« J'ai retrouvé dans un
cahier écrit par mon grand père un "résumé" de "sa" guerre
comportant ses souvenirs de la bataille du Chemin des Dames à laquelle il a
participé.
Il n'y a que deux pages
environ, est ce que ça peut vous intéresser, tout de même ? »
Josiane, 2011
Merci à Patrick pour la recopie.
Mais revenons à la mobilisation.
Je partis le 10ème jour
rejoindre mon corps, le 2ème régiment de
zouaves avec lequel je partis à la bataille de la Marne où le pays fut
sauvé par les Galliéni, Joffre, Foch, Franchet d’Espèrey, etc.
A la guerre de tranchées qui succède à
cette grande bataille, nous nous installons dans le secteur Tracy-le-Mont,
Tracy-le-Val, Carlepont, forêt de l’Aigle, bois Saint-Mard, plateau de
Quennevières où des combats meurtriers pour nos unités se déroulèrent.
Celui toujours présent à mon esprit fut
celui du 23 septembre 1914 sur le plateau de Quennevières.
Partis le matin 260 à ma compagnie, la 44ème
du 11ème bataillon, nous revenions le soir et après l’appel du 24
matin, 41 survivants.
Tous les autres fauchés par les 210, 130,
105, 88 et 77 et tous blessés gravement.
Notre colonel Decherf pleurait comme un enfant.
En
1915, évacué sur Compiègne
pour bronchite double, [xxx] et asthme, contracté dans l’eau et la boue des tranchées
et éventration double, 40° de fièvre.
De Compiègne, je fus dirigé sur l’hôpital
général d’Angers où je restais tant à Angers qu’au Louroux-Béconnais environ 3
mois.
A la fin de ces stages et non guéri,
j’obtins un mois de convalescence que je passais auprès de ma femme et de mon
fils ainé Marcel.
Reprenons en ce moment les évènements de la
grande guerre. A la fin de ma convalescence, je rejoignis mon dépôt à Sathonay
(?) où je passais quelques mois comme inapte et employé au bureau des
renseignements.
En
1916, après un [xxx] à
l’hôpital Hillemanzy, je pus changer d’amis et versé dans l’artillerie, au 54ème
de Lyon où je fis 2 mois de classe et versé pour repartir
au front au 63ème.
À droite, Jean FOURNY debout et
Paul PASTOR assis.
Je rejoignis Rueil (Seine et Oise) et
allais faire mes classes à Arnouville-Lès-Gonesse et de la fin 1916 au front à
nouveau.
Grande différence avec l’infanterie mais
pas sans danger.
Avons traversé beaucoup de pays et souvent
passé près de la mort.
Jean FOURNY à l'armée (2ème
rang à l'extrême gauche) 1902 ou 1914
A l’offensive du 16 avril 1917 nous étions en position à droite du Bois de
Beaumarais en avant du village de Pontavert qui faisait suite à la plaine de
Chaudards et au pied de Craonne.
Cette offensive fut terrible et mal
préparée. Rien n’avait été tenu au secret et manque de préparation notable. Les
troupes montées au chant de notre hymne national redescendaient des lignes
hurlant l’Internationale.
Pétain, par son nom, son prestige (n’était-ce-pas
le vainqueur de Verdun ?) remit tout en ordre, nous avions frisé la
défaite, la débâcle était commencée, qui n’a vu à cette époque les trains de
permissionnaires, sans portières et sans vitres, le tout saccagé par un besoin
de détruire, ce dont nous avions le plus besoin.
En juillet de cette année, je suis en
permission et pendant celle-ci et à mon insu, je fus nommé brigadier et fus
désigné pour l’ordinaire tâche ingrat et pénible dont je ne tirais cependant
pour le plus grand contentement de tous les hommes et gradés de la section.
J’aurai pu comme un bon nombre d’autres en
profiter [xxx] les profits même furent consacrés à l’amélioration de
l’ordinaire.
A cette époque, nous fûmes désignés pour
remplacer les Anglais sur les bords de la mer du Nord et prenons position à
Ramscappelle en arrière du Pont du Pélican à Nieuport.
Position de repos, sauf les gaz qui presque
chaque soir nous étaient servis abondamment.
Nous défilâmes sur la Somme, remplacer les
Anglais en retraite. Tout n’y fut pas drôle, vint ensuite l’affaire du [xxx]
toujours au service des Anglais abandonnant la position.
Enfin, nous allions prendre position à
Mailly-Raineval en avant de Moreuil et ce fut de là qu’affectés à la 1ère
Armée du général Deberney, le 6
août, nous prîmes jusqu’au 11 novembre 1918 part à la grande offensive.
A cette date, nous nous trouvions en avant
de Fourmies près la trouée de Chimay et descendions alors au camp de Châlon à
Livry, à Wesle (?), Châlon, Stains et [xxx] où je fus libéré en février 1919.
Après quelques jours de repos, il fallait
reprendre le collier et nous dont la patrie nous était reconnaissante
trouvèrent en rentrant des salaires de famine.
Drôle de satisfaction.
Nous ne
nous y attendions pas, nous méritions mieux que cela.
Petit à petit cependant on améliora un peu l’ordinaire.
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