Mise à jour : juin. 2011
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Les
mutineries de 1917 sont une série de mutineries qui ont eu lieu pendant la
première guerre mondiale, en 1917.
Parmi
elles, le 133e régiment d’infanterie est connu pour les mutineries qui l’ont
affecté.
Ont-elles
touché les autres unités de la 41e
division ? Ont-elles été retranscrites sur les JMO (Journal de Marches et
Opérations) ? Comment sont-elles décrites ?
J’ai
donc « fouillé » dans tous les JMO de ces unités ; Voici ce que
j’y ai déniché :
La
41e division d’infanterie était au repos secteur de Fère-en-Tardenois (ouest de
Reims). Le 1 juin, elle reçoit l’ordre de se rapprocher de la ligne de front,
secteur Guyancourt-Bouvancourt-Pévy, pour le lendemain.
Mais
les événements vont en décider autrement…
En
mai 1917, la 41e division d’infanterie comprenait les 82e
brigade (23e et 133e régiment d’infanterie) et 152e brigade d’infanterie
(229e et 363e régiment d’infanterie), 2 escadrons du 3e chasseurs à cheval, la
compagnie 7/2 et 7/52 du 7e bataillon, 13/24 du 4e régiment de génie et 3
groupes d’artillerie 4e régiment d’artillerie.
Elle
fait parti du 7e corps d’armée.
Courant
juin 1917, le 42e RI remplace le 133e RI (parti à la 23e division d’infanterie)
puis un escadron du 11e chasseurs à cheval remplace
les 2 escadrons du 3e chasseurs à cheval.
Depuis
le 17 septembre 1916, elle est commandée par le général MIGNOT remplacé par le
général GUIGNABAUDET le 17 juin 1917, après les mutineries.
SOMMAIRE :
Extrait du JMO du 7e corps d’armée :
Extrait du JMO de la 41e division d’infanterie :
Extrait du JMO du service santé de la 41e division
d’infanterie :
Extrait du JMO de la prévôté de la 41e division
d’infanterie :
Extrait du JMO du 42e régiment d’infanterie :
Extrait du JMO du 3e bataillon du 42e régiment d’infanterie :
Extrait du JMO de la 14e division d’infanterie :
Extrait du JMO de la 82e brigade d’infanterie :
Extrait du JMO du 23e régiment d’infanterie :
Extrait du JMO du 133e régiment d’infanterie :
Extrait du JMO de la 152e brigade d’infanterie :
Extrait du JMO du 229e régiment d’infanterie :
Extrait du JMO du 363e régiment d’infanterie :
Etude de Guy Pedroncini (extrait « Les mutineries de 1917
» éditions PUF)
Les
faits ne sont pas relatés dans le journal de marche
Les
faits ne sont pas relatés dans le journal de marche. Malheureusement pour
nous !
Par contre, il y a un
rajout sur le JMO :
« Consulter
le dossier spécial sur les événements qui ont empêche l’exécution de ce
mouvement »
La 41e DI part finalement, le 3 juin, pour la région sud-est de
Châlons-sur-Marne.
Elle rejoint les tranchées secteur Tahure, mi-juin.
31 mai :
« La division reçoit l’ordre de remonter en ligne pour
relever la 40e division. »
1e juin :
« Mutinerie de quelques-uns des hommes cantonnés au camp de
la Ville-en-Tardenois au signal de la relève. L’ordre de départ est
suspendu. »
2 juin :
« Continuation de la mutinerie. Les E.S. (équipes
sanitaires) ne prennent pas part au mouvement et montrent le meilleur
esprit. »
3 juin :
« Enlèvement de la division en camions automobiles pour une
zone de l’arrière. (…)
Voyage sans incident. »
Les
faits ne sont pas relatés dans le journal de marche.
Le
42e RI a perdu 1093 hommes dans les combats du 16 au 24 avril, pour la prise de
Berméricourt. Il quitte la 14e division le 5 mai et placé en réserve du Grand
Quartier Général par suite de la nouvelle réorganisation des divisions
d’infanterie (qui passent à 3 régiments au lieu de quatre).
Le
42e RI cantonne à Poilly avec le DD14 (dépôt divisionnaire de la 14e DI) le 21
mai, puis à Vauciennes et Boursault, le 24 mai.
Il
part à Ville-en-Tardenois le 6 juin :
6 juin :
(…)
« Le soir du 6 juin, des événements regrettables se produisent au D.D. (dépôt
divisionnaire) de la 14e division qui occuper avec le 42e le camp de
Ville-en-Tardenois. »
« Des militaires principalement du DD (dépôt
divisionnaire) du 44e RI, se livrent après 21 heures à une manifestation contre
la guerre ; des cris de « Vive la Paix ! » ; le chant
de l’Internationale retentissent, un drapeau rouge est déployé. »
« Les soldats du 42e (régiment actif et D.D.) restent
généralement indifférents devant ce spectacle, malgré les efforts tentés par
les manifestants pour les débaucher.
Seuls quelques mauvais sujets se joignent à la bande.
Vers 22 h, la manifestation tourne à la révolte ; les
rebelles, munis de fusils, pénètrent dans nos baraques, et tirant des coups de
feu, en chassent les occupants. »
« Cette brutale attitude transforme l’indifférence du 42e
en indignation ; les compagnies se groupent hors du camp et lorsque les
manifestants descendent, drapeau rouge au vent, vers le village, ils tombent
sur un barrage de mitrailleurs. »
« Comme ils ne s’arrêtent pas à la première sommation,
l’ordre de tirer est donné ; mais au lieu de tirer en l’air, des hommes,
excédés par ces violences, tirent en plein sur la route, blessant quatre
rebelles, dont un très grièvement.
L’émeute se disloque aussitôt et à 24 h, elle avait vécu. »
6 juin (suite)
« Il est difficile d’en indiquer les causes immédiates.
Mais la première impression est que l’idée de manifester n’est pas née au D.D.
14, mais y a été apportée par des éléments extérieurs, tant civils que
militaires »
11 juin :
Le Général commandant le 7e Corps d’Armée a écrit à la date du 7
juin au colonel du 42e, ce qui suit :
« Hier dans une circonstance où la discipline devait tout
primer, votre 42e s’est montré égal à lui-même. »
« Le régiment qui a veillé à la frontière pendant 45 ans a
barré la route aux serments malsains qui font le jeu de l’ennemi »
« Je l’en félicite et je compte sur lui pour tenir envers
et contre tout et aider le pays à sortir d’un danger nouveau. »
DE BAZELAIRE
D’autre part le Général, commandant la 5e armée, écrit ce qui
suit à la date du 8 juin :
« Au cours d’incidents récents, le 42e RI restant sourd aux
influences extérieures a su demeurer dans le devoir et garder intacts son
patriotisme et son esprit de discipline. »
« En agissant de la sorte, tous, officiers, sous-officiers
et soldats, ont prouvé
11 juin 1917 (suite)
leur volonté de ne pas tenir le glorieux passé de leur beau
régiment.
« Le Général commandant la 5e
armée tient à remercier le 42e et son chef, le Lt-Colonel
REBOUL, du bon exemple donné »
MICHELER
Le 3e bataillon est commandé par le
Commandant MARION
Vers 20H30, à la suite de quelques
meneurs qui tiennent des discours révolutionnaires, un groupe de militaires du
D.D. 14, cantonné également au camp de Ville-en-Tardenois, tentent d’entrainer
le 42e pour manifester contre la guerre.
Peu à peu la manifestation tourne à
la révolte de la bande, qui se grossie, cherche à terroriser les hommes du 42e
en tirant des coups de fusils dans les baraques qu’ils occupent.
Les militaires du 42e ne veulent pas
suivre, et sortent de leurs baraques pour se mettre à l’abri dans un ravin
situé à proximité.
Au bout de quelques instants, les
manifestants déçus rejoignent leurs baraquements, le calme se rétablie et vers
1h30, les compagnies du bataillon reprennent à leur tour leurs emplacements.
Le chef de bataillon
MARION
La 14e DI était la division d’origine du 42e RI,
avant qu’il passe à la 41e DI :
6 juin :
Pendant la nuit du 5 au 6, violent
bombardements (…)
Dans la soirée une bande de 50
manifestants, en partie étranger au corps d’armée, cherchent à entrainer les
hommes du 42e RI et du
D.D. (dépôt divisionnaire), dans une
manifestation contre la guerre.
Grâce à la répression énergique du Lt Colonel commandant le 42e RI, l’ordre est rétabli en peu
de temps.
23e et 133e régiment d’infanterie composent la 82e
BI
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de
marche de la brigade
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de
marche
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de
marche, mais il est indiqué :
« Voir copie du rapport adressé par la voie
hiérarchique au sujet des événements qui se sont produits. »
Mais le 26 juin, 22 officiers (sur
37 !) quittent le 133e RI, est sont remplacés par des officiers venant de
différents régiments
Le 27 juin, le commandement du régiment
est pris par le Lieutenant colonel KIFFER
Le 133e RI est ensuite affecté à la 21e
division d’infanterie
229e et 363e régiment d’infanterie composent la
82e BI
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de
marche de la brigade
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de
marche de ce régiment
Les faits ne sont pas relatés dans le journal de
marche de ce régiment
« Le 1e juin à
Ville-en-Tardenois, une manifestation commence dans les baraquements du 23e RI.
Elle gagne le cantonnement du 133e RI à Chambrecy ; les hommes réclament
du repos, refusent de remonter aux tranchées, n’ont plus confiance aux
généraux. Les manifestants gagnent Ville-en-Tardenois. Ils chantent
l’internationale et arbore un drapeau rouge en tête de cortège.
Les mutins se groupent devant la
mairie. Le général BOLOT est entouré par les manifestants, reçoit des pierres
tandis que ses étoiles et sa fourragère sont arrachées. C’est la première fois
qu’un officier supérieur est molesté.
Il semble que se soit le général
MIGNOT (aux côtés à du général BOLOT) qui ait sauvé la situation par des
concessions opportunes, sans doute peu en accord avec la discipline, mais
évidemment nécessaires.
Le lendemain, vers 18 h, à
Ville-en-Tardenois, recommence une nouvelle manifestation, de plus de 2000
hommes (un groupe du 120e RI a semble-t-il été débauché par les manifestants)
qui se termine vers 22h. Devant une telle agitation, les 2 régiments sont emmenés
en camions.
Des incidents sporadiques se
produiront encore les jours suivants.
Des soldats ont été traduits en
conseil de guerre : 5 condamnations à mort, suivies d’exécutions et 13
condamnations aux travaux forcés… »
Vers les
mutineries d’autres unités
Vers les
fraternisations de Noël 1914 : Documents officiels, photos…
Vers une centaine de
carnets de poilus
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