« Il s’agit du carnet de l’oncle à ma
grand-mère, il est mort sans descendance directe et nous avons hérité de
différents objets qu’il a fabriqué au front »
Isabelle, mars 2010
Merci à Jean-Yves, Patrick et .. pour la recopie
Lemaire Albert 5éme Artillerie 33e Batterie
Citadelle de Verdun Meuse
Robert Vaucher (Vanaker ?)
au ravitaillement
Convoi B2 petit Vieret
69ème Division de Réserve
Par bureau central militaire
Paris
Julien Vanaker Téléphoniste
Au 254e D’infanterie – C.H.R.
par Bureau Central militaire
Paris
André Lefèvre
10 Rue de Beau…
Senlis
Albert Taré, 267e
d’infanterie
Secteur 103 – 23éme compagnie
1ère Section
Sommaire
1914
Août : Lorraine, Meuse
Septembre : Meuse,
secteur de Reims
Octobre : Marne, Flandres
françaises
Novembre : secteur de
Dunkerque, Belgique
Décembre : Artois,
secteur nord d’Arras
1915
Janvier : Artois,
secteur nord d’Arras
Février : Artois, secteur nord
d’Arras
Mars : Artois, puis retour
au parc d’artillerie de Charenton, Vincennes
Avril : Charenton,
Vincennes puis Somme (est d’Amiens), Flandres
Mai : Flandres françaises, Artois
Juin : secteur d’Arras
Juillet à octobre : secteur d’Arras
Liste de
noms de soldats indiqués sur le carnet
2 Août
Départ de Senlis à 6h28, arrive à Paris
à 11 heures en compagnie de Charpentier
qui se rendait au 1er Génie, à 12 heures nous prenons le train pour Versailles, là dans cette ville
nous nous quittâmes.
Je rentre au 4éme d’artillerie
habillé de suite par le maître fourrier Gadot.
Du 2 au 3 août on prend la
garde, on va à l’arsenal pour parer des obus pour le départ.
3 Août
Départ en tracteur 5h du soir du
camp de Satory Versailles,
bois de Boulogne, Pantin embarquement depuis 1 heure du matin jusque heures
départ 6h45.
4 Août
Direction de Troyes, Arcis-sur-Aube, bien reçus par les femmes de Maison Rouge, Bar-le-Duc, Saint-Mihiel.
Arrivée à 4h30.
5
Débarquons pour Génicourt à 9 heures, cantonne
jusqu’au 20.
21 Août
Départ de Génicourt à 5h30, on passe Maheules (Manheulles), Etain, Haudaincourt, 4 heures du soir
nous cantonnons.
22 – 23 Août
Réveil 4 heures du matin, on
passe par Spincourt, Longuyon mise en batterie pour la
première fois à Beuveilles
nous ouvrons le feu sur l’ennemi à
4 heures en route pour Coulantine où on met en batterie
vers 5 heures du soir, fausse alerte, on signale des Hulans qui chargent sur
nous, la panique se met …. ? nous on se met hors de batterie et on part en
vitesse, nous couchons dans les voitures sur des tonneaux à essence avec Grisourt.
23
En batterie 5 heures du matin
prés de Pilon, violent combat.
Les Boches incendient les
villages environnant hors de batterie, à 4 heure on prend la direction de Mangiennes, on fait demi-tour et
on couche dans un fossé sur la route.
24
On met en batterie prés de Mangiennes, forcer de reculer
hors de batterie.
25
En batterie dans une prairie à
8h10, feu violent on nous fait mettre hors de batterie, on prend la direction
de Azannes. Cantonnons à Noiré.
26
Départ à 6 heure direction Damvillers, Consenvoye, faisant demi-tour à cause des encombrements on
repasse par Gercourt, Montfaucon.
27
On couche sur la route, pluie.
28
Cantonnons à Nantillois dans une maison en
ruines, départ à 4 heures, traversons Cierges,
Romagnes (Romagne-sous-Montfaucon).
29
Banteville (Bantheville), nous couchons sous les pièces prêtes à tirer dans la
direction de
30
Départ à 6 heures, positions
prés de Cunel, la batterie
tire beaucoup, on couche sur la position.
31
Même position que la veille,
très bon résultat de tir.
Réveil 4h45 la batterie continue
le tir. Dans le courant de l’après-midi hors de portée on passe par Eclisse Fontaine (Eclisfontaine)
Varennes (Varennes-en-Argonne),
Aubréville, repos.
2 Sept.
Réveil à 4 h. Nous restons sur
la route et on couche sous les voitures et fossés.
3 Sept.
Réveil 3h1/2 du matin, attendons
départ. 9h1/2 passons à Auzéville,
Francourt, Jubécourt, Ippécourt, arrivons à 4h, couchons dans une grange.
4 Sept.
Réveil à 4h, quittons Ippécourt passons par Fleury sur Aire, Nubécourt, Beuze,
couchons dans une grange.
5 Sept.
Réveil 3h, passons par plusieurs
villes, Hérizée-la-Grande,
Hérizée-la-Petite, Seigneules, Hargeville couchons sur la route.
6 Sept.
Réveil 11h du soir.
Passons Chaumont-sur-Aire, pays abandonné, la batterie tire
beaucoup, on couche sur position.
Réville 10h30 du soir, nous
marchons toute la nuit.
et vers 3
heures arrive à Hérizée-la-Grande.
7 Sept.
Arrivée position derrière le village
abandonné, une remorque renversée barre la route à la colonne, on tire
beaucoup, on dort dans une grange.
8
Réveil 3h du matin, je fais la
cuisine avec barbe et je rencontre Thuret.
9
Réveil 5heures. Je part aux
pièces on tire beaucoup, on couche sur position. Dans canonnade intense.
10
A minuit nous fûmes réveillés
par l’eau et les balles qui nous arrivaient ; nous mettons hors de
batterie, il fallait les pièces à la corde prés à partir, le village de Courcelles, passons par Hérizée-la-Brûlée, Basme, Longueville, Trouville,
on couche dans une grange.
11
Restons à Trouville jusqu’à 4h du soir.
Départ 5 heures , pluie
battante, passons à Bar-le-Duc.,
arrivons à Fains à 11 heures,
nous couchons avec Boucher sur
le béton d’une remise.
12
Réveille à 5, restons sur la
route jusque 11 heures, passons à Bar-le-Duc,
Naives-sur-Bar , arrivons à Vavrincourt, nous couchons dans
une grange.
13
Réveil à 4h1/2, passons à Hargeville, Charbogne on fait
la soupe sur la route et on part à 2h1/2
, revenons à Venise Bar-le-Duc,
Hérizée , St Dizier où
nous couchons dans une grange.
14
Réveil à 5h, pluie constante,
aéroplane descendu à
Départ à 10 heures à Rumont, Hérizé-la-Brûlée,
Hérizée-la-Grande, quelques maisons incendiées à Issancourt, beaucoup de cadavres sur le plateau Français et
Allemands, Rignaucourt.
On couche à Mombrécourt
, 1h réveil on va avec notre chef de pièce et un lieutenant faire une
reconnaissance, on voit des 100 de cadavres de chevaux, on rapporte pelles,
pioches et haches.
Départ 8h passons par Eppes, Souilly, Lemmes, Regret, Verdun, nous contournons Faubourg Pavé.
16
Réveil à 4h30, attendons jusque
10 heures, nous partons par pièces à Bezonvaux
où nous nous mettons en batterie.
Dans une pairie nous couchons
sur position.
17
Nous ne pouvons dormir par la
pluie et le froid, on commence le tir à 7 heures , au premier coup de canon,
éclatement prématuré tuant 5 chevaux , blessant 2 hommes.
8 heures nous recevons une
douzaine de pruneaux tuant un fantassin qui nous regardait, obligé de se sauver
à droite, reste de la journée assez
calme, nous mettons hors de batterie et on se porte un peu plus loin par une
pluie battante nous couchons sur la position de batterie.
18
Réveil 5 h.
Tirons une cinquantaine d’obus
et couchons comme la veille.
19
Réveil 5h nous allons dans les
ordres toute la journée, nous mettons hors de batterie à 6h30, nous couchons
dans une ferme abandonnée par un Boche, à 10 heures du soir.
20
Réveil 4h30 , passons à Verdun, on fait la soupe sur la route sous une pluie
battante, départ par Blercourt,
Dombasle-en-Argonne, Récicourt, Parois, Fraincourt (Vraincourt), Clermont-en-Argonne, pays incendié par les boches, Les Islettes, Forêt de l’Argonne.
21
Réveil à 5h
passons à Grave incendié, à Tilloy,
L’Epine, Châlons-sur-Marne,
22
Réveil à 5h du matin nous
mettons en batterie sans tirer nous couchons dans une ferme de Thillois.
23
Départ à 5 passons par Champigny, St Brice, mettons en
batterie sur le bord de la route nous tirons environ 20 obus couchons dans un
moulin
24
Réveil à 4 heures mettons hors
de batterie repassons à Champigny,
Merfy où on met en batterie dans la plaine notre pièce est de repos on
couche dans une grange réveil à 11 h du soir.
25
Départ à minuit Champigny-Reims Eglise Ste Clotilde,
Cormontreuil où nous mettons en batterie à côté du canal on tire
beaucoup de la journée.
26
Réveil 4 ½ Grande fusillade nos
pièces est le 75 tonnes. L’échelon du 33e est endommagé plusieurs
chevaux sont tués les obus tombent autour de nous on reste abrité le soir on va
coucher toujours à Cormontreuil
je suis de garde les balles viennent jusqu’ à nous
27
Réveil à 2h30 Mettons hors de B,
car la position devient intenable nous revenons nous mettre à 2 K de Reims à Murigny à Côté Ferme petite ferme
isolé les personnes sont très aimables.
Je couche dans une étable avec BAUBE,
Gruvaux.
28
Réveil 3 heures notre pièce est
de repos à l’échelon faubourg Masa (?)
Nous couchons dans une ancienne
maison des Jésuites dans des petites chambres la nuit nous fûmes réveillés par
des obus qui tombaient pas loin de là Je
me suis sauvé et j’ai couché dans un tracteur
29
Réveil 5 heures on retourne au
pièce comme le jour précédent le tir est lent on peut s’approvisionner à Reims malgré que la ville soit
bombardée les habitants persistent à rester.
BAUBE fait le ravitaillement.
30
Réveil à 3 h. on tire très peu
journée très calme
Réveil à 5 ½ nous allons
l’échelonné faire le nettoyage le soir on couche dans l’étable.
2
Nous ne tirons pas de la journée
même cantonnement.
3
Nous tirons que l’après midi
beau temps
4
Réveil à 5
Prenons repos à l’échelon
Nous tirons quelques gros
calibres notre capitaine est malade est évacué
Réveil à 6 h.
Brouillard froid on tire très
peu Reims est bombardé
toujours même cantonnement
7
Réveil à 6h. nous tirons sur
l’état major allemand qui se trouve à
Journée calme Beau Temps
8
Réveil 5 ½ nous tirons quelques
obus l’ennemi nous répond les obus tombent loin derrière nous, même
cantonnement
9
Réveil 5 ½ mettons hors de
batterie à 5 du soir et nous venons nous mettre sur la route prêt à partir nous
couchons dans une grange à la maison blanche
10
Réveil à 1h du matin nous
passons à Jonchery, Montigny–sur-Vesles.
Café sur la route à 7 heures
arrive à Bouvancout où nous
faisons la soupe, on nous donne l’ordre de nous reposer car il faut mettre en
batterie la nuit à 6h.
Départ nous entrons dans un bois
nous ceinturons sans lumière car l’ennemi pourrait nous voir des crêtes qu’il
occupe notre travail terminé vers minuit nous trouvons des cabanes que les
artilleurs du 95e avaient abandonner.
11
Réveil 6h.
Nous creusons des tranchées pour
nous mettre à l’abri on entoure les pierres avec de la terre et des gazons pour
faire un pare éclats le soir je couche dans une petite cabane avec BAUBE et Gricourt.
12
Réveil à 5 ½ h
Nous préparons nos pièces près à
tirer le feu ouvre à 11 heures.
400 coups dans la journée un
éclatement prématuré se produit nous avons 5 blessés dont un grièvement nous
couchons comme la veille
13
Réveil 5 ½ h
On tire à 6h. les obus tombent
sur la 4e batterie qui se trouve à notre gauche après avoir tirer 80
obus par pièces soupe et on se couche dans notre cabane
14
Réveil 5 h
Nous commençons la journée comme
la veille.
15
Réveil 5 30 h
on commence à tirer à 7h. 300
obus dans la journée. Je suis de garde il pleut la nuit se passe sans incident
16
Réveil à 6 heures nous ne tirons
pas de la journée hors de batterie à 3 1/2.
De l’après midi passons à Bouvaincourt nous mangeons la
soupe à 6 heures sur la route notre chauffeur en faisant son plein l’essence
prend feu est se brûle la main le terrain étant très humide nous occasionnent
plusieurs petits accidents dan la nuit car on ne pouvait allumer les phares.
17
Nous n’avons pas dormi de la
nuit nous passons à Ventelet Montigny-sur-Vesles, Jonchery, Fismes
on fait le café sur la route Chiéry-Fère-en-Tardenois,
Coincy, Rocourt nous faisons la soupe midi ½ départ ½ Breny, Vichel, Nanteuil, Chouy, Dampleux,
Villers-Cotteret
6 heures du soir dans la forêt
notre tracteur fait une embardée et la remorque est le canon renverse à 7
½ reprenons la route arrivé à Lugny où nous cantonnons dans un
grenier trop fatigué on ne pense pas à manger.
18
Réveil à 4 heures
Passons à Vezle, Rocquigy (incendiée), Gilocourt, Orrouy, Bethisy, Saint-Pierre, Bethisy, Saint-Martin,
Saintines, Verberrie, Pont-Sainte-Maxence, Moru, Sacy-le -Grand, Breuil-le-Sec,
Pont-de-Pierre
Arrêt
Soupe 1 heure
Clermont,St-Just, Vauvigny où nous couchons.
19
Réveil 5 heures
Départ pour Breteuil, Esquennoy,
Bonneuil (Somme) Flers-sur-Noye, Essertaux, Hébecourt ,St
Sauflieu, Dury, Amiens. Conté où nous cantonnons
dans une école ou le théâtre est encore installé.
20
Réveil à 6 heures.
Nous restons sur la route
Darnes, on touche
un tricot par homme même cantonnement
21
Réveil à 6 heures, départ à 2 heures
de l’après midi couchons dans une brasserie à Doullens.
22
Réveil à 4h ½ départ 5 heures passons à Boucquemaisons Haute-Visée (Pas-de-Calais) Frévent. Herlin-le-Sec, Enguin-les-Mines,
Thérouanne, Heuringhem, Blendecques, Esselbec
où nous cantonnons 11 heures du soir
23
Réveil 5 heures
Départ 6h30
Passons à Vermouth, Hondschoote,
Hondschoote le Cerf Moëres, entrons en Belgique
10 heures du matin à midi nous mettons en batterie à
Nous cantonnons dans une grange.
24
Réveil à 5 heures nous mettons
en batterie derrière une ferme aussitôt il faut faire une tranchée abri que je
fait avec l’ami Goupil la position n’est pas trop mauvaise.
Le soir de garde fin de nuit
25
Changement de position nous nous
postons sur la droite de la route aussitôt installé il nous faut tirer car la
position devient critique à 1 heure les troupes belges reculent et nous voilà
en première ligne nous tirons jusqu’au dernier malgré tombe près de nous notre
pièce reste et la 6e l’ordre arrive.
Il faut reculer car la position
devient intenable on recule de
26
Nous passons à Furnes nous ne tirons pas
27
Réveil 6 heures départ 7 heures
passons à Coudekerque et
mettons en batterie dans les dunes à
1e fois dans un lit.
28
Réveil à 6 heures on va à la
batterie on tire très peu.
Beau temps le soir même
cantonnement.
29
Réveil à 6 heures, je prends la
journée pour le repos et je vais voir les bateaux.
30
Réveil 6 heures
Trois pièces sur 6 tirent
quelques obus l’ennemi répond un obus tombe à l’entrée de Coudekerque des curieux vont voir le trou un autre arrive
est tue une dizaines de personnes.
Le soir même cantonnement
31
Réveil à 6 heures, nous tirons
environ 40 obus par pièce, les troupes marocaines Tirailleurs algériens
cantonnent près de nous, même cantonnement que la veille.
Réveil à 6 heures.
Nous assistons à la messe dite
par notre Lieutenant. On tire 40 obus dans la journée.
Je prends la garde avec Bauler
au tracteur.
2
Même tir que la veille.
3
Réveil à 6 heures, on tire
quelques obus et à 3 heures, position de route prêt à partir.
Nous couchons pour la dernière
fois dans notre hôtel.
4
Réveil à 5 heures, départ à 6
heures.
Passons par Ousdunrerques, Furnes,
Mxxxx, Elverding. 11
heures du matin nous restons sur la
route, on couche dans une ferme.
5
Réveil à 5 heures, départ 6
heures.
Nous mettons en batterie à Boesinghe dans une pâture près
d’une ferme. Les fusants arrivant près de nous, on creuse une tranchée en vitesse,
commencer le tir à 10 heures, les Boches sont à
Nous couchons là. 2 pièces dans
une petite grange où les obus tombent fusant et percutant autour de notre
logement, nuit agitée.
6
Réveil à 6 heures.
Nous revenons à notre position
tirant 60 obus dans la journée, l’ennemi riposte. au détonation ( ?) de nos pièces les
tuiles de la ferme tombent.
Le soir nous retournons au même
cantonnement.
La fusillade nous empêche de
dormir.
7
Réveil à 6 heures.
Beau temps, la batterie tire 200
coups, le soir vers 8 heures nous sommes obligés de venir aux pièces car la
canonnade et la fusillade fait rage, minuit on va coucher.
8
Réveil à 6 heures.
Nous tirons 30 obus par pièces,
temps calme, même cantonnement.
9
Réveil à 6 heures.
Nous tirons comme la veille, les
fusants arrivent près de nous, tuent une poule aux pieds de chef de pièce sans
lui faire aucun mal
Même cantonnement.
10
Réveil à 6 heures. Même tir que
la veille.
11
Réveil à 6 heures.
Tir intense, l’ennemi menace
mais nous tenons nos positions, même cantonnement.
12
Réveil à 6 heures. Grand vent et
pluie, plusieurs incendies à signaler dans les environs ; nous n’avons
presque pas tiré.
13
Réveil à 3 heures.
Départ 5 heures.
Les fusants nous accompagnent
car les Boches entendent le bruit du moteur.
Nous passons par Ypres, Saint-Jean où nous rencontrons un grand nombre de troupes
françaises qui arrivent aussi pour renforcer la pointe avancée que nous avions
jusqu’à Saint-Julien.
Nous mettons en batterie dans
une prairie à Huldg qui avait
déjà été copieusement arrosé par les Boches car dans ce coin jour et nuit, çà
donnait.
Les tracteurs ne pouvant entrer
dans la prairie, nous avons tirer les 6 pièces à la corde. Le soir nous couchons
dans un grenier.
14
Réveil à 6 heures. Nous faisons
notre tranchée interrompue par plusieurs tirs.
Le soir on commençait à recevoir
la réponse.
Nuit mouvementée : le tir
était dirigé sur le château qui se trouvait à notre droite.
15
Le réveil ne fut pas comme les
autres jours car à 2 heures du matin, fusants et percutants arrivaient près de
nous.
A 3 heures du matin un obus de
280 est tombé à
Vers 4 heures, il en est tombé
un autre à quelques mètres de notre tranchée, cette fois, j’ai eu un frisson,
mais on est vite ressaisi et après on en rigole. Ce tir a duré jusqu’à 6 heures
du matin sans nous faire du mal.
Il a fallu mettre hors de
batterie et nous nous sommes retirés un peu en arrière, dans une ferme.
Le soir est arrivé dans cette
position, nous fûmes accueillis par des plusieurs fusants et percutants, on
s’abritait où l’on pouvait.
J’ai couché avec mon ami BAUBE, dans une petite écurie.
17
Nous fûmes réveillés par les
fantassins revenant de tranchées.
Nous rejoignîmes nos pièces et
on tira sur différents points.
Le soir venu, j’ai couché avec
Gricourt dans une petite cabane, derrière une maison.
18
Réveil à 6 heures. Gelée à glace.
Beau temps, ensuite même tir que
la journée précédente, même logement.
19
Réveil à 6 heures. Pas de tir de
la journée, même cantonnement.
20
Réveil à 6 heures. Bombardement
intense.
Ypres est fortement arrosé.
21
Réveil à 6 heures.
La gelée prend avec force.
Le tir continue, même logement.
22
Réveil à 6 heures.
On prépare notre pièce pour
aller changer le tube à Dunkerque, même logement.
23
Réveil à 6 heures, appel à 6h30.
Repos, même cantonnement.
24
Réveil comme le jour précédent.
Le soir de garde.
25
Même journée.
26
La pièce est de retour, on remet
en batterie, même logement.
27
Réveil à 6 heures. On ne tire
pas de la journée.
Incendie dans Ypres. Même cantonnement.
28
Réveil à 6 heures.
La nuit s’est bien passée.
Fusillade intense.
29
Réveil à 6 heures ½.
Même position sans changement.
Même cantonnement.
30
Réveil à 6 heures.
Sans changement.
Réveil à 6 heures ½.
Sans changement.
2 décembre
Réveil à 6heures ½.
L’action se rapproche de nous. On
tire plus que de coutume.
3
Réveil à 6 heures ½.
Pluie intense.
Nous avons l’ordre de mettre
hors de batterie.
Nous sommes remplacés par le 10e
à 120 long à chevaux.
4 décembre
Réveil à 5 heures.
Départ à 7 heures.
Passons à Ypres, Elverding,
Lion Belge, Loo, Gronje. Nous cantonnons à Oudeupelle, deux pièces dans un mauvais grenier.
5 décembre
Réveil à 6 heures. Vent froid.
Nous mettons en batterie au même
endroit où avait séjourné l’artillerie qui avait du déloger à cause dur
repérage. Notre emplacement de batterie avait été marmité.
On a de la boue jusqu’aux
chevilles. L’eau tombe toujours.
J’ai fait la découverte d’un
petit grenier où je couche avec Gricourt et Jibon.
On tire 20 coups.
Le pays est en ruine ainsi que
l’église, le cimetière est labouré par les obus. On voit les ossements.
6
Réveil à 6 heures 30.
Gelée, temps clair.
Pas d’objectif à battre. Les
gens de la ferme ne cause pas français mais sont très aimables.
7
Réveil 6 heures 30.
Temps pluvieux.
Les obus tombent autour de nous sans
faire aucun dégât. Même cantonnement.
8
Réveil à 6 heures 30.
Les obus tombent.
La batterie ennemie est repérée,
nous tirons dessus. Nous mettons hors de batterie à 4heures.
Le soir, nous arrivons à Gronje pour y passer la nuit.
9
Réveil à 5 heures.
Départ à 6 heures.
Passons à Hondschoote, arrivons faubourg d’Hazebrouck à 6 heures du soir.
Nous arrosons notre rentrée en
France.
Nous couchons dans un grenier à
10 heures du soir.
10
Réveil à 5 heures.
Départ 7 heures.
Nous changeons nos mousquetons contre
des carabines à Hazebrouck
avec les Chasseurs à cheval, on fait la soupe.
Départ à midi, passons à Saint-Venant, Busnes (Pas-de-Calais), Lillers, Houdain, Rebreuve,
où nous couchons dans une grange à courant d’air.
11
Réveil à 6 heures ½.
Légère gelée. Nous passons sur
la route des mines de Lens, Acq, Frévin-Capelle où nous logeons.
Pluie intense.
12
La nuit s’est bien passée.
Nettoyage des pièces, revue
d’habillement.
Les officiers sont partis
reconnaître la position de batterie.
A 1 heure, nous partons avec
pelles, pioches pour faire des tranchées
et des cabanes qui serviront de logement à
Nous revenons coucher à Frévin-Capelle.
13
Réveil à 6 heures ½.
Départ à 7 heures pour continuer
nos tranchées de la veille.
Un ordre arrive à 3 heures, nous
allons retrouver nos pièces que l’on
active à 7 heures du soir par une pluie battante et nous allons
cantonner à Ecoivres à
Il est 10 heures quand on se
couche.
14
Nous revenons à nos pièces, les
tracteurs ne peuvent entré dans la plaine, on tire les 6 pièces à la corde,
nous reprenons ensuite la terrasse à 4 heures, nous reprenons le chemin du
cantonnement.
Pluie continue, le vin est rare
car le pays est encombré de troupe.
15
Réveil 6 heures, on continue le
travail mais quand la cabane sera fini, on sera logé comme des Princes..
16
Réveil 6h1/2.
Nous continuons notre travail,
le soir on peut y coucher, on vient de toucher 1 botte de paille par homme, ce
n’est pas à la nuit, on fait sa provision beaucoup mais il y a des meules tout
près, à la nuit on fait sa provision.
17
Réveil à 6h30.
Nous tirons pour la première
fois 40 obus par pièce, l’infanterie se trouve à 3km 200 de nous, le soir nous
couchons dans notre villa.
18
Le tir recommence 20 obus par
pièces sont tirés, je me construit avec l’ami Gibou un sommier métallique avec
du grillage pour nous isoler de terre car c’est très humide malgré que l’on
fait du feu jour et nuit.
19
Réveil 6, nous tirons 25 obus de
la journée.
De 8 heures à 10, nous tirons 20
autres par une pluie torrentielle, on se couche tout mouillé.
20
Réveil 8h
Temps calme nous ne tirons pas,
on fait corvée de bois pour la pièce et on fait sécher ses habits.
21
Il n’y a plus d’appel, on peut
dormir jusque 8 heures s’il on veut.
La garde est suspendue, nous ne
tirons plus.
22
Temps couvert, puis nous ne
tirons pas de la journée, tire de 6 à 8 du soir, Gibou est évacué pour fièvre
typhoïde.
23
Temps calme, nous ne tirons pas
la neige couvre la terre, on fait un match de boules de neige, le temps passe assez vite.
24
Nous ne tirons pas de la
journée.
Je vais avec Boube au marché, faire des provisions pour le
réveillons dans la soirée nous faisons
la répétitions de quelques chants, la messe de minuit fut faite
par notre lieutenant en plein air, nous étions environ deux cent.
Le canon grondait, les balles
sifflait dans le bois ; c’est un
souvenir inoubliable.
25
Journée calme, on souhaite la
fête à l’ami Boube, on fait la fête jusque minuit
26
Nous tirons quelques obus sur un
observatoire qui se trouve sur une meule à 4km de nous, on va passer de temps à
autre une soirée au bistro dénommé « le pendu » à
27
Dégel, pluie constante, attaque
d’artillerie nous tirons q’une cinquantaine d’obus, l’ennemi arrose le haut du
bois pour la pièce.
28
Nous ne tirons pas de la
journée, corvée de bois pour la pièce.
29
Même travail que la veille.
30
Journée calme sur le front, nous
ne tirons pas, la plus grande partie de l’occupation est d’aller chercher du bois pour se chauffer.
31
Dernier jour de l’année.
Repos
Lever à 7 heures, on se souhaite
tous d’être bientôt libre, un bon dîner est offert par la batterie, champagne,
on est pas trop malheureux ce jour-là.
2
Journée calme, un obus tombe
prés de la batterie, nous suivons des colis des petites filles des écoles de
Paris que l’on se partage.
3
Nous ne tirons, corvée de bois.
4
Même position. Rien à signaler.
5
Même position.
6
Rien à signaler
7
Position sans changement.
8
Nous tirons quelques obus sur Ablain-Saint-Nazaire.
9
Même position.
10
Rien à signaler, corvée de bois.
11
Même position, gelée le matin,
abondance de pluie l’après-midi.
12
Rien à signaler.
13
Idem
14
On tire une vingtaine d’obus
15
Rien à signaler le matin, à midi
départ pour les douches à Acq
( ?) installé dans une école, on peut se laver dans des baquets, nous
revenons par Ecoivres à 4
heures. Journée bien employée.
16
Rien à signaler.
17
Même position.
18
Rien à signaler, la neige tombe
toute la journée.
19
Même position corvée de bois.
20
Rien à signaler, marche à Aubigny.
21
Rien à signaler.
22
Légère gelée, quelques obus
tombent derrière la batterie.
23
Même position, temps froid.
24
Rien à signaler.
25
Même position, rien à signaler.
26
Position sans changement.
27
Après la visite du Commandant,
on fait de nouvelles tranchées avec des couches de bois
28
Même position, gelée.
29
Position sans changement,
provision de bois.
30
Même position. Gelée continue.
31
Position sans changement, la neige
tombe toute la journée.
1er Février
Même position.
2
Même position, brouillard.
3
Idem – temps couvert.
4
Position sans changement, v ers
4 heures du soir, nous recevons deux obus, pas de mal.
5
Même position, beau temps
6
Pas de changement, quelques obus
tombent sur Ecoivres où se
trouve notre échelon, tue trois hommes, en blesse plusieurs du génie qui était en train de manger.
7
Les obus tombent encore sur Ecoivres, trois fantassins, notre
échelon change, va se placer à Asnières.
8
Rien à signaler.
9
Pas de changement, pluie.
10
Rien à signaler, corvée de bois.
11
Nous tirons de 4 à 5h du soir.
12
Tir de réglage sur observatoire.
13
Nous ne tirons pas, clayonnage
des tranchées, mettre des petits rondins aux marches.
14
Pluie continuelle, continuation
du travail.
15
Même travail..
16
On refait des abris à
projectiles, lavage des obus.
17
Pluie toute la journée.
18
Travaux des petits chemins
autour de la batterie en rondain de bois.
19
Temps assez beau pour la saison,
même travail que la veille.
20
Pluie, nous partons à Asnières pour nous faire vacciner
contre la typhoïde ; nous déjeunons à Aubigny.
De retour, le vaccin se fait sentir.
21
Je me lève à 9 heures car la
fièvre monte, le côté est endolori.
22
Exempt de service.
23
Journée calme, un servant passe au Conseil de Guerre pour
une mauvaise parole, 1 an de prison, changer d’armes, passé dans les Chasseurs
à pieds.
24
Neige toute la journée.
25
Même temps que la veille.
26
Temps calme, même position.
27
Revaccination à Asnières, retour en tracteur, je
souffre moins que la première fois.
28
Beau temps. Exempté de service.
1er mars
Je visite les tours de Saint-Eloi qui se trouvent à
Elles sont en partie démolies. La
petite rue qui se trouve dans le prolongement n’est qu’un monceau de ruines.
Le cimetière est labouré par les
obus de tout calibre.
Spectacle impressionnant.
Nous sommes trempés par la pluie
et la neige en retournant à notre demeure.
2 mars
Rien à signaler.
Temps calme.
3
Réveil à 6 heures, attaque à
6h1/2 de la part de l’ennemi.
Nous tirons 30 obus explosifs de
9 à 11 heures et de 1 heure à 4 heures.
20 obus répondent dans toutes
les directions sans nous toucher.
4
Changement d’effets.
Quelques obus tombent dans le
bois au-dessus de notre cabane.
5
Vent très violent.
Nous tirons 25 obus par pièce.
6
De 8 à 9 heures du matin, nous
tirons 5 obus par une pluie battante.
Le reste de la journée, on reste
abrité.
7
Rien à signaler.
L’ennemi bombarde le bois. Des
éclats tombent sur notre cabane ce qui nous fait nous abriter dans nos
tranchées.
8
Un ordre arrive qu’il faut
mettre hors de batterie.
On ne s’attendait pas à cela.
Cà nous faisait quelque chose de
quitter notre cabane où l’on avait passé l’hiver au chaud.
Une batterie de 155 long venait
nous remplacer.
Nous laissons un bon feu de
bois. A 2 heures, départ pour Asnières
où je prends la garde.
9
Réveil à 5 heures, départ à 7
heures.
Passons par Arminville-Noyelles-Avesnes-Beaumez-Liencourt-Lecourois-Etrevain-Ribreuve-Bouvet.
Nous faisons la soupe.
Direction de Paris, départ
1heure1/2.
Somme ? Boirequemaison-Haute
Visée-Doullens-Beauval-Polainville-Amiens où dans le bas de la côte,
nous avons une panne de moteur.
Les habitants nous appellent
pour nous payer le café. Nous avons couché au quartier de cavalerie.
10
Départ à 6heures. Passons à Bertancourt, Termes, Moreuil-la-Neuville,
Pierrepont, Montdidier, Rubescourt. Entrons dans l’Oise, Montier,
Midi, repas froid
Départ 1heure ½, Envrain, Blaincourt, Saint Martin,
Lombrau, Monceau, Pont-Saint-Maxence.
6 heures, on cantonne.
Je vais voir madame Mention et
de là, je vais chez nous, faire une surprise. Je rentre au cantonnement à 3 heures.
Départ à 5 heures.
11
Départ.
Passons par Pleurines, de là, je prends la bicyclette et je retourne
chez nous et vais voir les copains à l’atelier. Senlis, Pontorme,
Arrivée à 1 heure, repas froid
sur la route à coté de l’arsenal, nous rangeons nos tracteurs à Saint-Maur.
Nous venons nous installer à
Charenton, dans un grenier, 28 rue des Carrières.
12
Réveil à 6 heures, départ à 7
heures pour le parc.
On installe le matériel et on le
nettoie pour le rendre.
13
Réveil à 6 heures.
Revue d’armes à 1 heure. Je
prends la garde au parc.
14
Dimanche. De garde jusqu’à 4
heures.
15
Réveil à 6 heures, départ au
camp de Saint Maur pour le travail, repos après-midi.
16
Réveil à 5 heures ½, allons à
Saint-Maur où on prend les canons.
Traversons le bois de Vincennes.
Embarquons nos pièces pour Bourges
à Fontenay-sous-Bois.
Retour à midi.
17
Réveil à 6 heures.
Jusqu’à midi, on ne travaille
pas.
A midi, on part à la
cartoucherie de Vincennes coltiner des obus de 155 que l’on remet en état avant
de les charger.
18
Repos toute la journée.
19
Travail à la cartoucherie.
20
Réveil à 6 heures, de garde.
21
Je vais en permission de 24
heures, belle journée.
22
Réveil à 5 heures. Travail toute
la journée à la cartoucherie.
23
Même journée
24
Pluie toute la journée.
Repos.
25
Réveil à 5 heures ½.
Au travail.
26
Même chose que la veille
27
Sans changement, la vie à
Charenton ne nous déplait pas.
28
Dimanche, de garde.
29
De garde jusqu’à 4 heures.
30
Réveil à 5 heures.
Travail à l’arsenal.
31
Réveil à 5 heures ½.
La neige tombe dans la matinée.
Au travail toute la journée.
1er avril
Réveil à 5 heures ½, le même
travail que les journées précédentes.
2
Réveil à 5 heures ½.
Sans changement.
3
Réveil à 5 heures ½.
Travail à l’arsenal.
4
Dimanche, jour de Pâques, de
garde.
5
De garde jusqu’à 5 heures.
6
Réveil à 5 heures ½.
Travail à la cartoucherie.
7
Même travail que la veille.
8
Réveil à 5 heures ½.
Travail à la cartoucherie.
9
Réveil à 5 heures ½.
Même que la veille.
10
Réveil à 5 heures ½.
Pluie.
Le travail ne change pas.
11
Dimanche.
Repos toute la journée.
12
Réveil à 5 heures ½.
Travail le matin, distribution
de galons goupil et gourde. Passe le
brigadier, on arrose les galons.
13
Réveil à 5 heures ½.
Travail à l’arsenal.
14
Réveil à 5 heures ½.
Travail au parc.
Nous avons touché un
tracteur-canon et tout le matériel neuf.
15
Réveil à 5 heures ½.
Travail au parc.
16
Réveil à 5 heures ½.
Revue en tenue de départ.
17
Réveil à 5 heures ½.
Corvée d’obus à Vincennes.
18
Réveil à 5 heures ½.
On se prépare pour le départ à
11 heures 30.
Départ de Charenton, passons à
Pantin, Le Bourget – Louvres,
19
Réveil à 5 heures.
Départ à 7 heures.
Passons à Argneville Rantigny, Clermont, Saint Just.
Repas froid sur la route Crévecoeur, Le Monches, Mondidier,
Pierrepont, Moreuil, Domart sur
Nous cantonnons dans un petit
village.
On commence à entendre la
canonnade que nous n’avons pas entendue depuis plus d’un mois.
On couche dans une grange.
20
Réveil à 6 heures.
Nettoyage du matériel. Les
Taubes volent au dessus du village.
Repos.
21
Réveil à 5 heures.
Départ en tracteur dans la
direction de Rozures.
Faisons les emplacements des
pièces, on creuse des tranchées.
22
Réveil à 5 heures ½.
Départ à 6 heures ½.
Passons à Villers-Bretonneux, Warfusée où nous formons le parc sur la
place du village.
Soupe à 10 heures.
A midi, départ en tracteur, nous
allons abattre des peupliers à
Retour à Warfusée où nous couchons dans une grange.
23
Réveil à 5 heures.
Départ à 6 heures ½ où nous
allons reprendre notre travail de bûcheron à Agneaucourt.
Retour au cantonnement à 6
heures.
24
Même travail que la veille.
25
Réveil à 5 heures.
Rien de changer.
26
Réveil à 5 heures.
Départ à 6 heures, nous
continuons de fendre notre bois et charger les voitures qui les transporte
jusqu’à la position des batteries.
Le soir, transport jusqu’à Vauvillers jusqu’à 11 heures.
De garde.
27
Un ordre arrive à 3 heures du
matin annonçant notre départ pour un autre endroit.
Départ à 8 heures.
Passons à Villers-Bretonneux, Longeau, Amiens, Villers Bocage.
Soupe sur la route Doullens, Boucquemaison, Frévent,
Saint-Pol, Monchy, Carjeux, Anoin où nous cantonnons dans une grange.
28
Réveil à 5 heures ½, départ à 6
heures ½.
Passons par Truges, Fouquemberges, Crépys, Wizème, Saint-Omer, Saint Momelin
(Nord), Lederzellz.
Repas sur la route Esquilbecq, Wormouth, Herzelle,
Bambecque, Ost-Capelle où nous cantonnons dans une ferme.
Un bombardement se fait entendre dans la direction d’Ypres.
29
Réveil à 4 heures.
Départ à 5 heures ½.
Là nous rencontrons 120
prisonniers Boches.
Mettons en batterie à Western à 4. Réglage de tir,
bonnes positions.
Bon cantonnement.
30
Réveil à 5 heures ½.
Nous continuons nos tranchées.
On tire 50 obus par pièces.
La canonnade continue pour
reprendre le terrain perdu la veille.
Même logement.
1er mai
Grande chaleur.
Nous tirons 20 obus par pièces.
Un éclatement prématuré tue un
caporal du 290ème territorial qui se trouvait seul dans une maison.
2
Réveil à 5 heures ½.
Nous tirons toute la journée.
Duel d’artillerie très bref.
3
Réveil à 5 heures ½.
Tirons 30 obus par pièces. La 1ère
batterie qui se trouve sur notre droite a une pièce qui éclate, personne de
blessé.
Couchons comme la veille.
4
Réveil à 5 heures ½.
Tirons 40 obus l’après midi.
A 7 heures, hors de batterie,
nous mettons près à partir sur la route.
Je suis de garde.
5
Réveil à 4 heures, départ à 4
heures ½. Passons à Roosbruge, Frace,
Nord, Bombecque, Werzellz, Wormouth, Esquilbecq, Lederzelle (Pas de
Calais), Saint Momelin, Saint Omer,
Wizernes, Fruges où nous couchons dans un cinéma.
6 mai
Réveil à 5 heures.
Départ à 8 heures.
Passons à Crépy, Anvin, Warans, Maizures, Bavaincourt, nous faisons la
soupe à 4 heures du soir.
Départ à 8 heures le soir.
Notre position se trouve à
La journée, on pourrait nous
repérer.
Passons à Bayeux, Le Mont,
Basseu-le-Val.
Mettons en batterie à
Les balles sifflent autour de
nous.
Le travail terminé à 2 heures du
matin.
7
Le matin, disposition de combat.
Nous coupons des arbres pour
couvrir nos tranchées qui avaient été faites par des territoriaux.
C’est la 1ère fois
que cela arrive.
Le soir, on couche à Basseu.
8
Réveil à 6 heures.
On fait des abris à projectiles.
Nous tirons 50 obus.
Canonnades intenses dans la
direction de Saint-Eloi, Arras.
9
Réveil à 3 heures ½.
Commençons à tirer à 6 heures 40
obus.
L’ennemi envoie quelques obus
qui blessent légèrement 2 hommes du 53ème (*) qui se trouve derrière
nous.
Cantonnement comme la veille.
(*) il s’agit du 53e régiment d’artillerie
10 mai
Réveil à 5h30.
Nous ne tirons pas de la
journée, le soir 2ème et 3ème pièces de garde.
Nous couchons dans une cabane sous
terre que le 53ème a bien voulu nous céder.
Tir de nuit.
11
Nous ne tirons que 20 obus, la 5ème
pièce démolit le clocher de Wailly
qui servait d’observatoire à l’ennemi.
Cantonnement à Bassens.
12
Dans la nuit, une forte
canonnade s’est produite devant nous.
Notre pièce ne tire pas.
Cantonnons comme la veille.
13
Réveil à 5h30. On ne tire pas.
Pluie toute la journée.
14
Réveil à 6 heures. Même que la
veille.
De garde.
Couché au 53ème
d’artillerie.
15
Réveil à 5 heures. On tire
quelques obus sur les tranchées.
Les brigadiers Charlons et Goyons passent Maréchal des Logis.
16
Réveil à 6 heures. Pluie toute
la journée.
On ne tire pas.
17
Pluie continuelle. Rien à
signaler de la journée.
On ne tire pas.
18
Réveil à 5 heures. On ne tire
pas.
Le soir de garde.
19
Réveil à 5 heures. Rien à
signaler.
Pluie toute la journée.
20
Réveil à 5 heures. Nous ne
tirons pas.
L’ennemi envoie 4 obus dans
notre direction, il en tombe un contre la 6ème pièce, blesse un
canonnier, Pelot qui est évacué.
21
Réveil à 6 heures. Temps
brumeux.
Quelques obus tombent autour de
la batterie sans faire aucun mal.
22
Réveil à 6 heures. Beau temps.
On ne tire pas.
23
Même journée
24
Réveil à 6 heures. Même que la
veille.
25
Réveil 6 heures. Même que la
veille.
26
Réveil à 6 heures. De garde.
Même journée.
27
Réveil à 6 heures. Rien.
28
Réveil à 6 heures. Démonté la
tranchée.
29
Hors de batterie. On vient
mettre en batterie à Blainville.
Couché à Blainville, 12 heures du soir.
30
Réveil à 5 heures. On creuse des
tranchées abris et on tire 40 coups par pièce.
Même cantonnement.
31
Même position.
Nous tirons quelques obus. Bonne
position.
Le soir, on couche dans nos
cabanes que nous avons faites.
1 juin
Même que la veille.
2 juin
Nous tirons 4 obus dans la
journée.
Le reste, rien.
3 juin
Rien à signaler.
4 juin
Nous ne tirons presque
pas : une douzaine d’obus dans la journée.
5 juin
Nous tirons quelques obus et
aussitôt l’ennemi répond bien dans notre direction à
6 juin
Rien à signaler
7 juin
Temps superbe. Rien.
8 juin
Nous tirons une dizaine d’obus.
L’ennemi répond.
Deux cavaliers qui passaient sur
la route d’Arras furent
blessés et les deux chevaux tués.
9
Canonnade vive sur Arras.
10 juin
Nous tirons 4 obus.
De garde.
11 juin
Rien.
12 juin
Rien d’anormal de la journée.
13 juin
Rien de la journée.
14 juin
Journée très vive sur Arras.
Nous tirons 25 obus. L’ennemi ne
répond pas.
Revue d’armes.
15 juin
Nous ne tirons pas. Rien à
signaler.
16 juin
Réveil à 4 heures.
Nous tirons 62 obus de midi à 4
heures. Pas une seule réponse, miracle pour une fois.
17 juin
Nous ne tirons pas de la
journée.
La nuit de garde aux Lireurs
18 juin
Rien à signaler
19 juin
Même situation
20 juin
Rien
21 juin
Rien.
22 juin
On tire quelques obus.
Rien à signaler.
23 juin
Rien fait. De garde aux Lireurs.
24 juin
On fait le cantonnement.
On gratte la boue sur la route.
25
Même que la veille.
26
Arras est bombardé
avec des obus de gros calibre.
27
Rien. Mauvais temps.
28
On tire quelques obus. De garde.
29 juin
On fait le cantonnier sur la
route derrière nous.
30
Rien.
Même travail que la veille.
1er juillet
Rien à signaler.
2 juillet
On tire un coup de canon dans
notre journée.
Dans la nuit, vive bombardement
sur Arras.
De la matinée, 13 obus autour de
la batterie.
3 juillet
Notre pièce ne tire pas.
Rien à signaler.
4 juillet
Rien de la journée.
Les boches nous arrosent de 24
pruneaux de 150.
5 juillet
Rien à signaler. De garde.
6 juillet
Rien de la journée.
7 juillet
On creuse des abris sous terre.
On tire quelques obus.
Rien à signaler.
8 juillet
Même travail que la veille.
9 juillet
On tire quelques obus et on
continue le travail.
10 juillet
Même que la veille.
11 juillet
Une corvée pour faire des abris
pour une batterie qui vient devant nous.
Je suis de la partie.
12 juillet
On continue notre abri.
13 juillet
Même que la veille.
14 juillet
On va à la corvée de tranchée.
15 juillet
Corvée de bois.
16 juillet
On continue les travaux.
17 juillet
Même que la veille.
18 juillet
Même que la veille. De garde aux
Lireurs.
19
Repos toute la journée.
20
On continue les travaux.
Le soir avec l’ami Simon, on fait la fête, on boit le
pinard.
21 juillet
Réparation de la tranchée des
officiers, après repos.
22 juillet
Rien à signaler.
23 juillet
Rien à signaler. De garde à
l’observatoire de Dainville.
24
Rien de la journée.
25, 26, 27, 28
Rien. Même que la veille.
29
De garde à l’observatoire.
30 juillet
Rien.
31 juillet
Rien de la journée.
1er août
Rien de la journée.
2 août
On creuse des tranchées à Hermeville
3 août
Même que la veille.
4 août
On tire 4 coups.
De garde à Dainville.
5 août
Rien.
6 août
Rien.
7, 8, 9, 10
Rien.
De garde à l’observatoire.
11 août, 12, 13
On creuse des tranchées et
cabanes à Berneville.
14 août
Rien de la journée.
15 août
Repos.
16 août
On continue nos cabanes. De
garde à l’observatoire de Dainville.
18 août
On finit de couvrir nos cabanes
et on met en batterie.
La nuit à Berneville.
19 août
On abrite nos pièces et on
gazonne nos tranchées.
20 août
Construction d’un garage et
chapelle
21 août
Même travail que la veille.
22 août
Dimanche messe à la batterie. Berneauville de service à la pièce.
23 août
Jour de repos pour la pièce.
24 août
Repos jusqu’à 6 heures du soir
pour la pièce.
Garde de nuit.
Je vais faire une observation
entre première et deuxième. (ligne)
25 août
La pièce est de garde jusqu’à 6
heures du soir.
26 août
Réglage de tir sur le moulin de Ficheux, 4 obus.
27 août
Dans la nuit on prépare une
position de batterie à Anzin-Saint-Aubin.
28 août
Même que la veille.
29 août
On met hors de batterie et on
met les pièces à Warlus.
30 août
On fait nos cabanes à Anzin.
31 août
On met en batterie dans cette
nouvelle position.
1er septembre
Réglage de tir. On tire 5 obus.
Je construis la cabane des
officiers.
2
Je retourne au travail, pas de
tir.
3
Rien à signaler. Grande pluie
toute la journée.
4
Tir du matin, 5 obus.
5
Rien à signaler.
6
Nous tirons quelques obus sur divers
points.
7
Même que la veille.
8
Journée active de la part de
l’ennemi.
9
L’ennemi bombarde le 220 qui se
trouve dans Anzin-Saint-Aubin.
10
Je vais refaire la cabane des
officiers.
On ne tire pas de la journée.
11 septembre
Journée active des deux côtés.
12 septembre
On tire quelques obus.
13 septembre
Même que la veille.
14 septembre
Journée assez calme.
15
Nous tirons 20 obus.
16
Rien à signaler.
17
On tire quelques obus.
18
Rien.
19
On tire 20 obus.
20
Rien.
Une batterie de 370 s’installe à
côté de nous.
21
On tire 80 obus dans la nuit.
Une attaque se fait de la part
des Boches mais vivement repoussée.
22
Tirs toutes la journée, 15 obus
toutes les heures.
23
Tirs toute la journée, 20 obus
toute les 2 heures.
24
Même que la veille.
25 septembre
Jour d’attaque de notre part, à
12 heures 25.
Nous tirons 1000 obus dans la
batterie. Notre pièce, pour sa part, 180 obus.
Maintenant tirs de nuit par une
pluie battante.
26 septembre
Toujours même tir.
Dans la nuit nous tirons des
nouveaux obus.
27
Journée calme.
Le soir, vers 7 heures du soir,
grande fusillade. Nous tirons une quarantaine d’obus. Cà se termine.
28
Grande activité de part et
d’autre.
Les Boches bombardent la place
de Mareuil.
29
Journée assez calme. Nous tirons
quelques obus sur des batteries ennemies qui bombardent Anzin.
Le 255 qui est derrière nous
reçoit plusieurs projectiles de 150 mais personne n’est blessé.
30 septembre
Le 21ème d’artillerie
est bombardé, 4 tués et un blessé.
1er octobre
Journée assez calme des deux
cotées.
2 octobre
Bombardement de cantonnement
ennemi avec des obus de ….
3 octobre
Petite attaque de la part de
l’ennemi qui fut vivement repoussée avec des pertes.
4 octobre
Grande pluie. Nous tirons
quelques obus. L’ennemi répond et bombarde le pays d’Anzin et Sainte-Catherine,
faubourg d’Arras.
5 octobre
Journée calme. Pluie et vent.
6 octobre
Grand bombardement.
7 octobre
Même que la veille.
8 octobre
Nous ne tirons pas.
9 octobre
Même que la veille.
10 octobre
Nous bombardons des boyaux ennemis.
11 octobre
Même que la veille.
GRIVEAUX : maréchal des
logis
JOURDE : brigadier
BEAUBE
COCHET
MOURY : cuisinier
MARTINEAUX : cuisinier
DANDONNEAU
JIRARD : pointeur
DUFOUR
BOUTET
ANCELIN
PRIGENT : chauffeur
HADGRESON : chauffeur.
Louis COCHET a vécu jusqu’en 1958, nous ne savons s’il a continué à écrire sur un carnet ou si les carnets suivants ont disparus
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