temps après, ce brave militaire
Du
Général fût bien récompensé
Lui
confiant l’emblème du la France.
On
le nomme alors porte-drapeau.
Merci,
messieurs s’écria alors Blondel
De
l’honneur que je reçois aujourd’hui
Pour
le drapeau, ma mère et ma patrie
Je
donnerais toujours plus que ma vie
8ème Couplet
Dans
peu de temps le coupable on l’assure
Comparaîtra
devant la cour d’assise
Trop
longtemps il a gardé le silence
Et
fait souffrir un malheureux soldat
Mais
le jury décida de son sort
Tout
grand coupable mérite un châtiment
Et
tremblera en attendant le verdict
Qui
le punira à la peine de mort.
1er Couplet
Il
y a trois ans que nous sommes au service
Je
vous l’avoue bien carrément
Je
ferais un grand sacrifice
Pour
n’être plus au régiment
L’on
dit que c’est beau d’être militaire
Mais
plutôt que de faire ma faction
J’aimerais
mieux mon père et ma mère
Ma
sœur Thérèse et son ami.
---Refrain ---
Aussi
je suis tellement chagriné
Que
je pleurs soirs et matins
Depuis
que je suis pioupiou
Je
suis maigre comme un clou
Si
vous avez tous un bon cœur
Sur
mon sort verrez des pleurs
Ah
ah ah ah
ah ah ah
ah ah
Je
ne peux plus faire ce métier-là ah ah ah.
2ème Couplet
Puis
la corvée triste à faire
Dit
le caporal d’un air brutal
Vous
savez ce qui vous reste à faire
Avec
ce balai phénoménal
Mille
millions de gibernes
Si
l’on prend le sergent d’un air grincheux
Plus
moyen de sortir de la caserne
Faut
tout le temps rester sur les lieux
3ème Couplet
Le
grand matin le bruit des trompettes
Vous
annonce qu’il ne faut plus dormir
L’on
s’éveille puis l’on tempête
L’on
dirait que la fin du monde va venir
Dans
ma chambre ces bousculades
Car
pour la paix chacun la fuit
L’un
prend le képi de son camarade
Et
l’autre son bonnet de nuit.
4ème Couplet
Toute
la journée l’on s’embauche
À
l’exercice faisant un deux
Par
files à droite ou par files à gauche
Gré
non d’un chien si c’est ennuyeux
Si
l’on demande à voir sa cousine
Le
sergent vous répond d’un ton tout en contours
Qu’est-ce
que c’est que ça, je vous mets deux jours de consigne
C’est
moi qui irai la voir pour vous.
5ème Couplet
Quand
nous étions dans notre village
Nous
mangions tout ce que nous voulions
Du
beurre, du lait, et du fromage,
Des
œufs du porc et du cochon
Au
régiment chose cruelle
Du
bœuf quand on nous en donne une portion
Le
morceau que je trouve dans ma gamelle
Est
plus dur que mon ceinturon.
1er Couplet
Quand
l’oiseau chante dans la ramure
Gazouillant
sous un arbrisseau vert
Quand
les blés sous leurs belles parmes
Murmurent
donnant leurs concerts
Tous
les deux mon amour que j’adore
Chaque
jour dans les sillons dorés
Nous
ferons un bouquet tricolore
En
chantant sous les cieux diaprés
---Refrain ---
Quand
la bruyère au loin frissonne
Sous
les arbres verts isolés
Viens
ma beauté que je te donne
Un
tendre baiser dans les blés.
2ème Couplet
Bien
souvent dans la plaine déserte
On
entend chanter dans les vallons
Le
coucou parmi les feuilles vertes
Quelquefois
gazouille le pinson
Viens
le soir nous cueillerons les roses
De
bouquets nous ferons des tapis
Dans
les blés superbes grandioses
Viens
courir au milieu des épis.
3ème Couplet
À
travers les sillons blondinette
On
entend la caille et la perdrix
Dans
les airs, la charmante alouette
De
ses chants on connaît le prix
Profitons
de ces beaux jours superbes
Dans
ces champs cachés, faisons l’amour
Car
plus tard, les blés seront en gerbes
Nos
cours n’auront plus de séjour.
1er Couplet
Dans
l’église de notre village
Lorsque
j’assistais aux sermons
J’avais
seize ans, j’étais volage
Enfin
un vrai petit démon
Le
curé parlait de purgatoire
Du
paradis et du serpent
Faisant
trembler tout l’auditoire
Tellement
il parlait éloquemment.
---Refrain ---
Et
moi les paupières mi-closes
Je
prenais un air inspiré
Car
je pensais à bien des choses
En
écoutant Mr le Curé. (bis)
2ème Couplet
Pendant
cette envolée austère
Je
regardais par ci, par là
Et
des yeux je regardais Valérie
Car
je ne m’amusais pas tant que ça
Nous
nous aimions sans nous le dire
Et
quand Valérie me regardait
Nous
échangions un petit sourire
Pendant
que le bon Curé prêchait
3ème Couplet
Chaque
fois Valérie après la messe
M’attendait
près du bénitier
Puis
échangeant quelques promesses
Nous
prenions le même sentier
Dans
le petit bois de pretintaille
Oui
tous les deux nous devions passer
Valérie
me prenait par la taille
Cherchant
toujours à m’embrasser.
---Refrain ---
Et
moi rougissant comme les roses
Je
me sauvais à travers prés
Car
j’avais appris bien des choses (bis)
En
écoutant Mr le Curé. (bis)
4ème Couplet
C’était
charmant ce badinage
Puis
ça fini naturellement
Par
un bel et bon mariage
Comme
dans tout honnête roman
Le
bon curé ça va sans dire
Nous
fit un discours attendri
Que
Valérie écouta sans rire
Heureuse
d’avoir enfin un mari
---Refrain ---
Et
moi les paupières mi-closes
Je
me souviens bon gré mal gré
Car
j’avais appris bien des choses (bis)
En
écoutant Mr le Curé. (bis)
5ème Couplet
Voilà
trois ans de cette affaire
Et
nous avons mis à profit
Ce
que mainte fois dans sa chaire
Monsieur
le Curé nous a dit
En
nous lorgnant d’un œil d’émoi
Chaque
fois qu’il rentre chez-nous
Il
répète, aimer c’est la vie
Que
n’ai-je fait comme vous ?
---Refrain ---
Nous
avons quatre bébés roses
En
trois hivers, c’est très carré
Vous
voyez qu’on fait bien des choses (bis)
En
écoutant Mr le Curé. (bis)
1er Couplet
À
vos genoux vous que j’adore
Je
vous dis la main dans la main
Votre
amour est tout jeune encore
Mais
aura-t-il un lendemain
Je
fis un jour votre conquête
Mignonne
vous en souvenez-vous
Lorsque
nous montaient à la tête
Les
senteurs des lilas d’avril.
---Refrain ---
Ma
mère l’a vu
À
chaque printemps s’ouvre l’amour
On
s’aime quand même
Il
ne devrait durer qu’un jour.
Vos
lèvres mi-closes
S’unissent
au temps des lilas
Hélas
ne m’oubliez pas
Quand
fleuriront les roses.
2ème Couplet
Oui
je veux dans ta chevelure
Mettre
les lilas à fraiser
À
pleine main prends la parure
Dont
nous fait présent la saison
Puis
aimons-nous jusqu’à l’aurore
Mais
peut-être bien que ton cœur
Va
se fermer plus vite encore
Que
ne flétrie la fleur.
3ème Couplet
L’amour
constant, l’amour fidèle
Qui
le connut, qui le trouva
Comme
un orage, une hirondelle
L’amour
vient, l’amour s’en va.
Au
moins l’hirondelle ailée
Parfois
retourne au sol béni
Mais
quand l’amour prend sa volée
Il
ne revient jamais au nid.
---Refrain ---
Ma
mère l’a vu
À
chaque printemps s’ouvre l’amour
On
s’aime quand même
Il
ne devrait durer qu’un jour.
Vos
lèvres mi-closes
S’unissent
au temps des lilas
Hélas
ne m’oubliez pas
Quand
fleuriront les roses.
4ème Couplet
Nous
nous rencontrerons peut-être
Dans
dix ans ou bien dans vingt ans
Mais
alors sans nous reconnaître
Nous
passerons indifférents
J’aurais
pris mainte autre maitresse
Vous
aurez pris maint autre amant
Vous
seriez peut-être Duchesse
Et
moi peut-être pauvre amant.
1er Couplet
Bonsoir
Ninon je viens te voir
En
passant comme un camarade
Pour
bavarder, fumer, m’asseoir
Sans
mots galants ni discours fades
Nous
ne dirons rien du passé
Vois-tu
c’est pour nous lettre morte
Notre
amour est bien effacé
Et
le temps au loin l’emporte
---Refrain ---
Nous
nous sommes aimés Ninon
À
la folie
Mais
n’en parlons pas à quoi bon
Le
cœur oublie
Tu
n’es plus pour moi qu’une amie
Bonsoir
Ninon (bis)
2ème Couplet
Nous
eûmes pourtant tous les deux
De
douces et bonnes ivresses
Te
souviens-tu des jours heureux
Où
nous nous gâtions de caresses
Tes
lèvres étaient c’est certain
Les
plus roses qui soient au monde
Tes
épaules un peu satin
Et
ta taille souple et bien ronde.
3ème Couplet
Ne
trouves-tu pas qu’il vaut mieux
N’être
plus qu’ami, dit Ninette
Tiens
tu parfumes tes cheveux
Toujours
avec la violette
Bon
voilà que comme autrefois
J’en
fais des nattes que j’emmêle
Mais
tape moi donc sur les doigts
Qui
vont chiffonner ta dentelle.
4ème Couplet
Pourquoi
souriez-vous Ninon
Certainement
vous êtes belle
Mais
renoncer à ma foi, non
Y
songez-vous Mademoiselle
De
vous, être encore amoureux
La
chose serait trop cocasse
Donne-moi
ta lèvre, tes yeux,
Ma
Ninon que je les embrasse.
1er Couplet
J’aimais
une femme bien belle
À
qui j’avais donné mon cœur
De
passer ma vie auprès d’elle
C’était
pour moi le vrai bonheur
Je
m’en souviens temps éphémère
Où
nos cœurs s’épanchaient joyeux
Quand
nous courions dans la bruyère
Comme
deux jeunes amoureux.
---Refrain ---
Elle
est partie ma bien aimée
Et
pour toujours mon bonheur est perdu
On
n’entend plus dans la vallée
Son
champ d’amour. Je ne la reverrai plus
2ème Couplet
Je
la revis certain dimanche
Au
bras d’un riche jouvenceau
Elle
n’a plus sa robe blanche
Depuis
qu’elle habite au château
Pauvre
enfant mon cœur te pardonne
Hâte-toi
donc de revenir
J’ai
toujours gardé ta couronne
De
cheveux blonds, cher souvenir
3ème Couplet
Elle
est venue sous ma fenêtre
N’osant
m’appeler par mon nom
Implorer
son pardon peut-être
Et
prendre un baiser sur son front
Puis
tout à coup l’âme en délire
Elle
me dit : ami adieu
Et
dans un pâle et doux sourire
Elle
s’envola vers les cieux.
1er Couplet
Un
matin de printemps de mai
En
cueillant la violette
Dans
les bois de Viroflay
Je
passais avec Ninette
Et
les oiseaux amoureux
Merles,
pinsons, tourterelles
En
voyant ses jolis yeux
Dans
leurs nids battaient des ailes.
---Refrain ---
Les
doux rossignols du bois
Murmuraient
à demi voix
Comme
elle est jolie
Et
les cloches de Meudon
Faisaient
digue digue don
Pour
fêter ma mie.
2ème Couplet
Tout
le long des verts sentiers
Je
m’en allais avec elle
Passant
sous les noisetiers
Qui
embaumaient les fleurs nouvelles
En
voyant son frais bonnet
Tout
fleuri de rubans roses
Le
printemps lui souriait
Par
toutes les fleurs écloses.
3ème Couplet
Tous
les pinsons d’alentour
Les
bouvreuils et les fauvettes
Lui
gazouillait tour à tour
Leurs
plus douces chansonnettes
Puis
ils se disaient entre eux
Voyez
donc cette fillette
Qui
vient avec ses yeux bleus
Mettre
tout le monde en fête.
4ème Couplet
L’air était plein de chansons
Que
nous répétaient les brises
En
passant près des buissons
Je
lui cueillais des cerises
Ma
minette avait quinze ans
Moi
j’étais enfant de même
Mais
quand revient le printemps
On
en sait pourquoi l’on aime.
1er Couplet
Savez-vous
la nouvelle du jour
Que
chacun répète à l’entour
Parait
que se sera épatant
Tordant,
étourdissant
Où
va, ce sera drôlichon
Mettre
un impôt sur le vieux garçon
Et
chacun de crier, bravo
Faut
qu’il paie quatre sous le kilo.
---Refrain ---
Aux
endurcis faisons la guerre
Barbons
abrutis nous célibataires
Il
est en France assez de beau minois
Pour
pouvoir faire son choix, son choix, son choix
Et
nous les maris cré matin, cré
matin, cré matin
De
ce jour-là ne vous fatiguez pas
Faites
nous beaucoup de petits soldats
Faites
nous beaucoup de petits soldats
2ème Couplet
Avec
leurs doux yeux assassins
Quand
elles suivent les petits chemins
Les
filles savent auprès d’eux
Laisser
des regards amoureux
Le
vieux garçon se dit : non de là
Qu’est-ce
que je ferais bien dans ceci
Si
je refuse je paierai l’impôt
Si
je me marie, j’épouse un trumeau
3ème Couplet
Mais
le coté le plus surprenant
C’est
l’histoire le suivant
On
sait dit-il, il n’y aura pas de jaloux
Dans
cette loi pensons à tout
Or
donc on vient de décréter
C’est
l’exacte et fine vérité
Que
tous ceux qui ne savent pas être papa
Paieront
un impôt, non de là.
4ème Couplet
Fillettes,
écoutez-moi bien
De
mon conseil ne perdez rien
C’est
maintenant à notre tour
À
nous déclarer notre amour
Puisque
tout le monde doit être papa
Sans
peine, faites des petits soldats
Qui
veilleront sur notre drapeau
Et
nous ne paierons plus d’impôts
1er Couplet
J’suis
un garçon pas tyrannique
Simple
et modeste dans mes gouts
Et
je ne me mêle jamais de politique
Qu’on
fasse ce qu’on voudra
Je m’en fous.
2ème Couplet
Je m’occupe de rien, je laisse faire
Que
les autres soient sages, ou qu’ils soient fous
Bons
ou méchants, ça, c’est leur affaire
Pourvu
que je sois heureux
Je
m’en fous.
3ème Couplet
Quand
je dîne, je mange un ordinaire
Je
prends une bouteille de vin de Limours
Avec
une belle carafe d’eau claire
Puis
de la carafe encore
Je
m’en fous.
4ème Couplet
Je
voudrais avoir dix mille francs de rente
Et
vivre en joignant les deux bouts
En
compagnie d’une femme charmante
Et
puis de la femme encore
Je
m’en fous.
5ème Couplet
Je
ne tiens pas qu’elle soit trop honnête
Pourvu
qu’elle ait le caractère doux
Et
quelle ne me fasse pas trop cornette
Puis
d’être cocu
Je
m’en fous.
6ème Couplet
Mais
une chose que je respecte
C’est
quand je vois deux jeunes époux
Mener
une vie noble et honnête
Puis
dans le fond encore
Je
m’en fous.
7ème Couplet
Quand
je mourrai, je veux qu’on m’enterre
Dans
mon pays près de Châteauroux
Auprès
de ma femme et de ma belle-mère
Puis
de ma belle-mère encore
Je
m’en fous.
8ème Couplet
Et
dire qu’il y a sur la terre
Des
esclaves, de pauvres Indous
Qui
reçoivent des coups de pied au derrière
Puis
de leurs derrières, à ça
Je
m’en fous
9ème Couplet
Il
faut une rénovation prochaine
Moi
j’ai mes plans, je les ai dit à tous
À
mon député l’autre semaine
Mais
il m’a répondu
Je
m’en fous.
1er Couplet
Je
viens ici te dire Madeleine
Qu’il
faut hélas que je parte à l’instant
Loin
de notre belle Lorraine
Car
je ne peux pas servir l’Allemand
Ne
pleure pas enfant je t’en supplie
Divin
trésor objet de mon amour,
Bientôt
en France, oh oui je te le jure,
Je
t’attendrai dans ce divin séjour
---Refrain ---
Ma
belle fiancée conserve ton espoir
Là-bas
sous la feuillée nous pourrons nous revoir
D’un
baiser prend l’offrande car j’aperçois là-bas
La
patrouille allemande qui s’avance à grands pas
2ème Couplet
Le
lendemain quelle triste aventure
Nôtre
conscrit ayant manqué l’appel
Les
gendarmes chez l’épouse future
Vont
réclamer le jeune homme de la belle
Celui
messieurs que vous cherchez je pense
Ne
craindra plus jamais votre courroux
Il
va servir le beau pays de France
Partez d’ici je ne puis rien pour vous
---Refrain ---
Eh
bien tu vas nous suivre fillette de malheur
À
moins que tu nous livres le soldat déserteur
Je
ne puis vous le rendre pour plus d’une raison.
3ème Couplet
Le
juge dit à la belle Lorraine
Quoi
si jeune à déjà des amants
Où
le caches-tu effrayante Yrène
Celui
qui doit son sang aux Allemands.
Il
est parti bien loin de notre campagne,
Tyrans
maudis pour ne point vous servir
Mais
un beau jour pour battre l’Allemagne
Vous
le reverrez en ces lieux revenus.
---Refrain ---
Quoi
tu oses coquine insulter le plus fort
Qu’on
mette la gamine pour toujours dans un fort.
La
fillette pleine de vaillance, la fillette aux yeux charmants
S’écrie,
vive la France et guerre aux Allemands.
4ème Couplet
Après
un mois d’attente et de détresse
Notre
héros un jour reçoit un mot
Qui
lui apprit que sa tendre maitresse
Depuis
longtemps souffrait dans un cachot.
Malheur
à celui qui l’a cru infidèle
S’écria-t-il
en poussant un soupir
Je
ne pourrais jamais vivre sans elle,
Je
vais là-bas, la sauver ou mourir.
---Refrain ---
Il
part sans plus attendre au pays Allemand
Criant
il faut me rendre ma maitresse à l’instant
Ta
madeleine est morte et tu iras dans ces tords
Souffrir
de même, certes jusqu’à la fin de tes jours.
1er Couplet
Du
charmant pays de Lorraine
Je
parcourais les verts bosquets
Et
je formais pour Madeleine
Un
frais et splendide bouquet.
J’allais
cueillir des roses blanches
Qui
s’ouvraient sur le bord du chemin
Quand
surgissant dessous les branches
Une
femme me dit soudain.
---Refrain ---
Puisque
ces fleurs mi-closes recouvrent un tombeau
Dans
ce riant berceau, laissez fleurir ces roses. (bis)
2ème Couplet
Je
vis une brillante larme
Qui
dans son oeil noir scintilla
Et
sur un ton remplit d’alarme
Voici
ce qu’elle me conta:
J’avais
pour consoler ma vie
Un
fils, espoir de mes vieux jours
Si
pour l’honneur de sa patrie
Il
ne sommeillait pour toujours
3ème Couplet
C’est
là près de cette broussaille
Qu’en
pleurant je l’ai recueilli
Et
c’est le soir de la bataille
Que
mes mains l’on enseveli
Depuis
ce jour l’âme meurtrie
Pour
lui j’ai fleuri ce sentier
C’est
pourquoi je vous en supplie
Laissez
les fleurs à ce rosier.
4ème Couplet
Il
se fit un profond silence
Lorsqu’elle
eut fini de parler
Et
les oiselets en cadence
Commencèrent
à gazouiller
Alors
le cœur rempli de peine
Sur
le gazon tout verdoyant
Je
mis les fleurs de Madeleine
Et
je partis en murmurant :
---Refrain ---
Restez
fleurs mi-closes dans votre frais berceau
Et
pour notre drapeau, fleurissez belles roses… (bis)
1er Couplet
J’allais
aux champs admirer la nature
Et
rendre hommage à son divin auteur
Les
chapelets pendaient à ma ceinture
Et
j’empressais les grains avec ferveur
Conquise
à Dieu par des forces nouvelles
Quand
j’entendis des voix jeunes et belles
Qui
murmuraient des mots tendres et doux.
---Refrain ---
Je
les ai vus courir ensemble les amoureux
Et
j’ai dit dans mon cœur qui tremble
Qu’ils
sont heureux les amoureux.
2ème Couplet
La
jeune fille avait vingt ans à peine
Son
bien aimé n’en paraissait pas plus
Leurs
regards purs semblaient vierges de peine
Et
rayonnaient comme ceux des élus.
Comme
ils couraient sur l’herbe verte et haute
Comme
ils riaient en se caressant tout bas
Comme
avec joie ils savouraient leurs fautes
Puisque
l’amour est une faute hélas.
---Refrain ---
Je
les ai vu courir ensemble les amoureux
Et
j’ai dit dans mon cœur qui tremble
Qu’ils
sont heureux les amoureux.
3ème Couplet
Leurs
vêtements d’un gracieux modèle
Dont
mes regards admiraient les contours
M’ont
rappelé que ma taille était belle
Et
j’ai trouvé mes chapelets bien lourds
Depuis
ce temps ma pensée et mon âme
Ont
tressailli, la vie entrait en moi
De
feux nouveaux, j’ai ressenti la flamme
Quand
mon coeur se demandait pourquoi.
---Refrain ---
Je
les ai vu parler ensemble les amoureux
Et
j’ai dit dans mon coeur qui tremble
Qu’ils
sont heureux les amoureux
4ème Couplet
Depuis
ce temps je n’ai plus revu d’anges
L’amour
de Dieu sans me quitter un jour
Aurait
pris place à des rêves étranges
Qui
me parlaient d’un autre et tendre amour.
Qu’elle
est heureuse, qu’elle doit être fière
Celle
qui peut endormir sur son cœur
Un
jeune enfant qui l’appelle ma mère.
Tous
les bonheurs sont faux sans ce bonheur.
---Refrain ---
Je
crois toujours les voir ensemble les amoureux
Et
j’ai dit dans mon coeur qui tremble
Qu’ils
sont heureux les amoureux.
1er Couplet
Petit
pinson en déployant tes ailes
Regarde
au loin, contemple l’horizon
De
mon ami apporte-moi des nouvelles
Viens
chaque jour autour de ma maison
Écoute
bien petit oiseau sublime
En
voligeant à travers le ciel pur
Si
toutefois sur un port maritime
Tu
l’aperçois sur les rayons d’azur.
---Refrain ---
Petit
pinson sur les vagues tremblantes
Si
tu voyais un vaisseau balancer
Par
les grands vents sur les eaux rugissantes
Viens
m’avertir, j’attends mon fiancé
2ème Couplet
Il
est parti le fiancé que j’aime
Sa
mère et moi, nous le pleurons chaque jour
Dans
le Tonkin d’un courage suprême
Il
vit d’espoir pour moi pour ses amours
Il
vit là-bas ce soldat héroïque
Avec
honneur défend son drapeau
Pour
la patrie et pour la république
Il
quitte tout ! Son pays ses amours
3ème Couplet
Quitte
les bois, viens chanter dans la plaine
Sous
le ciel bleu revis-moi chaque jour
Averti
moi, dit fort de ta voix pleine
S’il
faut toujours espérer le revoir.
Petit
pinson répondit d’un ton sage,
Écoute-moi
sans beaucoup m’approcher
Dans
le Tonkin, les français sont en gage
Aux
opportuns tu peux leurs reprocher.
1er Couplet
Dans
un village d’Alsace
Parmi
les soldats du vainqueur
Une
blonde fillette passe
En
murmurant un air vengeur.
En
l’entendant ainsi chanter
Notre
ancien hymne de guerre
Tais-toi
lui dit un officier
Mais
répondant d’une voix fine.
---Refrain ---
L’enfant
lui dit je suis Française
Et
malgré tous vos soldats
Vous
ne m’empêcherez pas
De
chanter la Marseillaise
Car
avant tout je suis Française
2ème Couplet
Dis
que reverdit la prairie
Regardez
partout dans nos champs
Les
trois couleurs de ma Patrie
Fleurissant
devant vos régiments
L’officier
dit en pâlissant
L’Alsace
est la nôtre de naissance
Ce
n’est pas vrai répond l’enfant.
Vous
l’avez volé à la France.
3ème Couplet
Des
soldats de la République
Vous
avez appris autrefois
Lorsque
la meute Germanique
Voulut
nous ramener des rois
Nos
pères sur les bords du Rhin
Et
sur les remparts de Mayenne
Puis
devant vous en plein Berlin
La
chantaient buvant à la santé de la France
---Refrain ---
L’enfant
lui dit je meurs Française
Un
jour vous n’empêcherez pas
Que
nos clairons et nos soldats
Chez
vous chanteront la Marseillaise
Allemand,
je meurs Française.
4ème Couplet
L’officier
Héros de Bazeilles
Tenait
son sable dans les mains
Il
la frappa et l’enfant vermeil
Pâlit
et chancela soudain.
Épongeant
le sang de son front
Elle
dit, à l’autre campagne
Les
canons Français s’en iront
Vous
la chanter en Allemagne.
1er Couplet
Que
cela me rend rêveuse
Voilà
que je sais très bien
Mais
heureuse ou bien malheureuse
En
vérité, je n’en sais rien
Je
chante, je rie, je suis folle
Puis
tout à coup je ne sais quoi
M’oppresse,
qui n’est pas sans charmes
Et
je me mets à fondre en larmes
Pourquoi ?
2ème Couplet
C’est
hier qu’à la dérobée
Ainsi
toute seule et tout bas
Ma
première larme est tombée
Et
cela ne s’arrête pas !
Tout
le long du jour je soupire
A
me faire éclater de rire
Et
toute la nuit en émoi
Je
fais et refais un rêve
Qui
jamais hélas ne s’achève
Pourquoi ?
3ème Couplet
Parfois
j’ai des torpeurs étranges
Je
reste là les yeux au ciel
À
regarder passer les anges
Ce
qui n’est pas bien naturel
Je
suis vaguement inquiète
Il
me vient des mots de poète
Espoir
! Amour ! Extase ! Foi !
Et
je me répète à moi même
Pourtant
des heures : “Je vous aime.“
Pourquoi ?
4ème Couplet
Ah
! Que je voudrais être belle
Avoir
vingt ans comme ma sœur !
On
lui dit : “Vous“ , “Mademoiselle“
Des
choses pleines de douceurs
D’une
voix qui m’est inconnue
Mais
moi la dernière venue
On
me dit : “Petite“, ou bien, “Toi“
On
m’embrasse sans prendre garde
Et
personne ne me regarde.
Pourquoi ?
5ème Couplet
Encore
si j’étais malade !
Être
malade est si joli !
On
prend un petit air maussade
On
va de sa chaise à son lit
Dans
une longue robe blanche
On
se tient comme un lys qui penche
On
est pâle ! … Tandis que moi
Je
me porte bien, je suis rose
Oh
! Quelle insupportable chose !
Pourquoi ?
6ème Couplet
Mais
se peut-il qu’on s’évertue
À
pleurer ainsi dans les coins !
On
dit que le chagrin nous tue
S’il
me faisait mourir au moins !
Et
tenez, cela recommence !
Mais
enfin, qu’est-ce que j’ai ? Quoi ?
Oh
quel service il va me rendre
Le
premier qui pourra m’apprendre.
Pourquoi ?
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