Carnet de guerre de Lucien CHARPEINE
Sous-officier puis officier au 18ème régiment d’infanterie
territoriale en 1914
Publication :
Avril 2024
Mise
à jour : Avril 2024
Lucien
CHARPEINE du 18ème régiment d’infanterie territoriale
Introduction
Lucien CHARPEINE est né en juillet 1879 à Paris. A 20 ans, il déclare être ‘’ commis d’agent de change’’ et s’engage pour 5 ans. Il part au 74ème régiment d’infanterie d’où il sort sergent-major en 1900. En juillet 1910, il est affecté administrativement au 18ème régiment d’infanterie territoriale.
Régiment au sein duquel il débute la guerre en août 1914 avec le grade d’adjudant. Il y reste durant toute la guerre, passera officier, et sera cité et décoré en évitant une grande catastrophe en stoppant un incendie qui se propageait dans un dépôt de munitions. Il prend aussi de très nombreuses photos provenant d’une collection privée publiée sur le site des archives départementales des Yvelines (ici) et autorisé sur mon site par l’auteur. L’album-photos est visible ici.
Il appartient à la 163e brigade, 82e
division et fait partie du 3e corps d’armée.
Le 18e est un régiment dit « de
campagne ». Son effectif de 47 officiers et 3.208 hommes, appartient pour la
majeure partie aux plus jeunes classes de la territoriale (1899 – 1896).
Le recrutement est parisien et normand. Le JMO (journal des marches et opérations) existe encore.
Remerciements
Merci à Daniel B. pour son autorisation
pour la publication du carnet.
Merci à Philippe S. pour les
corrections éventuelles et certaines recherches.
Nous avons ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes
et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.
Pour une meilleure lecture, j’ai
volontairement ajouté des chapitres, sinon le reste est exactement conforme à
l’original.
Août 1914
1er bataillon du 18ème régiment d’infanterie
territoriale
Chef de bataillon : Mr Cornelle
Adjudant bataillon : Sergent-major Lucien Charpeine
Médecin-major : Mr Laisney
Aide médecin : Mr Delaporte
Adjoint chef de bataillon : Maréchal-des-logis Brulet
Caporal-clairon : Mr Acard
Sergent-fourgonnier : Mr Fournier
6 août 1914 :
Le 1er bataillon complètement mobilisé s'embarque à la gare d'Evreux à midi. Arrivée à Sotteville-les-Rouen vers 7 heures du soir pour prendre ses cantonnements dans cette ville.
A 7 h, le soldat Hanon dans un accès de neurasthénie se suicide avec un fusil. Le bataillon est cantonné dans les ateliers de l'état. La fourniture de paille n'est pas assurée.
7 août :
Il pleut toute la journée, les vivres d'administration ne sont pas assurées, les compagnies sont obligées d'acheter sur l'ordinaire les vivres pour les hommes
8 août :
Les compagnies restent dans leur cantonnement. Remise en main de la troupe. Ecole de demi-section.
9 août :
Le quartier est consigné jusqu'à midi. Le capitaine Champenois de la 3ème compagnie est évacué sur l'hôpital mixte de Rouen.
10 août :
La journée est employée à l'exercice suivant progression établie par le chef de bataillon. La 3ème compagnie reçoit un nouveau capitaine : Mr Larose venant d'Evreux.
11 août :
Exercice toute la journée comme la veille. Distribution des vivres de réserve.
12 août :
Marche de 12 km. Théorie sur les marques extérieures de respect. Piquetage du sac.
13 août (jeudi)
Même emploi du temps que la veille.
14 août (vendredi)
Le régiment est rassemblé à 7 h du matin sur le terrain de la brigade. Examen des candidats officiers.
15 août (samedi)
Repos. Fête militaire au bois de la Garenne.
16 août :
Repos.
18 août :
Rassemblement du bataillon à 2 heures place de la mairie. Embarquement avec l'état-major de la brigade.
Voyage toute la nuit, 2 cafés sont distribués pendant le voyage, un à Mantes, l'autre à Creil.
18 août :
Le bataillon arrive à Arras à 6 h 20. La 1ère compagnie conduit le drapeau chez le colonel. Occupation des cantonnements sur la partie sud est de la ville.
19 août :
Ecole de bataillon pendant 5 heures. Après-midi, théorie et école de section.
20 août 1914
Départ d'Arras à 6h. Grande halte à 11 h.
Départ pour les cantonnements à 3 h, arrivée à 4 h à Lens.
21 août :
Départ à 5 h1/2. Grande halte à l'entrée de Béthune.
Le 1er bataillon a pour mission d'occuper les ponts le long du canal entre le pont levis (*) au nord-est de Le Quesnois à 7 km de Béthune en liaison avec le 3ème bataillon.
La 1ère compagnie est cantonnée dans une ancienne usine de chicorée et garde le pont tournant.
La 2ème compagnie est en réserve d'avant-poste, une section postée à l'entrée sud de Béthune, le reste de la compagnie à l'usine Halicotte, route de Lille.
La 3ème compagnie a une escouade au pont-levis sur le canal de Lanes (**), une escouade au pont du cimetière, une escouade à la jonction des deux canaux, le reste de la compagnie est dans la gare.
(*) : Ce pont levis (dit pont Antoine) reliait en ligne droite
Beuvry à Gorre (il est maintenant remplacé par une
passerelle piétonne surélevée).
(**) : Canal d’Aire ? À moins qu’il ne soit écrit «
canal de Loisne » pour le petit canal de Beuvry qui
pouvait drainer les eaux de la Loisne.
22 août (samedi) :
Mêmes positions que la veille.
Les ponts sont barricadés, des travaux de défense sont exécutés. On repère les distances des emplacements qui permettent de battre des feux convergents, le débouché donnant sur le canal. La nuit les ponts sont levés et les bateaux arrêtés dans le canal sont placés du côté opposé à l'ennemi.
23 août (dimanche) :
Mêmes opérations que la veille.
Le lieutenant Monod installe une section de mitrailleuses entre le pont d'Avelette et le pont de Hinges.
(*) : L’historique de 18e RIT mentionne que le régiment (sans le
2e bat.) garde les ponts entre Le Quesnoy et La Bassée
non inclus : 12 passages. Cependant, il y en a moins sur ce secteur et le 23,
Lucien mentionne les ponts de Hinges et d’Avelette de l’autre côté de Béthune. Le secteur Le Quesnoy
– La Bassée était celui uniquement du 1er bataillon,
le 3e bat. ayant le secteur Béthune - pont de Hinges plus au nord (le pont du Quesnoy étant la liaison
avec le 1e bat. comme Lucien le dit le 21). Ce serait cohérent avec le fait que
l’autre régiment de la 163ème brigade d’infanterie (2e et 3e Bat. du 17e RIT)
gardait les ponts de Hinges exclus à Aire et la 164e
BI ceux de La Bassée et au-delà..
C’est donc une erreur dans l’historique.
Plan utilisé 1915 indiquant les différents ponts :
24 août (lundi) :
Mêmes positions que la veille.
Les hommes qui ne sont pas de service sont exercés aux reprises en mains, exercices rapides et occupation des emplacements de combat. Les hommes à évacuer sont réunis à la gare de Béthune à 17 h pour les diriger sur Evreux.
25 août (mardi) :
Un convoi d'une longueur d'environ 5 km passe sur la route venant de Lille. Même service que la veille pour le bataillon. On entend une assez forte canonnade dans la direction nord.
26 août (mercredi) :
Même position, même service. Redoublement de vigilance.
Le soir à 8 h le colonel donne l'ordre de départ. Le bataillon se rassemble au croisement de la route de Lille et de la route de St Pol. Le bataillon est chargé d'éclairer la route de St Pol. La 4ème compagnie est en avant-garde.
Départ du pont du chemin de fer à 11 h puis deux grandes haltes de nuit.
27 août (jeudi) :
À la deuxième halte, départ de l'équipe et embarquement à 5 h. Arrivée à Pont Rémy à Abbeville à 9 h du soir. Reconnaissance des cantonnements : 1ère et 2ème compagnie à droite de la ligne de chemin de fer, les deux autres à gauche.
28 août :
Vendredi : le bataillon reste à la même place en repos.
29 août :
Départ à 5 h dans la direction d’Amiens puis grande halte.
Vers 2 h embarquement en chemin de fer à Picquigny. Arrivée à Amiens à 8 h le soir. Cantonnement à la caserne Friant.
Alerte à 2 h du matin. Départ du régiment mis en état de défense de l'hospice de vieillards à Rivery.
30 août :
A 8 h la cavalerie de l'artillerie ennemie se présente devant nos avants postes. A 1.000 mètres un engagement à lieu. L'ordre est donné d'évacuer la position et de battre en retraite sur Cagny.
Traversée de la ville d’Amiens et à la sortie de la ville le bataillon prend la formation de combat, la 2ème compagnie se mettant en avant-garde, les 2 autres compagnies suivent à 200 mètres. Marche en avant en utilisant les mouvements de terrains.
Pendant cette marche les obus ennemis passent au-dessus de nos têtes. La 2ème compagnie d'avant-garde débouche sur Cagny où le reste du bataillon vient la rejoindre. Grande halte sur la place du village.
La 2ème compagnie en arrivant à Cagny reçoit l'ordre de garder la face sud de ce village ainsi que le pont de chemin de fer qui se trouve à 300 m à l'est.
A 3 h le régiment reçoit l'ordre de battre en retraite dans la direction de Vers-sur-Selle. Grande halte de 2 heures, ensuite le bataillon bivouaque dans le petit bois jusqu'à 11 h. (à Planchy).
A 11 h départ dans la direction de Neuville. Petite canonnade dans la soirée.
septembre 1914
1er septembre :
Marche de nuit, passage à Blargies-Belleville à 8 heures. Halte assez longue en raison de la grande fatigue et de la chaleur.
A 3 heures de l'après-midi, départ sur la route de Gaillefontaine en passant par Formerie. En quittant Formerie nous passons de l'Oise dans la Seine Inférieure.
Campement aux Réginers où le cantonnement n'étant pas préparé, tout le bataillon loge dans une vieille ferme, la plus grande partie des hommes couche dans la rue (ferme de Pierremont).
2 sept :
Réveil à 6 h. Repas et changement de cantonnement dans la même commune.
A 11 h départ. Nous repassons dans l'Oise à Formerie, Boutavent. Le 1er bataillon est chargé des avants postes. L'ennemi est signalé dans les directions sud sud-est. Le régiment est cantonné à Rousseville. Le 1er bataillon est chargé de couvrir le pont de Boutavent (*) exclus à gauche à Courcelles-Epayelles à droite inclus. Ligne de résistance au sud-est de Courcelles sur le chemin de La Chaussée.
Réserve avant-poste :
Eglise de Campeaux :
Centre du village : 1ère compagnie
Grande garde n° 1 : 2ème compagnie
………………………. n° 2 : 4ème compagnie
………………….…… n° 3 : 3ème compagnie
Ordre de résistance sur place.
Le bataillon occupe ses emplacements. A 9 h le colonel donne l'ordre de se replier immédiatement sur Rousseville. Rassemblement et départ du bataillon.
Après 1 heure de marche nouveau contre-ordre : le bataillon revient à Campeaux à 9 h du soir et cantonne dans cette ville.
(*) : Il s’agit de couvrir un pont (lequel ?) par une ligne
depuis Boutavent (exclus) jusqu’à Courcelles inclus.
Nota : il y a dans les environs 2 villages « Boutavent
» (près de Formerie et près d’Ernemont, il doit
s’agir du premier) et 2 hameaux « La-Chaussée » (il s’agit de celui au sud-est
de Courcelles, entre Campeaux et Ernemont)
3 sept :
A 1 h du matin départ dans la direction de Rousseville. Nous venons à nouveau sur le territoire de Formerie mais en évitant cette ville, nous reprenons la route de Gaillefontaine.
Itinéraire : Les Noyers, route de Forges-les-Eaux, Forgette, Bosc-Edeline.
En raison de la grande fatigue des hommes, le régiment qui devait se rendre à La Rondine (*) s'arrête à Bosc-Edeline où le bataillon bivouaque à droite et à gauche de la route dans des fermes.
(*) : Hameau de La Rondine entre Bosc-Edeline et Le Héron où ils passeront le lendemain.
4 sept. :
Quitté le cantonnement à 5 h 30 direction sud ..?…
Itinéraire : Le Héron, Elbeuf-sur-Andelle.
Halte de midi à 3h où l'on rejoint les cantonnements respectifs. Le bataillon prend les avants postes à La Haye en haut d'une côte très longue où il passe la nuit.
Mot : Chanzy Constantine. (*)
(*) : Mot de passe ?.
Groupe
d'hommes du 18ème régiment d'infanterie territoriale dont Lucien CHARPEINE
5 sept :
Départ à 4 h.
Arrêts fréquents au départ, étape d'environ 10 km. Gde halte à 10 h à Mesnil-Grain jusqu'à midi d'où l'on repart pour les cantonnements à environ 1,5 km à Mesnil-Raoul où l'on arrive à 3 h (arrêts assez longs). Hésitation en arrivant, indécision. Bref, on doit cantonner ici.
Les bataillons sont dispersés et cantonnés dans toutes les directions. Il y a déjà ici le 11ème d'artillerie. Le 1er bataillon occupe toute la section à gauche de la route de l'église à la route de ?
6 sept (dimanche) :
Même cantonnement.
Repos et travaux de propreté par le rapport. Les voitures de réquisition pour le transport des soins sont renvoyées. Les éclopés non aptes à faire campagne sont renvoyés sur Evreux après examen médical. (*)
(*) : Le dépôt d'Évreux envoie un premier renfort de 300 hommes
qui porte l'effectif des compagnies à 235 hommes. (Historique)
7 sept
Même cantonnement que la veille.
A 6 h exercice prescrit par le rapport d'hier. Après-midi, théorie et école de section.
Rentrée à 5 h.
Nota : Lucien CHARPEINE passe adjudant à la date du 7 septembre
1914.
8 sept :
Départ à 5 h. Le bataillon quitte le Mesnils-Raoul pour aller remplacer le bataillon du 17ème en réserve d'avant-garde à Vandrimare.
Arrivée à 8 h dans le village.
9 sept :
Alerte à 4 h. Départ à 4 h 50 pour Fleury-sur-Andelle.
A la sortie de cette ville, marche d'approche de la division. Le bataillon sous le commandement du capitaine Larose exécute une marche d'approche. La 2ème compagnie est en réserve. Les 3 autres compagnies marchent d'abord par section à 50 pas, ensuite par demi-section et enfin en ligne déployée. La manœuvre prend fin à la ferme de Brémule (*).
Gde halte de 2 h. Les bataillons rejoignent ensemble leurs cantonnements à Grainville. Au début de la manœuvre le train régimentaire reste à la sortie de Grainville.
(*) : Entre Fleury et Écouis.
Sergent
Lucien CHARPEINE au milieu de ses hommes du 18ème régiment d’infanterie
territoriale
10 sept Grainville :
Repos.
Exercices de section et demi-section. La 1ère compagnie est détachée pour assister à une parade d'exécution.
11 sept :
Départ à 4 h 50 en direction de l'Est vers Lyons-la-Forêt. Gde halte d'une heure et demie à Goupilière. (*)
Arrivée au cantonnement du bataillon à L’Anglet (**) à 2h. Pluie battante depuis midi.
Le capitaine Larose, de la 3ème compagnie rejoint le dépôt à Evreux.
(*) : À côté de La-Neuve-Grange.
(**) : L’Anglet entre Goupilière
et Morgny.
12 sept :
Départ à 5 h 25 du cantonnement (*), direction Morgny. Il y aurait 20 Km.
(*) : Le cantonnement était près de St-Germer (JMO 82e DI).
13 sept :
Départ à 5h 25 du matin, direction Amiens. Arrivée au cantonnement à Pisseleu-aux-Bois. 1ère et 2ème compagnie à Blicourt. 3ème et 4ème compagnie à l'état-major du bataillon à Pisseleu-aux-Bois.
14 sept :
Départ de Pisseleu-aux-Bois à 6h. Les 1er et 2ème cantonnent à Blicourt puis rejoignent par les chemins les plus courts à Rouge Maison. A la sortie d'Auchy-la-Montagne, le bataillon prend les avant-postes sur le plateau. 1ère compagnie à droite, la 4ème à Francastel, la 2ème devant le cimetière, la 3ème en réserve.
Le bataillon va prendre son cantonnement à Francastel. Arrivée à 2 h.
15 sept :
Repos et travaux de propreté.
Le général d'Amade
passe la revue de cantonnement à midi. (*)
Ordre de partir dans la direction de Le Crocq.
(*) : Revue « d’au revoir » car le général d’AMADE sera remplacé
le 17 par le général BRUGÈRE au commandement du Groupement des divisions
territoriales (81e, 82e, 84e et 88e DIT).
16 sept :
5 h 30 départ.
Itinéraire : Le Crocq, Cormeilles, Bonneuil, Blancfossé.
A la sortie de ce village, le bataillon prend la formation de combat par section, demi-section, et déploiement en tirailleurs. 3ème compagnie en réserve.
Les bois sont fouillés, rien à signaler. Le bataillon se rassemble à Fransures et reprend la route de Flers où il rejoint le convoi du bataillon. Passage à Essertaux et arrivée au cantonnement à Oresmaux à 5 h 30.
17 sept :
Départ à 5h.
Itinéraire : Grattepanche, Estrées, Sains-en-Amiénois, St Fuscien, Cagny, Petit Camon. Gde halte de 12 h à 2h. On rejoint le cantonnement
du 1er bataillon à Pont Noyelle, arrivée à 5 h.
18 sept :
Dans la nuit le
bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à partir à 6 h.
Départ à 9 h en
queue de la colonne du régiment. 2ème compagnie en tête.
Itinéraire : La Houssoye, Millencourt et Grenut (?). Halte à 12 h à 5 km du cantonnement. Le 1er bataillon va cantonner à Hénencourt avec l'artillerie.
19 sept :
Rassemblement du bataillon à 6 h. Départ à 7 h.
Itinéraire : La Neuville, Ribernont, Heilly, Bonnay-Corbie. Gde halte à 2 h près de Gentelles,
Le bataillon cantonne à Gentelles partie ouest. Arrivée à 4 h : travaux de défense.
20 sept :
Le bataillon reste dans le cantonnement, mis en état de défense du village, des tranchées sont édifiées sur la face ouest du village.
21 sept :
Le bataillon prend position à 7 h sur toute la face ouest du village. Continuation des tranchées et travaux de défense. Rentrée au cantonnement à 11 h. Le cantonnement est en alerte.
22 sept :
6 h du matin. Le bataillon conserve son cantonnement, aucun mouvement n'est décidé pour la journée. Continuation des travaux de défense.
Mr Delaporte, médecin-auxiliaire est évacué.
23 sept 1914 :
Le bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à partir. On entend le canon assez distinctement dans la direction du nord-est.
A 3 h départ de Gentelles. Itinéraire : Longeaux, Camon et la Motte-Brébière où le bataillon arrive à 6 h et prend son cantonnement.
24 sept :
A 5 h arrive l'ordre de se lever et de se tenir prêt à partir en attendant l'ordre de départ.
25 sept :
Rien.
26 sept :
Le bataillon part et prend la formation en colonne ouverte, mes sections à 40 pas, à droite du village de Flers dans la direction de Lesboeufs. Une batterie ennemie lance des projectiles dans notre direction. La compagnie se déploie en tirailleurs à un pas.
A 13 h le bataillon reçoit l'ordre d'occuper la crête à la partie sud de Lesboeufs et reste dans cette position, les hommes couchés dans les champs pendant plus de 4 h sous les rafales de l'artillerie ennemie dont les feux se croisent au-dessus de nos têtes.
Vers 18 h, la sonnerie de la charge retentit, le 17ème territorial en 1ère ligne. La 1ère et la 2ème compagnies vont renforcer leurs lignes de tirailleurs et font un bond de 200 mètres environ. Un feu à volonté est ouvert par nos troupes puis nouvelle charge en avant de 200 mètres. Nouveaux feux très nourris sur les positions ennemies d'artillerie défendues par un bataillon entier. Les 3ème et 4ème compagnies restent en réserve.
Puis, à la nuit tombante, le rassemblement à lieu sur le champ de bataille toujours sous le feu de l'artillerie ennemie.
Vers 19 h on regagne Flers où on arrive vers 20 h. Enfin on va prendre les avant-postes sur la route de Flers à Sailly-au-Bois.
Nota : Cette journée a couté à la 82e division (qui comprend
entres autres le 18e RIT) environ 700 hommes tués, blessés et disparus.
27 sept :
A 2 h le bataillon reçoit l'ordre de regagner Mesnil-Martinsart .
Itinéraire : Mesnil-Martinsart, et bivouaque dans ce dernier village dans les bois.
Le bataillon revient reprendre les positions, la 2ème compagnie est rassemblée en arrière de Serre (*) et bivouaque le long de la route à gauche du village.
(*) : Serre lès Puisieux.
28 sept :
Mêmes positions. Le bataillon reste en réserve toute la journée.
Le soir, à la nuit ordre de gagner Puisieux. Route pénible à travers les pièces d'artillerie qui encombrent les chemins. Arrivée à Puisieux vers 22 h. Sur la route le lieutenant Cornette, malade, passe le commandement du bataillon au capitaine Joliet.
29 sept :
Le 1er bataillon prend ses positions de combat à 4 h 30 et lance à la suite du 3ème bataillon une double ligne de tirailleurs à droite et à gauche de la route de Puisieux à la ferme de Beauregard (*), avec cette dernière comme objectif.
Sous les feux combinés de l'infanterie et de l'artillerie ennemie les tirailleurs reculent derrière la crête et prennent une position défensive.
A 20 h, le 1er bataillon a pris le bivouac de combat en avant-poste au N.E de Puisieux.
(*) : Peu avant d’arriver à Miraumont.
30 sept :
Le bataillon prend les mêmes positions que la veille.
A 5 h notre artillerie après un feu violent oblige l'ennemi à abandonner la ferme de Beauregard qui est aussitôt occupée par la 2ème compagnie de soutien et la 3ème compagnie du 1er bataillon. Celle-ci commandée par le capitaine d'artillerie Gillet met une pièce en batterie à droite de la ferme.
Deux nouvelles compagnies sont envoyées pour renforcer celles qui occupent la ferme sous le commandement du commandant Perrier.
Le ravitaillement en vivres et en munitions à lieu à 20 h par une corvée commandée.
Vers 22 h, une violente contre-attaque ennemie se produit (infanterie appuyée par l'artillerie) qui oblige les occupants à évacuer la ferme. Nos hommes se replient sur Puisieux sauf les 1ère et 3ème compagnies qui restent dans les tranchées de la ferme avec le commandant Perrier.
octobre 1914
1er octobre :
Vers 1 h deux nouvelles compagnies (2ème et 7ème) sont envoyées pour renforcer les deux compagnies ci-dessus. Le reste du bataillon demeure en soutien d'artillerie.
2 octobre :
Le bataillon entre vers midi dans Puisieux pour y cantonner dans la partie nord.
A 13 h 30, Puisieux est bombardé par l'ennemi. Le 1er bataillon reste dans son cantonnement en attendant les ordres et quitte le village à 18 h 30 en colonnes de route pour se rendre à la cote 108, à la sortie ouest de Puisieux.
Bivouac dans les bois.
Pendant la nuit, les lieutenants Briclot (2ème compagnie) et Ruault (3ème compagnie) rentrent avec leurs hommes après être restés 36 h dans les tranchées de la ferme de Beauregard sous un feu violent continu et sans ravitaillement.
3 octobre :
Prise d'armes à 5 h.
Travaux de défense, le bataillon fait des tranchées en arrière de la crête entre Puisieux et Flers.
4 octobre :
Rassemblement à 4 h 30.
Le bataillon va faire des tranchées dans le prolongement à gauche de celles faites la veille. L'artillerie repère le terrain. Les hommes restent dans les tranchées. Les Allemands débouchent de Puisieux mais reculent devant une vive fusillade de notre artillerie. L'artillerie ennemie recommence à sonner fortement et une colonne des leurs parvient à faire un mouvement tournant et à prendre les tranchées en enfilade. Les hommes quittent les lieux pour se replier dans la direction d'Hébuterne.
La 1ère compagnie quitte les tranchées, la dernière à 15 h et se rend à Hébuterne où elle rencontre le général Brugère qui donne l'ordre de rassemblement à l'ouest de Gomécourt où elle arrive à 16 h sans avoir trouvé le régiment. Elle se rend ensuite à Colincamps où elle retrouve son régiment.
5 octobre :
Départ à 5 h. Mise en état de défense de la partie est de Colincamps. Secteur : Nord de la route se trouvant à 400 mètres de la sucrerie à droite et à l'extrémité du chemin de terre qui passe par le sud du Bois de Courcelles. Un poste de surveillance d'une section et demie est placé sous le chemin de fer. Un autre poste est placé en arrière du nœud de la route qui se trouve au nord de la sucrerie.
A 18h, le bataillon quitte ses tranchées et va se cantonner à Sailly-aux-Bois.
6 octobre :
Alerte à 2 h. Départ à 3 h.
Le bataillon occupe les tranchées faites la veille. Dès l'arrivée une vive fusillade éclate dans la direction d'Hébuterne cessant au bout d'une demi-heure.
A 6 h le bataillon quitte ses tranchées et va bivouaquer derrière la ferme de Touvent.
Les lieutenants Ruault et Morrot sont nommés capitaines à titre transitoire et prennent le commandement de leurs compagnies respectives. (1ère et 3ème).
(*) : entre Hébuterne et Serre (62). le détail des combats du 26 septembre au 6 octobre fait
l’objet d’un aparté aux pages 10 à 13 du JMO
de la 82e DI.
7 octobre :
Le bataillon part
en mission spéciale pour faire des tranchées sur le front est de Bayencourt
dans la zone du territoire de la ferme de la Haie au moulin se trouvant à
l'intersection de la route de Sailly-aux-Bois à Foncquevillers et qui est relié
au chemin de Sailly-aux-Bois à la ferme de La Haye (*) par un chemin de terre.
A 8 h l'ordre est
donné de gagner une position en arrière de la bordure et en avant du chemin
allant de Sailly-aux-Bois à Bayencourt et passant à l'est de Bayencourt. Le
bataillon quitte ensuite la tranchée à 7h et cantonne dans la partie est de
Bayencourt.
(*) : Voir la carte du secteur : ici.
Située entre Bayencourt et Foncquevillers,
elle s’appelait déjà « ferme de la Haie » comme aujourd’hui, mais auparavant «
ferme de la Haye » : les 2 orthographes sont employées dans le carnet et dans
les JMO.
8 octobre :
Le bataillon réoccupe à 5 h les tranchées de la veille avec ordre de les renforcer et de les améliorer pour en faire des tranchées couvertes. Le génie prête son aide à la construction des ouvrages.
Le bataillon quitte les tranchées à 7h pour aller cantonner à Courcelles (*) où il arrive à 9h.
(*) : Courcelles-aux-Bois
9 octobre :
Départ à 5h, le bataillon passe en réserve et occupe les tranchées sur la lisière sud de Bayencourt.
10 octobre :
Mêmes positions pour le bataillon.
A 5h l'ordre arrive de détacher deux compagnies en soutien d'artillerie à la ferme de la Haie. Le bataillon rentre au cantonnement à 8h. Deux compagnies à Bayencourt avec état-major et 7 compagnies à la ferme Rossignol. (*)
Le capitaine Danet prend le commandement de la 4ème compagnie en remplacement du capitaine Grandpierre.
(*) : 400m au nord de Coigneux.
11 octobre :
Mêmes position.
A 6 h du matin les 2 compagnies, soutiens d'artillerie, rentrent dans les tranchées à Bayencourt. Le bataillon quitte les tranchées à 8h du soir et va cantonner à Bertrancourt.
12 octobre :
Le bataillon va remplacer le 3ème bataillon dans les tranchées sur la ligne de Sailly-aux-Bois à la ferme de La Haie et passe la nuit dans les tranchées.
13 octobre :
Le bataillon est relevé à 6h par le 2ème bataillon et va occuper en réserve les tranchées sur la lisière sud de Bayencourt. A 7h le bataillon quitte les tranchées et va cantonner : 2 compagnies à la ferme Rossignol (2ème et 4ème) et 2 compagnies à Coigneux (1ier et 3ème).
14 octobre :
Le bataillon quitte le cantonnement à 5 h et va relever le 3ème bataillon dans les tranchées en avant de Sailly-aux-Bois.
A 7 h du soir le bataillon quitte Sailly et va cantonner à Courcelles-au-Bois où il arrive à 10h.
Les lieutenants Barot et Ruault des 1ère et 3ème compagnies sont nommés capitaine et conservent le commandement de leurs compagnies.
15 octobre :
Départ à 4 h, le bataillon va occuper les tranchées du 3ème bataillon sur la ligne de Sailly-aux-Bois à la ferme de La Haye et passe la nuit dans les tranchées.
16 octobre :
A 6h le bataillon est relevé par le 2ème et passe en réserve, il va occuper les tranchées sur la lisière sud de Bayencourt. Le capitaine Daniel de l'état-major vient prendre le commandement du bataillon, et est nommé chef du bataillon.
17 octobre :
1ère compagnie de jour. Le bataillon part à 5h pour remplacer un bataillon du 17ème dans les tranchées de Sailly-aux-Bois et arrive sur les positions à 6h.
Le bataillon quitte Sailly à 8 h et va cantonner à Coigneux.
18 octobre :
Le bataillon quitte le cantonnement pour aller occuper les tranchées situées entre Sailly et la ferme de La Haye.
Dans la nuit suivante, soit le 19 octobre, à 3h le bataillon quitte les tranchées et va remplacer un bataillon du 22ème dans les tranchées de la face sud de Foncquevillers. La relève commence à 5h et se passe sans incident.
Vers 8h une forte canonnade de l'ennemi sur la ferme de La Haye mais aucun incident pour le bataillon en place.
Le bataillon se met en relation avec le colonel Lacapelle, commandant d'armées.
20 octobre :
Mêmes positions.
Pendant le cours de la journée le village et les tranchées sont bombardés à plusieurs reprises mais la journée s'achève sans incident.
21 octobre :
A minuit, le 79ème relève le 69ème dans les tranchées. Cette opération est considérablement gênée par une violente canonnade. Aucun incident à déplorer pour le bataillon, la journée s'achève après avoir encore subit quelques bombardements.
22 octobre :
A 5h du matin, la 2ème compagnie prend la place d'une compagnie du 22ème (*) dont le bataillon est relevé. La journée se passe sans incident sauf un bombardement Le reste de la journée se passe sans incident. Un seul repas pour la journée a été distribué.
(*) : 22ème régiment d’infanterie territorial.
Nota : Le groupement de divisions territoriales est dissous. Les
divisions sont réparties dans les Xe armée (84e), IIe
armée (88e) et le gouvernement militaire de Paris (81e et 82e), mais les 81e et
82e DIT (donc le 18e RIT) restent encore à la disposition de la IIe armée.
29 octobre :
Toute la nuit attaque violente sur Monchy et Gommecourt. Rien à signaler pour le bataillon.
30, 31 octobre, 1er novembre :
Mêmes positions. Rien à signaler.
2 novembre :
Mêmes positions,
la 3ème compagnie quitte ses tranchées et vient se replacer en réserve dans le
chemin creux qui rejoint la route de Souastre à l'ouest de Foncquevillers. Les
37, 26, 79 et 69ème sont relevés par la 11ème brigade. Le groupe territorial
passe à la 56ème division.
Rien à signaler
dans la journée.
3 novembre :
Aucun incident pendant la nuit qui fut très calme. RAS dans la journée.
Carte avec
position du 18ème régiment d’infanterie territoriale à Hébuterne
(Pas-de-Calais)
4 novembre :
Pendant la nuit violente fusillade de l'ennemi au nord et au sud de Foncquevillers de 9 h à 11 h.
Nuit assez calme ensuite que l'après-midi. Dans la journée des officiers du 17ème territorial viennent reconnaître l'emplacement des tranchées pour la relève de ce soir à 7 h. Le bataillon se rassemble à 9 h dans le chemin creux qui rejoint la route de Souastre et se met en marche à 9h et arrive à Sailly-aux-Bois à 10 h.
Les 2ème et 4ème vont relever les compagnies correspondantes du 19ème dans les tranchées à la sortie vers Foncquevillers et Hébuterne. Les 1er et 3ème cantonnent à l'intérieur du village.
5 novembre :
Le bataillon améliore ses positions de tranchées et de cantonnement. Un service est établit pour que chaque compagnie dans les tranchées soient relevée par les compagnies qui ont cantonnées.
6, 7 et 8 novembre :
Mêmes positions même emploi du temps.
9 novembre :
Le bataillon va aller relever le 2ème bataillon à Hébuterne.
L'après-midi, reconnaissance des emplacements, à 6h départ, arrivée à 7h à Hébuterne. Le bataillon occupe le secteur nord et remplace la compagnie correspondante du 2ème bataillon dans les tranchées.
10, 11 novembre :
Mêmes positions ; Amélioration des travaux de défense.
12 novembre :
Mêmes positions ; Amélioration des travaux de défense. Le 29ème bataillon de chasseurs qui coopère à la défense du secteur est relevé par un bataillon du 31ème de réserve. Cette relève se passe sans incident.
13 novembre :
Mêmes positions ; Amélioration des travaux de défense et des travaux d'approche.
A 10h le soldat Marie de la 2ème compagnie est tué par un éclat d'obus et le soldat DetourBet est blessé légèrement. Ce dernier est évacué le soir même.
Patrouille sans incident.
JMO
du 18ème régiment d’infanterie territorial
(*) : Victor MARIE, 36 ans, soldat au 18ème régiment
d’infanterie territorial, mort pour la France à Hébuterne le 13 novembre 1914. Voir
sa fiche de décès – Sa fiche matriculaire indique qu’il était au 28e RI.
Erreur ? Voir
la FM.
Affecté à la mobilisation au 26e RIT, il est passé le 5 octobre
en renfort au 28e RI. Or la garnison du 18e RIT était Evreux, garnison du 28e
RI. Peut-être que prévu au 28e RI a-t-il été envoyé
au 18e RIT en raison des pertes subies par ce régiment les 25/26 septembre.
14 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux.
Le soldat Beloeil (*) de la 2ème compagnie est blessé par un éclat d'obus pendant une corvée de piquets pour fils de fer. A 2h enterrement du soldat (Victor) Marie tué la veille.
(*) : Blessé par éclat d’obus ; Plaie perforante du poignet
gauche et fracture probable du radius. (JMO)
15 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux.
Un déserteur allemand monté à bicyclette se présente devant la tranchée de la 2ème compagnie sur la route allant à Bucquoy vers 10 h. Cet homme est amené au poste de commandement où, après un interrogatoire, il est dirigé sur la division.
Vers midi, une tranchée s'éboule dans la relève de la 3ème compagnie. Un caporal et deux hommes sont légèrement contusionnés. Des ordres sont donnés pour opérer la vérification de la solidité dans les tranchées.
Dans la nuit du 15 au 16 : RAS.
16 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux.
Vers 12h le soldat MeillOIS de la 3ème compagnie a été blessé assez grièvement à la jambe par un éclat d'obus (*). Cet homme, cuisinier de l'escouade venait chercher de l'eau et circulait sur la route au moment de l'explosion.
On continue l'achèvement des travaux d'approche ; la 1ère compagnie a poussé la construction d'un boyau destiné à relier une tranchée avancée en avant de la chapelle sur la route de Bucquoy. Le chef de bataillon du 35ème, commandant le secteur, a rendu hommage au dévouement et à l'entrain des travailleurs de boyau. Un petit poste d'écoute placé en avant est resté de faction sans bouger pendant toute la nuit, malgré la fusillade et les patrouilles allemandes. La nuit fut fort mauvaise en raison des pluies persistantes, les tranchées et les boyaux se transformant en ruisseaux.
(*) : Léon MEILLOIS (ou MEILLORS ?) a la jambe brisée (JMO).
17 novembre :
Mêmes positions, mêmes tranchées. Le bataillon doit être relevé à 4h30 par le 3ème bataillon.
18 novembre :
La relève du bataillon se passe sans incident. Cantonnement à Sailly. La 4ème compagnie seule va occuper les tranchées à l'est de Sailly entre la route de Foncquevillers et Hébuterne.
19 novembre :
A 6h du matin, tout le bataillon dans les tranchées à l'est de Sailly. Une attaque générale est prononcée sur le front Beaumont, Gommécourt, Puisieux.
20 novembre :
Même cantonnement.
Vers 10h, trois hommes de la 4ème compagnie sont blessés par des éclats d'obus et plus tard l'adjudant Pinard de la même compagnie est tué au même endroit.
(*) : Fernand PINARD, adjudant au 18ème régiment d’infanterie
territorial, mort pour la France le 18 novembre 1914. Voir
sa fiche.
Légère erreur de date.
Les 3 hommes sont : Auguste SAUSON, Emile ORY et Léon
PROSPER.
21 novembre :
Même cantonnement, même service. Les chefs de bataillons et les commandants de compagnies vont reconnaître les emplacements du secteur sud d'Hébuterne.
Inhumation de l'adjudant Pinard.
22 novembre :
Le bataillon part à 4h, de 10 minutes en 10 minutes en commençant par la 2ème compagnie. La relève est terminée à 6h. Poste de commandement installé au presbytère.
23 novembre :
Mêmes positions, même service.
A 9h visite des tranchées. Le bataillon reçoit 100 hommes en renfort venus d'Evreux sous le commandement du capitaine Larose. (*)
RAS pour le reste de la journée.
(*) : Le renfort est daté du 22 novembre et est de 372 hommes
venant d’Evreux pour tout le régiment.
24 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux que la veille. Etablissement de l'état de proposition pour le grade de sous-lieutenant à titre définitif.
(*) : Il sera nommé sous-lieutenant à titre temporaire un an et
demi plus tard en août 1916. A titre définitif en avril 1918. Puis lieutenant
en août 1918.
25 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux que la veille.
A 13h 30, à la suite d'un éclat d'obus, le soldat Cartier (*) de la 1ère compagnie est gravement blessé (fracture du crâne). Son camarade Lausade est blessé légèrement (plaie à la nuque). Les deux hommes ont été blessés au moment où ils regagnaient la cave qui leur avait été désignée en cas de bombardement.
(*) : Jules Alexandre CARTIER. Voir
sa fiche.
26 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux que la veille. La 2ème compagnie poursuit activement la construction du boyau assigné ; 40 mètres ont été creusés dans la nuit. Le soldat (Jules) Cartier, blessé hier est mort pendant le trajet d'Hébuterne à Sailly.
Le soldat Lausade a été évacué sur l’hôpital. Aujourd'hui, séance du conseil de guerre au presbytère. Le soldat Nast ayant tué dans la nuit, malgré la consigne, son caporal d'escouade, a été acquitté. (*)
(*) : Les faits se sont déroulés le 23 novembre, ils sont
inscrits au JMO. Voir
la fiche du caporal Eugène CHENOT.
27 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux de renforcement. Inhumation du soldat (Jules) Cartier à Sailly.
28 novembre :
Mêmes positions, mêmes travaux.
A 9h à la suite d'une rafale d'artillerie 4 hommes sont blessés :
1ière compagnie Gaillard Eugène de la classe 95 : lèvre fendue
1ière compagnie Noël Georges de la classe 98 : plaies légères au dos
2ème compagnie Durocher Victor de la classe 99 : fracture probable du crâne
3ème compagnie BigoIGNe Louis de la classe 97 : poumon perforé
Les hommes ont été évacués par les soins de l'infirmerie divisionnaire.
29 novembre :
Mêmes positions que précédemment. Le bataillon prend ses dispositions pour la relève.
30 novembre :
Le bataillon quitte Hébuterne à 5h du matin, remplacé par le 3ème bataillon et va cantonner. Deux compagnies à Bus-en-Artois et deux compagnies à Sailly. Arrivée à Sailly à 6h et et à Bus à 7h. (*)
(*) : Voir une carte de position ici et une de Sailly-aux-Bois ici
1er décembre :
Cantonnement de repos. Nettoyage des armes et des effets ; Exercices d'après un emploi du temps fixé par le colonel de Madaillac.
2 et 3 décembre :
Même cantonnement, même emploi du temps.
4 décembre :
Le bataillon quitte Bus pour aller occuper le secteur nord de Hébuterne.
5 à 11 décembre :
Mêmes positions RAS.
12 décembre :
Nous quittons Hébuterne pour aller cantonner. Deux compagnies à Bus avec l'état-major et 2 compagnies à St Léger.
13 au 15 décembre :
Même cantonnement ; Repos.
16 décembre :
Le bataillon part pour relever le 2ème à Hébuterne. Rassemblement à 4h 15 à la sortie de Sailly au calvaire. L'opération commencée à 5 h se termine à 6h sans incident.
17 décembre :
Attaque générale. Amélioration et mise en état des tranchées. Dès le matin, violente canonnade à droite sur Serre et Puisieux.
18 décembre :
Même position.
Violente canonnade dans la direction d'Arras. Sur notre front ordre de se montrer très actif et de tirer sur tout ce qui se présentera.
Dans la soirée, un obus pénètre dans le poste de commandement de la 3ème compagnie. Le commandant Nouvel est légèrement blessé. Un second obus pénètre dans l'infirmerie des chasseurs et éclate dans la salle. Un infirmier est tué et les sergents major sont blessés.
Dans la soirée, la nouvelle nous parvient que nous avons progressés d'environ 7 km devant Arras et de 2 km sur Abbeville. Sur notre front nous avons progressés à la ferme de La Signy et pris deux tranchées sur Gommécourt en avant de Foncquevillers.
19 au 24 décembre :
RAS. Relève le 24.
25 décembre :
Arrivée à Bus. Logé chez Mr et Mme Rouget. (*)
(*) : Cultivateurs habitant 20 rue de Bertrancourt
au recensement de 1911.
26 décembre :
RAS.
Concert organisé par nous : succès très justifié.
27 décembre :
RAS.
28 décembre :
RAS. Départ pour Hébuterne.
29 décembre :
Arrivée à Hébuterne, secteur nord.
30 et 31 décembre :
RAS.
1915
1er janvier 1915 :
Journée assez calme du côté allemand.
2 et 3 janvier :
RAS.
4 janvier :
Départ d'Hébuterne pour aller au repos à Louvencourt (*).
Partis en autorail pour Havernas. Vaccination. Réorganisation du bataillon.
Départ de Havernas.
(*) : En vérité, le 18ème régiment d’infanterie territorial a
été relevé le 23 janvier vers Louvencourt.
11 février
À 7h du matin, direction Querrieux où le bataillon cantonne.
Départ le 12 à 5 h du matin, journée extrêmement fatigante et arrivée à Chipilly à 11h. Pas de cantonnement, pluie toute la journée.
Les 13 et 14 février se passent à Chipilly. Arrivée à Cerisy-Gailly et cantonnement pendant 8 jours.
25 février :
A 11h du soir,
départ pour les tranchées de Maricourt.
Arrivée à 2h30. Le
poste de commandement est situé au milieu du bois de Maricourt. Position
dangereuse. Le bois forme un saillant très avancé dans les lignes boches.
Travaux de
terrassement. Activité incessante de l'ennemi.
26 février :
L’ennemi bombarde toute la journée. Un obus touche un abri de la 3ème compagnie : deux morts instantanés. (*)
Le sergent-major (Julien) GaNdon est très grièvement blessé d'un éclat d'obus à la cuisse. Il a reçu en outre de nombreuses contusions sur tout le corps. Le caporal (Jules) GouRlet a un doigt arraché. (Julien) Thomas, (Georges) Tablot, (Clément) HérAult gravement blessés.
Pertes : 2 morts et 4 blessés. (**)
(*) : Il s’agit de Léon Marie FOLIARD et Edouard Louis GROSOS.
Leur fiche : L.
Foliard ; E.
Grosos (annoncé au 228e RI, réserve du 28e RI dont le
18e RIT avait le même cantonnement).
(**) : Signalés le 27 février au JMO.
27 février :
Le sergent major (Julien) GaNdon meurt dans la nuit de la suite de ses blessures.
(*) : Julien Marie GANDON décèdera le 1er mars à l’ambulance
1/53 à Maricourt : Sa
fiche. (Lui aussi annoncé au 228e RI).
28 février :
RAS. Bombardements et fusillades.
1er mars :
Leleu de la
3ème compagnie, étant en sentinelle la nuit, est blessé
au bras. (*)
La balle a frappé au coude et est sorti près du poignet : amputation nécessaire.
(*) : Le 2 mars au JMO.
2 mars :
Un obus tombe sur le poste de commandement du capitaine Marrot de la 1ère compagnie. Le soldat Cucu (*), ordonnance du capitaine qui se trouve dans le gourbi est atteint des balles de schrapnell. Les blessures ne mettent pas sa vie en danger.
(*) : Le 1e mars au JMO.
3 mars :
RAS. L'ennemi est toujours actif. Nous faisons de nombreux travaux de terrassement.
4 mars :
Visite du général Berthelot, commandant la 3ème division. Ordre est donné de ne montrer aucune activité. Défense de tirer un seul coup de fusil pendant les 24 heures. Tout travail doit cesser de façon à inquiéter les Allemands et à leur laisser croire à un retrait de nos troupes dans le secteur.
Prendre des embuscades et faire des patrouilles pour avoir des prisonniers.
Etant donné le calme qui règne dans nos lignes, l'ennemi se montre plus actif dans la matinée puis leurs fusillades s'arrêtent pendant plusieurs heures.
Repos vraiment agréable, on respire un peu.
L'après-midi, l'ennemi bombarde pendant deux heures, environ 60 obus à raison de 3 par minute. Aucune reprise de notre part, le bombardement cesse. La nuit l'ennemi s'inquiète et s'énerve mais ne sort pas de ses tranchées. Il lance sans interruption des fusées pour éclairer nos lignes.
Rien ne bouge chez nous. Patrouille de reconnaissance.
5 mars :
La consigne de ne montrer aucune activité qui devait cesser à ce moment est prolongée jusqu'à minuit, le 6.
A 2 h du matin, préparatifs de départ. Nous sommes relevés par le 2ème bataillon sans aucun incident. Nous quittons Maricourt à 3h, passons par la ferme de Bronfay (*), à 4 h et arrivée à Bracy à 7h et retour au cantonnement de Cerisy à 9h.
(*) : Située à mi-chemin de la route de Bray à Maricourt.
6 mars :
Repos à Cerisy. Travaux de tranchées.
17 mars :
Même cantonnement, mêmes travaux.
18 mars :
Forceville et Auchonvillers.
30 mars :
Arrivée à Forceville, 3ème compagnie de jour.
1er avril :
Conseil de guerre.
5 avril :
Arrivée aux tranchées d’Auchonvillers. 1ière compagnie secteur de gauche, 3ème à droite, 2ème en section au cimetière, 4ème compagnie à Mailly. Demandé 1.000 Kg de bois et 500 Kg de charbon.
Du 5 au 11 avril :
Auchonvillers.
Le 9 avril deux soldats de la 1ière compagnie sont blessés par un obus qui éclate au-dessus de la tranchée. Le caporal Sallier reçoit des schrapnell dans la cuisse droite et le soldat Hornais a le bras brisé. Ces deux blessures sont peu graves.
Relève du bataillon dans la nuit du 11 au 12.
12 avril :
Arrivée à Forceville et le soir la 4ème compagnie envoie un peloton de tirailleurs au gourbi devant Le Hamel.
Du 13 avril au 22 juin 1915 :
Travaux de tranchées sur Forceville, Mailly et Auchonvillers.
Du 22 juin au 1er juillet 1915 :
À Le Hamel diverses nominations. Le 1er juillet départ du bataillon de Le Hamel pour Millencourt où il cantonne
Les 2 et 3 juillet.
Départ en Champagne.
4 juillet :
Départ de Millencourt à 5 h. Embarquement en chemin de fer à Méricourt-l'Abbé.
5 juillet :
En chemin de fer, arrivée à Somme-Tourbe. Le bataillon cantonne dans des baraquements.
6 juillet :
Départ de Somme-Tourbe pour Somme-Suippes où le bataillon cantonne.
Du 7 au 31 juillet :
Cantonnement à Somme-Suippes, le bataillon est à la disposition du génie.
1er août : le bataillon quitte Somme-Suippes et va bivouaquer près de la ferme de Piemont. Le régiment est rassemblé.
2 août :
Départ à 11 h nous traversons le camp de Châlons-sur-Marne. Erreur de direction, résultat : 22 km au lieu de 9.
Passons par Mourmelon-le-Grand et arrivons à l'école normale où le régiment bivouaque.
3 août :
Installation à l'école normale. Le régiment est toujours à la disposition du génie pour les travaux en 1ère ligne.
Le 18e RIT est mis à la disposition de la 7e DI (4e CA) pour
travaux de terrassement (JMO).
Du 4 au 28 août :
Mêmes dispositions.
Du 29 au 30 août :
Départ à 11 h, arrivée au Bois de l'Espérance où le régiment bivouaque. Bombardements.
Du 31 août au 19 sept 1915 :
Mêmes positions. Travaux pour la guerre.
19 sept :
Départ à 7h du soir. Le bataillon est détaché et mis à la disposition de la 37ème division.
Arrivé au bois de la Lyre à 3h du matin. (*)
(*) : 4 km au sud de Jonchery.
20 septembre :
Installation et à 6h les 3ème et 4ème compagnies quittent le bois de la Lyre et vont cantonner, la 3ème à St Hilaire-le-Grand et la 4ème à Jonchery. La 1ère et la 2ème et le chef de bataillon restent au bois de la Lyre.
21 septembre :
Même position.
22 septembre :
Même position.
2 blessés à la 4ème compagnie. (*)
(*) : Les 2 blessés (aux tranchées de Jonchery)
sont Louis GERMAIN et Mathurin REVOUX.
23 septembre :
Même position.
1 blessé à la 4ème compagnie. (*)
(*) : Ernest LAMBERT (à Jonchery)
24 et 25 septembre :
Même position.
Mr Delalande blessé est évacué. 1 blessé à la 3ème compagnie.
26 septembre :
La 2ème compagnie et le chef de bataillon partent du bois de la Lyre à 6h du matin et vont cantonner à St Hilaire-le-Grand. Pas assez de place, la 2ème reste à l'entrée de St Hilaire.
Mr Larbandrin est évacué à la suite de l'éclatement d'un obus à gaz lacrymogène.
19 blessés + 1 tué (*) à la 4ème compagnie, 15 blessés à la 2ème et 3ème compagnies. (**)
(*) : François Louis Alexis MONTET : sa
fiche.
(**) : La liste des hommes se trouve sur
le JMO.
27 septembre :
Mêmes positions. Le bataillon est en charge du ravitaillement en vins des 73ème et 74ème brigades de la 37ème division.
1ère compagnie :
2 tués, le sergent (Camille Alphonse) Faivre et le soldat (Victor Henri) ChaUVELOT + 2 blessés. (*)
2ème compagnie : 1 disparu. (**)
(*) : Jean Marie BAUDET et Aimable QUELVÉE.
(**) : Gustave LINOIR
28 septembre :
2 blessés. (*)
(*) : Raphaël Esther VOGUÉ et Louis PATTE
29 septembre :
2 blessés. (*)
(*) : Ernest DIGAS et Arthur TRISTAN
30 septembre :
1 blessé. (*)
(*) : Alexandre DEVRAY
1er octobre :
3 blessés. (*)
(*) : 2 blessés sont seulement signalés : André BOUTEILLER
et Auguste LUQUET.
2 octobre :
1 blessé. (*)
(*) : Pas signalé
3 octobre :
Départ à 5h de St Hilaire-le-Grand pour Suippes. 2 blessés. (*)
Nous sommes rattachés à la 8ème division qui nous envoie au bois des Roques (**).
Départ à 3h et arrivée à 6h ; Pas de place. Nous passons la nuit dehors.
La 1ère compagnie envoie un détachement pour enterrer les morts. Pas d'accident.
(*) : 1 seul blessé signalé : Fulgence Alphonse DESHAYES.
(**) : Bois des Roques entre Suippes et la Ferme des Wacques (1.5km sud-ouest de Souain).
4 octobre :
Même position.
Passons à la division marocaine pour travaux du chemin de fer.
Du 4 au 13 octobre :
Bois des Roques.
14 octobre :
Départ à 1h pour aller à la ferme de Wacques où nous arrivons à 2 h et attendons vainement des ordres.
A 6h bivouac sur place.
15 octobre :
Nous allons nous installer dans les tranchées au nord de la ferme de Wacques. Place insuffisante.
A 3h arrive l'ordre que nous passons au 2ème corps colonial.
Nuit du 15 dans les tranchées.
16 octobre :
Nous partons à 3 h du matin. Passons par Suippes et cantonnons toute la journée à la ferme de Suippes. Embarquement en auto à 8 h du soir pour arriver à Epernay à 11h.
17 octobre :
Cantonnement à Epernay très difficile car rien de préparé. Rassemblement à 10h, les hommes attendent jusqu'à 4h du soir pour l'embarquement en chemin de fer.
Arrivée à Clermont à 2h du matin.
18 octobre :
Départ de la gare de Clermont (Oise) à 3h. (du matin).
Arrivée à Catenoy à 5h du matin où le bataillon cantonne avec l'état-major. 2ème et 3ème bataillons à Sacy-le-Grand.
Du 19 octobre au 29 novembre 1915 :
Cantonnement à Catenoy. Repos.
30 novembre :
Départ de Catenoy à 11h 45, le bataillon va cantonner à Sacy-le-Grand et remplace le 2ème bataillon qui se rend à La Bruyère. Le cantonnement est très défectueux au début et s'améliore par la suite. Arrivée à Sacy à 13h et installation.
….Puis, plus rien
FIN
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