Notes de Jean FOURNY, du 2e régiment de Zouaves durant 14-18

 

Parcours de Jean FOURNY

 

2e régiment de Zouaves, puis au 63e régiment d’infanterie

 

 

 

 

 

« J'ai retrouvé dans un cahier écrit par mon grand père un "résumé" de "sa" guerre comportant ses souvenirs de la bataille du Chemin des Dames à laquelle il a participé.

Il n'y a que deux pages environ, est ce que ça peut vous intéresser, tout de même ? »

Josiane, 2011

         Merci à Patrick pour la recopie.

 

 

Mais revenons à la mobilisation.

Je partis le 10ème jour rejoindre mon corps, le 2ème régiment de zouaves avec lequel je partis à la bataille de la Marne où le pays fut sauvé par les Galliéni, Joffre, Foch, Franchet d’Espèrey, etc.

A la guerre de tranchées qui succède à cette grande bataille, nous nous installons dans le secteur Tracy-le-Mont, Tracy-le-Val, Carlepont, forêt de l’Aigle, bois Saint-Mard, plateau de Quennevières où des combats meurtriers pour nos unités se déroulèrent.

 

Celui toujours présent à mon esprit fut celui du 23 septembre 1914 sur le plateau de Quennevières.

Partis le matin 260 à ma compagnie, la 44ème du 11ème bataillon, nous revenions le soir et après l’appel du 24 matin, 41 survivants.

Tous les autres fauchés par les 210, 130, 105, 88 et 77 et tous blessés gravement.

Notre colonel Decherf pleurait comme un enfant.

 

 

 

En 1915, évacué sur Compiègne pour bronchite double, [xxx] et asthme, contracté dans l’eau et la boue des tranchées et éventration double, 40° de fièvre.

De Compiègne, je fus dirigé sur l’hôpital général d’Angers où je restais tant à Angers qu’au Louroux-Béconnais environ 3 mois.

A la fin de ces stages et non guéri, j’obtins un mois de convalescence que je passais auprès de ma femme et de mon fils ainé Marcel.

 

Reprenons en ce moment les évènements de la grande guerre. A la fin de ma convalescence, je rejoignis mon dépôt à Sathonay (?) où je passais quelques mois comme inapte et employé au bureau des renseignements.

 

En 1916, après un [xxx] à l’hôpital Hillemanzy, je pus changer d’amis et versé dans l’artillerie, au 54ème de Lyon où je fis 2 mois de classe et versé pour repartir au front au 63ème.

 

 

À droite, Jean FOURNY debout et Paul PASTOR assis.

 

Je rejoignis Rueil (Seine et Oise) et allais faire mes classes à Arnouville-Lès-Gonesse et de la fin 1916 au front à nouveau.

Grande différence avec l’infanterie mais pas sans danger.

Avons traversé beaucoup de pays et souvent passé près de la mort.

 

 

Jean FOURNY à l'armée (2ème rang à l'extrême gauche) 1902 ou 1914

 

 

A l’offensive du 16 avril 1917 nous étions en position à droite du Bois de Beaumarais en avant du village de Pontavert qui faisait suite à la plaine de Chaudards et au pied de Craonne.

Cette offensive fut terrible et mal préparée. Rien n’avait été tenu au secret et manque de préparation notable. Les troupes montées au chant de notre hymne national redescendaient des lignes hurlant l’Internationale.

 

Pétain, par son nom, son prestige (n’était-ce-pas le vainqueur de Verdun ?) remit tout en ordre, nous avions frisé la défaite, la débâcle était commencée, qui n’a vu à cette époque les trains de permissionnaires, sans portières et sans vitres, le tout saccagé par un besoin de détruire, ce dont nous avions le plus besoin.

 

En juillet de cette année, je suis en permission et pendant celle-ci et à mon insu, je fus nommé brigadier et fus désigné pour l’ordinaire tâche ingrat et pénible dont je ne tirais cependant pour le plus grand contentement de tous les hommes et gradés de la section.

J’aurai pu comme un bon nombre d’autres en profiter [xxx] les profits même furent consacrés à l’amélioration de l’ordinaire.

 

A cette époque, nous fûmes désignés pour remplacer les Anglais sur les bords de la mer du Nord et prenons position à Ramscappelle en arrière du Pont du Pélican à Nieuport.

Position de repos, sauf les gaz qui presque chaque soir nous étaient servis abondamment.

Nous défilâmes sur la Somme, remplacer les Anglais en retraite. Tout n’y fut pas drôle, vint ensuite l’affaire du [xxx] toujours au service des Anglais abandonnant la position.

 

Enfin, nous allions prendre position à Mailly-Raineval en avant de Moreuil et ce fut de là qu’affectés à la 1ère Armée du général Deberney, le 6 août, nous prîmes jusqu’au 11 novembre 1918 part à la grande offensive.

A cette date, nous nous trouvions en avant de Fourmies près la trouée de Chimay et descendions alors au camp de Châlon à Livry, à Wesle (?), Châlon, Stains et [xxx] où je fus libéré en février 1919.

 

Après quelques jours de repos, il fallait reprendre le collier et nous dont la patrie nous était reconnaissante trouvèrent en rentrant des salaires de famine.

Drôle de satisfaction.

Nous ne  nous y attendions pas, nous méritions mieux que cela.

Petit à petit cependant on améliora un peu l’ordinaire.

 

 

 

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