Carnet de guerre d’ANDRÉ Émile

Brigadier du 20ème escadron du train des équipages militaires

 

 

Mise à jour : Mars 2019

Retour accueil

Jean-Luc PLEIGNET, votre mail ne répond plus, donnez-moi le nouveau. Merci

Description : Description : Description : 1.jpg

Émile à droite

 

Jean-Luc, son petit-fils, nous dit :

"Je suis favorable à la publication de ce carnet (1914-1916) qui me paraît intéressant dans la mesure où il relate la vie d'une section du train des équipages (automobiles) à travers l'ensemble du front (de la Lorraine aux Flandres en passant par la Somme, la Marne et Verdun) même si les relations de ces voyages sont très  -terre à terre-

Il est sous forme d'un carnet comme en possédait les poilus de cette époque."

 

Merci pour la recopie à Marie-Thérèse, Catherine, Patrick et Christophe.

Merci à Philippe pour la vérification et correction d’erreurs.

 

Description : Description : Description : feather

Prélude

Durant le temps de paix, un escadron de train des équipages militaires constitue un élément bien petit de l'armée. Composé de 3 compagnies de 80 hommes, il est utilisé au service des transports dans les différentes places du corps d'armée.

 

Si les besoins de l'armée sont restreints quand les unités sont en garnison, ils deviennent considérables en temps de guerre.

La mobilisation d'un escadron du train est très complexe.

Son effectif, le jour de la mobilisation passe de 300 hommes à plusieurs milliers. La plupart des milliers de voitures sont tirées par des chevaux, des ânes, voir des bœufs. Les automobiles et les camions commencent seulement à apparaitre en petite quantité dans les formations militaires durant 1914, ils furent affectés dans un premier temps pour les transports de marchandises lourdes.

Le "service automobile", en tant que tel, n'existait pas en août 1914. Il a été complètement organisé durent le conflit et il fut rattaché aux escadrons de train pour la comptabilité et l'administration.

Émile ANDRE était chauffeur de l'une de ces unités. Il est né le 4 janvier 1883 à Jonville (Meuse), et décédé le 4 octobre 1957 à Batilly (Meurthe-et-Moselle).

 

 

Description : Description : Description : feather

Août 1914

 

1er août 1914

Premier jour de mobilisation – Départ de Vézelise à 4h. Omelmont, Ceintrey, Flavigny, Richardménil, Ludres, Nancy caserne Hugot.

2 août 1914

Affectation 92ème section. André Guerre.

3 août 1914

Nancy à Saint-Nicolas, Gondreville, Toul : transport de couvertures.

4 août 1914

Même travail.

5 août 1914

Transport obus. Je suis allé relever un camion tombé en revenant de Toul.

11 août 1914

Départ pour Laneuveville, Saint-Nicolas et Burthécourt (-aux-Chênes). Le canon tonne fort.

Le pays est dévasté, on ne trouve rien.

12 août 1914

Retour à Nancy par Lunéville.

13 août 1914

Transport de tôles ondulées pour infanterie.

Là, j'ai vu 1er blessé Prussien, Sergent-chef Dohuland.

14 août 1914

Mon camion. Serrage de frein à Nancy.

15 août 1914

Départ de Nancy avec le Lieutenant Hanus pour Arracourt.

Très bon dîner à l'hôtel Thiers de Nancy offert par Hanus.

Ce jour là, j'ai pris du ravitaillement pour le 4ème d'artillerie, 8ème batterie. J'ai vu mon pays. Hocquart Georges.

Il fait mauvais, il pleut. Je suis dans les champs.

16 août 1914

Départ d’Arracourt. Je vais porter la soupe à 9h du soir.

Je suis à 7 km des Prussiens. Les obus tombent à 30 m de moi.

La nuit c’est très drôle, nous sommes que tout juste sûr, peur comble en repartant le soir à 11h je me suis perdu : encore un peu et j’étais dans un poste Prussien.

Il y avait, où j’ai fait demi-tour, 29 morts dont 2 officiers et 6 sous-officiers et caporaux. Les premiers morts que je voyais.

 

Le soir même, j’ai vu les copains de Vézelise.

17 août 1914

Je suis à la gueule du canon car je vous assure que les obus, ce n’est qu’un feu. Les aéros Prussiens font fureur.

On tire dessus : j’en ai vu un de loin dégringoler.

18 août 1914

Nous allons sur la frontière, là on voit les équipements du 26ème chasseur à pied qui sont morts. Fusils cassés et sacs. Je me promène avec un copain. Nous trouvons sur le champ de bataille un peu de tout : crâne, bras, képis, etc…

Je quitte Arracourt et revient à Nancy.

19 août 1914

Je suis à la caserne. Je charge mon camion d’obus que nous transportons à Montcel.

20 août 1914

Nous faisons le ravitaillement en avoine sur Montcel, Vic et Moyenvic.

30 août 1914

Ravitaillement et on nous fait reculer sur Champigneulles. Là nous passons la nuit.

31 août 1914

Réveil. Nous faisons cuire un canard.

A peine au feu, pan pan, le bombardement qui commence à 9h30.

 

Vous parlez d’un branle-bas : plus de mille voitures quittent Montcel et nous aussi et en grande vitesse car on tirait à 300 m de nous. Nous sommes venus manger à Ars-sur-Moselle (*) et de là à Nancy.

 

(*) : Ars-sur-Moselle ??? Comme c’est en plein territoire allemand (tout à côté de Metz), cela n’est pas possible. Seule possibilité : Art-sur-Meurthe entre St-Nicolas et Nancy.

Septembre 1914

Description : Description : Description : 2.jpg

Émile au temps de son service militaire

 

1er septembre 1914

Nancy à Blainville, on entend le canon de près, ils avancent à grand pas les salops.

2 septembre 1914

Départ de Blainville à Saint-Firmin.

3 septembre 1914

De Saint-Firmin à Vézelise, Colombey, nous allons un peu partout.

4 septembre 1914

Départ pour Vézelise et Saint-Firmin. Nous restons toute la journée.

5 septembre 1914

Départ de Saint-Firmin à 9h pour Diarville. Transport de pain, café, sel, riz, haricots et autres denrées et retour à Roville-devant-Bayon.

6 septembre 1914 

Roville. Nous déchargeons nos camions et retour à Tantonville.

7 septembre 1914

Tantonville, nous ravitaillons toujours dans les environs de la gare de Vézelise à Bayon ou Tantonville à Colombey.

8 septembre 1914

Repos à Tantonville. Assistons à un enterrement.

9 septembre 1914

Tantonville à Vitrey.

Là, on décharge des sacs du 13ème corps et on les conduit à Allamps et retour à Saint-Firmin.

10 septembre 1914

Saint-Firmin à Diarville, Poussay, Mirecourt (Vosges), direction de Dijon.

12 septembre 1914

Départ à 4h de Jussey (Haute-Saône), Gray, Montureux (-lès-Baulay) et Dijon.

Du 13 au 23 septembre 1914

Nous sommes restés là un bon bail. On a plus dépensé que l’on a gagné.

Le vin y est très bon, il y a une grande fabrique de tabac où 500 femmes y travaillent.

La ville est très belle.

24 septembre 1914

Départ à 4h de Dijon vers Montbard. Je vous assure que nous avons été reçu on ne peut mieux.

Et de là nous passons par Laumes, Alise-Sainte-Reine, Alésia pays du roi Vercingétorix et arrivons à Tonnerre (Yonne).

25 septembre 1914

Départ de Tonnerre à 4h. Nous allons à Brienne-le-Château. Je vous assure qu’il y en a des monuments et églises, châteaux et statues des hommes remarquables.

26 septembre 1914

Départ de Brienne à Vitry-le-François. Entrée dans la ville en feu et plusieurs pays détruits par les obus et le feu, les maisons pillées, les caves défoncées, enfin tout en désordre.

On couche.

27 septembre 1914

Nous faisons un tour dans le pays. Nous visitons le champ de bataille.

Les marsouins ne sont pas encore enterrés. Ils sont en décomposition la plus complète. C’est horrible.

28 septembre 1914

Vitry gare, nous faisons le ravitaillement sur les lignes, des munitions et chevaux à Auve et Valmy.

29 septembre 1914

Retour à Vitry-le-François.

30 septembre 1914

Départ de Vitry à Sainte-Menehould en passant par Châlons, on voit les champs de bataille, les maisons détruites et dévalisées.

La ville est pillée par les boches, ils n’ont rien laissé. Les magasins sont en ruine ainsi que les hôtels et cafés ; ce que l’on en voit de ces pauvres blessés qui meurent presque en arrivant à l’hôpital.

On en enterre une moyenne de 25 par jour. Ils en mettent jusqu’à 200 au même endroit. C’est triste à voir ; on s’y habitue et des chevaux, ce qu’il y en a de morts, des vaches, des chiens, des chats et même, j’ai vu, un renard.

Octobre 1914

1er octobre 1914

Départ à 6h pour Révigny (Meuse) près Bar-le-Duc, les champs sont labourés par les obus, les arbres sont coupés. Ce qu’il y a de plus triste, ce sont les pays près de Révigny qui sont complètement détruits par le feu, pas une maison n’est de reste debout à Révigny, une rue presque entière est détruite, le clocher n’existe plus, les cloches sont même fondues.

C’est triste, c’est triste.

2 octobre 1914

De Révigny nous allons charger nos camions et nous allons ravitailler à Dommartin-la-Planchette. (*)

Roulement par une sale nuit car il pleut.

Nos camions ne tiennent pas la route. De là nous revenons à Sainte-Menehould et de là, à Possesse.

 

(*) : Maintenant Dommartin-Dampierre

3 octobre 1914

Possesse, triste pays. Je crois qu’ils aimaient mieux les Prussiens que nous. On s’y est ennuyé.

Pays aux noix.

4 octobre 1914

Possesse.

Le canon tonne de plus en plus fort, nous voyons passer 5 à 600 prisonniers allemands.

5 octobre 1914

Départ de Possesse à 4h30.

Saint-Venant (*), Châlons, Champaubert, Montmirail, Meaux.

Là, on couche.

 

(*) : Saint-Venant non trouvé entre Possesse et Châlons.

6 octobre 1914

Départ de Meaux à 4h30 par Paris, Clichy, Noisy-le-Sec, Pontoise et Auvers (Oise).

Là, on couche.

Un magnifique pont est sauté par les nôtres (français).

7 octobre 1914

Départ d’Auvers à 4h30, Méru, Auteuil, Beauvais, Crèvecœur et Conty.

8 octobre 1914

Départ de Conty à Hautecloque.

9 au 22 octobre 1914

Hautecloque, on fait du ravitaillement sur Avesnes(-le-Conte).

Nous transportons des troupes anglaises et françaises de Saint-Pol à Méreville en passant par Pernes, Lillers, Saint-Venant et de là nous revenons à Hautecloque.

23 octobre 1914

Départ pour la Belgique.

Transport de troupes. Saint-Pol, Arques, Saint-Omer, Fort Rouge, Le Nieppe, Les Trois Rois, Cassel, Steenvoorde, Poperinge, Reningelst, Outerresses, Ypres. Le jour et la nuit nous avons roulé.

Cassel est le pays où nous avons séjourné. Une ville qui est très élevée.

Beau point de vue.

24 octobre 1914

Cassel.

Départ à 7h pour Ypres toujours avec des troupes d’où on retransporte encore des troupes jusqu’à.

25 octobre 1914

Transport des troupes de Cassel à Ypres. Ypres, Locre.

Là, on les dépose et on revient par Bailleul, Vieux-Berquin, Blameningues, … ?   Pernes, Lillers, Saint-Venant, Saint-Pol et Hautecloque où nous couchons. (*)

 

(*) : L’ordre des villes au retour est inversé : ça doit être St Venant – Lillers – Pernes. De même Blameningues ? est probablement Vlamertinge mais traversé à l’aller de Cassel à Ypres

26 octobre 1914

Départ 12h30 de Hautecloque. Saint-Pol, Brias, Diéval, Ourton, Bruay-la-Buissière, Hesdigneul,  Essars, Locon, Béthune, Merville et de là nous sommes allés à Bailleul charger des troupes et les conduisons à Ypres (Belgique) et de là, nous sommes venus coucher à Hazebrouck le lendemain : cela fait encore 2 jours sans repos.

27 octobre 1914

Nous partons de Hazebrouck à 7h et venons près de Saint-Pol. Repos au château de Brias près de Saint-Pol.

Le 28, on reste la journée sur place.

29 octobre 1914

Là on reste la journée et le soir à 16h on part pour la Belgique en transportant les troupes. Le canon tonne.

On passe la nuit à l'écouter. Le vent, la pluie ne cessent. Il fait mauvais. On regarde les obus éclater.

Comme nourriture on n’a rien.

30 octobre 1914

Départ à 7h de Hazebrouck pour la Belgique.

Ah, quelle journée que celle là ! Depuis 2h du matin, sans arrêt, le canon tonne sur une longueur de 400 km (?) sans arrêt, au moins 40 coups à la fois. C'est terrible et amusant. Les aéros donnent la chasse. Même il y en a un qui est dégringolé par un des nôtres.

Comme nourriture, rien.

31 octobre 1914

On continue le transport de troupes pour la Belgique.

Le canon tonne moins, mais les aéros se battent en l'air, il y en a qui tombent de temps à autre. Des boches, ah les salops, si seulement il n'y en avait plus.

Novembre 1914

1er novembre 1914

Départ de Hazebrouck à 8h30 pour Saint-Pol.

2 novembre 1914

Encore une nuit passée à l’œil. Transport de troupes de Saint-Pol à Dixmude en Belgique.

3 novembre 1914

Réveil à 6h30. On attend le départ pour transporter des troupes.

4 novembre 1914

Transport de troupes du 133ème (j'ai vu Vaals) pour la Belgique en passant par Strazeele, Caestre et près d’Ypres. Encore une drôle de nuit.

On revient coucher à Hazebrouck, à peine couché que l'on repart à minuit pour Merville.

On arrive à 3h du matin.

5 novembre 1914

Réveil à 7h. On fait la pose toute la journée.

6 novembre 1914

Réveil à 7h. Départ à 11h30 pour la Belgique. Transport de troupes : 69ème.

7 novembre 1914

Nous voyageons tout le jour et la nuit par un brouillard, on ne voyait pas à 4 m.

A chaque instant, on va se fourrer dans la berne. Pour en sortir, ce n'est pas facile. Les Anglais n'ont pas plus de chance que nous.

Là, j'ai vu Girard. Il m'annonce la mort d’AUTRABERT et Français.

Nous sommes venus coucher à Pernes. Nous y sommes à 8h.

On est fatigués.

8 novembre 1914

Départ de Pernes-en-Artois à 8h pour Sains. (*)

 

(*) : Sains est soit Sains à côté de Hautecloque, soit Sains-lès-Pernes (mais alors pourquoi le 16/11 il est passé par Aubigny pour aller à Noeux les Mines).

Du 9 au 11 novembre 1914

Repos à Sains.

12 novembre 1914

Chasse aux lapins.

13 novembre 1914

Mauvais temps, vent, pluie, …

14 novembre 1914

Beau temps.

15 novembre 1914

Gelée et pluie.

16 novembre 1914

Toute la journée et la nuit, on voyage, on passe par Aubigny (*), Coupigny, Noeux-les-Mines, Houdain.

Ce jour là, on s'est trompé. Nous sommes restés en panne.

Finalement nous avons perdu la section et nous sommes allés à B ????. (*)

Les obus nous tombent presque sur la tête. Il y en a qui sifflent en passant près de nous, même que les éclats nous tombent près des pieds.

On est que peu rassurés.

 

(*) : Aubigny est sûrement Aubigny-en-Artois. B ??? est peut-être alors Béthune qui était sur la ligne de front

17 novembre 1914

On avait couché à Bailleul à peu près 2h. On mange la soupe au réveil et le café ensuite.

On charge les chasseurs alpins qui partent pour Aubigny en passant par Rebreuve, Gauchin, Strazeele, de là on revient coucher à Sains.

18 novembre 1914

Séjour à Sains : Nettoyage des moteurs et après-midi, chasse aux lapins.

Très belle chasse : on en prend 34 et le baron nous donne à chacun une bouteille de vin.

19 novembre 1914

Repos.

Nous allons l'après-midi à la chasse. Il ne fait pas bon car il neige fort.

Le soir il y en a 20 cm.

20 novembre 1914

Repos. Grande gelée. Très froid.

21 novembre 1914

Repos. Très froid.

22 novembre 1914

Départ de 6 camions pour Arras pour déménager la ville. On est très sec, car il fallait traverser les lignes. Moi, je n'y suis pas allé.

Très froid, gelée et neige très vives.

23 novembre 1914

Les camions arrivent à Sains à 11h.

24 novembre 1914

Repos. Gelée.

25 novembre 1914

Chasse aux lapins.

26 novembre 1914

Départ à 9h pour Tincques. Il dégèle. Il fait mauvais sur les routes.

27 novembre 1914

Revue de camions. Prêt au transport de troupes.

28 novembre 1914

Revue d'armes.

Du 29 au 3 décembre 1914

Repos.

Décembre 1914

4 décembre 1914

Fête de la Sainte-Barbe. Grand repas. On a de tout : concert de musique, violon, accordéon. On ne manque de rien !

6 décembre 1914

Départ dans la nuit.

Réveil à 4h pour charger des émigrés. Nous partons de Tincques par Savy, Aubigny, Vimy et de là à Sains.

Nous y arrivons à 10h. On mange et on attend jusqu'à 16h.

On ne trouve pas le temps long. Les aéros font leur sortie sur les lignes. Je vous assure qu'ils ne sont pas exempts de recevoir des obus. Il y en a un qui en a reçu plus de 4 : on aurait dit qu'il s'en faisait une gloire car il a fait 2 voyages sans être touché.

 

Enfin, on charge à 19h les émigrés : hommes, femmes, enfants, jeunes filles, voitures, vélos, etc...

Enfin tout ce qu'ils ont et on les conduit à Béthune, à la gare, et de là, on revient à Tincques, lieu de commandement.

On arrive à 19h.

7 décembre 1914

Repos. Je suis de jour. Je fais faire des paillassons pour couvrir les moteurs.

8 décembre 1914

Départ de Tincques pour la Belgique à 3h du soir. On couche entre Merville et Bailleul.

On y arrive à 9h du soir. On casse une croûte et on se couche.

9 décembre 1914

Départ à 11h.

Nous venons coucher entre Bailleul et Steenvoorde. Il fait très mauvais temps en tout. On a l'estomac garni. Il y a longtemps que je n'ai pas bu autant de vin.

Un copain en avait une bonbonne. On en a profité.

10 décembre 1914

Nous sommes toujours là près d'un moulin à vent. On va le visiter. C'est très chic à voir.

Il pleut, il fait grand vent. Départ à 9h du soir pour transport de chasseurs alpins.

De Steenvoorde, on passe par Morbecque, Haverskerque et Saint-Venant. Ce que nous avons eu de misère dans ce voyage. On voyage par 2 camions.

Il y en a qui se trompent de chemin, d'autres qui s'embourbent dans les côtés de la route.

11 décembre 1914

On a voyagé une partie de la nuit. On est mouillé à fond.

Finalement on revient à Steenvoorde sans nos troupes car ils étaient partis sans nous.

Là, on reste jusqu'au lendemain.

12 décembre 1914

On fait la pose pour la journée par un sale temps.

Il pleut, il fait du vent. Heureusement les personnes de ce pays sont bonnes. Ils nous appellent pour boire un café. Cela remet un peu l'estomac.

13 décembre 1914

Départ de Steenvoorde à 6h.

Nous prenons des troupes et les conduisons sur Arras. De là, nous venons coucher à Saint-Venant. On y arrive à 11h du matin.

 

Le soir on fait un peu la fête car nous sommes en compagnie des Anglais.

Ce sont de chics types.

On boit la bière, le vin blanc ; on ne se figure plus en guerre. Cela ne fait pas de mal, surtout que le vin est rare dans cette région.

14 décembre 1914

Départ de Saint-Venant à 6h. Chargement des chasseurs alpins. La même chose qu'hier.

On vient coucher à Valmont.

15 décembre 1914

Départ de Valmont à 5h.

Toujours de même. Nous venons charger à Bruay et nous amenons nos troupes à Tincques.

16 décembre 1914

Nous partons de Tincques à 11h pour Saint-Pol. Nous devions aller à Abbeville.

Contre-ordre. On revient à Tincques.

Pluie.

17 décembre 1914

Je suis allé chercher, à la gare de Saint-Pol, huile, essence, graisse, etc... ce qu'il faut pour les camions.

18 décembre 1914

Le matin je suis allé à Saint-Pol chercher du benzol et du pain.

 

Le soir, départ à 10h pour charger le 27ème chasseurs alpins et les conduire près d'Arras.

Direction nord, Villers-au-bois. (*)

Quel sale temps. Il pleut, il fait du grand vent frais. Les pauvres types n'ont pas chaud.

 

(*) : Confirmé par le JMO du 27e BCP,

19 décembre 1914

Nous sommes rentrés ce matin à 6h sans avoir dormi. On est fatigué.

Nous avons repos le reste de la journée.

20 décembre 1914

Repos toute la journée.

21 décembre 1914

Jusqu'à 11h, repos. Après départ pour chargement du 27ème chasseurs alpins.

Nous les conduisons à Acq, près d'Arras.

Là, on entend les pièces de 155 long qui sont près de nous à 3 km au plus.

22 décembre 1914

Repos. Il gèle.

Du 23 au 25 décembre 1914

Repos.

26 décembre 1914

Exercice dans les champs. Le canon tonne nuit et jour au-dessus d'Arras.

Il gèle très fort.

27 décembre 1914

Réveil à 2h du matin pour transport de troupes sur Arras. On y gèle. Je crois que le temps va se mettre à la pluie car il fait rouge.

28 décembre 1914

Repos. La nuit, il fait du vent à arracher une maison et la pluie qui tombe à torrent.

Les hommes qui sont dans les tranchées ne sont pas heureux.

29 décembre 1914

Repos.

Nous voyons repasser les chasseurs alpins du 27ème. Jamais je n'ai vu quelque chose de pareil, ils sont plein de terre. On ne sait pas si ce sont des hommes ou des fantômes tellement ils sont crottés.

30 et 31 décembre 1914

Repos.

Janvier 1915

1er janvier 1915

Repos. Nous sommes à la noce, on touche orange, noix, jambon, pommes, 1 bouteille de champagne pour 3 et 1 litre de vin. Cela ne fait pas de mal. Il pleut, mauvais temps.

2 janvier 1915

Revue par le lieutenant en drap. Je touche chemise, chaussettes, toujours autant.

3 janvier 1915

Repos. Pluie et vent.

4 janvier 1915

Repos.

5 janvier 1915

Départ de Tincques, nous changeons de cantonnement. Nous allons à Pernes-en-Artois. Nous changeons de groupe et de lieutenant.

6 janvier 1915

Repos. Il fait très mauvais, un vent à tout casser, une pluie à émonder tout, enfin, on ne peut plus mauvais.

7 janvier 1915

Je vais avec mon camion chercher 500 kg de pommes de terre, 50 kg de carottes, poireaux et 200 kg de charbon pour la cuisine à 3 km de Pernes par un temps de chien.

8 janvier 1915

Il pleut toujours avec vent terrible.

9 janvier 1915

Repos. Il pleut toujours. Grande tempête.

10 janvier 1915

Je vais faire une bonne promenade avec Louis et Bastien. Le canon tonne fort aux environs d'Arras.

Il fait très beau et bon après ces autres jours, on trouve du changement.

11 janvier 1915

Départ de Pernes-en-Artois à 7h vers d'autres pays.

Nous passons par Saint-Pol, Bouquemaison, Haute-Visée, Doullens, Beauval, Amiens où on mange.

Halte 1h. Départ à 2h. Nous passons avenue Alsace-Lorraine, boulevard de Belfort, esplanade de Bordes, rue de Paris, rue de la Fosse au Lait, ensuite direction sud-ouest. Dans cette ville, il y a de très jolis monuments.

Nous continuons notre route, Dury, Hébécourt, Essertaux, Flers-sur-Noyé et Breteuil.

Nous arrivons à 4h et nous couchons. Très jolie ville.

12 janvier 1915

Départ de Breteuil à 9h du matin. Saint-Juste, Clermont, Breuil-le-Sec, Noitel, Catenoy, Saint-Martin, Bazicourt, Houdencourt, Béthencourt, Crépy-en-Valois.

On fait halte et on mange.

Départ à 2h, Vaumoise, Villers-Cotterêts, Fleury. Il fait nuit, on ne voit plus les pays. On arrive à Oulchy-le-Château à 9h du soir.

On y couche. Il fait beau.

13 janvier 1915

Nettoyage des moteurs.

Grand bombardement du côté de Soissons, la nuit et le jour. Ce doit être un grand coup. Oulchy est une drôle de ville. Le monde est très mal serviable, il nous fait une sale trogne.

Les français ont reculé sur Soissons.

14 janvier 1915

Je suis allé aux vivres à Villers-Cotterêts, à 30 km d'Oulchy-le-Château où nous sommes.

15 janvier 1915

Repos.

Très mauvais, il pleut, ça dégoutte.

16 janvier 1915

Repos. Très mauvais temps.

Le canon fait fureur. On l'entend de près.

Cet après-midi : exercice.

17 janvier 1915

Repos.

18 janvier 1915

Départ à 4h du matin. Hartennes et nous allons près de Soissons, à 2 km pour charger des troupes du 295ème de territorial.

Nous les déposons à Soissons et repassons par Saint-Pierre-Aigle, Vertes-Feuilles, Longpont, Blanzy, Saint-Rémy, et Oulchy.

19 janvier 1915

Les camions se reposent et nous, revue par le capitaine, draps et armes. Il nous fait des compliments.

20 janvier 1915

Repos le matin.

Après-midi : exercice d'embarquement.

21 janvier 1915

Très mauvais temps, pluie.

Après-midi, exercice pour toute la section, tenue de drap et armes.

22 janvier 1915

Nous changeons de pays.

Départ d’Oulchy à 7h30 pour Oulchy-la-ville, à 2 km. Nous y sommes très bien. Le monde est très gentil, avec son argent…

Il gèle encore en ce moment.

Il tombe de la neige. Cela vaut mieux que de la pluie.

23 janvier 1915

Repos. Je vais me promener aux environs, c'est très chic.

24 janvier 1915

Nous donnons nos ...(?) en échange de ...(?). Il fait très froid, le vent est vif. Il faudrait que les camions soient chauffés.

25 janvier 1915

Repos.

Nous allons nous promener au bois avec Louviot, Zaberne, Denis et Vercherant.

26 janvier 1915

Repos. On nous rend nos armes.

Il fait très froid.

27 janvier 1915

Cet après-midi, manœuvres avec 6 camions. Le canon tonne très fort, c'est probable, en l'honneur de l'empereur Guillaume, aujourd'hui jour de son anniversaire, je ne sais le combien.

Il fait beau mais froid. Il gèle.

28 janvier 1915

Départ d’Oulchy-la-Ville à 8h30 pour Neuilly-Saint-Front d'où nous sommes en cantonnement. Ville agréable et très chic surtout.

Il fait beau, il gèle très fort.

Les routes sont en poussière, cela vaut mieux que la pluie. On a un peu froid, cela n'y fait rien.

29 janvier 1915

Échange d'effets. Il gèle fort. Le soleil est très bon. On se croit au mois de mai.

30 janvier 1915

Repos

Corvée de bois. Échange d'effets. Je touche une paire de souliers neufs.

31 janvier 1915

Repos. Revue passée par la compagnie à 9h30. Le canon tonne.

Il gèle toujours et il fait froid. Beau.

Février 1915

1er février 1915

Repos. Le temps est calme. Il fait doux, ça dégèle un peu.

A 5h, marche de nuit. Nous avons fait 6 km et nous sommes rentrés à 6h.

2 février 1915

Nettoyage des moteurs et graissage.

3 février 1915

Manœuvre et service en compagnie. Le temps est on ne peut plus beau et très chaud.

4 février 1915

Nettoyage des roues et châssis. La belle journée, on se croirait au mois de mai.

5 février 1915

Mon conducteur Dupont tombe malade.

Alors, c'est moi qui conduis le camion. Je vais avec 5 hommes chercher du bois près de Villers-Cotterêts.

Il fait un temps magnifique. On se croirait au mois de mai. On mange au soleil.

On cueille une bonne salade, on la fait et on la mange.

6 février 1915

Repos.

Il pleut un peu la nuit. Le soleil donne ensuite. Il fait beau.

7 février 1915

Repos.

Il fait très beau. Je suis mal fichu, j'ai le rhume. Je me suis couché tout l'après-midi.

8 février 1915

Exercice.

Je suis malade 4 jours. Je me soigne au chaud avec quelques amis comme moi malades.

9 février 1915

Exercice.

 Il fait beau et l'après-midi le temps se couvre. Il pleut un peu.

10 février 1915

Repos.

Le temps change en pluie.

11 février 1915

Départ de Neuilly St Fons à 2hres du matin pour transporter des troupes du Maroc. Nous allons les chercher à 40 kms et nous les conduisons du côté de Reims. Nous mangeons en passant à Fismes.

Le vin y est bon, le champagne à 2 frs la bouteille.

Enfin, on arrive à 8 kms de Reims.

12 février 1915 –Mardi

Nous déposons nos troupes et de là, nous nous mettons en route pour Neuilly St-Frons.

Le voyage est épatant.

C’est dommage qu’il pleuve et il fait gris, très froid. Nous voyons Reims de son centre. Je vois un obus éclater au-dessus de la ville. Nous avons fait au moins 160 kms dans notre journée et on arrive à Neuilly à 10 hres du soir, bien fatigués.

13 février 1915

Nettoyage des camions et moteurs.

14 février 1915

Suite du nettoyage. J’ai un bon rhume.

15 février 1915

Exercice.

Après midi, échange d’effets dans la cuisine. Nous avons eu le feu à 7hres du soir.

Heureusement que l’on s’en est aperçu à temps. En une minute tout était éteint.

16 février 1915

Exercice d’assouplissement ; il fait une très belle journée.

Il gèle un peu. J’ai encore un peu le rhume.

17 février 1915

Service en campagne, après-midi. Il pleut un peu.

On entend le canon.

18 février 1915

Travaux de couture.

Il pleut. Le temps change vite.

Après-midi, exercice en campagne. Il fait beau.

19 février 1915

Départ de 6 camions pour charger 8000 litres d’essence.

Après-midi, exercice d’embarquement. C’est juste pour apprendre les Algériens à faire du transport de troupe. Ils n’en n’ont jamais transporté.

Nous autres, on en est bien rabattus de tous ces fourbis là.

20 février 1915

Travaux de propreté et de couture.

Il fait beau et bon.

21 février 1915

Repos.

Départ de 18 camions Peugeot pour les Vosges.

22 Février 1915

Repos. Placement des camions.

23 Février 1915

Repos

24 Février 1915

Exercice en campagne.

25 Février 1915

Notre capitaine Compaunex nous a présenté la nouvelle section qui est affectée au groupe X.

Après-midi, repos. Il fait beau mais froid.

Il tombe des calandres par moment.

26 Février 1915

Marche à la raffinerie de Neuilly-St-Fond.

Après-midi, repos.

27 Février 1915

Travaux de couture.

28 Février 1915

Repos.

Mars 1915

1er mars 1915

Repos le matin.

L’après-midi, service en compagnie.

2 mars 1915

Gymnase le matin.

L’après-midi, théorie sur les pannes. Il fait très beau.

3 mars 1915

Matin, corvée de vivres.

Après-midi, service en compagnie. Très beau temps.

4 mars 1915 –

Matin, théorie sur le chargement. Après-midi, repos. Très beau temps.

Section de transport de troupes pour Soissons.

5 mars 1915

Le matin service en compagnie.

Après-midi, travaux de couture. Temps couvert.

Départ d’une section pour transport de troupes.

6 mars 1915

Nous changeons de cantonnement.

Nous sortons de Neuilly à 8hres 30.

Nous chargeons le parc à essence et défilons à 10 kms.

Nous sommes environ 250 camions soit 3 groupes. Nous passons à Latilly, Grisolles, Rocourt, Château-Thierry, Blesmes, Le Breuil, La Chapelle-sous-Orbais, Champaubert, Etoges, Chaintrix, petit pays, 40 maisons environ, pas de place pour faire la cuisine surtout qu’il fait mauvais.

Il pleut.

Cela ne vaut pas le mois de février.

7 mars 1915

Distribution d’essence dans tous les groupes et enlèvement des bidons vides et après-midi, on les conduit à la gare de Châlons.

Pluie.

8 mars 1915

Repos.

Je visite une ancienne papeterie.

Il fait beau, mais froid.

9 mars 1915

Repos. Il tombe de la neige.

Il fait très froid.

10 mars 1915

Départ à 6hres 30 du matin de Chaintrix.

Nous passons par Thibie, Fagnières, Châlons, St-Martin, L’Épine.

Nous chargeons de l’infanterie.

Ensuite, nous passons par Romagny, Tilloy, Auve, Somme (*)

Là, nous déposons nos troupes. Nous voyons passer des prisonniers.

Les obus viennent éclater près de la gare. Nous repassons par Somme (*), et revenons sur nos pas à peu près sauf que nous avons à peu près 6 camions chargés de troupes qui sont fatiguées et que nous emmenons près de Châlons.

Enfin, nous rentrons à Chaintrix à 7hres 30.

 

(*) : Somme-Bionne, Marne

11 mars 1915

Nettoyage des camions. Il fait très beau et bon.

12 mars 1915 -

Nettoyage des camions. Il fait très beau temps.

13 mars 1915

Départ à 8hres 30 de Chaintrix pour transport de troupes que l’on va chercher sur le front et qui sont fatiguées.

Nous les prenons à Somme-Suippes et les amenons près de Châlons.

Nous sommes allés près des lignes. On entend le canon de près. J’ai eu la guigne ce voyage-là !

Mon coffre s’est ouvert. Je perds mes allumettes, mon savon, peigne, glace, verre de lampe, tabac et heureusement Dupont s’en aperçoit à temps, car tout y passait.

C’en aurait été du propre !

Dupont perd son tabac aussi. Nous rentrons à Chaintrix à 7hres 30 du soir.

Il fait très bon ; il y a de la poussière.

14 mars 1915

Nettoyage des camions et départ de 3 camions pour Châlons, pour ravitaillement.

15 mars 1915

Repos.

Il fait un temps superbe. Je fais un lavage de mon linge, c’est le moment.

16 mars 1915

Je continue à faire ma lessive.

Départ d’un camion pour réparation à Châlons.

17 mars 1915

Il fait une chaleur aussi chaude qu’au mois de juin. Notre 2ème comme-aide part. C’est un nommé Chapat. Il est regretté de moi et de Dupont.

Je crois qu’il reviendra.

18 mars 1915

Repos.

Il gèle la nuit et il fait beau le jour

19 mars 1915

Repos

20 mars 1915

On se promène.

21 mars 1915

Très beau temps.

Quelle chaleur ! Quoiqu’il gèle toutes les nuits.

22 mars 1915

Nous changeons de cantonnement. Nous partons de Chaintrix à 1hre du soir et venons à Bergères-les-Vertus.

23 mars 1915

Nettoyage des camions.

24 mars 1915

Je vais en corvée de bois à Châlons-sur-Marne. Il y a 30 kms, autant pour revenir, cela fait 60 kms. La route est bonne. La bière est bonne. On la paye 0.20 le litre ou 0.40 c la petite bouteille, le vin 0.60 et 0.30 à emporter.

25 mars 1915

Nettoyage des moteurs pour une revue.

Il pleut, il fait mauvais, mais il ne fait pas froid.

26 mars 1915

Revue de camions passée par le capitaine. Il gèle et il fait beau.

On va à la salade, on s’en fout tant que l’on peut.

27 mars 1915

Départ à 11Hres 30 pour ramener des troupes au repos.

On passe par Chaintrix, Vouzy, Crouy, St-Mard(lès-Rouffy).

Là, on charge une section de mitrailleuses. Nous autres, nous n’avons rien sur nos camions. Nous revenons en passant pour Rouffy, Villeneuve., Vertus, et de là à Bergères-les-Vertus.

28 mars 1915

Repos.

Grand beau temps. Un soleil magnifique.

29 mars 1915

Repos.

Il fait très beau.

30 mars 1915

Repos. Sur le soir, nous allons relever notre chef mécanicien qui vient de piquer une tête en voiture.

Ils ont fait double volte face, avec une nommée Danis.

Sur les 2 il y en a un qui a du mal au rein, l’autre n’a pas grand-chose. On charge la voiture sur un autre camion pas sans mal. Il fait un temps de chien.

Il tombe de la neige.

On rentre à 8hres du soir.

31 mars 1915

Repos.

Avril 1915

1er avril 1915

Bonne partie de rigolade pour le poisson d’avril.

2 avril 1915

Service en campagne. Manœuvre.

3 avril 1915

On se prépare à partir pour la Meuse. Je regrette le pays car je m’y plaisais bien.

Les personnes étaient très gentilles.

Départ de Bergères-les-Vertus à 1hre du soir. Nous passons par Morsain, Connantray, Sommesous, Coole, Vitry-le-François, Maroles, Vauclers, Farémont, Perthès, Hallignicourt et Ligny-en-Barrois.

Là, on mange et nous allons sur Vaucouleurs, nous passons sur la droite et nous cantonnons à Houdelaincourt, (Meuse).

4 avril 1915

Jour de Pâques.

Triste journée. Il pleut toute la journée. Je crois que nous partons bientôt.

5 avril 1915

Repos.

Il fait un sale temps, dégoûtant. Il fait sale.

Le temps à l’air de se lever

6 avril 1915

Le matin, nettoyage des camions, ensuite départ de Houdelaincourt à 2hres en passant par Rosières, Montigny, Vaucouleurs, Ugny, St-Germain, Pagny-sur-Meuse, Lay St Rémy ; c’est notre lieu de cantonnement.

Ensuite, aussitôt arrivés, nous allons charger des obus à la gare deToul.

7 avril 1915

Nous voyageons toute la nuit par un sale temps.

Il pleut, les routes sont très mauvaises.

On se fourre dans la berne. Nous les déposons à Martincourt à 9hres du matin.

Ensuite, nous revenons en passant par Manonville, Domèvre-en-Haye, Manoncourt, Avrainville, Toul, Ecrouves, Foug et Lay St-Rémy où nous arrivons à 7hres du soir.

8 avril 1915

Départ de Lay à 7hres pour charger des obus à la gare de Pagny-sur-Meuse.

Nous stationnons pendant 2hres avant de charger. Ensuite, nous allons les transporter à Royaumeix.

Là, on voit les obus éclater de très près. Ensuite, nous revenons à Pagny décharger les caisses vides et revenons à Lay à 7hres du soir par un sale temps. Il pleut on ne peut plus fort.

Enfin, on est bien fatigués.

On est content, le soir, de se reposer.

9 avril 1915

Repos bien mérité, je vous assure.

Triste temps pour la saison. Il pleut, il fait du soleil. Tous les temps possibles.

10 avril 1915

Très mauvais temps. Il pleut sans arrêt. C’est dégoûtant.

L’après-midi, je vais chercher de l’essence à Foug avec 2 camions.

Je vois nos anciens clients. On est contents de se revoir.

11 avril 1915

Il fait un peu meilleur que les autres jours pour le soleil.

Le canon tonne avec fureur depuis 4 jours.

Je suis à me demander ce qui peut se passer.

12 avril 1915

Repos. Il fait très beau. Le soleil chauffe.

Je rencontre des copains qui sont allés à Nancy.

Nous sommes jaloux. Ils paient à boire. On fait la noce toute la nuit et une partie de la journée suivante. On fait trois repas dans la nuit, enfin, on s’amuse.

13 avril 1915

Je vais avec un camion faire un transport militaire pour le génie.

Je pars à 8 h 30 de St-Rémy et passe par Toul, Francheville, les Quatre Vents, Tremblecourt, Avrainville, et Domèvre-en-Haye.

Là, je suis sous la direction d’un capitaine du génie. Nous chargeons des tôles ondulées, des pompes et les conduisons à Mamey, près de Pont-à-Mousson.

Là, on entend les obus siffler au-dessus de nous. Il en tombe de tous les côtés, sur les maisons où nous sommes, dans les champs, partout. On en voit tomber plus de 130. Il y en a un qui tombe sur une cuisine d’infanterie qui se trouve dans les champs derrière les maisons. Un obus tombe sur la marmite. Les hommes sont balayés. Il y en a qui sont tués, les autres, blessés. Un autre tombe dans une grange et éclate peu après.

Nous sommes dans une zone très dangereuse. (*)

 

(*) : MdH ne mentionne qu’un soldat tué à Mamey (du 6e RG) ce jour là : FAUGEROU Léonard, né à Meymac Combresol (19). Voir sa fiche.

14 avril 1915

Aujourd’hui, départ d’un camion pour Dieulouard, transport d’obus que nous chargeons à l’usine de Foug où nous sommes cantonnés.

Il pleut, il fait mauvais. La gelée du matin qui retombe.

15 avril 1915

Départ avec notre camion pour Domèvre-en-Haye pour le génie. Nous avons fait 3 voyages pour aller à Mamey et Auberge St Pierre. Les obus tombent de tous les côtés.

C’est amusant.

16 avril 1915

Il fait un beau temps. En ce moment nous voyageons beaucoup.

Tous les jours il y a des camions qui partent.

17 avril 1915

Je pars avec mon camion charger à l’usine de Foug 200 projectiles et 8 caisses, fusées, torpilles etc… pour Verdun.

Départ de Foug à 7hres 49.

Nous passons par Lay St Rémy, Pagny-sur-Meuse, Void, Ménil la Horgne, St Aubin, Ligny en Barrois, Velaine, Bar-le-Duc, Naive, Petit Rumont, Chaumont sur Aire, Haucourt, Souilly, Regret.

Ensuite, nous allons faire notre déchargement à l’arsenal. (*)

Ensuite, nous allons passer la nuit à la caserne Gibeauval.

 

(*) : Il a finalement parcouru la « voie sacrée », 1 an avant sa création !

18 avril 1915

Nous avons vu des copains qui nous payent le café.

Ensuite, nous repartons par le même chemin que nous sommes venus. Il est 7hres.

En passant à Void, je vois Mr Vincent qui m’apprend la mort martyre de Mme Lefevre et de Mr Jules Piquart.

Pauvre Nini, ce qu’elle a du souffrir si elle a vu sa mère mourir. Ces salops de boches, si je les tenais en ce moment, je ne sais pas ce que je leur ferais.

Nous sommes de retour à Foug à 11hres 30.

Il fait un temps splendide.

19 avril 1915

Nettoyage des camions.

L’après-midi, douches à l’usine de Foug à 2hres 15.

20 avril 1915

Repos. Il fait chaud.

Voilà 2 jours pires qu’en été. J’apprends que Garros l’aviateur tant renommé vient d’être prisonnier par les boches.

21 avril 1915

Transport de rouleaux de fil de fer, de la gare de Toul sur la route de Nancy, pour le génie. Nous sommes 6 camions et faisons chacun 6 voyages. Il fait très chaud.

22 avril 1915

Nettoyage des moteurs. Départ de 3 camions pour Mamey et 1 pour Nancy. Il fait très beau.

23 avril 1915

Départ de ? camions pour Verdun. Il pleut et n’est pas chaud.

24 avril 1915

Départ de 6 camions pour Mamey et 3 pour la direction de Verdun. Je suis du nombre avec mon camion, car Dupont est malade. Il fait un sale temps. Nous déposons nos obus à Recourt-le-Creux, venons coucher à Chaumont-sur-Aire où nous arrivons à 9hres 30 du soir.

Dupont est malade.

Depuis ce jour, je suis le chauffeur de mon camion. Il n’a pas de chance, c’est un peu de sa faute, je lui ai dit.

25 avril 1915

Départ de Chaumont à 8 hres.

Le temps devient meilleur car le soleil est bon. Sur notre route, nous rencontrons 40 à 50 prisonniers boches.

Nous arrivons à Foug à 12hres 15.

26 avril 1915

Nous arrivons.

Tous les camions sont partis pour transport de troupes. Dans ce transport, nous avons 1 camion qui prend feu. C’est celui qui est conduit par Bernier. Il parait que se sont les hommes qui étaient à l’intérieur.

Le camion est rôti, hors de service.

27 avril 1915

Départ de 8 camions pour charger à la gare de Pagny, 4 pour Bernécourt, transport de sacs, quarts, bidons, etc… et 4 camions pour Nancy. Je suis de la route.

Je vais voir ma sœur, mon père. On est contents, depuis 8 mois.

Retour avec notre chargement d’armes à 6hres à Pagny. Bernier est avec moi.

28 avril 1915

Repos.

Nettoyage.

29 avril 1915

Repos.

Départ de Louviot. Je crois qu’il va être réformé.

30 avril 1915

Départ de 6 camions.

Les autres, repos.

Mai 1915

1er mai 1915

Nettoyage des voitures. Le temps est à l’orage. Cela commence à tomber.

Il faisait, voilà 8 jours, une forte chaleur.

2 mai 1915

Repos. Il fait très beau.

3 mai 1915

Nous voyageons pour transport de tôles.

4 mai 1915

Transport de troupes sur Verdun. On les dépose à Dieue et Ancemont.

5 mai 1915

Transport pour le génie à Royaumeix et Boucq ; Nous chargeons à la gare de Pagny.

6 mai 1915

Départ à 2hres du matin. Transport de troupes.

On va les chercher à Gondreville et on les conduit à Commercy.

7 mai 1915

Nettoyage des camions. Il fait très beau et transport de planches de Pagny à Royaumeix.

En revenant, je vais voir Mr LEMAIRE de Lagney.

8 mai 1915

Nettoyage.

9 mai 1915

Départ de Foug à 6 hres. Transport de planches, vivres, foins, etc… avec 12 camions.

Nous autres, allons à Aulnois-sous-Vertuzey.

10 mai 1915

Nettoyage des camions. Je reçois des nouvelles de Gabrielle et je vois Marceline Louvin.

11 mai 1915

Il fait très beau et on se repose.

12 mai 1915

Départ de Foug à 6hres 15. Chargement de planches pour Boucq et Royaumeix.

13 mai 1915

Repos.

Nettoyage des voitures.

14 mai 1915

Départ de Foug à 12hres 15 pour Toul. Chargement obus 155 longs et courts pour conduire à Lorey.

Retour à Foug à 8hres du soir.

15 mai 1915

Repos.

Le temps est très beau.

17 mai 1915 –

Départ de 4 camions pour Pagny. Les autres, repos.

Cette nuit, canonnade d’une extrême violence, surtout de 1 hre 30 du matin à 3 hres.

18 mai 1915

Départ de 8 camions, 3 pour Nancy et 5 pour transport de confitures, vins, conserves, à Boucq, Méréville, etc…

19 mai 1915

Nettoyage des camions. J’en profite pour faire les réparations nécessaires à mon camion.

20 mai 1915

Repos.

Le temps est couvert.

21 mai 1915

Départ à 6hres de toute la section pour Pagny. 3 camions pour Nancy, tous les autres pour transports différents : chaux, conserves, lits, vin, etc…

22 mai 1915

Nettoyage des camions et repos pour l’instant. Il fait du brouillard, le temps est beau.

23 mai 1915

Repos.

Il fait un beau temps. C’est épatant !

24 mai 1915

Départ de toute la section pour Pagny. Transport de vin, planches, etc… à Boucq, Royaumeix, Ménil-la-Tour, etc.

25 mai 1915

La guerre est déclarée entre l’Italie et l’Autriche depuis.

Cela fait un peu de bien pour nous autres, car nous en avons assez.

26 mai 1915

Il parait que l’Allemagne aurait aussi déclaré la guerre à l’Italie. Je ne sais si cela est vrai.

Départ à 8hres. Transport de troupes du 59ème colonial. Nous les chargeons à Tremblecourt et les amenons à Aulnois.

27 mai 1915

Départ de 10 camions pour Pagny. Chargement de vivres. Il fait une chaleur voilà 2 jours qui n’est pas endurable et de la poussière, ce que nous en avalons !

28 mai 1915

Nous changeons de cantonnement (avec regret).

Départ de Foug à 8hres, direction Paris. Nous passons par Pagny-sur-Moselle, Void, Ligny-en-Barrois, de là, nous venons coucher à Vitry-le-François. 98 kms.

29 mai 1915

Départ de Vitry-le-François à 7hres et venons manger à Épernay et nous venons coucher à Château-Thierry. 120 Kms.

30 mai 1915

Départ de Château-Thierry à 6hres pour la Ferté-Milon à 60 kms.

C’est notre lieu de cantonnement.

31 mai 1915

Je vais avec mon camion chercher de l’essence, de l’huile, de la graisse, du pétrole à Villers-Cotterêts à 10 kms.

Juin 1915

1er juin 1915

Repos

2 juin 1915

Revue par le O.S. (*)

A la sale armée que la 6ème !

Les officiers sont serrés.

 

(*) : Officier supérieur ?

3 juin 1915

Repos. Montage des coffres sur le côté gauche.

4 juin 1915

Revue des camions par le lieutenant, le matin.

Après-midi, revue sur la route de la Ferté-Milon à Villers-Cotterêts par le capitaine.

Il n’est pas content. Le montage n’est pas en ordre, nous changeons de place.

Nous prenons la place de la 267ème ; eux, vont je ne sais pas où.

Nous regrettons notre place.

5 juin 1915

Départ de la Ferté à 6 hres.

Changement de cantonnement. Nous venons à Dampleux à 6 kms de la Ferté-Milon. En arrivant, nettoyage des camions, astiquage des décors. La première fois que cela nous arrive depuis plus de 10 mois de campagne.

Nous avons un capitaine qui est plus que serré.

6 juin 1915

Départ de Dampleux à 3 hres. Transport d’obus. 120 chargements gare Villers. Ensuite, nous passons Coeuvres et laissons notre chargement à Laverzine.

Nous quittons Laversine à 11hres 30 du soir.

Ensuite, revenons passer la nuit à l’entrée de Villers-Cotterêts qui n’est pas trop longue. En plus de cela, il fait une chaleur terrible, et pas manger.

7 juin 1915

Nous restons sur place toute la journée par une chaleur étouffante, et la nuit.

8 juin 1915

Départ de Villers à 7hres du matin pour Dampleux. Il fait de l’orage.

Le temps est meilleur. Le camion est noir de poussière. Nettoyage.

9 juin 1915

Revue à 2hres par notre lieutenant. Il fait de l’orage. Il pleut à 2hres 30.

La revue s’est bien passée. Nous avons des compliments.

Il tombe de l’eau à volonté.

10 juin 1915

Il a beaucoup plut la nuit.

Nous partons pour un jour à Pierrefonds faire du ravitaillement.

Nous quittons Dampleux à 2hres de l’après-midi et arrivons à 3hres en passant par Villers.

11 juin 1915

Départ de 8 camions à 5hres 30 et le reste à 6hres 35. Moi, je vais à Choisy-au-Bac et le pays ensuite.

Et je reviens recharger à la gare pour faire un 2ème voyage à Maison-Blanche près des lignes.

Départ à 5hres du soir pour Vèze, c’est à 20 kms de Pierrefonds. Nous y arrivons à 6hres. Nous chargeons encore.

En ce moment, nous sommes comme les pigeons, nous changeons plus souvent de place que de chemise.

12 juin 1915 -

Nous partons à 10hres pour Crépy-en-Valois rejoindre la 66ème et puis, après, d’autres camions restés, car ce sont les 50 tonnes.

La 2ème compagnie ensuite. Il y en a 8 qui rejoignent la 67ème.

Disloquement général.

Le soir, il y a des types de la 26 qui font les fous, ils se font boucler.

13 juin 1915

Installation de bancs, nouveau système, par des ouvriers du parc de Crépy-en-Valois.

14 juin 1915

Départ de Crépy-en-Valois à Vez ; la 67 vient nous remplacer et en faire autant que nous.

15 juin 1915

Départ à 3hres du matin de Vez pour Abbeville.

Nous passons par la route de Compiègne où nous mangeons. Montdidier et Abbeville : 150 kms

16 juin 1915

Départ d’Abbeville à 3hres du matin pour Saint-Pol. Nous revoyons nos anciens pays et venons à Herlin-le-Sec.

17 juin 1915

Départ à 5hres du matin pour charger des obus à la gare de Petit-Houvin et les transporter aux environs d’Arras.

L’après-midi, à 3hres 30, deuxième voyage. Chargement à la gare de Saulny-Larbret et les conduire sur les lignes de feu à Mont-Saint-Eloi.

Là, nous voyons les obus tomber de près. (*)

Il fait nuit. Il y a au moins 5 saucisses qui sont en l’air. Nous rentrons à 2hres du matin.

 

(*) : Nous sommes en pleine bataille d'Artois, voir la description de la bataille au travers de mon site : ici

18 juin 1915

Départ de 14 camions pour transport d’obus. Moi, je fais la pose.

Les autres compagnies rentrent à 11hres du soir.

19 juin 1915

Départ de 12 camions pour Petit-Houvin. Chargement d’obus de 75 pour transporter au parc d’artillerie aux environs d’Arras. Deuxième voyage l’après-midi.

Chargement à la gare de Aubigny-en-Artois et les conduire à 4 kms de là.

Ensuite, nous rentrons au cantonnement à Herlin-le-Sec où nous sommes depuis 4 jours.

20 juin 1915

Repos et nettoyage des voitures et camions.

Très bon repos.

21 juin 1915

Départ de 15 camions pour chargement d’obus à la gare de Ligny(-St-Flochel) à 6hres 30 et les transporter près d’Arras en passant par Tincques, etc… et en revenant on charge des caisses vides et ensuite, retour au cantonnement à 3 hres.

22 juin 1915

Repos. Nettoyage des camions.

Il fait toujours très chaud.

23 juin 1915

Il fait de l’orage. Le temps est couvert, il pleut la nuit.

24 juin 1915

Repos.

25 juin 1915

Départ à 6hres 30.

Transport d’obus à la gare de Ligny et les transporter du côté d’Arras.

Il pleut. Nous rentrons à 3 hres.

26 juin 1915

Départ de 2 camions avec la 267.

Les autres, nettoyage des moteurs et autre. Il pleut la nuit. Le jour, il fait beau.

27 juin 1915

Départ à 5hres du matin.

Transport de caisses vides que nous allons charger à Divion en passant par Brias, Diéval et Divion. 2 camions vont charger des caisses à obus à Maisnil-lès-Ruitz.

Il y a quelques jours, ce pays a été en partie détruit par l’explosion d’un parc d’artillerie. Il y a eu des tués et des blessés civils et militaires. Il parait qu’il y avait plus de 40.000 kgs de mélinite qui ont explosés. C’était terrible. On ne sait encore exactement la cause de cet accident. (*)

De retour à 10 hres. Il pleut, il fait de l’orage.

 

(*) : On retrouve au moins 3 tués de cet accident :  CHARLES Auguste du 12e RAC, DEPOIX Jean Baptiste, du 21e régiment d’infanterie et Dalila Marien LECOCQ, Veuve DEGRUGILLIER, victime civile,

28 juin 1915

Repos. Il fait très mauvais. Il tombe de l’eau.

29 juin 1915

Réveil à 1hre 30 du matin et départ à 2hres 15. Transport de troupes. Nous allons les charger près du Mont-St-Eloi et les transportons près de Frévent, au repos.

C ‘est le 2ème chasseurs à pied, la section mitrailleuse et rentrons au cantonnement à 8hres du matin.

De ces côtés il n’y a presque pas tombé d’eau et où nous sommes, il pleut chaque minute.

30 juin 1915

Départ d’Herlin à 6hres 40 pour Roëllecourt par un sale temps. Il pleut toute la matinée.

Ca barde. Nous chargeons des obus de 75 aux environs et revenons à Roëllecourt d’où nous restons jusqu’au lendemain.

On nous apporte la soupe en auto, le matin et le soir.

Juillet 1915

1er juillet 1915

Le jus est chaud au réveil. Il est apporté par le lieutenant qui est un poilu pour ses hommes.

Ensuite, à 8hres, départ pour Acq d’où nous laissons nos caisses vides et voyons un déraillement.

Nous laissons notre chargement à la gare de Ligny. Ensuite, nous rejoignons notre cantonnement et arrivons à Herlin à 2hres. D’autres, plus tard.

Ainsi de suite. Les derniers rentrent à 3hres 30.

2 juillet 1915

Repos pour nous.

Le temps à l’air de se remettre au beau. En tout cas, il fait bon aujourd’hui.

3 juillet 1915

Départ à 3 heures 40 du matin.

Nous allons charger des troupes 15ème chasseurs à cheval, 9ème et 26ème chasseurs à pied à Acq. (*)

Le canon tonne très fort. Il fait une chaleur étouffante.

Nous les conduisons de l’autre coté de Frévent, de Récourt. (**)

Ensuite, nous rentrons au cantonnement à 11 heures 45, 113 km.

Le soir, nous allons avec (illisible) voir les aéros français. Ils se font tirer dessus par les boches, et il y en a 12. Ils se font tirer plus de 1 500 coups de canon.

Le spectacle est beau à voir et le soir, les fusées éclairantes, c’est épatant.

 

(*) : L’escadron à pied du 15e chasseur à cheval est bien transporté de l’autre côté de Frévent (Rougefay) mais le 2 juillet (voir JMO). Par contre, le 9e BCP semble être aux Éparges (JMO), et le 26e BCP à Sommedieue (JMO).

(**) : Recourt non trouvé (n’est pas Récourt dans le pas de calais qui est en territoire occupé). Peut-être est-ce la chapelle de Rocourt à côté de Gauchin-Verloingt.

4 juillet 1915

Il fait très chaud.

Le 267 part à 11 heures. Nous autres, repos pour l’instant.

5 juillet 1915

Départ à 6 heures 30.

Chargement de matériel du génie à Houdain et Rebreuve, que nous amenons à Tincquette et ensuite nous rentrons au cantonnement individuellement.

Moi, je rentre à 2 heures de l’après midi.

6 juillet 1915

Départ de 13 camions à 3 heures 30.

Moi, je reste avec un autre et nous partons seulement à 4 heures du soir rejoindre la section à Dainville et leur portons à souper.

Départ à 5 heures 30 charger des 170 près de Bruay et les conduisons à la gare (illisible).

Ensuite nous retournons au cantonnement à Herlin-le-Sec et arrivons à 10 heures du soir.

Départ à 11 heures 30 pour Crépy et nous arrivons à 2 heures 15 du matin.

Il y a de la poussière, on n’y voit pas à 4 m. C’est très difficile de voyager.

Enfin, on est content de se coucher.

7 juillet 11915

Nettoyage des moteurs et des châssis. Le Président de la République passe avec son état-major.

On le voit passer l’après midi. Il pleut un peu.

Ce n’est pas dommage, car il y aura moins de poussière.

8 juillet 1915

Le matin, repos.

Ensuite départ pour transport de troupes à 12 heures 20. Nous les chargeons à Eps et les conduisons à la fosse (illisible) à la Clarence près de Bruay. (*)

Nous restons là sur place et mangeons. La cuisine nous apporte la soupe à 5 heures 30.

Ensuite, nous nous couchons.

 

(*) : Les mines de la Clarence sont situées à Divion. Les ??? sont le n° de la Fosse (1 ou 1bis, la fosse n°2 n’étant réalisée qu’en 1916)

9 juillet 1915

Chargement du 1er Chasseurs à pied et départ de Clarence à 8 heures 30. Nous les amenons au repos près de Crépy à 10 km. Ensuite nous rentrons au cantonnement à Herlin à 12 heures.

Nettoyage.

10 juillet 1915

Je démonte mes roues arrière pour mettre des bandages neufs.

J’en profite pour faire bien des réparations qui me sont utiles.

11 juillet 1915

Repos et corvée de bois.

Je vois ce bon Laruelle qui amène des hommes d’Abbeville en remplacement de ceux qui sont partis il y a 2 jours, tel que Rohin, Menit, Courteau, Fourain brigadier, etc….

12 juillet 1915,

Repos. Je continue à faire mon petit travail de réparation ainsi que de la vidange d’huile du moteur et du changement de vitesse et le remplissage. Il fait du très grand vent.

Le soir il est très froid. C’est le temps à attraper un rhume.

13 juillet 1915

Repos. Le temps est couvert. Il fait chaud et froid.

J’ai le rhume de cerveau ainsi que bien des copains.

14 juillet 1915

FETE NATIONALE.

Amélioration de l’ordinaire.

Puis l’après midi, camion roues arrières neuves, prêt à marcher.

15 juillet 1915

Repos.

La nuit, il a tombé de l’eau à volonté avec un vent à tout casser.

Le jour, il fait beau.

Les artilleurs qui étaient avec nous du 33ème sont partis à 6 heures 30 du matin.

16 juillet 1915

Départ de 12 camions à 3 heures.

Transport de troupes à Eps. Les chargeons près de Frévent. Moi, je reste, je mets en peinture.

17 juillet 1915

Je continue à mettre en peinture mon camion.

Les autres camions qui sont partis hier rentrent à 11 heures du matin. Ils sont plein de boue. Il a fait une nuit pire qu’en hiver et un vent ! Ils ont chargé de la troupe à Acq et ils l’ont ramené vers Saint-Pol.

Il pleut.

18 juillet 1915,

Repos.

Le temps se remet au beau.

19 juillet 1915

Je vais en corvée avec mon camion chercher du bois avec 6 hommes. Ce n’est pas facile de trouver. On prend ce que l’on trouve. Les autres camions, repos.

20 juillet 1915

Repos. Il fait très beau. Le temps est un peu couvert.

Il fait grand vent. Je crois que nous partons demain.

21 juillet 1915

Départ de Crépy-en-Artois à 4 heures du matin à Le Souich.

En partant nous allons charger des troupes du 50ème régiment d’infanterie.

Nous passons par Saint-Pol, Frévent et les environs. Nous les chargeons et les amenons près d’Arras.

Ensuite, nous attendons environ 1 heure et chargeons de nouveau le 2ème régiment d’infanterie que nous laissons à Rebreuviette. De là nous venons à notre nouveau cantonnement à Le Souich.

Nous y arrivons à 5 heures du soir. Nous sommes le long de parcs en plein air. Pour aller chercher la soupe, il y a au moins 2 km. Je m’en souviendrai longtemps.

Pas de bière. Le vin à 1 F la bouteille, enfin c’est la guerre.

22 juillet 1915

Repos.

Je vais charger avec mon camion le parc à essence. 2 sections changent de cantonnement. Nous autres nous rapprochons notre cuisine et changeons de place. Elle est plus près. Le temps est couvert. Cela sent l’orage.

23 juillet 1915

Départ de Le Souich à 4 heures. Chargement de troupes à Bouquemaison. Les conduisons près d'Arras. Ensuite en ramener qui sont fatigués d’Arras et les laisser à Rebreuviette.

Ensuite rejoindre le cantonnement à 4 heures du soir. Le temps est à la pluie.

24 juillet 1915

Départ de Le Souich à 2 heures du matin. Chargement de troupes du coté d'Arras, les amener près de Frévent.

Nous rentrons au cantonnement à 9 heures du matin.

25 juillet 1915

Départ du cantonnement à 4 heures du matin. Charger des troupes à coté de Bouquemaison, les conduire près d'Arras, ensuite en recharger et les amener au repos près de Frévent.

Rentrer au cantonnement à 2 heures de l’après midi.

26 juillet 1915

Départ de Le Souich à 9 heures. Nous changeons de cantonnement. Nous allons à 30 km à Eclimeux.

Nous y arrivons à 10 heures 30.

Le temps est beau.

27 juillet 1915

Repos.

Nettoyage des camions. Le temps est beau.

28 juillet 1915,

Je vais à l’essence à 12 heures du matin à Saint-Pol avec mon camion, la route est belle.

Je rapporte des planches et je capitonne mon camion pour cet hiver car je crois que l’on va encore faire campagne en 1916.

29 juillet 1915

Repos.

Il fait très chaud. Le temps est au beau.

30 juillet 1915

Je viens de voir Warin de Saint-Benoît qui est adjudant au 29ème bataillon de chasseurs à pied de Saint-Mihiel, compagnie cycliste. Il doit venir me voir où nous sommes à Eclimeux.

Le soir on me promenant, je trouve dans les champs une grenade à main chargée. Nous allons avec un copain, Hossetti, la faire éclater dans les champs.

31 juillet 1915

Bains, douches. Départ de toute la section à 2 heures de l’après midi à Auchy-les-Hesdin.

Le temps est beau.

Août 1915

1er août 1915,

Dire qu’il y a un an que nous sommes en guerre, c’est long.

Quand ce sera fini, je suis à me le demander. Aujourd’hui, je suis allé à la messe car voilà longtemps que je n’y suis pas allé.

Le temps est couvert.

2 août 1915

Départ. Le temps est couvert, surcroit de grand vent.

A 2 heures du soir, départ pour transport de troupes 28ème RI. Nous allons les charger près de Frévent et les conduisons à Mont Saint-Eloi.

Nous y arrivons à 8 heures du soir. Il fait un sale temps, car il pleut. On mange, ensuite on va se placer à l’entrée du pays d’Acq sans lanternes. Nous sommes dans un endroit assez risqué car si les boches nous savaient là, nous aurons la visite de leurs marmites. On voit leurs fusées éclairantes ainsi que les nôtres.

Enfin, on finit par se coucher à 1 heure du matin.

3 août 1915

Réveil à 4 heures du matin. On charge le 173ème RI à 8 heures du matin et les conduisons près de Frévent. Rentrons le ventre creux à Eclimeux à 10 heures.

Il fait du grand vent sans pluie.

4 août 1915

Repos.

Départ à 11 heures de camions pour l’essence à Saint-Pol. Il fait beau. Le vent est grand.

5 août 1915

Départ à 5 heures du matin. Transport de troupes 3ème chasseurs à pied.

Les charger vers Eps et les conduire près de la Clarence fosse n°9.

Ensuite, on attend en plein champs le lendemain pour en transporter d’autres au repos.

6 août 1915

Nous avons voyagé la nuit sans lanternes, ce n’est pas facile. Nous chargeons le 138ème de ligne à Barlin à 7 heures du matin et les amenons au repos près d’Eps.

Ensuite nous retournons à notre campement et y arrivons à 11 heures 30 du matin, il fait mauvais, de l’eau et du vent.

Je vois Bauer à Permes.

7 août 1915

Repos. Le temps est très mauvais car il tombe de l’eau.

ne fait pas l’affaire des moissonneurs mais çà fait celle des chercheurs de champignons car où nous sommes, il y en a. il y a chez nous des hommes qui attendent depuis 2 jours leur permission. Ils sont prêts à partir.

8 août 1915

Repos. Le temps est toujours à la pluie.

On se croirait au mois d’octobre.

L’après midi on se prépare pour une revue.

9 août 1915

Le temps est très lourd. Les mouches sont mauvaises.

Le soir, orage et pluie.

10 août 1915

Le temps est au brouillard. Il fait très lourd, le soleil se montre, on se met à chercher des champignons. Il n’y en a pas mal.

11 août 1915

Repos.

Hoffmann revient du parc d'Abbeville. Le temps est très beau.

Il fait même chaud. Le soir, je vais me promener avec Jacquemin à Ecoivre près d’Eclimeux où nous sommes.

12 août 1915

Repos. Beau temps, couvert.

Promenade avec Jacquemin à Ecoeuvre. On boit une chope au café.

14 août 1915

Le matin est très beau temps.

Après midi promenade champêtre avec les copains.

Le soir départ 2 permissionnaires qui sont Cupiard et Saint Adam.

Départ d'Eclimeux à 10 heures.

15 août 1915

Repos. Le temps est nuageux.

Il fait du soleil et il pleut en même temps.

16 août 1915

Repos. Le temps est nuageux et beau.

On va aux champignons avec Salmer et Madier, maréchal des logis, c’est le pays.

17 août 1915,

Repos. Je refais mon lit à hauteur.

Après midi, promenade. On s’ennuie de ne pas marcher. Je vais avec mon ami Jacquemein à Incourt. On boit une pinte de bière et puis une bistouille (café arrosé d’eau de vie).

Ensuite nous rentrons au cantonnement à 2 heures 30.

18 août 1915,

Repos. Le temps est à la pluie. Il pleut à 10 heures 30 jusqu’à 12 heures. Orage, temps lourd.

Notre lieutenant revient de permission. Ossette doit rentrer demain.

19 août 1915,

Revue de draps le matin. Après midi, revue d’armes par les sous officiers.

Départ de tout le groupe à 3 heures 30 du soir. Chargement de troupes près de Avesnes-le-Comte et les conduisons à Neuville-Saint-Vaast près du Labyrinthe.

Ensuite, nous couchons sur la route.

Le canon tonne toute la nuit.

 

(*) : Le Labyrinthe est un système de tranchées allemandes très puissant. Voir ici l'attaque du Labyrinthe, avec une carte

20 août 1915

Départ à 4 heures 30 du matin avec de la troupe qui vient au repos.

Aussitôt ces troupes déchargées, repos. On nous amène la soupe du matin et du soir. A 5 heures, départ et chargement. Nous arrivons au lieu du déchargement en pleine nuit sans lanternes.

Il fait noir. On n’y pas à 2 m.

Enfin, on se couche à 10 heures 30.

21 août 1915

Départ à 6 heures du matin. Toujours la même chose : chargement de troupes et les amenons près de Rebreuve. Ensuite retour au cantonnement.

Nous y arrivons à 9 heures 15. Après midi, douches.

22 août 1915

Il fait froid. Le temps est pluvieux. Je lave mon linge.

Après midi, promenade et repos.

23 août 1915

Départ d’Eclimeux à 12 heures pour transport de troupes.

Les charger près de Béthune et les conduire à Gauchin.

Ensuite nous couchons sur la route.

24 août 1915

Chargement du 2ème chasseurs à pied pour les transporter à Fiers. Ensuite retour au cantonnement à 4 heures 15 du soir.

25 août 1915

Nettoyage des moteurs. Ensuite promenade.

26 août 1915

Départ d'Eclimeux à 6 heures. Changement de cantonnement. Nous quittons le Pas-de-Calais.

Nous passons par Frévent, Doullens, amiens et venons coucher à Sainte-Just (en-Chaussée). Petite ville.

Monument de Valentin Haüy. (*)

 

(*) : Il fut l'un des premiers à s'intéresser au devenir socioculturel des aveugles. Il est né en 1745 à Saint-Just-en-Chaussée.

Sa grande idée étant de faire lire les aveugles, il fit réaliser des caractères spéciaux : des lettres romaines de forme ordinaire mais de taille très supérieure, il s'en servit pour gaufrer des feuilles de papier cartonné. Avec cette méthode de lettres en relief, des aveugles apprendront à lire, composant des phrases, acquerront des rudiments d'orthographe, puis apprendront les quatre opérations de base du calcul.

Haüy annonça le succès de son entreprise dès septembre 1784, dans le Journal de Paris, recevant ensuite des encouragements de l'Académie des sciences. L'institution Royale des Jeunes aveugles ouvre alors à Paris.

En 1819, louis BRAILLE, aveugle à l'âge de 3 ans, y entre, y perfectionne le système et invente l'alphabet calqué sur celui des voyants (à 18 ans)

27 août 1915

Départ de Saint Just à 5 heures. Nous passons par Chaumont et passons près d'Épernay et venons coucher à Ville-en-Tardenois. Nous arrivons à 6 heures 30.

Nous avons fait 300 km.

Il fait une chaleur et de la poussière à volonté.

28 août 1915

Nettoyage, chaleur étouffante. Pays assez chic, 500 habitants environ.

Il y a de l’eau, c’est le principal, car où nous étions à Eclimeux, il fallait tirer l’eau à 80 m de profondeur.

Après midi, départ chargement de sapins près de Berry-au-Bac.

Nous sommes rentrés le lendemain à 3 heures du matin. J’avais un chargement d’au moins 4 000 kg et les côtes….J’ai vu Lorent, sous lieutenant.

29 août 1915

Nettoyage des moteurs. Temps orageux.

Départ de Dalseimes pour permission.

30 août 1915

Départ de toute la section.

Chargement de sapins à Gueux et les conduire de l’autre coté de Pontavert.

Pauvre pays ! Il est joli.

Les Allemands le bombarde sans arrêt. Nous rentrons à 2 heures du matin en passant par Pontavert, Roucy, Jonchery, Savigny et notre cantonnement.

31 août 1915

Départ de Ville-en-Tardenois à 2 heures.

Chargement de sapins au dessus de la cote de Coeuvres et les conduisons dans un bois, sans lanternes par une poussière qui nous étouffe.

On nous décharge nos voitures à 1 heure du matin et rentrons à notre cantonnement à 4 heures du matin, bien fatigués.

Septembre 1915

1er septembre 1915

Départ à 1 heure.

Chargement de bois de sapins aux environs de Sacy et les conduire de l’autre coté de Pontavert.

Le canon bombarde.

Nous sommes près des lignes. Les obus se croisent de tous cotés, on les entend de près, car on est à 4 km des lignes allemandes. Les fusées nous éclairent heureusement car on n’y voit rien.

Quel fourbi ! Il y en a qui se fourre dans les trottoirs, dans les rails de chemin de fer et d’autres qui s’emboutissent.

Enfin, ce n’est pas facile.

Rentrer à 2 heures du matin.

2 septembre 1915

Départ à 4 heures de l’après midi de ou 9 camions de chez nous. Moi je ne marche pas pour le même fourbi. Je vois Vinquer, un ancien de la 92. (*)

Le temps est pluvieux, çà n’est pas dommage. Il y aura moins de poussière. Pourvu que cela ne dure pas trop longtemps.

 

(*) : Classe 1892, donc 43 ans

3 septembre 1915

Départ à 4 heures du soir pour Muizon.

Chargement de rails. Là on voit nos anciens copains Bermin, Bigle, etc….

Le soir nous voyons des aéros. François se fait bombarder. Il a plu, les routes sont mauvaises.

Déchargement à Gernicourt. Le pays est dénudé. Il reste un civil avec quelques vaches. Il vit avec les soldats. Les obus marchent à volonté. Les balles sifflent.

Nous sommes de retour à 9 heures du soir.

4 septembre 1915

Départ de la section à 2 heures. Moi je reste pour changer un pignon de chaine.

Le soir je vais chercher Monot qui est en panne à Muizon.

Je rentre à 9 heures du soir.

5 septembre 1915

Départ de la section à 3 heures de l’après midi.

Moi je continue mon travail. La section rentre bien fatiguée à 2 heures, 3 heures et 4 heures du matin.

Ce même jour, départ de 5 camions au parc. Ce sont les nommés Thomas, Hossette, Maniguet, Martin et Forcet.

Leur départ est à 12 heures.

6 septembre 1915

Départ de Ville-en-Tardenois à 1 heure de l’après midi. Nous allons charger des sapins près de Savigny et les conduire à Pontavert. Nous sommes de retour à 11 heures, comme cela, çà va.

Quand cela finira, je serai content, en ce moment, le travail est dur.

7 septembre 1915

Le temps est beau. Départ à 1 heure 30.

Chargement de sapins de Chavigny et les transporter à Pontavert.

Le canon tonne, la fusillade aussi et les mitrailleuses. L’organisation est très mauvaise. Pas d’hommes pour faire le déchargement.

De retour à 2 heures du matin, bien fatigués.

8 septembre 1915

Départ à 2 heures de l’après midi. Chargement de sapins pour Pontavert.

Retour à 2 heures du matin.

Grande chaleur, poussière à volonté.

9 septembre 1915

Départ à 3 heures de l’après midi. Chargement de sapins à Fouille (*) pour Pontavert, parc et cantonnement sans lanternes à 1 heure du matin.

 

(*) : Non trouvé.

10 septembre 1915

Transport de sapins à 1 heure de l’après midi. Nous allons charger près de Savigny, les conduire à Pontavert de retour à 2 heures du matin.

11 septembre 1915

Même travail.

Départ à 2 heures, de retour au cantonnement à 3 heures.

12 septembre 1915

Même travail.

Départ à 1 heure. Chargement à la gare de Muizon pour Chaumuzy.

De retour à minuit.

13 septembre 1915,

Même travail.

Départ 12 heures, retour à 1 heure du matin.

14 septembre 1915

Départ à 5 heures du matin du cantonnement. Obus à Dormans.

15 septembre 1915

Départ de Ville-en-Tardenois à 1 heure pour aller charger à Ay près d’Épernay.

Nous chargeons des planches et des outils pour le génie. Nous les portons près de Reims. La vendange est en route. Il y a de jolis raisins. On nous en apporte après le déchargement.

Nous rentrons à notre cantonnement en passant par Villers, Sermiers, Chaumuzy, Morlant, Chambrécy et Ville-en-Tardenois.

Nous arrivons à 9 heures du soir.

16 septembre 1915,

Départ à 3 heures pour Reims, usine Hayon. Chargement de traverses d chemin de fer. Nous passons par Chambrécy, Blanzy et Reims et les conduisons à Cernay.

Les obus tombent près de nous. Nous sommes de retour à 1 heure du matin. Pafrin m’a embouti, il a eu son radiateur défoncé et son phare.

Moi, mon échelle et mon réservoir à essence amoché.

17 septembre 1915

Départ à 1 heure de l’après midi pour chargement de chaux à la gare de Joncherie et les conduire à Cernay et Germicourt. Les obus font du ravage.

Il en tombe à Roussy. Notre lieutenant l’a échappé belle. De retour à 11 heures 15.

18 septembre 1915

Le temps est beau. Le soleil est très beau.

On s’attend à partir.

Départ à 3 heures. Chargement de cailloux à la gare de Ay, ensuite les transporter à Reims.

De retour au cantonnement à 10 heures du soir.

19 septembre 1915

Départ de 3 camions pour chargement de pioches, pelles, à 9 heures 30. Nous autres, nous chargeons des planches à Chambrecy et les conduisons à Pontavert.

De retour à 2 heures du matin. Il fait clair de lune. C’est comme le jour, il n’y a pas besoin de lanternes.

20 septembre 1915

Départ à 1 heure de l’après midi pour chargement de sapins pris à Romain.

Les conduire près de Pontavert.

De retour à 11 heures du soir.

21 septembre 1915

Départ à 1 heure et 2 heures 30 de toutes les sections. Moi je reste. Je fais la lessive, car je ne vis pas de gloire.

Voilà 3 semaines que je n’ai pas une minute. En rentrant de laver, je m’aperçois que mon camion est parti. Heureusement que j’ai un remplaçant qui est Bourdon.

22 septembre 1915

Le matin je m’aperçois que j’ai une bielle de couler. Je pars au parc à 2 heures de l’après midi en remorque avec Roger et Adam, maréchal des logis.

J’arrive au parc à 5 heures qui est à Saint-Martin-d’Ablois.

23 septembre 1915

Me voilà de repos pour au moins 1 mois. Je suis de garde demain. Le sourire reprend.

24 septembre 1915

Je suis de garde. Le service est assez dur. C’est la vie de caserne.

Il pleut très fort.

25 septembre 1915

Je suis relevé de garde. Le temps est pluvieux.

26 septembre 1915

Aujourd’hui je suis chef de service, avec 2 hommes je fais une conduite pour l’écoulement des eaux. Le travail n’est pas bien dur. Mes hommes ont fini à 2 heures 30.

27 septembre 1915

Le temps est très mauvais. Il pleut la nuit et le jour. Je fais la pose.

Nous sommes voisins avec Serbes et boches.

28 septembre 1915

Très mauvais temps la nuit. Le jour est assez beau.

Je fais la pose en attendant que l’on se mette après mon camion.

29 septembre 1915

Pluie toute la journée et le jour. Nos troupes qui ont pris l’offensive n’y tombent pas bien. Il vaudrait mieux du beau temps que cela. Les pauvres poilus, ce qu’ils doivent ramasser comme boue, c’est dégouttant.

30 septembre 1915

Pluie et très froid. Je remplace le brigadier Picard qui est de garde pour la nuit. Il me donne 3F. Mon camion à 8 heures passe au démontage.

Octobre 1915

1er octobre 1915

Je suis nommé pour faire une corvée et j’ai cependant beaucoup de travail après mon camion. Il a gelé très fort la nuit. Il fait froid comme en hiver.

Heureusement il fait très beau le jour.

2 octobre 1915

Gelée et très beau temps. Ce matin on a les doigts gelés. Je travaille après ma voiture avec 4 ouvriers.

Le soleil est très bon le jour, mais la nuit il fait froid. Je remplace un brigadier de garde le temps qu’il aille manger à 11 heures 30, il me donne 3F et un paquet de cigares. C’est toujours autant.

On joue aux cartes avec Brika, Marion, Fachin et on boit quantité de vins et cigares. Mais on a les pieds gelés, ce qui fait que je vais me coucher à 10 heures 30.

Il gèle comme en plein hiver.

3 octobre 1915

Repos.

Après midi, beau temps et chaud. L’air est vif.

4 octobre 1915,

Il a gelé. Butin est parti il y a deux jours et Pabin et Hugon sont arrivés de. Richet est arrivé de hier.

Pour, je serai peut-être reparti. Je vais me promener avec Brika le soir en ville.

5 octobre 1915

Le matin je travaille après ma voiture. Il fait un temps couvert et froid. Je remplace le brigadier Dauvigny le matin, 3 heures le soir et la nuit. Il me donne 5F.

La nuit pas trop froide.

6 octobre 1915

Le camion se termine. Les ouvriers manquent de pièces sans cela, tout serait fini.

Beau temps.

7 octobre 1915

Je suis de garde. On met un poêle au corps de garde.

8 octobre 1915,

Je conduis mon camion à la menuiserie et je fais de la peinture.

Il fait très beau. Le sous officier de la mécanique a essayé mon camion hier.

9 octobre 1915

Je continue mon travail. Il fait un temps épatant.

10 octobre 1915

Je termine mon travail. Cet après midi, je suis de sortie avec Brika et Leroy. On boit du vin gris nouveau.

Le soir, nous soupons en ville avec Thibaut et Drouet. On s’amuse bien.

11 octobre 1915

Je quitte la menuiserie pour passer à la peinture et j’attends mon départ. Il fait beau.

12 octobre 1915

Grand beau temps. Je fais la pose. J’attends le bourrelier.

Le soir, je remplace de garde le brigadier Picard pour 3F. C’est toujours autant.

13 octobre 1915

Temps couvert.

Toujours la pose. Je m’ennuie. Vivement que je reparte à la section car je pourrai tout au moins laver mon linge.

14 octobre 1915

Journée très chaude.

Je fais la pose. J’attends toujours les ouvriers avec impatience. Départ de Brika.

15 octobre 1915

Gros brouillard.

Je remplace le brigadier Saint de garde à midi et la nuit. 3F.

16 octobre 1915

On travaille après mon camion. Il est terminé aujourd’hui. Je suis content.

17 octobre 1915

Je fais l’essai avec le lieutenant qui est chargé des essais de tous les camions. Ensuite je me prépare à partir. Thomas est parti ce matin.

Moi je pars à 2 heures par Chatillon, Romigny, Ville-en-Tardenois. La section est changée de cantonnement. Elle est à Gueuse. Je vais voir le brigadier de garde Aubry. Je bois un verre et je parle du pays.

J’apprends des nouvelles du brigadier Bertrand de Conflans ainsi que du capitaine du génie, son frère.

De là, je continue ma route par Parey, Pouilly et Gueux. En arrivant, la section est disloquée. Je suis versé à la 26ème ainsi que Thomas. Je vois le lieutenant Vielleux avant son départ ainsi que tous les copains.

18 octobre 1915

Je suis à la 260. Je vois le lieutenant qui veut me parler de ce qu’il veut de moi en fait de service.

Il est très aimable.

Je vais ensuite voir Bernier, Verbeck et tous les copains. Marc est toujours cuisinier ainsi que Jalerme qui est en permission. Le brigadier d’ordinaire aussi. Ils rentrent ces jours ci. Le temps brumeux.

19 octobre 1915

Je suis à laver mon camion. Départ du groupe transport de troupes. Nous les chargeons à Sarcy.

Départ à 10 heures 30 du matin, et les conduire à 3 km loin que ...[illisible].

De retour au cantonnement à 6 heures du soir. Il fait un vent froid.

20 octobre 1915

Nettoyage des camions. Je suis de jour. Je fais arranger mon camion, il marche bien à présent.

Après midi, je vais voir Zaberne et Romier. On boit un verre.

Le soir je vais voir Reims qui est en feu. Le bombardement est terrible. Nous sommes sur une hauteur. On voit tout cela. C’est dommage qu’il y ait du brouillard.

21 octobre 1915

Le matin il fait froid. Je suis affecté à la 260ème ainsi que Thomas, Jacquemin, Dalsheiner. Adieu la 766.

Après midi, chargement de troupes vers Chambrecy, et les conduire à Saint-Imoges.

De retour au cantonnement à 7 heures du soir.

22 octobre 1915

Nettoyage des camions, réparation de mon accélérateur. Je vois que nous marchons ce soir. Non.

23 octobre 1915

Départ de la 166ème pour la gare de Muizon à 12 heures 30. Nous autres on fait la pause. Je me trouve tout drôle dans cette section. Je regrette mon ancien : peut-être que lorsqu’ils seront de retour, j’y serai affecté.

La nuit, il gèle.

L’hiver commence, les feuilles tombent, vivement le printemps ou plutôt la fin, car cela devient trop long. Les gages ne sont pas lourds.

24 octobre 1915

Le temps est à la pluie ou à la neige car il n’y a rien de trop comme chaleur. Peut-être dans 8 jours, je serai en permission. Je le saurai bientôt.

 25 octobre 1915

Repos. Le temps est pluvieux. Il fait moins froid que ces jours ci.

Après midi, départ à 2 heures 30, chargement de fil de fer à la gare de Muizon et les transporter au Bois Blanc, près de Cormicy. Il fait mauvais temps sur les routes. On dérape à volonté.

Monge se gourre en travers en passant à Jonchery. Après c’est au tour d’un autre en passant à Ventelay. On a de la misère à monter dans le pays de Roucy. Je me fourre en travers de la rue. Pas moyen de tourner.

Enfin, on arrive. Le retour est meilleur. Il fait plus frais car il pleut. Nous arrivons à 1 heure du matin bien fatigués. Il fait très froid.

26 octobre 1915

Nettoyage le matin, après midi, départ de la section à 1 heure.

Chargement de madriers à la gare de Muizon et les conduire au même endroit que hier. Nous y allons seulement à 3 camions. Les autres vont ailleurs

La route est meilleure sauf en revenant de la cote de Roucy.

De retour à 11 heures du soir.

27 octobre 1915

Le matin nettoyage des camions. Il fait beau mais froid.

Ensuite repos.

28 octobre 1915

Temps couvert.

Je me prépare pour aller en permission demain. Au lieu de demain, c’est aujourd’hui. Je fais un bon voyage. La voiture du lieutenant m’emmène jusqu’à Épernay et de là, je prends le train à 2 heures 30 qui fait express jusqu’à Nancy.

J’arrive à Nancy à 7 heures 30. Je vois un copain en route. On va boire un verre au café au bout de l’avenue de France.

Ensuite je vais chez ma sœur.

Là je soupe et je vais me coucher.

29 octobre 1915

Je vais à la gare de Nancy et de là au bureau de la place Carrière où je fais viser ma permission.

Je reste la journée à Nancy.

30 octobre 1915

Je pars de Nancy à midi pour Vézelise. J’arrive à 2 heures.

Je vais voir ma patronne de pension et là, je soupe.

Novembre 1915

1er novembre 1915

Je me lève à 7 heures pour déjeuner.

Ensuite je fais ma toilette. Je fouille toutes mes affaires et cela me fais plaisir. Tout est très bien en ordre. Ensuite je vais manger la soupe chez L. Maréchal, mauvais pour sa santé.

C’est triste un si bon garçon.

Le soir je vais chez Dardinier, de très bonnes gens, pour moi enfin.

Je suis très bien reçu. Le soir à 11 heures, je me couche.

2 novembre 1915

Lever à 7 heures 45 pour le déjeuner. C’est Arsène qui vient me faire lever. Repas de midi chez Mme Arnoult. Ensuite, le soir Mr Mouret, de très bonnes gens.

Le soir chez Mr Dardinier.

3 novembre 1915

Lever à 7 heures 10. Déjeuner.

Arsène fait le réveil. C’est le dernier que je fais en 1915 à Vézelise. Je me prépare à partir par le train de 12 heures 06 et ensuite je vais souper chez ma sœur à Nancy.

4 novembre 1915

Départ de Nancy à 7 heures 30 du matin pour Épernay.

5 novembre 1915

Je suis arrivé hier soir à 7 heures à Gueux. Il a fallu du temps pour venir d’Épernay à Pargny.

On a mis 6 heures. Enfin je suis arrivé en bon port.

Je ne connaissais pas le chemin, seulement il y avait le maire de Gueux qui était au train. Je suis revenu avec lui. En arrivant, mon camion était à la peinture et en plus de cela il est affecté à la cuisine, et moi, je n’en ai plus.

Enfin j’attends.

6 novembre 1915

Je suis de jour. Il fait un temps couvert. Je me suis couché cette nuit au cantonnement. Je ne peux dormir. Je préfère coucher dans un camion. Je couche dans le camion de Dachy.

Je dors on ne peut mieux.

7 novembre 1915

Revue de camions et en effets de velours ou drap par notre lieutenant.

Après midi, repos.

Le temps est couvert. Je vais me balader avec lEpine.

8 novembre 1915,

Repos. Temps froid. Départ de Jacquemin en permission.

Après midi, corvée de bois. Départ à 2 heures. Chargement gare de Muizon.

9 novembre 1915

Nous sommes allés hier transportés des fils de fer barbelés et des tôles ondulées à Hermonville. Nous étions de retour à 7 heures du soir. Aujourd’hui, nettoyage des camions de fond en comble.

Il y a 3 jours de repos et ensuite revue par le capitaine Champalou. Il parait que çà barde.

10 novembre 1915

Nous continuons à nettoyer les camions. Il pleut et il fait froid en même temps. Bernier est rentré de permission. Il paye la gniole. Après midi, je vais me promener avec Monge.

Nous trouvons des pommes.

11 novembre 1915

Très mauvais temps. Il tombe de la grêle. Il pleut. Nettoyage des effets, travaux de propreté.

Le soir, départ de 3 camions de la 266.

Tempête toute la nuit.

12 novembre 1915

Revue de camions par le lieutenant. Il fait très mauvais temps. Il tombe de l’eau à volonté. Le lieutenant ne passe pas la revue.

Il fait très mauvais.

13 novembre 1915

Toujours mauvais. Tempête. Je conduis le camion de Roche pendant sa permission.

Après midi, mauvais temps.

Départ du 2ème Cie pour Reims.

14 novembre 1915

Pluie.

Nettoyage des camions qui ont marché hier à l’essence et pétrole. Le GT ( ?) est trop riche, on n’use pas assez.

Après midi, tenue de draps, ordre du lieutenant.

15 novembre 1915

La nuit, il gèle, ensuite il tombe de la neige.

Très froid. C’est l’hiver.

Départ de J. André, cuisinier, pour l’hôpital. Je prends la place.

Départ de la section. Chargement à la gare de Muizon. Moi, je vais à Grigny. Les autres à Hermonville.

Je suis de retour à 5 heures.

16 novembre 1915

Nettoyage des camions. Départ de Dalshemer avec l’autobus pour le parc. Notre lieutenant part en permission.

Le reste de la journée, repos.

17 novembre 1915

La nuit, il gèle.

Ensuite, il pleut et ce matin, il tombe de la neige.

Le matin, repos.

Après midi départ pour Muizon. Nous autres rentrons à vide.

18 novembre 1915

Nettoyage et plein d’essence.

Ensuite, nettoyage du réfectoire. Jacquemin est de retour de permission.

19 novembre 1915

Le matin, repos. Temps couvert. Froid.

Départ à 2 heures pour chargement à Muizon. De retour à 7 heures.

20 novembre 1915

Nettoyage des moteurs et des caissons. Douches.

Départ du brigadier DAUGER en permission de 5 jours.

21 novembre 1915

Le matin, départ à 6 heures 30 pour Reims. Chargement de planches et les conduire à Saint-Léonard.

De retour à 2 heures de l’après midi. Il gèle et il fait beau.

22 novembre 1915,

Nettoyage.

Après midi, départ à 1 heure et à 3 heures. Nous chargeons à Branscourt et conduire à la gare de Jonchery.

Nous arrivons à 7 heures du soir. Ensuite personne ne veut de notre marchandise.

Nous rentrons au cantonnement à 10 heures du soir.

Gelée et clair de lune.

23 novembre 1915

Très froid.

Départ à 10 heures 30 du matin faire notre déchargement en gare de Jonchery.

De retour à 1 heure 30 du soir.

24 novembre 1915,

Dégel. Le temps est adouci.

ROCHE est rentré de permission. Je mets mes effets dans le coffre de Greniez.

25 novembre 1915

Départ d’un camion pour Marfaux. Le brigadier Monnier Pierron va chercher des bagages d’officiers dragons.

Après midi, départ à 2 heures pour Hermonville. Le retour à 7 heures.

26 novembre 1915

Le matin, nettoyage.

Après midi, départ pour la gare de Muizon. Chargement de matériel du génie à Pontavert. Les routes sont très mauvaises. Il tombe de la neige. Il fait froid.

Nous sommes de retour à minuit. Il gèle fort.

27 novembre 1915

Nettoyage. Il a gelé fort.

Départ à 2 heures pour chargement à Muizon gare et conduire à Merfy, Pontavert et Cormicy. Moi, je suis de retour à 5 heures 45, les autres à 9 heures et 10 heures du soir.

Il gèle très fort.

28 novembre 1915

Le matin très froid. La mise en marche des moteurs est difficile. Départ à 2 heures 15 pour Muizon et conduire à Hermonville. Il gèle on ne peut plus fort.

De retour à 8 heures 15 du soir.

29 novembre 1915,

Le matin, nettoyage des moteurs. Il pleut, le temps change vite. Maget part en permission. La tempête se fait sentir.

Départ à 2 heures pour la gare de Muizon et conduire à Pontavert.

Sale nuit. Il fait froid et il pleut. De retour à 11 heures 15 du soir.

30 novembre 1915,

Départ à 6 heures du matin. Chargement de bois à Fère-Champenoise.

De retour à minuit bien fatigué.

Décembre 1915

1er décembre 1915

Nettoyage. Pluie, vent et soleil. Je suis mal fichu.

2 décembre 1915

Départ à 7 heures 15 du matin pour chargement de bois près de Villers et conduire à Jonchery.

De retour à Gueux à 10 heures 15 du soir.

3 décembre 1915

Mon camion part à Épernay. Hier Dugour est parti en permission.

Après midi, départ pour Pontavert. Moi je fais avec 2 camions, de la gare au parc du génie.

Du retour à 9 heures 15.

4 décembre 1915

Départ du groupe à 7 heures 15 du matin pour chercher du bois près d’Épernay et conduire à Épernay. Il y a de la boue. Il pleut mais nous sommes bien.

On mange dans un café près de l’usine où nous déchargeons. Nous repartons, de retour à 6 heures.

5 décembre 1915

Pluie, tempête.

Départ à 1 heure pour Muizon pour transport matériel du génie, Pontavert, Hermonville et Cormicy.

De retour à 8, 9 et 11 heures du soir.

Quel temps.

6 décembre 1915

Nettoyage, grand vent. Départ pour Hermonville, retour à 7 heures.

7 décembre 1915

Départ à 2 heures pour la gare de Muizon. Transport de matériel pour Pontavert.

Retour à 11 heures du soir.

8 décembre 1915

Départ à 1 heure pour Muizon.

Transport Vantelay, Pontavert, Cormicy et retour à 10 heures du soir.

9 décembre 1915

Départ à 6 heures pour Sapicourt. Ah quel sale temps !

Transport de bois pour Hermonville. Retour à 9 heures 30.

10 décembre 1915

Départ à 1 heure pour Muizon. Transport matériel pour Vantelay.

De retour à 8 heures du soir.

11 décembre 1915

Grande pluie et vent.

Mangin, Majet sont de retour de permission. Dupier et Geniez sont partis hier.

Départ à 12 heures transport de bois à Sapicourt pour Hermonville.

Retour à 9 heures 30.

12 décembre 1915

Départ à 12 heures pour Muizon. Matériel du génie, conduire à Vaux.

De retour à 4 heures.

13 décembre 1915

Départ à 7 heures. Essence à Jonchery.

De retour à 11 heures 30.

Ensuite, départ à 12 heures 30 pour chargement de sapins, route d’Épernay pour Hermonville.

De retour le soir.

14 décembre 1915

Il gèle fort depuis 2 jours. Douche le matin.

Départ à 11 heures 30 pour la gare de Muizon. Transport génie Vaux-Varennes.

De retour à 6 heures 45 du soir. Gelée.

15 décembre 1915

Départ de Denis en permission. De retour Marcouet. Il gèle.

Départ à 1 heure pour la gare de Muizon. Transport matériel génie pour Villers-Franqueux.

Retour à 7 heures 15.

16 décembre 1915

Départ à 1 heure 15. Moi je suis de repos. Je fais ma lessive.

Les autres sont un peu partout.

De retour à 9 heures du soir.

17 décembre 1915

Départ à 6 heures du matin pour Vaux-Varennes et retour à 11 heures.

Ensuite, départ à 12 heures pour Muizon, pour Ventelay.

18 décembre 1915

Départ à 6 heures pour transport de grenades pour Jonchery. Nous chargeons à Vaux-Varennes.

Retour à 11 heures 30 après midi. J’écris.

19 décembre 1915

Départ à 6 heures 15 pour Muizon et Grigny.

De retour à 11 heures, ensuite départ à 12 heures. Même travail.

De retour à 3 heures du soir.

20 décembre 1915

Gelées et beau temps. Départ à midi.

Chargement à la gare de Muizon pour Cormicy.

De retour à 7 heures 30 du soir.

Beau temps.

21 décembre 1915

Départ à 7 heures pour Muizon.

De retour à 1 heure de l’après midi. Départ à 1 heure pour Villers, de retour à 9 heures du soir. Geniez et Dupier sont rentrés de permission.

22 décembre 1915,

Pluie, mauvais temps.

Départ à midi gare de Muizon pour Cormicy.

Retour à 8 heures 30 du soir. Toujours mauvais temps.

23 décembre 1915

Départ à 6 heures 45 du matin, gare de Muizon pour Courlandon près de Fismes. Grande pluie.

Retour à 2 heures de l’après midi. La 266 est de retour du parc. On boit un verre avec les copains.

24 décembre 1915

Vent et pluie. Départ et pluie. Départ à 1 heure du soir. Chargement à Muizon pour Merfy.

De retour à 7, 8 et 9 heures.

25 décembre 1915

Je vais à l’essence à Jonchery avec 2 camions. De retour à 10h15, jour de Noël. Grand repas chez nous ce soir. Le repas est très bon. On n’a pas perdu notre temps.

26 décembre 1915

Départ à 1h du soir pour Muizon. Moi, je fais le parc.

27 décembre 1915

Départ à 11h30 pour Durch (*). Chargement de sapin et les conduire à St-Thierry.

De retour à 11h du soir.

 

(*) : Pas trouvé.

28 décembre 1915

Départ à 12h30, gare de Muizon pour Cormicy. De retour à 9h du soir.

Beau temps.

29 décembre 1915

Beau temps. Départ à 12h30, gare de Muizon pour Villers.

De retour à 7h30 du soir.

30 décembre 1915

Nous sommes de repos pour 2 jours. Nettoyage complet des camions.

Il fait beau.

31 décembre 1915

Continuation du nettoyage. Beau temps, c’est le dernier jour de l’année.

Janvier 1916

1er janvier 1916

Voilà une nouvelle année que nous commençons. J’espère que ce sera l’année qui finira cette guerre de victoire pour nous et que ces sales boches seront châtiés comme ils le méritent.

Départ de 3 camions pour Merfy.

2 janvier 1916

Il pleut.

Départ à midi pour Muizon. Conduire à Villers.

3 janvier 1916

Départ à 11h du matin pour charger à Treslon et conduire à Pontavert.

Retour à 7h du soir.

4 janvier 1916

Départ à 11h du matin. Chargement de planches pour Hermonville et Merfy.

Retour a 9h et 10h du soir.

5 janvier 1916

Moi je fais la pose. Les autres partent à 12h pour Hermonville.

Beau temps.

6 janvier 1916

Temps couvert. Départ à midi, gare de Muizon, pour Cormicy. Nous y allons de plein jour.

De retour à 5h45.

7 janvier 1916

Temps couvert.

Départ à 12h pour Reims et conduire à Cormicy. Mauvaise journée. Je reste embourbé.

De retour à 11h du soir.

8 janvier 1916

Réparation de mon frein moteur.

Départ de ?? camions à 12h.

9 janvier 1916

Départ de 6 camions pour Muizon à Cormicy à 11h45.

Ce soir il y a théâtre. Je ne peux y aller car il y a trop de monde.

10 janvier 1916

Beau temps. Départ à 12h gare de Muizon et conduire à Vaux-Varennes. Les routes sont mauvaises.

De retour à 4h30 du soir.

11 janvier 1916

Moi je fais la pose. Il fait très beau.

12 janvier 1916

Départ à 11h30 du matin. Chargement à Reims et Crugny pour Hermonville et Cormicy.

Il pleut, les routes sont très mauvaises. Marion et Planet sont de retour de permission. Buisson est parti cet après-midi.

13 janvier 1916

Départ de 5 camions pour Treslon, conduire à Ventelay.

De retour à 6h.

14 janvier 1916

Je suis de repos mais nous sommes partis au parc à Château-Thierry à 7h du matin. Je nettoie tout.

15 janvier 1916

Je continue mon travail. Départ de Jabiol en permission.

16 janvier 1916

Je continue mon travail. Départ de la section pour Muizon et conduire à Cormicy.

Retour à 8h du soir.

17 janvier 1916

Je fais la pause.

Départ pour Muizon et conduire à Grigny, Merfy et Vaux.

De retour à 3h du soir. Il fait beau. Pourvu que ça dure.

18 janvier 1916

Départ à 11h30 gare de Muizon pour Cormicy. Je suis chef de convoi avec 10 camions. Je marche avec Pierron.

19 janvier 1916

Beau temps. Départ à 12h pour Muizon, pour Ventelay et Pontavert. De retour à 8h30 du soir. Il fait froid.

20 janvier 1916

Il pleut. Départ de 1 camion pour Hermonville.

De retour à 8h30 du soir.          

21 janvier 1916

Départ à 12h30 gare de Muizon er Cormicy.

De retour à 8h30 du soir. Mes roues sont arrivées.

22 janvier 1916

Départ à 17h30 gare de Muizon pour Grigny. Retour à 3h.

Ensuite je vais avec Bernier chercher de la litière pour l’institutrice de Gueux. Je pars à 5h du soir et rentre à 6h.

23 janvier 1916

Beau temps.

Départ de Thomas en permission.

Départ à 5h du matin pour Favrolles et conduire à Vantelay.

De retour à 3h du soir.

24 janvier 1916

Départ à 7h. Chargement de piquets entre Treslon et Brin pour une ferme au dessus de Vantelay.

Retour à 2h15 du soir.

25 janvier 1916

Départ à 7h15 du matin pour Favrolles et conduire au parce de Vantelay.

Retour à 3h du soir, ensuite départ à 5h du soir pour Jonchery. Transport de baraques pour Poilly.

Retour à 8h du soir.

26 janvier 1916

Départ à 6h du matin pour Jonchéry. Conduire à Poilly baraques.

Retour à 3 h, ensuite départ à 3h30 pour Treslon et conduire à Pontavert.

Retour à 11h30 du soir.

27 janvier 1916

Temps pluvieux, il fait mauvais sur les routes. Je reste au cantonnement. On répare mon camion. Tous les autres, départ à 6h du matin et 12h.

Retour à 9h du soir.

28 janvier 1916

Départ à 7h pour Vantelay. Service du génie avec 3 camions.

Retour à 4h du soir.

29 janvier 1916

Départ à 7h30 pour la gare de Muizon pour Vaux-Varennes.

Retour à 4h45 du soir. Mauvaises roues. On a de la misère ainsi que MANGIN recasse la jante le soir.

30 janvier 1916

Beau temps.

Départ à 6h du matin pour Reims, ensuite Pontavert.

Retour à 9h du soir.

31 janvier 1916

Départ à 7h pour la gare de Muizon, pour Merfy.

Retour à 3h.

Février 1916

1er février 1916

Départ à 11h. Chargement à Treslon pour Maison-Blanche.

Retour à 10h30 du soir.

2 février 1916

Départ à 7h du matin pour Grigny. Chargement à Grigny, à Jonchery, à Muizon pour Pontavert.

Retour à 9h30.

3 février 1916

Départ à 7h pour la gare de Muizon pour Vaux-Varennes. 2 voyages.

Retour à 5h30 du soir.

4 février 1916

Départ à midi pour Cormicy.

De retour à ?? du soir.

5 février 1916

Départ à 7h15 du matin pour Jonchery. Service 2 camions. 1 pour Vantelay.

Retour à 3h. Beau temps.

6 février 1916

Départ à 7h du matin.

Vaux-Varennes pour service pour conduire aux tranchées.

Retour à 3h du soir.

7 février 1916

Beau temps.

Départ à 1h du soir pour la gare de Muizon pour Cormicy.

Retour à 9h55 du soir.

8 février 1916

Je suis de repos.

Beau temps.

9 février 1916

Départ à 7h45 du matin pour la gare de Muizon pour Merfy.

De retour à 11h du matin, il neige fort.

10 février 1916

Départ à 7h45 pour la gare de Muizon pour Vantelay. Il fait très froid, il a gelé et il neige.

De retour à 6h du soir.

11 février 1916

Mauvais temps ??. Départ à 2h gare de Muizon pour Vaux-Varennes.

Retour à 7h30 du soir.

12 février 1916

Départ à 9h du matin gare de Muizon pour Vaux-Varennes.

Retour à 4h45 du soir. J’ai un 2e affecté. Héricourt.

13 février 1916

Beau temps ce matin.

Nous avons 6 hommes en plus à la section depuis 3 jours.

Départ à 12h gare de Muizon pour Grigny.

Retour à 4h30.

14 février 1916

Départ à 7h du matin pour Vantelay.

Voyage farine pour Vantelay. Retour à 6h.

15 février 1916

Départ à 7h du matin. Essence Jonchery. Retour à 11h30.

Ensuite départ à 2h Courlandon pour Pontavert.

Retour à 10h du soir. Fatigué.

16 février 1916

Départ à 11h du matin Grigny, ensuite Châlons.

Transport couvertures 33e RI pour Ville-en-Tardenois.

Retour à 7h du soir. Mauvais temps.

17 février 1916

Départ à 7h pour la gare de Muizon pour Vaux-Varennes.

Retour à 6h45 du soir.

Beau temps.

18 février 1916

Pluie et grand vent.

Départ à 1h du soir gare de Muizon pour Pontavert.

Retour à 9h30 du soir.

19 février 1916

Départ à 6h du matin pour Brancourt. Section État-major Quartier Général.

Déménagement destination ??.

On couche en route.

20 février 1916

Continuation du déménagement et Grigny.

De retour à Gueux à 11h30 du matin.

21 février 1916

Départ à 2h pour gare de Muizon pour Cormicy.

Retour à 11h30 du soir. Il fait beau.

22 février 1916

Départ à 6h du matin.

Chargement troupes.

Il est tombé de la neige la nuit. Nous chargeons à Chaumont-la-Ville et les conduisons à Haraucourt à 23 km de l’autre côté de Vitry-le-François.

De retour le lendemain à 12 du matin. Il fait très froid. Il gèle.

23 février 1916

Très fatigué. On se repose un peu et on fait son travail très péniblement.

24 février 1916

Départ à 5h45 du matin.

Chargement de troupes 33e et 8e RI et génie.

Chargement à Châlons pour Vitry.

De retour à 4h du matin. Très froid, il gèle fort.

25 février 1916

Très fatigués. On se prépare à changer de cantonnement. Nous partons à 3h30 du soir. Nous quittons Gueux.

Nous avons de la misère en cours de route. Ca patine dans la neige.

Enfin nous passons par Épernay et venons coucher à Châlons.

Nous y arrivons à 1h du matin. Il fait très froid.

26 février 1916

Départ de Châlons-sur-Marne à 8h du matin, passons par Vitry-le-François, et venons passer à Saint-Dizier et faire du cantonnement à Roche-sur-Marne.

Nous y arrivons à midi.

27 février 1916

Départ de Roche à 11h du matin. Changement de cantonnement.

Nous sommes à Bar-le-Duc à 5h du soir. Chargement d’obus nuits et jours sur Verdun.

28 février 1916

Jours et nuits, on voyage.

29 février 1916

Toujours même travail. Nuit et jour.

mars 1916

1er mars 1916

Départ à 8h du soir pour la gare de Bar-le-Duc pour Regret.

Transport d’obus, ensuite transport de troupes que nous menons à Pierrefitte(-sur-Aire).

De retour 2 mars à 4h du soir.

Jours et nuits cela devient dur. Il fait beau.

Départ de Bar à 5h du matin. Nous changeons de cantonnement.

Nous revenons à Roche-sur-Marne. Pays assez agréable. Nous y arrivons à 8h du matin.

3 mars 1916

Départ à 8h. Chargement de vivres à la gare de Saint-Dizier pour Dugny près de Verdun.

De retour le lendemain, très fatigué.

4 mars 1916

Je fais un peu de nettoyage, ensuite je me repose.

5 mars 1916

Je suis de repos.

Départ de la section à 8h45 gare de Saint-Dizier.

De retour à 4h et 5h du matin.

6 mars 1916

Je suis de repos, je fais la lessive. Il gèle et neige.

7 mars 1916

Départ de la section à 8h15 du matin gare de Saint-Dizier. Vivres et divers pour Verdun.

De retour le lendemain à 3, 4, et 5h du matin.

8 mars 1916

Il tombe de la neige, il gèle, il fait froid et il fait du soleil.

Départ de la section à 4h du soir.

9 mars 1916

Le groupe est parti hier à 4h du soir pour ?? jours.

Pour moi, je suis resté. Je crois que je pars ce soir, s’il est prêt.

10 mars 1916

Mauvais temps, nuages et froid. Notre travail n’est pas fini.

Départ à 11h30 de Roche.

11 mars 1916

Neige et gelée.

A Bar-le-Duc, Ville Haute, nous sommes arrivés hier à 5h30 du soir.

Aujourd’hui beau temps.

Départ à 1h de Bar-le-Duc. Chargement de grenades pour Regret (fort).

De retour le lendemain à 2h de l’après-midi. Je fais des emplettes, chaussures, caleçons, chaussettes, képi, vareuse et pantalon etc…

12 mars 1916

Je suis fatigué. On vient d’arriver.

13 mars 1916

Je ne fais rien.

Je vais me promener avec François dans la ville de Bar-le-Duc. Je vous Melle Emma Collignon, son père et amusement. Melle ROSE qui sont tous heureux.

14 mars 1916

Départ à 11h gare pour maison Rouge. Obus de 155. Temps superbe. Nous voyons une saucisse qui se sauve chez les boches.

15 mars 1916

La nuit il pleut, le jour il fait beau.

Toute la section est partie.

16 mars 1916

Départ à 1h du matin gare de Bar, obus de 155 pour Belleville.

De retour à minuit.

Beau temps et pluie.

17 mars 1916

Grand beau temps.

La section est partie à 2h du matin, retour à 8h du soir.

18 mars 1916

Grand beau temps.

Départ à 1h gare de Bar. Transport de fils de fer pour Danvillers.

De retour à 2h du matin.

19 mars 1916

Départ de la section à 5h du soir. Je vois Fery. Chargement gare Bar pour Dombasle s/ Argonne.

Retour le lendemain.

Beau temps.

20 mars 191

 

Départ à 1h15 gare de Bar. Chargement 8e aérienne pour Suippes. Retour à 2h du matin.

21 mars 1916

Beau temps. Je suis mal fichu.

Départ à 8h du matin, gare de Bar pour Suippes.

Retour à 6h du soir.

22 mars 1916

Beau temps. Je suis mal fichu.

Départ à 3h du matin et 8h gare de Bar pour Lemmes.

23 mars 1916

Départ à toutes heures de la journée et de la nuit.

Je vais voir Mr le Major pour purge.

24 mars 1916

Toujours du travail plus qu’à volonté.

Je me purge plus.

25 mars 1916

Ca va mieux.

Les copains marchent toujours.

26 mars 1916

Toujours du travail, nuit et jour.

Je suis encore malade.

27 mars 1916

Il pleut.

Je suis encore malade.

28 mars 1916

Départ à 6h45 du matin, gare de Bar-le-Duc pour Lemmes. Je marche.

Retour à 5h du soir.

29 mars 1916

Beau temps.

30 mars 1916

Je vais charger gare de Bar à 11h du soir pour Dombasle.

Retour à 2h du soir.

31 mars 1916

Travail à volonté.

avril 1916

1er avril 1916

Départ à 10h du soir Bar, Bellemont, retour le à 2h de l’après-midi.

Chaud.

2 avril 1916

Grande chaleur.

3 avril 1916

Toujours grand travail.

4 avril 1916

Beau temps.

5 avril 1916

Même travail que les jours précédents.

6 avril 1916

Il pleut un peu.

7 avril 1916

11h gare de Bar.

Retour à 2h le lendemain.

8 avril 1916

Départ à 12h, retour à 11 le lendemain.

9 avril 1916

Toujours travail et grande chaleur.

10 avril 1916

Départ pour Dombasle. Retour à 11h le lendemain.

11 avril 1916

Il pleut.

12 avril 1916

Mauvais temps.

13 avril 1916

Toujours en marche.

14 avril 1916

Idem.

15 avril 1916

Départ de Bar-le-Duc.

Changement de cantonnement. Nous venons coucher à Fagnières.

16 avril 1916

Départ de Fagnières à 10h30. Nous passons par Épernay et venons à Le Baizil. Il gèle.

17 avril 1916

Mauvais temps.

Nettoyage des camions et moteurs.

18 avril 1916

Nous sommes au repos.

Il pleut.

19 avril 1916

Mauvais temps, pluie, etc…

20 avril 1916

Même temps.

21 avril 1916

Même temps.

22 avril 1916

Idem.

23 avril 1916

Je vais en permission aujourd’hui.

24 avril 1916

25, 26, 27, 28, 29, 30 et 1er mai, je rentre de permission à 4h du soir. Orage depuis Épernay jusqu’à Le Baizil.

Enfin j’y suis.

mai 1916

2 mai 1916

Nettoyage.

3 mai 1916

Peinture des camions.

4 mai 1916

Même travaux. Beau temps.

5 mai 1916

Je crois que nous partons demain.

6 mai 1916

Départ de Le Baizil à 10h30.

Pluie.

Arrivé à notre nouveau cantonnement à 2h. Nous sommes à Grigny.

7 mai 1916

Départ à 11h30 du matin. Transport de sapins pour la gare de Jonchery.

Retour à 5h du soir.

8 mai 1916

Départ 3 camions destination Pontavert.

Retour à 9h30 du soir.

9 mai 1916

Pluie, marche.

10 mai 1916

Beau temps.

11 mai 1916

Départ de Thomas et Marion.

Chargement à Jonchery.

12 mai 1916

Départ à midi. Chargement de sapins, gare de Jonchery.

Retour à 6h.

13 mai 1916

Départ à 2h. Chargement de sapins pour Bois Blanc.

Retour minuit.

14 mai 1916

Pluie, marche.

15 mai 1916

Départ à 3h du matin, Romigny, sacs du 62e RI.

Retour à 3h du soir.

16 mai 1916

Grande chaleur.

17 mai 1916

Beau temps

18 mai 1916

Beau temps. Pontavert.

19 mai 1916

Grande chaleur.

20 mai 1916

Beau temps. Bois Blanc.

21 mai 1916

Départ à 11h de Jonchery.

22 mai 1916

Départ à 11h15 Reims.

23 mai 1916

Grande chaleur.

24 mai 1916

Orage

25 mai 1916

Départ à 8h30. Chargement de troupes Bouvancourt pour Buzancy pour 3 jours.

26 mai 1916

Même travail.

27 mai 1916

De retour au cantonnement à 8h30 du matin.

28 mai 1916

Beau temps.

29 mai 1916

Pluie toute la journée.

30 mai 1916

Beau.

31 mai 1916

Grand beau temps.

Juin 1916

1er juin 1916

2 voyages à Dormans et Pontavert.

Retour à 1h du matin.

2 juin 1916

Beau temps.

3 juin 1916

Temps couvert.

4 juin 1916

Départ 11h Bouvancourt et Jonchery.

Retour à 8h du soir.

5 juin 1916

Mauvais temps.

6 juin 1916

Départ à 7h30 de Brigny, retour à 5h. (*)

 

(*) : Brigny non trouvé, soit Grigny (Passy-G.), soit Vrigny (à côté de Gueux)

7 juin 1916

Départ à 11h45 et chargement à Jonchery-Reims.

Retour à 8h et 24h45.

8 juin 1916

Il fait très mauvais.

9 juin 1916

Mauvais temps.

10 juin 1916

Mauvais temps

Je suis vacciné.

11 juin 1916

Très mauvais.

12 juin 1916

Très mauvais temps.

13 juin 1916

Même temps.

14 juin 1916

Départ à 3h pour Cormicy, retour minuit.

15 juin 1916

Départ à 3h du matin pour la ferme ??. retour 9h.

16 juin 1916

Départ à 4h du matin. Transport de troupes.

17 juin 1916

Même travail. Beau, chaleur.

18 juin 1916

Beau temps.

19 juin 1916

Beau temps.

20 juin 1916

Piqure.

21 juin 1916

Beau temps.

22 juin 1916

Beau temps.

23 juin 1916

Ourches, Pontavert.

24 juin 1916

Beau temps.

25 juin 1916

Beau, orage.

26 juin 1916

Orage. Nuit, canonnade extraordinaire.

Pluie.

27 juin 1916

Orageux. Baroches. Revillons.

28 juin 1916

Départ de Manière et maillet pour Versailles.

29 juin 1916

Orage et beau temps.

 

Il manque le mois de juillet

Août 1916

3 août 1916

Idem.

4 août 1916

Reims 2h du matin.

5 août 1916

Très beau.

6 août 1916

Idem.

7 août 1916

Pigeons.

8 août 1916

Toujours grande chaleur

9 août 1916

Chargement de Grigny.

10 août 1916

Pluie.

11 août 1916

Temps brumeux.

12 août 1916

Grande chaleur.

13 août 1916

Beau. Soir orage.

14 août 1916

Le soir orage.

15 août 1916

Beau. Jonchery, Grigny.

16 août 1916

Je pars en permission.

Peut-être que je verrai ma F.

Oui.

17 août 1916

Je pars seulement ce soir.

18 août 1916

J’y suis.

19 août 1916

20, 21, 22 je vais à Vézelise, je vais à Vroncourt chez Mr VAL. Je vois toute la famille.

Je pars par le train de 8h45 du soir. J’arrive à Nancy à 9h du soir.

24 août 1916

C’est le soir que cela se tient.

25 août 1916

Je prends le train à 0h30 et j’arrive à Crugny à 2h.

26 août 1916

Mon camion est à l’atelier et je travaille.

Départ pour 3 jours pleins.

27 août 1916

Transport de troupes pour Soissons. Orage.

28 août 1916

Même travail.

Orage.

29 août 1916

Orage.

30 août 1916

Pluie toute la journée.

31 août 1916

Beau temps.

Septembre 1916

1er septembre 1916

Beau.

2 septembre 1916

Essai d’artillerie à Verzy.

3 septembre 1916

Beau temps.

4 septembre 1916

Orage. Mauvais temps.

Hier concours.

Je vais à Arcis-le-Ponsart voir Georges Winstrod, G. Coudry et Benneton et Gasmann.

5 septembre 1916

Orage.

Le Groupe est parti pour 3 jours.

Transport au 6e corps.

6 septembre 1916

Je vais à l’essence. Beau.

7 septembre 1916

Je travaille après mon camion.

Beau temps.

8 septembre 1916

Je vais à l’essence.

Beau.

9 septembre 1916

Grand beau temps.

10 septembre 1916

Temps couvert.

11 septembre 1916

Beau.

12 septembre 1916

Beau.

13 septembre 1916

Temps couvert.

14 septembre 1916

Beau temps.

15 septembre 1916

Beau.

16 septembre 1916

Beau temps.

17 septembre 1916

Beau.

18 septembre 1916

Pluie toute la journée.

Concert par la musique du 300e RI.

19 septembre 1916

Je suis au repos.

20 septembre 1916

Voilà 7 jours que je mange en musique.

Il fait très bon.

21 septembre 1916

Je suis prêt à marcher.

Beau.

22 septembre 1916

Je pars pour Épernay à 4h du matin.

J’arrive à 6h.

Beau.

23 septembre 1916

On se ??.

Beau et chaleur.

24 septembre 1916

Je vais faire une promenade.

25 septembre 1916

Je suis de retour à Crugny.

26 septembre 1916

Brouillet, Villers. Beau.

27 septembre 1916

Beau.

28 septembre 1916

Très chaud.

Le soir orage.

29 septembre 1916

Il pleut. Départ à 23h.

On voyage toute la nuit.

30 septembre 1916

De retour à 7h du matin

Beau.

Octobre 1916

1er octobre 1916

Beau temps.

Le soir, concert.

2 octobre 1916

Temps pluvieux. Je m’embête.

3 octobre 1916

Je bois un bon verre. Je vais à Épernay.

J’ai mal à la tête.

4 octobre 1916

Départ de Baclet, brigadier, à la 266e.

5 octobre 1916

Tous les jours, il en part un nouveau sur Versailles. Pluie.

6 octobre 1916

Il pleut.

7 octobre 1916

Je vais à Épernay avec un colombier.

8 octobre 1916

Il pleut. Je reçois mes papiers pour me marier.

9 octobre 1916

Temps couvert.

10 octobre 1916

Beau.

11 octobre 1916

Je vais à Épernay.

Beau

12 octobre 1916

Beau temps.

13 octobre 1916

Pigeons. 4 voyages. Beau.

14 octobre 1916

Beau.

La 300e se prépare à partir demain matin.

Ce soir.

Couvert.

15 octobre 1916

Grande pluie.

Tous les véhicules sont partis.

16 octobre 1916

Pluie.

17 octobre 1916

Beau.

Bazoches, Villers.

18 octobre 1916

Brouillet, Villers.

19 octobre 1916

Grande pluie.

Freins, Les Vantaux.

20 octobre 1916

Il gèle, le temps est beau.

21 octobre 1916

Beau, il gèle fort.

22 octobre 1916

Grande gelée, il fait beau.

23 octobre 1916

Grand beau temps.

24 octobre 1916

Pluie.

La gelée retombe.

25 octobre 1916

Pigeonnier.

Pluie.

26 octobre 1916

Il fait mauvais. Il pleut.

27 octobre 1916

Pluie.

28 octobre 1916

Beau temps et pluie.

29 octobre 1916

Pluie, mauvais temps.

30 octobre 1916

Beau. Je change mes chaînes.

Novembre 1916

1er novembre 1916

Beau temps.

2 novembre 1916

Beau.

3 novembre 1916

Beau temps.

On va aller à Amiens.

4 novembre 1916

Pluie.

On se prépare à partir.

5 novembre 1916

Départ de la 669 et de la 92e.

Le 207 et le 102 viennent avec nous.

6 novembre 1916

Beau.

7 novembre 1916

Départ de Crugny à 8h du matin.

Nous changeons de cantonnement. Nous allons près d’Amiens.

Nous passons par Pernes, Villers-Cotterêts. Ensuite nous couchons à Port-Saint-Maxence.

8 novembre 1916

Départ à 8h du matin.

Nous arrivons à 4h du soir à Dury.

9 novembre 1916

Beau temps.

Nous sommes à Dury.

10 novembre 1916

Beau.

Je pense partir demain. Hélène sera-t-elle à la gare ?

Non mais je trouve assez facilement.

11 novembre 1916

Je pars par le train de 8h à Amiens et arrive à Paris Nord à 2h du soir. Je prends le tramway jusqu’à Fourche de Pavillon.

12 novembre 1916

Beau temps.

Je vais me promener avec Blanche, Hélène et ??.

13 novembre 1916

Je passe au confessionnal.

14 novembre 1916

A 7h, communion et promenade.

15 novembre 1916

Ah ce coup là, je suis pendu et bien. (*)

Le grand jour est arrivé et passé à ce soir. Grand travaux, nettoyage par le vide.

 

(*) : Il va se marier.

16 novembre 1916

Il gèle. Il fait beau.

Je suis allé au Jardin des Plantes hier.

17 novembre 1916

Gelée, promenade.

18 novembre 1916

Il dégèle, promenade.

19 novembre 1916

Beau, promenade.

20 novembre 1916

Dernier jour de promenade. Je vais dire au revoir aux amis.

21 novembre 1916

Je prends le tramway à 8h et prends le train à 9h45 gare du Nord.

Quel fourbi.

J’arrive à Amiens à 11h30 du soir.

J’arrive à Dury, plus personne. La nuit dehors.

22 novembre 1916

Je vais à la mairie.

J’apprends que le groupe est à Bresles. Je vais prendre le train à Selles à 7h13.

Quel fourbi !

 

Description : Description : Description : feather

Je désire contacter le propriétaire du carnet

Voir des photos de soldats du 20e ETEM

Vers d’autres témoignages de guerre 14/18

Suivre sur Twitter la publication en instantané de photos de soldats 14/18

Retour accueil