Publication : octobre
2008
Mise à jour : décembre
2023
Prologue
Pierre son petit-fils nous
dit en 2006 :
« Je vous confirme l'envoi des photocopies du carnet de mon aïeul maternel Victor CADART artilleur au 41ème régiment d’artillerie de DOUAI, ainsi qu'une photo du régiment.
Certaines pages du carnet étant en mauvais état
Pierre ROETYNCK
votre mail ne fonctionne plus, veuillez me contacter. Merci
Introduction
Victor CADART est né en septembre 1882 à Quernes, Pas-de-Calais. À ses 20 ans, il déclare être houilleur et est appelé au 19ème bataillon de Chasseurs. En août 1914, à 32 ans, il est mobilisé au 41ème régiment d’artillerie de campagne de Douai à la 25ème section de munitions d’artillerie. Les hommes placés dans ces sections sont généralement des hommes plus âgés que ceux qui composent les batteries de tir qui sont plus exposées directement au feu ennemi.
Tous les récits d’artilleurs,
comme celui de Victor CADART, utilise des termes propres à l’artillerie, comme
" batterie ", " groupe ", " échelon ", "
pièce ", " avant-train " , pour comprendre ses termes,
allez voir sur mon site ici.
Contacts
avec des internautes depuis la mise en ligne :
Contact avec Serge DU… en
mars 2009 :
« Je vous avais adressé un mail il y a un peu de temps vous
demandant si il était possible d'obtenir une copie de la photo d'ensemble du
41ème RA de campagne ainsi qu'une copie de la fin du carnet de ce soldat avec
les noms y figurant. En effet, en fin du carnet de Victor Cadart, il y a le nom de COULON qui n'est
autre que mon arrière-grand-père. Merci des renseignements que vous pourrez
m'apporter. »
Contact avec Fabien F. en
octobre 2013
« Je viens de consulter la page du site chtimiste.com consacrée au
carnet de Victor CADART et je souhaite prendre contacte
avec son propriétaire.
En effet, mon arrière-grand-père était lui aussi au 41e régiment
d'artillerie et je travaille actuellement à la retranscription de ses carnets
et à la numérisation de ses photos. Le nom de mon arrière
grand-père fait parti de la liste de la
dernière page du carnet de Victor CADART. Il s'agit de Carlos Frère. »
Remerciements
Merci à Philippe S. pour les
corrections éventuelles et certaines recherches.
Nous avons ajouté du texte en bleu pour la compréhension de certains termes
et pour aller « plus loin » dans l’analyse du récit.
Pour une meilleure lecture, j’ai
volontairement ajouté des chapitres, sinon le reste est exactement conforme à
l’original.
Rendu au 41ème d’artillerie de Douai le lundi 3 août. Envoyé à Montigny-en-Ostrevent pour faire partie de la 25ème section de munitions. (*)
Resté à Montigny du 3 au 11, quitté Montigny le 11 à 11 heures soir pour embarquer à Douai le 12 août à 2 heures au matin.
Train parti 5 heures 40 matin. Arrivé à Hirson à 11 heures matin. Parti pour Vervins par la route à 4 h soir.
Halte à Origny-en-Thiérache 1 heure. Cantonné à Thenailles à 4 km de Vervins (ferme Coquibus).
(*) : Il existe des sections de
munitions d’artillerie (SMA) et des sections de munitions d’infanterie
(SMI).
Ces 2 types de sections existent au
sein du 41ème régiment d’artillerie. Les 23e, 24e et 25e SMA et les 21e et 22e SMI
du 41e RAC sont rattachées à la 51e division d’infanterie qui possède comme
artillerie 3 groupes dont un du 41e RAC.
L’ensemble des sections de munitions
étaient regroupées en deux échelons et rattachées au train de combat. Le
premier échelon au plus près des combattants, le second un peu plus loin. Dès
que le premier échelon avait ravitaillé les bataillons, le second échelon
prenait leur place, pendant que le premier échelon allait se ravitailler au
parc divisionnaire ou, le plus souvent, dans une gare située à l’arrière du
front.
Le JMO de la 25e SMA du 41ème régiment
d’artillerie ne semble pas exister. Par contre le JMO
de la 21ème SMI, qui lui existe, colle au parcours du récit de Victor
CADART, car ces 2 sections étaient très proche, voire accolées.
Même cantonnement.
Idem.
Départ de la ferme Coquibus à 8 h 30 soir pour Harcigny, 4 km de Thenailles.
Arrivé à 7 heures du soir. Bivouac
Départ de Harcigny, 3 heures 30 matin, pour Aubenton à 20 km de Harcigny.
Passé par Plomion, la Sablonnière, la Longue Rue, Besmont, Beaumé. Arrivé à Aubenton à 10 h matin.
Départ d’Aubenton à 5h du matin pour Auvilliers-les-Forges. Passé par la Hayette, Fligny.
Aperçu un avion français. Auge (Ardennes), arrivé à Auvilliers-les-Forges à 10 h matin : étape de 20 km.
Départ d’Auvillers- les- Forges à 5 h pour Nismes (Belgique). Passé par Eteignières, Rocroi.
Passé la frontière belge à 9 h30 au gué de Hossus.
Passé à Couvin accueil enthousiasme, acclamations partout, distribution de tabac, allumettes, boissons, tartines.
Puis Pétigny, arrivé à Nismes.
Cantonnement dans le château : étape de 35km
Départ de Nismes à 8 h pour Sart-en-Fagne.
À 8 h aperçu un avion français.
Passé par Dourbes, Matagne-la-Grande, Villers-en-Fagne.
À 10 h passage d’un avion allemand et un français, arriva à 11h à Sart-en-Fart.
À 4 h passage de 3 avions français dont 1 passé au-dessus du parc (*), et 2 faisant demi-tour, atterrissent environ 2 km du parc à 4 h30.
Passage d’un avion français à 5 h10 de 2 avions français.
Étape de 30km. Le canon tonne toute la journée.
(*) : Parc d’artillerie
Départ de Sart-en-Fagne à 6 h pour Rosée passé à Merlemont, Villers-le-Cambon. Halte dans un bois.
Aperçu un avion allemand qui a tournoyé au-dessus de notre convoi pendant quelques minutes à 8 h10.
Arrivé à Rosée.
À 10 h un avion allemand apparaît et décrit un cercle au-dessus de nous, il est salué par une salve de feu de l’infanterie et de nous, notre 1er coup de feu de notre section.
À 11 h, part ravitailler. Équipe mobile reste à Rosée.
À midi, 1 avion français passe au-dessus de nous, au même instant on nous signale des Uhlans derrière nous tout le monde prépare ses armes, renseignements pris, il y a une erreur, il n’y a pas de Uhlans. Fausse alerte.
La bataille doit durer sur la ligne de feu le canon ne cesse pas de tonner, des obus viennent tomber près de nous de très nombreuses troupes passent et reviennent, de nombreux habitants émigrent.
À 1 h30, un avion français passe. La canonnade est toujours très vive.
À 2 h passe un avion français. Reste sur la route de Rosée jusque 4 h. Vu le beau-fils de Louis deux, sergent-fourrier.
À 4 h avance de 800 mètres. Bivouac dans une prairie. Des obus éclatent encore à 3 ou 400 mètres de nous.
Dans la soirée, l’on aperçoit l’incendie de plusieurs villages
En résumé journée très mouvementée, nous n’avons pas de blessé : étape de 20 km.
(*) : Louis Henri DEUX, 50 ans, est en effet
sergent est affecté aux chemins de fer. Voir
sa fiche.
Il n’a qu’une seule fille :
Lucienne Julia Marie DEUX (1894-1945) qui est mariée (en 1913) avec Vulgan Louis BOUTRY. Dans son carnet de guerre Vulgan BOUTRY dit que son unité se trouve ce jour à Romerée à quelques km de Victor CADART. Il est donc fort
possible qu’ils se sont rencontrés. Voir
sa fiche.
Ce qui est extraordinaire, c’est que
le carnet de Vulgan BOUTRY est aussi publié sur mon
site ! Ici.
A 5h30 toujours au bivouac. Aperçu un avion allemand.
À 6 h, départ. On recule. On va à Roly, étape de 25 km environ.
À 8 h aperçu un avion allemand.
Arrivé à 11 h, nous voyons énormément de blessés. Tous les habitants des villages que nous traversons fuient.
À 7 h ordre de partir. Départ à 8h30. Passons toute la nuit sur la route.
A 8 h du matin nous sommes à Cul-des-Sarts. Vu un avion allemand.
À 8h45, repassé la frontière.
Sommes en France à 9h30. Vu un avion allemand à 10h30.
Arrivé à Eteignières. Passage incalculable de soldats belges et français, toutes ses troupes vont se réformer en arrière. Le général coupable de cette petite débâcle, est relevé de ses fonctions.
Départ à 7h du soir pour Neuville-au-Tourneur, où l’on arrive à 10 h30 soir. 6 km.
Départ à 7 h de Neuville-au-Tourneur pour Iviers (Aisne) où l’on arrive à 5h soir après un arrêt de 2 h en plein champ (soupe et café).
Étape de 20 km.
Départ 5 h30, pour Montcornet cantonnement à la sucrerie.
Étape de 2O km.
Victor CADART du 41ème régiment d’artillerie de campagne
Départ 3 h30 du matin pour Bucy-les-Pierrepont arrivé à 10h30.
À 2 h un avion français à 2h30 un avion français.
Départ de Bucy-les-Pierrepont à 8 h pour la direction de Marle.
À 5km de Marle demi-tour, l’artillerie est en batterie non loin de nous, on bivouaque à La Neuville-Bosmont. Canonnade très vive.
Toujours à Neuville Bosmont.
Canonnade toujours très violente vers le Nord : par Maubeuge, Hirson, Valenciennes, Douai, Lille.
À 9 h départ par Bosmont. Bivouac dans une prairie au-dessus de Prices.
Étape de 40 km.
Le canon tonne toujours, les Allemands se retirent. On quitte Prices une heure pour regagner Bosmont. Halte de 2 h.
Départ à 3 h3O pour Autrecourt.
Campement dans une prairie jusque 11h soir, départ par Pierrepont et Grandlud passé la nuit.
Départ à midi par Fay, Gizy, Liesse, Marchais. Arrêt d’1 h et départ pour la Maison Bleue, Saint-Erme et Corbeny. Arrivé à 10 h.
Départ à 6 h 30 pour Berry-au-Bac, Thil. Campé 3h.
Départ à 14h 30. St-Thierry. Aperçu les premiers champs de vignes de la Champagne. Merfy, Chenay, Châlon-sur-Vesle Muizon.
À 8 km de Reims, campement sur un champ jusqu’au 2 septembre
Départ 3 h30, on s’aperçoit que l’on est près de Reims, l’un des premiers champs d’aviation car hier toute la journée on a vu des avions français survolés au-dessus de nous.
Gueux, Prémicy, Aubilly, Bligny, Chaumuzy, Marfaux. Grande halte de 3 heures.
Parti à 14km, Nanteuil.
À 16 h nous arrivons en vue de Hautvillers où nous devons loger et d’Epernay. C’est d’un coup d’œil pittoresque avec les coteaux couverts de vignes, la Marne qui sillonne dans la vallée.
Départ d’Hautvillers à 4 h30 traversée Dizy, Epernay, Pierry, Moussy, Vaudancourt, route d’Épernay, La Chauderie et campé dans une prairie.
Départ à 2h Etoges, Ferebriange, Congy, Joches, Broussy-le-Petit. Bivouaqué dans un champ.
Départ à 1 h30 par Allemant, Broyes, Sézanne. Sur une des places un régiment de Zouaves est assemblé près à partir.
Passé près d’un champ d’aviation, où une dizaine d’avions viennent d’atterrir sur cinq minutes de temps Saudoy, Barbonne.
Fontaine, Marcilly-sur-Seine, Romilly-sur-Seine (Aube), Pars.
Grande halte de 8 heures.
A minuit et demi, Romilly-sur-Seine, Marcilly, Saron (Marne). Cantonne 4h….partit à 8 heures pour St Quentin-les-Vergers on l’on attend les ordres jusqu’à 4 heures Barbonne, Saudoy.
Arrêt de 2 heures près du cimetière, et départ à 8h45 pour bivouaquer à 2 km plus loin près du champ d’aviation de Sézanne.
Départ à 9h15 par Sézanne l’on fait un arrêt de 2 h l’on voit arriver les blessés en grand nombre parmi lesquels une dizaine d’Allemands.
On continue jusqu’à la ferme de la Lune, jour fixé où l’on doit prendre l’offensive, qui se trouve au nord-ouest de Sézanne.
Là, nous sommes sur un champ qui borde la route de Montmirail où a lieu une attaque des Français très sérieuse l’on voit des voitures de blessés qui se dirigent sur la gare de Sézanne. Puis une centaine de prisonniers Allemands escortés par des gendarmes à cheval.
Une heure plus tard, c’est encore cinq prisonniers qui sont escortés par un maréchal-des-logis de chasseurs à cheval et deux civils armés de bâtons qui les ont fait prisonniers eux-mêmes.
Le canon n’a cessé de gronder toute la journée et une partie de la nuit. Journée très mouvementée. L’avantage reste aux troupes françaises. L’on entend le bruit des canons qui s’éloigne.
L’ennemi recule en laissant grand des leurs.
Nous restons au parc jusqu’à midi.
Vers … ? nous sommes surpris de voir un avion étranger atterrir près de notre camp, aussitôt nous voilà aux émois, ce sont deux de nos amis, les Anglais. Au même instant, passent six prisonniers Allemands escortés de fantassins baïonnette au canon.
Départ à 12 h par Verdey-Lachy ou l’on fait une halte de 2 heures et l’on repart pour passer la nuit entre Lachy et Charleville.
Soizy-au-Bois, 2 femmes tuées et des maisons incendiées et de même que Baye et plusieurs villages sur leurs passages complètement pillés
Bombardement complet d’une grande forêt pour déloger les Allemands qui s’y sont réfugiés. On voit quelques batteries installées à 800 mètres de nous.
Départ à 12 h pour Les Essart-les-Sézanne
Départ à 9 h15 par Lachy, Chapton on fait une grande halte sur un champ de bataille.
Passé la nuit dans un champ entouré de cadavres allemands et de chevaux. On ne voit que : sacs – cartouchières – obus – fusils cassés et quelques chevaux que l’on n’a pas encore enfouis.
Départ à 3 heures par Soizy-aux-Bois, Baye, Villevenard, Courjeonnet. Depuis Chapton, jusque Bergères, l’on ne voit que cadavres bordant la route.
Départ à 10 heures pour Joches, Coizard, Vert, la Gravelle, Bergère-les-Vertus.
Arrivés à 14 heures ; nous sommes campés près d’un lieu où 46 chevaux et 12 Allemands, ont été tués par une bombe lancée d’un avion français, les hommes seuls sont enterrés.
Départ à midi par Vertus, le Mesnil-sur-Oger, Oger, Avize.
Arrivé à 11 h ½ et départ à 15 h ½ par Cramant, Cuis, Pierry, Epernay où nous sommes logés dans la caserne du 9ème dragon (quartier Margueritte).
Cette caserne a été occupé par les Allemands, tous les bureaux, magasins, salle d’honneur ont été saccagés. Ces objets statuettes qui pouvaient y rester, étaient réduits en miettes. C’est la première fois que l’on va coucher dans un lit.
La tactique de l’armée française était d’attendre l’armée allemande dans les marais de Saint-Gond afin de la mitrailler de la cerner.
Départ à 9 h ¾ traversé deux ponts de la Marne à Epernay qui ont été en parti détruits par les Allemands Dizy, Champillon, Mont-Chenot, Villers, Allerand, Rilly-la-Montagne ; cantonnement.
Départ de Rilly-la-Montagne à 10h ¼ et venu directement à Montbré distant de 3 km.
Cantonner dans un champ où l’on découvre la ville de Reims étant près d’un champ d’aviation de Bétheny l’on voit beaucoup d’avions et nous apercevons très bien la grande bataille engagée contre l’ennemi qui se trouve blottis dans les forts de Reims dont nous avons grand peine à les déloger.
La bataille continue toujours le canon ne cesse de tonner dans la journée du 16 sept.
Même cantonnement, le canon tonne toujours au siège de Reims, nos troupes n’arrivent pas à déloger l’ennemi des forts
Même cantonnement et même siège.
Il nous arrive des renforts les grosses pièces de 120 et de 155 qui font beaucoup d’effet sur l’ennemi car il commence à reculer après un siège de 4 jours sans que le canon ait cessé de tonner jour et nuit.
Nous quittons notre cantonnement.
Départ de Mombré à ….pour Bouilly, Champfleury, Villers-aux-Nœuds, Ville-Dommange, Jouy, Pargny-les-Reims, Bouilly.
14 h20, le siège continue avec acharnement, le canon tonne toujours.
L’ennemi tient un fort qui nous est très difficile à les déloger nous n’avons aucune nouvelle de la situation.
Pays brûlé sauf 3 maisons, 2 Allemands tués, curé prisonnier.
Même cantonnement, le siège continue les Allemands ont présentés plusieurs fois le drapeau blanc, signe qu’ils se rendent, mais le général français salut par une slave de coups de canon. Il y a quelques semaines au cours d’une bataille, les Allemands avaient arborés le drapeau blanc, les français s’avancèrent pour pourparlers, ils furent fusillés avec des mitrailleuses.
La fusillade continua toute la nuit.
Même cantonnement, le siège continue sur Reims.
Les Anglais sont arrivés avec de grosses pièces de marine « 25 », qui ont la portée plus longue que les nôtres à celle-là, qui espère les déloger.
Les Allemands continuent à bombarder Reims qui est en partie détruit y compris la cathédrale
Même cantonnement les Allemands commencent à abandonner leurs positions
Même cantonnement les Allemands reculent sur toute la ligne.
Ils ont abandonnés les forts ou les troupes françaises les ont remplacés notre état-major s’est établi dans Reims nous attendons à toute heure de partir en avant.
Même cantonnement, le canon tonne par intervalle.
Même cantonnement, les Allemands lancent encore quelques obus sur un quartier de Reims.
Même cantonnement, le canon tonne toujours, les Allemands n’ont plus d’autre nourriture que des pommes et de l’eau, ils sont exténués, ils sont, maintenant entre deux feux.
Même cantonnement, le canon tonne toute la nuit.
Les Anglais qui se trouvent derrière eux les pourchassent sur nous de sorte qu’ils se trouvent encerclés de toute part leurs intentions étaient de partir par la Belgique mais nos troupes veulent les faire partir sur l’Est où ça sera leur extermination.
Même cantonnement, même situation.
Même cantonnement, même situation.
Même cantonnement, l’ennemi dans la nuit du 29 au 30 essaya de franchir les lignes françaises, mais furent décimés en partie et le reste repoussé, ce fut une canonnade toute la nuit.
Même cantonnement, le canon tonne un peu.
Même cantonnement, même situation, nommé 1ère classe.
Même cantonnement, même situation.
Même cantonnement, nous avons été à 5 hommes à Pargny rechercher une fourragère démolie et un caisson à munitions qui avait été mitraillé. À cet endroit, le génie a fait de belles tranchées pour cacher l’infanterie et un tunnel conduisant dans un bois pour que l’ennemi ne voit pas arriver l’infanterie.
La route est aussi barrée par des fils barbelés c’est presque infranchissable et les mesures de circulation civil est très sévère
Même cantonnement, depuis le matin le canon tonne au-dessus de Reims, à 20 km de là.
Même cantonnement, même situation.
Idem.
Idem.
Idem.
Quitté Bouilly à 9 h matin pour Saint-Euphraise distant de 2 km arrivé à 10 h.
Cantonné dans un champ le long de la voie du petit train gare de Clairizet, couché dans une vieille maison abandonnée sans porte ni fenêtre sur du vieux foin où nous grelottons tout la nuit.
Accident train 8 tués 30 blessés. Vu passer le 104 et le 102, régiment de la Loire, hommes âgés de 40 à 42 ans qui n’ont pas encore reçu le baptême du feu.
Départ de St Euphraise à 8h ¼.
Arrivé à Bouilly à 9 h. cantonné dans le château (*) que nous avons quitté la veille.
(*) : Il s’agit du château de Commétreuil, tout à côté de Bouilly. (JMO
21e SMI)
Même cantonnement, le canon tonne toute la nuit la bataille semble être repris au-dessus de Reims.
Même cantonnement le canon tonne toujours sans interruption mais s’éloigne un peu.
Nous sommes logés maintenant dans les écuries des officiers, il fait bon. Nous n’avons plus aussi froid. Nous sommes restés seuls au château, tous les sections de munitions sont partis, on est heureux.
Même cantonnement, toujours au château.
Même cantonnement, toujours au château.
Même cantonnement. Parti en convoi à 6 h matin avec un cheval et une petite voiture civil à quatre roues, et mon sous-officier pour chercher un cric.
Passé par Bligny, Chambrecy, Ville-en-Tardessois, Romigny, Olizy, Passy, Grigny, Pareil, Verneuil, Dormans, Troissy, Mareuil-le-Port et Port à Binson à cet endroit, un officier nous dit :
« Que ce cric était
à Courville »
Notre cheval avait déjà fait 70 km, nous sommes retournés à Bouilly et une autre équipe alla le chercher le lendemain.
Même cantonnement.
Même cantonnement.
Départ de Bouilly à 10 h 45 matin pour Sacy, Eceil, Villers-aux-Nœuds, Montchenot, Rilly-la-Montagne, Chigny-les-Roses, Ludes.
Arrivé à 4 h soir. Cantonné dans une briqueterie, nos chevaux sont dans les hangars à briques et nous nous couchons dans un château abandonné.
Même cantonnement.
Même cantonnement.
Idem.
Idem.
Un aéroplane allemand passe et jette des bombes sur les parcs sans atteindre personne, les troupes françaises tirent dessus, je ne sais pas s’il a été atteint.
Même cantonnement.
parti de Ludes à 11 h 30 matin pour chercher des obus passé par Verzenay gare de Verzy, après chargement nous sommes partis ravitailler à Cormontreuil ; passé par Verzenay, Rilly-la-Montagne, Allerand, Champfleury, Trois Puits et Cormontreuil ; arrivé là, nous avons les grosses pièces dans un bois ces obus pesant 45 kilos ; après déchargement, nous retournons, rentré à 4 h ½ du matin, nuit blanche nous n’avions pas le droit d’ouvrir de lanterne n’y le droit de fumer près des lignes mais malgré les coups de canon l’on ne pense pas au danger.
Même cantonnement.
Ce jour, je pars à midi avec une voiture pour Rilly-la-Montagne avec mon chef pour chercher du bois pour faire des timons de canons. Passé par Ludes, Chigny-les-Roses. Retour à 4 heures.
Même cantonnement.
Même cantonnement.
Parti à 7 heures du matin pour Reims passé par Cormontreuil nous avons pu voir les affreux dégâts causés par le bombardement, la cathédrale est pitoyable. 1 heure après notre passage dans la rue Carnot, un obus est tombé et tua 2 personnes (quartier Céres).
De retour. Arrivé à Cormontreuil.
Sur la hauteur de Montbré nous avons assistés à un combat en spectateur pendant 1 heure le canon, les mitrailleuses, les fusils n’ont cessé de tirer, nous étions à 7 km des grosses pièces.
Rentré au cantonnement à 7 h soir
Même cantonnement.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Idem.
Départ de Ludes à 12 heures pour Nogent-les-Sermier. Passé par Chigny, Rilly-la-Montagne, Montchenot, Sermiers et Nogent-le-Sermiers. Arrivé à 4 heures, cantonné dans une prairie. Nous sommes logés dans la grange, les chevaux sont bien.
J’ai trouvé une maison où la femme a donné une place ou nous avons pris de la paille, et nous couchons à deux, car dans les granges il fait très froid.
Même cantonnement, idem.
Même cantonnement.
Le canon tonne depuis où l’on nous a annoncé que l’offensive est reprise pour de bon. Il faut les déloger, espérons que ce sera la fuite jusque la frontière.
À midi la canonnade fait rage.
Même cantonnement.
Idem.
Idem.
Même cantonnement, partit de Nogent à Cormontreuil, passé par Villers-aux-Nœuds, Champigny, Les 3 Puits et Cormontreuil pour ramasser les débris d’un caisson de munitions qui avait été mitraillé.
Au retour même itinéraire, 1 cheval et 2 hommes tués.
Même cantonnement.
Parti de Nogent à 6 heures matin pour Cormontreuil. Passé par le même itinéraire que la veille pour chercher 2 autres caissons mitraillés. Arrivé là, 2 gendarmes viennent nous avertir que nous ne pouvons pas travailler là, car l’endroit étant trop bien repéré, nous allons nous faire tirer. Nous sommes obligés de transporter les caissons contre un mur et les chevaux dans une grange et nous faisons la cuisine dans une maison à cet endroit, il y avait 18 chevaux tués et 7 hommes. L’endroit n’est vraiment pas sûr car à chaque instant, les obus arrivent sur la route 10 m plus loin.
Retour 6 heures soir.
Même cantonnement
Idem
Partis de Nogent à 6 h matin par Pargny pour Bouilly pour chercher un avant-train de fourragère, brisé.
Reparti par Courmas, Sacy, Ecueil, Ville-Domange, Chamery et Nogent.
5 heures soir.
Même cantonnement.
Parti de Nogent à 6 heures matin pour Reims pour chercher du bois pour faire des timons. Passé par Villers-aux-Nœuds.
Arrivé à Reims, les obus pleuvent toujours sur la ville. Les habitants sont affairés étant dans le centre on aperçoit que des débris de maisons.
Retour à 6 h ½ soir.
Parti de Nogent pour Cormontreuil par Villers-aux-Nœuds, Champfleury, les 3 Puits, Cormontreuil accompagné d’un brigadier pour chercher des renseignements à l’état-major de la division.
Il ne fait pas gai, les obus pleuvent toujours mais on s’y habitue, l’on passe à travers les gouttes, comme quand il pleut.
Même cantonnement.
Nous sommes vaccinés une première fois contre la fièvre typhoïde.
Vaccinés la seconde fois pour le même motif.
Parti à 11 h matin pour Rilly-la-Montagne pour chercher des obus de canon de 90.
Rentré à 6 heures soir.
Parti à 10 heures matin pour Reims par Villers-aux-Nœuds. Chargé 2 chariots de bois sous la pluie des obus.
Reparti par Cormontreuil où nous devons attendre 2 heures que la nuit soit venu parce que l’endroit où nous devons aller aux Trois Puits et repéré par les Boches qui tirent dessus la journée et la nuit.
Reparti aux Trois Puits en plein milieu des champs où l’on ne voit pas où l’on marche et un temps épouvantable et avec cela, les pruneaux arrivent toujours, comme à Reims.
Nous arrivons à une pièce de 75 installée dans un trou pour abattre les avions Boches et ce bois devait servir à abriter cette pièce et les hommes.
Reparti pour Champfleury, Villers-aux-Nœuds, et Nogent à 10 h soir, bien mouillé.
Le canon tonne avec rage jour et nuit de même que les 12-13-14-15-16-17-18-19-20-21-22-23-24-25-26
Ces trois jours nous sommes en alerte pour l’anniversaire de Guillaume, mais rien.
Je pars à St Léonard par Villers-les-Nœuds, la maison Blanche et Reims, quartier St-Anne, Cormontreuil, Taissy, et St Léonard où nous conduisont des longs fagots aux tranchées pour garantir les fantassins.
Malgré le sifflement des balles et obus, on ne fait plus attention. Les tranchées boches sont distantes de moins de 60 à 80 m, il faut bien se cacher derrière les maisons ou taillis.
Corvée de bois à Ville-en-Selve par Le Craon, Germaine et le bois.
Repos.
Au bois à Ville en Selve.
Roule matériel.
Canon Tessy.
…….enfin, jusqu’au 18 avril nous restons dans ce cantonnement Blawet : ravitaillement en munitions et vivres et réparations
Départ à 11 h le soir pour Nanteuil.
Arrivé à 1h matin cantonné dans une grande ferme jusqu’au 22.
Départ pour Avenay à 8 h matin arrivé à 1h l’après-midi cantonné dans une belle maison l’équipe seule, nous sommes très bien.
??? jusqu’à Avenay.
Parti le 26 à 9h soir pour Cumières à 1 h matin, campé dans un champ.
Parti de Cumières le 29 à 2 h ½ du matin.
Embarqué à Epernay train parti à 10 heures. Arrivé en gare de Doullens à 2 heures matin.
Aller cantonner à 2 km à Gézaincourt (Somme) dans du bois jusqu’au 2 juin. Quitté Gésincourt.
A 1 h l’après-midi et arrivé à Orville (Pas-de-Calais) à 9 heures cantonna dans une ferme.
La bataille est engagée terrible.
Je vais à Coigneux en batterie pour remplacer une culasse de canon, le canon tonne jour et nuit 1200 prisonniers.
Le canon tonne toujours et nous avançons.
Quitta Orville pour Beauquesne.
Parti à Hébuterne visiter les pièces où nous sommes canardés le 12. Même travail, revenu à Beauquesne.
Quitté Beauquesne à midi pour Raincheval distant de 4 km.
Ou nous quittons…à 7 heures matin pour Vauchelles-les-Authies ; cantonné dans une ferme on nous sommes très bien
Quitté Vauchelles à 7 heures matin par Marieux, Sarton, Orville Amplier Authieule, Doullens, Milly et Grouches.
Arrivé à 11 heures 30 où nous sommes cantonnés dans une ferme.
Au même endroit.
Nous quittons Grouches à 8 heures matin pour Orville, par Milly, Doullens, Authieule, Amplier et Orville où nous sommes logés dans la ferme du moulin ????. Sommes très bien.
Quitté Orville à 7 heures matin par Caumesnil, Halloy et Lucheux arrivé ???11 ?????; logé dans une ferme et je couche chez mon cousin Julien.
Départ de Lucheux à 7 heures matin pour Naours.
Arrivé à 4 h ½ après-midi de là je pars en permission le soir et je reviens rejoindre mon corps à Marcelcave où nous sommes dans la ferme d’un château habité. Nous sommes obligés de faire une vraie chasse aux rats qui nous dévorent tout et sont accompagnés de puces.
Je vais à Herleville aux batteries pour réparer un canon.
Je vais à Villers-Bretonneux pour ravitaillement et ensuite tous les jours corvée de munitions.
Quitté Marcelcave pour Ignaucourt où nous nous reposons jusqu’au 27, fait place à l’artillerie anglaise logée dans une vieille ferme.
Quitté Ignaucourt à 6h ½ du matin par Mézière, Hamel-Pierrepont, Bouillancourt et Gratibus.
Arrivé à 10h 45 matin logé dans une ferme.
Quitté Gratibus à 10 h soir par Bouillancourt, Pierrepont, et Hargicourt, où nous embarquons. départ du train à 9 h matin.
Passé en gare de Pantin à 8 h 15 matin.
Débarqués à Vitry-la-Ville 5 h soir en Champagne. Nous allons cantonner dans un marais à Sarry où nous sommes gelés toute la nuit.
Départ à 5 heures matin par Lépine et Bussy-le-Château où nous allons cantonner 8 km au-dessus dans les bois de sapin où nous confectionnons des abris en planches ou il y en a beaucoup.
Je vois l’appartement fait en planches du héros général Marchand qui fut blessé un peu plus loin. (*)
Nous sommes aux anciennes lignes françaises d’hiver, mais quel fouillis de toutes sortes, un vrai pillage de quoi habiller un village.
Les boches reculent toujours, nous quittons de la ??? à 6h matin pour Suippes où nous cantonnons 2 km au-dessus en plaine en plein désert. Nous bivouaquons sous nos tentes.
Ces plaines sont garnies de troupes ainsi que tout le bois. Suippes est en partie démoli et bombardé. Toujours les marmites passent au-dessus de nous en sifflant.
Lugubre, il y en a qui éclate sur la route de Perthes peu à notre gauche, peu de blesses, bref personne n’y pense, l’offensive marche.
Les boches reculent et prennent quelques choses.
Mais à partir du 10, la lutte devient dure pour nous. Leurs retranchements sont terribles : des bois, barbelés de fils de fer jusque 2 mètres de hauteur, à ce temps-là nos pertes sont sensibles.
(*) : C’est exact : le général Marchand a été blessé le 25/09/1915
d’une balle au ventre (10e DIC qu’il commandait).
Nous sommes relevés par l’infanterie qui est trop éprouvé surtout le 273 et 310 partis de Suippes le 15 pour loger à St Etienne-au-Temple. Bivouac dans un champ, pays à moitié démoli.
Quitté St Etienne à 6 heures matin par Lépine, Courtisols, Somme-Vesle, Herpont arrivé à 2 heures l’après-midi, bivouaqué dans un champ.
Quitté Herpine à 6 h 30 matin pour Épine, Dommartin-sur-Yèvres, Epense, Rémicourt, Givry-en-Argonne, Charmontois-le-Roi, Charmontois-l’Abbé.
Arrivé à 12 heures. Cantonné dans un champ.
Départ à 6 h matin par Senart, Triaucourt, Pretz, Vaux-Marie, 2 villages complètement détruit, beaucoup de tombes.
Arrivé à Chaumont-sur-Aire, où nous sommes cantonnés dans une ferme ou nous couchons enfin à l’abri.
Quitté Chaumont à 5 h du matin pour Suze-la-Petite : petit village d’une centaine d’habitants, il ne reste que la moitié des maisons intactes. Nous sommes logés dans une prairie en dessous d’un hangar en planches ensuite nous logeons à l’abri, hors du mauvais temps.
Nous quittons Érize-la-Petite, le 20 novembre.
A 13 heures par Erize-la-Grande, Rosnes et Seigneulles ou nous sommes arrivés à 16 heures, logés dans une ferme.
Quitté Seigneulles à 9h matin par Naives-devant-Bar, Bar-le-Duc, Longeville-en-Barrois Silmont, et Guerpont.
Arrivé à 5 h, logé dans une ferme.
Quitté Guerpont à 13 heures par Trouville et Salmagne. Arrivé à 16 heures. Cantonné dans les granges. Il fait un temps déplorable
Nous ne sommes pas trop mal. Les gens en partie émigrés près de St Michel sont très convenables avec nous, nous remplaçons les troupes du midi qu’ils étaient mal vus des habitants.
Quelques noms figurent sur la dernière page du carnet :
Moulard Menu
Di……. ……..
Vancékés Dujardin
Paris Bousoimart
Chaudron Coulon (*)
Lalis Salve
Burette Lourgnier
Natissart Gramelle
Lequien Salomé
Muiler Coudron
Lavihlon Trompette
Moniques Charlet
Busigne Cuvelier
Mooufleum Chevéille
Huchier Menetzes
CADART FRERE
(Carlos) (**)
(*) : Un internaute, Serge DUMANOIR, a découvert, en 2013, le nom de son arrière-grand-père,
COULON, sur ce carnet.
(**) : Un internaute, Fabien Frère, a
découvert, en 2013, le nom de son arrière-grand-père, Carlos FRERE, sur ce
carnet. Fabien détient aussi son carnet de guerre.
Fabien l’avez-vous publié sur le
net ?
La suite
Victor CADART a intégré ensuite le 215ème régiment d’artillerie le 1er avril 1917 (avant de travailler à l’usine de Ligny du 3 juillet 1917 au 15 mars 1918, comme mineur) donc avant sa blessure survenue le 21 avril 1918 à la butte de l’Edmond (bois des Buttes à la-Ville-aux-Bois-lès-Pontavert) par grenade.
Le 9 juin 1918 (après sa blessure), il est passé au 36ème régiment d’artillerie.
Je désire contacter le propriétaire du carnet de Victor
CADART
Voir
des photos du 41ème régiment d’artillerie de campagne
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