Carnets de guerre de Ludovic PLATEL

maître-pointeur au 109e régiment d’artillerie lourde, 3e groupe, 4e batterie

Campagne de Grèce du 30 novembre 1915 au 29 octobre 1916

 

Publication : octobre 2005

Mise à jour : novembre 2022

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1

 

 

 

 

 

Danièle SABATER, sa petite-fille, nous dit en 2004 :

« Didier, je te joins quelques photos qui peut-être t'intéresseront, rescapées d'un carton en partance pour les ordures ....

Je te joins un petit document : le journal que mon grand-père a tenu pendant la campagne de Salonique en espérant qu'il t'intéressera ; cette maladie d'intestins dont il parle : des amibes, dont il a souffert jusqu'à la fin de ces jours. »

Son "pédigrée" :

-- maître-pointeur au 109e artillerie lourde

-- né le 26.12.1896 à Farbus - DCD Vitry-en-Artois 11.07.1969

-- engagé volontaire le 09.01.1915

-- 15.12.1915 - 02.11.1916 : campagne d'Orient

-- 27.11.1916 - 08.1918 : front belge, secteur de Merken

-- août 1918 - juin 1919 : front français

 

 

Nous avons ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.

Merci à Philippe pour les corrections et la recherche sur les villages de Grèce et de Serbie.

 

 

Le 109ème régiment d’artillerie lourde a été créé administrativement en octobre 1915. Il possède 13 groupes d’artillerie qui n’auront pas le même parcours durant la guerre. La plupart des groupes possède 3 batteries de 4 canons, sauf les 3ème, 6ème et 13ème groupes qui possèdent successivement 6, 6 et 4 batteries.

Ludovic PLATEL se trouve à la 4ème batterie du 3ème groupe. Ce groupe est envoyé en Grèce fin 1915. Il y subira beaucoup de pertes par maladie (exemple d’un soldat).

 

 

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Début des écrits.

 

1915

Novembre

Parti d'Angoulême le 13 novembre. Arrivé à Marseille le 18 nous avons passé cinq jours.

Le 30 novembre nous embarquons sur le croiseur auxiliaire « La Savoie ». joli bâtiment d'une longueur de 190m sur 26 de large, comprenant 2 machines d'une puissance de 30 000 chevaux qui dévorent 15 à 20 000 kilos de charbon par heure en faisant 1000 kms par jour.

 

 

Nous eûmes le bonheur de ne pas être attaqué en chemin.

Nous avons passé 3 jours et 4 nuits sur la mer. Les cas de mal de mer furent très rares, la nourriture assez bonne.

 

Le 24, arrivée et débarquement à Salonique.

De là nous gagnons le camp de Zeitenlik où nous campons jusqu'au 2 janvier au matin.

1916

Que le jour de l'an fut donc triste ! II pleuvait à torrent. Ce fut un triste début pour 1916. Enfin, tout se passe assez tranquillement.

A 6 heures du matin nous rebouchons nos trous de tente aux environs du camp retranché.

Nous avançons avec difficulté car il n'y a pas de route et le terrain est très mou, surtout après la pluie que nous venons d'avoir. C'est si dur que les chevaux de la 5e batterie doivent venir à notre secours. Nous y arrivons enfin.

Nous nous installons dessous nos tentes que nous dressons.

Le 3

Nous finissons notre installation mais quand le travail est terminé et que nous rêvons à ceux que nous avons laissés là-bas, une tristesse nous envahit car depuis 20 jours environ nous n'avons rien reçu d'eux. Et le mieux que nous avons à faire, c'est de nous résigner et d'espérer.

Ce qui manque le plus dans ces hautes montagnes c'est de l'eau.

Les sources sont rares mais je crois que dans quelques jours nous mettrons en batterie pas bien loin d'une rivière ou d'un courant d'eau, enfin qu'on appelle le «Vardar», Nous serons peut-être un peu mieux et les nuits sont bien souvent très froides et le vent souille très fort.

Le 4 janvier

Nous allons tracer l'emplacement de notre batterie ainsi que pour la 6e batterie. Il fait un vent très violent. Nous avons devant nous la première ligne de défense. La journée se passe dans la continuation des travaux de défense.

Le 5

Toujours pas de travail mais pas encore de nouvelles de personne.

Nous touchons notre solde, soit 3 francs mais pas de tabac et le ravitaillement n'arrive que difficilement. Nous n'avons qu'un pain pour cinq hommes, de la viande et un peu de pommes de terre.

Le front est calme, pas même un coup de canon. On se fortifie des deux côtés.

Je fais une petite excursion dans les ravins, dans les montagnes, pas très loin car l'accès des villages environnants est interdit par l'occupation des Anglais.

Le 6

Toujours même travail.

A 10 h du matin, une escadrille de 12 avions passe au-dessus de nous se dirigeant vers le front. C'est joli de voir ces avions ainsi que des aigles monstrueux, planer dans les airs pour terminer la journée.

Je prends la garde à 9 heures du soir.

Le 7

À 10h ½, combat terrible entre avions. Deux escadrilles se sont rencontrées au-dessus de nos têtes. La lutte se termine par la culbute de quelques oiseaux boches qui tombent dans nos lignes.

Dans l'après-midi, le combat recommence car la journée est splendide et il y a concert par la musique militaire.

Le 8

Fin pour nous un jour heureux car le matin, à l'appel on nous distribua des lettres. Quelle joie pour tout le monde ! L'un recevait des nouvelles de ses parents, un autre recevait un petit paquet, un cadeau de Noël.

Ce jour nous nous mîmes à creuser un abri à munitions Nous eûmes beaucoup de mal car dans ces parages, le sous-sol est aussi dur que le ciment. Le soir on nous lit le communiqué du front français.

C'est la première fois depuis que nous sommes là que nous entendons parler de notre chère France, de notre sol natal où nous avons vécu, où nous avons aimé et où nous avons laissé tous ceux que nous aimons tant et que nous reverrons peut être.

Le 9

Nous continuons le travail de l'abri à munitions. Je reçois un petit paquet de ma marraine de guerre et j'en suis heureux. D'ailleurs, n'est-on pas toujours heureux quand on reçoit des nouvelles de sa chère France.

Le 10

Toujours même travail. On se fortifie et les jours se passent ainsi, tranquillement.

Mais un aèro, vient de jeter des bombes sur l'échelon sans causer de dégât aucun. Nous en sommes heureux car ce sont tous nos camarades qui sont là. En apprenant qu'ils sont encore tous là, on chante « L'Oiseau de France »

 

 

1e  couplet

Vous avez inventé pour gagner la bataille

Des canons monstrueux vomissant la mitraille.

Vous pouvez inventer des engins destructeurs

Qui sèmeront partout des deuils et des malheurs.

Vous pouvez faire aussi pour l'Alsace-Lorraine

Une autre loi de fer, nourrissant votre haine.

Vous pouvez inventer d'autres casques pointus,

Avec nos aéros, nous ne vous craignons plus.

 

Refrain

Regardez donc là-haut dans l'espace, ce monoplan et ce biplan

Qui passent sans crainte... (au-dessus ?)...

Des canons de vos soldats de plomb. Car l'aéro, symbole d'espérance

C’est un oiseau qui veille sur la France.

 

2e couplet

Vous pouvez vous montrer sur la terre féconde

Légers comme des ours à la face du monde

Votre tête carrée et votre cœur aussi

Sont comme votre orgueil, sans pitié ni merci.

Maints de vos officiers de Prusse et de Bavière

De boissons alourdies vont souvent en arrière.

C'est le contraire en France où le troupier français

Va toujours en avant ainsi que le progrès.

 

Refrain

 

3e couplet

Vous pouvez essayer d'augmenter votre flotte

De faire trembler le sol avec vos lourdes bottes

Vous pouvez parader afin de faire peur

Et pointer la moustache afin que l'Empereur

Devant le port belliqueux aux pointes en (laines)

Ont un air menaçant qui n'effraie que les femmes

Pourtant Napoléon qui jamais n'en porta détrôna ces rois.

Souvenez-vous d'Iéna

 

Le 11

Le travail continue dans la sérénité. Nous entreprenons des abris pour les pièces car nous ne sommes plus en sûreté sous nos tentes. Nous devons nous abriter dans les ravins.

Le 12

Continuation du travail.

Ce matin, à 5 heures, une escadrille d'avions français est partie livrer combat aux ennemis.

Ce jour le vent souffle avec une violence terrible.

Le 13

Je descends de garde et pour la première fois distribution de quinine.

Vers le soir, on demande des volontaires pour aller à la recherche du lieutenant Bouland qui doit être égaré dans les montagnes. Nous partons donc à trois, à 7 heures.

Nous voyageons toute la nuit sans trouver de lieutenant. Enfin, épuisés, nous entrons dans un village en ruines. Où sommes-nous ?

« Vatilucke» nous annonce-t-on.

Le seul bâtiment qui reste encore debout ou presque intact est une église.

Nous y entrons donc et prenons un peu de repos jusque 7h. Nous reprenons enfin la route. Au 41e d'artillerie, on nous apprend que le lieutenant est couché à la 12ème brigade, ceci à la date du 14.

Nous reprenons donc le chemin de la batterie, où nous rentrons exténués de fatigue.

Le soir, la neige commence à tomber avec un vent puissant.

Le 15

Au réveil, quelle tristesse

Les montagnes recouvertes de neige, les tentes ensevelies sous un manteau blanc et avec ça, il fait très froid. Les montagnes présentent un aspect lamentable de tristesse et de misère. Les travaux sont interrompus, nous devons rester dans les abris.

Le 16

Le froid est toujours aussi intense. Néanmoins nous devons travailler. Il faut faire des chemins dans la neige.

Le 17

La neige fond, le froid tombe Les bandes de loups que l'on nous avait signalées se dispersent. Nous devons changer les chevaux de place car avec le dégel ils s'enfoncent jusqu'aux genoux. Ces pauvres bêtes sont malheureuses.

Un avion boche vient d'être descendu.

A 5 heures, je prends la garde.

Le 18

Nous changeons de position. Nous arrivons à 2h ½ de l'après-midi à notre nouvelle position de batterie

Nous sommes bien à l'abri.

Le 19

Déchargement des caissons dans les abris à munitions. Moi, je pars au poste de commandement.

Le 20

Toujours au poste, le soir de garde jusqu'au matin.

le 21

Même poste.

le 22

Toujours même travail.

Le 23

Ce jour dimanche c'est repos ; nous ne l'avons pas volé.

Le 24

Je ne suis plus au même travail. Je dois venir à la batterie pour mettre les obus, les douilles et les fusées en place. Ensuite, nous terrassons pour approfondir les tranchées et les abris.

Ce jour, nous touchons une deuxième couverture et une peau de mouton. Avec ça, cette fois, nous avons bien la tête de sauvage.

Le casque, le masque, les lunettes, ça nous donne un drôle de tête. Enfin qu'est-ce que vous voulez ! C'est la vie en Orient et ce n'est pas de la petite bière.

Nous sommes en ce moment près du « Galicos » c'est à dire entre les deux : le « Vardar » et le « Galicos »i près du petit village de "Narèche".

Nous ne sommes pas bien loin de Salonique, à 18 kms de « Dusmurslu » près de «Vatiluck »

 

 

Le 25

Ce jour est un jour de malheur. Une tente s'écroule ensevelissant un homme qui a crié, le pied fracturé ensuite c'est le poste de garde qui prend feu.

Le 26

Il fait très beau temps, les travaux continuent.

Le 27

Toujours mêmes travaux.

Le soir, prise de la garde.

Le 28

Une escadrille d'avions part pour bombarder Monastir. Ils lancent 300 projectiles sur la concentration des ennemis.

Le 29

Le vent est mauvais, la pluie tombe.

Le 30

Ce jour est un jour mémorable car l'aumônier militaire nous fait la messe en plein air. La foule est compacte, nous sommes très nombreux aux échelons du groupe.

Ce fut très émouvant.

Le 31

Le travail recommence pour l'abritation des pièces et des munitions. C'est même presque fini. Nous allons faire la semaille de l'orge pour dissimulation de la batterie.

Heureusement que dans quelques jours, nous n'aurons plus à nous presser autant car nous avons remué quelques mètres cube de terre et ça ne se manœuvre pas facilement la terre de Grèce !

Février 1916

1e février

Le jour fut marqué par le passage d'un Zeppelin à 4h du matin.

Quelle agitation ! Ils n'osent pas se montrer en plein jour. Ils viennent à la faveur des ténèbres, ces vagabonds, incendier la cible de Salonique.

Mais quelques heures plus tard, une escadrille des nôtres part pour leur faire payer ces dégâts.

Le 2

Un taube vient nous rendre visite à l'heure de la soupe. Pas de dégât.

Il est abattu près de Topera. Les dégâts du Zeppelin sont évalués à 3 millions et quelques victimes grecques dont un Français et un Anglais. Un autre Zeppelin est signalé à minuit mais il doit rebrousser chemin car les batteries anglaises lui tapent dessus.

Il est même endommagé.

Le 3

Journée calme de part et d’autre. Continuation des travaux.

Le 4

Journée pluvieuse.

A 5 h je prends la garde de police.

Le 5

Travaux aux abris à personnels.

Le 6

Nettoyage du cantonnement. Désinfection des tentes et des effets. Nettoyage complet du corps, lavage du linge

Le 7

Continuation du travail.

le 8

Toujours même chose.

Le 9

Toujours en suivant sauf l'après-midi, il y a manœuvre d'artillerie.

Le 10

Ainsi de suite.

le 11

Même travail. Le temps est très mauvais.

Le 12

Le temps est très mauvais, nous devons réparer les tentes qui croulent, vider les puisards qui sont remplis d'eau ainsi que les plates-formes.

Le 13

Le temps s'améliore, nous confirmons les travaux aux abris de munitions.

Le 14

Toujours même travail et comme la veille il est venu un avion boche.

Aujourd'hui, seize des nôtres partent pour leur rendre la pareille.

Le 15

Les boches continuent à nous rendre visite.

Le soir je prends la garde.

Le 16

La primée est parsemée d'incidents car les combats avec les avions boches sont très nombreux.

Le 17

La journée est triste, le temps est mauvais.

Le 18

Même temps.

Le 19

Les jours sont meilleurs mais les nuits très froides.

Le 20

C’est repos mais le temps est toujours mauvais.

Le 21

Je reprends le travail à l'état-major pour le commandant.

Le 22

Même travail.

Le 23

Le travail continue au même poste.

A la soupe, nous assistons à des combats aériens et à la chute d'un aviatik.

Le 24

Toujours même travail jusqu'au 29.

Mars 1916

Le 1e  mars

Le temps est très mauvais, le mois débute par un triste temps.

Le 2

L’eau tombe tellement que toutes les tentes s'écroulent.

Le 3

Toujours même chose.

Le 4

Les travaux de défense continuent.

Le 5

Toujours même chose.

le 6

Ainsi de suite.

Le 7

Encore le même et l'ennemi ne nous embête guère.

Le travail dura jusqu'au jour où nous quittâmes Nareche pour aller au camp de Samli.

Nous y restâmes jusqu'au 28 mai.

Mai-septembre 1916

Le 29 mai

Nous quittâmes ce camp pour prendre la direction de Serres, mais nous nous arrêtâmes à mi-chemin, c'est à dire entre Lahanat et la Struma jusqu'au 23, puis nous partîmes petit Kilkitch.

Depuis 7 jours le bombardement est intense sur le front nord-ouest. Les frappes sont assez dures et de plus de nuit.

 

Nous arrivâmes à Kilkitch le 17 juin.

En ce moment les chaleurs sont terribles, heureusement que nous ne faisons pas grand boulot. Beaucoup d'incendies se déclarent à cause des chaleurs qui sèchent les hautes herbes et les ronces. Et puis nous sommes étouffés. L'air est tellement chaud que ça nous bride en rentrant dans les poumons.

 

Les maladies sont nombreuses. Tous les jours il y a des évacués à la batterie. Depuis quelque temps, nous sommes plus heureux, plus à notre aise car un renouveau d'espoir nous est venu du front français. Quelle joie de savoir les boches repoussés un peu partout dans le Nord de la France.

 

(Début de page illisible)

 

C’est un bon courrier nous apportant de bonnes nouvelles d'un peu partout. Malheureusement il n'arrive rien.

Le 16 juillet

Je tombe malade de l'estomac. Je souffre beaucoup. Les nuits de passent dans la souffrance.

Enfin nous quittons Kilkitch pour aller prendre position. Nous voyageons encore deux jours et pour le moment, la nourriture n'abonde pas.

Les malades sont assez nombreux. Nous arrivons à Ismaily où nous restons trois jours. Je suis presque rétabli.

Nous quittons ce village pour aller mettre en batterie.

 

Nous passons trois jours à faire une plate-forme. Nous y restons huit jours.

Et après avoir eu beaucoup de mal pour descendre les pièces et les mettre en position, nous quittons une fois encore cette place sans tirer un coup de canon. Nous devons partir plus loin du côté de Dova Tépé où nous changeons encore plusieurs fois avant d'être bien en place. Mais le plus malheureux c'est que je suis malade à nouveau. Je fais une maladie d'intestins. Je n'en connais pas le nom mais en tout cas, elle est terrible cette maladie.

Enfin, les pièces tirent quand même.

 

Le 10 août

Pour la première fois, je commence à me remettre mais le manque de nourriture est tel que je suis d'une faiblesse extrême. Je ne puis plus me baisser.

Enfin je fais de mon mieux et aujourd'hui 17 août, je crois pouvoir reprendre le service bientôt. Et encore une fois nous sommes sans courrier depuis au moins un mois. Eh bien, ce n'est pas fait pour remonter notre moral ! Il faut pourtant se résigner en espérant que ça finira bientôt.

Ce jour doit fermer ...

 

 (Réduction au crayon de bois. Écriture très pâle, difficilement lisible)

 

... mon journal pour quelques jours, ma maladie ne me permet plus de suivre les péripéties.

Je reprends ce petit journal le 23 août où nous mettons en batterie au-dessus de «Todoroyo»

Je travaille avec peine car je suis très faible. Enfin je fais mon possible mais je ne puis résister.

Le 29

Je suis évacué à l'arrière Je passe à l'ambulance alpine. J'y reste un jour et je pars sur Sarigol et de là, à Salonique, Mais comme les hôpitaux sont pleins: on nous met au dépôt des éclopés n° 2 où je reste jusqu'au 10 septembre, jour où l'on doit m'évacuer à l'hôpital temporaire 3 et j’y suis encore, aujourd'hui 18 septembre.

Je sors de l'hôpital le 29 septembre et part pour le dépôt où je reste jusqu'au 5 octobre, jour où je suis désigné pour rejoindre mon groupe. Je pars donc le 6 mais je ne suis pas guéri et en chemin, la fièvre me reprend.

 

Pendant deux jours, j'ai 40 degrés de fièvre et au dépôt j'avais eu trois à quatre accès.

Arrivé à Ekshisou je ne peux plus continuer, je suis donc évacué à nouveau.

Octobre 1916

J'entre à l'hôpital n° 8, le 8 octobre.

Le plus ennuyeux c'est pour le courrier, ça me semble un peu long car il y a 1 mois ½ que je n'ai rien de personne.

Je reste dans cet hôpital jusqu'au 28, heureux jour où je suis évacué pour la France, sur un paquebot «La France IV ».

 

 

 

 

Nous passons la nuit du 28 au 29 dans la base de Salonique.

Nous devons partir à 4 heures de l'après-midi après avoir pris un chargement de 600 malades en plus.

 

Fin des écrits.

 

« Malheureusement il n'a pas continué à son retour et je n'ai découvert son passé que très récemment ; même maman n'en connaissait pas la moitié ignorait les décorations, etc. etc. ... c'est triste et je me souviens fort bien de ses obsèques en juillet 1969 et je peux t'assurer qu'il n'y avait même pas un drapeau, alors les décorations ... »

Danièle, 2004

 

 

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