Livre de chansons et biographie de Léon MAUPREZ 1873-1952

Tambour au 133ème régiment d’infanterie, puis au 54ème régiment d’infanterie territoriale

 

Première partie (32 chansons)

Voir la seconde partie (23 chansons)

Publication : Novembre 2023

Mise à jour : Novembre 2023

Retour accueil

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

Claude MAUPREZ nous dit :

« Je n’ai pas le souvenir de mon grand-père Léon qui est décédé le 07 avril 1952 à l’âge de 79 ans. Je n’avais alors que 20 mois. Mes frères, Daniel né en 1946, et Jean né en 1948, se souviennent bien de lui, et notre sœur Monique est née après en 1953.

Mais notre papa Constant, dès que nous savions lire, nous disait que son papa Léon était vraiment l’auteur des chansons écrites de sa main dans son livre. Elles sont d’ailleurs toutes signées Léon Mauprez. »

 

« Après avoir relu ses chansons, je réalise qu’il n’a que 21 à 24 ans, et fait preuve de maturité, sensibilité et finesse d’esprit sur les sujets marquant de son époque et bien inspirés par les anciens combattants de la guerre de 1870. Aussi, dans ses chansons, il aborde différents thèmes dans des lieux différents qui laissent de prime abord, penser qu’il a vécu lui-même tous ces récits. S’il en a vécu certains, d’autres doivent provenir de copains de régiment issus de Lorraine, Paris, Bretagne, Châteauroux, etc..

Dans ses écrits, avec un minimum de fautes d’orthographe, et hormis le verbe aller à la 3ème personne du singulier (vas au lieu de va), on retrouve le bon niveau culturel de son époque, partagé par de simples soldats patriotes, et ceci 20 années avant la 1ère guerre mondiale. Il est dommage qu’il n’y ai jamais eu d’archive de la musique ou de l’air de ses chansons qui peut–être dans certains cas a pu être emprunté à des airs existants à cette époque. »

 

« Si vous lecteur, vous trouvez l’air ou la musique correspondante, merci de bien vouloir partager avec moi cette information.

Déjà vous pouvez lire ses chansons comme des poésies, et ses textes prennent rapidement de la maturité. Je vous souhaite de découvrir Léon Mauprez, et vous serez surpris de l’étendue de ses connaissances et préoccupations durant cette fin de 19ème. Un large éventail de chansonnette, bluette, monologue, amour, drame, humour, patrie, compassion, et toujours dans une bonne mentalité et une grande humanité.

Enfin, après avoir fini d’écrire ce livre à 24 ans, son retour à la vie civile sera brutalement interrompu par la mobilisation générale de 1914, qui le remettra au service de l’armée à 41 ans dans l’armée territoriale. En 1919, il pourra enfin reprendre une vie de famille normale, malgré tous les drames vécus !

Il ne parlera pas non plus à son fils Constant de ce qu’il a vécu avec le 54ème régiment d’infanterie territorial au début du conflit.

Sans trop retrouver l’envie de chanter, il laissera de côté son cahier de chansons, témoin d’une époque insouciante mais joyeuse.

Pour l’origine des chansons, et malgré qu’il les ai signés, elles ne sont pas toutes de lui comme le supposait mon père, mais plutôt de ses copains de régiment qui devraient être dans la musique du régiment avec lui….

Claude Mauprez (cmauprez@live.com)

 

 

PRELUDE

« Mon Grand-Père Léon MAUPREZ écrira ce livre de chansons sur un livre cahier à couverture cartonnée qui ne permettait donc pas de supprimer des pages en cas d’erreur manuscrite. Oublions les petites fautes et ratures comme à la page 91 pour la dernière chanson, et une seconde à la page 46 avec l’ébauche du mauvais titre «LAISSEZ FLE…». Le bon titre est «l’enfant chantait la Marseillaise» (erreur impossible à corriger, et bon texte ajouté par moi-même sur ce document).

Certains titres sont finement bien travaillés et l ‘ensemble démontre une dextérité d’écriture, acquise dès 14 ans avec le Certificat d’études Primaires.

Étant Tambour du régiment, il devait partager et chanter ses chansons avec ses copains de régiments.

Si vous voulez vous faire une petite idée, lisez :

“Près de la nouvelle frontière.“ – “L’amour à quatorze ans.“ – “Les petits coupeurs de bois.“ – “Le bébé martyr.“

Et pour résumer les 3 ans de service militaire de Léon, lire absolument : “ça vous fait quand même quelque chose.

 

 

SON PARCOURS MILITAIRE

Né en mars 1873 à Bonnevaux dans le Doubs, Léon Joseph Delphin MAUPREZ intègre pour son service militaire le 133ème régiment d’infanterie. Ce régiment étant basé sur plusieurs villes : Belley, Pierre-Châtel, fort des Rousses et fort l’Écluse. Il a passé très certainement passé tout son temps d’armée (fin 1894-1897) à Belley comme l’indique la première page de son livre de chansons. Il y était tambour.

C’est durant cette période qu’il rédige toutes ces chansons.

En août 1914, il intègre logiquement – avec son âge – un régiment territorial, qui sera le 54ème de Besançon. Il y restera et connaitra le feu jusqu’en octobre 1915. Le 54e RIT était chargé de défendre la place forte de Besançon. Puis il a été dirigé vers l’Aisne juste derrière les premières lignes pour des travaux divers : Ravitaillement, transport de blessés, garde de prisonniers, inhumation des morts, réfection des routes…)

Il sera ensuite détaché à la scierie Parnet de Salins-les-Bains puis à la scierie Marandet (moulin-scierie) dans son village de Bonnevaux (jusque la fin de la guerre ?).

Il passera en juillet 1917 au 47ème régiment d’artillerie de campagne, mais c’est certainement une affectation théorique car il ne combattra pas (sa fiche matriculaire le précise). Trois décorations lui seront attribuées après la guerre : Croix du combattant, médaille commémorative de 14/18 et médaille interalliés.

 

 

 

Léon MAUPREZ tambour au 54ème régiment d’infanterie territoriale

 

 

SOMMAIRE DES 32 premières CHANSONS

 

LES ORPHÉONISTES

LE DÉFILÉ du RÉGIMENT

L’HEURE DU RENDEZ-VOUS

DORS MON CHÉRI

LES POUSSES CAILLOUX

PRES DE LA NOUVELLE FRONTIERE

LE FORGERON DE LA PAIX

SOUS LES ROSES

L’HIRONDELLE EST PARTIE

L’AMOUR À QUATORZE ANS

LES BLÉS D’OR

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ

ELLE NE CROYAIT PAS

LE BILLET DE RETOUR

LE MOINE ET LA LAITIÈRE

VIOLETTA

MORT D’UN CAPITAINE

REGRETS DU CONSCRIT

UN BAISER DANS LES BLÉS

EN ÉCOUTANT Mr LE CURÉ

LES LILAS ET LES ROSES

VISITE À NINON

ELLE EST PARTIE

POUR FÊTER MA MIE

L’IMPÔT SUR LES CÉLIBATAIRES

JE M’EN FOUS

LA FIANCÉE DU DÉSERTEUR

LAISSEZ FLEURIR LES ROSES

LA RELIGIEUSE

PETIT PINSON

L’ENFANT CHANTAIT LA MARSEILLAISE

LES POURQUOI D’UNE JEUNE FILLE

 

Les 43 suivantes (Suite)

 

Les ORPHÉONISTES.

1er Couplet

Nous étions cent Orphéonistes

Qui nous en revenions de Paris

Où nous avions eu le premier prix

Nous étions fins comme des ministres

Et nous retournions au pays

Étant un peu gris

Tout en montant dans le train

Pour rigoler un brin

Nous chantions ce refrain :

“Pas des plus tristes

Les vainqueurs du concours

C’est les gais troubadours

Les troubadours du grand faubourg

Du bourg de Fouilly les amours

Refrain

Les Orphéonistes

Dans leurs exercices

Sont de grands artistes

Des gaillards rupins

Vos gens de Paris

Sont des écrevisses

Les Orphéonistes sont de fameux lapins

2ème Couplet

Qu’ils sont gais les Orphéonistes

Disait-on, quel charivari

On voit bien qu’ils reviennent de Paris

On nous recevait comme des ministres

Chacun prononçait des discours

Sur ce grand concours,

Le conducteur de train

Celui qui serre le frein

Et pas des plus tristes (bis)

3ème Couplet

En voyant les Orphéonistes

Les femmes qui attendaient leurs maris

Sur la grande route de Paris

Avec leurs fils et leurs filles

Firent retentir le pays

De leurs joyeux cris

Le maire et son adjoint

Le curé, le médecin

Tout le monde chantait ce refrain

Et pas des plus triste (bis)

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

LE DÉFILÉ du RÉGIMENT.

1er Couplet

C’est beau régiment qui part

Clairons sonnants, tambours battants

Rataplan

La foule vient court et s’avance

Pour saluer les combattants, Ra-ta-plan

La musique magnifique

De fierté remplit les cœurs

Chacun pense que la France

Verra ses enfants vainqueurs

Que le Dieu des batailles donne

Palme, lauriers à ses enfants. Ra-ta-plan

Que la victoire les couronne

Que ces guerriers soient triomphants, Ra-Ra-Ra

---Refrain ---

Pour la France et pour la Patrie

Marchez Héroïques soldats

Donnez bravement votre vie

Pour le drapeau dans les combats

2ème Couplet

Voici devant la troupe entière

Le fier sapeur se dandinant

Ra-ta-plan

Il porte haut sa tête altière

Mais c’est pourtant un bon enfant

Ra-ta-plan

Canne à pomme et bel homme

Apparaît le tambour major

À tous gestes vifs et précis

De sa forte bouche de cuivre

Le clairon lance triomphant

L’air cadencé qui trouble, enivre

Et fait marcher le régiment

Ra-ta-plan

---Refrain ---

Pour la France et pour la Patrie

Marchez Héroïques soldats

Donnez bravement votre vie

Pour le drapeau dans les combats

3ème Couplet

Dzin boum boum qui donne ainsi

Tourne la grosse caisse aux larges flancs

Ra-ta-plan

Elle mugit, et le trombone

Répond d’un ton très éclatant

Ra-ta-plan

Tête nue foule émue

Voici nos couleurs dans l’air

Et dans l’âme, une flamme

A passé comme un éclair

Notre drapeau soldats que couvre

Le sable fin des chemins blancs

---Refrain ---

Pour la France et pour la Patrie

Marchez Héroïques soldats

Donnez bravement votre vie

Pour le drapeau dans les combats

Battez-vous pour le défendre

Rapportez la face en lambeau

Même au bois neuf on peut suspendre

La croix d’honneur des vieux Drapeaux

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

L’HEURE du RENDEZ-VOUS

1er Couplet

Du bois nous revenions

Par une nuit profonde

Nous allions rêvant

Par le même chemin

Nous souciant fort peu

S’il y existait un monde

Car nous n’étions que deux

Et le ciel pour témoin

---Refrain ---

Puis je vous disais alors, oh ma belle au cœur tendre

Le soir sous les bosquets loin des regards jaloux

Quand sonnera minuit, seul j’irais vous attendre

N’allez pas oublier l’heure du rendez-vous (bis)

2ème Couplet

Le vent soufflait léger

Les peupliers superbes

Balançaient dans l’air

Leurs têtes reverdies

Les mains pleines de fleurs

Nous courions les herbes

Le serpolet rampant

Nous formait un tapis

3ème Couplet

L’on entendait au loin

Dans la brume sonore

Les cris des montagnards

Qui montaient jusqu’aux cieux

Les merles tapageurs

Ne sifflaient pas encore

Dans les sentiers perdus

Chantaient les amoureux

4ème Couplet

Elle va revenir

Voici le temps des roses

Où le tiède printemps

Viendra les refleurir

Et puis nous reviendrons

Les plus petites choses

Qui grandissent l’amour

En parlant d’avenir

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

DORS MON CHÉRI

1er Couplet

C’était un soir dans une chambre rose

Un frais bambin dormait dans un berceau

Il souriait la lèvre demie close

Car dans son rêve il voyait un drapeau

Les étrangers reculaient en déroute

Devant l’ardeur de nos vaillants soldats

Quand s’éveillant il dit maman écoute

N’entends-tu pas du canon le fracas

---Refrain ---

De t’éveiller il n’est pas l’heure encore

Disait la mère à son enfant chéri

Dors mon mignon, dors bien jusqu’à l’aurore

Je te dirai quand viendra l’ennemi !

2ème Couplet

Dis maman où est donc mon père

Est-il déjà parti pour les combats

Je voudrais bien moi aussi faire la guerre

À mon pays offrir mes faibles bras

Non mon ami reste auprès de ta mère

Ton père c’est assez de douleur

Il reviendra bientôt la mine fière

Pour t’embrasser toi qui fait son bonheur

 

3ème Couplet

À ce moment elle vit apparaître

Son pauvre époux qui tout couvert de sang

Vient tomber mort auprès de sa femme

Près de son fils qui pleurait maintenant

Son meurtrier le suivait, mais la mère

D’un long couteau le frappa en plein cœur

Quand un hurlant survint dans la chaumière

Et la frappa de son sabre vainqueur

 

--- Refrain ---

Du grand réveil il n’est pas l’heure encore

Dit l’Orphelin à ses parents chéris

Dormez en paix, dormez jusqu’à l’aurore

Nous sommes prêts pour venger le pays (bis)

 

4ème Couplet

Sous les cyprès dans un coin du village,

On voit parfois un soldat s’arrêter

Au pied d’un Christ recouvert de feuillages

Il s’agenouille et semble méditer

Quand son regard se tourne vers la plaine

De ses grands yeux coulent des pleurs brûlants

C’est qu’il revoit l’Alsace et la Lorraine

Son sol natal perdu depuis vingt ans !

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

LES POUSSES CAILLOUX

1er Couplet

Allons une dernière goutte

Le clairon vient de retentir

Sac au dos il faut se mettre en route

Pour les manœuvres tu vas partir

Pas besoin de se faire de bile

C’est l’affaire de quelques jours

Dans la rue le régiment défile

Au son des clairons des tambours

Pas de route crie l’officier

On ne se fait pas prier

En chœur on entonne un refrain

Que répète l’écho lointain

Meunier, meunier tu dors

Ton moulin va trop fort

J’ai du bon fromage au lait

Du pays de celui qui l’a fait

---Refrain ---

Les voyez-vous ces petits pousses cailloux

Ils sont tous grands de cœur, petits de taille

Petits, mais sans trembler au moment du danger

Ils chanteront encore dans la bataille

2ème Couplet

Le colonel un bon vieux brave

Se redressant sur son cheval

Frise sa moustache d’un air grave

Et dit j’devrais être Général

J’ai soixante ans, trente-sept blessures

J’ai vu plus de vingt combats

Je peux dire que j’en ai vus de durs

Comment ça se fait qu’on me nomme pas

Le capitaine en marchant

Rêve d’être commandant

Le lieutenant voudrait le remplacer

Le sous-lieutenant qui vient d’arriver

Trouve que c’est du guignon

D’n’avoir qu’un seul galon

L’sergent dit s’est égal

L’grade d’adjudant n’ m’irait pas mal

3ème Couplet

Halte là crie le chef de troupe

À l'étape on vient d’arriver

On va se mettre à faire la soupe

En plein air on va ripailler

Entre quatre pierres le feu s’allume

Tout le monde s’agite dans le camp

Près de la marmite un brisquard plume

Un coq qui fait le récalcitrant

On va goûter le rata

Tout à coup non de là

Un formidable coup de canon

Vint troubler la collation

Faut renverser le frico

Et partir subito

Sac au dos, le ventre creux

Au lieu d’un cran, on en serre deux.

4ème Couplet

Les ennemis sont en déroute

En vainqueurs on revient au camp

On va pouvoir casser la croûte

Et se reposer un moment

La patrouille campe en silence

Le couvre feux vient de sonner

Et ses futurs héros de la France

Sur la paille vont se coucher

Là s’en est un qui dort

Faisant des rêves d’or

Un autre rêve de son pays

De sa promise, de ses amis

Celui-ci gravement

Ronfle comme le vent

Puis le calme partout

Jusqu’au cri de tout le monde debout

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

PRES DE LA NOUVELLE FRONTIERE

1er Couplet

Près de la nouvelle frontière

Un officier s’est arrêté

À la porte d’une chaumière

Et frappe avec anxiété

Une femme dont la mamelle

Allaitait un blanc chérubin

Ouvre et demande qui appelle

Et voit l’uniforme prussien

---Refrain ---

Femme dit l’officier

Écoute ma prière

Pour lui donner ton lait

Je t’apporte un enfant

Dis-moi si tu consens

À lui servir de mère

Moi je suis soldat

Du pays Allemand

2ème Couplet

Ce fils de Lorrain vit sur cette terre

Et né d’hier, et sans compter

Je paierais tes soins et tes peines

Car je suis tout seul à l’aimer

Vois sa figure rose et blanche

Tu peux le sauver du trépas

Sa mère en le mettant au monde

Est morte hier entre mes bras.

3ème Couplet

J’avais un fils dit la Lorraine

Blanc, chérubin comme le tien

Mon homme et moi tenions la plaine

Devant un régiment prussien

Quand des soldats ivres de carnage

Mirent le feu dans mon hameau

Et sans pitié pour son jeune âge

Tuèrent l’enfant dans son berceau

---Refrain ---

Va passe ton chemin

Ma mamelle est Française

N’entre pas sous mon toit

Emporte ton enfant !

Mes fils plus tard,

Chanterons la Marseillaise !

Je ne vends pas mon lait

Aux fils de l’Allemand !

 

LE FORGERON DE LA PAIX

1er Couplet

Dans un village minuit sonne,

Un forgeron frappe le fer

Auprès d’un brasier qui rayonne.

Son marteau s’élève dans l’air

Il retombe, et sa main velue

L’accompagne d’une chanson

En forgeant un soc de charrue

Pour la première moisson.

---Refrain ---

C’est pour la paix dit-il que je travaille

Loin des canons je vis en liberté

Je façonne l’acier qui sert à la semaille

Et ne forge que du fer pour l’humanité

2ème Couplet

Soudain par la porte qui s’ouvre

Entre une femme au teint bronzé.

Sous le long manteau qui la couvre

Elle tient un glaive brisé

Sa poitrine est toute sanglante

Et l’homme en fronçant l’œil

Lui demande avec épouvante

Femme que viens-tu faire ici

3ème Couplet

Moi répond alors l’étrangère

Dans le sillon je mets du sang

Reconnais moi je suis la guerre

Et forge mon sabre à l’instant

Le forgeron saisit la lame

Mais la broyant sous son outil

Il lui dit,“Soit maudite, Ô femme

Toi qui me pris un jour mon fils

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

SOUS LES ROSES

 

1er Couplet

Dans un sentier tout remplit de fraîcheur

J’aurais voulu la regarder sans trêve

Quand je la vis seule au milieu des fleurs

Elle m’apparut comme dans un rêve

Des guirlandes ornaient ses blonds cheveux

Et dans ses mains quelques fleurs demi closes

C’était un ange descendu des cieux,

Sous les roses.

2ème Couplet

Un jour enfin, elle vint auprès de moi

En me disant de sa voix si charmante,

Je veux t’aimer et n’aimerais que toi

Et je sentis sa lèvre frémissante

Baiser mon front. Alors depuis ce jour

La joie revint sur ses lèvres moroses

Et nous allions abriter nos amours

Sous les roses.

3ème Couplet

Mais le ciel fût jaloux de mon bonheur

Il m’enleva ma douce bien aimée

Me laissant seul avec ma douleur

Ne laissant rien de ma belle adorée

Elle est partie sous l’aile de la mort

Parmi les anges au ciel elle repose

Pourquoi vivrais-je puisqu’elle dort

Sous les roses.

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

L’HIRONDELLE EST PARTIE

1er Couplet

Le bois est triste et solitaire des sentiers jadis pleins d’échos

L’automne a chassé le mystère avec les feuilles des rameaux

Comme la forêt toute nue, il ne reste à mon cœur glacé

Qu’un souvenir de fleurs disparues d’un tendre et radieux passé

---Refrain ---

L’hirondelle est partie avec ses ailes ouvertes

Ma maîtresse, comme elle a quitté le pays

L’oiseau ne chante plus dans les branches désertes

Et avec son dernier chant, mon bonheur s’est enfui.

---Refrain ---

L’hirondelle est partie avec ses ailes ouvertes

Ma maîtresse, comme elle a quitté le pays

L’oiseau ne chante plus dans les branches désertes

Et avec son dernier chant, mon bonheur s’est enfui.

3ème Couplet

Elle m’oubliera l’infidèle, et quand l’hiver sera fini

Au soleil d’avril, l’hirondelle reviendra peut-être au nid

Et pardonnant la frileuse, je m’en irai

Vers cette blonde capricieuse, car jamais je ne l’oublierai

 

L’AMOUR À QUATORZE ANS

1er Couplet

Maman je viens vous demander

Mais je ne sais pas si vous me l’accorderez

J’ai calculé mon âge

J’ai bientôt quatorze ans

Me voilà donc dans l’âge

D’y avoir un amant, là la la

D’y avoir un amant.

2ème Couplet

Oh, tais-toi donc petite effrontée

À quatorze ans me parler d’un amant

Me parler d’un amant

Tu as le cœur trop tendre

Tu n’as pas la raison

Si tu m’y casses la tête

Tu auras du bâton.

3ème Couplet

Oh mais ma mère

N’y faites pas ce jeu

Car des fois vous frapperiez sur deux

Je vous ferais grand-mère

Et moi mère à mon tour

D’une jeune fillette

Ou d’un joli garçon.

4ème Couplet

Oh mais ma mère, c’est un joli garçon

Rempli de charme et rempli de raison

Il y a eu l’avantage

D’y posséder mon cœur

Dessous ses verts feuillages

Il en est le vainqueur, là la

Il en est le vainqueur.

 

LES BLÉS D’OR

1er Couplet

Mignonne quand la lune éclaire

La plaine aux bruits mélodieux

Lorsque l’étoile du mystère

Revient sourire aux amoureux

As-tu parfois sur la colline

Parmi les souffles caressants

Entendu la chanson divine

Que chantent les blés frémissants.

---Refrain ---

Mignonne quand le soir descendra sur la terre

Et que le rossignol viendra chanter encore

Quand le vent soufflera sur la verte bruyère

Nous irons écouter la chanson des blés d’or.

2ème Couplet

As-tu parfois sous la ramure

À l’heure ou chantent les épis

Entendu leurs joyeux murmures

Aux bords des vallons assoupis

Connais-tu cette voix profonde

Qui revient au déclin du jour

Chanter parmi les moissons blondes

Des refrains palpitants d’amours

3ème Couplet

Mignonne allons à la nuit close

Rêver aux chansons du printemps

Cueillir des parfums de roses

Pour embrasser nos vingt ans

Aimons-nous sous les rameaux superbes

Et la nature aura toujours

Du soleil pour dorer les gerbes

Et des roses pour nos amours

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ

1er Couplet

France tu brises les entraves,

D’un four cruel trop longtemps redouté.

Tu donnas aux pauvres esclaves,

Les droits de l’homme avec la liberté,

Pour conquérir l’indépendance.

Plus d’un peuple opprimé,

Voulut vaincre à ta voix en demandant la délivrance,

À tes puissants secours, à tes nobles exploits.

---Refrain ---

Comme un soleil rayonne sur le monde,

Éclaire encore la vieille humanité.

Accomplit ta mission féconde,

Par le progrès et par la liberté.

2ème Couplet

Maintenant les hommes sont frères.

Dans l’avenir prochain qu’on entrevoit,

Ils auront des jours prospères.

Ils sont égaux de naissance et de droits.

Déjà dans les temps où nous sommes,

Nos héros sont enfants d’un peuple intelligent.

Nous demandons à nos grands hommes,

La noblesse du cœur et celle du talent.

3ème Couplet

Il nous faut des jours sans alarmes,

Depuis longtemps de guerre on est lassé.

Chacun songe à briser ses armes,

En oubliant les combats du passé.

Peut-être un jour l’ Europe entière,

Trouvera par la paix tous ses peuples unis.

Ils n’auront plus de frontière,

Plus de vils oppresseurs, ni de pauvres bannis

 

ELLE NE CROYAIT PAS

1er Couplet

Elle ne croyait pas dans sa candeur naïve,

Que l’amour innocent qui germait dans son cœur,

Dût se changer un jour en une ardeur plus vive,

Et troubler à jamais ses rêves de bonheur

---Refrain ---

Pour rendre à la fleur épuisée

Sa fraîcheur, son éclat vermeil,

Oh, oh mon cœur donne lui, donne lui ton rayon de Soleil

Oh, oh printemps donne lui, donne lui ta goutte de rosée.

J’attends un aveu de sa bouche

Je veux connaître en vain ses secrètes douleurs

Mon regard l’intimide et ma voix l’effarouche

Un mot trouble son âme et fait couler ses pleurs

 

LE BILLET DE RETOUR

 

1er Couplet

C’était un matin printanier

Et pour voir ma marraine

J’allais à Boissy-Saint-Léger

Par la gare de Vincennes

Il y avait foule au guichet

Quand un jeune homme aimable

Me dit : je vais prendre votre billet

Pour vous être agréable

---Refrain ---

Merci lui dis-je

Prenez mon billet de retour

Il avait tant de grâce

Que je n’osais plus à mon tour

Lui donner trois francs en retour

Pour le prix de ma place

2ème Couplet

Nous fîmes cela se comprend

Ensemble le voyage

C’était un jeune homme charmant

Choisi dans son langage

Lorsque je fus à Saint-Léger

Il me dit d’un air tendre

Je m’en vais vous accompagner

Je voulu m’en défendre

---Refrain ---

Mais il aurait gardé

Mon billet de retour

Il avait tant de grâce

Que je n’osais plus à mon tour

Refuser son bras en retour

Pour le prix de ma place

3ème Couplet

Je connais un endroit charmant

Où l’on déjeune à l’aise

Acceptez, dit-il en riant

Il y aura de la fraise

Pendant que d’un air très poli

Sa main pressait la mienne

Je pensais, accepter ainsi

C’est bien un peu sans gêne

---Refrain ---

Mais il avait gardé

Mon billet de retour

Il avait tant de grâce

Que je n’osais plus à mon tour

Refuser son bras en retour

Pour le prix de ma place

4ème Couplet

On prit de l’omelette au lard

Du petit vin qui pique

Je rougissais sous son regard

Mais cela se complique

Voilà qu’au dessert tout à coup

Sans que je m’y attende

Il m’embrasse sur le cou

Je fis une réprimande

---Refrain ---

Mais il avait gardé

Mon billet de retour

Il avait tant de grâce

Que je n’osais plus à mon tour

Refuser son bras en retour

Pour le prix de ma place

---Refrain ---

Mais il avait gardé

Mon billet de retour

Il avait tant de grâce

Que je n’osais plus à mon tour

Le gronder trop fort en retour

Pour le prix de ma place

5ème Couplet

Les rossignols et les pinsons

Chantaient sous la feuillée

Nous courûmes par les buissons

Pour finir la journée

Quand de partir le moment vint

Je lui dis d’un ton grave

Voici l’heure du dernier train

Dépêchons-nous Gustave

---Refrain ---

Mais il avait perdu

Mon billet de retour

Que faut-il que j’y fasse

Il me parla de son amour

Et moi le payant de retour

Dans mon cœur il prit place.

 

LE MOINE ET LA LAITIÈRE

1er Couplet

Jeanne une charmante laitière

Chaque matin en trottinant

Portait le lait d’une fermière

Au frère portier d’un couvent

C’était un capucin bon drille

Aimant à lorgner Jeannetton

Et la trouvant fraîche et gentille

Il lui caressa le menton

---Refrain ---

Le joyeux moine et la laitière

Tenaient chaque matin un discours galant

Voulez-vous goûter

Le bonheur sur terre

Aimez-vous, disait-il, la vie entière.

Pour vous belle enfant (bis)

Pour vos jolis yeux

Mon cœur est brûlant.

2ème Couplet

Le moine lui disait, je gage

Que vous avez un amoureux

Et que vous causez mariage

En formant des projets tous les deux.

N’en croyez jamais rien mon frère

Lui répondit-elle en riant

Et tout en pensant à son Pierre

Qu’elle adorait si tendrement.

---Refrain ---

Le bon moine et la laitière

Tint depuis ce jour

Discours plus pressants

Dieu créer l’amour comme la lumière

Il fallait donc s’aimer dans la vie entière.

Pour vous belle enfant (bis)

Pour vos jolis yeux

Mon cœur est brûlant

3ème Couplet

Le capucin comme un délire

Ne fermait plus l’œil au couvent

Lorsqu’il résolut de tout dire

À la cruelle son tourment.

À la porte du monastère

Ce jour-là, la voyant passer

Je vous aime, laissez-vous faire

Dit-il, je veux vous embrasser

---Refrain ---

Pour le moine belle laitière

Laissez votre cœur battre un seul instant

Entrez avec moi dans le monastère

Car l’amour se cache

Aimant le mystère

Pour vous belle enfant (bis)

Pour vos jolis yeux

Mon coeur est brûlant.

4ème Couplet

Pierre l’amoureux de la belle

La suivait souvent en chemin

Ce jour-là, il marchait derrière elle

Tenant un bâton à la main

À bras raccourcis sur le moine

Il fit résonner son bâton,

Tiens disciple de St Antoine

Voici mon absolution.

---Refrain ---

Et du moine la laitière

Riait le voyant battu mécontent

Quand les os rompus

Du bâton de Pierre

Il rentre boiteux à son monastère

Pour vous belle enfant (bis)

Pour vos jolis yeux

Mon dos est brûlant.

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

VIOLETTA

1er Couplet

Adieu brune enfant d’Italie

Je vais en France et sans espoir

Pour me guérir de ma folie

Que j’ai puisé dans tes yeux noirs

Quand je te déclarais ma flamme

Coquette tu n’as pas dit non

Et pourtant, un avait ton âme

Et ce soir tu me dis son nom.

---Refrain ---

Violetta je t’adorais

Pour toi j’aurais donné ma vie

Loin de toi je m’en vais dans ma patrie

2ème Couplet

Mais dans ses yeux j’ai cru lire

Un soir valsant sous les lilas

Il était si doux ton sourire

Lorsque je te parlais tout bas

Mais hélas dans ta rêverie

Tu souriais à ton bonheur

En voyant l’image chérie

De celui qui adorait ton cœur.

3ème Couplet

Quand je t’offris cette dentelle

Et l’or brun de ton collier

Déjà tu pensais infidèle

Qu’un jour tu pensais m’oublier

Adieu j’ai perdu l’espérance

Mon cœur au tien ne peut s’unir

Mais pour consoler ma souffrance

J’emporterai ton souvenir.

MORT D’UN CAPITAINE

1er Couplet

Les ouvriers se rendant au travail

Auprès d’un fort découvrirent un matin

Le corps sanglant d’un pauvre capitaine

Assassiné sous les murs d’un jardin.

D’un coup de feu sa tête était brisée

Un sang noirâtre inondait son visage

Et l’on voyait à ses membres glacés

Qu’il avait dû succomber dans la nuit.

2ème Couplet

Les ouvriers prévinrent la justice

Et les soupçons sur Blondel furent portés

Car l’officier l’avait à l’exercice

Puni cinq jours avant l’assassinat.

De la caserne absent depuis la veille

Ce brave enfant était en ce moment

Près de sa mère et déjà vieille

Qu’il assistait dans son lit de malade.

3ème Couplet

Lorsque le soir laissant sa pauvre mère

Les frères et sœurs bien tristes à la maison

Quand il rentra ignorant de ce drame,

Le Colonel le fit mettre en prison.

Pendant deux mois ce pauvre militaire

Dans les cachots fût contraint de gémir

Et désirant tous les jours écrire un mot à sa mère

Écrire un mot sans jamais l’obtenir.

4ème Couplet

Quand vint le jour solennel et terrible

Où son procès se fit publiquement

Dans les débats toujours calme et paisible

Il défendit sa tête vaillamment

À ses côtés sa vieille et tendre mère

Versait des pleurs sur son malheureux sort

Ce fût en vain car le conseil de guerre

`Le condamna à la peine de mort.

5ème Couplet

Sur le terrain le malheureux Blondel

Est amené pour être dégradé.

Mais dans la foule, sa bonne et tendre mère

Près de son fils éclatait en sanglots.

Quand tout à coup une jeune servante,

À l’officier vint prononcer ces mots

De ce soldat j’atteste l’innocence

Car c’est mon maître qui est le vrai coupable.

6ème Couplet

Le malheureux que la douleur accable

Ne pouvant croire à ce qu’il entendait

Quand aussitôt l’officier de service

Dit à ses hommes «Soldats rompez vos rangs»

Blondel fût alors porté en triomphe

Ses camarades veulent le porter en félicitations

Il est enfin dans les bras de sa mère

Chacun réclame son honneur réparé.

7ème Couplet

Quelques temps après, ce brave militaire

Du Général fût bien récompensé

Lui confiant l’emblème du la France.

On le nomme alors porte-drapeau.

Merci, messieurs s’écria alors Blondel

De l’honneur que je reçois aujourd’hui

Pour le drapeau, ma mère et ma patrie

Je donnerais toujours plus que ma vie

8ème Couplet

Dans peu de temps le coupable on l’assure

Comparaîtra devant la cour d’assise

Trop longtemps il a gardé le silence

Et fait souffrir un malheureux soldat

Mais le jury décida de son sort

Tout grand coupable mérite un châtiment

Et tremblera en attendant le verdict

Qui le punira à la peine de mort.

 

REGRETS DU CONSCRIT

1er Couplet

Il y a trois ans que nous sommes au service

Je vous l’avoue bien carrément

Je ferais un grand sacrifice

Pour n’être plus au régiment

L’on dit que c’est beau d’être militaire

Mais plutôt que de faire ma faction

J’aimerais mieux mon père et ma mère

Ma sœur Thérèse et son ami.

---Refrain ---

Aussi je suis tellement chagriné

Que je pleurs soirs et matins

Depuis que je suis pioupiou

Je suis maigre comme un clou

Si vous avez tous un bon cœur

Sur mon sort verrez des pleurs

Ah ah ah ah ah ah ah ah ah

Je ne peux plus faire ce métier-là ah ah ah.

2ème Couplet

Puis la corvée triste à faire

Dit le caporal d’un air brutal

Vous savez ce qui vous reste à faire

Avec ce balai phénoménal

Mille millions de gibernes

Si l’on prend le sergent d’un air grincheux

Plus moyen de sortir de la caserne

Faut tout le temps rester sur les lieux

3ème Couplet

Le grand matin le bruit des trompettes

Vous annonce qu’il ne faut plus dormir

L’on s’éveille puis l’on tempête

L’on dirait que la fin du monde va venir

Dans ma chambre ces bousculades

Car pour la paix chacun la fuit

L’un prend le képi de son camarade

Et l’autre son bonnet de nuit.

4ème Couplet

Toute la journée l’on s’embauche

À l’exercice faisant un deux

Par files à droite ou par files à gauche

Gré non d’un chien si c’est ennuyeux

Si l’on demande à voir sa cousine

Le sergent vous répond d’un ton tout en contours

Qu’est-ce que c’est que ça, je vous mets deux jours de consigne

C’est moi qui irai la voir pour vous.

5ème Couplet

Quand nous étions dans notre village

Nous mangions tout ce que nous voulions

Du beurre, du lait, et du fromage,

Des œufs du porc et du cochon

Au régiment chose cruelle

Du bœuf quand on nous en donne une portion

Le morceau que je trouve dans ma gamelle

Est plus dur que mon ceinturon.

 

UN BAISER DANS LES BLÉS

 

1er Couplet

Quand l’oiseau chante dans la ramure

Gazouillant sous un arbrisseau vert

Quand les blés sous leurs belles parmes

Murmurent donnant leurs concerts

Tous les deux mon amour que j’adore

Chaque jour dans les sillons dorés

Nous ferons un bouquet tricolore

En chantant sous les cieux diaprés

---Refrain ---

Quand la bruyère au loin frissonne

Sous les arbres verts isolés

Viens ma beauté que je te donne

Un tendre baiser dans les blés.

2ème Couplet

Bien souvent dans la plaine déserte

On entend chanter dans les vallons

Le coucou parmi les feuilles vertes

Quelquefois gazouille le pinson

Viens le soir nous cueillerons les roses

De bouquets nous ferons des tapis

Dans les blés superbes grandioses

Viens courir au milieu des épis.

3ème Couplet

À travers les sillons blondinette

On entend la caille et la perdrix

Dans les airs, la charmante alouette

De ses chants on connaît le prix

Profitons de ces beaux jours superbes

Dans ces champs cachés, faisons l’amour

Car plus tard, les blés seront en gerbes

Nos cours n’auront plus de séjour.

 

EN ÉCOUTANT Mr LE CURÉ

1er Couplet

Dans l’église de notre village

Lorsque j’assistais aux sermons

J’avais seize ans, j’étais volage

Enfin un vrai petit démon

Le curé parlait de purgatoire

Du paradis et du serpent

Faisant trembler tout l’auditoire

Tellement il parlait éloquemment.

---Refrain ---

Et moi les paupières mi-closes

Je prenais un air inspiré

Car je pensais à bien des choses

En écoutant Mr le Curé. (bis)

2ème Couplet

Pendant cette envolée austère

Je regardais par ci, par là

Et des yeux je regardais Valérie

Car je ne m’amusais pas tant que ça

Nous nous aimions sans nous le dire

Et quand Valérie me regardait

Nous échangions un petit sourire

Pendant que le bon Curé prêchait

3ème Couplet

Chaque fois Valérie après la messe

M’attendait près du bénitier

Puis échangeant quelques promesses

Nous prenions le même sentier

Dans le petit bois de pretintaille

Oui tous les deux nous devions passer

Valérie me prenait par la taille

Cherchant toujours à m’embrasser.

---Refrain ---

Et moi rougissant comme les roses

Je me sauvais à travers prés

Car j’avais appris bien des choses (bis)

En écoutant Mr le Curé. (bis)

4ème Couplet

C’était charmant ce badinage

Puis ça fini naturellement

Par un bel et bon mariage

Comme dans tout honnête roman

Le bon curé ça va sans dire

Nous fit un discours attendri

Que Valérie écouta sans rire

Heureuse d’avoir enfin un mari

---Refrain ---

Et moi les paupières mi-closes

Je me souviens bon gré mal gré

Car j’avais appris bien des choses (bis)

En écoutant Mr le Curé. (bis)

5ème Couplet

Voilà trois ans de cette affaire

Et nous avons mis à profit

Ce que mainte fois dans sa chaire

Monsieur le Curé nous a dit

En nous lorgnant d’un œil d’émoi

Chaque fois qu’il rentre chez-nous

Il répète, aimer c’est la vie

Que n’ai-je fait comme vous ?

---Refrain ---

Nous avons quatre bébés roses

En trois hivers, c’est très carré

Vous voyez qu’on fait bien des choses (bis)

En écoutant Mr le Curé. (bis)

 

LES LILAS ET LES ROSES

1er Couplet

À vos genoux vous que j’adore

Je vous dis la main dans la main

Votre amour est tout jeune encore

Mais aura-t-il un lendemain

Je fis un jour votre conquête

Mignonne vous en souvenez-vous

Lorsque nous montaient à la tête

Les senteurs des lilas d’avril.

---Refrain ---

Ma mère l’a vu

À chaque printemps s’ouvre l’amour

On s’aime quand même

Il ne devrait durer qu’un jour.

Vos lèvres mi-closes

S’unissent au temps des lilas

Hélas ne m’oubliez pas

Quand fleuriront les roses.

2ème Couplet

Oui je veux dans ta chevelure

Mettre les lilas à fraiser

À pleine main prends la parure

Dont nous fait présent la saison

Puis aimons-nous jusqu’à l’aurore

Mais peut-être bien que ton cœur

Va se fermer plus vite encore

Que ne flétrie la fleur.

3ème Couplet

L’amour constant, l’amour fidèle

Qui le connut, qui le trouva

Comme un orage, une hirondelle

L’amour vient, l’amour s’en va.

Au moins l’hirondelle ailée

Parfois retourne au sol béni

Mais quand l’amour prend sa volée

Il ne revient jamais au nid.

---Refrain ---

Ma mère l’a vu

À chaque printemps s’ouvre l’amour

On s’aime quand même

Il ne devrait durer qu’un jour.

Vos lèvres mi-closes

S’unissent au temps des lilas

Hélas ne m’oubliez pas

Quand fleuriront les roses.

4ème Couplet

Nous nous rencontrerons peut-être

Dans dix ans ou bien dans vingt ans

Mais alors sans nous reconnaître

Nous passerons indifférents

J’aurais pris mainte autre maitresse

Vous aurez pris maint autre amant

Vous seriez peut-être Duchesse

Et moi peut-être pauvre amant.

VISITE À NINON

1er Couplet

Bonsoir Ninon je viens te voir

En passant comme un camarade

Pour bavarder, fumer, m’asseoir

Sans mots galants ni discours fades

Nous ne dirons rien du passé

Vois-tu c’est pour nous lettre morte

Notre amour est bien effacé

Et le temps au loin l’emporte

---Refrain ---

Nous nous sommes aimés Ninon

À la folie

Mais n’en parlons pas à quoi bon

Le cœur oublie

Tu n’es plus pour moi qu’une amie

Bonsoir Ninon (bis)

2ème Couplet

Nous eûmes pourtant tous les deux

De douces et bonnes ivresses

Te souviens-tu des jours heureux

Où nous nous gâtions de caresses

Tes lèvres étaient c’est certain

Les plus roses qui soient au monde

Tes épaules un peu satin

Et ta taille souple et bien ronde.

3ème Couplet

Ne trouves-tu pas qu’il vaut mieux

N’être plus qu’ami, dit Ninette

Tiens tu parfumes tes cheveux

Toujours avec la violette

Bon voilà que comme autrefois

J’en fais des nattes que j’emmêle

Mais tape moi donc sur les doigts

Qui vont chiffonner ta dentelle.

4ème Couplet

Pourquoi souriez-vous Ninon

Certainement vous êtes belle

Mais renoncer à ma foi, non

Y songez-vous Mademoiselle

De vous, être encore amoureux

La chose serait trop cocasse

Donne-moi ta lèvre, tes yeux,

Ma Ninon que je les embrasse.

 

ELLE EST PARTIE

1er Couplet

J’aimais une femme bien belle

À qui j’avais donné mon cœur

De passer ma vie auprès d’elle

C’était pour moi le vrai bonheur

Je m’en souviens temps éphémère

Où nos cœurs s’épanchaient joyeux

Quand nous courions dans la bruyère

Comme deux jeunes amoureux.

---Refrain ---

Elle est partie ma bien aimée

Et pour toujours mon bonheur est perdu

On n’entend plus dans la vallée

Son champ d’amour. Je ne la reverrai plus

2ème Couplet

Je la revis certain dimanche

Au bras d’un riche jouvenceau

Elle n’a plus sa robe blanche

Depuis qu’elle habite au château

Pauvre enfant mon cœur te pardonne

Hâte-toi donc de revenir

J’ai toujours gardé ta couronne

De cheveux blonds, cher souvenir

3ème Couplet

Elle est venue sous ma fenêtre

N’osant m’appeler par mon nom

Implorer son pardon peut-être

Et prendre un baiser sur son front

Puis tout à coup l’âme en délire

Elle me dit : ami adieu

Et dans un pâle et doux sourire

Elle s’envola vers les cieux.

 

POUR FÊTER MA MIE

1er Couplet

Un matin de printemps de mai

En cueillant la violette

Dans les bois de Viroflay

Je passais avec Ninette

Et les oiseaux amoureux

Merles, pinsons, tourterelles

En voyant ses jolis yeux

Dans leurs nids battaient des ailes.

---Refrain ---

Les doux rossignols du bois

Murmuraient à demi voix

Comme elle est jolie

Et les cloches de Meudon

Faisaient digue digue don

Pour fêter ma mie.

2ème Couplet

Tout le long des verts sentiers

Je m’en allais avec elle

Passant sous les noisetiers

Qui embaumaient les fleurs nouvelles

En voyant son frais bonnet

Tout fleuri de rubans roses

Le printemps lui souriait

Par toutes les fleurs écloses.

3ème Couplet

Tous les pinsons d’alentour

Les bouvreuils et les fauvettes

Lui gazouillait tour à tour

Leurs plus douces chansonnettes

Puis ils se disaient entre eux

Voyez donc cette fillette

Qui vient avec ses yeux bleus

Mettre tout le monde en fête.

4ème Couplet

L’air était plein de chansons

Que nous répétaient les brises

En passant près des buissons

Je lui cueillais des cerises

Ma minette avait quinze ans

Moi j’étais enfant de même

Mais quand revient le printemps

On en sait pourquoi l’on aime.

 

L’IMPÔT SUR LES CÉLIBATAIRES

1er Couplet

Savez-vous la nouvelle du jour

Que chacun répète à l’entour

Parait que se sera épatant

Tordant, étourdissant

Où va, ce sera drôlichon

Mettre un impôt sur le vieux garçon

Et chacun de crier, bravo

Faut qu’il paie quatre sous le kilo.

---Refrain ---

Aux endurcis faisons la guerre

Barbons abrutis nous célibataires

Il est en France assez de beau minois

Pour pouvoir faire son choix, son choix, son choix

Et nous les maris cré matin, cré matin, cré matin

De ce jour-là ne vous fatiguez pas

Faites nous beaucoup de petits soldats

Faites nous beaucoup de petits soldats

2ème Couplet

Avec leurs doux yeux assassins

Quand elles suivent les petits chemins

Les filles savent auprès d’eux

Laisser des regards amoureux

Le vieux garçon se dit : non de là

Qu’est-ce que je ferais bien dans ceci

Si je refuse je paierai l’impôt

Si je me marie, j’épouse un trumeau

3ème Couplet

Mais le coté le plus surprenant

C’est l’histoire le suivant

On sait dit-il, il n’y aura pas de jaloux

Dans cette loi pensons à tout

Or donc on vient de décréter

C’est l’exacte et fine vérité

Que tous ceux qui ne savent pas être papa

Paieront un impôt, non de là.

4ème Couplet

Fillettes, écoutez-moi bien

De mon conseil ne perdez rien

C’est maintenant à notre tour

À nous déclarer notre amour

Puisque tout le monde doit être papa

Sans peine, faites des petits soldats

Qui veilleront sur notre drapeau

Et nous ne paierons plus d’impôts

 

JE M’EN FOUS

1er Couplet

J’suis un garçon pas tyrannique

Simple et modeste dans mes gouts

Et je ne me mêle jamais de politique

Qu’on fasse ce qu’on voudra

Je m’en fous.

2ème Couplet

Je m’occupe de rien, je laisse faire

Que les autres soient sages, ou qu’ils soient fous

Bons ou méchants, ça, c’est leur affaire

Pourvu que je sois heureux

Je m’en fous.

3ème Couplet

Quand je dîne, je mange un ordinaire

Je prends une bouteille de vin de Limours

Avec une belle carafe d’eau claire

Puis de la carafe encore

Je m’en fous.

4ème Couplet

Je voudrais avoir dix mille francs de rente

Et vivre en joignant les deux bouts

En compagnie d’une femme charmante

Et puis de la femme encore

Je m’en fous.

5ème Couplet

Je ne tiens pas qu’elle soit trop honnête

Pourvu qu’elle ait le caractère doux

Et quelle ne me fasse pas trop cornette

Puis d’être cocu

Je m’en fous.

6ème Couplet

Mais une chose que je respecte

C’est quand je vois deux jeunes époux

Mener une vie noble et honnête

Puis dans le fond encore

Je m’en fous.

7ème Couplet

Quand je mourrai, je veux qu’on m’enterre

Dans mon pays près de Châteauroux

Auprès de ma femme et de ma belle-mère

Puis de ma belle-mère encore

Je m’en fous.

8ème Couplet

Et dire qu’il y a sur la terre

Des esclaves, de pauvres Indous

Qui reçoivent des coups de pied au derrière

Puis de leurs derrières, à ça

Je m’en fous

9ème Couplet

Il faut une rénovation prochaine

Moi j’ai mes plans, je les ai dit à tous

À mon député l’autre semaine

Mais il m’a répondu

Je m’en fous.

 

La FIANCÉE DU DÉSERTEUR

1er Couplet

Je viens ici te dire Madeleine

Qu’il faut hélas que je parte à l’instant

Loin de notre belle Lorraine

Car je ne peux pas servir l’Allemand

Ne pleure pas enfant je t’en supplie

Divin trésor objet de mon amour,

Bientôt en France, oh oui je te le jure,

Je t’attendrai dans ce divin séjour

---Refrain ---

Ma belle fiancée conserve ton espoir

Là-bas sous la feuillée nous pourrons nous revoir

D’un baiser prend l’offrande car j’aperçois là-bas

La patrouille allemande qui s’avance à grands pas

2ème Couplet

Le lendemain quelle triste aventure

Nôtre conscrit ayant manqué l’appel

Les gendarmes chez l’épouse future

Vont réclamer le jeune homme de la belle

Celui messieurs que vous cherchez je pense

Ne craindra plus jamais votre courroux

Il va servir le beau pays de France

Partez d’ici je ne puis rien pour vous

---Refrain ---

Eh bien tu vas nous suivre fillette de malheur

À moins que tu nous livres le soldat déserteur

Je ne puis vous le rendre pour plus d’une raison.

3ème Couplet

Le juge dit à la belle Lorraine

Quoi si jeune à déjà des amants

Où le caches-tu effrayante Yrène

Celui qui doit son sang aux Allemands.

Il est parti bien loin de notre campagne,

Tyrans maudis pour ne point vous servir

Mais un beau jour pour battre l’Allemagne

Vous le reverrez en ces lieux revenus.

---Refrain ---

Quoi tu oses coquine insulter le plus fort

Qu’on mette la gamine pour toujours dans un fort.

La fillette pleine de vaillance, la fillette aux yeux charmants

S’écrie, vive la France et guerre aux Allemands.

4ème Couplet

Après un mois d’attente et de détresse

Notre héros un jour reçoit un mot

Qui lui apprit que sa tendre maitresse

Depuis longtemps souffrait dans un cachot.

Malheur à celui qui l’a cru infidèle

S’écria-t-il en poussant un soupir

Je ne pourrais jamais vivre sans elle,

Je vais là-bas, la sauver ou mourir.

---Refrain ---

Il part sans plus attendre au pays Allemand

Criant il faut me rendre ma maitresse à l’instant

Ta madeleine est morte et tu iras dans ces tords

Souffrir de même, certes jusqu’à la fin de tes jours.

 

LAISSEZ FLEURIR LES ROSES

1er Couplet

Du charmant pays de Lorraine

Je parcourais les verts bosquets

Et je formais pour Madeleine

Un frais et splendide bouquet.

J’allais cueillir des roses blanches

Qui s’ouvraient sur le bord du chemin

Quand surgissant dessous les branches

Une femme me dit soudain.

---Refrain ---

Puisque ces fleurs mi-closes recouvrent un tombeau

Dans ce riant berceau, laissez fleurir ces roses. (bis)

2ème Couplet

Je vis une brillante larme

Qui dans son oeil noir scintilla

Et sur un ton remplit d’alarme

Voici ce qu’elle me conta:

J’avais pour consoler ma vie

Un fils, espoir de mes vieux jours

Si pour l’honneur de sa patrie

Il ne sommeillait pour toujours

3ème Couplet

C’est là près de cette broussaille

Qu’en pleurant je l’ai recueilli

Et c’est le soir de la bataille

Que mes mains l’on enseveli

Depuis ce jour l’âme meurtrie

Pour lui j’ai fleuri ce sentier

C’est pourquoi je vous en supplie

Laissez les fleurs à ce rosier.

4ème Couplet

Il se fit un profond silence

Lorsqu’elle eut fini de parler

Et les oiselets en cadence

Commencèrent à gazouiller

Alors le cœur rempli de peine

Sur le gazon tout verdoyant

Je mis les fleurs de Madeleine

Et je partis en murmurant :

---Refrain ---

Restez fleurs mi-closes dans votre frais berceau

Et pour notre drapeau, fleurissez belles roses… (bis)

 

LA RELIGIEUSE

1er Couplet

J’allais aux champs admirer la nature

Et rendre hommage à son divin auteur

Les chapelets pendaient à ma ceinture

Et j’empressais les grains avec ferveur

Conquise à Dieu par des forces nouvelles

Quand j’entendis des voix jeunes et belles

Qui murmuraient des mots tendres et doux.

---Refrain ---

Je les ai vus courir ensemble les amoureux

Et j’ai dit dans mon cœur qui tremble

Qu’ils sont heureux les amoureux.

2ème Couplet

La jeune fille avait vingt ans à peine

Son bien aimé n’en paraissait pas plus

Leurs regards purs semblaient vierges de peine

Et rayonnaient comme ceux des élus.

Comme ils couraient sur l’herbe verte et haute

Comme ils riaient en se caressant tout bas

Comme avec joie ils savouraient leurs fautes

Puisque l’amour est une faute hélas.

---Refrain ---

Je les ai vu courir ensemble les amoureux

Et j’ai dit dans mon cœur qui tremble

Qu’ils sont heureux les amoureux.

3ème Couplet

Leurs vêtements d’un gracieux modèle

Dont mes regards admiraient les contours

M’ont rappelé que ma taille était belle

Et j’ai trouvé mes chapelets bien lourds

Depuis ce temps ma pensée et mon âme

Ont tressailli, la vie entrait en moi

De feux nouveaux, j’ai ressenti la flamme

Quand mon coeur se demandait pourquoi.

---Refrain ---

Je les ai vu parler ensemble les amoureux

Et j’ai dit dans mon coeur qui tremble

Qu’ils sont heureux les amoureux

4ème Couplet

Depuis ce temps je n’ai plus revu d’anges

L’amour de Dieu sans me quitter un jour

Aurait pris place à des rêves étranges

Qui me parlaient d’un autre et tendre amour.

Qu’elle est heureuse, qu’elle doit être fière

Celle qui peut endormir sur son cœur

Un jeune enfant qui l’appelle ma mère.

Tous les bonheurs sont faux sans ce bonheur.

---Refrain ---

Je crois toujours les voir ensemble les amoureux

Et j’ai dit dans mon coeur qui tremble

Qu’ils sont heureux les amoureux.

 

PETIT PINSON

1er Couplet

Petit pinson en déployant tes ailes

Regarde au loin, contemple l’horizon

De mon ami apporte-moi des nouvelles

Viens chaque jour autour de ma maison

Écoute bien petit oiseau sublime

En voligeant à travers le ciel pur

Si toutefois sur un port maritime

Tu l’aperçois sur les rayons d’azur.

---Refrain ---

Petit pinson sur les vagues tremblantes

Si tu voyais un vaisseau balancer

Par les grands vents sur les eaux rugissantes

Viens m’avertir, j’attends mon fiancé

2ème Couplet

Il est parti le fiancé que j’aime

Sa mère et moi, nous le pleurons chaque jour

Dans le Tonkin d’un courage suprême

Il vit d’espoir pour moi pour ses amours

Il vit là-bas ce soldat héroïque

Avec honneur défend son drapeau

Pour la patrie et pour la république

Il quitte tout ! Son pays ses amours

3ème Couplet

Quitte les bois, viens chanter dans la plaine

Sous le ciel bleu revis-moi chaque jour

Averti moi, dit fort de ta voix pleine

S’il faut toujours espérer le revoir.

Petit pinson répondit d’un ton sage,

Écoute-moi sans beaucoup m’approcher

Dans le Tonkin, les français sont en gage

Aux opportuns tu peux leurs reprocher.

 

L’ENFANT CHANTAIT LA MARSEILLAISE

1er Couplet

Dans un village d’Alsace

Parmi les soldats du vainqueur

Une blonde fillette passe

En murmurant un air vengeur.

En l’entendant ainsi chanter

Notre ancien hymne de guerre

Tais-toi lui dit un officier

Mais répondant d’une voix fine.

---Refrain ---

L’enfant lui dit je suis Française

Et malgré tous vos soldats

Vous ne m’empêcherez pas

De chanter la Marseillaise

Car avant tout je suis Française

2ème Couplet

Dis que reverdit la prairie

Regardez partout dans nos champs

Les trois couleurs de ma Patrie

Fleurissant devant vos régiments

L’officier dit en pâlissant

L’Alsace est la nôtre de naissance

Ce n’est pas vrai répond l’enfant.

Vous l’avez volé à la France.

3ème Couplet

Des soldats de la République

Vous avez appris autrefois

Lorsque la meute Germanique

Voulut nous ramener des rois

Nos pères sur les bords du Rhin

Et sur les remparts de Mayenne

Puis devant vous en plein Berlin

La chantaient buvant à la santé de la France

---Refrain ---

L’enfant lui dit je meurs Française

Un jour vous n’empêcherez pas

Que nos clairons et nos soldats

Chez vous chanteront la Marseillaise

Allemand, je meurs Française.

4ème Couplet

L’officier Héros de Bazeilles

Tenait son sable dans les mains

Il la frappa et l’enfant vermeil

Pâlit et chancela soudain.

Épongeant le sang de son front

Elle dit, à l’autre campagne

Les canons Français s’en iront

Vous la chanter en Allemagne.

 

LES POURQUOI D’UNE JEUNE FILLE

1er Couplet

Que cela me rend rêveuse

Voilà que je sais très bien

Mais heureuse ou bien malheureuse

En vérité, je n’en sais rien

Je chante, je rie, je suis folle

Puis tout à coup je ne sais quoi

M’oppresse, qui n’est pas sans charmes

Et je me mets à fondre en larmes

Pourquoi ?

2ème Couplet

C’est hier qu’à la dérobée

Ainsi toute seule et tout bas

Ma première larme est tombée

Et cela ne s’arrête pas !

Tout le long du jour je soupire

A me faire éclater de rire

Et toute la nuit en émoi

Je fais et refais un rêve

Qui jamais hélas ne s’achève

Pourquoi ?

3ème Couplet

Parfois j’ai des torpeurs étranges

Je reste là les yeux au ciel

À regarder passer les anges

Ce qui n’est pas bien naturel

Je suis vaguement inquiète

Il me vient des mots de poète

Espoir ! Amour ! Extase ! Foi !

Et je me répète à moi même

Pourtant des heures : “Je vous aime.“

Pourquoi ?

4ème Couplet

Ah ! Que je voudrais être belle

Avoir vingt ans comme ma sœur !

On lui dit : “Vous“ , “Mademoiselle“

Des choses pleines de douceurs

D’une voix qui m’est inconnue

Mais moi la dernière venue

On me dit : “Petite“, ou bien, “Toi“

On m’embrasse sans prendre garde

Et personne ne me regarde.

Pourquoi ?

5ème Couplet

Encore si j’étais malade !

Être malade est si joli !

On prend un petit air maussade

On va de sa chaise à son lit

Dans une longue robe blanche

On se tient comme un lys qui penche

On est pâle ! … Tandis que moi

Je me porte bien, je suis rose

Oh ! Quelle insupportable chose !

Pourquoi ?

6ème Couplet

Mais se peut-il qu’on s’évertue

À pleurer ainsi dans les coins !

On dit que le chagrin nous tue

S’il me faisait mourir au moins !

Et tenez, cela recommence !

Mais enfin, qu’est-ce que j’ai ? Quoi ?

Oh quel service il va me rendre

Le premier qui pourra m’apprendre.

Pourquoi ?

 

 

Suite ici : 23 chansons

 

Je désire contacter le propriétaire du cahier de chansons de Léon MAUPREZ

 

Voir sa fiche matriculaire

 

Voir les pages originels du cahier

 

Suivre sur Twitter la publication en instantané de photos de soldats 14/18

 

Vers d’autres témoignages de guerre 14/18

 

Retour accueil