Carnet de guerre 1914-1915 d’Adolphe COUROUBLE,

Soldat au 100e d’infanterie

puis caporal-fourrier au 126ème régiment d’infanterie

Retranscrit par Etienne COUROUBLE et présenté par Michel DECAUX, deux de ces petits-fils.

 

 

Mise à jour : Août 2014

 

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Michel m’écrit en 2004 :

« Je t'envoie un carnet de guerre, celui de mon grand-père maternel.

Son carnet n'est pas bien épais puisque la guerre s'est finie pour lui le 25 septembre 1915, jour de son quatrième anniversaire de mariage.

Pendant cette période, il a été coupé de son épouse, Lucienne, et de ses deux enfants car ceux-ci étaient dans le Nord et le courrier ne franchissait pas les tranchées !

J'ai la chance, avec mes frères, sœurs et cousins germains, d'avoir pu rassembler la plupart des lettres que mon grand-père signale dans son carnet avoir envoyées à la famille et aux amis.

Ces lettres sont beaucoup plus riches en renseignements que le carnet lui-même. Il écrit principalement à son frère Géry qui se trouve dans l'artillerie. Ils auront même l'occasion de se voir au pied des Eparges, près de Verdun.

(D'où la photo ci-jointe : Géry le canonnier est à gauche, Adolphe le biffin à droite) »

 

 

Description : Description : Description : Description : 1915 - Géry et Adolphe près d'Ablonville -  Meuse

 

« Il correspond aussi avec un autre frère, Paul, plus âgé, habitant Paris et non militaire. Avec aussi plusieurs belles-sœurs : Madeleine, Marie-Louise dont le mari a été fait prisonnier au début de la guerre à Maubeuge, Marie-Thérèse, réfugiée près de Paris avec ses 5 enfants.

Ils étaient 8 frères originaires d'une brasserie de Villers-Guislain près de Cambrai. Seul mon grand-père a été tué.

Adolphe COUROUBLE a donc épousé Lucienne le 25 septembre 1911 à Etrœungt. En août 1914, deux enfants étaient nés de cette union : Louise et Lucien.

Ce qui est extraordinaire, c’est que Lucienne COUROUBLE a, elle aussi, écrit ses propres carnets de guerre, vision de presque 5 ans de l’occupation allemande, avec l’espoir hypothétique du retour d’Adolphe. »

 

« J'ai profité de ma première année de retraite pour écrire quelques pages de l'histoire de notre famille au cours de cette période et je les ai diffusées avec mes vœux de nouvel an afin que les jeunes générations n'oublient pas et n'acceptent jamais de s'entretuer comme le firent leurs proches aïeux….

Un siècle plus tard, je suis content que les écritures de ma grand-mère rejoignent celles de son mari. »

Bien amicalement

Michel DECAUX

Mai 2004

 

Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

 

Adolphe COUROUBLE est né à Villers-Guillain, dans le Nord, le 2 septembre 1883.

Engagé volontaire en novembre 1902, comme aspirant au titre de docteur en médecine. Il intègre le 1e régiment d’infanterie, puis le 147e et enfin, la 6e section des infirmiers militaires au camp de Châlons. Il avait donc presque 31 ans en août 1914.

À cette date, il rejoint Cambrai pour intégrer son régiment théorique de réserve, le 1e régiment territorial.

 

Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

En cas de malheur ou d’accident prière  de faire parvenir ce carnet à l’adresse suivante :

Paul Courouble

13 rue du Débarcadère

Paris

 

A charge par lui de le faire parvenir à ma chère Lucienne.

 

Description : Description : Description : Description : signature

Signature d’A. COUROUBLE en début de carnet

 

Août 1914

 

DIMANCHE 02

Mobilisation générale.

MERCREDI 12

Arrivée à Cambrai où l’on nous équipe. Vais manger et passer la soirée avec Claire tous les soirs.

SAMEDI 22

Départ Cambrai à 9 heures du matin pour Lille St Sauveur où nous arrivons vers 7 heures.

On fait le poireau aux usines Kulmamn et partons vers 5 heures pour Leers où nous arrivons à huit heures du soir et où nous restons jusqu’au 26 sans trop savoir ce qu’on y faisait.

MERCREDI 26 - 2 heures du matin.

Alerte. Marche rapide de Leers à La Bassée.

Débandade.

JEUDI 27

La Bassée à Hénin-Liétard.

VENDREDI 28

Hénin-Liétard à Rivière.

SAMEDI 29

Rivière à Doullens.

DIMANCHE 30

Doullens à Picquigny. Tous les ponts sont sautés. On est sur le qui vive, prêts à partir.

LUNDI 31

Picquigny (Somme) à Hornoy (Somme).

Septembre 1914

 

MARDI 1er

Hornoy, Aumale (Seine-Maritime). Illois (Seine-Maritime)

MERCREDI 2

Illois à Massy (Seine-Maritime) au-dessus de Neufchâtel

JEUDI 3

Massy à Tôtes (Seine-Maritime).

Pays fort accidenté, par suite fatigant.

Reçus comme des chiens dans un jeu de quilles

VENDREDI 4

Tôtes à Yvetot (Seine-Maritime). Terrain plus plat.

Reçus entre les deux.

SAMEDI 5

Repos à Yvetot.

DIMANCHE 6

Yvetot à Bolbec (Seine-Maritime), ville industrielle animée. Contraste avec tous les pays traversés depuis l’entrée en Normandie.

Toujours souffrant des pieds et un bon rhume par-dessus le marché.

LUNDI 7

Repos à Bolbec.

Marché du pays. Très animé. 8 heures du soir, départ.

Marche de nuit.

MARDI 8

Arrivée au Havre (Seine-Maritime) à 3 heures du matin.

Repas froid. Distribution de vivres de réserves. Devons embarquer pour … ?… (*)

 

Un grand navire autrichien est en rade gardé par des sentinelles. Toujours mal aux pieds et non reconnu .Quel tohu-bohu dans cette halle où se font les distributions pour plusieurs jours. 2 heures.

En fait de départ on nous fourre dans un hall avec des planches comme oreillers. Deux navires marchands allemands sont dans le port, pleins de farine et blé qui serviront pour la troupe.

 

(*) : Écrit tel quel dans le texte. À ce moment de la guerre les Allemands étaient près de Paris (bataille de la Marne). Beaucoup d’unités restées dans le Nord furent « évacuées » par bateau, vers des ports de l’océan atlantique, à partir de Dunkerque et Rouen.

MERCREDI 9

Attendons le départ après une nuit sans sommeil.

Embarquons à 1 heure sur le « Rossetti » de Liverpool

JEUDI 10

Mauvais temps. Eau dans notre compartiment. Obligés de monter au-dessus.

Ne pas dormir. Beaucoup ont le mal de mer et il fait malsain dans le bateau.

VENDREDI 11

Débarquons vers 1 heure à La Pallice (Charente-Maritime) par une pluie battante.

SAMEDI 12

Passons une nuit potable. Temps incertain.

Embarquons à 11 heures dans wagons à bestiaux.

La Pallice. Rochefort-sur-Mer, Saintes (Charente-Maritime), Cognac (Charente). Chateauneuf, Angoulême (Charente), Périgueux (Dordogne). Bresses.

DIMANCHE 13

Côtoyons la Corrèze. Réminiscence des Pyrénées en allant à Gavarnie, en plus petit.

Arrivé à Tulle à 9 heures

LUNDI 14

Cantonné dans les halles. La vie est très chère.

Écrit Paul.

MARDI 15

Retourne à la 27ème compagnie. Faisons le poireau en attendant qu’on nous donne un logement.

Tombe avec des gens de V.G. qui ne peuvent rien me dire d’intéressant.

MERCREDI 16

Cantonnement de repos. Mal aux reins.

Écrit à Lucienne.

Depuis les jours suivent monotones et longs.

DIMANCHE 20

Assiste à la messe. Me promène jusqu’à la soupe, puis m’ennuie au quartier.

Espérons avoir bientôt une vie plus active ou qu’on nous libère.

LUNDI 21

Reste au quartier. Diarrhées intenses.

Je continue à m’ennuyer par suite absence de nouvelles.

MARDI 22

 

MERCREDI 23

Toujours pas de nouvelles. Pourtant on dit que les lignes sont dans le Nord

JEUDI 24

Reçu lettre de Paul et 60f.

Attends toujours nouvelles d’Etrœungt, qui est sans doute évacué, Maubeuge ayant capitulé.

VENDREDI 25

Travaux de couture au quartier.

Meilleur ordinaire.

DIMANCHE 27

Écrit Paul.

Grand-messe à la cathédrale.

LUNDI 28

Repos en attendant des ordres.

Que le temps est long.

Envoyé 2 cartes à Lucienne. A la fin aurais-je peut-être une réponse.

MARDI 29

Attendons changement de Corps. Habillé.

MERCREDI 30

Couché dans un lit au 100ème. Grande caserne. Ancien établissement religieux.

On nous fournit des armes et le campement.

Nous voilà prêts ! Où allons-nous ? Et que me réserve demain ? Et pas de nouvelles de Lucienne ??

 

 

Adolphe passe officiellement au 100e RI le 29 septembre.

Voir sa fiche matriculaire >>>  ici  <<<

 

Octobre 1914

JEUDI 1

Préparatifs de départ. Chargement complet. Embarquement à 9 heures.

À onze heures, arrêt à Brive (la Gaillarde). Repas froid. Uzerche (Corrèze). Limoges (Haute-Vienne). Châteauroux (Indre).

VENDREDI 2

Orléans-les Aubrais (Loiret) à 6 heures du matin. Montargis (Loiret). Sens (Yonne). Troyes (Aube). Chalons s/Marne (Marne).

SAMEDI 3

Minuit. Arrivée à Mourmelon (Marne). Café. Sommes sur la ligne de feu.

On entend le canon prés d’ici.

DIMANCHE 4

Calme est le feu le matin. Mal dormi sur un banc.

Suis au 126°- 2éme Cie

 

 

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Extrait du journal du 126e RI. On y lit l’arrivée de 248 hommes de Brive.

 

LUNDI 5

Allons faire des tranchées sous le feu de l’ennemi.

A dix heures du soir, partons en 1ère ligne.

MARDI 6

Installé tant bien que mal dans une tranchée.

Temps pluvieux. L’ennemi nous laisse bien tranquille ce matin.

De garde de minuit au matin en plein champ. Un peu de canon.

MERCREDI 7

Retour dans la tranchée. Froid. Canonnade.

Le soir partons un peu en arrière dans des tranchées couvertes.

JEUDI 8

Bombardement de nos tranchées. Certains se sauvent. Les Allemands canardent. (*)

Des blessés arrivent chez nous.

Manque d’eau.

 

(*) : Le JMO indique «..une violente canonnade fait éprouver des pertes sérieuses, 7 morts et 300 blessés.. »

VENDREDI 9

Assiste enterrement de 8 soldats.

Repartons pour les tranchées.

À dix heures, pendant que nous arrangions nos tranchées, attaque générale sur le front. Jamais je n’avais entendu un tel charivari de coups de feu et de coups de canon.

Cela dura jusqu'à 2 h du matin.

SAMEDI 10

Accalmie. On gèle dans les tranchées. Nouvelle aubade.

Un éclat vient trouer la gamelle d’un camarade.

Le soir, nous allons en 1ère ligne.

DIMANCHE 11

Retour au camp. Repos.

LUNDI 12

Fais bonne nuit. Corvée de bois.

Aéros détruits. On lance des bombes sur le camp. Plusieurs blessés. (*)

Écrit Lucienne.

 

(*) : C’est exact, le JMO indique « .. à 10h, un avion lance des bombes sur les baraquements, 2 hommes du 126e RI sont atteints... »

MARDI 13

A six heures du matin, parade d’exécution. 3 hommes ayant quitté leur poste : 20 ans de prisons.

Ça bombarde dur.

Pluie.

 

(*) : C’est exact, le JMO l’indique. Pour mutilations volontaires

 

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MERCREDI 14.

Écrit Paul. Pluie.

Toujours en alerte.

JEUDI 15.

Beau. On fusille un soldat. (*)

Triste événement.

Partons pour les tranchées.

 

(*) : Aucune indication dans le JMO. S’agit-il d’un soldat du régiment ?

VENDREDI 16

Mauvaise nuit dans la cahute. Depuis la dernière fois notre camp est orné de tombes.

SAMEDI 17

Retour à Mourmelon (Marne). Campé dans une ferme.

Écrit à Lucienne.

DIMANCHE 18

Repos.

Campés presque sur le fumier.

LUNDI 19

Repos.

Arrivée de régiments de territoriaux.

A cinq heures, départ au-delà de Wez où nous allons occuper des tranchées mieux faites que les premières.

Perdu la nuit, me retrouve le matin.

MARDI 20

En surveillance.

Le soir, attaque générale.

MERCREDI 21

Toujours en sentinelle. Un caporal est tué. Relevé le soir.

JEUDI 22

Logé dans une grande ferme « Les Marquises » dont le propriétaire serait allemand. Installation toute moderne sur Prunay (Marne). Le chalet des propriétaires est en ruines. Prés de la ferme, cimetière français.

VENDREDI 23

Repos à la ferme dans la bergerie.

Le soir départ pour les tranchées.

SAMEDI 24

Un peu mieux installés encore. Temps froid mais beau.

DIMANCHE 25 ET LUNDI 26.

Toujours dans les tranchées. Pluie.

Toujours alternative de calme et de bombardement.

MARDI 27

Toujours le bombardement au-dessus de nos tranchées. Des vieux territoriaux viennent voir les tranchées. Serait-on enfin relevés ce soir afin d’avoir le loisir de se laver un peu, car tout à l’heure, gare la vermine.

Belle aubade d’artillerie ennemie.

La moitié de la nuit passée sous la pluie. On est propre.

MERCREDI 28

La nuit encore nouvelle aubade. Temps froid.

On commence à geler des pieds.

JEUDI 29

Patrouilles se font tuer. On dit que les Allemands se replient ??

De garde au poste à la ferme.

VENDREDI 30

Garde. Reçu lettre de Paul.

Canonnade sans arrêt.

SAMEDI 31

Repos.

Repartons pour les tranchées.

Novembre 1914

DIMANCHE 1er

Jour de Toussaint. Beau temps. On craint une attaque générale.

Aujourd’hui extra. On paie le cigare à toute la Cie.

Je pense beaucoup à la famille en cet anniversaire de la mort d’Eustache.

Toujours pas de nouvelles de Lucienne, que c’est long !

 

 

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Lucienne COUROUBLE

 

LUNDI 2

Écrit Lucienne et Paul.

Le soir vais poser des fils de fer.

MARDI 3

Calme et beau. Relevé le soir.

Arrivons à Courmelois à minuit.

MERCREDI 4

Marche de 10 km le matin. Corvée de lavage l’après-midi.

Pluie. Séchoir de fortune.

JEUDI 5

Marche de 12 km.

Beau temps.

VENDREDI 6

Malade, un peu de bronchite.

SAMEDI 7

Planton au poste de police.

Devons partir le soir.

DIMANCHE 8

Repos à la ferme près des tranchées.

Dîner de gala, fromage, vins, confiture.

 

Le soir, gaîté au petit poste hors de la ferme. On est gelé.

LUNDI 9

De garde.

MARDI 10

Repos à la ferme. On s’ennuie énormément. Toujours froid aux pieds et enrhumé.

Quelle vie ennuyeuse !

Quand donc pourra-t-on en finir pour un bon coup de ces Allemands et pouvoir retourner chez soi ?

De garde.

MERCREDI 11

De garde. Temps froid.

Grande pluie la nuit. Sale temps qui nous gèle.

JEUDI 12

Repos

VENDREDI 13

Repos.

SAMEDI 14

De garde.

DIMANCHE 15

Gelée. Couché dans la bergerie prêt de la porte, ai eu bien froid. Temps couvert.

Neige !

Obus tombent prés de la ferme.

LUNDI 16

Temps radouci. Repos à la ferme.

MARDI 17

Reçu lettre de Paul.

Le soir de garde.

MERCREDI 18

Fiévreux, monte la garde quand même.

JEUDI 19

En traitement ? Au poste de secours de la ferme.

2 quarts de thé et 1 quart de lait.

VENDREDI 20

Toujours à l’infirmerie. Le médecin Major me badigeonne lui-même la gorge.

Le soir, vais mieux.

Il gèle toujours. Temps bien froid pour le pauvre troupier.

SAMEDI 21

Vais mieux et commence à avoir faim.

DIMANCHE22

Encore un traitement. Il gèle bien et on a bien froid.

LUNDI 23

Repos au corps de garde en attendant mon escouade.

MARDI 24

Temps un peu moins froid. Rentre à l’escouade et reprend mon service avec les camarades qui sont toujours pareils. Reçu passe-montagne de Marie-Louise. De garde.

MERCREDI 25

Il neige.

Reçu un petit mot de Marie-Louise.

JEUDI 26

Reçu lettre de Paul.

VENDREDI 27

Dégel. On patauge de suite dans la craie. De garde. On nous annonce une grande victoire russe.

 

Le soir dans les tranchées après un signal d’artillerie, tout le monde chante la Marseillaise, spectacle assez féerique avec les fusées lumineuses figurant le drapeau russe.

Je me demande la tête que doivent faire les Allemands.

 

SAMEDI 28

Garde. La nostalgie d’Etrœungt me reprend et je suis sans goût par suite du manque de nouvelles de Lucienne. (*)

 

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(*) : Au travers de ses carnets de guerre, Lucienne écrit le 28 novembre 1914 :

« Le maire n’est pas revenu. Il avait été condamné à 1 000 Frs d’amende pour n’avoir pas déclaré tout le vin. Pourquoi le garde-t-on ?

Il paraît que le Gouverneur a dit qu’Etrœungt n’avait pas fini. Les corps des deux Allemands tués ici, doivent être pour demain à midi dans un cercueil au cimetière. Les conseillers ont continué leurs visites aux caves. Déjà 6 000 bouteilles à la mairie !!

Les hommes de 18 à 48 ans ont encore un délai de 5 jours pour se faire inscrire. Ceux qui ne le feront pas, la commune répond d’eux, doit les faire travailler et les indiquer. Ils seront alors immédiatement conduits en Allemagne.

On entend un peu le canon. À la Tape-Jean, ils abattent des arbres et font des tranchées. Nous verrons bien demain si sa Majesté viendra apporter de l’argent aux pauvres et s’ils auront du vin.

Ils ont le culot, à Avesnes, de dire qu’un armistice de 3 mois leur est accordé du 1er décembre au 1er mars. Les passeports ne sont plus délivrés que pour 1 jour. Comment aller à la farine ?

À Rocquigny et environs, tous les chevaux, petits ou grands, ont été emmenés à La Capelle. Sur 100 présents, 30 ont été pris et les autres inscrits.

À La Rouillies, doivent être déposés à la mairie les serpes, bêches, brouettes, etc.

Au Cateau, 10 personnes fusillées pour avoir conservé des pigeons.

À Larouillies, doivent être déposées à la mairie les serpes, bêches, brouettes, etc. (…) »

 

Lire les carnets de guerre de Lucienne >>>   ici   <<<

 

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DIMANCHE 29

Temps extrêmement radouci. Corvées diverses.

LUNDI 30

Corvées diverses. Hier, bombardement de la ferme.

Écrit à Marie-Louise.

Voilà encore un mois passé sans grand changement apparent. Que Dieu daigne nous donner la paix. 

Décembre 1914

MARDI 1ER

De garde. Écrit à Paul.

MERCREDI 2

Corvées diverses. Les Allemands envoient obus sur obus. Encore 2 enterrements aujourd’hui.

JEUDI 3

Temps doux et pluvieux.

Écrit à Marie-Thérèse.

VENDREDI 4

De garde. Gelée. 3 enterrements.

SAMEDI 5

Toujours même vie monotone. Corvée à merci si bien que cela finit par m’agacer et que préférerais de beaucoup retourner aux tranchées.

Écrit à Géry

DIMANCHE 6

Hier soir par un temps épouvantable, allons chercher des rondins au passage à niveau. Trempés comme des soupes.

Aussi ce matin suis-je de nouveau enrhumé jusqu’à la gauche.

LUNDI 7

De garde.

MARDI 8

Pluie. Reçu lettre de Paul.

MERCREDI 9

Nous rendons à Courmelois dans la pataugeoire.

JEUDI 10

De garde à Courmelois.

Bêtise humaine : relève en défilant pour entrer ensuite dans un taudis infect comme corps de garde. On n’y mettrait point coucher ses chevaux.

VENDREDI 11

Neuf heures de garde par un temps froid et humide. J’attrape un nouveau rhume. Quand donc sera-t-on quitte de cette guerre. L’ennui me reprend et j’ai la nostalgie de Lucienne et des enfants.

Quand les reverrais-je ?……

SAMEDI 12

Me suis bien débarbouillé à la rivière près du moulin.

Malgré moi, cette rivière et ce moulin me rappellent ceux d’Etrœungt et me voilà encore parti vers les idées noires. Quand reverrais-je ces lieux où j’ai connu le vrai et sincère amour de Lucienne et l’affection des enfants !

DIMANCHE 13

Écrit à Paul.

Temps toujours pluvieux et malsain. Ici on couche sur du fumier. Du linge sale traîne dans tous les coins ainsi que des débris de pain.

Retour à la ferme.

LUNDI 14

Reçu lettre de Paul et 2 cartes de M.Thérèse qui m’ont ému jusqu’aux larmes. Quel bon et grand cœur.

Reprise de corvées habituelles.

MARDI 15

De garde.

Écrit une carte à Marie-Thérèse.

Temps toujours humide et froid. Orage et pluie diluvienne le soir.

MERCREDI 16

Reçu lettre de Paul, carte de Géry et de Marie-Thérèse. Géry m’apprend que Lucienne a émigré, mais où ? C’est le grand point qui me tourmente. (*)

Que c’est triste d’être sans nouvelles d’elle et des enfants. Écrit à Mr GILBERT

 

(*) : Lucienne n’a pas émigré.

Pour fuir l’avance allemande, elle quitte sa maison le 29 août avec sa famille. Elle y revient le 5 septembre. Et y constate le pillage…

Voir le récit de Lucienne à cette date   >>>   ici   <<<

JEUDI 17

Gelée. Du coup froid aux pieds et nouveau rhume.

VENDREDI 18

De garde. Gelée. Temps bien froid. Ne sais pas pourquoi ai le caractère plus gai aujourd’hui.

Serait-ce l’intuition que je vais bientôt avoir des nouvelles de ma chère Lucienne et de mes chers petits.

SAMEDI 19

Dégel. Beau soleil.

DIMANCHE 20

On se tient prêts pour une attaque générale. Tous les copains écrivent chez eux. Que ne puis-je faire de même ?

Toutes mes pensées vont à Lucienne et les enfants.

Maintenant à la grâce de Dieu, que la Ste Vierge me protège.

Reçu lettre de Géry et carte de M.Thérèse

LUNDI 21

Rien de neuf, mais on reste toujours en cantonnement d’alerte.

MARDI 22

On dit que nous avançons du côté de Reims.

Puisse cela être vrai ! Nous montons aux tranchées.

MERCREDI 23

Froid aux pieds dans les tranchées, quoique mieux installés pour le jour.

JEUDI 24

Reçu lettre de Paul. Jules est à Minden en Wesphalie.

VENDREDI 25

Noël.

Arrive trop tard pour la messe.

Reçu colis de Paul. Il m’a gâté. Envoyé carte à Paul.

SAMEDI 26

Quittons les tranchées pour Courmelois. Reçu lettre de Madeleine et de Marie-Louise.

DIMANCHE 27

Repos à Courmelois, toujours à peu prés dans la même saleté.

Il gèle à pierre fendre. Néanmoins il fait bon se débarbouiller dans l’eau glacée de la rivière.

Écrit à Marie-Louise. 

LUNDI 28

Marche de 10 km sous la pluie.

Écrit à Lucienne, à Madeleine et à Géry.

MARDI 29

Reçu lettre plus qu’aimable de Mr GILBERT. Temps couvert mais sec pour la marche.

Gala le soir, vins, marrons, desserts.

Reçu un petit mot de Paul et de M.Thérèse.

Alerte à 10 h ½ et à 4 h. Marche jusque 8 h.

MERCREDI 30

Retour aux tranchées.

JEUDI 31

Reçu carte de M.Thérèse. Toujours la pluie.

Janvier 1915

VENDREDI 1er

Dîner de gala, Champagne. . Pour moi, j’ai un rhume de cheval.

Le soir alerte et fusillade sur toute la ligne.

SAMEDI 2

Reçu lettre de Paul du 18 octobre. Temps pluvieux.

Écrit à Mr GILBERT, Géry, Paul et Marie-Thérèse.

DIMANCHE 3

Toujours la pluie.

Ce temps-là commence à devenir agaçant. Toujours enrhumé. Retour à la ferme.

LUNDI 4

Reçu lettre de Paul. Les Anglais seraient à Bauteux près de Villers encore occupé. Repos à la ferme, il fait bon se débarbouiller malgré le froid assez vif.

MARDI 5

Reçu lettre de Marie-Thérèse, affectueuse et réconfortante.

Écrit mairie d’Etrœungt, Henri Chantraine, Marie-Thérèse, Paul et Géry. Reçu lettre de Madeleine et de Géry.

Quand donc aurais-je un mot de ma chère Lucienne ?

MERCREDI 6

Toujours la pluie.

Écrit à Madeleine.

JEUDI 7

De garde.

Le soir homme de liaison du Cdt.

VENDREDI 8

Service par la pluie, mais agréable quand même.

SAMEDI 9

Beau temps.

Nouvel adjudant.

DIMANCHE 10

Reçu carte de M-Th et répondu. Pluie.

LUNDI 11

Toujours pluie. Obus tombent sur la ferme.

Le soir, Courmelois.

MARDI 12

Vaccination antidiphtérique. Sur le dos toute la journée.

Reçu colis de Mr GILBERT. Vraiment il m’a gâté.

Reçu lettre de Marie-Louise et de Maurice Grenez.

MERCREDI 13

Vais mieux, sauf le bras ankylosé.

JEUDI 14

Encore un peu de courbature.

Revues et contre-appel divers.

VENDREDI 15

Temps couvert et pluvieux.

Retour aux tranchées au poste de Cdt qui est détruit.

SAMEDI 16

Reçu un petit mot d’Henri Chantraine sans grandes nouvelles. Reçu lettre de Paul et de Géry.

Écrit Mr GILBERT et Marie-Thérèse.

DIMANCHE 17

Toujours temps humide. Les journées passent plus vite maintenant que j’ai une occupation.

Que n’est-on six mois plus vieux ?

LUNDI 18

Reçu lettre Marie-Thérèse et Auguste Chantraine.

MARDI 19

Les Boches font sauter le petit poste d’une Cie. Alerte générale.

Le soir, Courmelois.

MERCREDI 20

Reçu lettre Géry, Paul, Marie-Thérèse.

JEUDI 21

2ème piqûre antidiphtérique.

VENDREDI 22

Temps froid après la pluie.

Écrit Paul, Géry, Marie-Louise et Marie-Thérèse.

SAMEDI 23

Retour aux tranchées.

DIMANCHE 24

Alerte à 3 heures.

Allons-nous promener à la suite du Cdt jusque 6 heures. Pieds gelés par ces temps humides.

Reçu carte de Marie-Thérèse.

LUNDI 25

Beau temps froid et sec.

Enfin s’il pouvait ne plus pleuvoir. Train-train habituel. Ennemi assez calme. Reçu chaussettes et genouillères de Mme GILBERT, faites par elle. Cela m’a fait grand plaisir.

Ce sont de vrais amis qui n’oublient pas.

JEUDI 28

Écrit Marie-Thérèse, Anna GILBERT, Paul, Géry, Maurice, A. Chantraine.

Reçu lettre de Marie-Thérèse.

VENDREDI 29

Reçu lettre de Madeleine et un colis papier à lettre et tabac. Des obus tombent sur l’abri de la 1ere Cie où était mon escouade lorsque j’étais aux tranchées.

3 morts et 7 blessés.

SAMEDI 30

Calme plat. Reçu lettre de Paul et Géry.

DIMANCHE 31

Calme plat.

Février 1915

LUNDI 1ER

Dégel. Encore le pataugeage.

Alerte la nuit.

MARDI 2

On se fatigue dans la boue des boyaux. Toujours la paperasserie.

Envoyé carte d’attente Paul, Géry, Madeleine.

MERCREDI 3

Reçu carte de Marie-Thérèse.

JEUDI 4

Toujours le dégel et la boue.

VENDREDI 5

On vit sur les réserves. Le ravitaillement a été coupé par un aéro ennemi.

Reçu lettre de Marie-Louise.

SAMEDI 6

Pluie.

Écrit Marie-Louise, Géry, M.Thérèse.

Reçu carte M.Thérèse.

DIMANCHE 7

Beau temps.

LUNDI 8

Reçu et répondu à Paul.

Reçu colis de Paul.

MARDI 9

Pluie.

Reçu lettre de Géry.

MERCREDI 10

Alerte. Gelée.

JEUDI 11

Alerte par la neige.

VENDREDI 12

Courmelois dans la boue.

SAMEDI 13

Pluie. Reçu lettre de Paul.

Écrit à Paul.

DIMANCHE 14

Pluie intermittente.

LUNDI 15

Temps maussade. Vin fin à cause du Mardi Gras.

Reçu carte de M.Thérèse et de Marius Cossart.

MARDI 16

Retour aux tranchées.

MERCREDI 17

Installation dans le nouveau gourbi.

Pluie.

JEUDI 18

Froid et humide. Envoyé carte à Marius. M.Th. Géry, Marie-Louise, Paul.

Reçu lettres Marie-Louise – Marie-Thérèse.

VENDREDI 19

Toujours la pluie. Travaillons au gourbi, mais le Cdt est embêtant avec les alertes.

Reçu lettre de Paul.

SAMEDI 20

Beau temps. Mais qu’il fait humide dans notre gourbi.

Reçu carte de Géry et Maurice Grenez.

DIMANCHE 21

Brouillard.

Reçu carte A. Chantraine.

LUNDI 22

Temps humide. Brouillard.

MARDI 23

Je m’enrhume pour la n éme fois.

MERCREDI 24

Beau temps.

Écrit à Marie-Louise.

JEUDI 25

Temps froid.

VENDREDI 26

Écrit à Marie-Thérèse.

SAMEDI 27

Reçu carte Géry et Marie-Thérèse.

DIMANCHE 28

Relève pour Courmelois.

Reçu carte M.Thérèse.

Mars 1915

LUNDI 1

Nettoyage complet. Reçu colis de Paul.

Violente canonnade dans la nuit du côté des Marquises.

MARDI 2

Belle journée. Travaux de couture.

MERCREDI 3

Revues diverses.

JEUDI 4

Retour aux tranchées.

VENDREDI 5

Reçu lettre de Mr GILBERT.

En notre absence la ferme a été bombardée. Elle est maintenant évacuée. Une patrouille allemande est descendue dans la tranchée et a tué plusieurs hommes.

Reçu lettre Madeleine et Paul.

SAMEDI 6

Écrit à Mr GILBERT.

Ennemi est calme. Temps pluvieux. Écrit Madeleine.

Carte d’attente Géry et Marie-Thérèse.

DIMANCHE 7

Temps pluvieux. Violente canonnade. Reçu carte de Géry.

LUNDI 8

Neige. Temps froid.

Corvée pour aller manger aux cuisines qui sont maintenant dans les tranchées.

Écrit à Marie-Thérèse et à Géry.

MARDI 9

Gelée. Temps de givre. Neige.

Reçu lettre de Marie-Louise.

On fait des gourbis sous-terrains près de la ferme pour évacuer celle-ci qui est constamment bombardée.

Depuis hier matin, on entend une violente canonnade dans le lointain, sans presque d’interruption. Puissions-nous avoir la victoire.

MERCREDI 10

Gelée. Temps à la neige. Toujours froid aux pieds.

Sur le soir dégel. On recommence à patauger dans les boyaux.

Ennemi est calme.

JEUDI 11

Reçu lettre Marie-Thérèse et Melle GILBERT. Temps doux aujourd’hui. Mais ce que les boyaux sont sales.

Écrit Melle GILBERT et carte à Marie-Thérèse.

VENDREDI 12

Beau temps.

Arrosage des tranchées d’obus boches qui ne font pas grands dégâts.

SAMEDI 13

Écrit à Paul. Alertes toute la nuit.

Dirigeables allemands.

DIMANCHE 14

Beau temps, quoique un peu couvert.

LUNDI 15

Reçu lettre de Paul. Beau temps. Calme.

 

 

MARDI 16

Reçu lettre de Géry. Temps couvert. Relevé pour Courmelois.

Beau temps.

Reçu colis Anna GILBERT. Cigarettes.

MERCREDI 17

Écrit à 2 petites de Brive.

Reçu télégramme de Mr GILBERT qui me met l’âme en joie. Enfin je vais avoir des nouvelles de ma chère Lucienne.

Vivement 2 jours plus vieux que je reçoive la lettre annoncée.

JEUDI 18

Beau temps qui me semble d’autant plus gai que j’ai du soleil dans l’âme.

L’espérance y renaît.

Il fallait une belle journée de printemps comme aujourd’hui pour que tout soit en harmonie. On se surprend à fredonner de gaies ritournelles.

Enfin le soir est arrivé et avec lui une lettre de Mr GILBERT, d’une religieuse et une petite carte de ma chère Lucienne.

Quelle joie débordante en tout mon être !

Oh ! Ma chérie, combien je t’aime et je te remercie d’avoir pu arriver à me donner ainsi de tes nouvelles. Que ne puis-je faire de même ? Tu dois être bien anxieuse sur mon sort. Je vais essayer de mon côté de te faire parvenir quelques mots. Puisse la bonne Vierge de Lourdes favoriser mon dessein.

Reçu lettre de Marie-Thérèse.

VENDREDI 19 MARS

Que Saint-Joseph me protège moi et les miens ! Beau temps mais l’air est vif.

Envoyé carte Lucienne à Marie-Thérèse.

SAMEDI 20

Beau temps. Écrit à Mr GILBERT. 

DIMANCHE 21

Écrit Me Ev. Cluet, chez Me Ve Kock, avenue d’Espagne, Narbonne, Aude.

LUNDI 22

Reçu lettre de Géry. Branle-bas de combat.

MARDI 23

Pluie.

MERCREDI 24

Envoyé carte à Paul, Marie-Louise, M-Thérèse et Géry.

Partons ce soir pour une destination inconnue. Temps couvert et pluvieux. Hier soir, relevé.

JEUDI 25

Route jusque Sept-Saulx (Marne) par temps couvert.

Arrivée à 9 heures du matin. Lever à 6 heures.

Pluie. Tout est consigné.

Reçu lettre de Marie-Louise.

VENDREDI 26

Arrivée à St Hilaire à 5 heures du matin. Beau temps.

SAMEDI 27

Départ à 10 heures.

Arrivée à Sarry (Marne) à 5 heures du matin. Mauvais cantonnement.

DIMANCHE 28

De Sarry à Vitry-le-François (Marne).

Beau temps. Mal nourris.

Reçu carte de Géry.

LUNDI 29

Repos à Vitry-le-François.

MARDI 30

De Vitry à Trondes (Meurthe et Moselle)

MERCREDI 31

Trondes dans la Meurthe et Moselle à Manincourt à 17 k de Toul (Meurthe et Moselle).

Avril 1915

JEUDI 1er

Repos à Martincourt. (Meurthe et Moselle)

VENDREDI 2

Gézoncourt (Meurthe et Moselle) à 20 k de Metz.

SAMEDI 3

Repos.

DIMANCHE 4 DE PAQUES.

Assiste Grand-Messe. Pluie.

Canonnade n’arrête pas au loin.

LUNDI 5

Cantonné dans les bois ; Baraque. Violent canon.

Reçu carte Géry, Marie-Thérèse et Lucie.

 

 

La page suivante du carnet est vierge avec simplement ces noms :

 

Manonville, Les Éparges

 

 

Le 7 avril Adolphe COUROUBLE passe caporal-fourrier. On peut le lire sur sa fiche matricule >>>  ici  <<<

 

Mai 1915

SAMEDI 1, DIMANCHE 2, LUNDI 3

Repos à Sommedieue (Meuse).

Écrit à Géry, Madeleine.

MARDI 4

Repos - écrit à Marie-Louise, Mr GILBERT, Marie-Thérèse.

Orage diluvien.

MERCREDI 5

Repos. Temps orageux et chaud.

Reçu lettre de M. GILBERT.

JEUDI 6

Écrit à Paul.

VENDREDI 7

Retour aux tranchées dans le bois de St Rémy.

VENDREDI 14

Repos à Sommedieue

SAMEDI 15

Repos.

DIMANCHE 16

Visite à Géry près de la ferme d’Amblonville.

 

À cette date est prise la photo du début de cette page

 

Nous causons longuement et cela réconforte un peu mon frangin.

Tranchées. 1 jour repos à Sommedieu.

 

Carte du 25 mai 1915

 

VENDREDI 28

Débarqués hier à Toul (Meurthe et Moselle), avons repos aujourd’hui à Gondreville (M. et M.)

Juin 1915

MERCREDI 2

Repos à Gondreville (M et M)...

SAMEDI 5

Lay St Rémy (M et M).. Repos.

Reçu lettre Paul, Géry, M.GILBERT, M. Favre, Marie-Thérèse, Francesca.

LUNDI 14

Repos Lay St Rémy.

Écrit à Géry.

MARDI 15

Embarquement pour Paris et Amiens (Somme)

MERCREDI 16

Débarquement. Amiens. Marche 17 k sur Doullens. Cantonnés à Nahours (Somme).

JEUDI 17

Repos à Nahours. Écrit à Paul.

VENDREDI 18

Écrit à Géry.

SAMEDI 19

Écrit à Marie-Thérèse.

DIMANCHE 20

Reçu lettre de Géry avec un mot de Lucienne qui a passé par les Fabre.

Chère petite que ne puis-je en faire autant et t’apporter le mot qui console et qui guérit des inquiétudes.

LUNDI 21

Écrit à M Fabre. Reçu lettre Paul, Madeleine, Marie-Louise, Marie-Thérèse.

MERCREDI 23

Reçu lettre Jeanne et Madeleine

JEUDI 24

Reçu lettre Lucie et Marie-Thérèse.

VENDREDI 25

Reçu lettre Paul.

SAMEDI 26

Écrit Madeleine, Jeanne et Lucie Courouble, et Marie-Louise.

DIMANCHE 27

Reçu lettre de Géry.

LUNDI 28

Toujours le brouillard. Reçu carte Géry et lettre de M Fabre, 20 rue de Chartres.

MARDI 29

Reçu lettre Melle Favier.

MERCREDI 30

Toujours la pluie. Reçu lettre de Paul et photographie de Marie-Louise et ses enfants.

Juillet 1915

VENDREDI 2

Reçu lettre Marie-Louise, Paul.

Écrit Paul.

SAMEDI 3

Reçu lettre André Guinet.

DIMANCHE 4

Reçu lettre Marie-Louise. Temps très chaud et lourd.

On est toujours au repos. Dans une période de permissions. En aurais-je une ?

Je le souhaite vivement. Cela ferait du bien d’aller respirer l’air de famille.

LUNDI 5

Temps couvert et refroidi. Reçu lettre de Madeleine me demandant de la recommander près les Fabre et Ribot afin qu’elle puisse entrer au ministère des finances.

MARDI 6

Écrit Marie-Thérèse, Géry, Madeleine, Monsieur Fabre.

MERCREDI 7

Reçu lettre Paul, Marie-Louise.

JEUDI 8

Reçu lettre Marie-Thérèse.

Reçu lettre toujours très aimable de Mr GILBERT., ce jour

VENDREDI 9

Beau temps.

Très occupé au Bureau.

SAMEDI 10

Écrit à M GILBERT. Reçu carte Géry.

LUNDI 12

Reçu lettre M Fabre.

Reçu de Marie-Louise la photographie de Lucienne. Combien cela m’a fait plaisir. Il m’est doux de contempler ces traits aimés.

Quand donc pourrais-je les voir en réalité et déposer de doux baisers sur ce beau front !

MARDI 13

Reçu lettre Madeleine et Paul.

MERCREDI 14

Reçu lettre et photographie de Marie-Thérèse.

JEUDI 15

Reçu lettre de Géry.

VENDREDI 16 ET SAMEDI 17

Temps pluvieux. Très occupé au bureau, le chef étant parti en permission.

Écrit à Géry.

DIMANCHE 18

Alerte le soir.

LUNDI 19

Voyage en auto de 4 h du matin à 8 h pour arriver à Bonnières ; Pas-de-Calais.

MARDI 20

Cantonnement d’alerte.

Écrit à Paul.

JEUDI 22

Reçu lettre de Paul.

Toujours la pluie.

DIMANCHE 25

Voyage en auto de Bonnières à Duisans (PdC).

LUNDI 26

Cantonnement dans un village déserté. Reçu lettre de Géry

MARDI 27

Route de Duisans à Noyellette (P.d.C)

Reçu lettre de Madeleine.

MERCREDI 28

Cantonnés dans une grange ouverte à tous les vents par un temps froid. On se croirait plutôt au mois d’octobre. Reçu lettre de Paul.

VENDREDI 30

Reçu lettre M GILBERT.

SAMEDI 31

Reçu lettre Paul.

Août 1915

LUNDI 2

Retour aux tranchées. Neuville-St-Vaast.

MERCREDI 4

Écrit à Géry. Reçu carte Géry. Écrit Paul.

Depuis 2 jours bombardement presque continu.

VENDREDI 6

Pluie et obus à volonté.

LUNDI 9

Écrit une carte à tous.

 

Adolphe aurait passé 15 jours chez les FABRE, d’après les écrits de Lucienne du 25 octobre 1915.

« Bonnes nouvelles d’Adolphe :

« A passé 6 jours chez Fabre au 15 septembre, a reçu portraits des enfants. »

Si Adolphe serait parti en permission jusqu’au 15 septembre, pendant 6 jours, cela expliquerait, en partie,  que les écrits s’arrêtent le 9 août et ne reprendrons jamais

Il aura vu ses enfants sur une photo une dernière fois.

 

Fin du carnet

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Le 25 septembre est déclenchée une attaque générale en Artois, la division d’infanterie d’Adolphe en fait partie.

Il disparaît le 25 septembre 1915 à Neuville St Vaast.

Il est du nombre des 135 disparus du régiment (JMO)

 

 

 

 

Disparu, comme l’indique sa fiche matriculaire :

 

 

 

Ré-inhumé le 12 mai 1919 au cimetière militaire de Nine Elms, commune de Thélus.

 

 

 

 

 

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Je désire contacter le propriétaire

 

Lire les carnets de guerre de sa femme, Lucienne COUROUBLE

 

Vers d’autres témoignages de guerre 14/18

 

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