Mise à jour : décembre
2019
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NOËL 1914 :
Louis BARTHAS, du 280e régiment d’infanterie, est « témoin » des fraternisations avec les Allemands, comme il l’explique dans ses cahiers de guerre. Il était en 2e ligne à la noël 1914, secteur Auchy-lès-la-Bassée (62). Il a « entendu les chants et que la fusillade avait cessée ». Les Allemands fêtaient Noël.
François GUILHEM, du 296e régiment d’infanterie, lu aussi entend ses chants.
Gustave BERTHIER, adjudant au 256e régiment d’infanterie,
dit : « (…) Ils étaient
fatigués de faire la guerre, disaient-ils, étaient mariés comme moi (ils
avaient vu ma bague), n’en voulaient pas aux Français mais aux Anglais. Ils me
passèrent un paquet de cigares, une boîte de cigarettes bouts dorés (…) »
Peut-on retrouver trace de ces faits dans les documents officiels ? Le monument des fraternisations à Neuville-St-Vaast est-il placé au bon endroit ?
EN DECEMBRE
1915 :
Le 10 décembre (ou vers le 10 décembre ?) 1915, Louis BARTHAS est témoin et acteur de fraternisations avec les Allemands, secteur Thélus-Neuville-Saint-Vaast, comme il l’explique dans ses cahiers de guerre. Les tranchées françaises et allemandes sont inondées. Il dit :
« Français et Allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils. Ils se sourirent, des propos s’échangèrent, des mains se tendirent et s’étreignirent, on se partagea le tabac, un quart de jus ou de pinard. »
Clément PELAT, un autre soldat écrit :
« Maintenant,
Mlle, pour le moment il fait un temps affreux et nos tranchées ce sont tous
écrouler. D'après un fantassin, ce matin il parait que en première ligne les
boches trinque avec nous car ils sont comme nous, ils ont de la boue jusqu’aux
genoux et il ne ce tire plus un coup de fusil, il y a que l'artillerie qui tire
à l'arrière. Vous voyez comme c'est drôle la guerre. »
Peut-on retrouver trace de ces faits dans les documents officiels des unités en premières lignes ?
En novembre 1914, la 58e division d’infanterie (58e DI) se positionnait en Artois, secteur au nord de Lens. En décembre 1915, avec la même composition, elle se positionne toujours en Artois, mais au nord d’Arras.
La 58e DI comprenait, à ces deux dates, les 131e brigade d’infanterie (280e, 281e et 296e régiments d’infanterie) et 116e brigade d’infanterie (256e, 285e et 295e régiments d’infanterie) et un escadron du 26e régiment de dragons. Les 141e et 142e régiments d’infanterie territoriale sont « mélangés à la 58e division comme l’indique le JMO.
Comme artillerie : 1 groupe du 1e régiment d’artillerie de campagne (RAC), un du 37e RAC et un du 48e RAC.
J’ai donc « fouillé » dans tous les JMO (Journaux de Marches et Opérations) de ces unités et les témoignages des soldats au travers de leurs carnets de guerre ; Voici ce que j’y ai déniché :
Dans les :
JMO de la 58e division d’infanterie
JMO de la 131e brigade d’infanterie
JMO du 280e régiment d’infanterie
JMO du 281e régiment d’infanterie
JMO du 296e régiment d’infanterie et lettre de François GUILHEM
JMO de la 116e brigade d’infanterie
JMO du 256e régiment d’infanterie
JMO du 285e régiment d’infanterie
JMO du 295e régiment d’infanterie
NOËL 1914 :
26 décembre
1914 :
« Dans les 2 secteurs,
les Allemands ont veillé plus que les nuits précédents jusque 24h. On a entendu
des chants venant de leurs tranchées. »
EN DECEMBRE
1915 :
10 décembre
1915 :
« À la 116e brigade,
les Allemands ont tentés d’entrer en conversation avec nos hommes. Il n’a pas
été répondu. »
Extrait du JMO
– Cliquer pour agrandir et lire l’ensemble des faits
11 décembre
1915 :
« (…) Situation
des troupes toujours très pénible : abris envahis par les eaux ; des
hommes y ont été bloqués, mais ont pu être dégagés. La relève du 2e bataillon
du 256e régiment d’infanterie sans incident vers 17h30».
12 décembre
1915 :
« Des
tentatives de pourparlers entre nos soldats et les Allemands ayant eu lieu, des
ordres sévères ont été donnés pour en éviter le retour ».
13 décembre
1915 :
« Les Allemands
ont essayé ce matin, entre 6h et 6h30, d’entrer en relation avec nos hommes entre 802 et 804 : il leur
a été répondu à coup de fusil.»
Les positions 802 et 804 sont toutes proches de la tranchée du Losange et tranchée du Moulin (très certainement occupées par le 280e RI), positions de la 1ère ligne citées par le JMO du 280e régiment d’infanterie, régiment de Louis BARTHAS qui à vécu ses fraternisations (nous le verrons plus loin).
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de la 131e brigade d’infanterie.
Ces soldats du
280e régiment d’infanterie ont-ils été témoins des fraternisations de décembre
1915 ?
Photo prise
entre août 1914 et janvier 1916
NOËL 1914 :
Le régiment est en secteur d’Auchy-lez-La-Bassée (Auchy-les-Mines de nos jours), Pas-de-Calais.
Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 280e régiment d’infanterie. Pourtant Louis BARTHAS était en seconde ligne. Il a « entendu les chants et que la fusillade avait cessée ». Les Allemands fêtaient Noël.
Un autre soldat François GUILHEM, celui-là du 296e régiment d’infanterie, a aussi entendu ces chants, il le dit dans une lettre adressée à sa femme (voir au 296e RI) : « tous ces chants poussés par des milliers d’hommes en pleine campagne avaient quelque chose de féerique ».
EN DECEMBRE
1915 :
Un bataillon du régiment est en secteur de Neuville-Saint-Vaast, sous-secteur du Vert-Halo, et du Losange (JMO). Il est en premières lignes depuis le 7 décembre, remplaçant le 296e RI. Des éléments du régiment occupent la tranchée du Losange et la tranchée du Moulin (JMO 24/11). Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 280e régiment d’infanterie (Mais des faits similaires sont relatés sur le JMO du 295e régiment d’infanterie, nous le verrons plus loin dans l’étude de ce régiment).
Le JMO du 280e RI dit :
10 décembre :
« Très calme, l’activité de l’ennemi est nulle »
Pourtant, le 10 décembre 1915 et les jours suivants, Louis BATHAS est témoin et acteur de fraternisations avec les Allemands, comme il l’explique dans ses cahiers de guerre. Les tranchées françaises et allemandes sont inondées.
Il écrit :
« Dans cette période, la situation des troupes en ligne était lamentable. En certains endroits, boyaux et tranchées avaient complètement disparu sous l’eau, presque tous les abris s’effondrèrent et notre section fut privilégiée d’avoir un abri qui tint bon et où nos heures de travail finies, nous pouvions nous réfugier et nous étendre, bien entendu sur la terre humide. […]
« Le lendemain 10 décembre (1915) en
maints endroits de la première ligne les soldats durent sortir des tranchées
pour ne pas s’y noyer. Les Allemands furent contraints d’en faire de même et
l’on eut alors ce singulier spectacle : deux armées ennemies face à face sans
se tirer un coup de fusil.
« Français et
Allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils. Ils se
sourirent, des propos s’échangèrent, des mains se tendirent et s’étreignirent,
on se partagea le tabac, un quart de jus ou de pinard. Ah ! Si on avait parlé
la même langue ! »
« Un jour, un grand diable d’Allemand monta
sur un monticule et fit un discours dont les Allemands seuls saisirent les
paroles mais dont tout le monde comprit le sens, car il brisa sur un tronc
d’arbre son fusil en deux tronçons dans un geste de colère. Des
applaudissements éclatèrent de part et d’autre et L’Internationale retentit. Ah
! Que n’étiez-vous là, rois déments, généraux sanguinaires, ministres
jusqu’au-boutistes, journalistes hurleurs de mort, patriotards de l’arrière,
pour contempler ce sublime spectacle ! » […]
Cependant nos grands chefs étaient en fureur. […] Et nos artilleurs reçurent
l’ordre de tirer sur tous les rassemblements qui leur seraient signalés, et de
faucher indifféremment Allemands et Français […]. De plus, dès qu’on put
établir tant bien que mal la tranchée de première ligne on interdit sous peine
d’exécution immédiate de quitter la tranchée et on ordonna de cesser toute
familiarité avec les Allemands.
C’était fini, il aurait fallu un second déluge universel pour arrêter la
guerre, apaiser la rage et la folie sanguinaire des gouvernants.
Qui sait ! Peut-être un jour sur ce coin de l’Artois, on élèvera un monument
pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient l’horreur
de la guerre et qu’on obligeait à s’entre-tuer malgré leur volonté."
POSITION EXACTE DE CETTE
FRATERNISATION :
Tranchée du
Losange et tranchée du Moulin (citées sur JMO 280e RI)
Positions 802 et 804 (citées sur JMO de
la 58e DI)
Comparaison
carte actuelle
Situation des fraternisations de décembre 1915 (commune de Thélus)
NOËL 1914 :
Le régiment est en secteur de Vermelles, Pas-de-Calais, un bataillon en première ligne.
Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 281e régiment d’infanterie.
Pourtant Louis BARTHAS était en seconde ligne. Il a « entendu les chants et que la fusillade avait cessée ». Les Allemands fêtaient Noël.
Carte
de la position du 281e régiment d’infanterie le 13 décembre 1914.
EN DECEMBRE
1915 :
Un bataillon du régiment est en secteur de Neuville-Saint-Vaast. Il relève le 7 décembre, à Marœuil, en secondes lignes, un bataillon du 280e RI.
Les faits ne sont donc pas logiquement relatés dans le journal du 281e régiment d’infanterie.
NOËL 1914 :
Le secteur du régiment a comme limite nord la ligne église de Vermelles – Carrières à 1500m – Sud de Haisnes – Église de Douvrin. (JMO 17/12)
Les faits décrits sur le JMO de la 58e DI (« On a entendu des chants venant de leurs tranchées ») ne sont pas relatés dans le journal du 296e régiment d’infanterie.
Un soldat François GUILHEM du 296e régiment d’infanterie a
aussi entendu ces chants, il le dit dans une lettre adressée à sa
femme datée du 25 décembre 1914 :
« Chère Augustine, je me rappellerai longtemps de cette nuit de Noël. Par un clair de lune comme en plein jour, une gelée à pierre fendre, nous sommes allés vers les 10 heures du soir porter des poutres dans les tranchées ; quel n’a pas été notre étonnement d’entendre les Boches chanter des cantiques dans leurs tranchées. Les Français dans les leurs, puis les Boches ont chanté leur hymne national et ont poussé des hourrah. Les Français ont répondu par le chant du départ ; tous ces chants poussés par des milliers d’hommes en pleine campagne avaient quelque chose de féerique. »
Extrait
de la lettre de François GUILHEM sur les chants de noël 1914
Document provenant des archives de Toulouse
EN DECEMBRE
1915 :
Le régiment est en secteur de Neuville-Saint-Vaast, Pas-de-Calais. Le 7 décembre, le régiment vient d’être relevé par le 280e RI. Mais le régiment était au repos entre le 9 et 13 décembre. Les faits ne sont donc pas relatés dans le journal du 296e régiment d’infanterie.
Par contre, les tranchées du secteur étaient envahies d’eau :
« Les hommes
ont de la boue et de l’eau jusqu’aux genoux… »
JMO du 296e
régiment d’infanterie
Leur moral est
resté excellent ?
NOËL 1914 :
La brigade est dans le secteur de Grenay. Les faits décrits sur le JMO de la 58e DI (« On a entendu des chants venant de leurs tranchées ») ne sont pas relatés dans le journal de la 116e BI.
EN DECEMBRE
1915 :
15 décembre :
«Relève du 285 par
le 295 - sans incident ».
Pourtant certains boyaux de communication sont remplis de boues liquides (JMO 295e RI), des soldats sont ensevelis…
16 décembre et les
jours suivants :
« Rien de
particulier à signaler ».
Les faits de fraternisations à cause de la pluie ne sont pas relatés. Et pourtant ils sont longuement décrits le 15 décembre sur le JMO de l’un de ses régiments, le 295e régiment d’infanterie ! Nous le verrons plus loin…
Le JMO du régiment n’existe plus. Dommage !
NOËL 1914 :
Le régiment est devant Grenay, face à Loos. Période du 24 au 28 décembre, il est occupe les tranchées de premières lignes. Une lettre de Gustave BERTHIER, adjudant au 256e RI, (source Paroles de Poilus ; Jean-Pierre GUENO), du 28 décembre 1914 dit :
Le 28 décembre
1914.
Ma
bien chère Alice,
Nous sommes de
nouveau en réserve pour quatre jours, au village des Brebis. […] Quatre jours
aux tranchées, quatre jours en réserve. Nos quatre jours de tranchées ont été
pénibles à cause du froid et il a gelé dur, mais les Boches nous ont bien
laissés tranquilles. Le jour de Noël, ils nous ont fait signe et nous ont fait
savoir qu’ils voulaient nous parler. C’est moi qui me suis rendu à trois ou
quatre mètres de leur tranchée d’où ils étaient sortis au nombre de trois pour
leur parler.
Je résume la
conversation que j’ai du répéter peut être deux cents fois depuis à tous les
curieux. C’était le jour de Noël, jour de fête, et ils demandaient qu’on ne
tire aucun coup de fusil pendant le jour et la nuit, eux-mêmes affirmant qu’ils
ne tireraient pas un seul coup. Ils étaient fatigués de faire la guerre,
disaient-ils, étaient mariés comme moi (ils avaient vu ma bague), n’en
voulaient pas aux Français mais aux Anglais. Ils me passèrent un paquet de
cigares, une boîte de cigarettes bouts dorés, je leur glissai « Le Petit
Parisien » en échange d’un journal allemand et je rentrai dans la tranchée
française où je fus vite dévalisé de mon tabac boche. Nos voisins d’en face
tinrent mieux leur parole que nous. Pas un coup de fusil. […] Le lendemain, ils
purent s’apercevoir que ce n’était plus Noël, l’artillerie leur envoya quelques
obus bien sentis en plein dans leur tranchée.
Fais part de mes
amitiés à tous et à toi, mes plus affectueux baisers. »
Gustave BERTHIER est mort pour la France le 7 juin 1915, à Bully-Grenay, dans le
même secteur où il a vécu les fraternisations 6 mois avant !
Position
du 256e régiment d’infanterie mi-décembre 1914
« Le 256e RI a
3 rangs de tranchées de 1e lignes et abris bordant le crassier du siège n°5 et
s’étendant jusqu’au chemin de Grenay à Lens à 250 m à l’ouest de l’enceinte du
puits n°16. » (JMO 116e BI 29/12)
Carte
actuelle avec position de la fraternisation
EN DECEMBRE
1915 :
L régiment est dans le même secteur (Chemin Creux, boyau de Douai, boyau Nézot, …) que le 295e régiment d’infanterie. Les 4 bataillons des 2 régiments se relaient à tour de rôle en première ligne (JMO du 295e RI).
NOËL 1914 :
Les faits décrits sur le JMO de la 58e DI (« On a entendu des chants venant de leurs tranchées ») ne sont pas relatés dans le journal du 285e régiment d’infanterie.
EN DECEMBRE
1915 :
Les faits de fraternisations, à cause des pluies, ne sont pas relatés. Mais…
10 décembre
« On relève le
256e régiment d’infanterie en 1ère ligne. Boyaux pleins de boue d’où on a peine
à sortir la marche est si difficile que l’on est obligé de sortir des
boyaux. »
11 décembre
« Le temps ne
s’améliore pas. On crée des pistes à découvert »
Les Allemands n’ont pas tiré ?
12 décembre
« Même
situation pénible. »
13 décembre
« Le temps
devient meilleur. Un boche vient se rendre dans nos lignes. »
14 décembre
« Trois hommes
de la 17e compagnie disparaissent sans que l’on sache comment. Un conseil de
guerre spécial les condamne à mort par contumace pour abandon de poste devant
l’ennemi. »
15 décembre :
Le régiment est relevé par le 295e régiment d’infanterie. (JMO)
Ces soldats du
295e régiment d’infanterie ont-ils été témoins des fraternisations de décembre
1915, à Thélus ?
NOËL 1914 :
Le 295e régiment d’infanterie est la dernière des unités françaises placées à côté des Britanniques. Il est en secteur de Vermelles, sous-secteur « des tranchées anglaises de la route de Vermelles et jusqu’au saillant de la route de Vermelles exclus ». Ce secteur sera tenu à tour de rôle par les 2 bataillons du 295e RI. À sa droite est placé le 141e régiment d’infanterie territoriale.
Les faits décrits sur le JMO de la 58e DI (« On a entendu des chants venant de leurs tranchées ») ne sont pas relatés dans le journal du 295e régiment d’infanterie.
EN DECEMBRE
1915 :
29 novembre
1915 :
« Le 295e relève en 1ère ligne le 285e »
4 décembre
1915 :
[…] « Le
256e régiment d’infanterie doit relever le régiment (295e) en premières lignes. Son
mouvement commence à 7 heures partant du Chemin Creux. La pluie
persistante (depuis 5 jours) a rendu par les éboulements et la boue la
circulation dans les boyaux très difficile. Le boyau de Douai qui doit
servir à la montée et à la descente (en 1ere ligne) est particulièrement
mauvais ; par le piétinement continu des hommes, l’eau du boyau devient
boue qui s’épaissit progressivement (…) Une demi-heure après le commencement du
mouvement, la circulation se trouve complètement interrompu. (…). Les hommes
sont complètement enlises dans le boyau de Douai. La boue atteint en plusieurs
points plus d’un mètre d’hauteur. (…). Le mouvement est arrêté. (…). Des
travailleurs du 256e régiment d’infanterie tentent de dégager les boyaux
Nézot et de Douai ainsi que le chemin Creux de la boue qui les a envahie.
Les hommes ont dû quitter sac et équipement et laisser leur fusil. (…). Les
hommes doivent reculer devant l’envahissement de la boue qui atteint par
endroit 80 cm. (…).Les hommes se groupent en certains points, ne pouvant
occuper toutes les tranchées de tir ; les liaisons n’existent plus que par
le téléphone, toute autre communication est interrompue. (…). Les tranchées
sont à demi comblées. (…). Le ravitaillement est impossible au-delà du Chemin
Creux. »
5 décembre
1915 :
« La nuit a été
pluvieuse. L’état des boyaux est redevenu le même que la veille. (…). Situation
toujours difficile. (…) Dans les tranchées allemandes elle parait être
également mauvaise. (…).
6 décembre 1915 :
« La
circulation est à peu près rétablie, on en profite pour monter des vivres de
réserves en 1ère ligne, où les hommes prives de ravitaillement depuis 3 jours,
souffrent de la faim et de la soif. (…). La pluie recommence à tomber à 16h00.
(…) le régiment est complètement relevé des premières lignes vers 24h00. »
Position exacte
du Chemin Creux, du Boyau de Douai et boyau Nézot.
Cliquer sur la
carte
7 décembre 1915 :
« (…). Repos à
Marœuil ;(…) exclusivement réservé à la remise en état des armes et des
effets personnels que la boue a mis dans un état lamentable. »
8,9 et 10 décembre
Repos
11 décembre
Le régiment reçoit l’ordre de se rendre en tranchées de seconde lignes (Chemin Creux et à la Moissonneuse).
« Il a plu à
torrent toute la nuit. (…) »
12 et 13 décembre :
En secondes lignes.
14 décembre :
« Les
communications ne paraissant pas suffisamment assurées, la relève du 285e en
premières lignes par le 285e est remise à la nuit. (…).
15 décembre :
« Le secteur de
la brigade a été déplacé vers l’est jusqu’en S’ où l’on
trouve un vaste entonnoir produit par l’explosion récente d’une mine allemande.
Les Allemands occupe la lèvre est et nos troupes la lèvre sud et ouest de
l’entonnoir. (…) Le PC du commandant s’affaisse ensevelissant
celui-ci, on arrive à les dégager après 3 heures de travail à peu près
indemnes. Le temps continue à rester pluvieux. Les Allemands profitent du
relâchement imposé par l’ensevelissement des tranchées et des postes d’écoutes
dans la surveillance des guetteurs pour se montrer hors de leurs tranchées. Nos
soldats les imitent, montant même en 1ère ligne sur le parapet des tranchées
pour en évacuer l’eau et la boue. Une sorte de trêve tacite s’établit, des
conversations, d’ailleurs aussitôt prohibées, s’établissent même d’une tranchée
à l’autre et nous accueillons ainsi quelques renseignements intéressants sur
les habitudes, les relèves de l’ennemi, etc…Pas un coup de fusil n’est tiré,
seule l’artillerie tire un peu sur les 2ème lignes. Les nombres des
travailleurs allemands travaillant à découvert comparé au nôtre, laisse supposé
que l’occupation des tranchées allemandes est au moins aussi fortes que la
nôtre »
Voir le point
S’ - Secteur des fraternisations du 15 décembre 1915 : Carte d’époque
Voir le point
S’ - Secteur des fraternisations de Roclincourt du 15 décembre 1915 :
Carte actuelle
16 décembre :
« Le temps
reste pluvieux. Les troupes de 1ère ligne travaillent exclusivement au
déblaiement des tranchées et au rétablissement de la tranchée de tir ».
La fraternisation a-t-elle recommencée ce 16 décembre ? Tout le laisse à penser. Comment peut-on déblayer les tranchées de la boue et de l’eau sans en sortir à nouveau ?
17 décembre :
« (…) Dans la
journée quelques hommes se montrent encore sur les premières lignes. Dans la
soirée est donné l’ordre de tirer des coups de feu espacés pour empêcher les
Allemands de sortir et couper court à leurs avances qui pourraient devenir
dangereux pour nos hommes. (…) »
Le 295e régiment d’infanterie est relevé le 18 décembre. Toute la 58e division d’infanterie est retirée à l’arrière du front pour être réorganiser pour suppression de 2 régiments (par tirage au sort !).
Les 23e et 24e DI s’étendent pour occuper l’ancien secteur de la 58e DI.
Les faits ne sont pas relatés dans le journal du 26e régiment de Dragons.
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