Souvenirs de guerre de Paul NICODÈME,

sergent au 366ème régiment d’infanterie

Mise à jour : août 2019

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Cette page fait suite à la publication des souvenirs de Fernand DORÉMUS, souvenirs publiés sur mon site en 2005.

En 2007, Christian NICODÈME (grâce à internet) a retrouvé un passage des souvenirs de Fernand DORÉMUS où est cité son grand-père..

 

 

 

 

Paul NICODÈME début 1915

 

 

 

Christian NICODÈME nous dit :

« Mon grand-père ne parlait pas beaucoup de la guerre, et il n’en a pas fait de récit détaillé. Mais il a souvent raconté à mon père quelques souvenirs marquants (et mon père a fait de même avec moi).

Deux de ces souvenirs concernent des faits précis, la journée du 15 juillet 1918 et la blessure du soldat CURTET. »

 

Journée du 15 juillet 1918

Mon grand-père se trouvait dans un avant-poste.

Au cours de l’attaque, lui et ses hommes se sont retrouvés isolés. Il a alors tenté de reprendre contact avec le reste de son unité. Il a rencontré un groupe d’Allemands et il s’est retrouvé prisonnier. Les Allemands, eux aussi isolés, ont gardé mon grand-père avec eux et lui ont fait transporter des caisses de munitions. Étant donné l’isolement du groupe, mon grand-père craignait que les Allemands ne soient tentés de se débarrasser de lui.

Il est resté prisonnier 6 heures, et a été libéré en fin de journée, les Allemands se trouvant prisonniers à leur tour. Avant d’être fait prisonnier, il avait rencontré les soldats qui l’on libéré, et leur chef paraissait alors assez abattu et sans réaction.

Mais le soir, il entreprit, à la tête de ses hommes, le nettoyage du secteur, où se trouvaient des petits groupes d’Allemands.

 

La blessure du soldat CURTET (Claudius).

CURTET, qui était sous les ordres de mon grand-père, avait été blessé à la jambe, il n’a pas pu être évacué tout de suite, et mon grand-père a passé la nuit à ses côtés. Une nuit difficile, car les deux hommes étaient en terrain découvert, et par moments le blessé délirait.

Ensuite, après la guerre, mon grand-père a repris contact avec CURTET, ce dernier lui a écrit, où il est venu le voir. »

 

 

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Extrait du journal des marches et opérations du 366e régiment d’infanterie

 

 

« Les autres souvenirs sont moins précis.

L’un d’eux concerne un des séjours du régiment dans les monts de Champagne, en 1917, au moment des mutineries. Le régiment qui devait relever le 366e s’étant mutiné, le séjour de celui-ci s’est prolongé. Les soldats étaient dans des conditions difficiles, beaucoup souffraient d’une sorte d’eczéma provoqué par la terre très crayeuse.

Mon grand-père parlait très peu des conditions de vie au quotidien, celles-ci étaient évidemment difficiles, et il avait fait une demande pour être muté dans l’aviation et sortir des tranchées.

Il évoquait les déplacements sur des terrains contaminés par les gaz. Les soldats devaient garder leur masque en permanence, ce qui rendait la progression difficile. Certains n’arrivaient pas à tenir, ils enlevaient leur masque, et étaient ensuite intoxiqués.

Il y avait aussi les rats, mon grand-père racontait que les soldats se recouvraient complètement avec leurs capotes et des toiles de tente pour dormir. Mais ils étaient réveillés par les rats qui courraient sur les toiles. »

 

« Un autre souvenir concerne les combats dans les Flandres. Les soldats progressaient dans la campagne, parsemée de petites fermes, qui étaient presque toujours abandonnées par leurs habitants.

Dans l’une d’elle, un vieil homme était resté. Content de voir les soldats français, il avait voulu leur offrir du lait, et avait essayé de traire la seule vache qui lui restait.

Mais les Allemands s’étaient déjà servis avant de partir, et la vache n’avait plus de lait. »

 

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« Né en 1896, mon grand-père habitait Maubeuge.

Il travaillait dans une usine de céramique, comme employé de bureau. Avant le déclenchement de la guerre (probablement début 1914), il a quitté Maubeuge pour aller travailler à Paris, au siège social de l’entreprise. Il habitait alors chez une de ses tantes. Il a été mobilisé en avril 1915, et incorporé au 366e R.I, à Verdun. Il a fait un séjour dans la caserne Miribel. Pendant la bataille de Verdun, il était dans la citadelle.

Il est allé au front pour la première fois fin 1916, ou début 1917.

Il a été démobilisé en septembre 1919. Il s’est alors installé à Levallois-Perret, où habitait sa mère (qui avait quitté Maubeuge en 1914), et une autre famille de Maubeuge qu’il connaissait déjà, la famille de ma grand-mère. »

 

« Mes grands-parents se sont mariés en 1920, et mon père est né en 1922. Mon grand-père a travaillé dans plusieurs entreprises, dont Donnet-Zedel, une marque suisse dont le siège sociale et une des usines, se trouvaient à Neuilly-sur-Seine (tout près de Levallois). Mon grand-père était employé de bureau, puis comptable. »

 

« En 1923, toute la famille est revenue dans le Nord. La situation à Levallois était bonne, mais il semble que certains souffraient du « mal du pays ». Il semble aussi que mon père avait des problèmes de santé.

Mon grand-père a travaillé dans différentes entreprises de la région de Maubeuge, principalement comme employé de bureau. Il est décédé en 1962, juste après avoir son départ en retraite.

Je l’ai peu connu (je suis né en 1957), mais j’en ai quelques souvenirs. »

 

 

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Paul NICODÈME guettant les avions.

Photo prise en février 1917, dans le bois d’Avocourt. Elle est en mauvais état, car il la conservait dans son portefeuille…

 

 

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La photo du groupe de soldats jouant au foot a été prise au camp Roques, au nord de Suippes, en 1917 ou 1918.

Paul NICODÈME est assis ; quatrième à partir de la droite.

 

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Voir des photos de soldats du 366e régiment d’infanterie

 

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