SOMMAIRE (n’existe pas dans le carnet)
Me contacter, pour une erreur ou question
Nous apprenons la veille que les
Allemands avaient coupé la ligne de chemin de fer entre Petite-Croix et Montrevieux
(Montreux-Vieux) gare allemande, ce
qui laissait prévoir une rupture certaine entre les deux nations.
Aussi, tout Belfort était à la recherche de renseignements. Il n’y avait
plus de doute possible, la guerre était certaine.
Nos troupes d’active étaient
déjà à la frontière et il régnait à Belfort
une grande effervescence. De toute part, on voyait arriver des troupes, beaucoup
d’autos et de voitures régimentaires.
il passa un frisson sur tout mon
corps en pensant à ce qui allait se produire.
Je voyais déjà toute cette
jeunesse s’entretuer sur ces champs de bataille.
Dans la nuit du 31 juillet au 1er
août, la réquisition des voitures se faisait par le soin de l’autorité
militaire. Toute la nuit passèrent dans les rues de Belfort des quantités de troupes et beaucoup d’artilleries
légères. Pendant ce temps, la poste faisait parvenir à chaque homme mobilisable
sa feuille de route.
Le matin à mon réveil, je voyais
déjà venir des communes voisines des groupes avec drapeaux déployés et chantant
avec accompagnement de musique.
Il
y avait chez tous ces inconscients une joie délirante d’aller se battre contre les
Allemands. Tout cela me laissait froid.
Je continuais à aller sur mes
chantiers pour faire finir les travaux lorsque, à 8h, en rentrant chez moi pour
déjeuner, je trouve mon ordre d’appel, à rejoindre immédiatement et sans délai.
Je n’éprouve aucune émotion,
sachant d’avance que je restais dans la place.
Je vais sur les chantiers pour
faire rentrer le matériel et après tout arrangement avec mon frère, je me suis
préparé à rejoindre mon régiment.
Au moment de quitter les miens,
j’ai eu un serrement de cœur et quelques larmes aux yeux.
Arrivé à
Je restais pendant
A
J’appris que la canonnade avait produit un effet terrible
chez les femmes et enfants qui se sauvaient dans les rues. Moi, je me trouve un
instant troublé et refroidi en pensant aux histoires du père sur les horreurs
de la guerre 70-71.
A
Tout chacun aurait pu prendre
des chaussures ou linge pour porter chez lui. Lorsque je fus habillé ma
première pensée fut d’aller auprès de ma famille où je passai une agréable
soirée.
Je vais rejoindre mon cantonnement
le matin à
Journée très chaude. Je
rencontre quelques amis qui ont servi avec moi étant de l’active, ce qui fait
que je me retrouve le soir légèrement ému.
Repos le matin.
Après-midi inspection des hommes
en tenue de campagne. Journée très chaude.
Les cuisines sont installées
sous les préaux mais j’éprouve un dégoût de manger là, de voir la façon dont
sont préparés les aliments.
Belle journée.
Distribution de cartouches et
organisation du cantonnement qui est trop petit pour loger tout le monde. Comme
il fait très beau, les hommes couchent partout, dans les cours et sous les
préaux.
Des ordres sont donnés pour que
personne ne couche en ville aussi je passe une mauvaise
nuit, faute de place.
Préparatifs de départ.
A
Nous sommes logés dans des
locaux trop petits pour le nombre d’hommes que nous sommes.
Le matin, nous nous levons à 6
heures et nous préparons à partir.
Nous montons au Fort du Mont-Rudolphe où nous
sommes obligés de construire des abris pour nous loger, que nous fabriquons
avec des arbres et des branches ; ce qui occupa toute la journée.
Mais je passe une mauvaise nuit
sur de la paille mouillée.
Travaux de campagne,
construction de tranchées pour s’abriter par sections à effectifs de 55 hommes.
Travaux assez fatigants, car il fait une chaleur accablante.
Le soir, j’éprouve un chagrin
profond en apercevant les lumières de la ville, ce qui me fait penser à ma
petite famille.
Je suis malade. J’éprouve des
troubles par suite de l’accident que j’ai eu dans le civil. Je vais à la visite
médicale où je suis reconnu et évacué au dépôt.
Je quitte le fort avec plaisir
car j’ai hâte de revoir ma petite famille.
Mais, je me suis trouvé tout
surpris en arrivant chez moi de ne trouver personne. Ils venaient de quitter la
ville avec les évacués.
Malgré cela, je me trouvais très
heureux d’avoir quitter ce maudit fort où l’on ne voyait personne.
Réveil à
Journée d’ennui.
Nettoyage des dortoirs chez les
frères et après-midi, chargement des caisses de pansements. J’ai un gros rhume
qui me fatigue beaucoup.
Réveil à
Départ au quartier à
Matin : chargement des lits
de fer qui se trouvent au cercle des officiers et des caisses de pansements.
Après-midi : rue des bons enfants, chargement des voitures avec
couvertures de réserve et caisses. Le soir, à
Quelques avions ennemis viennent
survoler la ville, qui sont reçus par une vive fusillade et canonnade des forts
de Roppe et Bessoncourt.
Gare de la rue de Mulhouse,
décharger les wagons, literie appartenant aux régiments de cavalerie de
Vesoul. Ces lits sont pleins de
punaises, ce qui me dégoûte profondément, ces lits sont destinés aux hôpitaux.
Usine Dollfuss Miegg
(Nigg ?), décharger des wagons de blé et les entreposer dans les locaux de
l’usine.
Repos le matin ; après-midi
décharger des wagons de houille à
Débarrasser les magasins des
casernes de Rethenans pour envoyer les effets et équipements à Besançon. Le
soir, à
Rue de Mulhouse, décharger des
wagons de houille.
Repos jusqu’à
A 1 heure, départ pour Rethenans, nettoyer les magasins
d’habillement. Il y a du gâchis, c’est honteux.
Réveil à
A 6 heures, nous déchargeons les
wagons et nous mettons ces caisses dans des voitures automobiles.
Après que le train fut fait, je
vais voir mes parents qui habitent Retzwiller.
Grande surprise pour eux car
leurs fils sont soldats chez les
Allemands.
De toute part, il arrive des
troupes. Les routes sont encombrées de voitures et de caissons à munitions.
Après avoir quitté mes parents, je retourne à Dannemarie où je me mets à la disposition du service des
brancardiers car les blessés sont nombreux et le service sanitaire insuffisant.
J’estime à 500 hommes blessés
dont un commandant très grièvement et capitaines. Parmi ces hommes il y a deux
officiers allemands et quelques hommes.
A 6h1/2 nous quittons Dannemarie pour retourner à Belfort où nous arrivons à 10H1/2
dans un train très mouvementé.
Journée assez pénible.
Réveil à
Je me prépare le matin pour
aller prendre la garde à
De garde à l’arsenal jusqu’à 11
heures.
Après-midi, repos.
Le soir, je fais un petit tour
en ville pour me divertir ; mais, c’est bien triste. La ville n’a plus
rien du temps de paix.
Décharger les wagons de coke à
la rue de Mulhouse. J’en profite pour aller prendre un bain à la maison.
De garde à l’arsenal.
A 8 heures, je vais en ville
porter les boîtes à marrons, ce qui me donne l’occasion de voir ramener
quelques prisonniers en automobile.
De corvée à la gare de la rue de
Mulhouse : décharger les wagons de coke.
Même travail, toujours rue de
Mulhouse.
Je suis malade, je vais à la
visite où je suis reconnu pour deux jours.
Je suis nommé cycliste à la
compagnie de dépôt.
Je fais des courses en
bicyclette toute la journée.
Le soir je suis très fatigué. Je
me ressens toujours de ma tête des suites de mon accident.
Toujours occupé à mes courses.
Toujours occupé à mes courses.
Longue journée de courses.
Le soir à 7 heures, je suis
chargé de transmettre à tous les postes de la ville de faire arrêter une
automobile montée par un homme et une femme se livrant à l’espionnage. (Voiture
Torpédo)
Journée très calme pour moi.
Beaucoup de courses. Pluie toute
la journée. Je suis très fatigué.
Courses à Offemont et au Mont
Rudolphe.
Je me lève de mauvaise humeur.
Je suis malade mais je fais mon
service.
Pluie très froide le matin.
Courses toute la journée.
Même travail.
Même travail.
Je suis envoyé au Fort de La Miotte transmettre des
ordres où j’ai eu l’occasion d’assurer les travaux de défenses qui sont bien
organisées.
Il y a aussi beaucoup de canons
et surtout de l’ordre.
Le matin j’ai beaucoup de
courses.
A 11 heures, je me dirige sur Rougemont-le-Château pour voir la
famille de ma femme où je trouve tout le monde en bonne santé.
Sur le parcours de Belfort à
Rougemont, il y a beaucoup d’organisations défensives et des observatoires dans
les arbres, très bien installés.
Je reviens trempé, mouillé et je
vais chez moi, changer de linge.
Je suis de très mauvaise humeur.
Mon commandant de compagnie me fait des observations pour retard dans mes
courses.
Je porte des ordres à Sermamagny par un temps de pluie
très froid.
J’ai aussi profité de l’occasion
pour aller rendre visite à mon beau-frère que je n’avais pas encore vu depuis
qu’il était revenu d’Amérique.
Surprise agréable pour tous les
deux.
Le soir, je me couche de très
bonne heure car je suis très fatigué.
Je me réveille très gai.
Je m’occupe de mes courses toute
la journée.
Le
soir, je suis demandé à la place (de Belfort) pour prendre les fonctions
de cycliste au poste de sans-fil de
Mon commandant de Cie est
furieux après moi d’avoir accepté cet emploi et me fait l’observation qu’il me
réserve un chien de sa chienne.
(Le Fort de La Miotte se trouve dans Belfort même.)
Je vais prendre possession de
mon nouveau poste où j’admire l’installation.
A 10 heures, je vais à la soupe
à mon ancienne compagnie, ce qui donne l’occasion à mon commandant de Cie de me
reprocher d’avoir accepté ce nouveau poste.
Après explications, nous tombons
d’accord en me disant que je reviendrai à la Cie.
Je couche à mon nouveau poste où
je passe une bonne nuit dans la salle des machines.
Comme je n’ai pas de travail, je
vais chez moi pour faire ma toilette.
Bonne journée.
Je transmets de temps en temps
des télégrammes à la place.
Journée et nuit très pénibles.
Beaucoup de télégrammes à porter à la place.
Je suis très fatigué.
De repos mais je m’ennuie
beaucoup.
Nuit et journée assez calme.
Temps superbe.
Beaucoup de télégrammes à
transmettre.
De jour et de nuit. On
enregistrait beaucoup de télégramme.
Rien de nouveau.
Je fais mon service
régulièrement de jour ou de nuit.
Je suis couché chez moi lorsque je
reçois la visite de mon camarade de service qui vient me prévenir d’aller
passer une visite médicale pour avoir à partit au front.
Ma surprise fut grande car le me
croyais à un poste fixe.
A la
visite, je suis reconnu bon pour rejoindre sur le front. Cette journée me fut pénible à cause de ma famille qui me
croyait bien tranquille.
Je suis très troublé de ce qui
vient de m’arriver.
Je n’ai plus de plaisir à rentre
chez moi car la femme et les enfants pleurent.
Mauvaise nuit.
Revue de tenue de campagne de
tous les hommes devant partir sur le front.
Après la revue, on nous paye les
effets individuels.
Nous quittons la cour du 35ème
à
Nous restons toute l’après-midi
à nous promener dans la cour du quartier, faute de place.
Enfin !
A
Nuit très mouvementée.
Journée d’ennui général.
Promenade dans la cour du
quartier.
Après-midi, préparatifs pour
partir en marche le lendemain
Le soir, je vais chez moi où j’éprouve un
chagrin profond de voir ma femme et mes enfants si triste de ce départ, aussi,
je passe une mauvaise nuit.
Réveil à 6 heures. Rassemblement de tous les hommes
du 372e qui se trouvent au dépôt pour partir
en marche.
Départ à 7 heures par le
mauvais.
Il neige toute la journée.
Manoeuvre très fatigante à travers bois, dans la boue. Nous cessons notre
manœuvre à 2 heures et nous allons cantonner à Grandvillars.
J’ai visité le pays. La
population est très sympathique. J’ai passé une mauvaise nuit, j’avais froid.
Réveil à 5 heures et départ à 6
heures.
Marche pénible dans la neige.
Manœuvre avec les troupes de l’active, pause d’une heure et demie. J’ai froid
aux pieds. Nous manoeuvrons à travers les prés.
A 11 heures, grande halte pour
faire le café et des pommes de terre. J’ai beaucoup fatigué, faute
d’entraînement. Arrivé au quartier le soir à 9 heures et demie. Le soir, j’ai
été auprès de ma famille, toujours même chagrin.
Je suis désolé de voir les miens
toujours aussi tristes. J’ai passé une bonne nuit.
Journée de repos et d’ennui. On
se promène à travers le quartier pour tuer le temps.
Réveil à
A
Triste séparation.
J’éprouve un chagrin profond.
J’en profite pour aller à la
préfecture et à la mairie, pour faire le nécessaire avoir mon allocation. Je
retourne au quartier où règne une grande animation parmi les hommes.
Soirée très gaie.
Réveil à
Revue des hommes en tenue de
campagne.
Départ à
Nous prenons le tramway, place
de la république, qui nous conduit à où nous descendons. Nous nous dirigeons
sur Friesen, village alsacien
sur la frontière suisse.
Notre marche fut très pénible.
Les routes étaient détrempées et notre chargement très lourd.
Nous restons 4 heures de temps à
attendre que l’on nous ait affectés à une compagnie.
Finalement, je suis affecté à la 29ème. (compagnie)
Le soir, nous passons une soirée
agréable dans un petit café où les hommes chantaient à pleins poumons.
Mauvaise nuit, il faisait très
froid dans notre cantonnement.
Réveil à
On nous rassemble pour être
présentés au commandant de compagnie qui nous interroge sur notre lieu de
naissance. Ensuite, je mange en hâte pour aller prendre la garde aux
avant-postes.
A
A 2h1/2, notre artillerie ouvre
un feu très nourri sur notre droite. Ça me produit un effet impressionnant, car
c’est la première fois que je vais au feu.
Je passe une mauvaise nuit. J’ai
eu froid aux pieds pendant mes six heures de faction.
Pour un début, j’ai trouvé la
chose pénible ; surtout que je ne connais pas les hommes.
Notre artillerie ouvre un feu
très nourri, mais de courte durée.
L’infanterie tire beaucoup. Je
suis homme de communication.
Le soir, repos au village de Bendoff où j’ai bien dormi.
J’étais très fatigué.
Réveil à
Nous attendons un moment, mais
il y a contre-ordre. Nous restons toute la journée au repos.
Le soir, nous prenons la garde
aux avant-postes.
A minuit, nous sommes relevés
par des territoriaux. Nous partons en ligne par une nuit obscure et des chemins
boueux.
Nous arrivons en lignes à 5
heures du matin. Le bruit que nous avons fait, donne l’éveil et l’ennemi nous
reçoit par une fusillade des plus nourries. Je me trouve un moment égaré.
Je me couche dans un fossé, plus
mort que vif.
Les balles arrivent de tout côté
comme grêle. Je me glisse le long du fossé et je me joins à la 23ème
compagnie qui se trouve dans le prolongement de la mienne. Et je fais le coup
de feu avec eux.
Mais l’ennemi est de beaucoup
supérieur à nous et nous fait beaucoup de victimes. Je suis obligé de me
déplacer, faute de place dans la tranchée.
Je me couche derrière un gros
arbre, où je suis obligé de rester dans cette position toute la journée.
C’est très pénible surtout que
je suis dans l’eau. Parfois, je lève la tête, mais c’est imprudent car les
balles ne nous sont pas ménagées.
A l’approche de la nuit, on se
replie à
Il en arrive à chaque minute,
mais très peu.
Nous avons beaucoup de pertes.
Enfin après
Nous arrivons à avoir creusé
L’ennemi joignait aux tirs des cris
de fauve pour nous faire peur, afin de nous faire abandonner nos positions.
Notre commandant qui était d’un courage exceptionnel arriva jusqu’à nous et
cria à pleins poumons « Ménagez vos
cartouches, les enfants. Nous les retrouverons demain matin ».
L’ennemi avait compris ce
commandement et diminua lui aussi son tir. Chez l’ennemi, les ordres se
passaient au sifflet qui allait de la gauche à la droite.
A la pointe du jour, un combat
des plus acharnés s’engagea. Tout à coup, au grand jour, nous apercevons,
débouchant à travers près, une colonne ennemie accompagnée de fifre qui venait
attaquer les lignes que nous avions abandonnées, où il restait encore une
cinquantaine d’hommes et notre capitaine. Nous ouvrons un feu des plus violents
sur eux.
Mais malgré leurs pertes, une
partie arriva à la tranchée et firent, les nôtres, prisonniers.
Pendant que l’ennemi emmenait
nos camarades, une partie des troupes d’attaque voulait avancer sur les
tranchées que nous avions faites pendant la nuit.
Mais ils en furent arrêtés par
notre feu très nourri.
Vers 11 heures, notre petite
fraction reçoit l’ordre de rentre au cantonnement où nous trouvons quelques
hommes qui avaient échappé à la fusillade.
Sur une compagnie de 209 hommes,
nous restions 25.
Aussi je m’empresse de manger ma
soupe et d’aller me coucher. J’étais exténué de fatigue.
Repos toute la journée pour nous
remettre de nos fatigues.
Départ de Srarkinzen (?) pour aller cantonner à Friesen où nous passons une nuit agréable dans la paille.
je vais à la visite où je suis
examiné de fond en comble par un major qui a été très gentil avec moi, qui a
reconnu que j’étais bien malade, mais n’a pu m’évacuer, vu le trop grand nombre
d’hommes qui nous manquait.
Je reste toute la journée à mon
cantonnement où je m’ennuie beaucoup en pensant à ma famille. Il n’y a aucune
distraction dans le pays.
Journée de repos, nuit très
froide.
Nous restons au repos et nous
recevons du renfort pour remplacer les hommes qui nous manquent.
Nous partons aux tranchées à
Arrivés là, nous continuons les
tranchées. Nuit assez calme, quelques coups de fusil de temps en temps.
A la pointe du jour, le froid se
fait sentir, aussi, j’ai bien froid aux pieds.
Nous quittons les tranchées à 2
heures pour aller à Friesen
(Alsace), où nous trouvons une soupe bien chaude que nous mangeons de bon cœur.
Nous passons une soirée très
agréable dans un atelier de menuisier où nous avons fait un bon feu. Nous buvons
un bon thé au rhum.
Réveil à 7 heures.
Nous nous occupons au nettoyage
des armes et équipements qui en ont
grand besoin.
Après-midi, repos, ce qui permit
de faire mes correspondances.
A 11 heure ½, nous partons aux
avant-postes qui se trouvent à
En relevant les sentinelles,
j’ai tombé dans un trou plein d’eau
Je mourrais de froid.
Nous rentrons au cantonnement à
2 heures. J’étais très fatigué avec mes vêtements mouillés, et j’ai passé une
mauvaise nuit, faute de vêtements secs.
Repos.
Enquête sur la prise de notre
compagnie le 3 décembre.
Journée d’ennui, temps triste.
Départ pour les avant-postes à
Nuit très froide.
Etant de garde, j’ai souffert du
froid des pieds comme jamais. Très calme sur notre front.
Nous guettons la relève de
l’ennemi qui se fit à
Nous étions à
Il n’y avait plus de gêne entre
nous. Nous exécutions nos travaux de part et d’autre sans nous dissimuler.
Temps superbe.
Toujours aux tranchées.
Pendant mes heures de garde, je
grimpe sur un petit arbre et je cause avec une sentinelle boche.
On s’en fait une miette.
Nous travaillons avec le génie à
la construction d’abris et de ligne de défense.
Travail très bien fait.
Temps pluvieux. Journée d’ennui.
Je vais d’une grange à une autre
pour tuer le temps.
Après-midi, je vais aux vêpres
où j’éprouve un profond chagrin en entendant les chants d’église et au loin, le
bruit des canons.
Nous allons aux tranchées. Nous
passons dans des chemins impraticables. Nous enfonçons dans la boue de
Nous restons en réserve
d’avant-postes.
La nuit, je prends
Tranchées, rien de nouveau.
Temps superbe.
Le soir, nous sommes relevés, et
nous passons une agréable soirée chez les habitants.
Nous jouons aux cartes en
dégustant quelques litres de bon vin.
Réveil à
Je passe une journée à planter
des piquets avec une masse.
Je me suis bien fatigué, si bien
que l’éprouve des troubles par suite de mon accident que j’ai eu dans le civil.
A un certain moment de la
journée, 2 parlementaires ennemis s’avancent à nous avec le fanion de
Les ordres furent transmis au
commandant qui donna l’ordre à une fraction d’hommes de se tenir prêts à faire
feu sur l’ennemi si toutefois la nouvelle était fausse.
Mais, les ordres avaient été mal
transmis, il ne s’agissait pas de blessés, mais de patrouilleurs ayant été
tués.
Tout se passa sans incident
L’ennemi ramassa deux des leurs et un des nôtres. Nous continuons nos travaux
jusqu’à 3h1/2 et nous retournons à notre cantonnement où je me couche de suite,
car je souffre de ma tête.
Je vais à la visite où je suis
examiné sérieusement.
Le major constate que j’ai de
sérieux troubles cérébraux et me donne une feuille d’évacuation. J’attends les
voitures de ravitaillement qui me conduisent à la gare de Chepuis où nous restons
Je suis très heureux.
Je n’ose pas décrire ma joie.
Enfin, on prend le tramway qui
nous conduit jusqu’à Belfort où
nous arrivons à 8h1/2 du soir. Je suis heureux de revoir mon pays.
Nous passons au service de
l’hôpital qui fait diriger les hommes dans divers hôpitaux de la ville suivant
leur maladie. Moi, je demande l’autorisation d’aller coucher chez moi, ce qui
me fut autorisé.
Je me dirige chez mon frère où
la surprise fut grande de me voir arriver.
Toute sa famille s’occupe de me
débarrasser de mon lourd fardeau. Et on me donna du linge pour me rechanger.
Ensuite, je mange une bonne soupe qui n’a rien de comparable avec la nourriture
du régiment.
Et comme c’est veille de Noël,
je ne puis pas mieux tomber, toute la maison est en fête, et je suis heureux de
me trouver parmi eux.
Je passe une bonne nuit.
Le matin, je prends un bon café
au lait et je vais à la caserne Béchaud pour y passer une visite.
J’arrive au quartier un peu en
retard.
La visite était déjà passée. On
remet ma visite au lendemain. Je suis affecté à
la section hors-rang, où je me trouve avec un
tas de gens qui viennent seulement d’être appelés.
Ils sont d’un grand soin pour
moi.
Comme c’est Noël, il y a repas
de ces mieux choisis. Rata de pommes, haricots, brioche, confiture, orange,
viande, rôti, vin, biscuits délicieux, café et Marc et deux cigares par hommes.
Tout le monde est très gai,
mais, ce qui est triste, c’est de voir le casernement qui est sale, dégoûtant.
On y trouve des amoncellements de détritus de toute sorte.
Enfin, j’attends le soir avec
impatience pour aller passer la soirée chez mon frère qui attend avec
impatience pour connaître le résultat de la visite. Je passe une soirée très
agréable et je retourne au quartier à
Je reste plusieurs heures avant
de dormir. Dans la chambrée, les hommes chantent de jolies chansons qui me font
bien rire.
Je suis tout heureux de ne plus
être dans ces tranchées.
Réveil à
J’ai été à la visite où le major
m’a bien ausculté et m’a fait un bulletin pour être présenté à la commission de
réforme.
La journée a été longue pour
moi.
Je me suis promené tout le temps
à travers la cour du quartier en attendant l’heure de sortie. J’ai été chez mon
frère où j’ai passé la nuit, et j’ai fait une bonne partie de cartes.
Je me lève à 7h1/2. Je déjeune
et je vais rejoindre le quartier où l’on me
délivre mon changement de régiment. De là, je rejoins au 49ème Territorial (Caserne Friedrich) où je suis très surpris d’y trouver
tant d’hommes.
Il y a pour le moins 1500
hommes. Je reprends ma place dans mon escouade et j’attends le soir avec
impatience pour aller attendre ma femme à la gare des tramways départementaux
qui ne tardent pas d’arriver.
Aussi, je suis tout heureux de
la revoir et je passe une bonne soirée.
Je devais passer devant la
commission de réforme mais j’ai été omis ; aussi, je m’ennuie beaucoup. Et
le soir, je passe ma soirée avec ma femme, ce qui change un peu les idées.
Je vais à la visite du régiment
où le major prend les feuilles que je lui remets et les joins à son rapport
pour me faire présenter à la commission de réforme.
Je reste au repos toute la
journée, mais je suis malade d’entendre ce bruit de caserne qui me fait mal à
la tête. Soirée agréable.
Journée d’ennui, mais soirée
agréable dans ma famille.
Je m’occupe d’aller faire
quelques courses pour le dîner du Nouvel An. Grande agitation à la caserne.
On rit, on chante, mais je
n’éprouve aucune joie.
Le soir, je reste à la maison où
je passe une bonne nuit avec ma petite femme.
Contacter
le dépositaire de ce carnet
Retour accueil Retour page précédente