Carnet de guerre du sapeur BEAUCHEMIN Camélia Auguste Constant

4e génie, compagnie 8/57

1915-1917

 

Premier carnet

Mise à jour : mai. 2015

Vers le premier carnet

Vers le second carnet

Vers le troisième carnet

Retour accueil

 

 

Monique m’écrit fin 2014 :

« Ces trois carnets m’ont été remis après avoir été retrouvés dans une grange abandonnée.

Ce récit est émouvant, par les détails d’un vécu raconté simplement par cette jeune recrue, qui fait un entrainement ....plutôt pénible et se retrouve en pleine guerre de tranchées, d’ou il observe les mouvements d’avions, ainsi que leurs affrontements. Tout ceci au milieu des “menus” du jour et des petits cafés arrosés !

Hélas  les récits se font de plus en plus rares ....jusqu’au silence  .... en 1917.

L’émotion est totale, car simplement Humaine. »

 

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

Début du premier carnet

 

 

Samedi 9 octobre 1915

Je commence ce carnet le vendredi 8 octobre, comme notes, comme anniversaire du vendredi 9 octobre 1914 ; et ces notes, par un hasard extraordinaire, signalent un fait d’une lettre de ma mère ayant trait à ce jour. On croirait que nouvelles apportées sont pour se renouer et cette date en serait l’origine.

Mardi 12 octobre, lettre de frère sur même motif.

Dimanche 10 octobre 1915

Je commence aujourd’hui ce carnet, mon « JOURNAL DE ROUTE » mais je me reporte au vendredi 9 octobre, rapport à l’anniversaire du vendredi 9 octobre 1915.

 

Vendredi 8 octobre 1915

(R et P 1174 et 6157).

Songe à Th (*) il y a aujourd’hui un an jour pour jour.

Partons matin polygone Savennières.

Vais chercher outils laissés petite remise à Possonnière .Je fais faisceaux dans gabion avec sergent CHEVREUX. Comme habitude mange sur place.

Il pleut assez fort, capote pour travail.

 

 

Description : Description : Description : Description : Description : 2.jpg

 

Voir sur la carte Michelin les positions des villages cités

 

Après-midi, idem. Pluie encore plus abondante ; à 14h30, il pleut trop fort, nous partons, rentrons cantonnement.

Maurice revient hôpital, sommes contents de nous revoir.

Reçois lettre Mère, bonnes nouvelles. Visite de M. Denis, allusion Th (*), fatalité, aujourd’hui anniversaire, bizarre.

Profite repos pour répondre lettre personnelle à ma Mère, lui demande détails sur affaire Th- 1174 –

Carte postale, Frère, Ponsot, MALAISÉ, Père à l’atelier.

 

Ensuite souper à 19h rassemblement pour travail de nuit. Il ne pleut plus, croyons partir pour Polygone, la Possonnière. Chantons, mais on nous fait taire.

Outils Savennières, j’ai une pioche. Mise en chantier à Varennes, sur la route Épire par 2, 4, 6, 8, etc. rentrons pour 22h, marchons, eau et boue.

Rentrons outils Savennières, couchons en rentrant.

Toute la soirée ai pensé à Th (*), il y a un an, et encore longtemps avant de m’endormir.

 

(*) : Th : Certainement les 2 premières lettres du prénom d’une personne disparue, (pendant la guerre ?)

Samedi 9 octobre 1915

Songe encore à Th. 9 oct 14.

Réveil 7h. Nettoie vêtements souillés de boue.

Repos toute matinée, écrit à parents, Laval, Barthélémy, Blot.

 

Rassemblement 13h.

Partons Pont circonstances, mais tout matériel pris, on se planque un moment fossé, ordre adj.t.

Ensuite on retourne à Possonnière. Théorie, jeu de boule, pour tout le monde ; Autrement dit repos toute la journée. Soupe, mouton.

 

Soir, causette Maurice. Serrons lits habitude. Songe encore à Th, longtemps avant de m’endormir. En ai même causé à Maurice.

 

Nuit, défilé, tout le monde coliques et suites.

Apprenons lendemain, purge dans le rata.

Dimanche 10 octobre 1915

Réveil au plus tôt. On se lève à 7h

Corvée de nettoyage abords de cantonnement.

Revue effets – draps et chaussures.

Après revue, je vais laver Loire (*), avec Maurice. Soupe.

J’écris à Parents, Saucier, Faure, Blot, oncle Paul Petiot.

Avec Maurice, promenade bord Loire. Apéritif et casse-croute, une de mes boites de sardines. Fini lettres. Soupe, oie, bonne.

 

Après diner, partons promener Maurice.

Il fait très nuit. Buvons litre de vin blanc (0 f, 70) il a acheté une bougie et nous retournons au cantonnement.

Lacroix malade, couché.

Grand chahut dans chambre. Pas de caporaux car Bourrier et Guillemin qui habituellement couchent avec nous, sortis en « bombe »

Jusqu'à 11h (**) encore chahut partout. Enfin, m’endors, avec Roger, pour départ Lerbier.

 

(*) : Dans la Loire

(**) : 11 heures du soir

Lundi 11 octobre 1915

Songe RP, Th 1174 et aussi LM 6157.

Rassemblement à 7h moins quart, soit maintenant 1/4h plus tard.

Départ, Roche aux Moines, Maurice marche aujourd’hui.

Je suis dans un bateau avec Bique et RENARD (2 E.C.) (*) comme chef de bateau mais seul Bique pilote.

Mouillons ancre, navigation et mouillage toute la matinée. Capitaine vient. Nous sommes camarade par sergent Courrier. (Grande tenue, revient permission, 2 ancres et grande sur manche) (**)

Quelques gouttes de pluie.

 

A 10h seuls 5 par bateau pour les redescendre. Je reviens donc a pieds ayant été débarqué.

Déjeunons sur place comme habitude. Pose bord de Loire, écris ces notes. Sur train, pièce marine, direction Nantes.

 

Après- midi, mouillage ancre en ligne ponts volants, avec adjudant, Capitaine.

Revenons 5h. Pommes, fagots bois, pour marche demain.

Enveloppes, cartes postales. J’achète haricots et bœuf.

 

Soir, lumière bougie envoie 2 cartes à Parents. Prépare sac pour demain, linge, couverture roulée dessus, bois, gamelle, pommes-de-terre, musette.

Ensuite couché (Lacroix nouveau lieutenant)

 

(*) : E.C. : Élève-caporaux

(**) : Insigne militaire des pontonniers

Mardi 12 octobre 1915

(RP 1174 – 6157)

A 6h1/2 rassemblement. Départ à 7h.

Service sûreté en marche. Suis arrière garde. St Georges-sur-Loire.

Marchons très vite ; pas cadencé même.

Il fait chaud, beau temps, soleil. Fatigue pour certains.

 

A 10h1/2 environ, avons fait à peu près 15Km. Faisons cuisine sur bord de route. Adjudant fait cuisine pour lui et sergent. Sureté en station, allons nous installer sur bord route avec sergent LAFLEUR. Ensuite déjeuner. Faisons pose un bon moment.

Puis repartons, à peu près autant chemin.

 

Rentrons à 17h environ. Beaucoup très fatigués ou mal aux pieds.

Pour mon compte personnel, je ne me ressens de rien (environ 30Km) Je n’ai ni mal aux pieds ni la moindre fatigue, je ne croyais pas si bien m’en tirer, je n’ai même pas senti le poids du sac pourtant bien chargé. Epluchons pommes de terre, et, soupe.

Je reçois une aimable lettre de mon frère et une autre de Mary.

 

Soir, Bréquel et Martin, ivres, font scandale.

Mercredi 13 octobre 1915

(R P 1174, 6147)

Matin, départ ponts de circonstances, Savennières. Voyons nouveau lieutenant.

Je fais chevalet Palée de pont circonst. Mangeons sur place.

 

Après-midi, lancement de passerelles tonneaux et sacs Habert, claies, puis, amorce passerelles avec chevalets.

Pluie de temps en temps. Passons sur passerelle au pas de gymnastique devant Comdt.

Ensuite, démontons et partons. Modèles demandes permissions 4 jours. Je fais ma demande et quelques unes pour camarades. Cartes Angers, rapportées par Lacroix.

Après soupe, touchons pré (pré 0f35). Envoie carte MALAISÉ et Glade.

Jeudi 14 octobre 1915

(Je pense au jeudi 15 oct. 14. Alors, c’était la fête à Th 1174)

Tranchée polygone Savennières. Je suis détachement mineurs.

Je fais mine, rameau de combat ; départ d’une tranchée ; boisage ; 1 cadre posé matin, nous sommes bien montrés, sergt Planchon.

Déjeunons sur place.

 

Après midi, même travail. Quittons travail à 15h30, rapport au travail de nuit.

Au rapport, apprenons rassemblement 19h, 6ème escouade, dont je fais parti, quitte cantonnement « Union » pour cantonnement P T T laissé libre par leur départ à Bouchemaine.

Je quitte Lacroix et Maurice.

 

Depuis avant-hier poste police et planton sérieusement en vigueur dès ce soir (depuis 3 ou 4 jours)

Gérault et Prudhomme rentrent. Je quitte « jeu de boule ». Maurice m’aide à déménager.

PTT (TORRE) dans un grenier. Je me mets dans le fond, m’y trouve bien.

 

A 19h, marche nuit. Allons polygone Savennières. Reprends ma place de la journée à la sape. Bougie pour travailler, clair de lune.

 

A 22h quittons travail, rentrons à 23h. Couchons.

Première nuit bonne, plus chaud qu’au « jeu de boule ».

Vendredi 15 octobre 1915

(Songe année dernière 15 oct. Th, 1174)

Lever à 7h.

Je me lave au puits, corvée de lavage, mais ne lave pas, (encre, bougie). Vais avec autres, mais retourne cantonnement.

J’envoie une lettre à Parents et une carte à Mr Braux.

 

De 12h à 12h30 théorie. Rassemblement à 13h.

Partons aux tranchées. Je fais toiture guérite en genêts et clayonnage.

 

Soir, soupe, œufs vinaigrette. Termine installation cantine. Ecris Frère, à 19h allusion Th 1174 et toute la soirée je songe au jeudi 15 oct 14. Cette soirée inoubliable de Ste Thérèse.

 

Il est 20h actuellement, il y a un an, j’entrais chez Blot, près de ma chérie.

Touche paquet de tabac, bougie pour écrire. Sergent Chevreuix, lutte Colin, vient chahuter dans la chambrée. Sommes heureux Capl (*) Baucier bon type.

Couche. Ne serrons plus lits, ici, Ai pensé longtemps au 15 oct. 14, Th 1174 avant de m’endormir.

Cantonnement TORRE.

 

(*) : Caporal

Samedi 16 octobre 1915

Pense toujours Th 1174

Réveil heure habituelle. Portons couvertures « jeu de boule » Départ « école ponts » Roche aux Moines. Mais vais au polygone avec Sergt CHEVREUX, et quelques autres camarades. Terminons guérite en genêts et clayonnage.

A 9h30 repartons rejoindre « école ponts »

Capitaine est là. Pont renforcé. Ne faisons rien. Mangeons.

 

A 13h, rassemblement. Notre équipe de ce matin, nous repartons à la Possonnière avec notre guérite. Je porte chapeau, lourd. Nous le montons près du bureau pour le planton.

 

A 15h30, tout est fini. Nous repartons au cantonnement. Nouvelles couvertures. Refaisons lit.

Carte de ma Mère, allusion à Th1174, suis heureux des nouvelles qu’elle contient. Ma Mère m’engage à écrire là-bas à Noisy.

Temps très brumeux aujourd’hui. J’envoie une lettre à Sancier et une carte à Lavalet à Mary.

Diner mouton.

Sergt CHEVREUX revient. Je fais musique ainsi que COLLIN.

Lettre de Laval je reçois à la distribution du Capl. Tout bien, heureux, songe toujours à Th 1174, et lettre de ma nièce. Achète journaux, allumettes, chocolat, moutarde.

Dimanche 17 octobre 1915

(Rêve et pense Th 1174, en rêve toute la nuit).

Revue effets, treillis et draps par Adjt sur le champ manœuvres. Tout bien. En suite, pommes de terre, soupe et remontons cantonnement.

J’écris à Parents, Frère et Mme Denis relie amitié correspondance. Conserve copie de cette lettre. Je reçois une carte de Barthélémy. Vais voir Capl Gérardin revenant convalescence.

Mangeons oie. Musique avec COLLIN sur balcon avant soupe.

 

Après manger promenade Lacroix et Maurice. Vais chercher mon linge bien arrangé pour pas cher.

RENARD scandale jusqu’à 22h. Après Sergts CHEVREUX, et Bromer, Capl Baucier.

Lundi 18 octobre

(R P Th 1174)

Bonne nuit, tout bien. Allons polygone tranchées. Faisons créneaux a tranchées.

 

Après midi, même travail.

 

Soir, je prépare sac pour marche demain. Bouteillons, car demain je suis de jus, pain et chambre. Couverture étant sur sac, je couche tout habillé en retirant que les bandes molletières et chaussures.

Mardi 19 octobre 1915

(R P Th 1174)

Je me lève à 5h1/2. Un puni va au jus à ma place et moi je vais au pain. 3 pommes de terre par homme dans musette aussi autres légumes. J’ai 3 pommes de terre et un gros morceau de viande crue à faire cuire en marche.

 

A 6h1/2 départ. Sous-lieutenant, lieutenant, et capitaine sont avec nous.

A Savennières les détachements de Charennière et la Hutte, se joignent aux autres. Nous sommes sans arme, mais avec d’autres détachements, certains ont des fusils « gras » (*)

Sureté marche, je suis arrière-garde. Allons Épire, nous redescendons Roche-aux-Moines.

Là, un détachement a équipé les bateaux accouplés par 2 et nous traversons la Loire, atterrissons sur Ile Behuard.

Là, supposés attaqués par ennemi, une ligne de tirailleurs abrités fossé (formé par hommes débarqués) protège le débarquement des derniers détachements et au fur et à mesure débarquement, prenons position de combat ; Ensuite nous reformons en colonnes (toujours sureté service) traversons Behuard à Savennières, débarcation des détachements chacun de son côté.

Nous traversons Savennières et allons une vaste clairière bordée de peupliers. Nous mettons par cantonnement sac terre et commençons soupe.

Cuisine contre mur au fond terrain. Bons cuisiniers.

Il fait très froid. Temps brumeux, vent violent et glacial.

Mangeons, jamais si bonne soupe, viande cuite dans son jus. Faisons la pose un bon moment.

 

13h ½ -14h environ, repartons. Notre section en tête, marchons vitesse excessive, plus que pas de chasseur, beaucoup trop vite même.

A 15h, nous sommes de retour à nos cantonnements. Je vais laver le bouteillon que j’ai porté.

Je reçois une carte de Bizerte de René et une lettre de Faure.

Vais chercher pain. Mangeons lapin.

 

Après soupe, je vais porter linge à laver et vais voir copains « jeu de boule »

Reviens avec Briquel, buvons rhum payé par Briquel.

Rentre cantonnement lumière bougie. J’écris 2 cartes à Raph et 2 à Parents. En prévision travail nuit (on parle faire pont la nuit) couche tout habillé. Serrons lits avec voisins.

 

(*) : Le fusil « Gras » (du nom de l’inventeur Basile GRAS) fut le premier fusil utilisant une cartouche métallique (1874) de 11 mm en laiton et à percussion centrale. Ce fusil a subit une dernière modification en 1914, pour pouvoir adapter le canon et tirer la munition très courante, de 8 mm LEBEL.

Ce n’était pas l’arme officielle des soldats au combat, qui était le fusil LEBEL.

Ce fusil « Gras » était destiné à équiper les troupes n'ayant pas vocation à se retrouver au front, tout en leur fournissant une arme utilisant la munition standard, simplifiant ainsi la fabrication et la logistique.

Mercredi 20 octobre 1915

(Th 1174)

Réveil facultatif: repos matin, soins propreté, laver pieds. Me lève à 7h et me lave (il ne fait plus chaud la nuit dans le cantonnement)

 

A 9h, partons terrain manœuvre. Théorie par Adjt sur manœuvre hier. Il s’agissait d’établir un pont sous protection de l’infanterie représentée par nous. Pendant que nous contenions l’ennemi, la compagnie d’équipage construisait le pont.

Ensuite, pommes de terre et soupe.

Pendant la matinée j’ai commencé lettre pour Parents, je la continue après soupe.

 

A 12h, rassemblement. Nous partons polygone (fait mettre la section en tête, la 1e en arrière) 1 pioche pour 3 pelles.

Ceux effets à changer vont Bouchemaine. Au polygone, comblons tranchées.

En 1h tout est fini. Il n’y a que le Sergt avec nous ; pas Adjt, nous faisons donc la pose jusqu'à 16h.

 

Repartons. Distribuons chalis en bois, petits tréteaux, 2 par lit.

Reçois lettre Frère et une carte MALAISÉ.

Salade après soupe faite par une fermière, demandée par GABET, ex cuisinier des s/off. Après soupe vais « jeu de boule » achète bougie et « Matin ». En rentrant termine lettre parents.

Me couche.

Chahut MERBIER et Montagné. Enfin nos camarades s’endorment. Avant d’en faire autant, je songe longtemps Th 1174, et détails correspondants sur lettre de Frère.

Encore tout habillé, vêtements (à Beauchemin), magasin Bouchemaine.

Jeudi 21 octobre 1915

(R P Th 1174)

Toujours froid.

Me suis réveillé plusieurs fois cette nuit. Il ne faisait pas chaud, étais bien caché.

 

A 17h1/4 tout le monde debout. Ne fait pas très clair, temps brumeux. Allons camp pont équipage Roche-aux- Moines.

Arrivés là-bas on forme équipes. Je devais être équipe mouillage ancres mais on nous envoie dans une équipe sans emploi au pont ; Pendant près d’une heure, pas de travail, jouons aux barres pour nous réchauffer, tellement froid vif.

Enfin Adjt nous appelle et nous envoie navigation. Bic pilote, 2 équipes rameurs, bateau métallique. Mouillage ancre, bon poste. Sommes tranquilles maintenant hors portée des chefs, faisons donc pose. Je mouille ancre une fois avec Roger.

Mangeons sur place, temps radouci ce midi, il fait même très bon au soleil.

Ce matin avons passé troupe sur ile Bhuard, comme nous dernièrement.

Pendant repas je suis avec Jean et Maurice.

 

Après midi, théorie avec 2 sergt, nœuds et brêlage.

Pendant ce temps, camarades font pont.

 

Ce soir, ils repassent le détachement déjà passé ce matin ; Portière de débarquement 100 hommes et bateaux accouplés. Pluie pour revenir. Temps radouci. Vais au « jeu de boule » ne vois pas Genermont.

 

Après soupe, écris à Parents. Tout bien.

Il pleut (classe 17 ; vois Ponsat mais lui pas) wagon de marchandises. Joue musique avec COLLIN.

Caporal en rentrant appel, me remet une lettre d’oncle Paul oublié à la distribution. Couche encore tout habillé.

(P Th 1174 avant dormir)

Vendredi 22 octobre 1915

Pense toujours constamment Th1174.

Toujours temps brumeux. Ponts circonstances.

Je vais chercher claies polygone Savennières. Ensuite chercher gaulettes. Mangeons sur place. Vais chercher cartes postales.

 

Après midi, claies et encore chercher gaulettes. Camarades font pont pilots.

Rentrons 16h. Très beau temps.

Premier détachement, perm 4 jours et divers autres ordres. Marche de nuit à 19h, sac vide. Reçois lettre MORIN.

 

Après soupe, prépare pour marche. Partons à 19h Faisons environ 5Km. Notre section 3ème considérée comme ennemi, doit percer les lignes formées par autre section. On envoie patrouille, mais échouent, les autres sections sont trop nombreuses, rentrons pour 22h ; Magnifique clair de lune.

Il fait très bon. Me couche déshabillé aujourd’hui. Gourbi en claies.

Samedi 23 octobre 1915

(Th 1174)

Permissionnaires se lèvent comme habitude pour aller passer visite à Bouchemaine. Pour nous lever 7h1/2. Repos.

Je vais chercher boite papier à lettre et chercher pommes ; Soupe. J’achète 2 cartes Parents, 2 à Frère et une lettre à Mauthé, une à Ponsot.

Rassemblement à 13h. Allons polygone, mais arrivé Savennières vais pont circonst., au gourbi avec Serg CHEVREUX.

Vais gaulettes tout après-midi.

 

Rentrons à 17h. Reçois lettre (carte militaire M. Braux)

Permissionnaires s’en vont ce soir. Biette, ROMILLY, me demande commissions. Soupe, salade. Chahut, Montagnier et MERBIER. Contre-appel lieutenant.

Avant de m’endormir songe Th 1174.

Dimanche 24 octobre 1915

(P- Th 1174)

Me lève 6h pour aller chercher jus et état des malades au bureau. Fais chambre. Revue Serg . Vais chercher linge ; Perm. après revue.

Je suis de corvée : bisquits.

J’envoie lettre à Mère, Parents, Frère. Maurice vient me voir. Attends lettre Mère. Pluie.

Soupe mouton haricots, une pomme, pas beaucoup aussi, bien servis.

Après chahut, Ruard, COLLIN, MERBIER, un peu « gais » Après appel, Capl me fait jouer musique un moment.

Sergents dans chambre voisine avec « dames reconnaissables » Nous écoutons tout dans bas de porte. Tapons avec bâton et ainsi bonne partie nuit jusqu'à 2h du matin.

La moitié réveillés dans notre chambrée. Chahut toute la nuit. (appelons, « aller géophone »)

Lundi 25 octobre 1915

(P- Th 1174)

Réveil de bonne heure 5h. Entendons voix féminines chambre Serg. Voyons ces dames sortir.

Il fait encore nuit.

Prenons pommes de terre, légumes et campement. Allons polygone. Chinons Serg au rassemblement.

A Savennières je suis désigné pour aller au géophone. Toute la matinée écoutons tranchées.

Mangé sur place.

 

Après midi, direction puits. Donné direction, bruits au géophone, je ne me trompe que d’une division. Ensuite, je frappe moi-même pour camarades écoutant. Pas fatigué. Pose.

Retour à Possonnière soir.

On nous distribue fusil gras et grands coupe-choux. Défilé plutôt comique en allant « pommes ». Marche demain avec fusil.

Reçois carte Moulin de Vannes. Oie au souper. Je vais chercher bougies et cartes postales. J’envoie carte postale Mr Andro, MALAISÉ, René, Barthelemy. Toujours rien de Mère.

Encore chahut. Capl demande effets manquants. Sergents recommencent avec « dames » revenues ; MERBIER et Montagnier virages ; Serg semaine intervient car on le dérange sans doute.

Mardi 26 octobre 1915

(R Th 1174)

Vent très violent cette nuit, froid porte ouverte. MOULU étendu tout habillé sur son lit car j’ai ses couvertures. Tenue de campagne.

Grand coupe-choux battant les jambes, sac, couverture et gamelle. On revient manger à midi donc ni vivre ni campement.

Rassemblement 7h depuis semaine dernière ; Fusil sur l’épaule.

Partons Savennières (MERBIER interpellé par sergent semaine)

Formons gros colo----( ?) avec réunion autres détachements, Roche-aux-Moines. Chemin le plus court.

Même manœuvre que mardi dernier pour passage troupe par bateaux simples et accouplés par 2. Suis encore 2 bateaux couplés. Sur rive Behuard encore tirailleurs pour protéger construction pont.

Restons ainsi moment en tirailleurs.

 

Ensuite revenons Possonnière pour déjeuner à 10h, commandés par lieutenant Lotte et S/lieut.

Soupe. Envoyé carte à Laval. 2 cartes à Frère et 2 à Parents.

 

A 13h rassemblement capitaine. Allons à 1Km environ de Possonnière, débarquement Charonnière avec nous. Ils ont sacs, hache, etc. pour abattre arbres.

Arrivés bois, formons sureté station. Pendant que Charonnière abattent arbres, nous formons petits postes sentinelles, etc. Je suis grand-garde.

A plat ventre derrière haie, pendant 1h1/2 embusqués. Une partie de notre détachement commandé sergent CHEVREUX, attaque avant-poste. Ensuite c’est notre tour.

Partons à 10 avec sergent LAFLEUR et caporal Barrier, petit bois chênes nains, buissons épines, faisans et lièvres. Rampons, sautons fossés, mains écorchées, ronces. Bataille avant-poste, prenons 2 prisonniers, et un des nôtres pris. On se replie. Sentinelles arbres.

 

A 16h,  on retourne Possonnière. Je reçois une lettre Mère et une Sansier. Je suis heureux.

Après soupe je vais voir Lacroix malade.

Chercher lait François. Reviens cantonnement très froid. MERBIER et Montagnier encore scandale.

Avant dormir, Th 1170.

Mercredi 27 octobre 1915

R Th 1174

Bonne nuit, serré contre MOULU. Pont équipage, guindage, poutrelles. Je porte poutrelles avec RENARD et fausses poutres. Pont normal. Beau temps.

Après soupe, partie couteaux, je gagne toujours. Tout bien (trains départ front, ambulances, canon 120 long).

 

L’après-midi finissons. Traversons la Loire, 2ème culée rive Béhuard. C’est la première fois que nous traversons à cet endroit faute de matériel.

 

 

Description : Description : Description : Description : Description : 2.jpg

Voir la rive Béhuard

 

Ensuite parade du pont devant Capit. Et lieut. Pause.

Démontons pont. Suis culée Béhuard et culée Roches-Moines, ensuite pont fini, partons rapidement. Tout bien.

 

Soir, pommes.

Écrit Parents, soir tout bien. Songe il y a un an Th 1174.

Jeudi 28 octobre 1915

(Pense Th 1174, Jeudi 29 oct 14, manger près de moi)

Attends lettre de Noisy. Amie toujours surtout maintenant me rappelle évènement il y a un an.

Temps brumeux. Allons polygone. Il fait froid.

A Savennières je reste en arrière pour prendre marmite et ustensiles de cuisine ; Aux tranchées je fais pare-éclat.

Ensuite allons aux douches à Savennières.

Mauvaise installation. Froid et douches à l’eau froide. La plupart n’osent pas prendre leur douche. Moi la prends complète, je suis glacé, mais au moins propre et après bonne friction, ai chaud. Partie couteau, serg LAFLEUR.

 

Rentrons pour soupe. Allons dans rameau avec RENARD et GABET, serrés mais abri bien dans cet étroit rameau (hollandais). Pluie depuis ce matin.

 

Après-midi on reste malgré pluie. Je fais boyau évacuation eau. On est mouillés. Partons 16h1/2.

Devions avoir travail nuit, mais supprimé par suite mauvais temps (lu au rapport).

Reçois carte militaire Ponsot et lettre de Me Courtois. Demain matin repos et nettoyage (permission 24 et 48h le dimanche et lundi).

 

Après soupe achète journaux et bougie. Avec Moulin et camarades formons Comité de Salut Public contre Montagnier. MERBIER, Président, GABET, vice-président, et moi trésorier.

Votons, etc …Liste permissionnaires par caporal. But Comité, sanctions. (Avant de s’endormir songe Th 1174 manger près de moi, et le soir à côté elle à notre rendez-vous).

Lacroix infirmerie.

Vendredi 29 octobre 1915

Th 1174 R et P.

Lever à 6h1/2. Nettoyage chambre. (Repos). Corvée abords cantonnement.

Ecris lettre à Parents. Je suis soupe.

 

A 13h rassemblement. Exercice polygone, maniement armes « Gras » que ne connaissons pas encore. Pluie.

Gymnastique et 1/2h pas de gymnastique.

 

A 15h30 pluie nous oblige à rentrer cantonnement. Théorie. Astique fusil. Amendes Comité.

Salut Public. Histoires avec Montagnier : l’ennemi.

 

Soir œufs et pommes de terre, mais pas de sauce. (P à Th 1174 aujourd’hui un an a côté de moi)

Attends nouvelles pour lui envoyer carte si bonnes nouvelles, car je me doute qu’elle souffre et moi, je l’aime toujours malgré tout. Litres des amendes, GABET et RENARD vont les chercher. Vais acheter pain, 3 dames présentes s’indignent de nous voir manquer de pain.

 

Le soir, chantons, fais musique. Buvons litres vin blanc (4 litres) ensemble. Chahut.

GABET donne cigarettes et au sergt LAFLEUR par trou porte.

Couchons 9h (21). Causons longtemps avant dormir. Serg fourrier vient dans la chambre nous dire moins de bruit.

Tout le monde dort, sauf MERBIER, RENARD et moi causons jusqu'à 23h (11)

Permissions pour arracher betteraves dans région, on demande des volontaires. Rats et souris dans la chambre.

RENARD prête montre.

(Songe a Th 1174 près de moi il y a un an.)

Samedi 30 octobre 1915

Réveil à 5h.

A cette heure, on appelle tous les autres en chahutant, nous sommes prêts 1/2h trop tôt. Ponts circonstance, claies.

Temps brumeux. Mangeons sur place.

 

Après-midi claies également. Camarades font pont pilots. Quittons travail heure habituelle.

Au rapport j’apprends suis de garde. Une demande aller à Romilly pour permission de 4 jours. Lettre Mère.

Je rentre immédiatement cantonnement et m’équipe. Equipement et baïonnette, pas fusil.

Prenons garde à 18h (6). MOULU chef de poste, COLLIN, Deloi et moi avec lui. Poste de Police bien installé dans un logement ; COLLIN commence ; je mange.

 

A 18h j’ai fini, je vais le relever et je reste jusqu’à 20h. La guérite est le gabion au toit en genets auquel j’ai travaillé.

Il fait un vent frais, je marche de temps en temps, pour me réchauffer les pieds

 

A 20h, a l’appel, je remonte au poste, nous ne prenons pas de garde la nuit.

Caporal Baucier, permission 48h, MERBIER le remplace, 2 manquants appel, mais il n’en dit rien risquant ainsi d’être puni, si son mensonge est découvert ; heureusement rien. Je rentre pour me coucher, 2 punis de salle de police sont avec nous.

Bien couchés, nous avons isolateurs, 2 paillasses et 2 grandes couvertures et comme on dort tout habillés il ne fait pas froid dans le lit, surtout que la chambre est très chaude. Le Sergent-fourrier, prête sa montre à MOULU pour réveiller sergt de planton gare au train de minuit.

Avant de m’endormir, songe Th 1174 ; Depuis que Me Denis, venue chez parents, y pense sans cesse. Ame rêveuse, car je la sais malheureuse.

Enfin dors.

 

A minuit MOULU m’appelle et je vais réveiller serg un peu plus loin, cantonnement TORRE. Il pleut fort et grand vent. Serg CHEVREUX répond.

Il m’envoie demander à MOULU quel serg est-ce (le nom) Je retourne lui dire que ne savons pas.

Un jour que je suis rentré poste, j’entends le pas du serg allant prendre sa garde. Je suis très longtemps à me rendormir, songeant toujours à Th1174.

Depuis longtemps que je ne l’ai pu, je revois enfin son visage par la pensée. Suis heureux voudrais tout s’arrange à l’amiable pour elle et pour moi.

Dimanche 31 octobre 1915

(R P Th 1174)

Réveil 6h – deux punis vont faire la » pelotte » à Savennières.

Aurions dû être réveillés à 5h, mais cela ne fait rien. Je vais au jus. Deloi premier prend garde à 6h.

 

A 8h je le remplace.

Cause avec diverses personnes passant près de moi. Lieutenant, lettres à mettre à la poste. Maurice vient également.

Pluie, Adjt me demande si la pluie traverse le toit de la guérite ou je suis abrité, mais ne traverse pas.

Permission 1er détachement 4 jours, rentrent.

 

A 10h je suis relevé, soupe aussitôt (dépêche poste communique bonnes nouvelles). Déraillement train permissionnaires dans la région. (J’entends dire).

 

Après midi garde de 14 à 16h. Tonnerre. Cause avec jeune fille maison face guérite. Pluie ; Soupe après avoir été relevé. Dessine.

Poste, reçois une lettre Mère, partie avant celle d-hier, et une Mauthé. Ensuite Sergt LAFLEUR et demoiselles de dimanche dernier, il se cache poste.

 

A 19h sommes relevés avec 1h de retard.

Chahut chambre, chantons jusqu'à 22h. Mauvais temps persiste. Avant dormir pense toujours Th 1174.

Lundi 1er novembre 1915

(R P Th 1174).

Quartier libre aujourd’hui.

Nous nous levons à 8h, le caporal n’est pas là. Pommes, ensuite je vais me faire raser et couper les cheveux. Retourne au cantonnement. Ecris lettre à Mère pour la rassurer sur ses lettres que j’ai reçues.

 

Après midi j’écris. Pluie et vent violent.

J’écris lettre à Sancier, M. Andro, Faure, oncle Paul, M. Braux, M. bordier, Ponsot, M. Courtois.

Je reçois lettre Frère, contenant carte Mme Bordier, carte Laval et carte Toulon de René revenant en permission. Ecris toute la journée.

Pluie. Soupe oie.

 

Soir bougies à MOULU, écris à parents et 2 cartes à Frère. Soir chahut. Biette, Roger, et Robenne sont ivres et font tapage. Sergent LAFLEUR vient les faire taire ; Ensuite Biette rêve tout haut, jusqu'à minuit environ, cette scène dure.

(Th 1174 avant dormir). Attends nouvelles.

Mardi 2 novembre 1915

(R P Th 1174)

Réveil à 6h. A partir aujourd’hui rassemblement 7h. MOULU, chef de chambrée, Capl et MERBIER, permission.

Allons sur route St Georges. Exercices et maniement armes toute la matinée.

 

Rentrons 10h, suis de soupe. Revenons manger.

J’écris lettre à MORIN et Mary.

 

A 13h rassemblement même tenue que le matin, équipement sont : musette, bidon, fusil, sac non chargé. Je n’ai pas ma baïonnette n’ayant pas porte-épée. Attaque moulin.

Ensuite marche de 2 à 3 km. Service avants postes dans le bois.

Ensuite, simulacre disposition chantier par 2, 3, 4, 5 etc. pour tran……( ?), école section sur route en revenant. Les diverses manœuvres après-midi étaient pour passer notre temps.

 

Rentrons à 17h(5).

Pommes. Vais soupe.

Après 1/4h, pain pris. Montagnier, nouvelle preuve de sa malhonnêteté. Ensuite je vais jeu de boules, vais boire bouteille bon vin blanc, avec Maurice. En rentrant commence lettre à Parents, mais ne la termine pas, vu l’heure avancée.

(Th 1174 avant de m’endormir, il y a un an départ nuit)

Mercredi 3 novembre 1915

(R P Th 1174)

Réveil 6h même équipement qu’hier, croyons aller en marche, mais école ponts équipages. Roche-aux-Moines, prenons genêts au polygone Possonnière et les montons ponts circonstances.

N’aie pas d’emploi, fais paillassons genêts. Froid. Mangeons sur place.

 

Après midi vais aux genêts sur emplacement château Épire, demeure Roche-aux-Moines.

Rentrons heure habituelle. Soupe lapin ; A l’école ponts, j’ai vu Consot, à Épire, revenant marche.

 

Soir, écrit à Parents, préparé sac. 1er détachement « perm. agricole ».

Jeudi 4 novembre 1915

(R P Th )

Réveil 6h tenue campagne. Les permissions agricoles passent visite et partent ce soir.

MOULU, MERBIER, allons marche hauts champs Possonnière, route du côté hutte. Pose jusqu'à 8h.

 

Ensuite, allons ponts circonstances Savennières. Capitaine, passons sur passerelles, madriers posés sur poutrelles circonst. Tout à fait instables et enfonçant sous le poids, pieds dans l’eau.

Un autre détachement passe avec radeau sac Habert et cinquenelle.

Rencontrons route Rochefort, service campagne ; Marchons fossés. Après 1er pont de fer, passons par Béhuard, en face Roche Moines, embarquons par bateaux unique et accouplés ; je suis bateau unique. Partons Savennières, allons chercher outils pour cet après midi. J’ai pioche.

Repartons manger à la Possonnière ; il est 11h, mangeons. Notre outil est avec nous.

Nous sommes 24 hommes avec des outils.

 

Cet après midi nous n’aurons pas de sac, ceux qui ont des outils. Rassemblement 13h30.

Nous partons les premiers avec nos outils. Détachement de la Hutte se joint aux nôtres. Abattage d’arbres ou nous sommes déjà venus. Sûreté en station, par la Hutte. Abattons quelques vieux chênes hache, et on les débite ensuite. Je procède à l’abattage de deux.

Ensuite avec Biette, on débite les 2 troncs, scie articulée. Scie bien, vite, mais fatigue mal aux reins.

 

A 16h départ. Emportons genêts. Soupe, après pommes ; Nouilles pour la première fois. MOULU, MERBIER, etc… partent pour perm. agricole.

J’achète chocolat, moutarde, porte-plume. Je vais chez laveuse, linge égaré.

Rencontre Maurice, vais au cantonnement avec lui. Demain, deuxième départ perm. 4 jours. Vais boire litre avec lui. Achète douzaine cartes postales.

Apprends départ sergt et adjt . front. Deux sergt. d’ici s’en vont, Couvins (?) et Planchon.

Retourne au cantonnement. MOULU parti, j’envoie carte postale à MALAISÉ, DAUDRAN, Blot. Cause avec GABET et RENARD. Le dernier me donne carte d’Alsace.

Avant dormir, faisons avec BACONETTE, chasse aux rats, sur les poutres.

Songe toujours Th 1174, partie nuit 3 au 4.

Vendredi 5 novembre 1915

(Th 1174)

Cette nuit à 2h, éveillé par bruit, c’est le caporal et le sergent (ce dernier partant au front) qui viennent nous virer. Ils vont près de moi, mais me lève avec ma baïonnette restée sur mon lit, chasse ratée. Plusieurs sont virés, pendant 1h, chahut. Ensuite il va se coucher.

Ce matin nous nous levons à 6h30. Permissionnaires 4 jours, passent visite. Allons tranchées, boyaux communaux.

 

Quittons à 15h30, le soir travail. Après soupe (œufs et haricots vinaigrette) vais au jeu de boules. Maurice permission. Cointreau, ensemble. Vais le conduire à la gare.

 

A 19h30 départ équipement et fusil. J’ai pioche, boyau commencé ce soir.

Rentrons 22h30.

Samedi 6 novembre 1915

(R P Th 1174)

Lever à 7h. J’écris à frère. Chercher linge.

A 12h rassemblement. Allons à Épire défilé pour revue et remise de décorations Angus, pré et tabac.

Demain, tenue campagne sac complet. Mais arrivés Savennières, capitaine, contre-ordre. Pré sur bord de Loire, exercice.

 

Rentrons à 16h. Reçois lettre Mère et mandat 10 Fr. Toujours froid. Violent mal de gorge. Soupe lapin.

Lait acheté. Envoie carte Laval. Acheté cartes postales. Vais boire litre avec GABET et RENARD.

Couchés a minuit ; Caporal rentre ayant bu, il fait scandale. Mal à ma gorge ; ensuite (2h) sergent Cour(?) vire caporal, chahut.

Il emmène caporal au Mess ; Ce dernier rentre à 6h moins le quart.

Dimanche 7 novembre 1915

(Th 1174)

Violent mal de gorge, ne puis boire »jus ».

On se lève 7h30, me fais porter malade, vais visite passée par caporal infirmier avec major. Permissionnaires, visite, jeu de boule consigné.

Amygdalite. Gargarismes et pastilles chlorate potassium ; exempts, retournerai visite demain.

Écris carte Mère, 2 cartes Frère, lettre Parents. Lettre à Mauthé.

 

Après midi toujours mal, reste cantonnement. Je suis glacé (surtout pieds) je me couche.

 

Soir, soupe haricots et mouton, vin bouché excellent, donné par Maréchal de la Cie Dragons, aviateur, fils du propriétaire de notre cantonnement ; 4 bouteilles pour 16.

Ensuite avec RENARD et GABET, achetons lait et mangeons avec pain. Je mange et bois difficilement. Me couche. Ne puis m’endormir, pieds glacés (Th 1174).

Mauvaise nuit, froid, ne puis dormir.

Lundi 8 novembre 1915

(Th 1174 toujours pas de nouvelles)

Refais porter malade.

Vais rassemblement, exercices pour camarades, 20 hommes environ, par suite permissions et consignés.

Visite passée par Docteur civil, Possonnière. Angine.

Collutoire glycériné iodé et chlorate de potassium. Fais chambre. N’aie pu boire « jus » ce matin.

 

Rentre de visite à 10h15. 1 jour exempt au lit. Achète enveloppes. Rentre pour soupe.

Ensuite me couche. Me réveille à 13h30.

 

Mes camarades partis au travail. Porte laissée ouverte, je suis glacé. Change linge.

Me promène pour me réchauffer. Vais au poste me réchauffer. Soupe, ensuite pore linge à laver. En rentrant, caporal d’une » gaieté folle » me fait m’asseoir près de lui et jouer musique. Il danse et tombe à chaque pas. Il va chercher 2 litres que nous buvons ensemble.

Chahut jusqu'à 23h. Capl, triste état.

Reçois carte de MOULU et carte militaire Faure. Au moment de dormir, violent mal de dents. Ne puis fermer l’œil de la nuit, vais me promener, entends sonner toutes les heures.

Nuit terrible, ne m’endors qu’a 4h30.

Mardi 9 novembre 1915

(Th 1174)

Mal gorge moins violent ; Refais porter malade. Nouveau départ permission agricole, 3 de notre chambrée. Nouvelles grenades. Visite, encore 1 jour exempt, lit.

Rentré pour soupe. Envoie lettre Frère, Parents, MALAISÉ, carte à MOULU. Je reçois carte Mr Braux et carte René de Chalons.

Puis avec Roger, achète cartes postales. Vais au poste près de RENARD. Camarades sont au travail nuit.

Temps affreux, vent et pluie, tempête. BREQUEL, COLLIN, permission agricole, partent à minuit.

 

A 22h camarades rentrent trempés, vêtements traversés.

Souscription couronne.

Mercredi 10 novembre 1915

Le soir à 8h messe et procession cimetière et mettre couronne monument aux morts pour Patrie. Tous chefs y assistent. Vais visite, diagnostic habituel. Service à l’Eglise et cimetière fini.

Camarades vont tranchées après midi. VERMANDY revenant de convalo, mis provisoirement à notre cantonnement ; Pluie et grêle.

Envoie 2 cartes Père et 2 Frère, 1 à Mary, MORIN, BAUDROT, Kimiel, Husson, Fétriot, Bouillard, Mazeraud, Glade, Melin.

 

Soir vais bureau porter mandat. (Lettre recommandée, inconnu de Bayonne, présumée pour moi).

Colis de ma Mère sans être annoncé : chocolat, sucre, pomme, charcuterie, le tout un peu abimé. Suis content.

Sgt CHEVREUX (lettre, nom « Magasin du petit bois ») Reçois 2 cartes Paris de Maurice.

Douleurs articulaires.

Jeudi 11 novembre 1915

Vais visite, 1 jour lit et tâtonnement habituel ; Pour dormir, alcool camphré. Carte militaire Mère, pour lui annoncer arrivée du coli. Pas de lettre.

Encore locataire Lim….( ?) rentrant convalescence. Cherche peinture pour Serg CHEVREUX, mais ne trouve pas.

Envoie cartes photos Bréquel et lettre Mr Court(?).

Me couche de bonne heure.

Vendredi 12 novembre 1915

Marche aujourd’hui, temps affreux, vent et pluie. Me suis éveillé nuit, par violence vent. Vais visite, diagnostic habituel.

Permissionnaires de 4 jours rentrant ce matin, passent visite. Vais voir Maurice. Camarades rentrent marche, pluie battante, effets traversés. J’envoie lettre Mère.

 

Après-midi dessine. Camarades exercices.

A partir aujourd’hui, clairon. Reçois carte M. Bordier et Merlier.

 

Soir, vais chercher « Matin » et vais au poste un moment avec RENARD, et me couche 19h.

Samedi 13 novembre 1915

Visite. Je suis guéri, dis-je au docteur, aie consultation motivée. Envoie carte MERBIER.

 

A midi, vais au travail ponts circonstances. Porte sac Habert a 8, très lourd, plein d’eau il ne flotte plus, au moins 250 Kgrs. Théorie brêlage et démontons passerelle.

Capitaine photographie.

Rentrant, apprends suis de garde. Touche mon mandat de 10 fr, 2 cartes Maurice et lettre Mère, billet de 5fr. Suis soupe, fromage gruyère, ai « rabiot ». Ensuite je commence garde de 18 à 20h. Biette salle de police.

Me couche, douleurs articulaires.

Dimanche 14 novembre 1915

Etant au repos les 2 premières heures garde, me lève 7h. Nettoyé poste et mange.

Ensuite garde pont de 8h à 10h.

De 10 à 12, garde guérite. Je suis relevé 1/2h pour manger.

 

De 12 à 14 repos. Reçois lettre Baudrant, et carte Mère (Tombeau de Voltaire). Ensuite écris.

Vais au bureau, chercher café et eau-de-vie. Pluie reprends guérite de 16 à 18h. Relayé pour diner : mouton haricots.

 

A 18h RENARD nous reprend. Pluie. Vais chercher journaux.

 

A 19h30 me couche et fais musique.

Lundi 15 novembre 1915

Réveil 5h1/2. Rassemblement 6h10.

Sommes en retard. Je vais à la cuisine chercher pommes de terre. Camarades partis quand j’arrive. Je pars seul. Ponts circonstances pour contaminés : jeux de boules. Allons tranchées avec Sergt LAFLEUR, cantonnements non consignés. Nous sommes 9 sapeurs, mais ne faisons rien.

 

A 10h allons manger et après midi retournons au polygone. Nous promenons dans tranchées et ensuite avec Chevrier passe après-midi dans un abri. Sergt fait du feu et se chauffe.

Que l’on fasse ce que l’on veut, peu lui importe.

 

Le soir en rentrant, apprends que je suis encore de garde. Reçois lettre oncle Paul.

Mange une boite de sardines, coli, et morceau oie, soupe.

 

A 18h prends garde guérite jusqu'à 20h. Rentrant, ¼ de rhum. Me couche. Bon lit, 3 couvertures. Depuis 3 semaines environ, pas déshabillé.

RENARD, permission agricole.

Mardi 16 novembre 1915

Repos matin, me lève 6h30. Fais lits et chambre. Garde lits et chambre. Garde poste de 8 à

10h et guérite de 10 à 12h. Mange et envoie carte « ferme pont de » à Mère. Pas de lettre.

Froid, grêle. RENARD part en permission ce soir. Me couche bonne heure, musique.

Mercredi 17 novembre 1915

Clairon oublié sonner réveil. On se lève.

Rassemblement, sac monté rapidement. Revue commandant. Polygone Épire.

Froid très vif. Brouillard épais, il gèle.

Pas pause toute la matinée, toujours sac au dos et chargé.

 

Rentrons 11h1/2.

Soupe. Poêle fortune installé milieu chambre, on prend fagots un peu partout. Tous en cercle autour en famille.

Repos après midi, revue chaussures et effets, draps. Pommes de terre. Reçois lettre Maurice et lettre envoyée à MERBIER revient.

Adjudant et lieutenant passent dans nos cantonnements ; Ensuite revue Sergt CHEVREUX.

J’envoie lettre Parents, lettre René et carte Saucier. Sergt LAFLEUR malade.

 

Soir à 19h, travail nuit. Non consignés : mines et consignés : ponts pilôts, avec flambeaux pontage. Je suis aux mines.

Ne faisons rien, assis et blottis en tas au fond de tranchée. Passons tranquillement temps. Rentrons seuls avant les autres à 23h. Bon feu en rentrant.

Avant partir lait chaud sucré, 1 litre et pain dedans

Jeudi 18 novembre 1915

Lever à 8h.

Repos Je termine lettre à René et carte à Sancier.

Je touche pré 2er à 0,25 soit 2,35 et paquet de tabac. Arriérage plus tard. Achète cartes postales. Vais chercher fusil au magasin, et trouve bretelles. Lebelle revient avec nous.

Mangeons et à midi rassemblement. Allons tranchées. Cuisine polygone. Je fais foyer. Abrité et travaillant constamment je n’ai pas froid.

 

Rentrons heure habituelle, suis de garde.

Reçois carte Bréquet, deux cartes de Frère et 1 lettre Père. Suis heureux. Mange cantonnement (pain et viande rôtie sur notre feu).

Je prends garde de 18 à 20h au poste et comme il fait froid je reste au poste.

 

A 20h, on se couche, ai 4 couvertures. Bien couché, chaudement.

Vendredi 19 novembre 1915

Suis contr.. (?) de garde, ponts des équipages (grêle, glace).

Bonne nuit, j’ai eu chaud. Bois jus et garde guérite de 6h1/2 à 8h. Ne fait pas chaud. Je marche pour me réchauffer. Cigarettes données par vieux du 135éme, me demandant renseignements.

 

Quand je reviens, bon feu. J’envoie lettre à Père, 2 cartes Frère 1 carte à Mme Bordier et M Bréquel.

Mange.

Vais voir Lacroix. Ne reçois pas de lettre.

 

De garde de 12 à 14h, en bas.

 

Repos de 14 à 16. Je ne suis pas de garde le soir. Rentre au cantonnement. Ai mangé au poste : œufs, pommes vinaigrette et petit morceau de gruyère. Achète pain. J’ai bien mangé ce soir.

Rentré au cantonnement autour du feu. Porte demande permission Bureau et à 20h rentre appel, caporal étant fatigué et couché.

Rapporte 2 boites allumettes (touche pré 1er à 0f25 soit 47 sous et 1 paquet de tabac)

Samedi 20 novembre 1915

Réveil et rassemblement habituel. Allons ponts circonstances.

 

Arrivés aux ponts, je suis envoyé Roche-aux Moines avec Allard, pour aller chercher « ancre ».

Loire monte de plus en plus, niveau chemin de halage, ou plutôt berge, car pas chemin de halage. Je rapporte ancre ; manœuvre ancrage à terre pour tendre cinquenelle (*).

Nœud palant. Tendons amarres avec moufles. Capitaine et lieutenant nous montrent noeuds.

 

Après-midi, je fais passerelles flottante (mangeons froid, surtout cordages mouillés)

 

Soir repartons, pommes. Pas lettre.

Soupe : lapin et nouilles. J’ai 2 portions de lapin. Ai pris des pommes cuisine, je les faits cuire dans braise de notre petit feu. Tous autour du feu, musique harmonica.

Ce matin MERBIER, MOULU, Laêtier, revenus de perm-agricole. Un peu chahut avant coucher.

Serrons lits MOULU, Josse et moi.

 

(*) : Cordage servant autrefois au halage des bateaux sur les rivières (s’écrit aussi « cincenelle »)

Dimanche 21 novembre 1915

Lever à 7h.

Mange. Ensuite prépare revue; Effets, draps, treillis, chaussures. Revue champ de manœuvres par adjt : froid.

Rentrant, pain grillé. Mange viande rôtie.

 

Après-midi, j’écris lettre à Parents, 2 cartes à Frère, 1 carte à Blot, 1 carte à Mauthé, 1 carte à Andros, 1 lettre à M. Braux.

Froid, on ne fait pas feu. Colonel château Torré, doit venir nous voir.

Je reçois une carte BLOT et une RENARD. Soupe haricots et mouton.

 

Après soupe Colonel vient nous voir avec la Dame et une des demoiselles. Demande si l’on est bien, nous dit de faire plafond en clayonnage.

C’est ainsi qu’ils font sur le front (en roseaux) cantonnement.

Il appartient 68eme division en Lorraine. Bon moral sur le front, nous de même. Espère nous voir sur le front avec lui. Pour nous ragaillardir, quelques bouteilles à santé de la France et à la sienne. Il fait venir 2 d’entre nous avec lui (demande combien est-on ?) et donne 8 bouteilles de vin vieux.

On le remercie.

Ensuite lettres, je mets à la poste, achète bougies et journaux. Musique près du feu en rentrant.

Chahut dans chambrée. On boit vin donné par Colonel. Bon vin. On chante et chahute beaucoup. Sergent LAFLEUR obligé d’intervenir. Serre lits avec MOULU et Josse.

 

À 23h, le caporal rentre éméché. Il fait bruit, tombe, et il s’endort tout habillé en retirant ses chaussures.

 

A minuit, Bric rentre, a manqué train à Angers.

Nouveau chahut et scandale.

Lundi 22 novembre 1915

Réveil habituel, toujours froid .Partons ponts circonstances. Passerelles flottantes, radeaux flottants et de temps en temps, pas de gymnastique pour réchauffer. Mangeons, bonne cuisine.

 

Après déjeuner, vais café Savennières avec Maurice. On joue aux dames (café rhum) restons jusqu’au rassemblement.

 

Après midi, passerelles, radeaux flottants, brêlages. Quittons heure habituelle.

Josse en permission (caporal, bel état toute la journée)

Reçois carte Roger.

Toujours rien Parents et Frère. Pommes de terre cendre et pain grillé à notre feu. Soupe rata et oie, confitures avec MOULU.

Prépare pour demain Épire, revue et exercices. Chahut.

Josse me donne ses couvertures ainsi qu’à MOULU.

Mardi 23 novembre 1915

On se lève à 5h1/2. Bonne nuit.

Montons nos sacs. Equipement complet.

 

Rassemblement 7h, froid, brouillard. Partons à Épire. Ecole soldat, section et compagnie. Maniement d’armes (nouveau sous-Lieut.). Revenons marche très vive.

 

Rentrons 11h. Je suis de soupe.

Je reçois carte-lettre Mauthé, et carte Totor Mazeraud.

Allons bureau toucher arriérage pré. Je touche 6f20. Colonel Torré fait demander caporal. Pommes de terre. Soupe.

Je vais avec Jolly.

Achète cartes postales et pain. Ensuite vais bureau demander voyage gratuit pour permission.

Vois Kiffel et cycliste. Ma demande est faite. Vais chercher moutarde pour cyclo.

 

A 19h30 rassemblement. Tenue de campagne, sac chargé, couverture, gamelle et tout équipement. Allons à Savennières. Ai mal aux pieds. Formons faisceaux et déséquipons.

Pause un moment, ensuite, ponts de circonstances, amorce pont normal, 3 bateaux.

Je suis aux ponts des équipages, équipe guindage. Je coltine quelques poutrelles et madriers, et rentrons à 23h30.

 

Froid.

On refait son lit et couchons. (Beaucoup ivres suite rappel pré) Après midi ai commencé lettre à Parents. Sommeil, malgré cela chahut avant coucher. Colonel TorrÉ s’en va. Deloi porte bagages à la gare.

Mercredi 24 novembre 1915

On croyait repos ce matin comme habitude. Réveil ne sonne pas. On reste donc au lit, mais rassemblement sonne à 7h.

On est en retard.

On court vivement au rass..t. Allons ponts des équipages. Roche aux moines. Il fait moins froid.

Suis poutrelles un moment, ensuite théorie, brêlage, ainsi que l’après-midi. Pas de gymnastique de temps en temps. Ponts de circonstances.

Soir ramenons gaulettes. Trains de ravitaillement foudres et caissons.

Demain marche, un rapport apprend vais échanges Bouchemaine. Adjt (*) malade. Beaucoup malades, consultations motivées. Pommes. Reçois carte GABET. Pendant pause midi, jeu de cartes pris par MERBIER.

Ne sachant pas que c’est lui, on nous fouille tous. On n’est pas contents. Pas repos ce matin, fatigués, Caporal à Angers.

Cigares offerts par lieutenant Chauvet, à ceux qui sont pommes.

Je dine, lapin, pommes. Suis fatigué, me couche aussitôt après soupe.

 

(*) : Adjudant

Jeudi 25 novembre 1915

Bréquel rentre de nuit, il donne eau de vie avec jus. Caporal encore ivre. Camarades vont marche. Sommes 15 environ avec Cap Guillemin et serg Fai. (?) aller échanges Bouchemaine.

Pantalon, treillis MERBIER. Traversons Savennières et à partir Roches aux Moines, longeons Loire jusqu'à la Pointe.

Allons magasin Bouchemaine. On ne me donne pas effets perdus pendant mon séjour à l’hôpital. Capitaine habillement ordonne enquête. Change pantalon MERBIER. Plus rien magasin.

Vais Épire, détachement au lieutenant DuprÉ font navigation. Je vois caporal Girardin.

 

A 10h on quitte Bouchemaine.

Auparavant, je vais avec Jolly acheter du pain et pâté. On retourne par le même chemin. Tout doucement.

A la Pierre Bescherelle on fait la pause.

Je paie un litre à Jolly, Lebelle et Laîtier. Ensuite on continue chemin.

 

On arrive à la Possonnière à midi ½ . Nos camarades viennent de rentrer du travail, marche, passage Loire, Roche aux Moines, et abattages arbres Ile Bréhuard. On va aux pommes en arrivant, mais caporal Latraîne attrape cuisinier lui disant qu’il nous donne déjà la soupe, qu’on épluchera les pommes ensuite.

 

Soupe ; Je reçois 2 cartes de ma Mère et 2 billets de l’Aube l’un de 1fr et l’autre de 0’fr50. Rassemblement à 14h30. On finit les pommes. Ensuite partons faire abattage bois, sans arme ni sac en tenue simple. La Hutte et les Charonnières, avec nous.

Je vais aux genêts avec quelques camarades.

 

Rentrons pour 17h.

Ramassons nos paquets de genêts près du bureau. Achète pain, journaux et bougies.

Soupe. Lebelle et Jolly vont au jeu de boules.

 

A midi fromage, camembert, bonne portion, avons une moitié pour 3. La part à Morbier échoit à MOULU, Bic et moi.

Sergent LAFLEUR à l’hôpital, « scarlatine ».

J’envoie 2 cartes à Parents et 2 à Raphaël.

Caporal rentre à 18h30, ivre. Chahut. Il veut musique, je joue, il danse encore. Ensuite il retourne boire avec Bréquel. Temps adouci. Ai bien marché aujourd’hui. 21 Km Bouchemaine aller et retour et 10 environ cet après midi.

Attends toujours permission. MOULU de garde. Me couche, lit bien chaud, couvertures à MOULU. Caporal et MERBIER rentrent à 22h, chahut. Bonne nuit.

Vendredi 26 novembre 1915

Réveil habituel.

Allons polygone. Je porte grenades avec Bic. Suis aux mines ram…(?) combat, toute la matinée je pioche dans ram…(?).

Manger sur place ; Bonne cuisine. Avec Jolly et Girault vais boire vin blanc.

Achète cartes belle collection à Savennières.

 

Même travail après-midi. Lieutenant vient nous voir, beau temps doux. Quittons heure habituelle.

Pas pommes, les malades les ont épluchées tantôt. Je reçois 2 cartes de frère. Je touche pré 2f35 ;

J’achète jeu de cartes, 1f 80.Soupe, œufs, pommes vinaigrette et fromage camembert. Rabiot de voisins, 4 œufs et bonne portion de fromage. Montagnier et COLLIN, rentrés ce matin ;

COLLIN cigarettes, Biette, salle de police. Pas reconnu visite, et pourtant pied blessé, mauvais major.

 

Après diner, MOULU m’invite à prendre le café. Allons au café « l’Espérance « et on nous sert du rhum dedans, car c’est défendu.

Un peu de chahut, et on se couche. Toujours lits serrés avec MOULU.

Samedi 27 novembre 1915

Réveil habituel.

Je suis de soupe. Porte bouteillons légumes. Allons ponts des équipages, mais tout matériel pris par Hutte et Charonnières, on nous envoie ponts circonstances. Passerelle pilots. On va déjeuner. Ponts équipages.

Vais boire litre avec Maurice. Retournons pont circonstance, cette fois passerelle tonneaux. Loire a baissé.

 

À 16h30 départ.

 

Soir, vais soupe : lapin, légère histoire avec caporal à propos des chevalets, châlits. J’envoie carte à Blot, M. Herbulot, Baudron, Merlin, Husson, Kumiel, Fétuot. Frey porte mes cartes. Couché serré avec MOULU.

Dimanche 28 novembre 1915

Bonne nuit.

Jus au lit, lever à 7h. Revue comme ordinaire.

Ensuite, fermière près du cantonnement nous prévient qu’elle nous fait chauffer de l’eau pour nous laver. Je me rase. Je vais chez fermière avec caporal et mes camarades y sont déjà.

Le fermier va chercher 2 bouteilles, et chacun un bon verre « pour nous réchauffer » suivant l’expression de ces braves paysans. Vin exquis. Ensuite, bon lavage, cela fait du bien.

 

Soupe. Après je vais voir Maurice au jeu de boules. Lacroix en permission depuis hier soir. On va boire café et anisette ensemble.

Je retourne avec lui au jeu de boules, on casse la croûte ensemble : sardines.

J’achète journaux et vais cantonnement. (Article classe 16 sur journaux, dernière ligne au front).

Soupe mouton Haricots. Je reçois 2 cartes RENARD. J’envoie 2 cartes à Parents et 2 à Frère. Je vais poster mes cartes avec Maurice qui vient de venir me voir. Froid très vif. On va boire café ensemble. Je vais au bureau chercher lettres cantonnement (j’aurai probablement permission cette semaine, me disent Keffel et cycliste)

J’achète bougie et allumettes. J’envoie une carte militaire Oncle Paul et une Faure.

Delloi, Dalbin, rentrent dans un état lamentable. Chahut très tard. Caporal est obligé envoyer Delloi au poste. MOULU me rapporte collection cartes Angers.

Lundi 29 novembre 1915

Hier soir, il gelait très fort et me réveillant cette nuit, j’entends pluie sur les ardoises.

Changement brusque de température. Ponts équipages, pluie.

Matin, navigation, mouillage, ancre.

Midi vin blanc avec Maurice et Bréquel.

 

Après midi, suis poutrelles, pont renforcé. On retourne sous averse. Pommes.

Roger revenu permission, a été voir mes Parents : bien reçu. Je reçois carte MORIN et carte militaire Laval.

Temps radouci. J’envoie carte militaire à Mauthé,

1 carte René, Mazeraud, Andro, Mary et MORIN. GABET rentré ce soir. J’envoie 1 carte à Laval.

Ensuite prépare pour demain. Couche serré avec MOULU.

Mardi 30 novembre 1915

Réveil 6h1/4.

On monte sac complet. Il a plu toute la nuit.

Partons ex.. Épire. Pluie, arrivons terrain.

Pause, mais aussitôt une averse nous oblige à aller chercher refuge dans vieille église 3/4h. On retire literie du détachement Épire pour Passe 17.

Ensuite retournons terrain école compagnie, avec lieutenant.

Retournons cantonnement, arrivons à 12h30. Au lieu manger, épluchons pommes. Sommes trempés.

 

A 13h rassemblement. Polygone tranchées.

Ne faisons presque rien. Pluie. Rentrons heure habituelle. Soupe.

 

Après souper il pleut averse. Je vais chez Margot avec MOULU, je joue aux cartes- enchère avec les caporaux Laterne et Guillermos.

Buvons 4 litres excellent cidre. Nous rentrons après appel.

Rencontrons caporal en chemin pour nous faire porter présents. Me couche.

Mercredi 1er décembre 1915

Encore tenue de campagne, sac complet, comme hier. Allons aux tranchées. Devait avoir visite Général Jolly. Toujours pluie. Suis équipe claies, Caporal Laterne. Allons chercher gaulettes, Roche aux Moines. La matinée, je trie les gaulettes.

 

À 10h30 soupe pas prête, seulement dans une heure. Avons tous faim.

Avec Maurice, Biette, Roger, Frey, descendons à Savennières.

Achetons pain, pâté, allons café « Bon Coin » et mangeons. Bouteille vin blanc. Ensuite café et pousse-café.

 

A midi, retournons au polygone.

 

Après-midi, je couvre cuisine avec des genêts. Pluie.

 

Soir rentrons à 17h. Pas pommes. (Depuis lundi, garde de nuit. Service de garde sévère par suite d’abus).

Je joue musique, me couche.

Jeudi 2 décembre 1915

RENARD rentre de perm un peu avant rassemblement. Je vais aux échanges Bouchemaine (très mauvais temps, pluie).

Je change treillis Frey et effets corps Bréquel, quant à moi, rien !

On revient tout doucement sous averse.

 

Arrivons ponts des équipages à midi ½. Mangeons. Il pleut à torrent. Nos capotes sont traversées. En revenant Bouchemaine, bois litre cidre avec Morbier. Après midi, je vais faire claies avec Morbier. Pluie. Camarades font pont renforcé.

Caporal conduit les punis « pelote » Je porte claies poste de Varenne.

Pluie toute la journée.

Retournons pour 17h à Possonnière. Pas pommes. Je reçois lettre et carte postale dans enveloppe. Roger reçoit carte Père. J’envoie carte militaire à Parents. Ensuite coucher.

Vendredi 3 décembre 1915

Laîtier permission 15 jours. Aller région conduire bœufs pour culture. Ai mal dormi cette nuit, rhume de cerveau.

Pluie, montons sac complet. Rassemblement devant « Union » Il pleut.

Partons direction St Georges. Capote encore toute mouillée d’hier. Sergent CHEVREUX permission, sergent Montagne, commande détachement. Il nous dit ne plus rester longtemps à Possonnière, probablement partir à Toul dans un mois environ.

 

Marchons 1/2h et 20 mn de pause.

Détachement la Hutte et Charronnière nous rejoignent. Allons près St Georges. Voyons château.

Ensuite nous engageons chemin de traverse dans le bois couvert d’eau. Eau par-dessus chaussures, pieds mouillés. Averses de temps en temps.

 

Rentrons à 11h, trempé, crottés et les pieds au frais. Sergent Coquel prend commandement de notre section. CHEVREUX, première section. Soupe. Rassemblement 13h15. Avec la Hutte et les Charronnières, abattage arbres.

Je vais aux genêts.

 

Le soir je reçois 2 cartes, Paris et Lacroix, une de Josse et une Mazeraud René.

Le soir je vais boire cidre avec MOULU chez Margot.

En rentrant, musique.

Apprends que mes effets perdus sont « jeu de boules » à Bouchemaine.

Samedi 4 décembre 1915

Allons au polygone. Je suis équipe Baucier pour faire cuisine pont circonstance. Allons Roche-aux-Moines, ponts des équipages, chercher perches. Pluie continuellement, Loire monte.

Allons ponts de circonstances monter cuisine avec claies et perches. Je vais avec Roger et Allard échelle manœuvre avec capitaine. Nous mettons souvent à l’abri, fréquentes averses.

Retournons manger polygone. Pendant pause je vais avec Maurice » Bon coin Savennières manger et vin blanc. En retournant pont circ., je vois Lacroix rentrant de permission. Même travail que ce matin, échelle manœuvre. Capitaine ne revient pas ; ce matin il nous a montré manœuvre de l’échelle pour enfoncer pilots.

 

En revenant le soir, je suis avec Lacroix. Me donne litre de lait, et cigarette.

En rentrant, soupe. Pas lettre.

 

Après diner Jean et Maurice viennent me chercher. Allons ensemble « ancre marine » 2 bouteilles vin blanc. Je fume une cigarette. Je joue musique en rentrant.

Cet après midi, passage train départ classe 16 (*), tenue de campagne.

Classe 17 appelée pour 5 janvier.

Classe 16, envoyée près du front en dernière ligne. Chahut chambrée.

 

(*) : Classe = année des 20 ans donc classe 16 c’est les soldats de 20 ans en 1916.

Dimanche 5 décembre 1915

Réveil à 7h. Jus au lit par MERBIER ; Revue, effets à changer passée par Sergt Montagne.

Ensuite par Adjt.

Avec un sous-lieutenant du bureau pour chercher graisse à chaussures. Il m’envoie prévenir de son arrivée au cantonnement Briand et au « jeu de boules », chercher mes treillis. Je suis de soupe.

En reportant bouteillons, rhum chez forgeron avec GABET. Après me lave.

J’envoie lettre à Parents, 2 cartes Frère et une à Mazereau.

Pluie, attends toujours permission. Je croyais partir hier, mais toujours rien. Ne reçois pas de lettre.

Je fais un peu de couture. Je vais chercher 4 sous de pain et 4 sous de rillettes, litre de lait avec pain. Achète « Matin, et Pays France »

 

A 17h je vais chercher Maurice. Allons « Ancre de Marine »

Lacroix vient nous y rejoindre. On commande diner. J’ai bien mangé, mais je me remets à table avec eux. Un vieux » brisquard » de 77ans, avec nous. Il mange à notre plat, et nous amuse par ses histoires, il est un peu gris. Nous buvons beaucoup, chacun 2frs. Entendant l’appel, nous courons précipitamment au bureau nous faire porter présent.

Ensuite je remonte au cantonnement.

Le caporal pas là, pas rentré. Je fais semblant d’être éméché. Tout le monde le croit ; Chahut. On chante, on croit toujours à mon air gai ! Quelques virages ! MERBIER me prévient, caporal ivre, veut se battre, scandale.

On continue à chanter et chahuter.

 

À 22h30 environ, le caporal rentre ivre à ne plus se tenir. Il tombe comme une masse sur son lit, on le déshabille, il rend. On s’endort enfin.

Lundi 6 décembre 1915

Au réveil dispute dans la chambrée. MOULU et Montagnier se battent. MOULU a le dessous par sa faute, s’étant mal pris.

Pluie. Ponts circonstances, eau très montée.

Je fais claies, matin avec RENARD.

Mauvais manger. Je vais manger pâté « Bon Coin » avec RENARD, Maurice, et Brie.

 

Après-midi pont-bateaux avec 3 bateaux.

Je suis portière, 2 bateaux – poutrelles et guindage, je travaille très peu.

 

On rentre tôt le soir. Avec Lebelle je demande permission 4 jours à sergent-fourrier.

Soupe, lapin, fromage. Refais demande permission.

Je vais au jeu de boules. Bréquel, Demonge, COLLIN, me donnent leur bidon, cidre « Margot ». Je donne copie permission Lebelle.

Kiffel vient près de nous, inutile refaire demande permission, rappel de noms par lui.

Je rentre cantonnement. 4 quarts cidre par camarade. En suite un peu chahut et on se couche.

Mardi 7 décembre 1915

Tenue de campagne. On monte sac.

Exercices toute la journée sur route l’Allend. Rentrons pour 10h.

 

Mangeons à 13h pommes. Ensuite théorie « jeu de boules » jusqu’à 14h.

J’achète pain et chocolat. Reçois carte Mary.

Pluie. Je rapporte linge perdu et rendu Bouchemaine, du jeu de boules. Porte linge laveuse.

Je vais au bureau toucher pré et tabac.

Mangeons blanquette, bonne portion, viande et sauce blanche excellente. 1ere fois viande avec sauce.

 

A 18h30 rassemblement tenue de campagne. On se dirige St Georges. A peine partis avant ¼ d’heure, violente averse. La Hutte avec nous. Lieutenant nous rejoint, on patauge eau et boue.

Service campagne Charonnières, on se croit même perdus. L’eau tombe à torrent, nos vêtements se traversent.

Traversons Savennières.

 

Rentrons à 22h dans un état lamentable.

Murmurons tous ; malgré cela, chahut et chante. Je joue musique jusqu'à 23h30. Capote traversée et treillis également, heureusement, gilet de laine.

Mercredi 8 décembre 1915

Réveil habituel malgré nuit.

Polygone. Toujours pluie, boue épaisse. Loire monte.

Je suis gradins franchissement. Plusieurs fois violentes pluie oblige a nous abriter. Mangeons sur place. De l’intérieur abri’ entends lieutenant Lotte dire que toute la classe 16 va à Possonnière.

Nouveaux cantonnement pour la Hutte, et les Charronnières, appareils chauffage, tout nécessaire pour passer hiver ici. Je ne crois plus au départ pour Toul. Partir du polygone, si la pluie continue.

Mangeons dans un abri. La pluie cesse.

 

Après midi même travail. Partons vers 15h.

En rentrant on nous donne matelas ; Ensuite soupe, lapin. Josse revenu de perm. On va boire un litre ensemble ainsi que MOULU, GABET, RENARD,. Pas de lettre.

Adjudant mécontent de la marche d’hier par un si mauvais temps. Les journaux parlent de nous ménager, ils disent que c’est malheureux de nous faire marcher par semblable temps. En temps de paix, 2 capotes et autres effets rechanges, tandis que nous, rien !

Musique en rentrant et couché, bon matelas.

Jeudi 9 décembre 1915

Toujours pluie. Ponts équipages Savennières, endroit pont circons. Pont tablier surélevé. Je coltine matériel ensuite brèche échafaudages sur bateau. On conduit bateau près Pont.

Je suis rameur ; Pluie. Mangeons sur place.

Je vais « cercle fraternel » avec Maurice, Prudhomme et MOULU, cidre. Revenons ponts.

Nous mettons à l’abri jusqu'à 14h, pluie violente. Reprenons travail en capote. Amenons notre bateau près du pont. Ensuite poutrelles de jonction, nous les amenons et brêlons sur bateaux.

Quittons travail à 16h30, trempés, couverts de boue. Soupe.

J’envoie carte postale René, Mr Andro, Mr Courtois.

Musique. Caporal venant rendre appel, m’apprends que je pars en permission demain, ainsi que GABET, Lebel, et Joly.

Heureux.

Vendredi 10 décembre 1915

Le matin repos. Le lieutenant Lotte nous donne repos parce qu’on a travaillé sous la pluie et dans la boue toute la semaine, avec effets trempés sur le dos. Je fais mes préparatifs.

 

À 8h30 visite, bon. En rentrant achève préparatifs.

Change linge.

 

A 11h45 rassemblement.

On va débiter des arbres, Ile Behuard. Pluie, pieds dans boue jusqu’aux chevilles.

Je reviens Ponts circonstances, chercher amarre. Lieutenant me fait reporter amarre inutile. J’achète à manger.

Savennières, pluie.

 

On quitte travail à 17h. Nous allons être en retard pour notre train. Marche forcée.

On retire capote, on arrive en sueur. Mais perm. ne sont pas au bureau. On se prépare vivement et revenons au bureau.

Encore pas arrivées ! Ne pouvons pas partir à 18h19.

 

Allons porter colis « chez Margot » tous deux GABET.

Buvons cidre et mangeons tartines de pâté. On retourne au bureau, rien. On repart « chez Margot » on va salle du fond. On commande diner, sardines, côtelettes mouton, haricots, salade, fromage, le tout arrosé de 5l de cidre. Le sergent-fourrier vient nous dire que le cycliste est revenu et que nos perm. ne sont pas arrivées, ce sera pour demain.

Cela nous ennuie un peu, mais à 1 jour près !

Nous sommes 3 à manger, LebelLE n’est pas avec nous. Nous payons chacun 1fr75 ; Nous allons au bureau. Le sergent-fourrier nous dit que demain nous n’irons pas au travail, nous aurons nos perm dans la matinée.

Je vais chez Maréchal avec GABET et on remonte au cantonnement. On va prévenir caporal au poste, il est de garde. On refait le lit et on se couche.

Bonne nuit, me réveille quelquefois, vent, pluie.

Samedi 11 décembre 1915

On ne va pas au travail.

Lever 7h30. On se lave. On se met en tenue. 1 litre de lait avec pain.

Ensuite achetons pain et rillettes et allons manger chez « Boidron »

 

Ensuite avec Lebel, GABET, allons chez « Margot » On nous prévient que nous devons nous présenter Bouchemaine à 16h.

 

À 14h quittons Possonnière. Pluie. Suivons digue, chemin de fer, par chemin longeant la Loire inondée.

Voyons sergent Prin.

 

Arrivons à Bouchemaine 16h.

On nous donne permission et prix du voyage. Détachement venu de Prunière avec sergent Gachet s’en vont à Toul.

Je dis au revoir à Gachet. Allons au café de la gare attendre le train. Jouons aux cartes.

 

A 18h30 partons pour Angers. Le sergent Mouton est dans le train, il nous appelle.

Arrivés à Angers allons manger au restaurant près de la gare, maison de débauche.

 

À 21h prenons express pour Le Mans. Je joue musique.

 

À 3h changeons au Mans.

 

À 5h1/2 arrivée à Paris.

 

 

Ceci termine le récit de ce carnet.

 

Vers le second carnet

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

 

 

Suivent plusieurs pages blanches. Certaines portent des annotations, sans aucun ordre chronologique :

 

 

Exemple :

 

P 57 : Sommeil – Chatelier – Noyer – FEVRIER - MARS 1916

P58 : « Quelques fleurs séchées » – AUBERIVE – AVRIL1916

P59 : M T M 1174

L M 6157

 

 

Dernière page :

 

Quelle est l’unique

Les deux : les gémeaux.

Le mot : tégucigalpa.

Le chiffre : 13

Les animaux : bison et licorne

Le Pays : Britannia

L’homme : Napoléon

 

 

Dans une pochette de la couverture cartonnée, 1 petit sachet papier plié contenant des petites fleurs séchées :

 

« Souvenir de la Possonnière » octobre – novembre 1915

 

 

Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : feather

 

Vers le second carnet

 

Je désire contacter le propriétaire des carnets de Beauchemin

 

Vers d’autres témoignages de guerre 14/18

 

Retour accueil